Tag: Chypre

  • ArcelorMittal : Déclaration de solidarité de 18 députés européens de la Gauche Unitaire Européenne

    Aujourd’hui, une manifestation internationale des travailleurs d’ArcelorMittal prend place à Strasbourg au Parlement européen. Divers euro-députés du groupe parlementaire de la Gauche Unitaire Européenne se sont déclarés solidaires de ce combat et défendent la nationalisation de l’outil sans indemnisation et sous le contrôle des travailleurs.

    Strasbourg, 6 Février 2013

    Chers/chères Camarades,

    L’annonce de la fermeture de 7 lignes de production sur les 12 que compte le site de la phase à froid du bassin sidérurgique liégeois démontre s’il en était encore besoin la soif de profit inextinguible du géant ArcelorMittal. Avec l’arrêt de la phase à chaud annoncée précédemment, ce sont plus de 2000 emplois directs et des milliers d’autres emplois indirects qui vont disparaître afin de satisfaire l’avidité de quelques actionnaires et spéculateurs.

    Partout en Europe les travailleurs sont confrontés à cette logique perverse. La fermeture de l’usine Ford à Genk ou du site d’ArcelorMittal à Florange en France montrent que la voracité du capitalisme ne s’arrête à aucune frontière ni aux portes d’aucun secteur économique. C’est pour ça que nous disons avec vous: "Non au diktat de ArcelorMittal! Non aux licenciements et fermetures partout en Europe!"

    Partout les travailleurs qui lui font face ne peuvent compter que sur leurs propres forces, constamment trahis par des politiciens traditionnels qui prennent toujours le parti du plus fort. Même si l’ensemble du monde politique semble s’émouvoir et que des politiciens traditionnels ont dû se prononcer favorablement à la ‘nationalisation’ du site, il est clair que la classe politique contaminée par le dogme néolibéral qui veut d’une nationalisation capitaliste. Le but sera de rendre l’usine ‘attractive’ aux investisseurs. Que-ce-que ça veut dire, alors? Qu’elle sera achetée par des parasites qui veulent la détruire aujourd’hui, gérée par les anciens managers et orientée vers les marchés. Mais pouvait-on attendre autre chose de ceux qui continuent, année après année, à arroser d’argent public un grand patron pour qu’il consente à continuer à faire des bénéfices ici plutôt qu’ailleurs ?

    Pour les travailleurs la seule option envisageable si l’on veut épargner la misère à des milliers de familles est une vraie nationalisation, sans indemnisation pour ArcelorMittal, nous avons déjà payé notamment avec les milliards d’euros des réductions d’impôts qu’ils ont reçus, et sous le contrôle démocratique des travailleurs.

    Nous voulons exprimer notre solidarité fraternelle avec votre lutte et vous souhaiter bon courage, a vous ainsi qu’a tous les autres travailleurs d’ArcelorMittal et de ses sous-traitants partout en Europe.

    Cordialement,

    Les députés européens:

    • Paul Murphy Socialist Party (Irlande)
    • Lothar Bisky Die Linke (Allemagne)
    • Nikolaos Chountis SYRIZA, Coalition de la Gauche Radicale (Grèce)
    • João Ferreira Partido Comunista Português (Portugal)
    • Thomas Händel Die Linke (Allemagne)
    • Takis Hadjigeorgiou AKEL Parti progressiste des travailleurs (Chypre)
    • Jacky Hénin Parti Communiste Français / Front de Gauche (France)
    • Patrick Le Hyaric Parti Communiste Français / Front de Gauche (France)
    • Kartika Tamara Liotard Indépendante (Pays-Bas)
    • Marisa Matias Bloco de Esquerda (Portugal)
    • Willy Meyer Izquierda Unida (Espagne)
    • Younous Omarjee Alliances des Outre-Mers (France)
    • Søren Bo Søndergaard Folkebevægelsen mod EU (Danemark)
    • Alda Sousa Bloco de Esquerda (Portugal)
    • Kyriacos Triantaphyllides AKEL Parti progressiste des travailleurs (Chypre)
    • Sabine Wils Die Linke (Allemagne)
    • Gabi Zimmer Die Linke (Allemagne)
    • Inês Zuber Partido Comunista Português (Portugal)
  • Vers une grève générale européenne de 24 heures !

    Le 14 novembre : journée de lutte historique contre l’austérité

    Le 14 novembre dernier, la Confédération Européenne des Syndicats (CES) avait appelé à une journée internationale d’action contre l’austérité. Nous avons pu avoir un petit aperçu de la force réellement monumentale qui est celle du mouvement des travailleurs. Des millions de travailleurs sont partis en grève ou ont manifesté le même jour, dans plus d’une vingtaine de pays. Comment aller de l’avant à présent ?

    Par Nicolas Croes

    Cette journée d’action fut – et de loin – la plus importante jamais organisée par la CES. Le 29 septembre 2010, elle avait organisé une journée d’action, mais il était essentiellement question d’une manifestation à Bruxelles, capitale de l’Union européenne. Plus de 100.000 personnes y avaient participé tandis que l’Espagne connaissait, seule, une grève générale de 24 heures. À l’époque déjà, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) et ses sections (dont le PSL en Belgique) avait défendu la nécessité d’une grève générale européenne de 24 heures comme prochaine étape dans la construction d’un rapport de force international contre l’austérité.

    Le tract du CIO distribué en plusieurs langues dans le cortège de la manifestation dans les rues de Bruxelles expliquait notamment : « La Confédération Européenne des Syndicats a été obligée d’appeler à cette journée de lutte à cause de la pression exercée par la base syndicale en faveur d’actions solidaires à échelle internationale. Toutefois, certains dirigeants syndicaux verront en cette journée une autre possibilité de faire baisser “la pression” en organisant des actions symboliques inefficaces. (
) Les grèves et les manifestations (
) devraient être entreprises dans la perspective (
) de construire une grève générale de 24 heures dans toute l’Europe. Une telle grève ébranlerait les fondations du capitalisme européen et renforcerait infiniment la confiance et la détermination des travailleurs et des jeunes contre l’offensive d’austérité. »

    Nous avons saisi chaque occasion pour faire entendre ce mot d’ordre, notamment lorsque la Fédération européenne des sidérurgistes (FEM) avait appelé tous les travailleurs d’ArcelorMittal et de ses sous-traitants en Europe à faire grève le 7 décembre 2011, un « exemple à énergiquement utiliser pour défendre l’organisation d’une grève générale européenne de 24 heures », comme nous l’avions dit dans notre matériel politique diffusé à la manifestation du 6 décembre 2011 à Liège, en solidarité avec les métallos d’ArcelorMittal.

    Il a fallu attendre longtemps, jusqu’au 29 février 2012, pour avoir un nouvel appel de la CES, un appel dont l’ambition avait été particulièrement revue à la baisse puisqu’il ne s’agissait que d’organiser des “actions symboliques”. En Belgique, ce mot d’ordre timoré a d’ailleurs été instrumentalisé par nos directions syndicales dans le cadre de leurs efforts visant à faire honteusement atterrir le mouvement anti-austérité qui avait culminé avec la grève générale du 30 janvier 2012.

    La pression de la base se développe

    Cette décision d’organiser le 14 novembre une action coordonnée de plus grande ampleur reflète la pression grandissante issue de la base syndicale, pression qui s’est ouvertement exprimée le jour même. En Espagne et au Portugal, l’appel avait concrètement pris la forme de grèves générales de 24 heures. Au Portugal, cette grève générale fut la plus massive et militante depuis la Révolution des ƒillets de 1974 qui avait fait tomber la dictature salazariste au pouvoir depuis 1933. En Espagne, les syndicats parlent d’une participation à hauteur de 77% des travailleurs, soit un pourcentage bien plus élevé que lors des précédentes grèves générales. À Barcelone et à Madrid, un million de personnes ont battu le pavé tandis que de nombreuses régions connaissaient les plus importantes manifestations de leur histoire.

    En Italie, la principale confédération syndicale du pays, la Confédération générale italienne du travail (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, CGIL) avait appelé à une « grève générale de 4 heures ». Mais dans plusieurs secteurs, comme le commerce, les télécommunications, les écoles et la fonction publique, la grève a été étendue à 8 heures. La participation aux manifestations a de plus été réellement impressionnante. En Grèce, le secteur privé a stoppé le travail en solidarité durant 3 heures, mais le pays venait de sortir d’une grève générale de 48 heures une semaine auparavant. À Malte et à Chypre, des actions de grève ont également eu lieu. La prochaine étape du mouvement sera très probablement une grève générale commune au sud de l’Europe. Le génie des actions de grèves internationales est sorti de sa lampe.

    Il nous faut un plan d’action !

    Le caractère destructif et interminable de l’austérité n’est pas partout perçu de la même façon. Certains espèrent encore un “retour à la normale” ou pensent que la contagion du scénario grec restera cadenassée au sud de l’Europe. La pression de la base varie donc en intensité. Les dirigeants syndicaux n’ont de plus pas d’alternative à proposer à la classe sociale et sont souvent pieds et poings liés à la social-démocratie. Ils n’offrent pas de perspective qui gonfle suffisamment la confiance des travailleurs pour que ces derniers se lancent dans la lutte. Soit ils n’organisent rien (ce fut le cas le 14 novembre en Flandre), soit ils organisent des actions sans lendemain, dont on ne peut que suspecter qu’elles ont principalement pour but de faire baisser la pression (ce fut le cas en Wallonie et à Bruxelles le 14 novembre).

