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  • Cameroun: Non à la dictature ! Non au RDPC !

    Récemment, le RDPC, le parti du président du Cameroun, a convoqué une réunion à Liège. Mis au courant grâce à l’un de nos camarades camerounais, plusieurs membres du Mouvement pour une Alternative Socialiste se sont rendus à cette réunion pour protester contre la dictature et contre l’implantation d’une cellule locale du RDPC en région liégeoise.

    Dictature et corruption sur le dos du peuple

    La situation au Cameroun, comme d’ailleurs partout en Afrique, est particulièrement préoccupante. Depuis la fin des années ’60, le pouvoir est exercé par un seul parti, l’Union Nationale Camerounaise, devenue en 1985 le Rassemblement « Démocratique » du Peuple Camerounais. Il aura fallu attendre 1991 et de nombreuses révoltes et émeutes contre la dictature pour qu’un multipartisme de façade soit instauré.

    Cependant, lors des élections de 1992, le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, a réussi à se maintenir à la tête du pays en truquant les élections, comme il le fait toujours d’ailleurs. Son pouvoir est exorbitant. Entre autres :

    • il est le président du parti majoritaire absolu au parlement, et chef du gouvernement,
    • il nomme, récompense ou punit les magistrats,
    • en tant que chef suprême des forces armées, il gère directement la police et la gendarmerie,
    • il nomme les emplois civils et militaires,
    • il nomme le conseil constitutionnel, la cour des comptes, ceux qui vérifient le bon déroulement des élections,…

    Il faut ajouter à cela le contrôle des journaux, des radios, de la télévision…

    Les études de l’ONG Transparency International font ressortir que cette dictature a deux fois été le N°1 mondial en terme de corruption (en 1999 et 2000). En 2006, le Cameroun n’était « plus » que 25e sur 163 pays… Le journal “The African Independent” a par exemple dénoncé le fait que l’ancien directeur des impôts aurait acheté son poste de ministre des finances pour 2 milliards de francs CFA (un peu plus de 3 millions d’euros). En 2004, plus de 50% des ménages camerounais ont reconnu avoir versé au moins un pot-de-vin.

    Toujours d’après Transparency International, en 2005, chaque ménage camerounais aurait dépensé environ 102.500 francs CFA (156 euros) en moyenne en pot-de-vin. Cela représenterait de un tiers à un cinquième des revenus des ménages les moins aisés. Selon Christol Georges Manon, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption au Cameroun, 40% des recettes enregistrées chaque année ne servent pas le développement pour cause de corruption. La dictature a bien tenter de donner le change, mais comme le dit un avocat camerounais: « les poissons ne peuvent pas voter un budget pour l’achat des hameçons »…

    Les multinationales et entreprises occidentales ne sont pas étrangères à ce processus. Le parquet de Paris a par exemple ouvert un enquête contre Total pour soupçons de corruption dans l’exploitation et la commercialisation de pétrole au Cameroun.

    Les violations des droits de l’homme sont monnaie courante dans ce pays où la peine de mort est toujours d’actualité. En 2005, un exemple a particulièrement ému l’opinion internationale, celui d’une dizaine de gays camerounais emprisonnés à cause de leur orientation sexuelle différente. L’homosexualité est en effet considérée comme une infraction… Des idées que l’ont pourrait retrouver sans aucune difficulté au Front National par exemple. Il est vrai que Chantal Biya, la femme du président, est en excellents termes avec Jany Le Pen, et a d’ailleurs souhaité bonne chance à Jean-Marie Le Pen pour les élections…

    Une réunion fort révélatrice…

    Alors que la réunion à Liège devait commencer à 17h00, la délégation officielle n’est arrivée que sur le coup de 21h00…

    Nous avons mis à profit ce long temps d’attente pour discuter avec la cinquantaine de Camerounais qui s’était déplacée. La majorité des présents étaient là pour demander des comptes aux représentants du pouvoir en place, chose qu’ils ne peuvent pas faire au pays sous peine d’emprisonnement dans des conditions extrêmements pénibles. Nous avons été très bien reçu avec nos pancartes « Non à la dictature, non au RDPC » et « Non à la Répression Dictatoriale du Peuple Camerounais », comme en témoigne la diffusion de notre mensuel, l’Alternative Socialiste, parmi la communauté camerounaise présente. Les messages de solidarité ont fusé des deux côtés, sous quelques regards un peu plus sombres…

    Quand enfin la délégation officielle est arrivée, nous sommes également rentrés, silencieux, mais en brandissant toujours fièrement nos pancartes. Une discussion vive et animée s’est engagée et la police a été appelée, sous les protestations d’une partie des participants. Le temps que nous soyons jetés dehors, nous avons toutefois pu voir comment était orientée la discussion de la tribune.

