Tag: Appel FGTB Charleroi & Sud-Hainaut

  • Journée pour la reconquête sociale à Charleroi

    FGTB_charlLe samedi 24 octobre avait lieu à Charleroi la journée de réflexion «Quelle stratégie pour une reconquête sociale?» organisée par la FGTB Charleroi – Sud Hainaut. Six partis politiques y étaient invités : le PTB, le PSL, la LCR, le PC ainsi que le PS et Ecolo pour cet évènement placé dans le cadre des activités liées à l’appel lancé par cette régionale FGTB le 1er mai 2012 et ses « dix objectifs d’un programme anticapitaliste d’urgence».

    Par Ben (Charleroi)

    L’idée de la journée était que chaque parti vienne avec sa «boîte à idées» ; des propositions concrètes et constructives afin de stimuler les discussions parmi les militants et délégués syndicaux. Trois thèmes ont été débattus dans les ateliers du matin : « faire payer les grosses fortunes ? », « la réduction du temps de travail » et, enfin, «la résistance sociale est aussi une affaire européenne !». L’après-midi, des rapports de ces ateliers ont été présentés en session plénière avant de passer au débat politique et à la synthèse de la journée. De tels débats sont bien évidemment nécessaires et c’est avec enthousiasme que nous y avons participé.

    Afin de concrétiser ces échanges, nous avons soumis aux différents partis la proposition de s’engager ensemble, au minimum, à signer une déclaration commune relative aux débats de la matinée : concernant l’Europe, s’engager à n’accepter aucune directive européenne, aucun traité ou quoique ce soit qui implique d’appliquer l’austérité (ce que d’autres appellent la rigueur) ; concernant le temps de travail, s’engager à n’accepter, à aucun niveau de pouvoir (communal, régional ou fédéral), aucune mesure visant à augmenter le temps de travail (allongement de la carrière, heures supplémentaires, etc.) ; et, enfin, concernant la fiscalité, s’engager à ne pas participer à un gouvernement qui refuse d’instaurer une taxe des millionnaires censée rapporter 8 milliards d’euros et à supprimer le mécanisme de la déduction des intérêts notionnels.

    Ces propositions ne se basent pas sur le programme défendu par le PSL pour changer la société ; elles sont beaucoup plus limitées. Nous sommes ouverts au débat et prêts à travailler ensemble sur base de programmes et de revendications qui ne sont pas forcément les nôtres, pour peu qu’elles soient considérées comme étant un pas en avant par le mouvement des travailleurs et une bonne partie des forces de gauche.

    Malheureusement, ni le PS ni le PTB ne se sont prononcés en faveur de cette proposition, le PTB se limitant à dénoncer l’approbation de divers traités d’austérité par le PS et Ecolo. Ecolo a par contre répondu favorablement, mais avec deux nuances. La première est que la suppression de la déduction des intérêts notionnels soit comprise dans les 8 milliards d’euros précités. La seconde étant que certains traités européens peuvent contenir de bonnes choses, notamment concernant la réduction des gaz à effet de serre. Cela signifie-t-il qu’Ecolo serait prêt à accepter des mesures d’austérité pour peu qu’elles soient emballées dans un traité qui aborde la réduction des gaz à effet de serre ?

    La FGTB de Charleroi a fait le choix d’ouvrir son initiative au PS et Ecolo, deux partis pourtant explicitement dénoncés pour leur politique antisociale dans l’appel de 2012. Ce qui devait être un front anti-austérité est devenu un «front des progressistes». Ce changement d’approche est compréhensible vu la composition de gouvernement fédéral. L’arrivée du PS et d’Ecolo à la table des discussions risque de susciter confusion et déception chez de nombreux militants et délégués qui pensaient en avoir fini avec les partis prétendument de gauche qui appliquent une politique de droite. Ceci explique par ailleurs probablement en partie le faible nombre de participants en comparaison avec la journée à la Géode de 2013.

    Le débat portant sur la stratégie pour une reconquête sociale doit se poursuivre et le PSL reste favorable à la collaboration avec l’ensemble des forces de la gauche anti-austéritaire. Mais cette journée a démontré que ni le PS, ni Ecolo, ni le PTB ne veulent s’engager sérieusement. Le PS a d’ailleurs clairement refusé la moindre pression extérieure sur le parti. La FGTB de Charleroi va devoir en tenir compte.


    Un groupe de citoyens a filmé quelques-unes des interventions de cette journée, celles-ci ont été publiées sur facebook.

    Voici sur le lien suivant l’intervention de notre camarade Benjamin.

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  • Débat à Bruxelles : un front de résistance contre l’austérité?

    Mardi dernier, le Garcia Lorca, Alternatives à Bruxelles et Gauches Communes avaient organisé un débat à Bruxelles sur le thème : « Un front de Résistance à l’austérité? » En présence de représentants de divers candidats de gauche pour ces élections ou représentants de partis de gauche, dont Anja Deschoemacker (candidate de Gauches Communes, PSL), Gilles Smedts (candidat de Gauches Communes, PH), Roland Nyns, (candidat de PTB-go!, PC), Caroline Bertels (candidate de Véga), un représentant de la LCR et un représentant de la LCT. Le PTB avait également été invité à participer à cette discussion, mais aucun représentant n’a répondu à l’appel.

    Le débat fut riche et intense. Il a beaucoup été question de l’appel de la FGTB de Charleroi & Sud Hainaut pour un rassemblement à la gauche du Ps et d’Ecolo basé sur un programme d’urgence anticapitaliste ainsi que de l’offensive contre les droits et les acquis de la majorité de la population que les partis traditionnels lanceront une fois les élections passées, à tous les niveaux de pouvoir. En ce qui concerne ces partis, il n’y a qu’un choix à faire entre une austérité brutale et rapide et une austérité graduelle et mieux emballée.

    Un front de Résistance contre l’austérité avec liberté de débat et unité d’action est une nécessité et l’ensemble des formations qui soutiennent et participent à l’appel de la FGTB de Charleroi avaient été invitées pour y répondre.

    Une nouvelle date de rencontre pour poursuivre cette discussion devrait voir le jour à la rentrée.

    Photos ci-dessous : PPICS – banque d’images

    Alternatives à Bruxelles est un cadre de travail commun, initié par le PSU (Parti Socialiste Unifié (Maroc) section Belgique, la Fédération de Belgique de Izquierda Unida, la Fédération de Belgique de Refundazione Comunisti Italiani, Die Linke Bruxelles et Syriza Belgique dans le but de coordonner des actions avec d’autres collectifs progressistes de Bruxelles

    Gauches Communes sont des listes unitaires rassemblant des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux et différentes composantes de la gauche qui s’opposent à l’austérité et qui sont déjà préparées à construire un relais politique large véritablement de gauche. Des listes sont présentes pour la Chambre et la Région à Bruxelles. L’initiative est soutenue par le Parti Socialiste de Lutte (PSL-LSP) et le Parti Humaniste (PH-HP). www.reprenonsnoscommunes.be

  • Liège. Mobilisation contre les exclusions du chômage

    Par Nicolas Croes

    Ce lundi 10 mars, différentes actions ont été organisées à l’initiative de la FGTB contre la dégressivité accrue des allocations de chômage, contre la limitation dans le temps des allocations d’insertion ainsi que contre les contrôles renforcés de l’ONEM pour les jeunes en stage d’insertion.

    Sur son site, la FGTB dénonçait que “Malgré l’opposition et les actions de la FGTB, le gouvernement a décidé de limiter ces allocations dans le temps à 3 ans maximum, sans condition d’âge pour les cohabitants et à partir de 30 ans pour les chefs de ménage, isolés et cohabitants dits «privilégiés» (chômeurs qui cohabitent avec une personne bénéficiant exclusivement d’allocations de chômage ou d’insertion dont le montant n’excède pas 31,77€/jour, soit 826€/mois). Le compteur de ces 3 ans a débuté le 1er janvier 2012. La FGTB veut faire changer les choses. (…) Pour cela, la mobilisation de toutes et tous est indispensable. Nous devons être nombreux pour nous faire entendre.”

    A Liège, ce matin, rendez-vous avait été donné place Saint-Paul, devant le siège de la FGTB Liège-Huy-Waremme, pour une “action symbolique”, tel qu’expliqué sur l’affiche de la FGTB. L’idée était de réunir 600 manifestants, avec un masque blanc à faire tomber pour montrer que les chômeurs ne sont pas tout simplement des  statistiques. Au final, c’est entre deux et trois fois plus de monde qui étaient présents, un beau succès compte tenu du peu d’informations qui avait circulé en dehors des délégations syndicales plus combatives, notamment concernant le préavis de grève déposé pour ce jour-là. Il faut dire que l’inquiétude est grande en région liégeoise, une dizaine de milliers de personnes de l’arrondissement de Liège sont directement concernées par la suppression des allocations d’insertion, qui devraient toucher plus de 50.000 personnes en Belgique à partir du 1er janvier 2015.

