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Tag: Catalogne
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Catalogne: Carles Puidgemont en exil à Bruxelles
Dans le cadre de la venue de Puigdemont et de quatre autres membres du gouvernement catalan, nous avons discuté de la situation en Catalogne avec Boris, responsable du PSL à Bruxelles.Que pense-tu des propos de Francken offrant l’asile à Puidgemont ?
Les déclarations de Théo Francken sont une façon pour la N-VA de corriger son manque de soutien au processus indépendantiste en Catalogne. Ce qu’il propose dans les faits, c’est de couvrir Puidgemont pour que ce dernier abandonne le navire en lui offrant une porte de sortie personnelle. La N-VA participe à un gouvernement qui ne reconnaît pas la république catalane. Pour la N-VA, le principal, c’est de mener une politique d’austérité brutale contre la classe des travailleurs, ce n’est pas le droit à l’autodétermination. Leur nationalisme est un moyen de diviser le mouvement des travailleurs en reposant sur un égoïsme revanchard. Ce n’est pas du tout cet élément qui est dominant dans l’exercice du droit à l’autodétermination des masses en Catalogne. La résistance des travailleurs et des jeunes en catalogne contre l’oppression nationale est aussi une résistance contre l’austérité imposé par le gouvernement central du PP.
Le président destitué de la Catalogne, Carles Puigdemont, visé par une procédure judiciaire en Espagne, est actuellement à Bruxelles, où il a notamment rencontré Paul Bekaert, avocat spécialisé en mandats d’arrêt européen, extraditions et asile politique. Quels sont les raisons de cet exil ?
Dans sa conférence de presse, Puidgemont déclare qu’il ne va pas demander en ce moment l’asile politique en Belgique, mais qu’il va quand même rester à Bruxelles pour rester libre face à la répression judiciaire à son encontre. La procédure d’asile pourrait être utilisée en cas de mandat d’arrêt européen, selon son avocat. Il est menacé d’un procès politique pouvant entraîner de lourdes peines de prison pour rébellion, sédition et détournement de fonds. Le procureur présente le référendum catalan comme « un soulèvement violent » et la grève générale du 3 octobre comme un « coup de force ».
En réalité, Puidgemont et son parti de droite le PDeCAT ne représentent qu’une direction formelle au mouvement. Les 1er et 3 octobre, l’initiative réelle était aux mains des masses qui ont poussé le processus beaucoup plus loin que ce que souhaitaient Puidgemont et le PDeCAT. Sa fuite à Bruxelles vise à sauvegarder sa position personnelle et son prestige en tant que représentant d’un gouvernement symbolique en exil suite à une déclaration symbolique d’indépendance. La droite est incapable de concrétiser les aspirations des masses.
Il déclare également ne pas vouloir se mêler de la politique belge mais être ici pour assurer que le débat sur l’indépendance de la Catalogne soit un débat international et européen. C’est une illusion d’espérer obtenir la reconnaissance d’une république catalane au travers d’un lobbying envers les institutions européennes et les divers gouvernements et chefs d’Etat. Tous se prononcent contre l’indépendance de la Catalogne. Ils restent attachés aux États-nations historiques du capitalisme et, en même temps, ils craignent que le mouvement en Catalogne remette en cause le système capitaliste lui-même. Seule une lutte des masses à caractère révolutionnaire pourrait arracher de telles concessions à la classe dominante lorsque celle-ci craint le renversement de son système.
Il s’est exprimé lors d’une conférence de presse à Bruxelles, ce mardi midi, à deux pas des institutions européennes. Il y a notamment déclaré qu’il acceptait le « défi » des élections anticipées convoquée pour le 21 décembre par le chef du gouvernement espagnol suite à la dissolution du Parlement catalan vendredi dernier. Que faut-il en penser ?
Comme politicien de droite, Puidgemont n’en appelle pas au mouvement de masse en Catalogne pour résister à l’application de l’article 155. Il n’est pas prêt à faire face à la répression du gouvernement du PP à laquelle font face les dizaines de milliers d’activistes sur place. Ce qu’il faut surtout, c’est l’organisation du mouvement en Catalogne. En élargissant par exemple les comités de défense de la république pour résister et désobéir à la mise sous tutelle de la Catalogne par le gouvernement central. Cela devrait être couplé à un appel à la grève générale. Une participation aux élections dans une telle situation mobilisatrice peut assurer que les élections ne représentent pas un pas en arrière mais une occasion pour un gouvernement de gauche prêt à adopter des mesures socialistes, capables de résoudre réellement les problèmes de pauvreté, logements, santé et toutes formes d’oppression. Le gouvernement PP et ses alliés, le PSOE et Ciutadans, ont réussi une certaine démonstration de force en mobilisant 300.000 personnes ce dimanche à Barcelone autour de leur campagne nationaliste réactionnaire. La présence à cette manifestation était renforcée par la campagne de peur des plus de 1700 entreprises qui ont déménagé leur siège hors de Catalogne. Il s’agit d’une menace directe vers la délocalisation d’emplois. Un gouvernement de gauche pourrait y faire face avec l’arme de la nationalisation et ainsi écarter la menace sur l’emploi utilisée par la bourgeoisie catalane et espagnole. Une République socialiste catalane serait une source d’inspiration pour le mouvement ouvrier partout en Europe et en premier lieu dans le reste de l’Etat espagnol.