    Comme nous l’expliquions dans notre tract distribué en Belgique : « Cette situation diminue la pression qui peut venir de la base, un élément qui à son tour est utilisé comme excuse pour ne rien faire de la part de certaines directions syndicales. D’autres préfèrent la fuite en avant dans la radicalité, mais sans avoir préparé le terrain. Il ne nous faut ni passivité, ni aventurisme, mais un plan d’action bien élaboré qui offre une perspective de victoire. »

    L’autorité du capitalisme n’a jamais été aussi minée depuis les années ‘30. Mais la faiblesse des capitalistes ne conduit pas automatiquement à la victoire du mouvement des travailleurs. Cette tâche exige de sérieusement organiser l’offensive, avec des assemblées générales d’information sur les lieux de travail, dans les écoles, les universités et les quartiers pour discuter d’un plan d’action comprenant de bons piquets de grève aux entreprises, dans les zonings industriels et les centres-villes, des manifestations (ce qui permet d’impliquer ceux qui ne sont pas intégrés dans les délégations syndicales comme les chômeurs, les jeunes, les retraités, les travailleurs précaires
), des occupations d’entreprises


    Cela nécessite également de construire des relais politiques pour les luttes sociales, avec de nouveaux partis pour et par les travailleurs, larges et démocratiques, qui considèrent que l’essentiel de leur activité est dans la rue auprès de la base syndicale et non dans les Parlements. Les élections et l’activité parlementaires ne doivent être que des moyens au service de la lutte des masses contre l’austérité et, in fine, pour un projet de société basé sur l’épanouissement des possibilités de chacun et la satisfaction des besoins de tous. C’est ce que nous appelons le socialisme démocratique.

    • Non à l’austérité! Pour la défense des services publics et des pensions! C’est aux patrons de payer pour leur crise!
    • Pour des syndicats combatifs et démocratiques et des partis larges de travailleurs combatifs!
    • Dans chaque pays : pour un plan d’action combatif, démocratiquement discuté à la base, afin de construire le meilleur rapport de force contre l’offensive antisociale et d’élever la conscience des masses par la discussion et l’action collective !
    • Pour un plan d’action vers une grève générale de 24 heures à l’échelle européenne!
    • Non à la dictature des marchés ! À bas les agences internationales de notations de crédit et le FMI ! Stop au paiement des dettes de l’État aux capitalistes! Arrachons la richesse des mains des spéculateurs super riches!
    • Nationalisation des secteurs clés de l’économie (finance, énergie, sidérurgie
) sous le contrôle démocratique et la gestion des travailleurs!
    • Non au chômage de masse ! Pour la réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires !
    • Pour des programmes massifs de travaux publics afin de créer des emplois socialement utiles et de répondre aux besoins de la population!
    • Non à l’Europe des patrons et des marchés! Pour une Europe socialiste démocratique!
  • 14 novembre : Premier pas vers une grève générale à l’échelle européenne !

    • Vers une grève générale à l’échelle européenne !
    • A bas les gouvernements de la troïka !
    • A bas l’Europe des marchés !
    • Pour une Europe socialiste démocratique, pour et par les travailleurs !

    Aujourd’hui se déroule la journée d’action européenne la plus importante que la Confédération Européenne des Syndicats (CES) ait jamais organisée. Son caractère est qualitativement différent des fois précédentes. Ce n’est que demain que nous pourrons savoir quelle aura été l’échelle exacte des diverses actions, mais il est clair qu’il s’agit d’un pas important en direction d’une grève générale à l’échelle européenne ! Enfin, nous avons la perspective d’une résistance unifiée du mouvement des travailleurs contre l’offensive de l’establishment européen. Voilà l’essence des actions d’aujourd’hui.

    Tract du PSL

    Tract en version PDF

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    Le message qui sera diffusé dans la presse sera bien différent ! Cette journée d’action sera qualifiée ‘‘d’inutile’’ et ‘‘d’irresponsable’’. Patrons, politiciens, journalistes et académiciens crierons que nous mettons l’économie en danger, que nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis, que nous prenons en otage la collectivité. Ils nous dirons qu’il faut devenir plus compétitifs pour sauvegarder notre industrie et nos emplois. Que, pour échapper à l’emprise des marchés, il faut réduire nos dettes publiques et nos dépenses. Que, pour être capables de faire face au vieillissement, il faudra travailler plus longtemps et cotiser plus. Que nous avons besoin d’un choc de compétitivité, d’un plan d’austérité structurel.

    On nous prescrit donc des remèdes identiques à ceux de la troïka (UE, FMI, BCE), responsables du ravage social dont est victime l’Europe du Sud. Ces remèdes n’ont pas entraîné plus de compétitivité, plus d’emplois, moins de déficits budgétaires ou moins de dette publique. Que du contraire ! Ces économies ont conduit droit à une récession plus profonde encore. Pourquoi ces remèdes foireux fonctionneraient-ils ici ? Tout choc de compétitivité en Belgique aura pour réponse une salve de mesures comparables dans nos pays voisins. Notre compétitivité ne s’améliorera donc pas, nous serons tout simplement entraînés dans une spirale négative de casse sociale où les travailleurs d’un pays seront montés contre ceux des autres pays. Seuls les détenteurs de capitaux, les PDG et les membres de conseils d’administration ont à y gagner.

    Il nous faut un plan d’action et une perspective de victoire !

    En Espagne, au Portugal et dans d’autres pays de l’Europe du sud, on sait à quoi conduit la concurrence débridée. La décision de la CES d’organiser aujourd’hui une action coordonnée reflète la pression grandissante issue d’en bas. En Espagne et au Portugal, le travail sera stoppé 24 heures durant. En Grèce, où il y a déjà eu 48 heures de grève la semaine dernière, le secteur privé stoppera le travail en solidarité durant 3 heures, et durant 4 heures en Italie. A Malte et à Chypre, des actions de grève sont également planifiées. L’action d’aujourd’hui est probablement le précurseur d’une grève générale du sud de l’Europe. Le génie des actions de grève internationales peut sortir de sa lampe.

    Le caractère destructif et interminable de la politique d’austérité n’est pas compris partout de la même manière. Faute de perspective, certains en sont encore à simplement espérer un ‘‘retour à la normale’’. Par conséquent, la pression de la base n’est pas partout aussi forte. De plus, les dirigeants syndicaux n’ont en général pas d’alternative à opposer à la casse sociale. Ils sont souvent pieds et poings liés aux politiciens de la social-démocratie et d’ailleurs, et sont ainsi politiquement désarmés. Ils n’offrent pas de perspective qui gonfle suffisamment la confiance des travailleurs pour que ces derniers se lancent dans la lutte. Cette situation diminue la pression qui peut venir de la base, élément qui à son tour est utilisé comme excuse pour ne rien faire de la part de certaines directions syndicales. D’autres préfèrent la fuite en avant dans la radicalité, mais sans avoir préparé le terrain. Il ne nous faut ni passivité, ni aventurisme, mais un plan d’action bien élaboré qui offre une perspective de victoire.

    Malgré la diversité, la tendance est partout à la résistance croissante

    Les différentes formes d’actions – grèves générales et partielles, manifestations de masse, meetings, etc. – reflètent les différences de rythme dans la lutte des classes des différents pays, régions et secteurs. En Belgique cela s’exprime par des appels différents entre la Flandre et la Wallonie, entre la distribution, le métal et les services publics, entre la SNCB et l’enseignement. L’absence d’un mot d’ordre clair en front commun syndical sera énormément mise en lumière dans la presse, tout comme la moindre divergence entre communautés et secteurs. Concernant les patrons et les politiciens, les divergences s’appellent ‘‘diversité’. Concernant les travailleurs et leurs organisations, c’est soudainement présenté comme de la ‘‘division’’. Pour nous, ce qu’il faut accentuer, c’est que le rythme peut bien être différent mais que, partout dans le pays et dans tous les secteurs, la tendance est identique : la résistance va croissante, de même que la recherche d’une alternative.

    L’internationalisme : un levier pour l’action, pas une excuse pour la passivité.

    Dimanche dernier, lors de la manifestation de solidarité avec les travailleurs de Ford, des manifestants ont exprimé une grande sympathie pour la revendication défendue par le PSL de la nationalisation du site. Depuis que cette revendication a été mise en avant par les syndicats l’an dernier dans le cas d’ArcelorMittal, elle fait de plus en plus surface. De suite, on entendait toutefois de ces mêmes manifestants que cela ne serait possible qu’au niveau européen. Nous comprenons bien cette attitude, mais ne sommes que partiellement d’accord. La journée des 8 heures de même que d’autres acquis historiques n’ont pas été décrétés d’en haut sur le plan international, mais ont d’abord été arrachés sur le plan national avant d’être introduits ailleurs. La nationalisation de Ford ou de n’importe quelle autre entreprise devra aussi être appliquée sur le plan national avant de s’attaquer à toute l’Europe. Mais il est également vrai que tout ce que nous arrachons ne pourra être consolidé que lorsque nous prendrons toute cette Union Européenne à la gorge. Aujourd’hui, ce n’est qu’un début dans cette direction. Un plan international d’action coordonné est extrêmement important. Mais cela ne doit pas être instrumentalisé pour freiner la lutte. Les actions doivent être liées à la lutte contre nos propres gouvernements et patrons, dans chaque pays. En Espagne, au Portugal et en Grèce, la nécessité d’actions coordonnées dans toute l’Europe ne doit pas être utilisée pour stopper toute action après le 14 novembre. Un plan d’action allant crescendo avec des grèves de 48 heures peut pousser les gouvernements affaiblis de la troïka et les grandes entreprises dans la défensive. Le 14 novembre doit être le début d’une lutte unifiant la résistance sur le plan européen, non un point final.