    L’orateur a pris la parole sans un mot d’excuse pour les 4 heures de retard, avant qu’un Camerounais indigné ne lui fasse la remarque. Pour beaucoup, c’était assez révélateur de la manière dont les choses se passent au Cameroun : on traite la population comme autant de chiens galeux, aucune raison de s’excuser de quoi que ce soit… Ensuite, les personnes présentes ont pu voter pour la seule et unique liste de responsables de la section locale qui était constituée, selon les remarques ironiques de notre camarade, majoritairement d’étudiants qui voient dans ces fonctions une manne d’argent pour faire face au coût des études qu’ils ont entrepris en Belgique.

    C’est à ce moment que la police est arrivée, avec le responsable du local, bien désolé de se rendre compte un peu tard qu’il avait loué la salle à un parti dictatorial.

    Quel droit avons-nous de critiquer ?

    Comme nous l’ont fait remarqué certains, la Belgique est mal placée pour donner des leçons sur beaucoup de points (Charleroi, entre autres exemples, a désormais une renommée internationale…). Cependant, nous ne nous définissons pas comme des moralisateurs attachés à la Belgique, mais comme des activistes politiques attachés au sort des travailleurs, quelles que soient leurs nationalités. C’est-à-dire contre les Etats, belges ou camerounais, qui ne servent qu’à préserver l’ordre établi et l’exploitation.

    S’il est vrai que la situation est bien différente en Belgique, il faut aussi voir d’où cela vient. Et là, il faut constater que la richesse d’un pays ne veut pas dire nécessairement la richesse d’une population et qu’elle se construit souvent sur le dos d’autres pays. Que dire de la colonisation du Congo par exemple ? On parle peu en Belgique de l’exploitation gigantesque qui a assassiné plusieurs millions de Congolais uniquement sous Léopold II.

    Vis-à-vis du Cameroun, l’activité de certaines entreprises belges, sous le silence complice de nos dirigeants, révèle un cynisme extraordinaire. Une étude réalisée au Cameroun précise par exemple que la Belgique est le deuxième pays exportateur de poulets congelés vers le Cameroun. Ces exportations sont un véritable drame pour toute l’Afrique de l’Ouest qui voit ces arrivages de Belgique ou d’ailleurs inonder les marchés locaux à des prix 2 ou 3 fois moins chers. Conséquence : la pauvreté augmente de façon gigantesque en parallèle avec les problèmes de santé de la population.

    Autre exemple, chez nous cette fois : une jetée a été construite à Nieuport – avec l’aval des autorités flamandes – en azobé, un bois en provenance du Cameroun. Problème : il ne s’agit pas de bois certifié, c’est-à-dire que la coupe a été faite de manière illégale et dans une région à la biodiversité exceptionnelle où vivent des populations subsistant directement de la forêt. Ces abattages illégaux auraient déjà fait perdre 75 millions d’euros de taxe au Cameroun. Il faut dire que la population n’aurait de toute façon pas trop vu la couleur de ces taxes et que la corruption du pays encourage ce genre de pratiques… Le relatif bien-être que nous avons dans les pays dits développés se fait en partie sur le dos de l’exploitation des populations du Tiers-Monde. Cela rend-t-il nos gouvernements moins odieux ?

    Contre cette logique de profit qui mène la planète à la catastrophe, nous opposons la lutte et la solidarité des travailleurs pour une autre société, une société socialiste.

  • AFRIQUE: OU LE SOCIALISME OU UNE BARBARIE SANS CESSE PLUS GRANDE

    L’Afrique est ravagée par un ouragan de pauvreté. C’est le seul continent devenu plus pauvre depuis 1980. Près de la moitié de la population vit avec moins d’un dollar par jour. La faim s’étend presque comme une maladie. Des millions d’africains sont mort faute de nourriture. Et l’avenir s’annonce plus triste encore. Le rapport de l’UNDP/UNICEF dit qu’en 2015 l’Afrique pourra nourrir moins de la moitié de sa population.

