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  • Bruxelles : Une région marquée par les pénuries et les inégalités (5)

    Les finances des communes et des régions sont dans un état catastrophique. A Bruxelles, de nombreux niveaux d’autorité sont représentés, mais ils ont tous en commun de mener une politique d’assainissements et d’austérité. A ces sévères économies antisociales, il convient de répondre par une résistance sociale conséquente. Cela nécessite un programme reposant, au-delà de l’opposition à la politique actuelle, sur une alternative claire. Cet article est la dernière partie de notre dossier sur Bruxelles, avec les conclusions qui s’imposent selon nous.

    Les finances communales boivent la tasse, aux travailleurs et à leur famille de payer la note…

    Selon l’analyse des budgets communaux réalisée par Belfius, 13 des 19 communes bruxelloises sont en déficit pour 2013. Ces chiffres sont de loin plus mauvais que pour les autres régions de Belgique. Après une législature 2000-2006 marquée par une dégradation des finances communales, Charles Picqué, également Ministre de tutelle des pouvoirs locaux à la région, annonçait pourtant une « stabilisation financière » des communes « grâce à l’action de la région et une gestion parcimonieuse des communes » pour 2006-2012.

    Par « action de la région », Picqué réfère surtout à l’injection chaque année depuis 2007 de 30 millions € supplémentaires pour l’équilibre budgétaire des communes. Sans cette aide, une seule commune ne serait pas en déficit chaque année. Picqué a conditionné cela à la présentation et au respect d’un plan financier trisannuel par les communes, devançant ainsi les nouvelles directives européennes contenues dans le Six-Pack et traduisant la volonté du bon plombier institutionnel qu’il est de développer la gestion de l’austérité et des pénuries au niveau des communes. Par « gestion parcimonieuse », Picqué réfère à la politique d’assainissement des autorités locales, par laquelle la croissance des dépenses par habitant a été inférieure à l’inflation, aggravant les pénuries. Et cela malgré une croissance annuelle des dotations aux zones de police de 5% et des dotations aux CPAS de 5,5%.

    Comme nous l’avons déjà vu, le rendement du PRI varie fortement d’une commune à l’autre. De son côté, la part de l’IPP dans les recettes des communes tend à diminuer (de 15% en 2006 à 11% en 2012) du fait de l’appauvrissement de la population. Les recettes dues à l’intervention régionale croissent quant à elles annuellement de 5% et représentent aujourd’hui 22,5% des revenus des communes. Les subsides du fédéral, des communautés et de la Cocof correspondent pour leur part à 13,5% des revenus.

    Les recettes sur les produits financiers ont quant à elles enregistré un important recul depuis 2005 suite à la libéralisation du secteur de l’énergie (pertes des dividendes des intercommunales) et depuis 2009 avec la liquidation du Holding Communal (suppression des dividendes via Dexia). Les recettes de dette (à la fois sur les intérêts créditeurs et sur les dividendes des participations aux intercommunales dont Sibelga, HydroBru et Brutélé) ne représentent plus que 3,7% des sources de revenus des communes en 2012 contre 8,5% dix an plus tôt.

    Dans le secteur de l’énergie, qui générait autrefois d’importants dividendes, les communes se concentrent désormais sur l’activité du gestionnaire de réseau. Les pertes liées à la fourniture a été compensé à Bruxelles par une redevance voirie (électricité et gaz) qui atteint un rendement budgétaire actuellement de 30 millions €. Les dividendes sur le gaz et l’électricité sont passé de 70 millions € par an en 2002 à 55 millions € à partir de 2005 et à 50 millions € depuis 2011. Interfin (bras financier des communes dans Sibelga) a toutefois versé un dividende exceptionnel de 32 millions € aux communes en 2010, qui provient du surcoût de la distribution tarifé aux consommateurs. Les communes ont décidé ces dernières années d’obtenir de plus en plus de revenus de Sibelga. Alors que le bénéfice de 2012 de Sibelga a encore augmenté à 87,3 millions € par rapport à 66,5 millions € en 2011, les dividendes versés s’élèvent à 79,6 millions € (à 75% pour les communes et à 25% pour Electrabel).

    Les mesures du gouvernement fédéral pour limiter les prix excessifs des fournisseurs sont arrivées trop tard et sont trop limitées. De plus, la CREG (la Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz) avait sonné l’alarme dans son rapport de janvier 2012, expliquant que les tarifs de distribution pratiqués par les communes sont beaucoup trop élevés par rapport aux pays voisins. De fait, sur l’ensemble de la facture d’énergie, ce sont surtout les coûts de la distribution qui ont le plus augmenté depuis 2008 : ils correspondent à environ 40% de la facture de gaz et d’électricité soit en moyenne 600 € pour un ménage ! Paradoxalement, le coût de la distribution à Bruxelles est le plus élevés qu’en Flandre et en Wallonie alors que le territoire et donc le réseau est pourtant nettement moins vaste.

    Entre 2008 et 2012, la commune de Saint-Gilles a doublé ses revenus annuels sur le gaz et l’électricité de 2,6 millions € à 5,3 millions €. Ces augmentations de revenus (redevance voirie, obligation service public, dividendes et la « revente exceptionnelle » en 2011 de patrimoine communal à Sibelga) sont à leur tour transférés sur la note des usagers. En moyenne, cela représente 110 € de taxe cachée chaque année pour chaque Saint-Gillois. Ce qui équivaut au coût de la perte de Dexia.

    A travers le Holding Communal, les communes belges détenaient 14% des parts de Dexia. Avec la faillite de la banque, les dividendes (25 millions € en 2008) ont été réduits à néant en 2009. Tous les partis traditionnels ont participé à cette orgie spéculative. Le conseil d’administration de Dexia était bourré de politiciens alors que la banque maximisait les risques pour obtenir des rendements les plus élevés possibles.

    En 2008, il a été demandé aux communes de mettre de l’argent sur la table pour sauver la banque en difficulté. Saint-Gilles augmente alors sa participation au capital de 4 millions €. Aux côtés de Saint-Gilles, Anderlecht, Bruxelles, Ixelles, et Schaerbeek participeront également un maximum. Ensuite Saint-Josse, Molenbeek, Etterbeek, Uccle et Jette augmenteront aussi fortement leur part. Picqué écrit alors, dans son rapport financier 2002-2011, que « grâce à la recapitalisation du groupe, les communes limitent la casse avec environ 8 millions € de recettes par an ». Peu de temps après, tout cet argent a disparu car la recapitalisation n’a pas empêché la débâcle. Au final, la perte annuelle se chiffre à 2 millions € pour Saint-Gilles et 4 millions € pour Ixelles. Les communes ont même contractés des prêts chez Dexia pour cela ! Par exemple, Saint-Gilles repaye encore chaque année jusqu’en 2019 500.000 € de remboursement du prêt pour la recapitalisation. Désormais, l’austérité passe également par les communes

    Pour combler les déficits communaux, les différentes majorités communales appliquent à leur niveau l’austérité notamment en augmentant diverses taxes. Cette augmentation est en moyenne de 8,7% en région bruxelloise par rapport à 2012, ce qui équivaut à un montant de 130 € par habitant en plus. Ces taxes portent principalement sur les bureaux et les chambres d’hôtels mais les plus fortes augmentations sont sur la mobilité et le stationnement. Pour les budgets 2013 des 19 communes, Belfius estime que les taxes sur le stationnement représentent une recette d’un peu plus de 51 millions €, soit 9,2 millions € de plus qu’il y a 3 ans (+ 25 %). Cela devrait encore augmenter en 2014, avec la mise en place du nouveau plan de stationnement régional dès le 1er janvier. Cette réforme du plan de stationnement régional s’accompagne de la réforme, par le fédéral cette fois, de la loi sur les sanctions administratives communales. Cette réforme prévoit notamment l’élargissement de la fonction d’agents constatateurs et l’augmentation du plafond des amendes à 350 €.

    Pour la bourgeoisie belge, les régions et les communautés sont des outils très utiles pour réaliser différents assainissements. Ses politiciens traditionnels en maîtrisent l’art. Un niveau de pouvoir n’est pas encore suffisamment utilisé à leur goût pour réaliser l’austérité : la commune. Un des objectifs du gouvernement régional est de disséminer des coupes dans les services communaux et en même temps d’utiliser ces services pour traire encore plus la population et les travailleurs.

    Ixelles a ouvert le bal de l’austérité communale 2013 en publiant en février son budget. La nouvelle majorité Ixelloise (PS-MR-Sp.a) prévoit 18 mesures, parmi lesquelles : diminution du nombre de fonctionnaires communaux (non remplacement d’un tiers des départs), fermeture de deux restaurants sociaux, suppression de la moitié des subsides aux associations, fermeture de la déchetterie communale, augmentation de 15% en moyenne des frais des services communaux et des taxes supplémentaires… Comme Picqué à la région, la commune d’Ixelles veut faire payer la crise au personnel communal et aux habitants.

    La situation de la commune de Saint-Gilles semble de son côté assez paradoxale. Près d’un an après les élections communales, la majorité n’a toujours pas publié de déclaration de politique générale. De plus, si le budget 2013 a été voté en avril (avec un déficit d’environ 3 millions €), la majorité n’a même pas soumis le plan triennal rendue à la région à l’ensemble du conseil communal, alors que ce plan est censé cadrer l’orientation des budgets communaux pour les trois prochaines années. C’est la seule commune de la région bruxelloise dans ce cas. Serait-ce lié au retour de Charles au maïorat ? Une région marquée par les pénuries et les inégalités signée Picqué

    Lors de son départ de la région, le journal « Le Soir » rendait hommage à Picqué comme le meilleur garant des intérêts de la région bruxelloise contre la Flandre. D’autant que lors de la 6e réforme de l’Etat, le « créateur » de la région a pu obtenir un refinancement à hauteur de 461 millions €. La région va-t-elle pouvoir à présent garantir les droits et besoins des différentes communautés qui vivent à Bruxelles ?