    A bas l’Union européenne capitaliste ! Pour une Europe des travailleurs !

    La lutte des classes européenne entre dans une nouvelle et orageuse période de mouvements explosifs des travailleurs et des jeunes. Au Portugal déjà, une attaque contre les salaires a dû être retirée. Pour obtenir des victoires durables et afin de briser le cycle de désespoir et d’appauvrissement, il faut armer le mouvement d’une alternative où les richesses de la collectivité seraient investies dans l’emploi et l’amélioration de la qualité de vie au lieu de payer les dettes des spéculateurs et des banquiers.

    Le PSL veut populariser la revendication de la nationalisation sous contrôle démocratique des banques et des secteurs clés de l’économie. Cela n’est possible que sous un gouvernement des travailleurs. Au fur-et-à-mesure que la lutte des travailleurs européens se coordonnera au-delà des frontières se clarifiera le potentiel d’une alternative des travailleurs contre l’Union Européenne capitaliste des marchés. Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est un mouvement international qui défende comme alternative une confédération européenne volontaire socialiste et démocratique.

  • Liège : Appel à soutenir la journée de mobilisation contre l'austérité du 14 novembre

    Un appel a été lancé vers le monde politique, associatif et culturel de Liège afin de publiquement soutenir les mobilisations syndicales du mercredi 14 novembre, et cela afin de démontrer que les préoccupations avancées par les organisations syndicales sont largement partagés et d’éviter que les médias ne tentent de minimiser les choses comme cela arrive trop souvent


    Nous soutenons la grève générale du 14 novembre. Rejoignez-nous !

    Cinq pays européens – Grèce, Espagne, Portugal, Chypre et Malte – ont appelé à une grève générale européenne le 14 novembre. C’est la première fois que cela se produit et les peuples des pays du « nord » de l’Europe doivent répondre à l’appel, contre les plans d’austérité imposés sur l’ensemble du continent.

    En Belgique, au-delà du soutien apporté par les deux principaux syndicats du pays, la FGTB et la CSC, à la journée d’action et de mobilisation convoquée par la Confédération Européenne des Syndicats (CES), plusieurs régionales et centrales de la FGTB ont décidé d’aller plus loin en appelant également à la grève générale : la FGTB Liège-Huy-Waremme, la FGTB Centre, les Jeunes FGTB, la CGSP wallonne, les Métallos Wallonie-Bruxelles, la CGSP ACOD Cheminots, la CGSP ALR Bruxelles. La CNE quant à elle appelle à faire des assemblées générales dans les entreprises et à des actions dans toutes les grandes villes l’après-midi.


    Liège – comme d’autres villes – sera donc mobilisée ce mercredi 14 novembre 2012.

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    • Parce que, au nom du remboursement d’une dette qui n’est pas la leur, les plans d’austérité en cours sont en train de plonger les populations d’Europe dans la précarité et l’exclusion sociale. Cette politique de rigueur est absurde économiquement et socialement suicidaire. Plus on l’applique, plus la situation s’aggrave. La Grèce, le Portugal, l’Espagne nous le confirment tous les jours. Acceptons-nous que la Belgique suive cette voie ?
    • Parce que les populations en Europe ne sont pas opposées les unes aux autres : ceux qui exploitent les Grecs et les Espagnols sont les mêmes qui exploitent les Belges ou les Allemands. Il est donc fondamental d’être solidaires entre tou-te-s les travailleur-euse-s, avec ou sans emploi, et citoyen-ne-s en lutte dans l’Europe ou ailleurs.
    • Parce que des alternatives sérieuses et efficaces existent pour construire une Europe solidaire, socialement juste et réellement démocratique.
    • Parce que, et contrairement aux articles sur les "prises d’otages" et la soi-disant inutilité des grèves dont les médias ne manqueront pas de nous inonder, nous savons qu’aucun des droits sociaux qui sont en train d’être attaqués de toute part (sécurité sociale, retraites, santé, chômage, services publics) n’a été donné généreusement mais conquis par la lutte en général, et la grève en particulier.

    Nous, mouvements associatifs, partis politiques, citoyennes et citoyens indignés, affirmons notre solidarité et notre détermination dans le refus de l’austérité. Nous affirmons qu’une autre voie est possible. Il est temps d’établir un plan d’action pour développer la lutte contre l’austérité et d’élaborer une stratégie pour sortir de ce système qui impose à la majorité de payer pour une minorité de très riches.

    Nous appelons toute la population de la région liégeoise à diffuser cette information et à se mobiliser en participant à la grève et en rejoignant le rassemblement prévu à 10h30 sur la place Saint-Paul. Le 14 novembre, arrêtons de travailler et de consommer. Dès aujourd’hui, diffusons, facebookons, interpellons nos voisins, nos collègues, fabriquons des pancartes, agissons ensemble
 Montrons que nous sommes nombreux-ses, que nous avons des choses à dire et que nous ne nous laisserons pas manipuler !

    Se résigner nuit gravement à notre santé et à celles de nos enfants. Indignons-nous et agissons!

    Premiers signataires :

    • Alter’ Actifs
    • Appel pour une école démocratique (Aped)
    • ASBL Léonard Da Vinci
    • ATTAC
    • Aquilone
    • Barricade
    • Beau Mur
    • Casa Nicaragua
    • Centre Poly-Culturel de Résistance (CPCR)
    • Collectif de Résistances aux Centres pour Etrangers (CRACPE)
    • Collectif Manifestement
    • Collectif Mensuel
    • Collectif Le Ressort
    • COMAC
    • Comité de l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde (CADTM) Belgique et Liège
    • Coopérative politique VEGA (Vert et de Gauche)
    • Ecolo Liège
    • Ecolo J Liège
    • Espace Marx Liège
    • Etudiants de Gauche Actifs (EGA)
    • Fédération Liégeoise du Parti Communiste
    • Forum bruxellois de lutte contre la pauvreté (FBLP)
    • Fewla
    • Financité Ardente
    • Flammes de L’espoir (FdE)
    • Front Commun SDF
    • Ginger (mouvement citoyen volontaire, féministe et liégeois)
    • JOC de Liège
    • La Braise Liège
    • La Cinquième Couche, édition
    • La Zone
    • Le Monde des Possibles ASBL
    • Les amis du monde diplomatique de Liège (AMD)
    • LîDjibouti
    • Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR)
    • Maison médicale La Passerelle
    • Mediadoc
    • Mouvement de Gauche
    • Mouvement politique des objecteurs de croissance, groupe de Liège (mpOC – groupe de Liège)
    • Ni putes Ni soumises
    • Nerfs d’Acier
    • New Vision
    • Parti de Gauche Bénélux
    • Partito delle rifondazione comunista – federazione comunista del belgio
    • Parti Socialiste de Lutte (PSL)
    • Peuple et Culture Wallonie/Bruxelles
    • Piments Rouges-collectif anticapitaliste
    • Parti du Travail de Belgique (PTB)
    • Riposte-CTE
    • Radio Bistrot
    • Ré-solution
    • Studios du Horla asbl
    • Syndicat des locataires
    • Université populaire de la province de Liège

    Pour signer l’appel : emilie@cadtm.org

  • Les sections du PSL/LSP mobilisent pour les actions du 11 et du 14 novembre

    Dans le cadre des actions du 11 novembre à Genk et du 14 novembre partout en Europe, les militants de PSL/LSP mobilisent dans les quartiers. La solidarité avec les travailleurs de Ford est très importante, mais nous devons revendiquer un plan d’action national pour sauvegarder l’emploi. Ne laissons pas les travailleurs de Ford ainsi que les victimes des 1200 faillites du mois d’octobre, entre autres, lutter seul ! Cette journée à Genk est primordiale et doit prendre place dans un plan d’action national plus large pour sauver les emplois.

    Le 14 novembre est une première journée d’action coordonnée en Europe. La nécessité d’une grève générale de 24h à l’échelle européenne devient une question largement discutée. Ce 14, plusieurs pays européens seront effectivement en grève générale tandis que certains secteurs ou régionales appellent également à la grève en Belgique. Nous voulons aussi saisir cette journée importante pour largement mettre en avant la nécessité de construire une journée de grève générale à l’échelle européenne contre l’austérité.

    Maintenant, bien entendu, la question est brûlante en Belgique. Les différents gouvernements préparent des budgets d’austérité violents et cette journée doit également être un signal: la solidarité européenne passe par la lutte concrète contre l’austérité au niveau national.

    Rejoignez-nous, rejoignez les piquets et les manifestations dans votre région, luttons tous ensemble pour l’emploi et contre l’austérité !


    Ford Genk, Duferco/NMLK, Photo Hall,
 Défendons chaque emploi !

