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  • ‘‘Le système dette – Histoire des dettes souveraines et de leur répudiation’’

    A l’occasion du week-end ‘‘Socialisme 2017’’ d’octobre dernier, nous avions invité Nathan Legrand, militant du CADTM (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes), pour y animer un atelier de discussion consacré à la répudiation des dettes en Russie suite à la Révolution d’octobre 1917. Son exposé était en grande partie tiré du dernier livre du porte-parole du CADTM, Éric Toussaint ‘‘Le système dette – Histoire des dettes souveraines et de leur répudiation’’. Nathan avait suivi de près la rédaction de l’ouvrage et nous en avons discuté avec lui.

    Peux-tu nous présenter ce livre en quelques mots ?

    Il s’agit d’une approche historique qui brasse des événements qui se sont déroulés entre 1820 (les indépendances en Amérique latine) et le début du 20e siècle. Les derniers événements relatés sont la révolution russe et un bras de fer entre le Mexique et ses créanciers qui se poursuivra jusque dans les années 1940.

    L’idée était de s’attacher au développement de ce qu’on a pu appeler un ‘‘système dette’’, un système ou l’endettement souverain est généralisé de manière volontaire et agressive sur des pays périphériques où le capitalisme était en train de s’implanter. Ce livre, à mon sens, est intéressant car il aborde l’histoire du développement du capitalisme au 19e siècle et dans sa phase impérialiste sous un angle inédit.

    A qui l’ouvrage est-il destiné ? Aux historiens ? Aux spécialistes de la dette ?

    Pas du tout. L’idée était justement de rendre cette facette du développement capitaliste accessible au plus grand nombre, pour en tirer des leçons à destination des combats actuels. Le livre est vivant, ponctué ici et là d’anecdotes et de comparaisons avec des situations contemporaines, dont l’étranglement de la Grèce par la dette depuis 2010.

    Le livre va à l’encontre d’un préjugé très répandu selon lequel les dettes sont une fatalité et qu’il est impossible d’échapper à leur remboursement. Car ce n’est pas simplement l’imposition des diktats des grandes puissances qui est racontée dans ce livre, mais aussi l’histoire des résistances et le refus de payer des dettes illégitimes. Cela s’est exprimé à de nombreuses reprises depuis le 19e siècle, parfois avec succès. C’est la narration d’une histoire qui peut servir de point d’appui dans nos luttes pour une sortie du système dette et du capitalisme.

    Comment expliquez-vous le fonctionnement de ce ‘‘système dette’’ ?

    Son développement a accompagné celui du capitalisme industriel et son entrée dans sa phase impérialiste, c’est-à-dire sa phase d’expansion à l’échelle de la planète à travers l’exportation de capitaux, de manière agressive. Au 19e siècle commence à se développer la folie financière, dont plusieurs mécanismes existaient déjà auparavant. Le capital financier accompagne le développement du capitalisme industriel, ce qui conduit à la généralisation du crédit et des dettes souveraines. Cela permet aux capitalistes des Etats centraux de disposer d’un nouveau mécanisme d’accumulation que l’on pourrait assimiler à un système d’accumulation par anticipation d’une exploitation à venir, puisque la dette va devoir être remboursée à travers l’exploitation de la force de travail et des ressources naturelles des pays dominés. Si besoin est, le recouvrement des dettes est obtenu par la force.

    Les puissances centrales, notamment la France et le Royaume-Uni, vont recourir à la menace d’interventions militaires. L’intervention militaire de 1861-62 au Mexique fait suite à une convention signée entre la France, le Royaume-Uni, l’Espagne et des conservateurs mexicains qui avaient arraché le pouvoir aux libéraux. Cette convention autorisait les puissances en question à intervenir dans le pays en cas de non paiement des dettes. Ces menaces ont été mises à exécution, dans le cas du Mexique, mais aussi dans ceux de la Tunisie (1881) et de l’Egypte (1882), qui sont ensuite transformés en protectorats respectivement français et anglais. Bien que non abordé dans le livre, un processus similaire a été à l’œuvre au Maroc : une conquête militaire faisant suite à une soumission par la dette.

    Dans ce système dette, on trouve quatre grands acteurs : les banquiers qui représentent une partie de la classe capitaliste des Etats centraux ; les Etats capitalistes et leurs gouvernements qui appuient l’exportation agressive de capitaux et qui défendent leurs banquiers à l’aide de la menace militaire ; les classes dominantes locales – généralement une bourgeoisie commerçante désireuse d’acquérir des devises étrangères pour ses activités et de participer le moins possible au financement de l’État par l’impôt, donc favorable à l’endettement souverain – ; enfin, les gouvernements dans les Etats dominés. À l’inverse des trois premiers, le comportement de ce dernier acteur va fluctuer. Le plus souvent, les gouvernants représentent les intérêts de la classe dominante et sont favorables aux politiques d’endettement, mais leur comportement peut se retourner, traduisant l’évolution des rapports de force dans la lutte des classes de leur pays.

    Il y a donc un cinquième acteur : le mouvement social.

    Tout à fait. Ce qui est intéressant c’est d’observer que la remise en cause des dettes souveraines par les gouvernants des Etat dominés coïncide avec des phases intenses de mobilisations populaires.

