Tag: Anvers

  • En Bref…

    Chaque samedi, nous publions dans cette rubrique quelques faits marquants, des citations, des cartoons, de petites vidéos,…


    23% de la population européenne menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2010

    Ce mercredi, Eurostat (l’office statistique de l’Union Européenne) a publié un communiqué de presse qui affirme qu’en 2010, 115 millions de personnes (23,4% de la population) étaient menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale dans l’Union européenne, chiffre qui atteint même les 27% pour les moins de 18 ans.

    Ce n’est pas la crise pour tout le monde…

    Alors qu’on nous dit toujours plus de nous serrer la ceinture pour ”le bien commun”, différentes données expriment ce que signifie concrètement ce ”bien commun”… Ainsi, les premiers résultats pour l’année 2011 des sociétés belges cotées en Bourse illustrent que l’argent continue de se déverser dans les poches des patrons et des actionnaires (voir tableau ci-contre). Ls dividendes versés aux actionnaires augmentent de 25% chez Umicore, de 10% chez Barco et de 13,6% chez Arseus…

    L’aide alimentaire atteint des sommets en Belgique

    Les banques alimentaires ont reçu 13.385 tonnes de nourriture en 2011, tandis que 117.440 personnes ont fait appel à l’aide alimentaire, un record (environ 3.000 de plus qu’il y a un an, selon Het Belang Van Limburg et Gazet van Antwerpen). Toute personne disposant d’un revenu inférieur à 740 euros nets par mois peut demander de l’aide aux banques alimentaires. Selon l’administrateur délégué de la Fédération des banques alimentaires Alfons De Vadder, les bénéficiaires sont souvent des mères célibataires, des chômeurs suspendus et des nouveaux Belges.

    Les médias traditionnels contre les grévistes

    Nous avons déjà mentionné dans cette rubrique un article du site français ACRIMED (Action-Critique-Médias) concernant la couverture des dernières mobilisations syndicales par la presse francophone. Ce site en a remis une couche en ce basant sur un éditorial de La Libre datant du lendemain de la grève générale du 30 janvier : Nouveau tir à vue éditorial contre les grévistes en Belgique.


    La lutte contre la politique d’austérité concerne aussi les jeunes!

    Les politiciens, les patrons et leurs médias font tout leur possible pour monter la jeunesse contre les syndicats et leur résistance à la politique d’austérité. Cela fait partie d’une tentative consciente de diviser l’opposition sur base de contradictions qui ne sont pas fondamentales. Mais les jeunes sont aussi durement touchés par la politique actuelle que les travailleurs plus âgés. La politique d’assainissements menée par les partis établis menace notre avenir. Cela a d’ailleurs été expressément reconnu par une source irréprochable, le chef de la Sûreté d’Etat de Belgique. Il a déclaré la semaine passé dans le quotidien De Standaard : "Ce sont principalement les jeunes qui sont touchés par la crise. Il est normal qu’ils entrent en action." En Espagne, plus de la moitié des jeunes de moins de 25 ans sont actuellement sans emploi sur base de telles politiques. Si nous laissons faire les patrons et leurs politiciens, nous aurons une ”génération sans avenir”. La meilleure façon d’éviter cela est de passer à l’action, avec les travailleurs, les pensionnés, les chômeurs,…


    Action durant un match de foot

    Le 31 janvier dernier, Everton et Manchester City se sont opposés dans le cadre du championnat anglais de football. Peu de temps avant la mi-temps, un supporter a envahi le terrain et s’est enchaîné au goal de l’équipe visiteuse. Le jeu a été interrompu pendant cinq minutes pour arrêter cet homme, qui voulait par son action dénoncer la politique de Ryanair. Son T-shirt proclamait que Ryanair est le plus gros gangster d’Europe (la concurrence est acharnée pour ce titre…). La réputation de la politique antisociale de Ryanair vis-à-vis de son personnel n’est plus à faire. Le pire, c’est que cet homme pourrait se voir interdit de stade à vie, alors que Ryanair pourra tout simplement poursuivre sa politique antisociale.