    Rien n’est moins sûr. En juillet dernier, le gouvernement bruxellois a présenté les grandes lignes du budget régional pour 2014. Au menu : 120 millions € d’assainissements, soit 4% du budget de la région. Ces premiers assainissements budgétaires signés Vervoort sont de loin supérieurs à ceux de 2013 qui étaient de 83 millions €. Le détail des réductions de budget et des augmentations de taxes n’est pas encore connu, le conclave étant planifié pour fin septembre. Il est fort probable que le traditionnel salami sera de mise pour réaliser les assainissements, en utilisant également l’échelon communal pour appliquer l’austérité.

    La 6e réforme de l’Etat prévoit parallèlement au refinancement le transfert de toute une série de nouvelles compétences aux régions relatives à l’emploi, aux soins de santé, aux allocations familiales… Ces nouvelles compétences représentent près de 25% de l’ensemble de la sécurité sociale. Il est probable que ces services rencontrent un sous-financement du même ordre que ce qui se fait déjà dans la région aujourd’hui. En outre, ces nouvelles thématiques risquent fort d’intensifier les complications communautaires et les passages par la commission communautaire commune (cocom).

    Faudra-t-il simplifier les administrations publiques à Bruxelles ? Si une telle simplification se faisait au détriment des moyens, ça ne serait pas mieux, les pénuries augmentant les conflits et discriminations. La seule véritable solution est celle qui s’attaque à la racine du problème : organiser les services et infrastructures en fonction des besoins plutôt qu’utiliser différents niveaux de pouvoir pour aménager les différentes pénuries.

    C’est pourtant cette dernière logique qui est derrière la réforme d’Etat fédéral et la réforme interne de la région. En 2010, Verdonck, Taymans et Ector, trois professeurs de centre d’études régionales bruxelloises des facultés universitaires de Saint-Louis, ont sorti une étude qui calculait un besoin de financement complémentaire à 720 millions €, basé sur les surcoûts et les manques à gagner subis par la région par rapport aux autres régions. Cependant, la somme prévue par l’accord institutionnel n’est que 461 millions €.

    Selon l’étude, la différence entre ces besoins et le refinancement obtenu dans les différents budgets est la suivante : 56 millions € nécessaires en matière de sécurité contre 30 obtenus, pour les coûts liés au bilinguisme et les structures politiques administratives c’est un besoin de 89 millions € pour 68 obtenus, dont 40 à travers les commissions communautaires. Le manque à gagner du fait de l’absence de solidarité de l’hinterland bruxellois est estimé à 430 millions €, alors que la loi de financement n’apporterait qu’au maximum 44 millions € à partir de 2015 sur base de l’importance des navetteurs. L’étude calcule un surcoût pour les CPAS dû à l’attraction de la capitale vis-à-vis des populations défavorisées à 89 millions €, or rien n’est prévu sur ce plan-là.

    Concernant la mobilité et le manque à gagner dû aux exonérations fiscales octroyées aux institutions et fonctionnaires internationaux, les moyens nécessaires sont calculés par l’étude à respectivement 122 et 127 millions €. Dans ces cas-ci, le refinancement rencontre ces montants. Mais il faut garder à l’esprit qu’il ne s’agit pas d’une étude faite par des socialistes et basée sur les vrais besoins. Il s’agit d’une comparaison de Bruxelles avec le reste du pays (toute politique restant le même) et sur cette base-là de calculer les désavantages de la vielle et de la nouvelle loi de financement pour la région de Bruxelles. Cette étude se place dans le cadre d’une redistribution des pénuries plus « équitablement » sur tout le pays et non de résoudre les pénuries. Les besoins réels, partant de la défense du droit d’une vie décente pour chacun, demandent évidemment beaucoup plus de moyens.

    Le caractère forfaitaire des dotations complémentaires risque à terme de nécessiter une nouvelle négociation si les besoins objectifs augmentent substantiellement (ce qui est la perspective la plus probable). En plus, la moitié des dotations prévues ne peuvent pas être librement utilisées, mais sont prévues pour des matières spécifiques (« pas de chèque en blanc », comme disaient les partis flamands). L’absence de financement pour combler le manque à gagner pour la région lié au fait que les gens qui travaillent à Bruxelles payent leurs impôts dans une autre région et pour combler le surcoût dû à la forte attraction de la capitale pour des populations va pousser le gouvernement bruxellois encore plus dans sa logique d’attirer des couches plus aisés en repoussant les couches pauvres.

    A Bruxelles, la bourgeoisie belge a pu compter sur un énième plombier institutionnel à son service. Récemment, Picqué déclarait encore : « On n’a pas pu anticiper le boom démographique, c’est un facteur sur lequel nous n’avons pas de prise ». Si la croissance démographique apparaît comme étant « Le » problème de Bruxelles générant des pénuries, c’est bien parce qu’il met en évidence des décennies de sous-investissement dans les services et infrastructures collectifs, conséquence des politiques néolibérales des gouvernements Picqué. Pour faire face à ces pénuries, les « solutions » alternent entre des plans de bricolage temporaires, des taxes en augmentation, voire des sanctions. Dans tous les cas, ce sont la population bruxelloise et les travailleurs qui en payent les frais. Ces 20 années de gouvernements Picqué sont finalement très illustratives du processus de bourgeoisification de la social-démocratie.

    En même temps, une configuration de gouvernement « Olivier » a permis de faire jouer les liens privilégiés des directions syndicales avec les partis traditionnels au gouvernement, afin d’éviter un mouvement généralisé malgré la pression de la base. La rhétorique des dirigeants syndicaux qui était de conditionner toute revendication à l’obtention du refinancement de la région bruxelloise a été une expression de ce lien. Comme cela a été expliqué dans le cadre des conditions de travail des ALR, cette rhétorique était une supercherie, le refinancement n’ayant en rien été utilisé pour améliorer les acquis et inverser la tendance qui est l’accroissement des pénuries. Une rupture des liens avec ces partis traditionnels et un nouveau parti de masse défendant les intérêts des travailleurs est nécessaire.

    Les inégalités croissantes qui découlent des pénuries sont illustrées par l’évolution des revenus des 10% les plus riches à Bruxelles comparativement à l’évolution des revenus des 10% les plus pauvres, et ce de 1985 à 2007. Alors que les 10% les plus aisés ont vu leurs revenus doublés par rapport à 1985, pour les 10% les plus pauvres ces revenus sont deux fois plus faibles. Ce graphe ne tient même pas compte de la crise et de ses effets ces 5 dernières années. Cette « fracture sociale » est une illustration du résultat de 20 années de gouvernements Picqué.

    Conclusion

    Comme l’ont illustré les récents mouvements de masse en Turquie autour de la place Taksim et au Brésil lors de la coupe des confédérations, les politiques de la ville qui combinent le prestige pour une minorité et les pénuries pour une majorité peuvent avoir un effet d’étincelle sur la colère et être un point de départ pour la remise en question de tout un système. Le type de lutte comme celle des travailleurs communaux d’Ath et plus récemment ceux de Saint-Nicolas, qui ont mobilisé le soutien de la population contre l’externalisation de la récolte des déchets, se développeront également à terme dans les communes bruxelloises.

    Les travailleurs de Bruxelles-Propreté ou ceux du site Horta ont déjà illustré leur capacité à entrer en action. Les travailleurs communaux de Saint-Gilles ont recommencé à mener des actions dans la commune comme lors du 14 novembre dernier. Ils expliquaient alors qu’ils voulaient renouer avec des traditions syndicales plus combatives. Avec le PSL et les campagnes « Reprenons nos communes ! », nous voulons accompagner les syndicalistes et les habitants à Bruxelles et dans les communes où nous sommes implantés à travers ce processus.

    Le point de départ pour les budgets doivent être les besoins de la population et non les moyens limités imposés, car les richesses existent dans la société, il faut aller les prendre là où elles se trouvent, y compris au niveau communal ou régional. Un plan radical d’investissements publics massifs est nécessaire pour créer massivement des logements sociaux, des écoles, de crèches, du transport public, des soins de qualité, des emplois décents et du pouvoir d’achat.

    Cela nécessiterait d’élaborer un budget en déficit. Une majorité socialiste devrait alors mener une campagne massive dans la commune ou la ville, notamment avec les travailleurs des ALR, pour construire un plan de mobilisation large visant à soutenir ces mesures nécessaires et imposer un tel budget. Cela ouvrirait un front contre le gouvernement d’austérité Di Rupo et son successeur comme l’a illustré l’exemple de la majorité socialiste de la ville de Liverpool et ses habitants face à Thatcher dans les années ‘80.

    Ce plan radical ne peut pas être cantonné au niveau communal ou régional, mais doit être couplé à l’abolition de la dette et à la nationalisation sous contrôle démocratique des travailleurs des banques, du secteur de l’énergie et des autres secteurs clés de l’économie et à la transformation socialiste de la société.

  • Bruxelles : Une région marquée par les pénuries et les inégalités (1)

    Cette semaine, une grande attention sera portée à la situation politique et sociale de la capitale, sur base du texte de perspectives élaboré pour le Congrès régional des sections bruxelloises du PSL qui s’est tenu fin novembre dernier. Ce texte sera publié cette semaine en 5 parties. Nous commençons ici avec la croissance démographique de la capitale et ses conséquences sur le logement.