    5 milliards € pour les spéculateurs de Dexia, ± 5 milliards € d’austérité pour nous !

    Ce n’est pas à nous de payer pour leur crise. Un plan d’action national pour l’emploi et contre l’austerité est nécessaire!

    11 NOV. Manifestation à GENK, NATIONALISONS POUR SAUVER L’EMPLOI PAS LES PROFITS!

    L’annonce de la fermeture de Ford Genk menace l’emploi de plus de 10 000 travailleurs au Limbourg. Pourtant l’année passée la multinationale enregistrait plus de 20 milliards $ de profit: un record! Plus de 600 emplois menacés à Duferco (La Louvière), la mise en faillite des magasins Photo Hall menace plus de 1300 emplois. Dans le même temps, des milliers de contrats interim ou temporaires ne sont pas renouvelés. “La tornade économique s’abat sur la Belgique” titrait Le Soir, les conséquences sur l’emploi sont catastrophiques, il est nécessaire de résister pour ne pas payer cette crise.

    La soif de profit entraîne ce type de gâchis et les conséquences sont plus dures encore lorsque le système traverse une crise profonde comme en Belgique, en Europe et à travers le monde. Nous devons nous opposer fermement à ces fermetures et à ces licenciements: ne laissons pas l’avenir de la collectivité aux mains des multinationales. Une alternative est nécessaire. Ce que nous avons vu avec le secteur financier, celui de l’automobile le confirme: le marché libre ne permet pas une stabilité pour nos conditions de vie et de travail. Aujourd’hui pourquoi jeter l’usine de Genk? Utilisons le savoir-faire du personnel et les outils de travail dans une production socialement utile et écologiquement responsable par exemple pour développer les moyens de transports publics propres capables de désengorger nos routes toujours plus saturées.

    La manifestation du 11 octobre devrait être un pas dans le cadre d’un plan d’action national pour sauvegarder l’emploi, pas les profits. L’insécurité sur le marché de l’emploi s’amplifie au fur et à mesure des restructurations, fermetures, licenciements. Il est important d’éviter de lutter chacun dans son coin. Chaque lutte doit développer une alternative pour offrir une réponse à ces situations. Revendiquons la nationalisation de l’usine et un plan démocratique de reconversion et de production pour Ford Genk. Construisons un plan d’action national pour défendre chaque emploi et contre l’austérité.

    14 NOV. Journée d’action internationale: POUR UNE GRÈVE GÉNÉRALE EUROPÉENNE DE 24H!

    Ce sera la première journée coordonnée en Europe de grèves générales (Espagne, Portugal, Chypre, Grèce), de manifestations et de grèves (comme en France, en Italie et en Belgique). Les politiques d’austérité ne font qu’approfondir la récession et créent des situations dramatiques comme en Grèce, la Belgique n’est pas épargnée. Pendant la campagne des communales, avec Gauches Communes nous mettions en avant qu’il serait nécessaire après le scrutin de lutter contre les nouvelles attaques qui allaient inévitablement venir à l’agenda. Les discussions dans les régions et au fédéral pour les budgets 2013 illustrent cela. Nos gouvernements d’austérité suivent la même voie que celle tracée en Grèce: attaques sur les services publics (coupes dans l’enseignement) et tentative de privatiser certains (le chemin de fer), attaques sur les fonctionnaires (pensions, non remplacement des départs) etc. Par contre dès qu’il s’agit des banques, les milliards sont mis directement sur la table (entre 5 et 7 milliards supplémentaires pour Dexia d’ici la fin du mois).

    Cette journée d’action est importante pour surmonter le sentiment d’isolement. C’est aussi l’opportunité de faire un pas en avant dans l’élaboration d’un plan d’action combatif pour faire reculer les mesures d’austérité à travers l’Europe et en Belgique. Il est temps de traduire le slogan “ce n’est pas aux travailleurs de payer pour la crise” en une lutte collective et unifiée. Cette journée est aussi un pas en avant pour une grève générale dans toute l’Europe.

    Cette crise, la vague d’austérité et les tsunamis sociaux que provoquent les restructurations illustrent les contradictions présentes dans le système capitaliste entre la volonté de maximaliser les profits privés et la protection de nos conditions de travail et de vie. Chaque lutte est une occasion de discuter de la nécessité de changer ce système et de construire une alternative socialiste démocratique, une économie démocratiquement planifiée capable d’offrir à chacun un emploi décent, de répondre aux besoins de base de la majorité des travailleurs et de leur famille.

    Photo : campagne menée à Saint Gilles

  • Journée d’action internationale le 14 novembre : un tournant potentiel

    Pour une grève générale dans toute l’Europe du Sud le 14 novembre !

    • Vers une grève générale dans toute l’Europe!
    • A bas les gouvernements de la Troïka!
    • A bas l’Europe des marchés!
    • Pour une Europe démocratique et socialiste des travailleurs!

    Le 17 octobre dernier, les ”dirigeants” européens se sont rassemblés pour préparer un sommet des chefs d’Etat à Bruxelles. Il s’agissait de l’énième réunion de crise depuis que la crise économique capitaliste et les bouleversements politiques et sociaux qui en découlent ont commencé à ébranler les fondations du ”projet d’unité européenne” des patrons.

    Déclaration du Comité pour une Internationale Ouvrière

    Il est donc peu surprenant que ce sommet, comme ceux qui l’ont précédé, se soit terminé sans la moindre indication des étapes nécessaires pour stabiliser les crises économique et de la dette explosives du continent. Sous la direction de la Troïka (FMI, BCE et UE), des marchés et des dirigeants politiques capitalistes, l’Europe continue à marcher vers un profond désastre social, une accélération de la récession économique et une politique de la terre brûlée d’attaques contre les conditions de vie et les moyens d’existence des travailleurs, des jeunes, des chômeurs et des retraités de tout le continent. Rien que ces trois dernières semaines, les gouvernements de Grèce, du Portugal et d’Espagne ont introduit de nouveaux plans d’austérité, les derniers en date d’une série d’offensives sans fin.

    Cependant, le même jour dans la même ville, un sommet de la Confédération Européenne des Syndicats a pris une décision importante : une journée européenne d’action des travailleurs contre l’austérité. Cela pourrait potentiellement représenter un tournant dans la lutte des travailleurs.

    Le 14 novembre a été déclaré journée d’action européenne, avec au moins des grèves générales coordonnées confirmées au Portugal et en Espagne, une demi-journée de grève générale appelée par le plus grand syndicat italien, la CGIL, accompagnées par des manifestations de masse dans les autres capitales Européennes. Ce sera une journée de lutte internationale d’un plus haut niveau que ce que l’on a pu voir auparavant, et la première tentative d’une grève générale coordonnée depuis le début de la crise.

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière se réjouit de cette décision et va lutter pour s’assurer que le 14 novembre soit un succès qui jette les bases d’autres actions généralisées. Une journée de grève et de manifestations réussie peut envoyer un message d’unité, montrer la colère des travailleurs de toute l’Union Européenne et aider à surmonter le sentiment d’isolement qui existe parmi certaines couches des travailleurs et des jeunes dans des pays comme la Grèce.

    Depuis le début de la crise actuelle, le CIO a souligné le besoin d’une coordination de la riposte dans toute l’Europe – y compris dans cette déclaration publiée juste avant la déclaration finale par la CES – et a pris des initiatives concrètes pour populariser et promouvoir l’action internationale, au-delà des manifestations Européennes symboliques appelées par la CES jusqu’à maintenant. La décision concrète de la direction de la CES de coordonner l’action du 14 novembre, qui découle logiquement du caractère continental des attaques contre les travailleurs et de la montée de la riposte, est aussi le résultat de l’augmentation de la pression de la base dans le mouvement ouvrier, en particulier en Espagne et au Portugal et dans les autres pays du Sud de l’Europe. Même si cette décision vient sur le tard et résulte d’une pression massive pour que l’action soit construite, le 14 novembre représente un développement essentiel et libère de sa bouteille le génie de la grève générale internationale. Cela pourrait poser les bases d’une lutte internationale d’un niveau encore plus haut dans la période à venir.

    Cependant, l’ampleur de cette action largement acceptée par les dirigeants du mouvement syndical Européen n’a pas encore été clarifiée. Dans beaucoup de pays, les directions syndicales hésitent et reportent l’appel à l’action.

    En Espagne et au Portugal, ils ont été obligés d’appeler à une grève générale. En Italie, le COBAS a appelé à une grève alors que le CGIL n’a pas encore décidé. En dehors de la péninsule Ibérique, il y a clairement la base pour augmenter le nombre de pays dans lesquels une grève générale pourrait et devrait avoir lieu, si les directions syndicales appelaient à la grève. En Grèce, cinq grèves générales ont déjà eu lieu cette année, et la coalition gouvernementale pourrie vient juste de donner son accord à une série de mesures brutales pour plus de destruction des vies de la population, notamment la semaine de travail de 6 jours. L’inclusion du 14 novembre en tant que date-clé dans la lutte en cours du mouvement ouvrier grec pour en finir avec le gouvernement de la Troïka et pour un gouvernement ouvrier est possible et représenterait une unité dans la lutte des combattants de la classe ouvrière grecque avec ceux qu’ils ont inspirés en Espagne et au Portugal.