    Dans ce livre, on s’attarde longuement sur les exemples du Mexique et de la Russie. Au Mexique, une répudiation des dettes a eu lieu après la victoire sur les troupes coloniales françaises dans les années 1860. Et, au 20e siècle, une autre répudiation a eu lieu pendant la révolution qui commence en 1910, puis un bras de fer avec les créanciers entre les années 1920 et 1940 se solde par une victoire. Même si les forces de la révolution avaient été défaites, il en subsistait encore des traces qui s’exprimaient par des politiques progressistes.

    En Russie, le soviet (conseil) de Saint-Pétersbourg avait fait la promesse de répudier les dettes du tsar durant la révolution de 1905. C’est le gouvernement soviétique issu de la révolution d’octobre 1917 qui a concrétisé cette promesse au début de l’année 1918, ce qui ne s’est pas déroulé sans résistance de la part des créanciers. Les bolcheviks avaient répudié les dettes du régime tsariste et du gouvernement provisoire en argumentant qu’ils participaient à la fondation d’une nouvelle société qui ne pouvait pas être liée aux traités du régime précédent. Ils s’appuyaient juridiquement sur le non paiement des dettes des colonies américaines à la couronne britannique après leur indépendance en 1776 et sur le non paiement par la Convention française des dettes de l’ancien régime après la révolution française de 1789.
    Répudier les dettes, est-ce suffisant pour se libérer de la dictature du capital ?

    Non, très clairement. Comme le conclut le livre : ‘‘La répudiation es dettes illégitimes ne suffit pas : pour être réellement utile à la société, elle doit faire partie d’un ensemble cohérent de mesures politiques, économiques, culturelles et sociales qui permettent au pays d’évoluer vers une société libérée des différentes formes d’oppression et d’exploitation.’’

    L’auteur, Eric Toussaint, est porte-parole du CADTM International (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes). Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages et a notamment coordonné les travaux de la commission pour la vérité sur la dette publique crée en 2015 par la présidente du Parlement grec.

  • Centenaire de la révolution russe et de la répudiation des dettes

    Le fil rouge de « Socialisme 2017 » organisé ce week-end par le parti Socialiste de Lutte, la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) et les Etudiants de Gauche Actifs sera la révolution Russe.

    Différents ateliers reviendront sur des aspects spécifique de cet événement majeur dans l’histoire de l’humanité. L’un d’eux (le samedi, de 16h à 18h) reviendra tout particulièrement sur le thème de la répudiation des dettes en relation avec la Révolution Russe. Nous avons le plaisir d’y accueillir Nathan Legrand, membre du CADTM (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes).

    Début janvier 1918, le gouvernement soviétique suspendit le paiement de la dette étrangère et début février 1918, il décréta la répudiation de toutes les dettes tsaristes ainsi que les dettes contractées par le gouvernement provisoire afin de poursuivre la guerre entre février et novembre 1917. En même temps, il décida d’exproprier tous les avoirs des capitalistes étrangers en Russie afin de les restituer au patrimoine national. En répudiant les dettes, le gouvernement soviétique mettait en pratique la décision prise en 1905 par le soviet de Petrograd et les différents partis qui le soutenaient.

    En guise d’avant-goût à cette discussion, nous vous proposons de vous rendre sur le site du CADTM pour vous plonger dans le feuilleton “Centenaire de la révolution russe et de la répudiation des dettes”. Bonne lecture et à ce week-end !

    >> Programme complet et informations pratiques

     

  • 4 décembre: Journée "8 heures contre la dette illégitime!"

    cadtm_8heures

    Le 4 décembre 2016 à partir de 11h30
    Bâtiment K (amphithéâtre La Fontaine), ULB, Avenue Franklin Roosevelt 50,1050 Bruxelles

    Des ateliers captivants, des animations décapantes et des plénières endiablées sont au programme de cette première édition des 8 heures contre la dette illégitime qui pour cette année remplacera l’université d’été du CADTM !

    PROGRAMME COMPLET

    Accueil : 11h30-12h

    12h-13h30 PLÉNIÈRE D’OUVERTURE « La dette : arme fatale du capitalisme » ANG<>FR

    Ou comment la dette est une arme utilisée par le système comme mécanisme de transfert des richesses et comme outil de domination politique, dévastatrice pour les peuples au Sud et au Nord de la planète. avec

    • Silvia Federici (militante féministe, professeure émérite de sciences sociales à l’Université Hofstra, NY – USA),
    • Camille Chalmers (Économiste, coordinateur de la PAPDA et membre du CADTM-AYNA),
    • Eric Toussaint (porte-parole du CADTM International, membre du Conseil scientifique d’ATTAC France)