    Hélas, aucune manifestation n’était prévue à Liège contrairement à d’autres villes, même si les rues de la Cité Ardentes ont pu résonner du pas de la délégation de la Fabrique Nationale de Hertal, dont les travailleurs sont venus en nombre soutenir l’action. “Liège est à nous”, ont-ils déclaré, et il est certain que de nombreux autres auraient préféré faire de même et sortir du simple cadre de la Place Saint-Paul. Une quinzaine de banderoles avaient tout de même été accrochées en divers endroits du centre-ville sous le slogan “Bientôt 55.000 chômeurs suspendus, à quand priorité à l’emploi?”, mais une manifestation combative dans le centre-ville aurait donné un bien meilleur signal quant à la volonté de sérieusement se battre contre cette mesure puissamment antisociale ainsi que contre toute la politique d’austérité.

    De la tribune, deux prises de parole se sont succédées, de la part de Marc Gobelet (président de la régionale de la FGTB Liège-Huy-Waremme) et de Jean-François Ramquet (secrétaire régional). L’impact de la mesure a été dénoncé, en mettant notamment en lumière que cette suppression des allocations d’insertion est une mesure discriminatoire au vu de la majorité de femmes parmi les personnes frappées. La question plus globale de l’emploi et la lutte pour un “autre projet de société” (mais lequel?) ont été évoquées, de même que la nécessité d’une réduction collective du temps de travail pour s’en prendre au chômage et non pas aux chômeurs. “Les moyens existent, il faut s’en prendre aux détenteurs de capitaux” a encore lancé Marc Gobelet, sous les applaudissements de la foule. Reste encore à savoir comment organiser la lutte dans cette direction…

    Il est bien entendu des plus corrects de refuser l’austérité et toute cette logique nauséabonde qui vise à faire payer la crise aux travailleurs et aux allocataires sociaux. Il est toutefois crucial de sortir de la dénonciation stricte et de poser la question fondamentale de la construction d’un rapport de force favorable aux travailleurs, avec ou sans emploi. Il est certain qu’une fois les élections passées, le gouvernement – quelque puisse être sa composition – s’appliquera à répondre aux exigences du FMI et de la Commission européenne, dans la perspective d’une période de quatre ans sans la moindre élection. C’est une vague d’attaques contre nos conquêtes sociales qui s’annonce, les partis traditionnels ne divergent que quant au rythme de cette austérité. “Demain, nous serons encore présents si besoin est, si les politiques ne comprennent pas”, a-t-on entendu de la tribune. Mais comment pouvoir encore douter du fait que la réaction des politiciens des partis traditionnels se limitera à faire la sourde oreille ? Demain, nous aurons besoin d’être encore dans la rue, c’est une certitude, et il faut en discuter dès maintenant ! Les attaques contre les chômeurs ne vont pas tout simplement disparaître, et d’autres sont encore à venir.

    C’est pourtant cette dangereuse illusion d’une improbable “compréhension” des politiciens capitalistes qui a servi de conclusion au discours de Marc Gobelet, toute entière dédiée à un vibrant appel à “l’unité de la gauche” contre l’ennemi néolibéral, l’ennemi de la droite. Nous sommes en parfait accord avec la nécessité de l’unité de la gauche – et nous voulons accentuer la nécessité de construire dès maintenant un front de la résistance sociale contre l’austérité – mais continuer à considérer que le PS fait partie de cette gauche, c’est totalement oublier la raison même de l’action d’aujourd’hui ! Le PS avait déjà soutenu l’instauration de la “chasse aux chômeurs” et c’est un gouvernement dirigé par Di Rupo qui a instauré toutes les nouvelles mesures qui vont gravement frapper les chômeurs ! Il a été question de “justice fiscale” à la tribune. Mais quel est le parti qui a voté l’instauration de la déduction des intérêts notionnels avec le MR? Le PS! Les exemples ne manquent pas pour illustrer dans quel camp se situe le PS aujourd’hui.

    Et pourtant, un appel fut bien lancé pour soutenir la “gauche gouvernementale”, y compris avec la collaboration d’éventuels “nouveaux élus de gauche”. Nous espérons bien que si des élus de la vraie gauche – à la gauche du PS et d’Ecolo – parviennent à forcer les portes des parlements, leur activité sera centrée autour de la construction d’un rapport de force militant dans la rue et sur les lieux de travail et non autour de la recherche de petits accords avec le PS ou Ecolo!

    Des revendications offensives comme la réduction collective du temps de travail ne doivent pas en rester au stade du slogan. L’argent existe dans cette société pour une telle mesure, ainsi que pour un plan massif de création d’emplois socialement utiles. Mais pour cela, il faut organiser notre colère contre ceux qui organisent notre misère : nous avons besoin d’un bon plan d’action offensif, allant crescendo et avec grève(s) générale(s). Il faudra aussi sérieusement discuter du projet alternatif de société à mettre en avant, ce qui pour nous ne pourrait être qu’une société basée sur la collectivisation des secteurs-clés de l’économie au sein d’une planification démocratiquement élaborée, afin que les richesses produites puissent satisfaire les besoins de tous et non pas seulement la rapacité des vautours capitalistes. Cette société, c’est le socialisme démocratique, et cela fait longtemps déjà que le PS est un frein pour y parvenir.

    A Charleroi, la régionale de la FGTB a lancé le 1er mai 2012 un appel à construire une nouvelle force politique à la gauche du PS et d’Ecolo, autour de la nécessité d’un programme de rupture anticapitaliste. Nous ne pouvons qu’inviter tous les militants ainsi que tous ceux qui veulent résister à la logique antisociale actuellement dominante à s’intéresser à cet appel et à pousser ces discussions au sein de la régionale de la FGTB Liège-Huy-Waremme.

  • Débat des Jeunes FGTB – Charleroi sur “l’appel du 1er mai”

    Par Thomas (Charleroi)

    Hier soir, s’est tenu le débat organisé par les Jeunes FGTB Carolo autour de l’appel du premier mai 2012 de la FGTB Charleroi, cet appel à l’ensemble des forces politiques à la gauche du PS et d’Ecolo à se rassembler sous une union anticapitaliste. Avec comme orateur Daniel Piron, secrétaire général de la régionale FGTB Charleroi & Sud-Hainaut, la soirée a rassemblé une vingtaine de personnes, dont une bonne moitié de jeunes.

    Durant son introduction de trente minutes, Daniel Piron a rappelé l’historique de l’appel, le divorce avec l’action commune socialiste (PS-FGTB-Solidaris), au vu du peu d’attention que portaient les responsables politiques du PS aux questions et revendications du syndicat. La rupture avec la social-démocratie et la volonté de retrouver un relais politique au monde du travail a été confirmé publiquement lors du discours du premier mai 2012. Cet appel à un rassemblement à gauche avait donc été murement réfléchi.

    Dans l’introduction de Daniel Piron, comme dans les interventions de la salle, la volonté de rassembler la gauche était fortement présente. Daniel l’a répété plusieurs fois, l’initiative de listes PTB-GO, avec quelques candidats du PC et de la LCR, est un premier pas. Un premier pas encourageant, mais encore insuffisant pour pouvoir déjà dire que l’appel de la FGTB Charleroi a pleinement été concrétisé.

    Bien que Daniel Piron ne s’attend pas a ce que le PTB-GO s’ouvre plus pour ces élections-ci, il a clairement annoncé que, dès le lendemain des élections, la FGTB de Charleroi réinvitera l’ensemble des partis à la gauche du PS et d’Ecolo afin de discuter de la façon de concrétiser le rassemblement de ceux-ci autour de l’appel de la FGTB de Charleroi. Il a d’ailleurs annoncé que Vega avait pris contact avec lui et sera donc présent en plus des partis qui ont participé aux précédentes réunions, parmi lesquelles le PSL.

    Suite aux diverses contributions demandant clairement au PTB de s’ouvrir plus largement à une collaboration avec les autres partis de la gauche véritable, le représentant régional du PTB, Germain, nous a assuré que l’idée serait discutée après les élections.

    La soirée s’est clôturée autour d’un verre dans une atmosphère sympathique et combative. Les jeunes FGTB, construisant un projet syndical sur une dynamique enthousiaste, s’en retrouvent renforcés.