    Tout va bien à General Motors (GM)

    Plus d’un an après la fin de General Motors à l’entreprise Opel-Anvers, des nouvelles positives arrivent, mais uniquement pour les actionnaires. De Tijd a écrit ce mardi: "Les résultats du constructeur automobile américain General Motors (GM) sont étonnamment bons, deux ans seulement après la faillite et l’aide que l’entreprise a reçue. Le journal The Wall Street Journal a écrit que GM avait publié le 16 février un bénéfice net de 8 milliards de dollars (6,01 milliards d’euros). C’est près du double de 2010 (4,7 milliards). C’est le plus haut bénéfice pour General Motors, principalement en raison d’une une forte croissance en Chine et des marges bénéficiaires plus élevées sur le marché nord-américain, où GM a réduit les coûts de milliards de dollars pour faire baisser les prix. En Europe, les filiales Opel et Vauxhall sont toujours trop chères. "


    Cartoon: Le libre marché

    ”Si vous ne pensez pas que la libre entreprise est une bonne idée, souvenez-vous de ceci: jusqu’à ce que le gouvernement s’en mêle, ces enfants avaient du travail.”

  • Gand : Action contre la condamnation du ‘‘MuffinMan’’

    Le 8 février, aura lieu à Gand un jugement concernant l’affaire du "MuffinMan", Steven De Geynst. Ce dernier proteste contre sa condamnation pour "vol" de nourriture… dans les poubelles (!) afin de procurer de la nourriture pour les banques alimentaires et les personnes défavorisées. Il a écopé de 6 mois avec sursis et d’une amende pour avoir ainsi réutilisé des produits jetés mais encore comestibles. Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) sont rigoureusement contre cette condamnation et appellent à une action le jour du jugement.

    Tract d’EGA-GAnd

    L’alimentation aux mains des 99%, pas des 1%!

    La nourriture n’est aujourd’hui produite que dans un seul but, non pas celui de satisfaire les besoins de la population, mais bien celui de gonfler les profits des super-riches. Une poignée de capitaliste jette annuellement quelques 500.000 tonnes de nourriture qui deviennent invendables. Il est impossible de partager ces biens avec les nécessiteux. Il est interdit d’aller distribuer des ‘‘muffins’’ gratuits, par exemple, par peur que leurs profits puissent baisser. Alors qu’un milliard de personnes souffrent de la famine et de malnutrition, tuant chaque jour 24.000 personnes, il est jeté annuellement pour 500 € de nourriture par Belge. Les Etudiants de Gauche Actifs exigent que les moyens de production soient démocratiquement placés dans les mains de la collectivité afin que la production soit orientée vers l’objectif de nous nourrir et pas de remplir les poches des capitalistes.

    Ce 8 février, les Etudiants de Gauche Actifs veulent montrer comment fonctionne la justice. Il est déjà clair aux yeux de beaucoup que la justice est dans le camp des 1% les plus riches et qu’elle n’est jamais équitable. Chaque année, en Belgique, il y a pour plus de 10 milliards d’euros de fraude fiscale. Plutôt que de résoudre cela, les juges préfèrent diner avec des diamantaires impliqués dans des fraudes de centaines de millions d’euros (comme à Anvers). Le juge qui s’occupera du MuffinMan est payé entre 6000 et 9000€ brut par mois. Comment une telle personne peut-elle juger le comportement de quelqu’un qui vit dans la pauvreté et doit lutter pour parvenir à la fin du mois ?

    Contre la justice du 1%!

    Les Etudiants de Gauche Actifs exigent une nouvelle forme de justice qui ne soit plus au dessus de la majorité de la population. La justice devrait venir de la population de telle sorte qu’on décide démocratiquement de la manière de faire face à la criminalité. La justice doit s’occuper des criminels, ceux qui volent des milliards chaque année à la société par la fraude, la corruption,…

  • Une grève générale massivement suivie

    Plus de transports publics, plus de trains et des routes fort calmes. Partout, ce lundi ressemblait à un dimanche, contraste criant avec la réalité d’une journée pourtant formidable. L’offensive anti-grève menée dans les médias les derniers jours avant la grève n’ont visiblement pas eu l’impact escompté par l’establishment. Depuis lors, les patrons tentent par tous les moyens de minimiser la grève générale, mais il suffisait de sortir et de regarder autour de soi pour constater que ces déclarations n’ont aucun sens.