    13h30-14h30 : Repas

    14h30-17h30 : Ateliers

    • « Stoppons la dette et l’austérité !! » Ouais, mais comment ? FR Atelier participatif
      Avec Yannis Youlountas (militant, écrivain et réalisateur de Ne vivons plus comme des esclaves, Je lutte donc je suis…), Anja Deschoemacker (PSL- LSP), Yorgos Vassalos (Initiative de Solidarité avec la Grèce qui résiste), Anouk Renaud (CADTM Belgique)
      En terminer avec les dettes illégitimes et le lot de mesures destructrices qu’elles justifient, tout le monde semble d’accord avec ça . Mais comment on fait concrètement ? On s’auto-organise en stoppant les saisies des maisons, en mettant en place de dispensaires de santé ? On fait pression sur les gouvernants ? On change les politiques de « l’intérieur » ? Le débat est ouvert pour la Grèce et pour la Belgique. Venez donner votre avis, partager votre expérience et vous frotter à des visions et stratégies politiques différentes
    • Audits citoyens de la dette : quels défis, quelles perspectives ? ESP>FR Atelier participatif avec Iolanda Fresnillo (PACD, EKONA Espagne), Jérémie Cravatte (CADTM Belgique), Madeleine Ploumhans (ACIDE Belgique), un/e représentantE du CAC France // Le mouvement d’audits citoyens de la dette existe depuis longtemps dans les pays du Sud, en Europe il s’agit d’une dynamique plus récente. Cet atelier propose de comparer les initiatives présentes dans différents pays et de réfléchir au renforcement de l’audit citoyen en Belgique.
    • Face au capitalisme et au patriarcat : quelles luttes et stratégies des femmes ? ANG<>FR Avec Silvia Federici (militante féministe), Bushra Khaliq (Women in Struggle for Empowerment/CADTM Pakistan), Marcela de la Peña Valdivia (Comité V’là la Facture), Christine Vanden Daelen (CADTM Belgique) // Comment les féministes luttent-elles contre l’alliance sacrée de ces deux systèmes de domination et d’exploitation ? Du Sud au Nord, quelles initiatives mettent-elles en place pour combattre la dette illégitime qui saccage les droits les plus fondamentaux des femmes ?
    • Crises bancaires et alternatives ANG<>FR Avec Paul Murphy (député irlandais, Anti austerity alliance), Aline Fares (CADTM Belgique, ex-Finance Watch et Dexia), Martine Orange (Mediapart), Eva Betavatzi (Initiative de Solidarité avec la Grèce qui Résiste) // Depuis l’explosion de la crise bancaire de 2008 en Europe, aucune des réglementations du secteur bancaire mises en place par les pouvoirs publics n’a permis de changer la donne. Il est donc temps que nous prenions ce sujet en charge et que nous nous mobilisions pour imposer des vraies alternatives au système bancaire actuel.
    • Vers une nouvelle crise de la dette au Sud ? ANG<>FR Avec Cécile Vanderstappen (CNCD), Sarah-Jayne Clifton (Jubilee Debt Campaign UK), Camille Chalmers (PAPDA, CADTM-AYNA), Renaud Vivien (CADTM Belgique) // Cet atelier propose de dresser l’état des lieux de la situation de la dette au Sud, d’expliquer les liens avec les catastrophes climatiques et les migrations mais aussi de débattre des alternatives et des mobilisations en cours sur les dettes illégitimes du Sud, les réparations et la libre circulation des êtres humains.
    • Dette écologique et luttes anti-extractivistes au Nord et au Sud FR Atelier participatif avec Lucile Daumas (ATTAC-CADTM Maroc), Sebastien Kennes (Rencontres des Continents), Camille (ZAD de Notre-Dame-des-Landes, France) Sur chaque continent l’extractivisme domine et l’écologie passe au second rang des priorités politiques. Nous parlerons des résistances populaires qui se développent en Amérique du Sud, en Afrique et en Europe. Réfléchissons ensemble aux différentes luttes pour la préservation des biens communs.
    • La dette me casse la tête : le B.A.BA de la dette au Nord et au Sud – FR Animation Avec Maud Bailly et Emilie Paumard (CADTM Belgique) // Franchement, la dette… tu penses que c’est un schmilblick opaque réservé à des économistes, analystes financiers et autres hurluberlus perchés ? Sauf que t’aimerais bien y comprendre quelque chose, convaincu de l’injustice de ce système dette, au Sud et au Nord de la planète ? Viens, cet atelier est fait pour toi !

    17h30-18h : pause

    18h-19h30 : PLÉNIÈRE DE CLÔTURE : Témoignages de luttes ENG<>FR, ES>FR

    Ou comment des femmes et des hommes refusent le fatalisme ambiant et se bougent aux quatre coins de la planète pour réinventer un autre monde ! avec

    • Roxanne de D-goûter Peeters,
    • Anne Sophie de TTIP Game Over,
    • Mamadou Bah pour la Lutte des sans-papiers,
    • Lucile Daumas pour les grands travaux inutiles au Maroc,
    • Jordan Croeisaerdt sur la criminalisation des mouvements sociaux,
    • Iolanda Fresnillo sur les expériences de lutte contre l’austérité et la dette illégitime en Espagne

    19h30-20h30 : Repas

    20h30-22h : Concert du groupe Terrakota

    Plus d’info sur le concert

    Inscription vivement recommandée (merci d’indiquer également quel atelier vous voulez suivre) : inscriptions@cadtm.org

    Garderie pour les enfants à partir de 2 ans (demander à inscriptions@cadtm.org)

    Si vous voulez nous aider dans la préparation (communication, logistique, animation ou autres)et sur place, n’hésitez pas à contacter Chiara : chiara@cadtm.org

    Entrée à prix libre. Repas à prix populaires
    Événement Facebook : partagez et invitez vos contacts !