    Les conditions existent pour que le 14 novembre inclue une grève générale dans tout le Sud de l’Europe. En Espagne et au Portugal, l’appel à la grève existe déjà. En Grèce, en Italie, à Chypre et à Malte, la question se discute. En Belgique, des couches importantes du mouvement syndical se sont déclarées pour une grève générale le 14 novembre. Dans toute l’UE, il y a de la colère et l’exigence de l’action. Même dans certains pays où il n’y a pas encore eu d’appel, la situation est mûre pour un appel à une grève générale.

    Nous insistons sur l’urgence d’organiser des manifestations de solidarité les pays où il n’y aura pas d’appel officiel à la grève générale. Suite à une journée d’action internationale, incluant une large grève dans le Sud de l’Europe le 14 novembre, un plan d’intensification et d’élargissement de l’action internationale pourrait être mis en place.

    Le cauchemar de la crise

    L’aggravation du cauchemar de la crise dans toute l’Europe et la détermination de la classe ouvrière et des jeunes à résister créent les conditions pour un tel processus. Le 20 octobre, 150.000 personnes ont manifesté à Londres contre l’austérité ; il y a eu une pression énorme sur les dirigeants du Trade Union Congres pour appeler à une grève générale de 24 heures et trois des principaux secrétaires généraux se sont déclarés en faveur de cette grève. Les dirigeants du TUC ont été forcés de discuter d’une telle possibilité en grande partie grâce à la lutte pour une grève générale de 24 heures par les syndicalistes organisés dans le National Shop Stewards Network (NSSN). En Grande Bretagne comme dans d’autres pays, la législation antisyndicale rend l’organisation d’une grève générale très compliquée mais cela ne peut pas être utilisé comme excuse pour l’inaction des dirigeants syndicaux.

    En Irlande, des dizaines de milliers de personnes continuent à refuser de payer la ”household tax” de la Troïka. En France, le tournant du gouvernement Hollande vers l’austérité quelques mois après son élection prépare le terrain pour une nouvelle période de confrontations de classe. Ainsi nous voyons qu’il y a la base pour les socialistes et les militants ouvriers et jeunes d’avoir en vue une grève générale de toute l’Europe, même si ce n’est pas réalisable dans l’immédiat. L’action du ”14N” pourrait être un tremplin important pour une campagne en faveur d’une telle grève. Mais appeler simplement à la grève n’est pas suffisant. Une telle campagne doit être reprise dans les lieux de travail et dans tout le mouvement ouvrier, être expliquée et popularisée, en créant la confiance et en développant une stratégie pour dépasser les lois antisyndicales qui sont utilisées comme obstacles à la grève générale dans des pays comme Grande Bretagne et l’Allemagne.

    Malgré l’importance d’un plan international d’action coordonnée, il est important que cette question ne soit pas utilisée pour freiner la lutte de classe dans un pays donné. L’action internationale coordonnée découle organiquement du calendrier de la lutte des classes de chaque pays, et commence avec la lutte contre les gouvernements et patrons nationaux. En Espagne, au Portugal et en Grèce par exemple, nous ne devons pas laisser le besoin de coordination à un niveau continental permettre aux bureaucraties bureaucrates de freiner l’action après le 14 novembre. Des grèves de 48 heures, par exemple, sont une étape essentielle pour construire la dynamique contre les gouvernements affaiblis de la Troïka et des gros capitalistes dans ces pays.

    Le 14 novembre doit être le début et non la fin de la lutte pour unifier la résistance des travailleurs de toute l’Europe

    • A bas l’UE capitaliste !
    • Pour une Europe des travailleurs !

    La lutte des classes européenne entre dans une nouvelle phase houleuse, où le renversement des gouvernements des partons va être à la portée des mouvements explosifs des travailleurs et des jeunes. Nous avons déjà vu avec le retrait forcé de l’attaque contre les salaires du TSU au Portugal comment on peut gagner contre les gouvernements pro-austérité et les représentants du capitalisme.

    Cependant, nous pensons que pour obtenir des victoires durables et rompre avec le cycle de désespoir et d’appauvrissement, nos mouvements ont besoin d’être armés d’alternatives politiques pour investir la richesse de la société dans les emplois et la remontée des conditions de vie, et non dans le paiement des dettes des spéculateurs et le renflouement des banques.

    Les véritables socialistes ont un rôle crucial à jouer en intervenant dans les batailles à venir pour populariser la lutte pour des gouvernements des travailleurs basés sur une telle politique et sur la nationalisation, sous contrôle démocratique, des banques et des principaux secteurs de l’économie. Pendant que les luttes des travailleurs européens se coordonnent à travers les frontières, nous voyons l’ouverture potentielle d’une alternative des travailleurs à l’UE capitaliste des marchés. Un mouvement international, sous le drapeau d’une lutte pour une confédération alternative démocratique et socialiste de l’Europe, égalitaire et sur base volontaire, est à l’ordre du jour.

  • 14 novembre : journée européenne d’action contre l’austérité

    14 novembre : journée européenne d’action contre l’austérité

    Organisons la lutte contre la crise, la politique d’austérité et pour une alternative socialiste !

    Lorsqu’ils ont appris que le prix Nobel de la paix avait été décerné à l’Union Européenne, nombreux sont les travailleurs qui ont dû s’exclamer, en Grèce et ailleurs ; "Mais l’Europe nous fait la guerre !". La riposte s’organise d’ailleurs. Le 14 novembre prochain constitue une date importante, avec une journée internationale d’action contre l’austérité. En Espagne et au Portugal, au moins, il s’agira d’une journée de grève générale. Cette voie est la bonne, celle de l’organisation de la résistance contre l’austérité par-delà les frontières nationales.

    Les dirigeants européens, aux côtés de ceux du Fonds Monétaire International, font partie de la très détestée "Troïka" des institutions capitalistes qui soutien et impose les mesures d’austérité qui frappent actuellement la population grecque. Dans ce pays, 68 % de la population vit actuellement au niveau du seuil officiel de pauvreté ou en-dessous. Un quart des travailleurs sont au chômage. En Espagne également, un quart des travailleurs sont au chômage. Dans ces deux pays toujours, le taux de chômage parmi la jeunesse a dorénavant dépassé les 50%.

    L’augmentation de l’émigration issue de pays embourbés dans la récession comme la Grèce, l’Irlande et l’Espagne – parmi tant d’autres – est une illustration du désespoir et de la lutte quotidienne d’innombrables personnes qui peinent à joindre les deux bouts. Le taux de suicide a également considérablement augmenté. Et maintenant, les économies européennes réputées plus fortes sont en position de faiblesse, y compris la France et l’Allemagne. Plus rien n’arrêtera le présent déclin et la faillite de l’Union Européenne et de la zone euro.

    Le FMI a récemment admis que l’impact de la ligne de conduit de l’austérité sur la croissance économique pourrait être pire que prévu. Suite à de nombreux plans dictés par la troïka, la Grèce ne présente aucun signe permettant d’éviter la perspective d’une fuite, tôt ou tard, hors de la zone euro. Malgré toutes les tentatives de sauvetage et les coupes d’austérité brutales, sa dette publique est plus importante aujourd’hui qu’au tout début de la crise. Une sortie de la Grèce hors de la zone euro entraînera de profonds troubles dans et autour de l’eurozone et augmentera les pressions sur les autres économies.

    Commentateurs et analystes spéculent pour savoir qui est à blâmer dans cette désastreuse situation. Pourquoi donc le projet européen a-t-il abouti à la désunion actuelle, aux affrontements ouverts et à cette crise proprement inimaginable ?

    Le bourbier européen

    Le Comité pour une internationale ouvrière (CIO) et ses sections à travers le monde, dont le Parti Socialiste de Lutte (PSL) en Belgique, a avertit depuis le début que la zone euro ne serait pas épargnée par la crise. Au sein de la zone euro, les diverses économies ont leur propre caractère – leurs propres forces, faiblesses, intérêts et classe dominante – mais sont confinées à la camisole de force d’une monnaie unique et à d’un unique taux d’intérêt. Cela était encore surmontable en période de croissance économique mais était condamné à subir une pression insurmontable en période de récession.

    Le fait que les classes dirigeantes européennes et leurs gouvernements n’ont aucune solution à présenter et sont fortement divisés entre eux sur ce qu’il convient de faire est une réflexion de la profondeur de la crise européenne. Certains défendent en vain l’instauration d’une nouvelle constitution européenne avec plus de pouvoirs centraux et la fin des vetos nationaux sur les traités. D’autres veulent au contraire relâcher les liens à l’intérieur de l’Union Européenne ou carrément considérer d’en sortir. Mais tous ne font que mettre au grand jour qu’ils sont incapables d’apporter stabilité et croissance.

    Leurs bavardages n’ont cependant pas lieu dans l’isolement. Des millions de membres de la classe des travailleurs ou de la classe moyenne ont participé aux diverses grèves et manifestations de masse dirigées contre les attaques antisociales qui les frappent et qui sont lancées par les dirigeants de l’Union Européenne. Ces dernières semaines, grèves générales et mobilisations de masse ont eu lieu en Grèce, au Portugal ou en Espagne tandis que des dizaines de milliers de personnes ont manifesté en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne et ailleurs.