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    Les jeunes FGTB Charleroi se réunissent une fois par mois, pour organiser la jeunesse, construire un projet syndical combatif avec eux et mener des campagnes pour une société solidaire. Si tu es intéressé de participer au projet, où de venir voir ce qu’il s’y passe, prend contact avec eux !

  • L’appel de vote du PSL et sa proposition pour après les élections

    Déclaration du Comité National du PSL

    25 avril 2013. Gauches Communes et le PTB ont mené ensemble une action contre l’austérité à l’échelon local dans la commune d’Ixelles.

    ‘‘Le FMI demande de la Belgique de véritables assainissements’’ a-t-on pu lire dans le quotidien flamand De Standaard le 17 décembre 2013. Concernant le budget, “l’essentiel de l’effort doit changer, d’une augmentation des taxes vers la diminution des dépenses et la rationalisation des subsides et des transferts sociaux.’’ Pour améliorer la position concurrentielle, “le rythme des réformes structurelles doit s’accélérer (…) pour adapter le mécanisme d’indexation (…) et continuer à soutenir la modération salariale.’’ Enfin, le FMI avertit que ‘‘la loi bancaire ne peut pas mener à une situation où les banques belges (…) ne peuvent plus concurrencer les banques étrangères.” C’est bien connu, tout cela figure sur la liste des souhaits du FMI, de la commission européenne et de l’establishment capitaliste belge. Mais ils partent de l’idée que le prochain gouvernement, contrairement à l’actuel, disposera cette fois-ci du temps et de l’espace requis.

    L’offensive contre la classe des travailleurs va donc s’accélérer pour rattraper le retard que la bourgeoisie belge a accumulé suite à la crise politique. Dans leur interview croisée accordée aux quotidiens De Standaard et Le Soir (18/01/2014) Wouter Beke (CD&V) et Charles Michel (MR) affirment : “Nous avons besoin d’un axe qui peut mettre l’attention de ces cinq prochaines années sur une politique socio-économique. Cette perspective est unique dans l’histoire belge (…) les entreprises et les familles réclament la stabilité. Ce laps de temps de 5 ans offre cette sécurité, mais crée au même moment l’espace pour réformer. (…)A un moment il faut s’attaquer aux institutions, à l’autre l’urgence est sur le plan socio-économique. (…) Le temps est maintenant venu pour ces cinq minutes symboliques de courage politique dans les dossiers socio-économiques”. Voilà un bon résumé de ce qui attend le monde du travail. Un sacré avertissement. La gauche aura besoin de toutes ses forces pour tenir bon et pour contre-attaquer si possible.

    L’énorme force potentielle du mouvement des travailleurs

    En Belgique, à l’instar du reste du monde, le mouvement des travailleurs est plus nombreux que jamais. Depuis 2000, le nombre de salariés a augmenté de plus de 400.000 personnes (jusqu’à atteindre 3,9 millions en 2012). Sur le même laps de temps, le nombre d’indépendants a augmenté de 40.000 (jusqu’à 745.000), en comptant parmi eux nombre de ‘‘faux indépendants’’ qui, en réalité, travaillent pour un patron. De plus, dans notre pays, la grande majorité des salariés est syndiquée. C’était le cas de 3,2 millions de personnes en 2010 (chiffre qui reprend également les pensionnés, travailleurs sans-emplois,…), soit une augmentation de 375.000 personnes depuis 2001. A l’encontre de la tendance internationale, le taux de syndicalisation n’a jamais stoppé de croître en Belgique au cours de ces dernières années : de 71,6% en 2001 jusqu’à 74,7% en 2011. Même en prenant uniquement en compte les travailleurs embauchés (sans les chômeurs, (pré)pensionnés et étudiants), le taux net de syndicalisation a augmenté de 56,9% à 60,5%. 1

    Le patronat belge et ses représentants politiques sont bien conscients de l’énorme menace potentielle que représente ce colosse numérique et organisé pour ses intérêts. Ils ont régulièrement eu l’occasion de s’en souvenir. Même si les syndicats doivent régulièrement encaisser, s’ils sont frontalement attaqués dans les médias de masse et si les dirigeants syndicaux doivent être poussés dos au mur par leur base avant de mobiliser, chaque grève générale a, jusqu’à aujourd’hui, eu pour effet de faire baisser le ton au camp de la casse sociale. L’économie moderne est si étroitement combinée et exige une main-d’œuvre si spécialisée que même de petits groupes peuvent avoir un impact disproportionné. Il suffit de penser aux cheminots, aux pompiers, aux agriculteurs, aux camionneurs ou même des 350 bateliers qui avaient bloqué le port d’Anvers il y a deux ans.

    Il nous faut un nouveau parti large des travailleurs !

    Mais afin que cette énorme force ne s’évapore pas tout simplement, il faut la comprimer. Pour réellement prendre en main les leviers économiques, il ne faut pas se jeter sur la banque et essayer de s’enfuir avec le coffre, mais la nationaliser. Cela nécessite un instrument politique adapté, un parti de masse des travailleurs. Celui-ci joue face à l’énergie du mouvement des travailleurs, un rôle similaire à celui du cylindre à piston qui, grâce à la pression de la vapeur, peut mettre un train en branle. Et, tout comme le train à vapeur, ce parti des travailleurs a besoin d’une orientation et d’une destination. C’est le rôle d’un programme. Pour le PSL, la destination dont on parle ici ne peut être qu’une transformation socialiste de la société. Chaque mètre effectué, qu’importe son importance en soi, doit être évalué en fonction de cette destination.

    C’est sur ce travail que le PSL s’est concentré depuis sa fondation : d’une part, propager la nécessité de la création d’un nouveau parti large des travailleurs depuis que le PS et le SP.a sont devenus les fidèles exécuteurs de la politique patronale et ont pris congé de leur base ouvrière et, d’autre part, rassembler les quelques centaines de militants déjà prêts à élaborer, actualiser et affiner un programme socialiste axé sur la transformation socialiste de la société. L’un des moyens pour ce faire a été notre participation aux élections depuis 1999, parfois au sein d’une collaboration unitaire avec d’autres – principalement pour promouvoir l’idée d’un parti plus large – et, quand cela n’était pas possible, sous notre nom propre afin que de nouvelles couches puissent découvrir notre programme.

    Un plus grand espace pour la gauche

    Ces campagnes de propagande correspondaient à une situation où les résultats électoraux de la gauche radicale étaient négligeables. Cela a servi de préparation pour l’inévitable période suivante de la lutte de classe. Lorsque le vent de la crise économique a commencé à souffler de plus en plus fort, l’espace pour la gauche radicale s’est considérablement agrandi. C’est surtout le PTB qui a su, en tant que composante la plus visible de la gauche radicale – qui s’est d’ailleurs peu à peu distancé de son passé entaché par le stalinisme depuis son congrès de renouveau de 2008 -, être en mesure d’en tirer parti lors des élections locales de 2012. Mais à Liège, VEGA (Verts et à Gauche) a également remporté un siège et, à Saint-Gilles, ‘‘Gauches Communes’’ a réalisé 3,6% à côté des 3,8% du PTB, passant chacun de près à côté de l’obtention d’un siège, après que le PTB ait refusé de déposer une liste commune.

    Cette tendance se poursuit. Pour les élections en mai 2014, cela signifie que la gauche radicale – le PTB dans ce cas-ci – peut arriver au parlement pour la première fois depuis les années ‘80. Cela constituerait une énorme percée. Les réponses de gauche à la politique de droite ne seraient plus limitées à la rue, aux entreprises ou aux réunions de gauche, mais trouveraient également leur chemin vers l’opinion publique par l’intermédiaire des médias de masse. Cela ne pourrait pas seulement renforcer le PTB, mais toute la gauche ainsi que le monde du travail. Cela serait une expression politique de la radicalisation vers la gauche de ces dernières années, cela confirmerait la recherche d’une alternative de gauche et démontrerait le potentiel d’un facteur de gauche radicale en Belgique.

    De nouveaux défis exigent une réponse appropriée

    Pour la gauche, cette possibilité change les circonstances ainsi que ses tâches. Parmi des travailleurs plus conscients, une certaine sympathie pour des campagnes propagandistes s’est transformée en une volonté de ne pas laisser passer l’opportunité d’obtenir des élus. C’est la raison pour laquelle le PSL avait fait une proposition à toute la gauche radicale en mai 2013 – soit un an avant les élections – pour des listes ‘‘PTB-Unité ou quelque chose de semblable’’. Cela nous semblait représenter la meilleure manière d’utiliser l’énergie de nombreux activistes, tant celle des membres des diverses formations de la gauche radicale que celle de ceux qui sont actuellement politiquement inorganisés.