    Introduction

    Le congrès de district est l’occasion pour les membres du parti de se concentrer sur les discussions autour des perspectives locales. Quels sont les plans d’assainissements aux différents niveaux de pouvoir ? Quelles sont les effets sur la population et les réactions ? Cet approfondissement doit en définitive nous permettre d’être parés à intervenir. En plus de nos secteurs d’intervention traditionnels, nous avons acquis une nouvelle expérience ces deux dernières années : le terrain communal, à Ixelles et surtout à Saint-Gilles. Les textes de congrès permettent également de collectiviser cette expérience, pour affiner nos futures interventions.

    Le 7 mai 2013, Charles Picqué (PS) a démissionné de son mandat de président du gouvernement de la région bruxelloise, laissant par la même occasion la place à Rudy Vervoort (PS), bourgmestre de la commune d’Evere. Celui qui présida la région bruxelloise durant 20 ans (1989-1999 ; 2004-2013) laisse en héritage une véritable « fracture sociale », conséquence de deux décennies de politiques néolibérales. Avec ce texte, nous voulons rentrer dans le détail de cet héritage et des politiques qui en sont la cause.

    Y a-t-il un problème démographique à Bruxelles ?

    Ces dernières années, les médias n’ont cessé de parler du « boom démographique » comme étant la cause de tous les maux à Bruxelles. La population bruxelloise augmente actuellement de 20.000 personnes en moyenne chaque année (soit une croissance d’un peu moins de 2%), du fait d’un solde migratoire positif pour les 15-30 ans et d’un taux de natalité plus important que les décès, reflétant ainsi le rajeunissement de la population. Aujourd’hui, après une croissance démographique de 9,8% entre 2006 et 2011, la région bruxelloise compte 1,140 million d’habitants, soit le même niveau de population que durant les années ’70. Cette croissance est nettement plus marquée dans les quartiers les plus pauvres (16% à Saint-Josse, 15% à Molenbeek, 13% à Berchem et Bruxelles et 12% à Anderlecht et Schaerbeek) que dans les plus riches (3% à Uccle et Woluwé Saint-Pierre, 0,8% à Watermael-Boitsfort). Saint-Gilles a connu elle une croissance légèrement inférieure à la moyenne régionale à 9,4%.

    D’ici 2020, on estime qu’il y aura environ 140.000 personnes de plus en région bruxelloise, nécessitant 80.000 logements supplémentaires. A l’heure actuelle, il n’y a que 4.000 nouveaux logements par an, en incluant les réhabilitations, ce qui est donc loin de répondre aux besoins. Parmi ces nouveaux logements, deux tiers sont mis sur le marché par le privé et seulement 2,5% sont du logement social. A ce rythme, le soi-disant objectif de Christos Doulkeridis (secrétaire d’Etat bruxellois en charge du logement, Ecolo) d’atteindre 15% de logement « à finalité sociale » à Bruxelles pour 2020 semble bien illusoire.

    Selon le dernier rapport annuel de l’agence immobilière bruxelloise Trevi, « si l’offre persiste à être aussi inférieure aux besoins, une pénurie va se consolider à Bruxelles, maintenant à la hausse les prix de logements et les loyers ». Cela signifie que si le gouvernement régional laisse encore se développer la pénurie, les promoteurs et autres investisseurs privés n’hésiteront pas à faire encore plus de profit là-dessus. A l’inverse, une politique de construction massive de logements sociaux publics permettrait non seulement de répondre aux besoins mais aussi d’endiguer l’augmentation des prix en réalisant une pression à la baisse sur le marché du logement privé.

    Les Bruxellois payent au prix fort les pénuries de logement

    A la place de cela, les appartements, qui représentent 90% des 550.000 logements à Bruxelles, sont vus par les détenteurs de capitaux comme un investissement rentable puisque les loyers ont augmenté en moyenne de 45% depuis 2002. Cette tendance est également illustrée par le faible taux d’occupation de leur logement par les propriétaires, qui n’est que de 40%, alors qu’en Wallonie et en Flandre ce taux est d’environ 70%.

    Cette situation se reflète également dans l’augmentation du prix moyen des appartements depuis 2002 : +122,3% pour l’ensemble de la région, ce qui est supérieur à l’augmentation des prix dans le reste de la Belgique. En particulier, cette augmentation est de +134,9% à Saint-Gilles, +137,1% à Ixelles et +168,1% à Saint-Josse. Cela n’est pas très étonnant lorsque l’on compare l’évolution de la population de ces communes avec l’évolution du nombre de logements durant ces dix dernières années. A Saint-Gilles par exemple, pendant que la population a augmenté de 14% en dix ans, le nombre de logements n’a augmenté que de 3%. Le prix moyen d’un appartement en région bruxelloise est estimé aujourd’hui à 224.547 €, soit l’équivalent d’une villa en province de Liège, Namur, Hainaut ou Luxembourg. Quant aux maisons, la tendance est similaire : l’augmentation sur la même période est de +191,3% pour l’ensemble de la région (+330,9% à Ixelles !), alors que l’augmentation des prix sur l’ensemble de la Belgique est de +118,1%.

    Pourtant, selon Doulkeridis, le prix et le manque de logements à Bruxelles sont des faux problèmes et il existerait toute une série de solutions : construction, réhabilitation de logements et bureaux vides, rénovations… Et surtout le développement de « l’habitat groupé », au sein duquel plusieurs générations d’une même famille vivraient sous le même toit. Parmi les pistes proposées, les logements sociaux n’y figurent pas vraiment, au mieux il s’agit de solutions hybrides en partenariat avec le privé dites « conventionnées », quand le rôle des pouvoirs publics n’est pas limité à « soutenir à de bonnes conditions le privé ». La tendance est de ne parler systématiquement que de logements publics et non plus de logements sociaux. Ainsi le PS promet 350 nouveaux logements publics et 150 logements « conventionnés » à Saint-Gilles dans son programme électoral de 2012, mais aucun logement social !

    Les autorités communales de Saint-Gilles se félicitent de disposer de la deuxième plus importante régie foncière du pays après Bruxelles-Villes, disposant de plus de 800 logements (170 en plus sur la dernière législature communale). Après les élections de 2006, il a été demandé aux communes et CPAS de fixer un plafond pour les conditions d’octroi de ces logements. Seules les communes d’Anderlecht, Evere, Molenbeek et Schaerbeek ont fixé un plafond destiné à un public à bas revenu mais toujours au-dessus des conditions d’accès à un logement social. Les autres communes fixent également des plafonds de revenus mais à des montants bien plus élevés, c’est notamment le cas de la commune de Saint-Gilles qui fixe un plafond de revenus annuels imposables à 40.000 € (isolé) ou 70.000 € (ménage).

    L’effet de cette condition de revenus maximums aboutit quasiment à ne pas fixer de limite, quand on sait que 92% de la population bruxelloise déclarait en 2007 des revenus inférieurs à 50.000 €. En conséquence, les loyers de ces logements suivent les prix du marché privé. Ils appellent cette régie le « bras armé » de la commune en matière d’urbanisme. Dans les faits, cette régie achète les bâtiments peu entretenus dans les quartiers pauvres, les rénove et les remet sur le marché locatif vers des couches à plus hauts revenus.

    En tout cas, Doulkeridis n’a jamais été capable d’expliquer comment il était concrètement possible d’arriver à 15% de « logement public à finalité sociale » pour 2020. S’agissait-il d’une promesse électorale malhonnête de la part d’Ecolo ? Par « logements publics à finalité sociale», on considère essentiellement les logements sociaux, les logements « assimilés à du logement social », dont le plafond de revenus est supérieur de 20%, et le logement public pour lequel une allocation-loyer est accordée. Cette allocation est octroyée par la région au locataire de logement public qui se trouve dans les conditions d’octroi d’un logement social1. Cette dernière invention de Doulkeridis lancée en grande pompe en 2008 est un véritable flop. Initialement, 2 millions € étaient prévus au budget de la Région. Lors des deux premières années, seuls 30.000 € avaient été utilisés. Depuis, le montant budgétisé a été revu à la baisse à 266.000 €.

    Comment expliquer cela ? Les communes ne souhaitent pas octroyer les logements publics aux bas revenus et font par conséquent leur possible pour éviter d’accorder les aides dues. À Ixelles par exemple, pour une partie du parc, les revenus du ménage doivent atteindre des plafonds minimums. A Saint-Gilles les conditions d’accès au logement public stipulent que le loyer ne doit pas dépasser les 40% des revenus du ménage. Selon les différents règlements communaux, ce chiffre varie entre 33% et 50%. Or, une famille bruxelloise consacre en moyenne plus de 30% de son revenu au logement. Pour les plus bas revenus cela dépasse souvent les 50%. Dès lors ces conditions permettent d’éviter les « mauvais payeurs » et d’assurer la rentabilité de la location, en excluant les plus bas revenus.

    Finalement, ces politiques signifient que le marché public ne vise pas à résoudre les problèmes sociaux des habitants mais au contraire vise de plus en plus à les remplacer par d’autres habitants disposant d’un revenu plus important. Dans ce contexte, le logement social est clairement mis sur une voie de garage par le gouvernement bruxellois, et ce alors que le parc en logement social ne permet même pas de répondre à 50% de la demande officielle. Environ 39.000 logements sociaux étaient dénombrés en mai 2013 (à peine 440 de plus qu’il y a 10 ans !), soit l’équivalent de 8% seulement de l’ensemble des logements. La liste d’attente quant à elle dépasse les 41.000 personnes. Cette liste d’attente est telle qu’elle ne représente même plus le besoin réel, beaucoup de ménages abandonnant l’idée d’introduire une demande, celle-ci n’étant au mieux rencontrée que dans une dizaine d’années pour les plus chanceux. Selon un dossier du Soir « SOS Bruxelles », plus de 50% des ménages bruxellois rentrent dans les conditions d’accès à un logement social.