    Les institutions européennes sont de plus en plus considérées comme autant de clubs patronaux (ce qu’elles sont d’ailleurs en réalité) d’où sont issues les lois et les attaques qui découlent de la dictature des marchés.

    Le rôle des syndicats

    Dans cette situation, les dirigeants des syndicats – le mouvement organisé des travailleurs – ont une responsabilité écrasante afin de défier les gouvernements d’austérité et de les battre en retraite. Nous avons besoin de bien plus que des grèves et des appels à manifester qui ont pour vocation essentielle de laisser la vapeur s’échapper (même si certaines mobilisations sont impressionnantes), comme cela s’est déjà produit à de nombreuses reprises.

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière appelle les syndicat à adopter une opposition déterminée et résolue contre toutes les attaques lancées contre notre niveau de vie à travers l’Europe, en intensifiant les actions si nécessaire. La stratégie syndicale doit viser à faire chuter chaque gouvernement ayant l’intention de rester fidèle à l’abominable logique selon laquelle ce serait aux travailleurs et à leurs familles de payer la crise des grands actionnaires et grands patrons.

    La résistance des masses doit être coordonnée pour avoir l’impact le plus grand possible, avec des grèves générales et des manifestations dans plusieurs pays au même moment. Dans ce cadre, la journée du 14 novembre constituera un pas dans la bonne direction avec des grèves générales actuellement prévues en Espagne et au Portugal, et peut-être également en Grèce, à Malte, à Chypre et au Portugal. Ce vendredi 26 octobre, cinq syndicats français (CGT, CFDT, FSU, UNSA et Solidaires) ont publié un communiqué de presse commun appelant à manifester partout en France le 14 novembre contre l’austérité et pour "l’emploi et la solidarité en Europe". En Belgique, la FGTB Liège-Huy-Waremme appelle également à une grève de 24 heures, tout comme la CGSP-ALR de Bruxelles. Rien ne peut justifier que le reste du mouvement syndical reste à la traîne. La voie est toute tracée vers une prochaine étape, celle d’une grève générale de 24 heures organisée à l’échelle de l’Europe toute entière.

    L’Arène politique

    Une telle action de masse coordonnée à l’échelle européenne, mais le combat doit aussi être développé sur le terrain politique. Le monde du travail a un besoin crucial de parti ouvriers capables d’offrir une alternative politique contre celle des partis capitalistes : une alternative orientée vers la construction du socialisme démocratique.

    La croissance de l’influence d’Aube Dorée en Grèce constitue un sérieux avertissement : des idées dangereuses et basée sur la division peuvent se développer sur le désespoir si aucune voie progressiste est clairement visible. Cependant, la Grèce a aussi montré quelle rapide croissance peut exister pour la gauche. Le soutien grandissant à la coalition de la gauche radicale Syriza est une illustration de l’échelle et de la rapidité avec laquelle un parti s’opposant à l’austérité peut gagner de l’audience. Dans la période à venir, d’autres nouvelles formations des travailleurs pourraient faire écho à ce processus.

    Ces partis pourront être attractifs aux yeux des masses pour autant qu’ils mettent en avant des idées clairement socialistes qui mettent à nu les failles du capitalisme et offrent un programme qui défend courageusement une réelle alternative dans les intérêts des travailleurs. Ce type de programme doit inclure une sérieuse augmentation des taxes pour les riches, les grandes entreprises, mais aussi la nationalisation des secteurs clés de l’économie (finance, sidérurgie, énergie,
) sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs, dans le cadre d’une planification démocratiquement élaborée de leurs activités. De telles mesures permettraient de massivement investir dans les emplois et les services à la population. En Grèce, là où la crise et la plus aigüe, le soutien pour un tel programme est grandissant.

    Qu’en est-il de l’Union Européenne ? L’opposition qui se développe contre les institutions au service du capitalisme à la base de la construction de l’Union Européenne n’implique très certainement pas le rejet de la coopération entre les travailleurs et les pauvres par-delà les frontières nationales.

    Les questions-clés sont les suivantes : quelles sont les caractéristiques des institutions, qui les contrôle à l’heure actuelle et dans quel but agissent-elles ? L’UE est contrôlée par 27 gouvernements capitalistes européens dont toute la politique est orientée vers la satisfaction des intérêts des grandes entreprises et des riches.

    Si le socialisme démocratique se répandait à travers l’Europe, il serait alors possible de démocratiquement élire les représentants pour des institutions totalement différentes, au service des travailleurs et de leurs familles. Ce serait là la base d’une confédération socialiste européenne – une alliance volontaire d’Etats socialistes – qui pourrait démocratiquement permettre une coopération économique, environnementale, sociale et culturelle dans l’intérêt de l’écrasante majorité à travers le continent.

  • Ford. Pas de funérailles mais un plan d’action ! Nationalisation et reconversion du site !

    Ce mercredi 24 octobre 2012 fut une journée sombre pour les travailleurs de Ford, pour les habitants de Genk et des communes voisines ainsi que pour tous les travailleurs du pays. Par communication vidéo, la direction du géant automobile a annoncé la fermeture du site de Genk et le déménagement de la production du modèle Mondeo à Valence.

    Par Eric Byl

    L’abattement et la colère sont grands parmi les 3.996 ouvriers et les 268 employés de Ford Genk. Des larmes coulent. D’un jour à l’autre, leur avenir part en fumée. Au moins autant de travailleurs des nombreux sous-traitants sont également touchés. Mais sur les marchés financiers, c’est la fête. Les actionnaires se sont à nouveau enrichis de 3% en deux jours. Politiciens, patrons et autres spécialistes, qui n’ont pourtant jamais travaillé sur une chaîne de production, sortent déjà leurs analyses. L’an dernier, la multinationale a enregistré un profit record de 20,2 milliards de dollars. Mais ce n’est pas cela qui est visé : il faut s’attaquer une seconde fois aux travailleurs, mais cette fois-ci par l’intermédiaire de leurs salaires différés, les prétendues ‘‘charges sociales’’.

    Primes de départ et prépensions

    Ce n’est pas facile de s’opposer aux restructurations et aux fermetures. La compétition accrue a provoqué une surcapacité du secteur. La crise économique et les plans d’austérité appliqués partout en Europe réduisent encore le marché. C’est aussi le cas en Belgique, surtout depuis l’installation d’un gouvernement d’austérité. Il est donc compréhensible que, sous ces conditions, nombreux sont ceux qui espèrent obtenir la prime de départ la plus élevée possible. Pour le moment, le montant de 77.000 euros bruts circule, mais il n’en restera que la moitié en net. Les travailleurs des sous-traitants ne recevront même pas ça.

    Les travailleurs ont déjà dû céder 12% de leur salaire et, en plus, le rythme de travail a fortement augmenté ces dernières années, jusqu’à atteindre un rythme insupportable. Lire, calculer, diner et signer des contrats, c’est facile à faire jusqu’à 65 ans voir voire plus, mais vingt ou trente années en production, ça se fait sentir. Si le gouvernement accorde les prépensions aux travailleurs malgré l’opposition de De Croo, il est compréhensible que beaucoup d’entre eux saisissent l’occasion sous la contrainte de la peur.

    La fermeture n’est pas une option

    Nous ne sommes plus à l’époque dorée où il était encore facile d’obtenir un boulot à l’usine du coin. La prime de départ sera vite dépensée et celui qui n’a pas de carrière complète peut s’attendre à une mauvaise surprise à son 65e anniversaire. Où trouver à l’heure actuelle un autre emploi ? La crise est omniprésente dans toute la Belgique, dans toute l’Europe et partout dans le monde. Il ne peut pas être question de fermeture dans ces conditions.

    Cette fermeture ne sera pas seulement un drame pour les 10.000 familles dont le pain est ôté de la bouche. Elle coûtera largement 10 milliards à l’économie belge, principalement en pertes de cotisations sociales et de revenus d’impôts ainsi qu’en dépenses supplémentaires en allocations. Cela entraînera sans doute encore plus d’économies dans l’enseignement et dans les services publics. Dans les communes touchées, les finances seront minées avec des conséquences dramatiques pour le personnel communal et les services sociaux. Le Limbourg sera à nouveau changé en désert social.

    Nous ne pouvons pas laisser l’avenir de la collectivité aux mains des multinationales !

    Même si la multinationale est juridiquement propriétaire du site, celui-ci a été construit par les générations consécutives de travailleurs, avec aussi les largesses des autorités qui ont puisé dans les cotisations sociales et les impôts payés par la population belge. Des années durant, les actionnaires ont empoché de beaux profits. Nous voyons aujourd’hui à quoi conduit ce transfert de richesses de la collectivité vers une poignée d’actionnaires privés.

    Nous ne pouvons laisser l’avenir du site et de la communauté entre les mains des multinationales qui ne visent que le profit. Les politiciens pleurent des larmes de crocodile en prétendant qu’ils sont impuissants. En réalité, il leur manque juste la volonté politique. Avec les médias, ils ont déjà orchestré l’enterrement. Pourquoi ne pas imposer le choix suivant à Ford : soit sauvegarder le site et chaque emploi, soit subir l’expropriation des installations et des terrains ?