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Pour une république catalane libre et socialiste !
Vaincre l’article 155 et la répression franquiste par la mobilisation de masse!La déclaration d’indépendance de la République Catalane par le parlement catalan a provoqué la réaction immédiate de l’État, du gouvernement PP et de leurs alliés, Ciutadans et le PSOE.
Déclaration d’Esquerra Revolucionaria (CIO-Catalogne)
La tentative de supprimer la volonté d’un peuple qui s’est exprimé le 1er octobre, en exerçant son droit à décider, malgré la violence policière brutale, et avec une grève générale historique deux jours après, c’est la réponse d’un État héritier du franquisme et des partis qui soutiennent le régime de 78.
Les marxistes révolutionnaires, opposés à toutes formes d’oppression nationale et de classe, considèrent que la lutte pour la république catalane doit être liée à un programme politique et d’action contre les coupes budgétaires et l’austérité, qui casse avec la logique du capitalisme et avec la domination de l’oligarchie, tant espagnole comme catalane. La république catalane doit être celle du peuple, des opprimés, des jeunes et des travailleurs. Pour cette raison, nous ne pouvons pas laisser cette république et sa défense dans les mains des politiciens bourgeois du PDeCAT qui défendent les intérêts des privilégiés. La lutte pour une république qui défend les aspirations de la majorité, fait partie de la lutte pour une transformation socialiste de la société.
La classe des travailleurs doit être la force décisive dans la lutte contre la répression et pour la république catalane, et pour cela il est nécessaire de la lier avec une politique de création d’emplois de qualité avec des salaires décents, pour éliminer la précarité et les expulsions des logements, qui défend la santé et l’éducation publique. Une république qui en fini avec le sabotage économique des capitalistes catalans par la nationalisation des banques et des grandes entreprises. C’est la seule façon de conquérir la république et de la défendre, en assurant que l’énorme force de la classe ouvrière catalane se mobilise pour vaincre l’offensive répressive de l’État et du gouvernement central.
La bourgeoisie espagnole et catalane, les médias traditionnels, tous les partis issus du régime de 78, le système judiciaire, les forces de sécurité et la monarchie se sont unis pour soumettre la volonté des millions de travailleurs et jeunes de Catalogne. En utilisant la violence et la coercition de l’État pour assurer l’ordre établi, la classe dominante espagnole met aussi en danger la stabilité de leur pouvoir politique et économique.
La classe dominante espagnole et catalane regarde avec effroi la proclamation de la république catalane, pas seulement parce que c’est une rupture avec l’idée nationaliste d’une Espagne grande et libre. Ils savent que cela peut être le prélude d’une lutte encore plus intense et profonde dans l’intérêt des opprimés, contre la domination capitaliste, contre l’ordre social établi, pour une république socialiste en Catalogne, et une république socialiste fédérale, basée sur l’union libre et volontaire des peuples et des nations qui composent actuellement l’état espagnol. Une lutte qui est déjà en train de conquérir la solidarité active des masses opprimées en Europe et dans le monde entier.
Visca Catalunya lliure, republicana i socialiste !
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La répression d’Etat contre le “droit à décider” de la Catalogne

Après une offensive policière et judiciaire menée sans pitié plusieurs jours durant, piétinant avec fureur les droits démocratiques, le gouvernement du Partido Popular (PP) a décidé de recourir à la répression massive afin d’empêcher le peuple de Catalogne d’exercer son droit de décider de son avenir.
Déclaration d’Esquerra Revolucionària (Comité pour une Internationale Ouvrière – Catalogne)
Le peuple de Catalogne a le droit de décider
Au cours d’une opération rappelant l’époque de la dictature franquiste, la garde civile a arrêté 14 membres du ‘‘Govern’’, l’exécutif régional catalan, responsables de l’organisation du referendum du 1er octobre (‘1-O’). Quand la nouvelle de cette opération autoritaire a été connue, des milliers de jeunes et de travailleurs sont descendus dans les rues de Barcelone et d’autres villes pour s’opposer à cette répression et défendre la liberté et les droits du peuple catalan.