    Cet événement est parrainé par :

    • Corinne Gobin (Ulb)
    • Ecolo J
    • ATTAC Wallonie-Bruxelles
    • ACIDE Belgique
    • FGTB Wallone
    • D19-20
    • Rencontre des Continents
    • Vie Féminine
    • Riposte-CTE
    • Agir pour la Paix
    • Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté
    • Initiative de Solidarité avec la Grèce qui résiste
    • QUINOA
    • Barricade
    • FIAN
    • SCI
    • Corporate European Observatory
    • Eurodad
  • [VIDEO] La dette grecque, une tragédie européenne

    dette_grecque_tragedieeuropeenne

    Voici la vidéo d’animation «La dette grecque, une tragédie européenne», fruit d’un intense travail de vulgarisation réalisé par la petite équipe des Productions du Pavé et celle du CADTM. Cette vidéo se propose de résumer le processus d’endettement de la Grèce qui l’a menée jusqu’à sa crise de la dette publique à partir de 2010. Elle permet aussi de dénoncer, avec de nombreux arguments à l’appui, la désinformation massive qui a été faite à ce sujet.

    Les informations contenues dans cette vidéo sont issues du rapport de la Commission pour la vérité sur la dette grecque. Elle permet à un public plus large d’aborder les conclusions du rapport. Cette vidéo est en français et n’est actuellement sous-titrée qu’en anglais et en grec, d’autres langues devraient très prochainement venir s’ajouter.

    La rédaction de socialisme.be vous invite à prendre connaissance de cette vidéo et à la diffuser autour de vous, de même qu’à lire sur ce site l’interview de Jeremie Cravatte (CADTM) au sujet de la commission d’audit de la dette publique grecque réalisée pour l’édition de juin 2015 de notre journal, Lutte Socialiste, alors qu’il revenait de Grèce.

    En dépit de la capitulation de Tsipras et de Syriza face à la logique austéritaire, il n’y a pas de ‘‘défaite finale’’ de la classe des travailleurs grecs en cette période historique. Le potentiel de la lutte de masse pour une alternative anticapitaliste et socialiste est toujours d’actualité. En Grèce, la classe des travailleurs a montré qu’elle peut retourner au combat encore et encore. Ceci a aussi été démontré par les développements autour du référendum de juillet 2015. Personne n’avait espéré ce résultat incroyable de 61,5% de ‘‘non’’.

    Le défi qui fait face à la gauche en Grèce est de reconstruire une nouvelle initiative de gauche révolutionnaire de masse sur base d’un clair programme de rupture avec l’austérité reposant sur l’implication active de la classe ouvrière et de la jeunesse dans la lutte contre la Troïka et pour une alternative socialiste. Cela signifie la création d’assemblées populaires et de comités d’action de base sur les lieux de travail et dans les communautés. Il faut également appeler les travailleurs et les jeunes à travers l’Europe à lutter contre l’austérité et pour une Europe socialiste. Un appel à la classe des travailleurs en Europe pour manifester sa solidarité par des actions de masse pourrait, en particulier dans les autres pays de la zone euro endettés comme l’Espagne, le Portugal et l’Irlande, recevoir un écho immédiat et puissant. La seule véritable alternative à l’austérité et à l’Union européenne des patrons, c’est une confédération socialiste européenne sur une base volontaire et égale.

    Ce programme de rupture anticapitaliste et socialiste pourrait s’articuler comme suit, comme le défend Xekinima (organisation-soeur du PSL en Grèce).

    • Refus de payer la dette souveraine.
    • Nationalisation des banques sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs.
    • Instauration d’un contrôle public sur le capital et sur le commerce extérieur.
    • Abrogation des mesures d’austérité et lancement d’un programme massif d’investissements pour assurer à chacun de bénéficier de soins de santé et d’un enseignement gratuits et de qualité, de logements accessibles,…
    • Nationalisation de toutes les entreprises qui ont fermé ou qui ont saboté l’économie pour les placer sous le contrôle et la gestion démocratiques des travailleurs.
    • Nationalisation des secteurs-clés de l’économie pour les placer sous contrôle et gestion des travailleurs et de la collectivité, afin de démocratiser le processus de production ainsi que la distribution des biens.
    • La planification de l’économie afin de satisfaire les besoins de la population et non pas les bénéfices des capitalistes. La réorganisation socialiste de la société mettrait un terme aux crises économiques, à la pauvreté, au chômage et à l’émigration forcée.

     

  • La dette grecque, une tragédie européenne

    cadtm_video

    Il y a un an, exactement le 17 juin 2015, la Commission pour la vérité sur la dette publique grecque rendait public son rapport préliminaire. Une vidéo d’animation, dont la sortie se fera le 5 juillet 2016 (date d’anniversaire du referendum grec !) se propose de vulgariser le contenu du rapport de la Commission.

    Voici ci-dessous un teaser de cette vidéo d’animation « La dette grecque. Une tragédie européenne », disponible en plusieurs langues (français, anglais, espagnol et italien), accompagné d’une interview publiée sur ce site en juin 2015 au sujet de la commission d’audit de la dette publique.

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    Interview de Jeremie Cravatte (CADTM), de retour de Grèce, sur la commission d’audit de la dette publique

    Le 4 avril 2015, Zoé Konstantopoulou, présidente du Parlement grec, a mis en place une Commission d’audit de la dette publique composée de 15 personnalités étrangères et de 15 grecques. Nous en avons discuté avec Jeremie Cravatte – permanent du Comité pour l’Annulation de la dette du tiers-monde (CADTM) et membre de la plateforme pour un Audit citoyen de la dette en Belgique (ACiDe) – à son retour de la deuxième session de travail de la Commission à Athènes. Il nous livre ses impressions.