    Dagga Tolar et Peluola Adewale

    2015 est aussi l’année que les dirigeants du monde ont fixé comme date pour réduire la pauvreté et la faim de moitié entre autres « Objectifs du Millénaire pour le Développement » (OMD). Ces objectifs incluent également la réduction de la mortalité infantile de 75% et l’arrêt de l’extension de l’épidémie de SIDA/HIV. Cependant, la Banque Africaine de Développement a déclaré que l’Afrique est la région la moins prête à réaliser ces objectifs. Les Nations Unies ont exposés que si les indices de développement sociaux continuent sur leur voie, l’Afrique ne pourra rencontre les OMD qu’après 150 ans ! Plus de trois quarts des décès dû au SIDA se situent en Afrique sub-saharienne, et 65% des malades du SIDA vivent sur ce continent. Pour rendre les choses pires encore, l’histoire post-coloniale de l’Afrique est remplie des horreurs de la guerre qui ont pris la vie de millions de travailleurs.

    Les statistiques ci-dessus qui démontrent largement le sous-développement de l’Afrique sont horribles. Qu’est ce qui a bien pu se passer pour que la situation soit si épouvantable malgré des richesses stupéfiantes ? Les Socialistes disent que le capitalisme est coupable. Lénine le qualifiait d’horreur sans fin. Ce système basé sur les inégalités répand ses méfaits en Afrique plus encore que partout ailleurs. En terme de ressources naturelles, l’Afrique est peut-être le continent le plus riche au monde. Mais le capitalisme, à toutes ses étapes de développement, a extirpé du continent ses ressources, du commerce trans-Atlantique d’esclaves à travers le colonialisme à l’époque impérialiste. Les politiques néo-libérales d’aujourd’hui n’ont fait qu’empirer la situation des masses. Le continent est pillé de ses ressources pour financer son développement et pourvoir aux besoins basiques de la population. Les gouvernements comptent sur le capital étranger, pour la plupart sous forme de prêt avec des intérêts exorbitants qui sont autant de fardeaux étouffants.

    A présent, l’impérialisme mondial utilise la triade de la dette, de sa domination sur le commerce mondial et de la corruption des dirigeants africains comme armes pour forcer l’Afrique à se prosterner face au pillage impudent de ses richesses à travers les politiques néo-libérales.

    Les fardeaux de la dette et le néo-libéralisme

    En octobre 2005, l’Afrique avait remboursé 580 milliards de dollars à ses créditeurs (les nations et institutions impérialistes) pour une dette originale de 540 milliards de dollars, et il reste encore 330 milliards de dollars à payer. En luttant pour rembourser ces dettes, les gouvernements négligent l’éducation, la santé, l’approvisionnement en nourriture et autres besoins basiques des travailleurs. Les gouvernements ont pris le poison du Programme d’Ajustement Structurel (PAS) ou les politiques néo-libérales de privatisation, de commercialisation, de libéralisation du commerce, de coupes dans les dépenses publiques, etc., comme conditions pour récupérer les possibles restes de la souffrance due à une dette largement fictive et odieuse.

    Ce n’est donc pas accidentel si l’Afrique a le plus haut taux de malades du SIDA. Africa Action a dénoncé qu’en 2003 les pays africains ont dépensés plus de 25 milliards de dollars en remboursement de dettes, et ce même si 2,3 millions d’Africains ont perdu leur vie à cause du SIDA. Cette année, l’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré que 4,1 millions d’Africains touchés par la maladie ont un besoin urgent de médicaments anti-rétroviraux, mais seulement 50.000 personnes peuvent en avoir.

    Le capitalisme et les politiques néo-libérales sont les causes majeures de faim en Afrique. Craig Timberg, du Washington Post a écrit que, bien plus que les désastres naturels comme la sécheresse ou le changement de climat, la famine que connaît le Niger est principalement due à la politique de libre marché débridée appliquée par le gouvernement nigérien. A la demande de la Banque Mondiale, le Niger a abolit le contrôle des prix avec pour conséquence que les prix de la plupart des denrées comestibles sont maintenant au-dessus des moyens d’une large part des travailleurs. Les taxes imposées sur la nourriture ont menés à deux actions de protestation massives pour le seul mois de mars 2005. Tout cela dans la lignée des demandes de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International concernant les « Pays Pauvres Hautement Endettés », initiatives entraînant le néo-libéralisme. Ceci explique pourquoi les autres pays pauvres, comme le Burkina Faso, la Mauritanie, l’Ethiopie et le Mali sont dans la même angoisse face à la faim que le Niger et neufs autres pays africains, récemment assurés de l’annulation de leur dette extérieure après des années de soumission ininterrompues aux dictats du FMI et de la Banque Mondiale.