Hier, une action de solidarité a eu lieu à Bruxelles en face des locaux de la Commission européenne. Le PSL était présent et a distribué le matériel de nos camarades catalans. La saisie d’imprimés, les descentes de la garde civile dans les locaux d’imprimerie, l’imposition d’un black-out massif sur les l’information, l’arrestation de jeunes ayant collé des affiches, les menaces de poursuites pénales contre des centaines de maires ayant soutenu le référendum, la saisie de documents dans les bâtiments gouvernementaux, les tentatives d’investir le quartier général de la CUP (Candidature d’Unité Populaire), l’interdiction d’actions politiques en soutien au droit de décider à Madrid, à Gasteiz et à Gijón, l’intervention du gouvernement central dans les finances du gouvernements catalan, le déploiement de milliers de policiers en Catalogne pour intimider la population, etc. tout cela, dans la pratique, est revenu à imposer l’état d’urgence. Voilà la recette que le PP, l’appareil d’Etat, Ciudadanos et, malheureusement, la direction du PSOE ont utilisée afin d’empêcher le peuple catalan d’exercer son droit de vote au sujet du type de relation qu’il entend entretenir avec l’Etat espagnol, y compris au sujet de son droit légitime à l’indépendance.
Cette attaque contre les droits et libertés démocratiques est sans précédent dans la période récente dans l’Etat espagnol. L’offensive policière a été préparée à l’avance par le gouvernement, au point que le premier ministre Rajoy a rencontré les dirigeants du PSOE Pedro Sanchez et Albert Rivera le mercredi 20 septembre. Que ces dirigeants du PSOE soutiennent cette offensive franquiste contre le peuple de Catalogne est un véritable scandale !
La complicité des actuels dirigeants du PSOE avec le PP pour museler le peuple catalan et empêcher la tenue du vote le 1er octobre restera dans l’histoire de la social-démocratie comme l’une de ses plus infâmes trahisons. Telles sont les conséquences d’avoir embrassé le nationalisme pro-espagnol pendant des années et d’avoir rejoint la classe dominante sur tous les sujets essentiels. La direction du PSOE n’a pas seulement abandonné le point de vue du socialisme sur la question nationale – la défense du droit à l’autodétermination des nations opprimées – elle s’est, de plus, mise du côté de Franco pour qui la Catalogne n’était pas une nation. Elle est maintenant prête à se lancer dans une nouvelle ‘‘croisade’’ en recourant à la violence et à la répression d’Etat.
L’idée selon laquelle le referendum représente un ‘‘coup d’Etat’’ et constitue une attaque ‘‘anti-démocratique’’ contre une couche de la population catalane est un des plus grands mensonges que les médias, au service de la bourgeoisie espagnole, tentent de nous faire avaler. C’est une absurdité en soi. Si l’Etat, le PP et les partis qui les soutiennent sont certains à ce point que les partisans de l’indépendance ne représentent qu’une minorité, pourquoi donc ne pas accepter le résultat sorti des urnes ? Pourquoi empêcher la tenue du vote ? Dans le cas du Venezuela, toutes ces personnes ont argumenté en faveur d’un vote, mais elles défendent le contraire en Catalogne !
A l’occasion d’un vote démocratique sur l’auto-détermination, quiconque ne soutient pas l’indépendance a clairement la possibilité de voter contre. Des partis comme le PP, Ciudadanos ou le PSOE, qui défendent la légitimité de la constitution de 1978, ont beaucoup de moyens et d’influence. La véritable raison qui explique l’attitude fermée de la droite et de l’Etat n’est pas qu’ils défendent la démocratie, mais plutôt l’inverse. Ils refusent au peuple catalan le droit de décider et de faire de la Catalogne une nation. La position du gouvernement, de l’Etat et de ses partisans n’est rien d’autre que la poursuite de ce que la bourgeoisie espagnole et l’Etat central ont défendu historiquement. Concrètement, cela a été synonyme d’écrasement militairement des aspirations nationales de la Catalogne, du pays Basque et de la Galice, à de nombreuses reprises. C’est encore ce qui s’est passé sous la dictature de Franco. Chaque progrès dans la défense de ces droits a toujours été le résultat de mobilisations massives.