    Par Nicolas Croes

    Quelle est la nature de cette initiative?

    Le mandat de cette commission consiste à identifier les caractères illégaux (dette contractée sans respecter le droit en vigueur), illégitimes (en violation de l’intérêt général et au bénéfice d’une minorité privilégiée), odieux (qui viole les droits fondamentaux de la population) et insoutenables (qui empêche de fournir les services de base à la population) de deux périodes d’endettement du pays, à savoir de 1990 à 2010 et de 2010 à 2015. Cette deuxième période est la plus urgente à analyser dans le cadre des négociations avec la Troïka. De plus, l’écrasante majorité de la dette publique actuelle provient de cette période et 80% de cette dette est aujourd’hui détenue par la Troïka.

    Les médias dominants et l’establishment politique et économique nous parlent d’une ‘‘crise de la dette’’. Cette appellation n’est-elle pas un vaste mensonge?

    En effet, cela cache le véritable problème. En Europe (et ailleurs) ce ne sont pas les dettes publiques, mais bien les dettes privées des entreprises, essentiellement financières (banques, assurances, fonds de pension) qui pose questions. Elles ont pris des risques au sein d’une économie capitaliste et leurs pertes se sont vues socialisées. Le cas de la Grèce est particulièrement emblématique à ce sujet.
    Toutes les opérations menées depuis 2010 par les autorités grecques et les institutions de la Troïka (Fonds Monétaire International, Banque centrale européenne, Commission européenne) ont consisté à dégager les banques privées allemandes, françaises, italiennes, belges, etc. de leurs risques et de transférer ces derniers sur le dos des populations grecque et européenne. Selon les estimations, entre 75% et 90% de l’ensemble des prêts fournis à la Grèce depuis 2010 ont directement atterri sur les comptes de ces banques. La restructuration de la dette de 2012 – présentée par les médias dominants comme un cadeau fait à la population grecque – a en réalité permis un transfert de la dette grecque des mains d’investisseurs privés aux mains d’institutions publiques (FMI, BCE, 14 États membres de la zone euro et Fonds européen de stabilité financière FESF).

    Les plans dits de ‘‘sauvetage’’ de la Grèce avaient pour seuls objectifs de sauver les plus grandes banques privées européennes, tout en servant de prétexte à l’application d’une politique de contre-réformes structurelles austéritaires (tout comme dans les pays dits du ‘‘tiers-monde’’ depuis les années 1980).

    Quels débats cette remise en question de la dette publique suscite-t-elle au sein de SYRIZA?

    Plus que de débats, il est malheureusement plutôt question d’un silence jusqu’à présent. Pourtant, lors de la séance d’inauguration de cette commission, tous les ministres du gouvernement, Tsipras et Varoufakis compris, étaient présents et ont annoncé soutenir le travail de la Commission. Mais force est de constater qu’ils n’en font pas grande publicité. La stratégie de négociation avec les créanciers a jusque maintenant montré que la direction de SYRIZA n’entend pas remettre en cause la légitimité et le paiement de la dette.

    Une suspension de paiement permettrait toutefois de renverser le rapport de force. De plus, l’audit est de nature à donner des arguments au gouvernement pour une telle confrontation. Cette situation n’est pas très étonnante, mais l’absence de réaction de la plate-forme de gauche au sein de SYRIZA soulève davantage d’interrogations. Pour le moment, cette plate-forme ne donne pas l’impression de se saisir activement de cet outil pour renforcer une ligne de rupture face à la domination des créanciers et de l’establishment capitaliste européen en général. Inévitablement, cette rupture face aux créanciers en amènera d’autres revendications: contrôle strict des mouvements de capitaux, socialisation du secteur des banques et des assurances, voire expropriation d’autres secteurs-clés de l’économie.

    Qu’elle le fasse ou non, c’est à la population grecque de se saisir de ce travail capable de déconstruire nombre de fausses idées sur les origines de la dette grecque et sur les solutions à y apporter. L’audit peut être un outil important dans le cadre de la mobilisation des masses grecques et internationales, qui reste l’élément décisif pour une réelle alternative au capitalisme.

  • ‘‘Pourquoi et comment désobéir aux créanciers’’

    Rencontres d’été 2014 du CADTM

    CADTM_site
    Banderole du CADTM portée à Liège le 10 septembre dernier lors d’une action anti-austérité tenue devant le siège local du MR.

    Les 13 et 14 septembre derniers se tenaient à Namur les Rencontres d’été du CADTM (le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde) en présence d’environ 150 participants belges et internationaux. Les débats, menés dans une atmosphère conviviale et sérieuse, furent très riches et ont abordé un large éventail de thèmes liés à la dette : des interventions de la Troïka (Fonds Monétaire International, Banque Centrale Européenne, Commission Européenne) en Europe au rôle de la dette dans la contre-révolution en Tunisie, en Égypte et au Maroc en passant par la lutte contre l’arnaque du microcrédit.