    Par Geert

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    L’appel à la grève a été massivement suivi et, y compris parmi les couches plus larges de la population, la propagande des patrons et des politiciens ne sont plus acceptés. Tant que la menace antisociale restait abstraite, les propos anti-grève pouvait avoir un certain effet. Mais celui qui calcule aujourd’hui combien de temps il ou elle aura à travailler plus longtemps et pour quel montant de pension, ou encore ce que constituerait un saut d’index, ne se laisse pas prendre aux mensonges patronaux. Qui veut travailler jusqu’à 65 ans pour s’occuper de classes de 30 élèves ? Qui pense que des pompiers en activité jusque 62 ans constituent un plus pour notre sécurité ?

    Avant la grève, les médias ont annoncé que ”seulement” 20% de la population soutenait la grève et que 23% se disaient neutres face à cette question. Nous devons donc en conclure ces 43% n’ont aucune représentation parlementaire, puisque les politiciens des partis établis sont tous plus ou moins favorables aux mesures imposées. Certains veulent limiter le rythme des attaques, d’autres veulent l’augmenter. Mais cela semble être aujourd’hui l’unique divergence dans le ”débat politique”.

    Même si ce sondage était correct, il convient de remarquer qu’il a été effectué quelques semaines avant que la campagne vers la journée de grève générale ne commence véritablement. Les directions syndicales, avec leurs hésitations, ont laissé l’espace pour que nos adversaires partent à l’offensive pendant que les militants ne savaient pas ce qu’ils allaient faire. Les patrons ont vu l’occasion de passer à la vitesse supérieure, et ont fait tout un tas de sorties dans les médias traditionnels, activement complices (heureusement qu’il existe des médias comme ce site et Lutte Socialiste!). Aujourd’hui, il semble bien que le bilan de la grève soit tout l’inverse. Cette propagande a conduit à une nette polarisation, avec une augmentation de la volonté de faire grève. Nous avons ainsi entendu un délégué syndical d’un grand hôpital expliquer que, pour la première fois, la direction n’avait pas trouvé de volontaire pour effectuer le service minimum. Avec des propositions comme un saut d’index, maintenant sur la table, cette situation ne peu que s’accroître plus encore.

    Avant la grève, tous les politiciens ont pris leurs distance de cette protestation qu’ils estimaient irresponsables. De droite à ”gauche” (hum…), c’était le même son de cloche.Bruno Tobback s’était déclaré dans les pages du Soir contre l’utilisation d’une "bombe atomique" telle que la grève générale, Di Rupo disait que les syndicats conduisaient la population ”à l’abîme”, et De Wever disait de son côté que la grève ne disposait d’aucun soutien en Flandre. Pour ce dernier, elle n’avait que des partisans en Wallonie, à la FGTB, et avec le Premier ministre Di Rupo, a-t-il même réussi à dire. Mais sur les piquets d’Anvers où nous sommes passés, nous avons trouvé que les ”militants de la FGTB wallonne”, avec leurs vestes rouges et vertes, parlaient assez bien le néerlandais (et même plus précisément le dialecte anversois). Remarquablement même.

    Un conducteur de tram à un dépôt quasiment à l’arrêt – seuls deux trams étaient partis – nous a déclaré de son piquet de grève que De Wever avait perdu beaucoup de voix avec ses déclarations. Beaucoup de conducteurs pensaient que De Wever était différent, anti-establishment. Mais dès qu’il s’agit de concret et non plus de belles paroles, De Wever et son parti font parties des plus chauds partisans d’assainissements, notamment dans le service de transports en communs De Lijn. Même ceux qui prétendent qu’il y a un conflit de générations à la base de la protestation contre les mesures – des aînés qui râleraient soi-disant de devoir travailler plus longtemps pour l’avenir des jeunes – devaient avoir beaucoup de peine pour trouver un exemple justifiant leurs propos: parmi les conducteurs de ce dépôt, aucun jeune ne s’était présenté au travail. La présence des jeunes aux piquets était effectivement frappante

    C’est très facile pour les politiciens de nous dire qu’il faut travailler plus longtemps. Ils ont une pension complète (et élevée) après 20 ans de carrière ! Et ils peuvent maintenant gagner jusqu’à 20.000 euros bruts par mois. Avec un tel salaire, c’est à peine si l’on sent un saut d’index. Mais pour un travailleur normal, un saut d’index fait rapidement perdre 25.000 euros sur une carrière.