Lors d’une conférence de presse, Carles Puigdemont, le président de la Généralité de Catalogne (la communauté autonome de Catalogne), flanqué de tous ses conseillers, a expliqué la réalité de la situation : ‘‘L’Etat espagnol a de facto suspendu l’idée d’un gouvernement autonome pour la Catalogne et, de facto, un état d’urgence a été instauré’’. Il est véritablement incroyable que le dirigeant d’un parti nationaliste bourgeois doive dire de telles choses ! La situation qui s’est développée voit le PP librement piétiner les droits démocratiques les plus élémentaires ! Nous comprenons maintenant pourquoi Rajoy et son parti ont toujours refusé de condamner la dictature de Franco. Nous voyons ici au grand jour ce que les marxistes ont toujours expliqué : que l’appareil d’Etat espagnol est saturé d’éléments fascisants et réactionnaires. La soi-disant ‘‘transition’’ (le processus ayant permis la sortie du franquisme) ne les a pas purgé, mais les a protégés et encouragés.
Ce que nous voyons en Catalogne, c’est la suspension de fait du statut du gouvernement catalan et le retrait de ses fonctions politiques les plus importances. Le PP et ses partenaires, encouragés par la presse et les média de la bourgeoisie pro-espagnole, se serrent mutuellement la main et se présentent comme les champions de la démocratie. Le PP est submergé de cas de corruption. Ce parti a sauvagement coupé dans les budgets de l’enseignement public et de la santé. Il a donné plus de 100.000 millions d’euros aux banquiers. Il nous expulse de nos maisons. Il nous condamne à des boulots précaires et aux bas salaires. Il soutient des dictatures militaires (Maroc, Arabie saoudite,…). Il encourage les interventions militaires étrangères de l’impérialisme. Et ce parti veut nous donner des leçons de démocratie !
La seule réponse à donner, c’est la mobilisation massive de la classe ouvrière et de la jeunesse ! Pour une grève générale de 24 heures maintenant !

La “une” de la dernière édition du journal d’Esquerra Revolucionària. La population catalane a courageusement répondu à cette offensive franquiste, de manière déterminée, dans la rue. Cette protestation va croitre jour après jour. Mais il est urgent et nécessaire d’amener cette lutte vers la classe des travailleurs, d’une manière unitaire, pour réunir la jeunesse et les sections des classes moyennes déjà radicalisées dans cette lutte. Il faut aussi étendre le combat à l’extérieur de la Catalogne. Cette attaque contre les droits démocratiques représente une énorme menace pour la population de tous les territoires, et particulièrement pour les travailleurs, les jeunes et leurs organisations de combat à travers l’Etat espagnol.
Esquerra Revolucionària soutient pleinement les mobilisations qui se développent en Catalogne et dans l’Etat espagnol. Mais si nous voulons défaire l’offensive autoritaire perpétrée par le gouvernement central, nous avons d’urgence besoin que l’ensemble de la gauche s’implique dans cette lutte, les mouvements sociaux, les syndicats (CUP, ERC, Comu, Intersindical, UGT, CCOO, CGT Catalunya…). Nous nous engageons à utiliser nos forces pour construire le mouvement unitaire le plus fort possible. Cela ne peut être fait qu’en appelant immédiatement à une grande grève générale de 24 heures qui paralysera la vie économique et sociale de Catalogne.
Cette grève générale en Catalogne doit être accompagnée d’un appel à la mobilisation de la classe des travailleurs et de la jeunesse dans le reste de l’Etat espagnol en soutien au peuple catalan et à ses droits démocratiques. Cela serait un moment crucial à saisir pour la gauche, afin qu’elle gagne la direction du processus et pour défendre le droit à l’auto-détermination avec un programme anti-austérité et contre les coupes budgétaires. Une mobilisation de ce type est la manière la plus efficace d’entrer en confrontation avec le PP et ses politiques nationalistes, de les vaincre et de gagner le droit pour la Catalogne de se gouverner elle-même
Pour une république socialiste catalane

Le Sindicato de Estudiantes appelle à la grève générale étudiante pour le 28 septembre. Le principal facteur qui a retardé la rébellion sociale issue de la colère des masses contre les conditions sociales et économiques existantes – dans l’idée de faire tomber l’Etat, le PP et ses politiques capitalistes – est que les formations parlementaires à la gauche de la social-démocratie (CUP, can, Comu, Izquierda Unida en Catalogne) et les syndicats ont abandonné la lutte pour être à la tête de ce grand mouvement de masses. Ils n’ont pas réussi à se battre pour un programme qui lie la lutte pour l’autodétermination aux revendications économiques et sociales pourtant exigées par la majorité de la classe ouvrière et de la jeunesse.