    Par Nicolas Croes

    Un angle d’attaque intéressant

    Le fil conducteur de l’événement était la question de la résistance à organiser contre le ‘‘système dette’’ et le capitalisme en général. Créé en 1990 à Liège, le CADTM avait initialement pour vocation de s’en prendre à la dette des pays du Sud, mais, depuis la crise de 2007-08, la dette du Nord constitue une part importante du travail de ses militants. Les similarités sont d’ailleurs nombreuses entre les politiques d’austérité appliquées aujourd’hui dans nos pays et les tristement célèbres Programmes d’ajustement structurel (P.A.S.) imposés au Sud par le FMI, entre autres.

    C’est certain, l’angle d’attaque de la dette ne manque pas d’intérêt pour souligner l’absurdité du système capitaliste. Dans le cas de la Belgique, les autorités publiques ont payé pas moins de 479,5 milliards d’euros d’intérêts aux créanciers entre 1980 et 2011, pour une dette publique passée de 60 milliards d’euros en 1980 à plus de 400 milliards aujourd’hui. En moyenne, l’État belge a donc versé la somme de 15 milliards d’euros par an en remboursement des intérêts sur la dette ! Dans les faits, le remboursement de la dette publique (capital + intérêts) constitue l’une des principales dépenses publiques, à égalité avec les rémunérations de l’ensemble des fonctionnaires publics. On parle ici d’environ 20% du budget annuel de l’État… À titre de comparaison, le paiement des allocations de chômage revient à 3% du budget.

    Comme le dénoncent très justement le CADTM et la plate-forme ACiDe (Audit Citoyen de la Dette en Belgique), la part des dépenses publiques dans le Produit Intérieur Brut (PIB) est pourtant restée relativement stable depuis les années ’80 (autour des 42%). L’explosion de l’endettement est essentiellement due au manque de recettes publiques – suite aux privatisations et aux généreux cadeaux fiscaux accordés aux grandes entreprises ainsi qu’à la partie la plus riche de la population – , aux taux usuriers payés sur les marchés financiers depuis 1980 et aussi aux sauvetages bancaires de 2008 et 2011. Ces derniers ont permis à de colossales dettes privées de devenir des dettes supportées par la collectivité  : environ 35 milliards d’euros, et ce n’est certainement pas fini.

    Un des éléments particulièrement intéressants de ces rencontres, comme de l’activité du CADTM en général au sens large, est l’aspect internationaliste, très fortement présent notamment grâce à la présence de militants du Maroc, du Bénin, d’Espagne, du Portugal, de Grèce, d’Europe de l’Est, etc. Toutefois, les témoignages ont, à notre avis, trop souvent tendance à se résumer à la dénonciation et à conter une succession d’événements sociaux, sans réelle explication sur la manière dont ces luttes sont organisées, ni sans trop s’attarder (voire même pas du tout) sur les forces et faiblesses à analyser afin de renforcer le combat social en Belgique comme ailleurs.

    Quelle alternative et quel programme ?

    Si l’angle d’attaque de la dette est fortement développé – le travail de recherche, de synthèse et de vulgarisation du CADTM est à ce titre souvent impressionnant – le flou règne parfois concernant ce qu’est exactement le système capitaliste. De là découle pourtant le type de programme et de méthodes dont nous avons besoin pour ‘‘parvenir à l’établissement de modèles de développement socialement justes et écologiquement durables.’’ Certains discours peuvent, en effet, laisser croire qu’il est possible d’aménager le système capitaliste en mettant l’accent sur, par exemple, le nombre de politiciens issus du monde de la finance ou encore sur le ‘‘coup d’État oligarchique des banquiers’’.

    Cette illusion peut du reste être renforcée par certaines solutions prônées par le CADTM. Pour le PSL, la revendication du non-paiement de la dette publique doit être couplée au combat pour la nationalisation sous contrôle et gestion démocratiques du secteur financier et des secteurs-clés de l’économie comme l’énergie, dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée. Ce débat n’est pas abstrait, car l’objectif final conditionne l’orientation à donner aux combats d’aujourd’hui, notamment quant à la place centrale que doit occuper le mouvement organisé des travailleurs (avec ou sans emploi) et la lutte pour un véritable syndicalisme de combat.

    Or, si l’on trouve dans les textes les plus récents du CADTM des références à l’expropriation des banques et à leur socialisation, la question des autres secteurs clés de l’économie est moins souvent abordée. Divers articles mettent beaucoup plus fortement l’accent sur des mesures qui ne soulignent pas la nécessité de renverser le capitalisme telles que ‘‘l’établissement d’un impôt mondial exceptionnel sur les grosses fortunes’’, la ‘‘réforme radicale ou le remplacement du FMI, de la Banque mondiale, ainsi que de l’Organisation mondiale du Commerce’’, etc.

    La proposition d’audit citoyen portée par le CADTM est un autre thème de discussion. Le cœur de l’effort vise à sensibiliser autour de la réalité de la dette, ce qui est nécessaire, mais sans pour autant donner de perspectives de lutte et d’actions concrètes, ce qui peut conduire à une certaine frustration et à la démoralisation.

    Le grand mérite de l’organisation de ces rencontres reste cependant de laisser un large espace au débat politique. Si des opinions parfois très contradictoires ont pu être confrontées, ce fut toujours dans un esprit de respect des spécificités de chacun et avec la farouche volonté de s’impliquer dans la lutte contre le système dominant actuel.