    Maintenant, concernant le succès de la grève, les patrons poursuivent leurs mensonges. Ils se prennent les pieds dans leurs propres mensonges: l’impact de la grève serait limité, mais le port d’Anvers perdait tout de même 1 million d’euros par heure ! Cela contredit aussi la propagande qui affirme que la grève n’était vraiment massive que du côté francophone.

    Après cette grève, une prochaine étape est nécessaire. Si le gouvernement ne veut rien entendre, et continue même son chantage, nous devons augmenter la pression et nos actions. Ce n’est pas une action ponctuelle suivie de semaines de doute sur la suite du mouvement qui fera reculer les patrons, leurs politiciens et leurs médias. La lutte contre l’avalanche d’austérité a bien commencé, elle doit se poursuivre, avec un bon plan d’action, et en allant crescendo.

  • [PHOTOS] Anvers : piquet à la gare d'Anvers-Berchem

    Dimanche soir, la grève était déjà totale dans les chemins de fer. A Anvers-Berchem, plusieurs dizaines de militants s’étaient réunis pour stopper le trafic ferroviaire. La piquet de grève était bien fourni, tant par le personnel des chemins de fer que par leurs partisans. Le mécontentement est véritablement très profond. La campagne de dénigrement anti-grève dans les médias, ici comme ailleurs, a fonctionné tel un chiffon rouge agité devant un taureau en colère : la détermination n’a fait qu’augmenter. Compte tenu de la nature antisociale de la politique du gouvernement et de la préparation de nouvelles mesures d’austérité, cette colère ne fera qu’augmenter.

    Par Jente

  • Brisons tous les liens avec les partis de l’austérité !

    ‘‘Le PS nous a trahis, humiliés et abandonnés’’, ‘‘Au pays des belles promesses, les travailleurs meurent de faim car le PS a sacrifié les travailleurs sur l’autel de l’accord gouvernemental !’’ C’est ce qu’on pouvait notamment lire dans le tract de la CGSP distribué début janvier lors de vœux du ministre-président de la Région Wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte (PS). Quelques jours plus tard, la CGSP s’est rendue à la réception du bourgmestre de Mons, Elio Di Rupo. Le n° 1 du PS et du gouvernement a eu pour réponse de dire que les syndicats conduisent ‘‘les citoyens vers l’abîme’’. Relais politique des travailleurs, le PS ?

    Par Eric Byl

    Des propos similaires à ceux de leurs camarades de la CGSP ont pu être entendus à Anvers lors d’une réunion de militants, de la bouche de délégués de grandes entreprises privées (notamment dans la pétrochimie et de la métallurgie) mais aussi de tous les services publics et des soins de santé. A cette réunion, le président de la FGTB Rudy De Leeuw a tenté de minimiser la responsabilité des ‘socialistes’ dans le plus grand projet d’austérité de l’histoire du pays, en se concentrant sur la Hongrie, l’Espagne, Merkozy et la Banque Centrale Européenne. Mais il ne fallait pas écouter que ce qui sortait de la tribune, et ceux qui ont prêté l’oreille aux propos tenus dans la salle ont entendu un autre son de cloche.

    Le 18 janvier, le président des métallos de la FGTB Wallonie-Bruxelles a écrit un article (disponibles sur www.metallos.be) dans lequel il affirme : ‘‘Peut-être, politiquement, sommes-nous à un bout du chemin : l’année prochaine, il y aura 25 ans que les socialistes sont revenus au pouvoir en Belgique. Si nous en sommes là aujourd’hui, ils ne peuvent nier leur responsabilité, et elle tient en un constat : la droite au pouvoir mène des politiques de droite, la gauche au pouvoir n’a pas mené des politiques de gauche et, aujourd’hui, joue carrément à droite.’’

    Même à la CSC, la désillusion est profonde envers le rôle actuellement joué par le PS. Le 22 décembre, des militants du syndicat des employés de la CSC, la CNE, avaient ainsi manifesté devant le siège du PS Boulevard de l’Empereur et coloré sa façade d’un bleu symbolisant la politique libérale du parti de Di Rupo.