    Le PSL n’est pas le seul à estimer les choses ainsi. Consciente de ce potentiel, la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut a mis autour de la table 6 partis de la gauche radicale – dont le PTB et le PSL – afin de stimuler la collaboration dans l’espoir qu’ils constituent ensemble une nouvelle force politique à la gauche du PS et d’ECOLO. Une régionale syndicale forte de 110.000 membres qui prend publiquement une telle position et agit dans ce sens est un phénomène unique. Nous savons que des débats allant dans cette direction trouvent leur voie au sein de la centrale chrétienne des employés ainsi que dans d’autres régionales et centrales de la FGTB. La FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut cherche d’ailleurs systématiquement le débat public avec des brochures et des meetings ce qui, en soi, ouvre de nouvelles possibilités.

    Une unité contrôlée

    Hélas, ce n’est pas (encore) la position du PTB. Il ne voit pas l’utilité d’un rassemblement de tous les courants de la gauche avec des débats libres et une action commune. Il sous-estime l’importance de la discussion organisée et estime que cela ne conduirait qu’à la division. L’argument n’est pas neuf. Dans le temps, la direction de la social-démocratie a systématiquement abusé de cette idée afin de faire taire toute forme d’opposition interne. Cela ne veut toutefois pas dire que le PTB est insensible à cette volonté unitaire, mais il veut pouvoir contrôler cette unité.

    A cette fin, le PTB a choisi de rencontrer les diverses composantes de la gauche radicale séparément. Pendant des mois, le PSL n’a pas reçu de réponse à sa proposition. Cela fut suivi d’un ‘‘niet’’ brutal et, enfin, sous pression, d’une discussion à Charleroi avec la direction locale, à Liège avec Raoul Hedebouw et à Bruxelles via ‘‘Gauches Communes’’ avec la direction bruxelloise du PTB. La teneur de ces discussions était cordiale, mais avec un message très clair. ‘‘Tout comme le PTB le PSL veut se construire. C’est un problème. La LCR et le PC qui seront présents sur les listes du PTB ont, en gros, quitté cette ambition. Comme le PSL ne s’arrêtera pas de distribuer ses tracts et de vendre son journal, le PTB, qui a beaucoup de nouveaux membres qui ne connaissent pas encore réellement son programme, devrait dépenser plus d’énergie à expliquer quelles sont les différences entre les deux formations qu’à mener sa campagne électorale.’’

    Des différences de méthode et de programme

    Ce raisonnement est compréhensible, mais erroné. Au fur et à mesure que ces nouveaux membres vont politiquement s’engager, ces questions émergeront. Tenter d’éviter la discussion en excluant la participation de certains n’aurait-il pas pour effet de stimuler l’intérêt pour ce que ces derniers ont à dire ? Ce n’est également pas dans l’intérêt du mouvement des travailleurs. Ce dernier n’a jamais été politiquement homogène. Ce n’est que sur base de l’expérience pratique qu’il parvient à l’unité, en mesurant les programmes par rapport aux exigences concrètes du moment. Depuis l’effondrement à l’Est de la caricature stalinienne du socialisme, la conscience socialiste a connu un recul très marqué. Beaucoup d’expériences passées se sont perdues. Reconstruire ce qui a été perdu ne peut que se passer plus favorablement au sein d’une large formation de lutte des travailleurs, dans laquelle l’unité d’action va de pair avec la liberté de débat. Nous ne proposons pas au PTB de devenir lui-même cette formation, mais de l’initier avec d’autres et nous.

    Nous pensons qu’une autre raison est également à la base de ce refus du PTB d’impliquer le PSL dans sa campagne électorale. Le PSL ose parfois questionner des points programmatiques du PTB, d’une perspective qui se situe plus à sa gauche. Avec le PC et la LCR, cela ne n’est presque pas le cas, parce que leurs programmes et leurs pratiques sont plus proches de ceux du PTB. Ainsi, nous n’entendons rien de leur part concernant les limites de la revendication d’une banque publique dans un monde de banques privées, du principe de l’appel d’offre public illustré par le modèle-Kiwi, ou encore de la diminution de la TVA sur l’énergie que les patrons récupèrent en vue d’un report de l’indexation. Seuls des individus et organisations dont le PTB est convaincu qu’ils ne mettront pas, ou presque pas, en question son programme sont les bienvenus sur les listes PTB-GO ! (GO étant l’acronyme de “Gauche d’Ouverture”) en Belgique francophone ou PVDA + en Flandre.

    Unité dans la diversité – Gauches Communes à Bruxelles

    Malgré toutes ces limites, le PSL pense que ‘‘PTB-GO!’’ représente un pas en avant, insuffisant, mais tout de même important. Après les élections, nous aurons plus que jamais besoin de l’unité dans l’action. La libre participation de chaque composante du mouvement des travailleurs, et avec cela nous n’entendons donc pas seulement le PSL, sera exigée. Lors de la conférence de presse qui a annoncé les listes ‘‘PTB-GO!’’, Carlo Briscolini, président de la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut, a souligné l’importance d’un débat profond qui ne se limite pas aux cadres dirigeants et a fait un plaidoyer pour le ‘‘droit de tendance’’ : “c’est quand il y a de la discussion, de la contestation, que différentes tendances s’expriment, qu’un débat permet d’avancer.’’ Le PSL veut continuer à s’engager dans ce type d’unité, y compris après les élections.

    Dans ce contexte, le PSL évitera de se présenter ou de soutenir des listes qui rendent plus difficile d’obtenir des élus de gauche. En Flandre, le PSL appellera cette fois à voter PVDA+. Cependant, avec son attitude basée sur un choix à la carte de ses alliés en isolant certains, ‘‘PTB-GO !’’ ne laisse que peu de choix : s’effacer électoralement ou déposer ses propres listes. Le PSL ne le fera pas, mais peut comprendre que VEGA et Decroly, le Mouvement de Gauche ou d’autres veuillent encore déposer des listes. Nous les appelons tout de même à ne pas en déposer à Liège, où Raoul Hedebouw a une chance réelle d’être élu, ni à Charleroi, où la FGTB nationale pourrait instrumentaliser cette situation pour miner l’initiative prise par la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut. Tout comme nous avons offert au PTB de collaborer à leur campagne, il est possible d’envisager un certain type de travail en commun avec d’autres, dépendant leur approche quant au monde du travail et des deux exceptions citées ci-dessus.

    A Bruxelles, le système de groupement de listes rend possible d’effectuer un vote spécifique pour la liste de gauche de son choix sans que cela ne réduise l’opportunité d’avoir un élu de gauche. Nous allons donc participer au scrutin à la Chambre et à la Région sous le nom de ‘‘Gauches Communes’’, nom avec lequel nous nous sommes déjà présentés avec le Parti Humaniste et des candidats indépendants à Saint-Gilles, Jette, Anderlecht et Ixelles lors des élections communales de 2012. Une proposition de ‘‘Gauches Communes’’ pour coopérer a également été rejetée à Bruxelles par le PTB. ‘‘PTB-GO !’’ n’a même pas accepté notre proposition de groupement de liste alors que cela a déjà été fait entre ‘‘PTB-GO !’’, le Parti Pirate, Pro-Bruxelles et BUB. Si VEGA dépose des listes à Bruxelles, nous allons également discuter avec eux d’une possible coopération.

    A Bruxelles, nous voulons, sur base d’un programme clairement socialiste et en prenant systématiquement des initiatives dans la résistance locale contre les assainissements locaux, faire notre contribution pour la construction d’un rapport de forces contre le tsunami d’austérité.

    Un tournant à gauche de la social-démocratie… Qui y croit encore ?

    Le PS et le SP.a sentent eux aussi que quelque chose se passe. Le fossé entre riches et pauvres, le manque de perspectives, la politique ‘‘deux poids, deux mesures’’, la justice de classe, etc. tout cela conduit à un mécontentement dans la société. L’attention récente qui a été portée sur la limitation des salaires du sommet des entreprises publiques ou encore leur tentative mitigée de s’en prendre à la fraude fiscale ne sont que des emplâtres sur une jambe de bois utilisées pour être capables de faciliter une attaque plus frontale contre le mouvement des travailleurs. Depuis les années ’80, PS et SP.a ont systématiquement participé aux différents gouvernements et ont posé les bases pour la croissance de la pauvreté et du chômage. Leurs solutions de diminutions des charges pour les entreprises, de manipulation de l’index, de limitation de nos pensions et allocations de chômage, etc. n’annoncent rien de bon, et remettent fondamentalement en cause ce prétendu tournant à gauche. Nous savons ce que nous pouvons ou pas attendre, et pas seulement si l’après-25 mai livre un gouvernement ouvertement de droite !