La direction formelle de la lutte contre l’Etat et le Gouvernement du PP a ainsi été offerte au PDECAT (le Parti Démocrate Européen Catalan), permettant à ces politiciens bourgeois d’apparaître comme les victimes de la politique autoritaire de la droite espagnole. Cela a créé une division négative parmi la classe ouvrière. La direction du processus par le PDECAT capitaliste n’a pas renforcé le mouvement, comme l’ont préconisé les dirigeants de la CUP et de l’ERC [Gauche républicaine de Catalogne]. Cela l’a affaibli. Même du point de vue de la défense des droits nationaux, les dirigeants de la PDeCAT ont cherché toutes les excuses pour ne pas appeler au référendum. Mais, la pression du mouvement et la perspective de fortes pertes électorales si elles n’appelaient pas un référendum les ont obligé à agir de la sorte.
Malgré la volonté de provoquer une réaction et la manipulation des faits des médias, la réalité est que des millions de jeunes et de travailleurs qui n’ont pas voté lors du référendum ‘consultatif’ du 9 novembre ou n’ont pas assisté à la ‘‘journée nationale’’ DIADA, n’étaient pas opposés à la population catalane ayant le droit de décider de leur avenir. La grande majorité d’entre eux se sont mobilisés contre tout ce que le PP représente: les coupes budgétaires, les expulsions, la corruption. S’ils n’ont pas soutenu le référendum jusqu’à présent, c’est parce que le ‘‘processus’’ est dirigé par Puigdemont et Palau, des capitalistes catalans. Ces mêmes personnages ont toujours été du côté du PP contre les travailleurs, en approuvant les ‘‘réformes’’ du travail, les coupes budgétaires dans la santé et l’enseignement ou encore la privatisation d’entreprises publiques.
Maintenant, tout cela peut changer. Il ne fait aucun doute que la répression déclenchée par le PP est un choc pour des millions de travailleurs et de jeunes issus des quartiers ouvriers de Catalogne. Les images de la Garde civile arrêtant des gens tandis que Rajoy se vantait avec arrogance des mesures répressives ont eu un impact sur la conscience de millions de personnes. Il s’agit d’une répétition de ce que les générations anciennes ont vécu sous Franco, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Catalogne. Nous ne devons pas oublier que les droits démocratiques dont nous jouissons aujourd’hui, y compris la restauration de la ‘‘Généralité’’ et du statut de gouvernement autonome de la Catalogne ont été le produit de la mobilisation de masse des travailleurs en Catalogne, dont beaucoup de migrants qui peuplent avec leurs familles les villes de la ceinture rouge de Barcelone et d’autres villes.
À l’heure actuelle, les conditions sont présentes pour que bien d’autres encore rejoignent les millions de personnes déjà mobilisées, prêtes à défendre le référendum et à lutter contre la répression sans faire confiance au PDECAT. Les dirigeants de la gauche à l’échelle nationale et en Catalogne, conjointement avec les syndicats, pourraient appeler à une grève générale et ainsi mobiliser la classe ouvrière, les jeunes et les couches plus larges de la société tant en Catalogne qu’ailleurs, pour lutter contre le PP et la répression d’Etat. Ils pourraient ainsi se distancier clairement du PDECAT, et il serait alors possible de vaincre la répression et de lier ce combat à une lutte commune contre l’austérité et la privatisation. Cela ouvrirait la voie à un gouvernement de gauche et à l’instauration d’une république socialiste catalane.
La CUP doit immédiatement lancer une lutte de ce type et rompre son pacte parlementaire avec la droite catalane.
La seule façon d’assurer le droit à l’autodétermination est d’unifier la grande majorité de la population en Catalogne, sous la direction de la puissante classe ouvrière catalane, avec un programme qui considère comme inséparables la lutte pour l’auto-détermination et la lutte contre le capitalisme. Entre les mains de la bourgeoisie catalane, une véritable libération sociale et nationale de la Catalogne est impossible.
Esquerra Revolucionària (le Comité pour une Internationale Ouvrière en Catalogne) appelle tous les travailleurs et les jeunes de Catalogne à se battre pour le ”1-O” et le droit de décider de leur avenir, contre ce coup autoritaire du PP et de l’Etat. Pour le droit de décider et de pouvoir voter ! Pour une République socialiste catalane qui met fin à des coupes budgétaires, qui créée des millions d’emplois, qui met en avant les droits du travail et des salaires décents, qui met fin aux expulsions et nationalise les banques et les entreprises pour mettre la richesse au service des besoins de la majorité !
Une République socialiste catalane engendrerait une sympathie écrasante parmi les travailleurs du reste de l’Etat espagnol (qui souffrent du même ennemi – la bourgeoisie – et subissent les mêmes attaques) et dans tous les autres pays d’Europe, ouvrant la voie à la transformation sociale et à la libération de tous les peuples opprimés.