  • Liège : Rassemblement anti-austérité (2)

    Une nouvelle série de photos de l’action tenue ce mercredi 10 septembre devant les locaux du MR afin d’y dénoncer les politiques d’austérité en prévisions et celles qui ont déjà durement frappé travailleurs, jeunes et allocataires sociaux. Photos : Loïc
    Plus d’infos : http://www.socialisme.be/fr/10604/liege-rassemblement-anti-austerite

  • Liège : Rassemblement anti-austérité

    Hier, à 17h30, une petite foule s’est rassemblée devant les locaux du MR à Liège afin de dénoncer les mesures d’austérité actuellement en discussion par la coalition suédoise – ou kamikaze – en formation. L’idée étant de dénoncer l’austérité sous toutes ses formes, les mesures envisagées par les autres niveaux de pouvoir n’ont pas été ignorées (notamment concernant l’enseignement), de même que les mesures du précédent gouvernement, et plus particulièrement les attaques lancée contre les chômeurs.

    L’appel à cette action avait été lancé par l’Alliance pour des Alternatives à l’Austérité (AAA), un regroupement de diverses organisations présentes à Liège. Au final, l’action a reçu le soutien d’ATTAC-Liège, du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde, du Collectif de Vigilance des Travailleurs Sociaux, du Centre Poly-Culturel Résistance, des Étudiants de Gauche Actifs, de la Fédération des Résistances, des Jeunes FGTB-Verviers, des Jeunes Organisés et Combattifs-Liège, de la Ligue Communiste Révolutionnaire – Liège, du Parti Socialiste de Lutte – Liège, du Réseau Stop Art.63§2 et de Riposte.cte.

    Un peu moins de 200 personnes ont participé à cette action. Diverses prises de paroles se sont succédées pour dénoncer divers aspects des mesures. “Nous avons envie de dire à la population que les mesures que le futur gouvernement nous préparent ne sont pas inévitables, mais qu’il s’agit de choix idéologiques”, a ainsi déclaré Thierry Müller, de Riposte.cte et du Réseau Stop Art.63§2. De fait, comme le mentionnait le tract de mobilisation pour cette action, il n’y a jamais eu autant de richesses produites, mais elles n’ont jamais été aussi mal réparties. En Belgique, les 10% les plus riches possèdent 44% de la richesse nationale alors que 15 % de la population vit sous le seuil de pauvreté (ce serait 42 % sans la sécu…). D’autre part, le paiement de la dette publique accapare 20 % des dépenses annuelles (à titre de comparaison, les allocations chômage 3 %…).

    Divers intervenants ont également défendu la nécessité d’un plan d’action offensif de la part des syndicats pour riposter contre l’austérité :  le syndicalisme de conciliation doit faire place à un syndicalisme de lutte !

    Après une série d’interventions de représentants de quelques unes des organisations signatrices, une assemblée populaire a pris place afin de parler de l’action qui venait de se tenir et de l’avenir des activités de l’Alliance pour des Alternatives à l’Austérité. Ce n’est pas la dernière fois que l’on entendra parler de ce regroupement…

    Ce n’est qu’un début, continuons le combat !

  • Liège & Bruxelles : Rassemblement devant le MR

    Depuis plusieurs semaines, pas un jour ne passe sans que les médias ne nous annoncent le pire, comme si on assistait pas à pas à un test de notre résignation..

    TROP IS TE VEEL !

    L’objectif du gouvernement en formation est clair : attaquer les travailleur.se.s, tout.es les travailleur.se.s, avec ou sans emploi, à l’aide de mesures qui renforceront la chute des salaires et la dégradation des conditions de vie.

    Qui peut encore penser ne pas être concerné ? Eh bien, le patronat et les plus riches, qui se voient octroyer 2 milliards de cadeaux supplémentaires (maintien des intérêts notionnels, nouvelles exonérations de cotisations sociales, etc.) face aux 17 milliards d’austérité imposés à l’écrasante majorité de la population.

    Il n’y a jamais eu autant de richesses. Et elles n’ont jamais été aussi mal réparties…

    Les 10% les plus riches possèdent 44% de la richesse nationale (753.000 € en moyenne… et vous?) Alors que 15 % de la population vit sous le seuil de pauvreté (ce serait 42 % sans la sécu…).

    Le paiement de la dette accapare 20 % des dépenses annuelles (les allocations chômage 3 %…).

    LE PACTE SOCIAL DE ’45 EST CONSOMMÉ

    On assiste, sans réels contestation et plan d’action organisé, à une accélération de l’oeuvre néolibérale lancée il y a 30 ans par un gouvernement de sinistre mémoire (Martens-Gol), poursuivie sans grands états d’âme par ses successeurs.

    Quels que soient les partis en place et quels que soient les niveaux de pouvoir, aucune destruction de nos droits, conquis par la lutte et permettant de faire société depuis ’45, ne doit être acceptée. Ce sont tous nos désirs, nos rêves et nos projets que le gouvernement à la suédoise entend figer dans la glace.

    Si, aujourd’hui, nous allons dans la rue, déterminés, c’est pour leur faire savoir que nous avons compris le message et pour nous organiser. Nous invitons les organisations représentant les salarié.e.s et tous les mouvements sociaux à construire ensemble un plan d’actions au service d’une lutte forte, unie et sans compromission, contre toute forme d’austérité et pour un changement du rapport de force.