    Commerce inéquitable

    A travers le commerce inéquitable, l’Afrique a été pillée de ses énormes ressources. Entre 1980 et maintenant, la part du continent dans le commerce mondial a chuté de deux tiers, de 6% en 1980 à moins de 2%. Le prix de ses principales exportations ne cesse de plonger. Une étude a révélé qu’entre 1980 et 2001, les prix du café ont plongé de 85%, ceux du cacao de 67%, d’huile de palme de 60% et ceux du cuivre de 41%. Les autres exportations du continent à l’exception du pétrole, suivent la même tendance. Les pays impérialistes qui prêchent le dogme du libre commerce, libéré de tout subsides, etc. imposent des barrières artificielles aux produits africains et subsidient lourdement leurs riches fermiers. On estime que les pays développés dépensent 200 milliards de livres sterling par an pour subsidier leurs agriculteurs, soit 17 milliards de livres sterling en plus que le Produit Intérieur brut de l’entièreté des pays africains. La Banque Mondial déclare que si l’Amérique du Nord, le Japon et l’Europe laissaient tombés leurs barrières aux produits africains, les exportations africaines augmenteraient de 1,5 milliards de livres sterling par an.

    Mais pourquoi l’Afrique est-elle dans cette situation? Fondamentalement, la réponse est que l’économie mondiale est depuis longtemps dominée par les classes dirigeantes et compagnies des pays riches. Les 500 plus grandes compagnies internationales contrôlent 70% du marché mondial, alors que les 50 plus grosses banques et compagnies financières contrôlent 60% du capital global. Aujourd’hui, 300 multinationales et banques importantes effectuent 70% des investissements directs à l’étranger.

    Cette domination bloque le développement de rivaux indépendants de ces monopoles. Là où de nouvelles technologies et produits se développent, ils sont rapidement dominés par les pouvoirs impérialistes. Les exceptions à cette règle générale, comme la Corée du Nord ou la Malaisie, furent aidés par l’Ouest durant la guerre froide pour des raisons stratégiques. Dans le cas unique de la Chine, les bases économiques de son récent développement furent construites sur les avancées initiales dans l’infrastructure et l’éducation rendues possibles par une économie nationalisée et planifiée, malgré les effets de la direction anti-démocratique du stalinisme maoïste.

    Dirigeants corrompus

    La douleur de l’Afrique est combinée à la corruption caractéristique de ses dirigeants. Il est intéressant de voir que la corruption n’est en rien limitée à l’Afrique ou aux pays en voie de développement. La chute d’Enron, le géant américain de l’énergie, par exemple, démontre que la corruption est universelle sous le capitalisme. La plupart des ressources qui échappent au commerce inéquitable ou au remboursement de la dette sont volées par les dirigeant pro-occidentaux corrompus et placés dans des comptes privés en Europe et en Amérique du Nord. Ce vol montre aussi qu’ils n’ont aucune confiance envers le développement des pays africains sur une base capitaliste. Le capitalisme néo-libéral, philosophie régnante de gouvernance, a donné plus d’assises aux dirigeants africains pour le pillage, car ils n’ont plus à utiliser ses ressources pour les besoins basiques de la population. Les gains initiaux qui suivirent l’indépendance et avaient procurés des investissements relatifs de la part des gouvernements nationaux dans les services sociaux et entreprises publiques ont été érodés par les politiques néo-libérales de privatisation, de commercialisation et de coupes dans les dépenses publiques.

    La guerre et la question nationale

    Le néo-libéralisme pousse la masse de la population vers la pauvreté et la marginalisation et ne peut résoudre les questions nationales, héritage du colonialisme, qui sont dans la majorité des cas aux racines des guerres qui ravagent le continent. La plupart des pays africains sont des créations artificielles des maîtres coloniaux pour leurs intérêts stratégiques et économiques sans regards pour les différentes nations, histoires, traditions et langages qu’ils ont réunis.