    Voir l’arrivée d’un gouvernement ouvertement à droite n’est certainement pas exclu, s’ils ne réussissent pas à repousser la N-VA durant la campagne. Un tel gouvernement pourrait préparer le climat nécessaire, mais provoquerait également le mouvement des travailleurs au point ou cela entrainera plus que probablement la chute de ce gouvernement. La résurrection d’un gouvernement Di Rupo, avec ou sans lui comme premier ministre, pourrait alors finir le ‘‘sale boulot’’. La gauche ne peut pas s’accrocher au moindre mal, chaque tentative de sauver cette illusion représente un affaiblissement du mouvement des travailleurs. La gauche doit au contraire se préparer à des confrontations de classe inédites depuis des générations.

    Disposer d’élus de gauche après le 25 mai 2014 peut apporter une contribution importante, mais obtenir des élus n’est pas une fin en soi. Cela peut par contre être une excellente base pour, après les élections, construire un front de résistance à la casse sociale. Le PTB est très bien placé pour ce faire. Dans ce cas il pourra compter sur le soutien du PSL et probablement aussi d’innombrables activistes, y compris de délégations, centrales et régionales syndicales. Cela n’enlève toutefois rien à la nécessité d’une large formation de lutte des travailleurs, laquelle respecte la liberté de discuter et de débattre afin de tester les programmes et les stratégies. Simultanément, le PSL continuera de construire un parti révolutionnaire qui a comme but d’arracher un changement de société par la lutte de masse des travailleurs. Le capitalisme n’a aucun avenir à nous offrir, seul le socialisme peut libérer la voie pour un monde sans exploitation et sans oppression.

    [divider]

    Note

    (1) ‘‘Geen grenzen aan de groei: de Belgische syndicalisatiegraad in de jaren 2000’’, Faniel J. & Vandaele K., 2012.

  • ‘‘10 objectifs d’un programme anticapitaliste d’urgence’’

    Nouvelle brochure  de la FGTB Charleroi & Sud Hainaut

    800×600

    Après les “8 questions en relation avec l’appel du premier mai 2012 de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut”, cette régionale édite une nouvelle brochure à 15.000 exemplaires. ERIC BYL la passe en revue dans ce dossier. Il vous est possible de commander des exemplaires de cette brochure soit au PSL (info@socialisme.be) ou directement à la régionale de la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut (fgtbcharleroi@fgtb.be).

    Rompre avec les “amis” politiques

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    La brochure précédente remettait en question la politique syndicale de ces dernières années, celle qui veillait – et veille toujours – à éviter toute confrontation directe avec les patrons en assurant une compréhension réciproque quitte à ‘‘huiler’’ la concertation sociale via l’aide de l’Etat et/ou de notre sécurité sociale. Pour ce faire, il est fait appel aux ‘‘amis’’ politiques qui essaient de négocier des compromis ‘‘honorables’’ avec les politiciens des patrons. Les mobilisations interprofessionnelles ne servent dès lors plus à imposer un rapport de forces plus favorable dans l’opposition entre travail et capital, mais juste à appuyer ces ‘‘amis’’ politiques. Il en résulte que les appareils syndicaux sont de plus en plus profondément intégrés au système qui, pourtant, recherche les conditions les plus avantageuses pour le capitalisme, paix sociale incluse.

    Cela peut livrer des résultats en période de croissance économique et avec des syndicats forts, même si ce n’est que de manière limitée. Mais quand la crise vient rogner les marges disponibles, cette politique d’intégration et de soutien aux amis politiques n’est plus seulement insuffisante, elle devient carrément contre-productive. La FGTB Charleroi-Sud Hainaut est la première à plaider aussi ouvertement pour une autre attitude, plus combative, pour la construction d’un réel rapport de forces et pour la rupture avec les politiciens prétendument ‘‘amis’’. Cela reflète une tendance qui vit dans d’autres régionales et centrales et cela depuis la colère ressentie face au Pacte des générations de 2005 déjà. Dans la CGSP-ALRS (Administrations Locales et Régionales) de Bruxelles, au sein de la centrale des employés de la CSC, à la Centrale Générale d’Anvers,… couvent de semblables frustrations par rapport aux partenaires politiques. Pour l’instant, la régionale de Charleroi-Sud Hainaut est encore seule, mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’il en soit autrement. Du côté patronal, certains ont d’ailleurs déjà unilatéralement fait sauter la politique de compromis. Mais la rupture de la digue sous les coups des attaques patronales est encore à venir… Ce sera le cas après les élections de mai 2014.

    Une prise de position offensive est nécessaire

    Les objectifs des patrons sont connus de tous. Ils sont déjà à l’offensive depuis le début des années ’80. Afin d’être compétitifs dans un capitalisme globalisé, ils réclament plus de flexibilité, un secteur à bas salaires, que l’on travaille plus longtemps et des allocations sociales plus faibles et limitées dans le temps pour accroître la concurrence entre travailleurs sur le marché du travail. Ils exigent de disposer de tout ce qui est rentable à coups de libéralisations et de privatisations. Tout ce qui ne génère pas suffisamment de bénéfices doit d’abord être assaini, puis vendu ou fermé. La voilà la stratégie de survie du patronat. Elle ne laisse pas beaucoup d’espace au compromis. Il ne peut, en effet, assurer sa survie qu’au détriment des travailleurs. Les politiciens, même les partenaires des appareils syndicaux, jouent des coudes pour prouver qu’ils sont la meilleure garantie de l’application de cette politique. Dans ces circonstances, une politique syndicale défensive est catastrophique. Du point de vue du mouvement ouvrier, les compromis sont de moins en moins ‘‘honorables’’ et de plus en plus ‘‘pourris’’.

    La seule stratégie de survie capable de sauver le mouvement ouvrier dans ces circonstances est une stratégie offensive. Le point de départ ne doit pas être ‘‘comment pouvons-nous aider les patrons à être plus compétitifs face à leurs concurrents étrangers ?’’ mais au contraire ‘‘qu’est-ce qui est nécessaire pour assurer une existence humaine à tous, travailleurs compris ?’’ La régionale FGTB essaie d’y répondre en 10 chapitres. Nous n’avons pas la place de publier ici ce programme anticapitaliste d’urgence dans son intégralité, mais le lecteur peut en commander un exemplaire soit au PSL (info@socialisme.be) ou directement à la régionale (fgtbcharleroi@fgtb.be). Elle n’est pour l’instant disponible qu’en français.

    Revendications centrales

    Nous souhaitons dans ce dossier relever les revendications les plus importantes, ne serait-ce que pour susciter l’envie d’en savoir plus. Au chapitre concernant le chômage massif, la régionale plaide, entre autres, pour la restauration en tant que norme du contrat à durée déterminée, pour la transformation des contractuels en statutaires dans la fonction publique et pour une réduction collective du temps de travail à 32 heures par semaine sans perte de salaire, avec embauches compensatoires et baisse des cadences de travail. La régionale souligne subtilement que cette diminution du temps de travail est déjà d’application maintenant – la durée de travail moyenne est en effet actuellement de 31 heures par semaine – mais sur base du travail à temps partiel involontaire et surtout via du salaire partiel. Entre ’53 et ’73, la durée du temps de travail avait également diminué, de 20%, en compensation de l’augmentation de productivité. Mais cela s’était alors fait sans perte de salaire.

    Dans le chapitre “redistribuer les richesses”, la régionale revendique l’abrogation de la norme salariale et le rétablissement complet de l’index. Elle plaide pour la gratuité des nécessités de base telles que l’enseignement, l’accueil des enfants, l’eau, l’électricité et la mobilité, jusqu’à un plafond de consommation socialement déterminé, avec une tarification progressive au-delà. Elle propose de renationaliser les secteurs qui ont été privatisés comme l’énergie, les transports, la poste, la téléphonie, mais alors sous le contrôle des travailleurs et des usagers. Elle veut un refinancement massif du secteur public via une réforme fiscale d’ampleur.

    La régionale se prononce contre une scission communautaire de la sécurité sociale, pour la suppression des “baisses de charges sociales” aux employeurs – qui sont en fait les salaires indirects des travailleurs -, pour l’individualisation des droits à la sécu et la suppression de l’activation des sans-emploi, ainsi que de la dégressivité des allocations de chômage. Au sujet du financement de son programme, la régionale souhaite la levée du secret bancaire, la suppression des intérêts notionnels et du précompte libératoire, un cadastre des patrimoines, une taxation des plus-values (sur la vente des placements) et les moyens techniques et humains nécessaires à la lutte contre la fraude fiscale. Elle veut toutefois surtout mettre toutes les institutions financières sous le strict contrôle de la société, par la socialisation des banques et leur fusion en un grand pôle bancaire public, sans indemnité ni rachat, sauf pour les petits actionnaires.