    Une alternative socialement et écologiquement responsable

    Le secteur financier l’avait déjà démontré, celui de l’automobile le confirme : le libre marché ne peut pas garantir des conditions stables de travail et de vie. Nous sommes actuellement capables de produire plus que ce que nous n’avons jamais pensé réalisable, mais cela n’entraîne que la surcapacité et à l’engorgement du trafic. L’époque où une usine automobile n’était pas convertible est depuis longtemps dépassée. A Genk, la production peut être facilement transformée avec des adaptations limitées et une reprogrammation des outils pour une production socialement utile et écologiquement responsable.

    Pourquoi balancer à la poubelle un site si performant ? Nous disposons du savoir pour développer des moyens de transport écologiquement responsables et pour répondre aux problèmes de trafic. Pourquoi ne pas mettre cela en Ɠuvre maintenant que les installations se libèrent et que nous disposons de travailleurs expérimentés ? Pourquoi ne pas enfin créer une entreprise publique pour le développement d’une mobilité écologiquement responsable et rationnellement planifiée ? Le temps de convertir le site, des travailleurs pourraient partir en prépension, ce qu’ils ont déjà bien mérité, ou au chômage technique, comme c’était déjà le cas à Ford, mais alors cette fois avec une prime supplémentaire.

    Manifestation de masse le 11 novembre : nationaliser pour sauver l’emploi !

    Nous savons que cela va à contre-courant de la tendance globale aux privatisations. Ce ne sera pas facile. Il faudra établir de puissants rapports de force pour obliger les autorités à suivre cette voie. Les travailleurs ont bloqué l’entreprise, ils organisent l’activité aux piquets de grève par équipes. De nombreuses discussions et une bonne organisation seront nécessaires pour convaincre chacun de ne pas décrocher du mouvement. Mais nous ne sommes pas seuls. Les travailleurs de la sous-traitance sont dans le même bateau. De plus, une vague de restructurations et de fermetures envahit tout le Limbourg, toute la Belgique et toute l’Europe.

    Aujourd’hui, aucun travailleur ne se sent plus en sécurité. C’est la raison pour laquelle nous avons l’opinion publique avec nous. Mobiliser cette force, dans les entreprises, dans les écoles et les universités et dans les quartiers, c’est le défi à relever pour la manifestation de masse du 11 novembre. N’en faisons pas cette fois-ci une marche funèbre, mais utilisons-la comme un levier pour la prochaine mobilisation ! Chaque mobilisation n’exige pas seulement un plan d’action détaillé et démocratiquement élaboré, mais aussi une perspective, un objectif à la hauteur de l’effort exigé.

    Nous pensons que seule y correspond la nationalisation du site pour sauver l’emploi. Contrairement au plan social, cela offre un avenir attractif, non seulement aux travailleurs de Ford, mais aussi à ceux des sous-traitants et à toute la communauté. Cela provoquerait un exemple optimiste et un grand enthousiasme parmi tous les travailleurs du pays également confrontés à des restructurations et à des fermetures. Ford nous a appris que nous n’avons pas besoin d’une direction qui ne pense qu’à la rentabilité pour remplir les poches des actionnaires, mais que les travailleurs sont plus aptes à gérer l’entreprise en fonction de l’emploi et des besoins de toute la collectivité.

    Pour une grève générale européenne le 14 novembre !

    Il n’y a rien à attendre de la part des politiciens actuels. Les ‘nationalisations’ sont interdites par l’Europe, sauf quand il s’agit de socialiser les pertes et de privatiser les profits. Mais en Europe aussi nous ne sommes pas seuls. Le 14 novembre, une journée internationale d’action contre l’austérité est prévue. En Espagne et au Portugal – peut-être également en Grèce, à Malte, à Chypre – il s’agira d’une grève générale. Des syndicats en France et en Italie ont rejoint l’appel. D’autres vont probablement suivre. La FGTB Liège-Huy-Waremme appelle également à une grève de 24 heures le 14 novembre, tout comme la CGSP-ALR de Bruxelles. Aucune raison ne peut justifier que les syndicats belges ne s’y joignent pas.

    Ford n’est qu’un des nombreux exemples qui illustrent que le marché libre ne fonctionne pas. Nous pouvons en finir avec la spirale qui nous tire vers le bas à condition d’avoir une alternative attractive et rationnellement planifiée à opposer au chaos du marché. Dans cette époque de crise du capitalisme, chaque lutte concrète pose automatiquement la nécessité d’une société socialiste démocratique, mais cette alternative ne peut gagner en crédibilité que si elle offre des réponses aux luttes que nous menons aujourd’hui.

  • La zone euro à nouveau sauvée ? Jusqu’à la prochaine opération de sauvetage !

    La marche de la zone euro : un pas en avant, cinq pas en arrière

    Sur une échelle de 0 à 10, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso donne actuellement un 5 à la zone euro. ‘‘Nous nous trouvons à un point critique’’, explique-t-il. ‘‘A partir de là, tout peut devenir bien pire ou bien mieux.’’ Pendant ce temps, de nouvelles actions de masse prennent place en Espagne et au Portugal. Là-bas, pour la majorité de la population, la situation est déjà ‘‘bien pire’’.

    Dossier de Tanja Niemeier, collaboratrice de la fraction de la Gauche Unitaire Européenne (GUE-NGL) au Parlement Européen

    Un bazooka pour sauver l’euro

    Fin septembre 2012, la crise financière et économique mondiale était tel un amoncellement de nuages d’orage au-dessus de l’Europe et plus particulièrement de la zone euro. Cette crise dure maintenant depuis 4 ans déjà. L’Irlande, le Portugal, Chypre et la Grèce sont littéralement pris dans les tenailles de la troïka (Fonds Monétaire International, Commission Européenne et Banque Centrale Européenne). Les gouvernements font toujours plus de projets d’assainissement avec en résultat un chômage continuellement croissant – surtout parmi les jeunes, malgré l’émigration – le retour de la faim à une échelle de masse, un nombre de suicides en plein développement,
 La fuite de capitaux hors des pays en crise assure qu’une croissance économique est hors de question. Même le moteur de l’économie allemande commence à avoir des ratés.

    Mais du point de vue de l’élite européenne, Barroso a raison : un scénario encore pire est de l’ordre du possible. Les élections aux Pays-Bas n’ont pas conduit à la victoire du parti de gauche SP, la Cour Constitutionnelle allemande ne s’est pas opposée au fonds d’urgence MSE (Mécanisme de Stabilité Européen) et la Grèce va probablement avoir un peu plus de temps pour appliquer ses mesures d’austérité, et peut donc temporairement rester au sein de la zone euro.

    Le président de la BCE, Mario Draghi, a annoncé que, malgré le vote allemand qui s’y oppose, la BCE va passer à l’achat illimité d’obligations d’Etats européennes sur les marchés secondaires afin de contrôler le taux d’intérêt et de rassurer les marchés. D’après ‘super Mario’ ce ‘bazooka’ peut sauver l’euro et ne laisse planer aucun doute : ‘‘L’euro est irréversible’’. On voit même apparaître un optimisme prudent dans les médias dominants.

    Entre plus d’intégration et moins d’Europe

    Barroso n’était pas moins grandiloquent dans son ‘State of the Union’ (‘Etat de l’union’). Ce discours prononcé dans l’enceinte du Parlement Européen le 12 septembre dernier affirmait qu’après le ‘pacte fiscal’ et le ‘pacte de croissance’, l’Europe a besoin d’un ‘pacte décisif’ qui, selon lui, ne peut laisser ‘‘aucun doute sur l’intégrité de l’Union et l’irréversibilité de l’euro.’’ Le temps des demi-mesures est fini, a-t-il dit. Barroso a de suite appelé à une union politique : ‘‘Aujourd’hui, j’en appelle à une fédération des nations.’’ Il a encore déclaré qu’il y a des pas à poser en direction d’une union bancaire.

    Ces déclarations sont-elles de nature à résoudre les contradictions européennes et l’absence d’une union fiscale et politique ? Le combat entre les tenants de plus d’intégration et leurs opposants défendant la primauté des intérêts nationaux est-il fini ? Barroso ne vit-il pas plutôt au Pays des Merveilles ?

    Les propositions de la Commission Européenne expriment une tendance à l’Ɠuvre en Europe. La Commission veut se présenter comme le représentant idéal de tous les capitalistes européens et veut renforcer la position de concurrence de l’Europe avec un marché unique plus fort et un euro capable de rivaliser avec le dollar ou le renminbi Chinois.

    Mais, parallèlement, continuent d’exister les forces historiques centrifuges composées des 27 élites nationales et des 27 gouvernements. Malgré toutes les attaques lancées contre les principes démocratiques, ces gouvernements doivent tout de même être réélus et doivent donc tenir un petit peu compte de leur population. Ces élites et les divers intérêts nationaux sont en concurrence les uns avec les autres, tant dans l’Union Européenne qu’à l’extérieur de l’Union.

    Ces forces centrifuges ont trouvé une réponse avec les nombreuses critiques du groupe de réflexion ‘Future for Europe Group’ (Groupe pour l’avenir de l’Europe). Ce groupe est dirigé par le ministre des Affaires étrangères allemand, le libéral Guido Westerwelle, qui plaide pour plus d’intégration européenne, mais même des ministres ayant contribué à ce projet n’étaient pas d’accord avec tous les éléments. En France, par exemple, on trouve peu d’enthousiasme pour une modification des traités. Quant au ministre des Affaires étrangères britannique, il a de suite déclaré : ‘‘Nous ne sommes pas prêts à donner plus de pouvoir à l’Europe.’’