    Pas de logement pour les plus pauvres, mais de beaux projets pour les plus aisés

    Il y a une volonté claire du gouvernement de maintenir une pénurie, pour mieux attirer les promoteurs et investisseurs privés en charge alors de réaliser un processus de gentrification dans les communes, comme dans les autres grandes villes de Belgique. Avec ce processus, les communes tentent d’attirer la classe moyenne, aux revenus plus élevés, dans des quartiers modestes de sorte à augmenter les revenus fiscaux. L’argent public est alors dépensé pour développer l’attractivité plutôt que dans le bien-être des habitants. Sous prétexte d’organiser une mixité sociale, il s’agit en réalité d’évacuer les plus pauvres à la place de traiter la pauvreté en soi. Dans ce contexte, construire des logements sociaux serait non seulement non-productif mais surtout cela engendrerait le risque pour les communes d’attirer les pauvres que les autres chassent.

    Dans un entretien au Soir sur les enjeux de l’immobilier bruxellois en juin dernier, le nouveau directeur de la Société de Développement pour la Région de Bruxelles (SDRB, institution publique pararégionale en charge de l’immobilier), Benjamin Cadranel (PS, jusque-là directeur du cabinet de Picqué depuis 2007), prenait la position suivante : « A Bruxelles, la population précarisée est captive au cœur de la ville, or la population qu’il faut convaincre de rester ou revenir au centre de Bruxelles c’est la classe moyenne ». Il précise ainsi que cela nécessite « d’éviter de concentrer dans le noyau urbain un nombre excessif d’allocataires sociaux », s’accordant sur ce point avec l’échevin de l’urbanisme de la Ville de Bruxelles, Geoffroy Coomans de Brachène (MR). Un nombre « excessif » étant probablement pour eux ce qui correspond à plus de 2,5% de logements sociaux.

    Cette politique a été poussée à son paroxysme notamment dans certains quartiers huppés à Ixelles, où les majorités communales ne cessent de faire la cour aux exilés fiscaux qui chercheraient à profiter du paradis pour les riches qu’est la Belgique. La manifestation de la FGTB du 14 septembre dernier pour plus de justice sociale et de pouvoir d’achat avait pris son départ symboliquement à la place Brugmann à Ixelles pour dénoncer cette différence de traitement accordé aux riches par les différents niveaux de pouvoir en Belgique.

    Mais c’est aussi dans les quartiers les plus précaires du croissant pauvre que prennent place les projets d’embellissement. Cela est d’autant plus choquant quand, dans ces quartiers, il est mis en avant qu’aucun moyen n’est disponible pour les besoins sociaux. La tour UpSite, qui sera construite en 2014 le long du canal dans le quartier de Tour & Taxis, en est un bon exemple. Cette tour, qui sera la plus haute tour à logements de Bruxelles, comportera des commerces ainsi que 106 appartements qui seront vendus à un prix de 3.500 €/m². Avec la tour UpSite, le gouvernement bruxellois tente de réaliser son vieux fantasme d’attirer les classes moyennes dans les quartiers autour du canal pour les transformer en quartiers résidentiels huppés, sur les modèles d’Amsterdam ou Paris, et en chasser la pauvreté qui s’y est concentrée à la suite de la désindustrialisation. Les bureaux et logements vides ? Offerts aux promoteurs pour encore plus de beaux projets !

    Pour la première fois en 2012, le gouvernement bruxellois s’est attaqué aux bureaux vides pour les convertir en nouveaux logements. Christos Doulkeridis et Charles Picqué ont ainsi choisi huit projets « emblématiques », en accordant pour chacun de ces projets une prime de 30 €/m² aux promoteurs. En juin 2012, la région a délivré le premier permis de reconversion de bureaux en logements à Cofinimmo pour l’immeuble « Livingstone » dans le quartier européen. Les travaux devraient se terminer en décembre 2014 pour y installer notamment 122 appartements haut de gamme. Ces appartements seront vendus à 3.500 €/m², et sont ouvertement destinés aux hauts fonctionnaires européens.

    Le soin de la réhabilitation des bureaux vides est volontairement laissé aux promoteurs par la région, toujours dans le même objectif d’embellissement des quartiers et de construction de logements pour la classe moyenne. Pourtant, la « loi Onkelinx » datant de 1993 permet la réquisition des logements vides (il y en aurait 15.000 à 30.000 à Bruxelles) par les autorités publiques pour les mettre à disposition des sans-abris. Dans le contexte actuel, ce raisonnement pourrait très bien être étendu aux bâtiments dans lesquels se retrouvent les quelques 1,6 millions m² de bureaux vides de la région (2,5 millions m² si l’on compte la périphérie), ce qui permettrait d’offrir un logement accessible à des couches plus larges que les seuls sans-abris. A la place de cela, la région offre l’opportunité aux promoteurs de faire leur beurre là-dessus. A nouveau, c’est un choix politique qui n’a rien de démographique.

    Jean-Edouard Carbonnelle, le patron de la plus grande société immobilière de Belgique Cofinimmo dont l’activité est centrée à Bruxelles, a bien perçu la nouvelle poule aux œufs d’or que lui a offert le gouvernement Picqué IV. Lors de sa prise de fonction en avril 2012, il explique la réorientation de l’activité immobilière de son groupe, jusque-là concentrée sur l’immobilier de bureau. « A Bruxelles, depuis le milieu des années 2000, l’offre de bureaux est devenue trop importante. Parallèlement, Bruxelles est soumise à une pression démographique de plus en plus importante. Une manière d’y répondre est de convertir des immeubles de bureau en logements et c’est ce que nous commençons à faire avec le projet Livingstone dans le quartier européen ». Cofinimmo a clôturé l’année 2012 avec un bénéfice net en hausse à 121,8 millions €, contre 113,2 millions € en 2011.

    Cependant, pour le gouvernement bruxellois, les communes et les promoteurs, il y a une exception à cette tendance car la demande de nouveaux bureaux continue de croître autour des gares. Ces nouveaux projets de bâtiments de bureaux ne répondent pas à un besoin supplémentaire en bureaux mais visent en réalité à attirer ceux déjà présent à Bruxelles pour mieux s’accaparer des parts de marché. Le projet immobilier d’Atenor et CFE de construire trois tours de bureaux dites « Victor » situés sur la frontière de Saint-Gilles et d’Anderlecht dans le quartier de la Gare du Midi est un bon exemple. Ces tours d’une hauteur de 148 m, soit un peu moins que la Tour du Midi, devraient accueillir 104.000 m² de bureaux et 6.000 m² de logements. Face à la pression des riverains, Picqué a suspendu temporairement ce dossier. Un autre projet envisagé est celui d’Eurostation qui envisage la création de 250.000 m² de nouveaux bureaux, dont le projet de prestige Jean Novel qui consiste en un bâtiment en V au-dessus des voies.

    Le quartier du Midi possède déjà 300.000 m² de bureaux qui ont été construits des deux côtés des voies, au prix de la démolition de nombreux logements et de l’expropriation de leurs habitants. Le quartier du Midi à Saint-Gilles est un quartier pauvre composé également d’une forte population issue de l’immigration portugaise et espagnole ainsi que marocaine depuis les années ‘70. De 1992 à 2008, la région a réalisé 5 plans d’expropriation accompagnés d’un « harcèlement administratif systématique, de manœuvres dilatatoires » ou encore « d’attitudes injurieuse »2. Ce développement accompagnait l’introduction du TGV en Gare du Midi. Dans un article du « Soir » datant de 1990, Jean-Claude Vantroyen écrivait alors : « Charles Picqué veut vraiment « son » TGV dans « sa » gare du Midi pour nettoyer le bas de « sa » commune… »

    Depuis l’urbanisation de Saint-Gilles entre 1850 et 1925, il y a toujours eut un « haut » ou l’on retrouvait des maisons bourgeoises et un « bas » ouvrier avec le développement d’industrie (fabrique de produits chimiques et filature de lin) qui remplacèrent les terrains agricoles. L’ancienne chocolaterie Côte d’Or quant à elle ferma ses portes fin des années ‘80 pour faire place à un immeuble de bureau et à la rénovation de la place Victor Horta. Depuis l’ère Picqué, cette situation s’est renforcée avec l’attraction de toujours plus de couches « plus aisées » dans le haut de la commune et l’éradication continue du quartier du Midi livré en pâture aux promoteurs construisant bureaux et hôtels.

    Ainsi Picqué déclarait à propos de sa commune de Saint-Gilles en 1992 : « Si on veut, à terme, garantir un meilleur équilibre budgétaire local, il est évident qu’une mutation sociologique de certains quartiers doit être encouragée sans tarder ». Qu’en est-il 20 ans plus tard ? Si on regarde le budget 2012, il y une augmentation prévue de 5% sur les recettes de l’IPP, tout comme sur les recettes liées au revenu cadastral ou aux taxes sur les bureaux. Au même moment, le nombre d’aides sociales a augmenté de 20% en 2 ans.