    Il est clair que l’élite bourgeoise africaine est incapable de résoudre la question nationale. Les sections mécontentes de l’élite dirigeante capitalisent le désenchantement des masses laborieuses pour asseoir leurs gouvernements et exploitent les différentes ethnies pour les mobiliser dans des guerres, qui sont en fait dirigées pour servir leurs seuls intérêts. Hors de ces conflits, ils tirent des avantages excessifs pour prendre directement le pouvoir ou négocier pour être intégrer dans la classe dirigeante, au détriment des masses laborieuses utilisées comme chair à canon. Ces guerres ont laissés des millions de travailleurs sans vies, blessés pour le restant de leurs jours, ou encore sans logements. Les statistiques révèlent qu’il y a eu 4 millions de morts au Congo, 2 millions au Soudan, et 1 million au Rwanda, sans parler du Sierra Leone, du Liberia, de l’Ethiopie/Erythrée, de la Côte d’Ivoire, etc. où les guerres ont récemment coûtés des centaines de milliers de morts.

    Seule les masses laborieuses peuvent résoudrent les questions nationales en supportant les droits des nations et minorités, en incluant l’autodétermination des peuples, tout en luttant pour des mouvements unifiés contre les ennemis communs. Une caractéristique d’un réel mouvement des travailleurs est de voir des personnes issues de différentes nationalités marchant côte à côte contre les attaques capitalistes contre leurs conditions de vie. Cela montre le potentiel pour construire des mouvements unifiés capables de transformer la société.

    Le rôle des travailleurs

    La descente actuelle de l’Afrique vers la barbarie est une expression de la faillite de l’impérialisme et des élites capitalistes locales à développer l’économie africaine et les standards de vie de la population. Pour toute la période qui suivit l’indépendance de l’Afrique, tant les militaires que les sections civiles de la classe capitaliste ont dirigés le continent avec les mêmes effets contre-productifs et ruineux. En terme de développement économique général et de niveau de vie des travailleurs, l’Afrique aujourd’hui est encore plus loin derrière l’Europe et les pays capitalistes avancés que ce n’était le cas il y 4 ou 5 décennies.

    Cependant, une infime partie de la population africaine est aussi indécemment riche que les capitalistes des pays développés. C’est le résultat du vol des budgets gouvernementaux, et de la collaboration avec l’impérialisme pour piller le reste des africains et les ressources matérielles.

    Il ressort de l’histoire du capitalisme, et en particulier de l’histoire limitée du capitalisme en Afrique, que seule la classe ouvrière possède le potentiel de mettre fin à ce système qui signifie la misère pour les masses à côté d’une abondance indescriptible.

    Les progrès de la civilisation moderne restent pour une large part une application des connaissances technologiques pour convertir les ressources naturelles en produits fini consommables. Sous la logique capitaliste qui prévaut actuellement, la plupart de ces connaissances technologiques et des ressources mondiales sont passées sous la propriété privée d’une poignée de corporations ou de propriétaires capitalistes. Et c’est là que ce situe la contradiction majeure. Alors qu’au niveau international et même dans plusieurs secteurs de l’économie, continents ou pays, il existe une abondance de connaissance techniques et de ressources pour donner une vie décente à toute personne sur terre, la nature d’égoïsme et de profit du capitalisme fait que dans la majorité des cas, ces potentiels sont irréalisés.

    Pourtant, le côté positif du capitalisme est le développement et l’existence de la classe ouvrière. C’est la classe sociale qui a en main les clefs des opérations journalières du système sans lesquelles rien ne peut se passer et qui est également capable d’actions collectives.

    Pour pourvoir aux besoins de tous, et non d’une minorité, la classe ouvrière, supportée par d’autres couches de pauvres, doit mener une révolution sociale. Cela entraînera la propriété commune et un contrôle démocratique des commandes de l’économie et des ressources avec une planification et une organisation centralisée vers l’utilité, et non le profit.

    Il est extrêmement important de remarquer que l’histoire contemporaine de l’Afrique est en elle-même très riche en mouvements de masses et de luttes. Uniquement l’an dernier se sont déroulées des protestations de masse contre les politiques néo-libérales et capitalistes au Mali, au Liberia, au Burkina Faso, au Niger, en Afrique du Sud, au Nigeria etc.