    Laquelle de ces deux tendances rivales va-t-elle l’emporter ? Cela dépend partiellement de la volonté politique. Mais cette volonté politique n’existe pas dans le vide ou dans la tour d’ivoire des institutions européennes. Plusieurs facteurs jouent un rôle, et le développement économique n’est pas le moindre de ces facteurs. La position des dirigeants politiques en Europe est largement déterminée par les acteurs économiques nationaux. Leur position est largement décidée par une analyse des coûts et des avantages.

    Efficace, le bazooka ?

    L’annonce de la BCE a déjà conduit à une baisse des taux d’intérêt sur les emprunts d’Etat espagnols et italiens. Le gouvernement espagnol, sous une pression croissante dans son propre pays, pourrait ainsi gagner du temps et retarder la demande d’aide auprès des fonds européens ESM ou FESF. Les faibles taux d’intérêt permettront aux pays d’émettre de nouvelles obligations et d’utiliser cet argent pour rembourser les créanciers.

    Les propositions allant dans la direction d’une union bancaire où la BCE exercerait une surveillance sur l’ensemble du système bancaire européen sont principalement destinées à permettre aux banques d’être directement refinancées par l’ESM de sorte que la dette nationale n’exagère pas trop. Mais il s’agit là avant tout d’une construction théorique qui doit encore être concrétisée.

    Une question reste en suspend : qui se passera-t-il si les marchés financiers commencent à s’en prendre à la BCE ? Et plus fondamentalement : qui va prendre en charge de garantir les fonds nécessaires à cette ‘‘solution’’ ? La Cour constitutionnelle allemande a approuvé l’ESM, mais il n’est pas certain que le Parlement accepte de céder les fonds nécessaires (190 milliards d’euros). Avec des élections fédérales à l’horizon, c’est vraiment loin d’être assuré.

    Autre question cruciale : jusqu’où le taux de croissance doit-il arriver pour assurer une fin durable de la crise. Les pays qui revendiquent qu’il soit possible à la BCE de directement acheter des obligations d’Etat doivent demander le ‘‘soutien’’ de l’ESM, ce qui implique des conditions drastiques en termes de ‘‘discipline budgétaire’’. Concrètement, cela signifie encore plus de casse sociale : des attaques contre tous les acquis sociaux, une croissance de la pauvreté et du chômage ainsi qu’une sévère dégradation des conditions de vie de la population.

    Dans l’actuel contexte de crise économique mondiale, cela ne signifie qu’une nouvelle explosion de la dette publique. Dans le magasine ‘‘New Europe’’, la journaliste Cate Long a comparé ces mesures à ‘‘un réarrangement des chaises sur le Titanic’’. L’option d’un Grexit (une sortie de la Grèce de la zone euro) ou même de la désintégration pure et simple de la zone euro reste un scénario probable.

    Résistance contre la politique de casse sociale !

    Un autre facteur attire bien moins l’attention des médias dominant tout en constituant toutefois un élément décisif pour l’avenir de l’Europe : la réaction des victimes de la crise. Que vont faire les travailleurs, les chômeurs, les retraités et les jeunes en Europe ? Pour l’establishment, ce n’est là qu’un ‘‘électorat’’ qui doit être protégé des ‘‘populistes’’ et des ‘‘eurosceptiques’’.

    Cette approche purement parlementaire ignore volontairement la puissance potentielle de la classe ouvrière. Ces dernières années, les exemples de résistance active contre l’austérité n’ont pas manqué avec plusieurs grèves générales et des manifestations massives. Il est important de structurer la force potentielle du mouvement ouvrier et de la rendre plus efficace à travers l’organisation d’une lutte coordonnée – comme avec une grève générale européenne – et la construction de relais politiques.


    Pour une fédération socialiste et volontaire des Etats Européens !

    Trouver une véritable solution nécessite de lutter contre les véritables causes de la crise. C’est là que le bât blesse. Pour le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, les causes de la crise résident ‘‘dans les pratiques irresponsables du secteur financier, dans la dette publique insoutenable des pays et dans le manque de compétitivité de tout un nombre de pays.’’ C’est bien faible comme explication. Par exemple, d’où proviennent ces ‘‘pratiques irresponsables’’ ? >p> Pour nous, il s’agit du résultat logique du fonctionnement du capitalisme. Notre système économique est basé sur la concurrence et la maximalisation du profit. Le capital est investi sur base d’une perspective de profit à court terme et non sur base de la satisfaction des besoins. La propriété privée des moyens de production et l’existence des Etats nationaux assurent que les intérêts du capital d’un pays sont opposés aux intérêts du capital des autres pays. La croissance du secteur financier et ses ‘‘pratiques irresponsables’’ proviennent du fait que les investissements dans l’économie réelle produisent des profits insuffisants pour les détenteurs de capitaux. Le capital se concentre ainsi dans le secteur financier, où il peut réaliser de monumentaux profits à court terme, entre autres par la spéculation.

    Toutes les mesures prises ou proposées par le Conseil européen et la Commission européenne n’ont jusqu’ici réussi qu’à limiter la souveraineté nationale des Etats-membres en introduisent plus d’intégration européenne, de manière anti-démocratique. Mais nous opposer à cette politique n’implique pas automatiquement que nous sommes en faveur de plus de ‘‘souveraineté nationale’’.

    Nous voulons nous en prendre aux fondements capitalistes de l’Union Européenne et construire à la place une fédération socialiste et volontaire des Etats Européens. Une politique socialiste utiliserait les 2.000 milliards d’euros des grandes entreprises européennes qui dorment sur des comptes en banque pour investir dans la création d’emplois utiles et décents, dans des services publics comme les soins de santé, l’enseignement, la recherche et dans la protection de l’environnement. Une politique socialiste mettrait fin à l’évasion fiscale légale et illégale qui existe aujourd’hui dans les milieux des grandes entreprises et des super-riches.

    M. Barroso a déclaré que les citoyens européens doivent participer au ‘‘débat sur l’avenir de l’Europe’’. Notre contribution à ce débat sera probablement peu appréciée par Barroso. Mais il est vrai que le mouvement ouvrier et les syndicats doivent discuter de leurs propres solutions et de nos alternatives afin de renforcer notre lutte pour une autre Europe, une Europe qui fonctionnerait dans l’intérêt de la majorité de la population.

  • Campagne Pro-choix : lettre aux organisations

    Le PSL-LSP et EGA-ALS soutiennent et mobilisent pour l’initiative prise par la campagne Abortus Right du 24 mars 2012. Nous pensons qu’il est important de s’organiser afin de défendre le droit à l’avortement en Belgique comme partout dans le monde.

    Par Aïsha Paulis, 0484/36.77.01 – aishapaulis@hotmail.com

    Lettre en version PDF

    Bonjour,

    Face au mouvement pro-life qui s’organise, nous avons besoin de construire une réponse pour défendre nos acquis. En 2010, une Marche pour la Vie a rassemblé 600 personnes et plus de 3000 personnes en 2011. Mais nous devons réagir à toutes les attaques. Le groupe “Sinterklaas” fait des actions depuis plusieurs années devant des centres de planning familial. Ils sont présents avec des photos de fƓtus à la porte des centres pour intimider et culpabiliser les femmes qui y viennent. Quand ça ne leur est pas encore interdit, ils jettent même de l’eau bénite sur les patientes des centres. Il est inacceptable que les femmes soient attaquées de cette façon dans un moment aussi vulnérable. Nous ne pouvons pas permettre cela.

    Dans plusieurs pays, le droit à l’avortement est déjà fortement mis sous pression. Les plans d’austérité successifs ont mis la pression sur les financements disponibles. En Europe, le droit à l’avortement n’est toujours pas reconnu dans différents pays (Irlande, Chypre, Malte et Pologne). Les développements de la crise, et les bouleversements sociaux qui en découlent, vont laisser un espace aux forces réactionnaires. Nous ne pouvons pas l’accepter.

    Tout en défendant le droit à l’avortement – personne ne doit avoir le pouvoir de décider à la place de la femme si elle veut des enfants ou pas – nous pensons aussi que beaucoup de femmes qui se font avorter ne le feraient pas si leur situation financière était meilleure. Nous revendiquons un véritable choix pour les femmes et donc le maintien du droit à l’avortement et de préférence même un allongement du temps pendant lequel on peut légalement faire un avortement. Mais nous pensons qu’il est important de lier la défense du droit à l’avortement aux revendications sociales. Nous revendiquons également le droit à un revenu stable et suffisant pour vivre confortablement par une augmentation des salaires et de toutes les allocations sociales. A cela doivent être combinées des allocations familiales couvrant réellement le coût d’un enfant et des services publics permettant aux femmes de combiner travail et famille. Ce programme doit garantir qu’aucune femme ne se fasse avorter pour des raisons principalement financières.

    Nous pensons qu’il est important de construire avec les organisations femmes, syndicales et politiques un programme de revendications et un plan d’action en réponse aux attaques du mouvement pro-life !

    Nous vous proposons de nous rencontrer afin de pouvoir discuter d’une campagne à plus long terme.

    En pièce jointe, vous trouverez notre tract qui mobilise pour cette action.

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