    La régionale revendique l’annulation de la dette publique. Elle refuse les diktats de l’Union européenne et veut soutenir les peuples grec, espagnol et portugais dans leur lutte contre ceux-ci. Les traités européens doivent être abolis. Une assemblée constituante doit être élue pour fonder une autre Europe, sur base de démocratie, de justice sociale, de solidarité, d’ouverture et d’écologie. Elle veut une action syndicale européenne plutôt que du lobbying.
    En matière d’environnement, elle revendique la suppression des productions inutiles et nuisibles avec reconversion sous contrôle des travailleurs afin de maintenir les acquis de ces derniers. Elle revendique aussi la création d’un service public de l’énergie, d’une entreprise publique d’isolation et de rénovation des logements, des transports en commun gratuits et de qualité et un plan public européen pour une politique énergétique efficace, 100 % renouvelable et décentralisée. Elle veut l’annulation de la dette des pays du tiers-monde, la suppression des droits de brevets dans le secteur pharmaceutique et des technologies vertes et une aide des pays développés les plus riches aux pays du Sud, pour qu’ils puissent s’adapter aux changements climatiques.

    La FGTB de Charleroi-Sud Hainaut déclare que le chômage de masse et la répartition inégale des richesses en Occident, ainsi que le réchauffement climatique et les catastrophes humanitaires dans le tiers-monde ne sont pas des phénomènes naturels qui nous tombent dessus par hasard. Il s’agit du résultat des caractéristiques qui fondent la société capitaliste : la soif de profit, la concurrence et le “libre” marché. ‘‘Il est illusoire de penser qu’on peut réformer le capitalisme pour qu’il devienne un ‘‘bon’’ capitalisme de relance. Il faut donc être clair : il faut une stratégie pour sortir du capitalisme et le remplacer par un autre système qui satisfait les besoins de la population et préserve notre planète”, telle est la conclusion de la brochure de la régionale.

    Le PSL est d’accord avec cette conclusion anticapitaliste. Nous préférions la formulation “[supprimer le système capitaliste et] le remplacer par un système socialiste et démocratique” de la brochure précédente en comparaison du ‘‘remplacer par un autre système qui…’’ Cela pourrait en effet être considéré comme un indice du fait que cet “autre système” reste encore à être complètement inventé, comme si l’Histoire ne nous avait rien appris à ce sujet. C’est inexact. Nous pouvons discuter du nom, mais seul un système dans lequel la production est essentiellement gérée collectivement et dans lequel une large majorité – la classe ouvrière, ceux qui produisent réellement les richesses – prend le pouvoir économique et politique entre ses mains peut remplacer le capitalisme. C’est ce que nous appelons le socialisme. De plus, l’expérience du stalinisme nous a appris que des directives bureaucratiques issues du sommet ne pourront jamais remplacer la planification démocratique par la base et que le socialisme démocratique commence bien entendu quelque part, mais qu’il ne peut être consolidé qu’à l’échelle internationale.

    La catastrophe économique, sociale et écologique vers laquelle fonce la société montre de quelle urgence nous parlons. Ce n’est pas pour rien que la régionale FGTB appelle son programme un ‘‘programme d’urgence’’. Quelles que soient l’insistance et la pression que la classe ouvrière et les mouvements sociaux exercent, aucun gouvernement capitaliste ne sera jamais prêt à appliquer ce programme d’urgence. La régionale essaie d’y répondre avec son appel à rassembler toutes les forces anticapitalistes à la gauche du PS et d’Écolo comme moyen de redonner espoir aux travailleurs. Le PSL soutient cet appel. Cela peut constituer un premier pas pour, à terme, populariser à nouveau l’idée d’un gouvernement qui veuille bien exécuter un tel programme, un gouvernement par et pour les travailleurs.

    Comment passer d’une position défensive à l’offensive ? L’exemple de Seattle

    Il semble impossible d’aller à l’encontre de l’offensive néolibérale. Ceux qui ne sont pas prêts à entrer dans la logique de la concurrence débridée passent pour des ringards, pour de dangereux utopistes, des populistes, etc. Mais, suivant cette même logique, nos enfants travailleraient toujours dans les mines dès 6 ans, le suffrage serait toujours censitaire, la durée de travail moyenne de 12 à 14 heures par jour et nous n’aurions pas de congé payé. A cette époque aussi, les patrons menaçaient de fermeture et de délocalisation. Pourtant, nos prédécesseurs ont pu inverser la tendance. Ils y sont parvenus parce qu’ils se sont mobilisés autour de quelques points centraux qu’ils ont lié à la vision d’une autre société, une société socialiste. C’est la crainte de cette société alternative qui a, alors, obligé les capitalistes à accorder de grandes concessions.

    Aujourd’hui, il se passe quelque chose de semblable dans l’antre de la bête, aux Etats-Unis, à Seattle, une ville plus grande qu’Anvers, le berceau de multinationales telles que Boeing, Microsoft et Apple. Les syndicats, avec les héritiers du mouvement Occupy et la membre du conseil communal Kshama Sawant (première élue véritablement socialiste et marxiste depuis des générations, voir en page 11) mènent la lutte pour le doublement du salaire minimum jusqu’à 15$ de l’heure. Cette campagne ne connaîtrait pas autant de succès si elle n’était combinée à une critique plus générale et à une vision alternative, démocratique et socialiste de la société. Beaucoup des partisans des 15$ de l’heure sont, en effet, bien conscients du fait que les patrons reprendront si possible de la main gauche ce qu’ils auront cédé de la main droite. Mais lorsque Boeing a menacé de délocaliser son implantation, Kshama a riposté à cette terreur patronale en menaçant – en pleine assemblée générale des travailleurs – de reprendre les installations et la connaissance des travailleurs avec la collectivité. Cette approche socialiste resterait toutefois lettre morte si elle n’était pas liée à la mobilisation autour d’un ou plusieurs points centraux. Depuis lors, presque chacun des 9 élus, y compris le maire, a dû se prononcer pour un salaire minimum de 15$/heure. Sawant, Occupy et le mouvement ouvrier sont parvenus à renverser le discours sur les baisses de charge et l’austérité ! Si Seattle obtient les 15$/heure, cela deviendra un point litigieux dans l’ensemble des Etats-Unis.

    Le Plan du travail et les Congrès de la FGTB de ’54 et de ’56

    A l’occasion de notre dossier consacré à la précédente brochure de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut (dans l’édition de novembre 2013 de Lutte Socialiste), nous avions mis en avant la façon dont l’offensive patronale lors de la crise de ’29 avait conduit à une grève des mineurs de plusieurs mois, qui, en 1932, dans le Borinage, étaient en fait devenus les maîtres de la situation. Là non plus, il n’y avait pas de place pour le compromis.

    Le POB (Parti Ouvrier Belge, ancêtre du PS) et sa commission syndicale ont dû effectuer un virage à gauche. Le jour de Noël 1933, le POB a sorti son Plan du Travail, une alternative à la crise capitaliste. Le Plan prévoyait, entre autres, la nationalisation des secteurs du crédit, des matières premières et de l’énergie, la socialisation de la grande industrie monopolistique et enfin que la production soit soumise au Plan pour orienter l’économie vers le bien-être général plutôt que vers la chasse au profit. Ce n’était pas un plan socialiste, pas même anticapitaliste, mais un plaidoyer pour beaucoup plus de contrôle public. Ce Plan a été abandonné par le POB lorsque De Man et Spaak sont entrés dans le gouvernement Van Zeeland. L’initiative a toutefois indéniablement contribué à la grande grève générale de 1936 grâce à laquelle un million et demi de travailleurs ont imposé l’obtention de 6 jours de congé payés, une augmentation salariale de 8%, un salaire minimum et la semaine des 40 heures dans plusieurs secteurs.

    L’économie belge s’est relativement bien sortie de la seconde guerre mondiale. Directement après la libération, l’industrie tournait à plein régime. Mais cet avantage s’est vite transformé en inconvénient. Les patrons belges ont empoché les dividendes mais ont évité d’investir et de moderniser la production. Cinq ans après la guerre, les mines allemandes et britanniques étaient à nouveau opérationnelles et plus productives. La croissance stagnait, les entreprises capotaient et le chômage augmentait fortement. Sous l’impulsion d’André Renard, une commission FGTB travaillait à un rapport depuis ’51, “Situation économique et perspectives d’avenir”, qui a été adopté en 1954 lors d’un congrès extraordinaire. En ’56, il a été complété, de nouveau lors d’un congrès extraordinaire, par un rapport “Holdings et démocratie économique”. Les holdings financiers tiennent l’économie sous leur domination et empêchent le progrès, concluait-on. Comme dans le Plan du Travail, la FGTB voulait y remédier par une intervention publique poussée via des réformes structurelles. Les mines de charbon, le gaz et l’électricité devaient être nationalisés. Les institutions de crédit publiques comme privées devaient passer sous contrôle public. On plaidait pour une politique d’expansion afin de maintenir la demande à niveau, de sorte que l’augmentation de la production trouve des débouchés et que le plein emploi soit garanti à chaque moment. Mais il ne s’agissait à nouveau pas d’un programme anticapitaliste voire socialiste.