    BRUXELLES :

    Ce mercredi 10 septembre à 13h, au siège du MR avenue de la Toison d’Or, 86-88.

    Premiers signataires : Bruxelles Laïque, Cadtm, JAC (Jeunes anticapitalistes), EGA (Étudiants de Gauche Actifs) et de Stop Art.63§2… Si votre organisation veut se joindre à la liste des organisations appelantes, signalez-le à : a.willox@laicite.be ou sur l’événement Facebook.

    => Page Facebook

    LIEGE :

    Rendez-vous ce mercredi 10 septembre à 17h30 devant les locaux du MR (en Vinâve-d’île) – le rassemblement sera suivi d’une Assemblée populaire.

    Appel lancé par la note ‘AAA’ (Alliance pour des Alternatives à l’Austérité)

    => Page Facebook

    Premiers signataires : (pour signer l’appel : tcherry@collectifs.net)
    CADTM / CVTS / EGA / Jeunes FGTB Verviers / JOC Liège / Riposte-CTE / Plateforme Stop Article 63§2

  • ‘‘Fascism Inc.’’ Un documentaire frappant !

    Le fascisme est-il à nos portes ? Cette question aura hanté l’esprit de nombreux Grecs après les succès électoraux d’Aube Dorée. Ces néo-nazis avaient recueilli un peu moins de 7% lors des législatives de 2012 et ainsi obtenu 21 sièges. Malgré le fait qu’une bonne partie de sa direction est actuellement en cellule, Aube Dorée vient d’obtenir 9,4% aux élections européennes, soit 3 eurodéputés. Le scrutin européen a par ailleurs illustré que l’extrême-droite ne se construit pas qu’en Grèce.

    Par Pieter (Anvers)

    C’est dans ce contexte qu’est sorti en avril dernier le nouveau documentaire d’Infowar Productions. Cette équipe de réalisateurs grecs militants avait déjà précédemment réalisé les remarquables documentaires Debtocracy et Catastroïka, principalement axés sur le développement de la crise économique, l’impact de l’austérité et l’érosion du système démocratique.

    Ces deux productions cadrent bien avec ce nouveau film ‘‘Fascism Inc.’’ Pour les réalisateurs, le but du documentaire est d’inspirer la lutte contre l’extrême-droite à travers toute l’Europe. ‘‘Fascism Inc.’’ développe le lien existant entre développement du fascisme et capitalisme. On peut notamment y entendre la phrase suivante : ‘‘Comment peut-on dire la vérité sur le fascisme sans être disposé à parler du capitalisme, qui a donné naissance au fascisme ?’’

    Il s’agit là d’un des aspects les plus forts et importants du film. Alors que d’autres réalisations sur l’extrême-droite se limitent à mettre l’accent sur les éléments racistes. ‘‘Fascism Inc.’’ aborde aussi les liens puissants qui existaient entre les capitalistes et Hitler et Mussolini en Allemagne et en Italie. Le documentaire montre très clairement comment les grands industriels ont soutenu le fascisme.

    Le film associe le phénomène à la situation économique qui prévaut actuellement en Grèce et, par extension, dans le reste de l’Europe. Si l’actualité grecque est présente dans ‘‘Fascim Inc.’’, elle n’en constitue pas le thème dominant. En mettant l’accent sur ??le contexte européen et les racines historiques du fascisme, cet intéressant documentaire est une source de réflexion pour un public plus large et pour tous ceux qui se sentent concernés par la lutte contre le fascisme. À plusieurs reprises, il est souligné que la lutte n’est pas terminée et reste à l’ordre du jour. ‘‘La crise qui crée les conditions pour le développement du fascisme est encore devant nous, pas derrière…’’

    Enfin, il convient de noter qu’il s’agit d’une production militante totalement indépendante et financée par des dons de la jeunesse, des syndicats, des organisations antifascistes,… Le documentaire est d’ailleurs gratuitement disponible sur Internet. Dans de nombreux pays, des évènements sont organisés en présence des réalisateurs pour qu’ils puissent livrer eux-mêmes des explications quant à leur démarche. Nous pensons que cette réalisation est à recommander à tous les antifascistes. Comme les auteurs le soulignent d’ailleurs au début du film : ‘‘La vérité doit être dite pour arrêter le bavardage.’’

    => Pour visionner le film en ligne 


    PROJECTIONS :

    Mardi 3 juin : Bruxelles. Cinéma Vendôme, Chaussée de Wavre 18, 1050 Bruxelles – 18h30 – A l’initiative de Initiative Solidarité, Bruxelles Laïque, CADTM, Zin TV, Groupe Réagis de la FGTB, JOC. En présence du réalisateur Aris Chatzistefanou et de Mamadou Bah, ex-militant de l’association des Guinéens en Grèce agressé par l’Aube dorée et demandeur d’asile en Belgique, fera aussi une intervention pendant le débat. Entrée gratuite mais réservation indispensable. Infos et réservations : bruxelles.laique@laicite.be • Tél 02/289 69 00.

    Lundi 16 juin : Liège. Aquilone, 25 boulevard Saucy, Liège – 20h00 – A l’initiative du CADTM dans le cadre des “Lundis contre la dette”.

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