    Les additionnels au précompte immobilier (PRI) sont, avec 29%, la principale source de revenu des communes bruxelloises. Les communes qui accueillent les populations les plus aisées ont un rendement important contrairement au plus pauvres, à l’exception de Bruxelles et Saint-Josse qui ont le rendement le plus élevé du fait de la présence de nombreux bureaux sur leur territoire. En dehors de celles-ci, Saint-Gilles a le meilleur rendement des communes du croissant pauvre. En plus du PRI, les bureaux et chambres d’hôtels sont également taxés. Les taxes sur le patrimoine équivalent à 45% de l’ensemble des taxes communales.

    En 1995, Saint-Gilles était la commune avec le revenu moyen par habitant le plus faible derrière St-Josse. Dix ans plus tard, Molenbeek l’a dépassé dans ce triste classement. Durant toute cette période, le revenu moyen des Bruxellois s’est terriblement dégradé à l’exception de Saint-Gilles et Saint-Josse. Entre 2005 et 2009, c’est à Saint-Gilles et à Watermael-Boisfort que la croissance est la plus élevée avec 3,66% en moyenne annuelle, au-dessus des 2,5% pour l’ensemble de la région bruxelloise, des 3,32% de la région flamande et des 3,45% de la région wallonne. En ce qui concerne les revenus sur l’IPP (qui représentent 13% des recettes budgétaires des communes bruxelloises), c’est Etterbeek, Saint-Gilles, Ixelles qui ont connu une croissance de plus de 7% par an entre 2006 et 2010. Ceci est le reflet du changement de composition sociale de certains quartiers sur fond d’un appauvrissement généralisé.

    Toute cette attitude de la région bruxelloise et des communes par rapport au logement démontre qu’il s’agit plus d’un choix politique que d’un impondérable problème démographique. L’utilisation du phénomène de « boom démographique » par le gouvernement Picqué est une stratégie pour se déresponsabiliser des pénuries en logement, en présentant le manque de moyens sous un autre angle. Il s’agirait d’une demande trop importante, et non d’un manque de moyen. Aborder une pénurie sous cet angle permet aussi à Picqué de ne pas avoir à remettre en question les assainissements et d’éviter d’aborder la question « Où peut-on aller chercher les moyens nécessaires pour répondre aux besoins ? »

    Ces projets de standing se retrouvent également sur le campus de « La plaine » à l’ULB avec des tours à appartements privés haut de gamme, et ce alors que les prix des kots étudiants ont augmenté ces dernières années suite au manque de logements disponibles. Alors que les promoteurs immobiliers étaient seuls contre tous dans ce projet, la commune a malgré tout délivré les autorisations, illustrant encore une fois le caractère antidémocratique de la gestion des logements à Bruxelles.

    Pour les étudiants, cette politique de prestige s’additionne à la marchandisation de l’enseignement consécutive aux politiques néolibérales comme le traité de Bologne. Les études supérieures représentent un investissement financier toujours plus important, comme l’illustre l’augmentation continuelle des recours aux jobs étudiants. En 2012, 450.000 étudiants ont travaillé comme jobistes en Belgique, soit l’équivalent de 8,9 millions de jours prestés, une hausse de 16% par rapport à l’année 2011. Plus significatif encore, le recours des étudiants au CPAS. Par rapport à il y a dix ans à Bruxelles, on estime que leur nombre a plus que triplé !

  • Picqué ne s’en vante pas, mais la course à la distribution des Sanctions Administratives Communales (SAC) a démarré à St Gilles.

    Un tract a été récemment distribué à St Gilles (Bruxelles) vantant les mérites de l’opération ‘‘lutte pour la propreté’’ (qui dura du 23 au 30 septembre) lancée par l’administration communale, avec un palmarès ‘‘impressionnant’’ expliquant comment, en mobilisant l’administration et les services de police, ils avaient réussi à ‘‘promouvoir la propreté’’… en distribuant 34 SAC.

    Par Clément (Bruxelles)

    Ce tract voulait montrer comment la commune avait réussi à retirer des tags et à verbaliser les dépôts sauvage de poubelles. Apparemment la campagne du PS (la mention ‘‘éditeur responsable : Charles Picqué’’ quoique petite est clairement visible) a commencé. Mais distribuer 34 SAC pour des dépôts de poubelles est-ce régler le problème du manque de propreté ?

    Entendons-nous, nous aussi nous nous battons pour plus de propreté et des quartiers où il fait bon vivre. Néanmoins distribuer des Amendes Communales pour créer des ‘‘Rues Propres’’ c’est promouvoir la répression plutôt que des réponses sociales aux problèmes sociaux et nous pensons qu’une approche répressive n’empêche pas les incivilités et la délinquance : par exemple il nous faut plus de poubelles publiques et une collecte des déchets gratuite et régulière pour éviter les dépôts illégaux.

    L’austérité à tous les niveaux de pouvoir

    Les SAC ne répondent pas au problème des incivilités et de la délinquance. Il s’agit d’une mesure arbitraire destinée à combler les trous dans les budgets communaux. Et c’est particulièrement vrai pour St Gilles qui postpose depuis un an le dépôt de son budget. Mais l’austérité frappe et à tous les niveaux de pouvoirs. A Ixelles il était question de distribuer 2.000 SAC par an pour arriver à l’équilibre budgétaire. Mais quid de la réduction de la fréquence des collectes ? Quid de la réduction des effectifs de Bruxelles Propreté ?

    Car ce qu’amène ces questions c’est qu’on demande à la population de payer des amendes ou alors de garder les poubelles chez eux (au risque d’insalubrité) car l’austérité a frappé et qu’il a fallu réduire drastiquement les effectifs de Bruxelles propreté. C’est en fait faire payer cette austérité aux travailleurs et à leur famille.

    Quelle alternative ?

    Face aux problèmes sociaux il ne peut y avoir de réponse durable qui passe par un autre problème social (la répression). C’est pour cela que le PSL participe activement à la campagne StopSAC : pour défendre des réponses sociales face aux problèmes sociaux et en allant défendre cela dans la rue via nos stands (notamment au parvis de St Gilles) ou encore lors de la manifestation nationale contre les SAC du 26 octobre (rdv à 14h à Gare du nord).

    Mais c’est également pour ces réponses sociales que le PSL s’était présenté en octobre 2012 aux communales avec ‘‘Gauches Communes’’ et continuera de se présenter pour défendre la nécessité d’un investissement public massif pour répondre aux besoins des jeunes et des travailleurs et non aggraver les problèmes.

  • Des cadeaux fiscaux pour les grandes entreprises… des containers pour nos enfants à Saint-Gilles !

    Il y a une semaine, la Commission Inter-Réseaux des Inscriptions (Ciri) a annoncé que la situation de pénurie d’écoles à Bruxelles s’aggravait. Pour la première année secondaire, 287 enfants étaient encore sur liste d’attente ! Cette situation de pénurie est présente à tous les niveaux : en maternelle, en primaire et en secondaire. 18.000 nouvelles places sont nécessaires dans l’enseignement à Bruxelles d’ici 2015. Même avec les différents plans prévus par tous les niveaux de pouvoirs, il manquera encore des milliers de places supplémentaires. Ce manque de place conduit déjà, dans l’enseignement flamand, à une situation de discrimination : si tous les enfants néerlandophones de Bruxelles ont trouvé une place, il y a aussi un millier d’enfants non-néerlandophones qui ont été refusés dans le réseau néerlandophone.

    Communiqué de presse de ‘Gauches Communes’

    Parmi les familles saint-gilloises « heureuses » qui ont trouvé une place dans l’enseignement fondamental, de plus en plus doivent se contenter de locaux préfabriqués. Parmi elles, 50 trouveront une place dans les deux nouvelles classes modulaires de l’école Ulenspiegel (remplaçant le terrain de foot de la cour de récré) à Saint-Gilles. Idem à l’école « Quatre Saisons » pour une classe de 25 enfants en maternelle.

    Gauches Communes dénonce les partis au pouvoir : cette année, grâce au cadeau fiscal des Intérêt Notionnels, ils auront distribué plus de 5 milliards d’euros sur le dos de la collectivité. Ces moyens auraient pu permettre le droit à un enseignement gratuit, de qualité et accessible à tous.

    Après des décennies de promesses électorales non tenues, la majorité communale de Saint-Gilles prévoit enfin de construire une nouvelle école, ce qui permettrait une augmentation de 320 places en maternelle et en primaire pour 2015-2017 (à côté des containers et de l’accroissement du nombre de places dans des écoles existantes). C’est clairement « trop tard et trop peu ». Au moins un millier de places de plus devraient être crées pour 2015.

    Charles Picqué, ministre-président de la région de Bruxelles, bourgmestre élu et candidat bourgmestre pour ces prochaines élections d’octobre à Saint-Gilles, a déclaré à propos des places « container »: « On est confronté à un défi terrible et il faut choisir : soit il n’y a pas de locaux scolaires, pas de place dans les écoles, et c’est une catastrophe sans nom, soit on travaille dans les meilleures conditions possibles, même avec du matériel modulaire, des préfabriqués, etc. Vu l’urgence et la gravité, on n’a pas le choix. »

    On dirait que Charles Picqué est juste arrivé au pouvoir hier! En réalité, ce manque de places était largement prévisible. S’il faut des containers aujourd’hui, c’est justement à cause du manque de moyens consacrés à l’enseignement ; une réalité depuis des décennies. Durant ces décennies, les mêmes partis ont systématiquement été au pouvoir, le PS entre autres. Le manque de place et la « nécessité » de recourir à des containers est la conséquence logique et directe du sous-investissement qui a commencé dans les années ‘80.