    Le sommet de la FGTB ne l’a d’ailleurs pas pris au sérieux. En 1954 encore, la FGTB et la CSC avaient conclu un pacte avec les patrons afin de garantir la position concurrentielle de l’économie belge, renouvelée en 1959. Mais à la base, le programme de la FGTB était considéré comme un programme de réformes structurelles anticapitalistes. La nécessité d’un tel programme a, chaque fois, été confirmée par deux semaines de grève. Une première dans le bâtiment et, ensuite, une autre dans le métal en 1957. En 1959, la grève des mineurs a suivi et, en janvier 1960, la FGTB a appelé à une grève de 24 heures pour des réformes économiques structurelles et obligatoires. Avec l’opération ‘‘Vérité’’ du PSB, de la FGTB et des mutualités socialistes, cela a contribué à lancer la Grève du Siècle en ‘60 -‘61. Bien que celle-ci n’ait pu empêcher l’imposition de la Loi Unique, elle a retenti pendant longtemps et a modéré pendant deux décennies l’offensive du patronat.

    Il est prématuré de supposer que le programme anticapitaliste d’urgence de la régionale FGTB Charleroi-Sud Hainaut aura un tel impact. Ce n’est, cependant, pas un hasard si les experts mandatés par le Forum Economique Mondial présentent l’inégalité croissante comme la plus grande menace pour le système au cours de la période à venir.

    Ce programme d’urgence est un excellent instrument pour préparer des syndicalistes combatifs à ce tournant.

    Le baromètre socio-économique de la FGTB illustre la pertinence d’un programme anticapitaliste d’urgence

    Chaque année, la FGTB compile les principales données économiques dans un document qui donne une bonne vue d’ensemble et se lit facilement, son ‘‘baromètre socio-économique’’. Il ressort de celui de 2014, aussi selon l’avant-propos de la Secrétaire Générale Anne Demelenne et du Président Rudy De Leeuw, “que les politiques d’austérité menées ont saigné les populations. Il faut maintenant essayer le changement”, concluent-ils. Mais qu’est-ce que cela signifie ?

    Le coût salarial par unité de produit dans l’industrie belge est plus faible qu’en France et en Allemagne. L’Etat belge consacre proportionnellement moins à la sécurité sociale que la France et l’Allemagne. Voici ce qui ressort du baromètre de 2013. Celui de 2014 nous apprend que le risque de pauvreté dans notre pays est plus élevé que dans tous les pays voisins. Il est de 38 % pour les familles monoparentales tout comme pour les chômeurs. De plus en plus de nos compatriotes reportent des soins médicaux pour raisons économiques et le nombre de mauvais payeurs atteint de records. La Belgique est pourtant un pays riche mais tandis que 20% des Belges les plus riches détiennent 61,2% de tout le patrimoine, les 20% plus pauvres n’en détiennent que 0,2%!

    Le changement dont le baromètre FGTB parle ne répond malheureusement pas au diagnostic, comme si on donnait une aspirine à un cancéreux. Dans la traduction de ses remèdes à la presse, le sommet de la FGTB plaide pour “travailler sur” le relèvement du taux de remplacement des pensions légales à 75% du salaire moyen sur la carrière complète, mais elle n’est concrète que pour la suppression des avantages fiscaux pour le 3ème pilier, l’épargne-pension. Cela rapporterait 700 millions. Entre-temps, 2,7 millions de personnes ont déjà été poussées vers l’épargne-pension. Cela concerne donc non seulement 20% des plus riches mais aussi beaucoup de salariés. Une bonne occasion pour la droite d’encore diviser le mouvement ouvrier. Et ce, tandis qu’il y a de nombreuses autres mesures qui rapporteraient beaucoup plus et ne concernent qu’une couche supérieure. Et juste après, nous apprenons que la Commission européenne incite le gouvernement belge à supprimer l’avantage fiscal sur l’épargne-pension ! Nous sommes quand même en droit d’attendre bien mieux de la part de la FGTB.

     Brochure au format PDF

  • Appel du 1er mai: débat et états des lieux!

    Par les Jeunes FGTB Charleroi
    Ce jeudi 20 février, 20h, Centre Jeunes Taboo, (8, rue Basslé 6000 Charleroi)
    Le 1er mai 2012, la FGTB Charleroi & Sud Hainaut lançait son appel aux partis de la gauche à s’unir pour proposer une une alternative au capitalisme. Son constat : le PS et Ecolo ont fait le choix du pouvoir et ont trahis la classe des travailleurs avec ou sans emplois.

    • Page de l’évènement facebook

    Le 1er mai 2012 notre régionale FGTB Charleroi & sud Hainaut se positionnait très clairement sur la nécessité d’un rassemblement des forces politiques véritablement de gauche et qui servent de relais de défense des travailleurs face à l’exploitation capitaliste. La régionale avait exprimé très clairement le fait qu’elle ne considère plus le PS et Ecolo comme des partis défendant l’intérêt du peuple et luttant contre la domination capitaliste. Bien au contraire, les exemples sont nombreux des trahissons de ces deux partis qui ont fait le choix de la voie libérale.

    Suite à cet appel et cette prise de position, la FGTB Charleroi & sud Hainaut lançait un travail d’animation et de fédération avec l’ensemble des partis de gauche.


    Dans le même temps elle a publié deux brochures sur son appel et son positionnement politique et anticapitaliste.
    Dernièrement, une avancée a vu le jour : l’union de la LCR et du PC autour du PTB qui feront campagne sous le sigle PTB-GO. Contrairement à ce que certains médias ont affirmé: la FGTB Charleroi n’appelle pas à voter PTB-GO mais se réjouit de ce premier pas vers une unité de la gauche mais en espérant que celle-ci s’élargira par la suite.Nous vous proposons de débattre en présence de notre secrétaire Régional Daniel Piron afin de refaire l’historique depuis 2012. Nous reviendrons sur les raisons de cet appel et le camarade Daniel Piron clarifiera la position de la FGTB Charleroi & Sud Hainaut. Ce sera aussi l’occasion de discuter ensemble des actions à venir et de la stratégie syndicale à mettre en place face aux attaques continues contre les travailleurs et les jeunes.

    • Lien vers le discours de l’appel du 1er mai 2012.
    • Liens vers les brochures

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    => Élections : PTB, VEGA et Gauches Communes – Renforcer la vraie gauche et, surtout, saisir ensemble le potentiel par la suite
  • [BROCHURE] 10 objectifs d’un programme anticapitaliste d’urgence

    La deuxième brochure de la FGTB-Charleroi Sud-Hainaut est maintenant disponible en français et en traduction vers le néerlandais. Il s’agit d’un plan d’urgence autour de 10 thèmes, dans une mise en page qui rappelle la première brochure. Parmi les revendications se trouve la réduction du temps de travail à 32 heures par semaine, sans perte de salaire, avec embauche compensatoire et baisse des cadences ; la re-nationalisation des secteurs libéralisés ou privatisés comme l’énergie, les transports, la Poste, la téléphonie, sous le contrôle des travailleurs et des usagers ; la levée du secret bancaire ; la mise sous strict contrôle de la société de toutes les institutions financières ; …

    Vous pouvez disposer de cette brochure en téléphonant à la FGTB de Charleroi au 071/64.12.62 ou en nous contactant au 02/345.61.81 et via mail à info@socialisme.be. Vous pouvez également la trouver ici en format PDF.

  • D’où provient la crise, quelle réponse de la gauche?

    Malgré son rejet, la proposition du PSL au PTB tient toujours

    Lors d’un débat organisé par Rood à Gand le 13 novembre dernier, le modérateur a posé les deux questions suivantes à un panel de 7 invités : D’où provient la crise et quelle réponse doit apporter la gauche ? Il a ainsi exprimé le mystère qui tracasse nombre de jeunes et de travailleurs depuis des années maintenant. Comment expliquer que la crise du néolibéralisme et du capitalisme n’ouvre pas la voie à la gauche, mais semble au contraire souffler dans les voiles de la droite populiste et de l’extrême droite ?