    Des années ’90 au début des années 2000, c’est la classe ouvrière qui a mené les protestations/luttes/révoltes qui aidèrent à la défaite des gouvernements capitalistes impopulaires de Kerekou en République du Bénin, et de Kenneth Kaunda en Zambie. Le Mouvement pour des Changements Démocratiques au Zimbabwe dirigé par Morgan Tsvangirai s’est initialement développé à partir des syndicats et de la résistance de la classe ouvrière contre le gouvernement de Robert Mugabe. En Afrique du Sud, seul le COSATU a mené des grèves et des manifestations de masse contre la politique anti-pauvre et néo-libérale du gouvernement capitaliste de l’ANC.

    Au Nigeria, l’actuel pro-impérialiste et anti-pauvre gouvernement du président Olusegun Obasanjo a été ébranlé jusqu’aux racines en plusieurs occasions par une série de grèves et de protestation massives menées par le mouvement syndical.

    Malheureusement cependant, toutes ces luttes, nombreuses et collectives, ont montré la faiblesse qui doit être dépassée pour passer de la protestation et de la défensive vers le changement du système. Cela requiert la construction d’un mouvement avec un programme clair et une direction n’ayant pas peur d’affronter le capitalisme.

    Les socialistes disent que l’Afrique sortira seulement du cercle vicieux de déclin en rompant avec le capitalisme et en prenant les ressources économiques du continent des griffes de l’impérialisme et des capitalistes locaux. C’est seulement sur base d’une économie démocratiquement planifiée que les ressources seront utilisées dans les intérêts de la majorité de la population. Ce n’est pas l’ancien système où l’élite locale pille l’Etat et les entreprises nationalisées à leurs propres fins. Au contraire les socialistes luttent ils pour une nationalisation sous contrôle démocratique des travailleurs pour prévenir de la corruption et assurer que les ressources sont utilisées dans l’intérêts des masses laborieuses.

    L’Afrique n’est pas seule à avoir un avenir incertain sous le capitalisme. La santé de l’économie mondiale aujourd’hui est de plus en plus précaire. Internationalement, les travailleurs, y compris d’Europe et des USA, ne voient qu’un avenir fait d’attaques continuelles envers leur niveau de vie et leurs emplois. Dans cette situation si, même dans un pays africain, une cassure socialiste avec le capitalisme est effectuée, cela aura un écho gigantesque dans les autres pays africains et au-delà. C’est à travers cet impact international que l’isolement d’un pays en rupture avec le capitalisme pourra être dépassé. C’est sur cette base que les socialistes voient l’unité réelle des peuples d’Afrique.

    Mais pour faire cela, un programme et une politique clairement socialiste ainsi qu’une classe ouvrière disciplinée sont nécessaires. Sans cela, il y a le danger que les luttes ne mènent qu’à un simple changement du gang de voleurs au pouvoir. C’est ce qui s’est produit dans la Zambie de Chiluba, un gouvernement formé d’anciens activistes des syndicats, qui mène une politique néo-libérale. Bien sûr les travailleurs peuvent lutter aux côtés d’autres forces sociales dans certaines luttes, quand cela concerne des buts économiques, sociaux ou politiques. Cependant, à l’intérieur de ces mouvements, les socialistes défendront qu’un changement fondamental, la fin du capitalisme, est nécessaire pour rendre permanente n’importe quelle victoire obtenue lors de ces luttes partielles.

    En République du Bénin, les mouvements de masse de la classe ouvrière furent assez fort que pour mettre fin au gouvernement de Kerekou, mais par manque de leurs propres organisation et dirigeants, il n’y eu d’autre choix que d’investir Mr Soglo, un dissident de la classe dirigeante capitaliste, qui ne fit naturellement que continuer la politique antisociale au pouvoir.

    Tristement également, la tentative de créer un parti des travailleurs au Zimbabwe ne s’est soldée que par la fondation du parti pro-capitaliste MDC, ce qui a enlevé à la population une opportunité de combattre et de vaincre le parti capitaliste du dirigeant Mugabe. De façon similaire, c’est le manque d’alternative, de politique socialiste et de détermination pour chasser le gouvernement Obasanjo qui a permis que le très haï président du Nigeria soit capable de comploter pour s’assurer de revenir au pouvoir après la fin de sa législation, en mai 2007.

    Pour arrêter le déclin économique et les horreurs de la guerre qui ravagent l’Afrique, la création de mouvements politiques et d’organisations de luttes pan-africaines de la classe ouvrière jointes à la tâche ultime de l’abolition du capitalisme, la cause principale de l’inégalité sociale et des troubles. Cette tâche ne peut être transposée par les masses laborieuses africaines, les jeunes et les révolutionnaires.