    Picqué est bourgmestre de Saint-Gilles depuis 1985 et rien n’a été fait pour éviter l’actuel manque de places, avant la construction de la nouvelle école rue Louis Coenen. Pourtant, le boom démographique n’est pas un phénomène neuf. Saint-Gilles est depuis longtemps une des 3 communes (avec Schaerbeek et Saint-Josse) qui comprend le plus grand nombre d’élèves devant aller à l’école en dehors de leur commune.

    Gauches Commune ne part pas de la logique qu’il faut des budgets d’austérité alors que les pénuries sont partout. Il faut des budgets qui permettent la satisfaction des besoins de la population. Il nous faut immédiatement un plan destiné à créer au moins quatre nouvelles écoles communales à Saint-Gilles afin de permettre à chacun de pouvoir inscrire son enfant dans une école de sa commune tout en commençant à inverser cette tendance à des classes plus nombreuses. Ainsi, nous aurons un enseignement de meilleure qualité pour nos enfants.

    Anja Deschoemacker, tête de liste Gauches Communes à Saint-Gilles et porte-parole

    0473 92 28 33 – info@reprenonsnoscommunes.be – www.reprenonsnoscommunes.be


    Qu’est ce que Gauches Communes ?

    ‘Gauches Communes’ sont des listes unitaires rassemblant des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux et différentes composantes de la gauche qui s’opposent à l’austérité dans nos communes et qui sont déjà préparées à construire un relai politique large véritablement de gauche, un front de gauche en Belgique. Il y aura des listes à Saint-Gilles, Jette, Ixelles et Anderlecht. L’initiative est soutenue par le Parti Socialiste de Lutte (PSL-LSP), le Parti Humaniste (PH-HP) et le Comité pour une Autre politique- Bruxelles (CAP).

  • Contre les augmentations des prix de l’énergie – Bourgmestre et échevins font comme si rien ne c’était passé…

    Action de protestation au conseil communal de Saint-Gilles

    Ce jeudi 31 mai 2012 au soir, une action de protestation a eu lieu au conseil communal de Saint-Gilles à l’initiative du Parti Socialiste de Lutte, du Parti Humaniste et du Comité pour une Autre Politique. Une quarantaine de personnes ont manifesté contre l’augmentation systématique des charges que la commune impose sur l’énergie, et que nous payons sur nos factures. Chaque Saint-Gillois paie ainsi annuellement 110€ de taxes cachées sur l’énergie. Nous sommes intervenus au conseil communal afin de réclamer l’annulation de ces augmentations et pour exiger de faire payer les conséquences de la crise par le 1% le plus riche et les spéculateurs, pas les travailleurs et leurs familles à travers des taxes cachées.

    Par Tim (Bruxelles)

    Une quarantaine d’habitants de Saint-Gilles et de militant de l’initiative ‘‘Reprenons nos communes’’ s’étaient donc donné rendez-vous vers 19h devant l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles pour protester contre l’augmentation des prix de l’énergie. De façon assez remarquable, ces nouveaux revenus que perçoit la commune de Saint-Gilles sont équivalents aux montants que la commune a perdus dans la débâcle de Dexia. Payons-nous ainsi une nouvelle fois la faillite de Dexia ? Nous désirions plus d’explications de la part du conseil communal à ce sujet, et nous voulions exiger que la commune cesse de compenser ses pertes avec des hautes factures d’énergie plus élevées pour les habitants. Nous avons aussi voulu demander si la commune de Saint-Gilles était prête à prendre l’initiative de faire baisser les tarifs de distribution de l’énergie au sein de l’intercommunale SIBELGA et de proposer ensuite aux autres communes bruxelloises de faire de même.

    Le conseil communal en plein déni

    La réaction de la bourgmestre faisant fonction Cathy Marcus (PS) et de l’échevin de finances Patrick Debouverie (MR) a été décevante : au lieu de répondre à nos questions (voir la demande d’interpellation), ils ont essayé de tourner la discussion en un débat purement technique. Pour les autorités communales, il n’y a pas eu d’augmentation systématique des charges entre 2008 et 2012, mais ‘‘quelques revenus exceptionnels’’ dans la période 2010-2012 sur base du gaz et de l’électricité, d’un dividende extraordinaire de SIBELGA en 2010et d’une ‘‘vente d’anciens tuyaux et câbles’’ en 2011.

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    MEETINGS : Pour une alternative à l’Europe d’austérité !

    Ce 2O juin, Anja Deschoemacker, porte-parole de "Reprenons nos communes" sera également oratrice lors d’un meeting consacré à la lutte contre l’austérité en Europe, en présence de divers représentants d’organisations politiques de gauche en Europe (Syriza, Front de Gauche, Socialist Party,…) Plus d’infos.
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    Nous étions bien au courant du dividende ‘‘exceptionnel’’ versé par Sibelga aux communes en 2010. Mais l’argent de ce dividende ‘‘exceptionnel’’ provient bien d’un surcoût de la distribution tarifé aux consommateurs ! Il est bien étonnant que ce dividende exceptionnel ait été versé l’année précise où les revenus issus de la participation à Dexia ont disparu. Un heureux hasard ?

    La bourgmestre et l’échevin ont essayé de se défendre en expliquant que nous n’avions pas parlé de la ‘‘vente exceptionnelle’’ de 2011 sur notre tract. Pourtant, depuis mars 2012, nous n’avons cessé de demander des explications concernant les revenus de base du gaz et de l’électricité pour les autorités communales, par téléphone et par email. Nous avons même été à plusieurs reprises en contact personnel avec l’échevin Debouverie à ce sujet. Malgré des promesses qui ont étés faites, nous n’avons jamais reçu de réponse à nos questions.

    La tactique de la commune est donc la suivante : tout d’abord systématiquement refuser de donner des explications sur les chiffres, pour ensuite utiliser des éléments techniques afin d’éviter toute discussion. Indépendamment de la base sur laquelle l’augmentation des revenus sur le gaz et l’électricité a été effectuée, ces revenus sont quand même passés de 2,6 million € en 2008 à 5,3 million € en 2012 pour la commune… Et ça, les autorités communales n’ont pas pu le nier…

    Réaction de la commune par rapport aux citoyens inquiets: se taire et intimider?

    La commune a systématiquement refusé de nous livrer des informations concernant ces revenus. Quand un groupe d’habitants de la commune s’inquiète concernant ses factures d’énergie et demande à la commune des explications sur les revenus supplémentaires qu’elle reçoit sur base des prix élevés de l’énergie, la commune refuse de répondre. Notre tract sur cette question n’était pas encore en circulation depuis une semaine que nous avions déjà reçu une lettre d’intimidation des avocats de Yasmina Nekhoul (PS), la conseillère communale qui représente Saint-Gilles au conseil d’administration de SIBELGA. Dans cette lettre, nous étions menacés de poursuites juridiques pour ‘‘diffamation et attaques contre l’honneur’’ si nous décidions de poursuivre la distribution du tract. Madame Nekhoul a tout de même oublié de mentionner quels passages de notre tract était composé de ‘‘diffamations et d’attaques contre l’honneur.’’ Quels passages seraient faux selon elle ? La commune refuse dans un premier temps de répondre à nos questions, et puis nous menace de poursuites juridiques si nous essayons d’organiser les Saint-Gillois à la base…

    “C’est pas nous, c’est Di Rupo”

    Un autre argument que la commune a mis en avant est qu’elle n’a aucune influence sur les prix que SIBELGA pratique, seule la CREG (la Commission de régulation de l’électricité et du gaz) déciderait des prix. C’est quand même une interprétation très étonnante du rôle de la CREG. Les autorités communales prétendent-elles que c’est la CREG qui fixe le budget annuel de SIBELGA ? La CREG contrôle les prix des distributeurs d’énergie comme SIBELGA, et regarde si le budget suit bien les règles. Mais c’est SIBELGA qui élabore son propre budget. Les 19 communes possèdent 70% de SIBELGA, il est dès lors absurde de prétendre qu’ils n’ont rien à dire sur ces prix. C’est d’ailleurs la CREG qui, dans son rapport de janvier 2012, a sonné l’alarme parce que les tarifs de distribution pratiqués par les communes sont beaucoup trop élevés par rapport aux pays voisins. Les autorités communales de Saint-Gilles prétendent-elles que la CREG s’est trompé ?

    Les autorités communales essaient en fait de se cacher derrière la répartition compliquée des compétences en Belgique en prétendant que ce ne sont pas les communes, mais le gouvernement fédéral qui est responsable des hausses des prix de l’énergie. Quand le SP.a est récemment intervenu au parlement Bruxellois concernant les augmentations de tarifs de distribution de SIBELGA, la réponse a été que cela ne figure pas dans les compétences du gouvernement de la Région Bruxelles-Capitale, mais parmi celles des communes. Ainsi, les politiciens essaient continuellement de se passer la responsabilité de l’un à l’autre: c’est toujours un autre niveau de gestion qui est responsable. Ces mêmes partis qui sont dans la majorité à Saint-Gilles se retrouvent pourtant aussi dans les gouvernements bruxellois ou du fédéral. Ce sont les mêmes partis qui mènent partout la même politique d’austérité…

    “Nécessaire pour l’équilibre du budget de la commune’’

    Un dernier argument évoqué par l’échevin Debouverie était que les revenus du gaz et de l’électricité ne sont pas utilisés pour combler le trou que Dexia a laissé dans le budget, mais pour payer pour les crèches, les écoles et le personnel de la commune. Bien entendu, nous ne doutons du fait que les politiciens assez malins que pour ne pas nommer dans le budget communal les revenus additionnels sur l’énergie comme une ‘‘compensation pour les pertes de Dexia’’. Mais la question réelle est celle-ci : comment ce trou dans le budget pour les crèches, écoles et personnel de la commune est-il apparu ? Pourquoi manque-t-il de l’argent ? L’échevin des finances est-il si mauvais comptable qu’il a “oublié” de prévoir un budget pour cela ? Les pertes de Dexia ont quand même fait un trou de 2,5 millions € par an dans le budget de Saint Gilles, de l’argent qui a dû être trouvé ailleurs.