    Par Eric Byl, article tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste

    • Lettre ouverte du PSL/LSP pour une union électorale de nos forces en 2014

    L’espace manquait pour aborder la combinaison de facteurs qui a conduit à cette crise qui dure depuis 5 ans. Stephen Bouquin, de Rood, a évoqué l’austérité, Ivo Flachet, du PVDA (nom du PTB en Flandre) s’est référé à la croissance des inégalités et le philosophe Bleri Leshi a insisté sur l’importance de lire Marx. Généralement, tous les orateurs s’accordaient à dire que la crise est systémique, la conséquence directe du mode capitaliste de production et de distribution. Cela a encore été confirmé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le club des pays riches dont Yves Leterme est secrétaire-général adjoint.

    Dans son dernier rapport, l’OCDE décrit les Etats-Unis comme étant la plus importante menace pour l’économie mondiale. Pourquoi ? Parce que la croissance économique s’y accélère. La possibilité que le chômage diminue et que les prix augmentent est, par conséquent, une perspective réaliste. Bonne nouvelle, penserait n’importe quel humble mortel. Mais cela ne marche pas comme ça. Cela peut pousser la Réserve Fédérale américaine (la FED, la Banque centrale des Etats-Unis) à raidir sa politique d’assouplissement monétaire, ce qui fera grimper les taux d’intérêts et rendra le crédit plus cher. La croissance économique serait ainsi étranglée. Le second danger le plus important, toujours selon l’OCDE, se trouve en Europe. Le manque de croissance peut y conduire à une spirale déflatoire, une baisse générale du niveau des prix avec en conséquence l’arrêt de la consommation et l’érosion de la rentabilité des entreprises.

    Bref: un cas classique de “cul de sac”. Qu’importe ce qui est tenté, le résultat est négatif. Pour tout le monde ? L’an dernier, la fortune des 500 Français les plus nantis s’est accrue de 25%. Il ne s’agit pas d’un phénomène français ou européen, mais d’un processus mondial. Pour certains, une crise est surtout synonyme d’opportunité. Ainsi, les patrons de la fédération patronale flamande Voka s’en saisissent comme arme pour essayer de fortement réduire notre salaire indirect, les cotisations sociales nécessaires pour nous protéger contre la maladie, l’invalidité, le vieillissement et le chômage.

    Daniel Piron, secrétaire général de la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut, a déclaré à Gand que la gauche doit quitter la politique de casse “socialement” accompagnée pour adopter une attitude plus offensive, d’où son plaidoyer pour unifier tous ceux qui se trouvent à la gauche du PS et d’Ecolo. Sa collègue Katrien Neyt de la FGTB de Gand a surtout pointé du doigt le danger de la NV-A et des réglementations européennes afin de plaider pour un front “de tous les progressistes”. L’échevin gantois Tom Balthazar (SP.a) a quant à lui prétendu que l’index et la sécurité sociale avaient été sauvegardés grâce à la social-démocratie. Un plaidoyer peu convaincant.

    Egalement présent comme orateur, j’ai utilisé la ‘‘une’’ de l’édition précédente de Lutte Socialiste, sur laquelle figuraient les cinq patrons d’entreprises publiques qui refusent de travailler pour un ‘‘pourboire’’ de seulement 290.000 euros. Quatre d’entre eux ont étés nommés par le PS et le SP.a ! J’ai aussi accentué que la gauche est plus forte dans les pays où il y a plusieurs formations de gauche – les Pays-Bas, l’Allemagne, la France, l’Espagne, la Grèce,… – que là où une seule formation a le monopole. A l’occasion de l’appel de Daniel Piron, j’ai à nouveau proposé au PTB de renforcer sa campagne avec le PSL et toute la gauche en vue des élections de mai 2014.

    Ivo Flachet a confirmé au nom du PTB la réponse que nous avions déjà reçue au téléphone de Jan Hasaers, le responsable du PTB pour ces élections: le PTB ne désire pas collaborer avec le PSL et n’en a pas besoin. Nous espérons que cette position sera revue. Un front ouvert, pluraliste et unitaire autour d’un programme d’urgence offensif tel que le propose la FGTB Charleroi & Sud- Hainaut reste nécessaire avant, mais surtout après les élections afin de riposter contre l’attaque antisociale qui suivra ces élections.

  • ‘‘Formidable’’ pour eux – ‘‘fort minable’’ pour nous

    ‘‘Tout va bien’’ selon Di Rupo… Qu’il regarde un peu du côté des travailleurs !

    Le discours de rentrée du Premier ministre, dernier discours avant les élections, visait à nous convaincre que ‘‘nous’’ sommes à nouveau sur la bonne voie et que l’action du gouvernement a permis de prévenir le pire. L’offensive avait commencé durant l’été, avec l’énumération de toutes les ‘‘bonnes actions’’ du gouvernement Di Rupo. Les choses vont maintenant plus loin. Sans doute espèrent-ils poursuivre sur cette lancée jusqu’aux élections de mai 2014.

    Edito de l’édition de novembre de Lutte Socialiste, par Els Deschoemacker

    Le grand mérite de cette équipe gouvernementale serait d’avoir terrassé l’atmosphère de crise et d’avoir favorisé un retour progressif de la confiance. L’affirmation a été soutenue par les meilleurs sondages pour les partis au pouvoir depuis les débuts du gouvernement. Di Rupo pourrait maintenant même compter sur l’approbation de 60% des Flamands.

    Et c’est un fait que si on compare notre rentrée politique à celles des Pays-Bas ou de France – où des mesures d’austérité de plusieurs milliards d’euros sont annoncées dans les pensions, les soins de santé,… avec les inquiétudes et l’instabilité que cela comporte -, ce gouvernement a su appliquer un rythme d’austérité plus progressif et éviter une baisse brutale du pouvoir d’achat. La fameuse ‘‘recette belge’’ dont on parle désormais systématiquement est présentée comme une alternative à suivre.

    Cette recette a été concoctée par la nécessité. En effet, le gouvernement Di Rupo ne disposait pas, lors de sa prise de fonction, d’une autorité politique suffisante pour faire autrement, sachant qu’il valait mieux ne pas jeter de l’huile sur le feu de la crise politique et avec la crainte de voir s’éveiller un ennemi beaucoup plus dangereux, sous la forme d’un mouvement ouvrier radical. La sagesse était de ne pas en rajouter.

    Tout a été fait pour dévier l’attention des problèmes réels. Les Diables Rouges et Stromae ont même été récupérés sans vergogne. Tout est soudainement ‘‘formidable’’.

    Mais ces bonnes nouvelles ont un goût très amer en considérant les problèmes sociaux quotidiens qui restent en suspens, et qui n’ont fait que croître sous ce gouvernement. Que ressentent les travailleurs de Ford à Genk ou d’ArcelorMittal, confrontés avec leurs collègues d’autres entreprises à un plongeon dans la misère sociale, au point même de choisir de s’ôter la vie ? Qu’en est-il des habitants de quartiers comme Meulenberg à Houthalen, où aucun emploi n’est disponible pour 27% des jeunes ? La Belgique comprend 110.000 indépendants qui doivent parvenir à joindre les deux bouts avec seulement 833 euros par mois. N’est-ce pas une honte qu’un enfant sur dix naisse dans la pauvreté en Flandre, un sur quatre en Wallonie et, pire encore, quatre sur dix à Bruxelles, soit près de la moitié de tous les enfants ?! ‘‘Fort minable’’? Oui !

    La réalité, c’est que la ‘‘recette belge’’, faite d’austérité plutôt lente, mais régulière et de politique dite de relance basée sur la diminution des coûts de la main-d’œuvre à la suite de la spirale européenne infernale, développe lentement mais sûrement la pauvreté, l’insécurité et le chômage. L’austérité ‘‘douce’’, ce sont des conditions de vie dures.

    Le mouvement des travailleurs ne doit pas se laisser endormir par le chantage selon lequel la seule alternative à ce gouvernement est un autre encore plus à droite avec la N-VA. Il est vrai que cette formule-là ne ferait que diviser davantage la population active et accélérer le rythme des attaques contre nos conquêtes sociales. Nous ne devons pas nous limiter à un choix entre une politique antisociale et une politique très antisociale. La seule solution dans l’intérêt des travailleurs ne peut venir que du camp des travailleurs eux-mêmes. L’initiative de la régionale de la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut appelant au développement d’une riposte de gauche contre cette politique peut activement mobiliser et réunir les différentes tendances de gauche, mais aussi la classe des travailleurs elle-même. Cela mérite tout le soutien possible!

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