    Rejoignez nous!

    “Tout spectateur est autant un lâche qu’un traître”– Amica Cabra. Si vous êtes mécontent des politiques anti-pauvres menées par les gouvernements africains pro-impérialistes et intéressés de lutter contre ces politiques, l’organisation à rejoindre est le Comité pour une Internationale Ouvrière. Le CIO (CWI en anglais) est une organisation socialiste internationale présente dans près de 40 pays et qui travaille à l’unité de la classe ouvrière et les peuples opprimés contre le capitalisme et pour lutter pour un monde socialistes. Le CIO a des sections au Nigeria et en Afrique du Sud.

    Pour plus de détails, écrivez au CIO/CWI, PO Box 3688, London, E11 1YE, Britain ou envoyez un e-mail à cwi@worldsoc.co.uk.

    Pour écrire au DSM au Nigeria, envoyez un e-mail à: dsmcentre@hotmail.com. Le site du DSM est: www.socialistnigeria.org et celui du CIO/CWI est: www.socialistworld.net

  • Les tensions communautaires cachent les vrais voleurs

    Une lettre d’un habitant francophone de Linkebeek dans Le Soir (15/01/2005) parle des nombreuses lettres en néerlandais qu’il reçoit – mais qu’il ne comprend pas – entre autres pour des taxes communales et régionales. Il doit demander chaque formulaire en français, et ce, dans une commune dans laquelle la majorité des habitants est de son propre groupe linguistique ! Il donne aussi l’exemple d’un francophone dans une autre commune à facilités qui n’a pas droit à une procédure francophone dans un procès où il fait figure d’accusé.

    Anja Deschoemacker

    Il est antidémocratique de priver les gens des facilités linguistiques dont ils ont besoin pour participer à la vie de la société. Mais de cette réalité, rien ne transparaît dans les médias flamands. On y parle surtout des « accords territoriaux » qui doivent être « respectés ». Le problème est que de tels compromis ne peuvent se faire sauf s’ils sont interprétés différemment des deux cotés, puisque les deux cotés doivent pouvoir se présenter comme le vainqueur.

    La Belgique marche sur un modèle classique de partage de pouvoirs. Un tel modèle – la seule « solution » pour la question nationale dans une société capitaliste – pousse les politiciens toujours dans le rôle du défenseur des intérêts de son propre groupe religieux, national ou linguistique. Partout dans le monde, de l’Irlande du Nord au Congo en passant par Israël/Palestine, cela mène à une amplification des contradictions nationales et, finalement, à une impasse. Un exemple « réussi » n’est toujours qu’un cas où l’impasse n’est pas encore visible.

    Pourquoi la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV) prend-elle une telle envergure dans la politique belge? Selon plusieurs enquêtes, la majorité de la population en Wallonie et en Flandre ne s’en préoccupe pas. Dans la région de Bruxelles et à Hal-Vilvorde l’intérêt pour la question est évidemment plus grand, mais là aussi, c’est loin d’être la première priorité dans la liste des problèmes à résoudre. Pourquoi alors? Parce que les partis doivent pouvoir se profiler, se présenter comme le meilleur défenseur des « gens ». Et en l’absence d’un parti ouvrier qui défende les intérêts de tous les travailleurs, de n’importe quelle langue, la question nationale est devenue le thème de démarquage par excellence. Quand une politique d’austérité est imposée, on parle surtout sur des «gaspilleurs wallons» et des «flamands non-solidaires et égoïstes».

    Tous les partis, des deux cotés de la frontière linguistique, veulent éviter coûte que coûte que l’on comprenne que les coupes budgétaires ne servent qu’à alimenter les coffres des entreprises et de leurs actionnaires. Là où les travailleurs et ceux qui vivent d’une allocation ont dû accepter une réduction de leur pouvoir d’achat, les entreprises ont fait des bénéfices record année après année. En cas de déficit, c’est toujours le personnel qui doit payer le prix et/ou l’état, l’argent des impôts payés par les travailleurs. La question nationale en Belgique est d’un coté une réalité que la classe dirigeante ne peut nier, où elle s’est retranchée derrière des positions opposées, mais c’est aussi la façade derrière laquelle une réalité sociale se cache qui doit être dissimulée pour pouvoir défendre de la meilleure manière les intérêts de la classe dominante, flamande ou francophone (pour elle, la question nationale n’a aucune importance!).

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