    Nous revendiquons seulement que le budget pour ces services publiques essentiels soit recherché parmi les 1% les plus riches et les spéculateurs, pas avec nos factures d’énergie.

    Rien ne s’est passé ?

    La position des autorités communales est limpide : selon eux, il s’agit d’une erreur regrettable, est l’augmentation des prix de l’énergie n’est qu’une illusion. Et quand bien même il y aurait une augmentation des taxes, c’est la faute du gouvernement fédéral. Di Rupo devrait être ravi d’entendre cela de la part de ces ‘‘camarades’’ Saint-Gillois, la commune de Charles Picqué et Cathy Marcus.

    En déviant la discussion sur des détails techniques, les autorités communales sont parvenues à ne pas avoir à répondre à nos questions. Il n’y aura donc pas d’initiative de la commune de Saint-Gilles pour diminuer les tarifs de SIBELGA. Il n’y aura pas d’initiative pour défendre un refinancement des communes payé par les 1%, au lieu d’aller chercher cet argent dans les poches de la population ordinaire. Saint-Gilles continue à faire payer la débâcle de Dexia par ses habitants…

    Nous ne nous contentons pas de cette réponse évasive des autorités communales. Nous recontacterons l’échevin Debouverie pour avoir une réponse claire. Nous rechercherons consciencieusement d’où proviennent les revenus additionnels sur l’énergie en 2011 et en 2012 (la vente de tuyaux et de câbles). Nous écrirons ensuite après une réponse complète à cette réaction évasive des autorités communales.

    L’attitude du collège illustre une chose : ce collège ne sera pas de notre côté si nous voulons nous organiser contre les mesures d’austérité qui nous attendent encore pour après les élections du 14 octobre. Nous serons obligé de nous organiser par nous-mêmes.

    Cette campagne a suscité beaucoup d’enthousiasme parmi un grand nombre d’habitants de Saint-Gilles. Nous voulons utiliser cet enthousiasme pour en faire une opposition active et organisée contre la politique d’austérité de nos communes et des autres niveaux de pouvoir. Nous voulons lutter pour une société où les besoins de la grande majorité de la population sont centraux ! Rejoignez notre campagne ‘‘Reprenons nos Communes !’’

  • L'austérité précarise les femmes

    L’AUSTÉRITÉ PRÉCARISE LES FEMMES

    • DÉFENDONS LE DROIT À L’AVORTEMENT !
    • DÉFENDONS LE DROIT D’AVOIR DES ENFANTS !
    • STOP À L’AUSTÉRITÉ !

    “Mon corps, mon choix” – Il y a plus de 20 ans, l’avortement était dépénalisé; une victoire. Pourtant, nous devrons faire face à la troisième Marche « Pro-Vie » pour l’abolition de ce droit fin mars de cette année.

    Dépêche régionale de Bruxelles

    Dépêche en format PDF

    Anja Deschoemacker, porte-parole du PSL/LSP, avait tenu le discours suivant en tant qu’oratrice lors de la manifestation pour le droit des femmes en mars dernier:”C’est clair que les organisateur de la marche ”pro-vie” essayent de cacher leur nature réactionnaire derrière un discours autour de la pauvreté des femmes, autour des bas salaires.

    ”Il faut être conscient que la crise menace l’indépendance financière des femmes et menace le droit à avoir des enfants sans tomber dans la pauvreté ou la dépendance. Il faut lutter pour de meilleurs salaires, pour des logements abordables, pour des services qui nous permettent de travailler et avoir des enfants en même temps.

    ”Il ne faut pas leur laisser l’argument social car dans leur bouche c’est un mensonge. Le PSL défend un vrai choix, et un vrai choix passe par la défense du droit à l’avortement, et non en l’abolissant.

    ”Le but des organisateurs de la marche «pro-vie» en Belgique est de construire un mouvement anti-avortement, qui comme dans d’autres pays, puisse aller intimider et culpabiliser les femmes qui font un avortement : on ne doit pas leur laisser la place. Il faut se mobiliser pour leur montrer qu’on ne va jamais accepter cela. L’année prochaine, ils seront de nouveau là, et nous devons assurer qu’on est la aussi avec encore beaucoup plus de monde qu’aujourd’hui en cherchant des alliés dans le mouvement syndical, dans les mouvements sociaux, dans le mouvement LGBT,… Pour leur montrer qu’on ne va jamais accepter leurs idées et leur manière d’intimider et de culpabiliser les femmes.”


    Manifestation «Abortion Right» 24 mars, 14h Place Poelaert – & Débat avec Anja Deschoemacker (Saint-Gilloise, elle était tête de liste Front des Gauches à Bruxelles en 2010) 26 mars – 19h – Pianofabriek (35, rue du Fort – 1060 St-Gilles)


    CONTRE L’AUSTÉRITÉ !

    Aujourd’hui, le PS est à la tête de tous les gouvernements qui mènent une politique d’austérité pour éponger les dettes des banques en faisant payer leur crise aux travailleurs et leur famille. Ces mesures asociales vont particulièrement toucher les femmes et rendra difficile de faire un choix véritablement libre.

    Le gouvernement Di Rupo prévoit pas moins de 2,3 milliards d’euros d’économie dans les soins de santé. Et pourtant, aujourd’hui déjà, beaucoup de besoins médicaux restent sans réponse.

    POUR UN RÉEL CHOIX LIBRE

    Pour permettre une véritable prévention des grossesses non désirées, la contraception devrait être gratuite et accessible à tous, et non pas coûter plus cher qu’un avortement.

    Avec les assainissements dans l’enseignement, la pénurie est telle que des enfants se retrouve sans école. Nous avons besoin de plus de moyens pour l’enseignement, davantage d’enseignants, des classes plus petites, où l’éducation sexuelle peut être donnée d’une manière sérieuse et pas laissée dans les mains de la télévision et d’internet.

    Nous n’avons pas besoin d’assainissements dans les services publics mais plutôt de l’élargissement de différents types de soins et de services qui permettent aux femmes de combiner famille, travail et loisirs.

    Il faut également en finir avec les bas salaires et les contrats précaires auxquels beaucoup de femmes font face. Le marché du travail ultra-flexible, qui n’existe que pour la maximisation des profits, doit être combattu. Nous avons besoin d’emplois décents avec des salaires décents et des horaires fixes et raisonnables.

    Les coûts élevés du logement, de l’électricité et du chauffage limitent aussi le choix libre des personnes. Le secteur de l’énergie doit être aux mains du public est non pas soumis à l’avidité des grands actionnaires d’Electrabel.

    Le fait que des milliers de personnes soient sur les listes d’attente pour des logements sociaux, que des milliers de personnes paient un loyer trop élevé pour un logement de mauvaise qualité,… démontrent qu’un plan massif de construction de logements sociaux est absolument nécessaire.

    ORGANISONS-NOUS !

    Aucun parti politique traditionnel ne représente les intérêts de la grande majorité de la population. Ils défendent les profits des patrons et des grands actionnaires en attaquant nos conditions de vie avec une avalanche d’austérité.

    Nous avons besoins de nos propres représentants politiques. Nous avons besoin d’un système qui répond, non pas aux profits d’une minorité mais aux besoins de la majorité, un système socialiste.


    Nouvelles hausses des tarifs du transport public : La STIB économise encore une fois sur notre dos !

    • +4,5% en moyenne, des titres de transport à bord à 2,50€ !
    • Disparition des abonnements – de 25 ans = +11€ par mois pour 8000 jeunes !
    • Augmentation des tarifs sociaux !

    Au total, ce sont plus de 8 millions d’euros qu’ils vont aller chercher dans la poche des usagers. Dans le même temps, le gouvernement de Charles Picqué a opéré pour 46 millions d’euros de coupes budgétaires pour les transports publics à Bruxelles et a dépensé pour quelques 43 millions d’euros dans les portiques.

    Les usagers subissent des hausses de tarifs incessantes et une dégradation du service. Les conditions de travail du personnel sont également mises à mal: les coupes comportent des attaques salariales à hauteur de 5,5 millions d’euros. Les usagers et les travailleurs de la STIB doivent s’unir dans un plan d’action commun pour la défense des transports publics.

    C’est la raison pour laquelle le PSL-LSP a tenu une action de protestation au Parvis de Saint- Gilles le mercredi 1er février dernier, jour de l’entrée en vigueur des nouveaux tarifs. Nous défendons des transports publics gratuits et de qualité afin d’également résoudre les problèmes d’embouteillage et de pollution.

    La déclaration du gouvernement régional de 2009 évoquait la volonté d’aller vers la gratuité. Aujourd’hui, on voit à quoi correspondent leurs promesses préélectorales ! Ainsi le gouvernement Picqué a trouvé une autre manière de faire passer la facture de la crise et de la dette sur la majorité des gens.

    La même politique d’austérité sera également menée dans les communes, probablement après les élections d’octobre prochain. Nous invitons les électeurs à se souvenir alors de la valeur des promesses des partis établis et de se soutenir la campagne des socialistes authentiques.

  • Nouvelles hausses des tarifs du transport public à Bruxelles: la STIB économise encore une fois sur notre dos !

    • +4,5% en moyenne pour les titres de transports. Des titres de transport à bord à 2,50€ !
    • Disparition des abonnements – de 25 ans = +11€ par mois (8000 jeunes concernés) !
    • Augmentation des tarifs sociaux !

    Au total on parle de 8 millions d’euros qu’ils vont aller chercher dans les poches des usagers. Dans le même temps, le gouvernement Olivier de Charles Picqué a opéré pour 46 millions d’euros de coupes budgétaires pour les transports publics à Bruxelles et a dépensé pour quelques 43 millions d’euros dans les portiques. Enfin, afin de faire des économies, la STIB embauche une firme privée de consulting pour un coût de 800.000 euros par mois.

    Tract du PSL

    Au début de leur mandat, les partenaires de la coalitions (PS, CDH, ECOLO) avaient pourtant affiché leur volonté de viser la gratuité des transports publics à Bruxelles, faisant de la mobilité leur priorité. C’est le chemin inverse qui a été pris depuis.

    Ces désinvestissements sont payés par les usagers qui subissent année après année des hausses de tarifs incessantes. Mais ce sont aussi les conditions de travail qui sont mises à mal par le sous-financement. Les coupes de 46 millions comportaient en effets des attaques salariales à hauteur de 5,5 millions d’euros.

    Usagers et travailleurs de la STIB doivent s’unir dans un plan d’action collectif pour la défense des transports publics.

    C’est par un refinancement public massif et par un contrôle des travailleurs et des usagers que nous pourrons atteindre un tel service. Or ici, c’est davantage la privatisation qui se profile et en premier lieu celle du métro, plus rentable. Par ce sous-financement, ils créent des problèmes qui servent ensuite à expliquer que la privatisation est la solution au dysfonctionnement et aux pénuries. Nous connaissons les résultats : hausse des prix, diminution du service et de moins bonnes conditions de travail (statuts, salaires, etc.).

    Ces nouveaux tarifs seront d’application à partir du 1er février. C’est pourquoi, le mercredi 1er février, nous nous rassemblerons à 16h aux portes de la station Parvis de Saint-Gilles, dans la commune du ministre président de la région Charles Picqué, afin de protester et de combattre sa politique d’austérité.

    Nous défendons des transports publics gratuits et de qualité pour résoudre également les problèmes d’embouteillage et de pollution de Bruxelles.

  • Estivage avec le formateur Elio Di Rupo

    La seule chose certaine, c’est que chaque gouvernement nous fera payer pour la crise d’une façon ou l’autre !

    Après ‘‘explorateur royal’’ et ‘‘clarificateur’’, nous pouvons ajouter “estivage’’ à notre dictionnaire politique. Ce n’est pas que beaucoup de monde ait confiance en cette nouvelle phase pour trouver une solution mais, au moins, il ne faudra pas se casser la tête cet été ! Le PSL appelle toutefois à rester vigilant : qu’importe la mesure dans laquelle partis flamands et francophones peuvent être sur des planètes différentes, ils semblent être bien d’accord sur ceux à qui présenter la facture de la crise. A nouveau, il ne s’agira pas des grandes entreprises et des détenteurs de capitaux.

    Par Anja Deschoemacker

    En Flandre, on sonne le tocsin concernant le manque de personnel pour les soins aux personnes handicapées, l’aide à la jeunesse ou les maisons de repos (où, malgré des prix bien plus élevés qu’une pension moyenne, on utilise massivement des antidépresseurs et des calmants pour faire face à la surcharge de travail). Mais les militants syndicaux reçoivent du ministre-président Kris Peeters une réponse identique à celle que les enseignants francophones ont reçue du ministre-président Rudy Demotte : il n’y a pas de moyens, priorité au dés-endettement.

    La réforme d’Etat sert aussi d’excuse pour expliquer pourquoi il est impossible de renforcer la politique sociale et les services publics. Les fonctionnaires bruxellois (qui attendent leur nomination en masse) entendent du ministre-président Charles Picqué qu’il faut un refinancement de la Région Bruxelles-Capitale.

    L’histoire du gouvernement en affaires courantes n’est pas différente. Le gouvernement a par exemple postposé l’adaptation au bien-être de nombre de pensions. Sur ce sujet, le gouvernement est capable de prendre une décision, y compris en étant affaires courantes. Mais prendre position pour dire que les grandes entreprises et les riches doivent stopper leur évasion fiscale légale, semi-légale et illégale, là, ce n’est ‘‘évidemment’’ pas possible en affaires courantes : interdiction de toucher aux intérêts notionnels. Aucun parti ne propose d’ailleurs d’abolir cette mesure, ni même de la réduire fondamentalement une fois qu’un vrai gouvernement installé.

    Elio Di Rupo n’a pas dit grand-chose dans son discours annonçant sa fonction de formateur, mais il a de suite clarifié qu’il accepte totalement de trouver les 17 à 20 milliards d’euros d’assainissement pour obtenir un budget équilibré en 2015. Le PS affirme s’opposer à une politique d’austérité dure, mais cette somme dans un délai aussi court représente la plus grande opération d’austérité de l’histoire de Belgique.

    Concernant le refinancement nécessaire pour la sécurité sociale (non pas à cause du vieillissement de la population, mais à cause de la diminution systématique des contributions patronales), Laurette Onkelinx a elle aussi été très claire. Même si la Banque Nationale et le Bureau du Plan évoquent l’augmentation des impôts des entreprises (en diminuant l’impact de la déduction des intérêts notionnels), elle propose de son côté une Cotisation Sociale Généralisée, procédé par lequel ce que les patrons ne payent plus pour les salaires globaux sera payé… par tout le monde, avec son salaire net !

    Que nous ayons après l’été un nouveau gouvernement, toujours un gouvernement en affaires courantes avec compétences élargies ou des élections, cela ne changera finalement que peu de choses. La seule chose sur laquelle nous pouvons compter, c’est notre propre force et notre mobilisation. Six Belges sur dix s’inquiètent de la crise politique, et ils ont évidemment raison.

    Mais si nous ne gardons pas les yeux ouverts sur l’unité des partis traditionnels concernant la sauvegarde des intérêts de la minorité super riche et leur volonté de refiler la facture de la crise à la grande majorité de la population, nous allons droit dans le mur. Ils ne sont peut-être pas d’accord sur la manière de nous faire payer la crise, mais aucun de ces partis n’a comme priorité de défendre bec et ongle nos conditions de vie et celles de nos enfants.

  • Emeutes à Schaerbeek et Saint-Josse

    La semaine dernière, les communes de Schaerbeek et de Saint-Josse ont été témoins d’émeutes de la part de quelques centaines de jeunes d’origine turque. Dans la nuit de dimanche à lundi dernier déjà, de premiers heurts avaient été constatés, le café d’un Arménien ayant été saccagé par une dizaine d’individus armés de bâtons et de pierres, alors qu’à l’extérieur se trouvait un cortège d’au moins 300 personnes brandissant drapeaux turcs et étendards des Loups-Gris (formation d’extrême-droite ultranationaliste turque)

    Cédric Gérôme

    Mercredi soir, des centaines de manifestants se sont rassemblés à Schaerbeek et Saint-Josse ; brandissant des drapeaux turcs, des jeunes lançaient des slogans hostiles au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le feu vert récemment donné par le Parlement turc à une invasion militaire dans le Nord de l’Irak pour aller déloger les militants du PKK, ainsi que l’attaque meurtrière récente par des combattants du PKK contre l’armée turque, qui a tué douze soldats dans le Sud-Est du pays, a servi de toile de fond à ces rassemblements.

    Les droits de la minorité kurde sont allègrement bafoués en Turquie (voir précédent article). Pourtant, les militants du PKK n’ont jamais recherché le soutien des travailleurs turcs dans leur lutte, irrémédiablement acquis, selon eux, au nationalisme turc. Nous condamnons fermement les méthodes (attentats, actions terroristes diverses) pratiquées depuis des années par le PKK, qui ont largement contribué à son propre isolement pami la population turque, et ont pour effet qu’aujourd’hui, une frange significative de celle-ci approuve les autorités et l’armée turques dans leur opération militaire sur le sol irakien. Des organisations réactionnaires comme les Loups-Gris exploitent ces sentiments pour gagner une certaine audience parmi la communauté turque. Les marxistes ont toujours expliqué que les attentats et les actes de terrorisme individuel et de violence aveugle ont tendance à pousser la population dans les bras des réactionnaires et des classes possédantes.

    Cette dernière conclusion est aussi vraie ici que là-bas : saccager des cafés, incendier des voitures et briser les portes de logements sociaux sont des actes qui ne peuvent servir qu’à alimenter les discours racistes, attiser les tensions entre les différentes communautés, et donner du crédit à tous ceux qui revendiquent corps et âme davantage de répression et de policiers dans nos rues. Le gouvernement régional bruxellois, par la bouche de son ministre-président Charles Picqué (PS) a dit regretter ces agissements "qui mettent à mal les efforts visant à assurer une coexistence harmonieuse entre les différentes communautés sur le territoire de la Région de Bruxelles-capitale". De quels efforts parle-t-il ? Tous les rapports récents pointent du doigt une extension fulgurante de la pauvreté dans les communes de la capitale. Dans ces rapports, la commune de Saint-Josse n’est pas en reste : elle figure en effet parmi les entités les plus pauvres de l’ensemble du Royaume, avec un taux de chômage officiel de…40%. Faut-il dès lors s’étonner que la frustration sociale récurrente mène à de telles explosions ?

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