    Plan Global, déduction des intérêts notionnels, Pacte des Générations, ‘‘chasse aux chômeurs’’, sous-financement de l’enseignement,… la droite aurait eu bien plus de mal si le PS s’était trouvé dans la rue à organiser la lutte plutôt qu’à appliquer ces politiques aux Parlements et aux gouvernements ! La ‘‘politique du moindre mal’’ a constitué la meilleure façon d’instaurer des mesures néolibérales par la manière ‘‘douce’’. C’est sur cette base que le SP.a n’attire déjà plus que 13% des voix en Flandre. La gauche officielle y a pratiquement disparu de la scène politique, et le vote anti-establishment s’exprime maintenant avec Bart De Wever. A-t-on vraiment envie que cette situation s’étende à tout le pays ?

    Il faut rompre tous les liens qui unissent les syndicats aux divers partis traditionnels MAINTENANT ! Combien de trahisons encore avant qu’une partie conséquente des militants syndicaux refuse de continuer à se battre une main liée au dos ? Nous avons urgemment besoin de notre propre relais politique.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Ma. 24 jan. Mons. 19h. Meeting : Comment combattre l’austérité? Au Central (sur la place de Mons)
    • Ma. 24 jan. Anvers. 19h30 Multatuli. Réunion informelle avec des militants marxistes du Sri Lanka et d’Inde
    • Me. 25 jan. Namur. 18h. Meeting des Jeunes en Lutte pour l’emploi. Orateurs: Pedro Pereira (délégué FGTB aux carrières de Marches-les-dames), David Lecomte (Permanent Jeunes FGTB Namur), Marylise Wauters (animatrice AFICO), Alain Mandiki (Militant PSL et délégué CGSP). Rue Dewez n°40, au 4ème étage (locaux de la FGTB)
    • Me. 25 jan. Gand. Assemblée Générale des sections du PSL à Gand avec rapport de la réunion de l’Exécutif International du CIO
    • Je. 26 jan. Charleroi. 19h. MEETING PC-PSL : Comment combattre l’austérité? Orateurs: François Dagostino (PC) Benjamin Dusaussois (PSL), au Ciné Planète Café face à la gare de Charleroi (Quai de Brabant 1A, 6000 Charleroi)
    • Ve. 27 jan. Anvers. Drink de Nouvel An avec Bart Vandersteene.
    • Lu. 30 jan. National. Grève générale contre la politique d’austérité
    • Lu. 6 fév. Louvain. Café syndical: évaluation de la grève générale : comment aller plus loin ? 20h, café Sport (à la gare de Louvain).
    • Me. 8 fév. Bruxelles. Rencontre avec des syndicalistes combatifs. Mercredi 8 février 19h – Café « Dillens » – Place Julien Dillens, 1060 Saint-Gilles (à 5 min. du parvis)
    • Sa. 10 mars. Anvers. Le PSL et la campagne ‘Tamil Solidarity’ présentent la Journée Tamouel du Socialisme
    • Di. 11 mars. Bruxelles. 14h30 Bruxelles-Nord. Manifestation nationale : "Plus jamais Fukushima"
    • Je. 15 mars. Manifestation antifasciste contre le NSV à Louvain
    • Di. 25 mars. Protestations contre le rassemblement anti-avortement à Bruxelles
    • Sa-Di 28 en 29 avril: ‘‘Socialisme 2012’’
    • 7-9 décembre: Congrès National du PSL

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    Pourquoi j’ai rejoint le PSL

    Cela fait déjà plusieurs années que je me suis rendue compte que le système capitaliste n’est pas soutenable. Concentré sur la croissance et la recherche, à tout prix, de profits ; il ne permet pas à chacun d’avoir accès aux ressources minimales pour mener une vie décente. J’ai participé, dans cet esprit, à des mouvements de lutte pour les Droits de l’Homme et pour l’environnement. Petit bonhomme de chemin faisant et au gré de rencontres avec des militants PSL ma vision a petit à petit évolué.

    Je suis maintenant davantage consciente que le système ne fonctionne pas par lui-même mais est entre les mains de ceux qui détiennent les moyens de production et le capital. La méthode de lutte que propose le PSL m’a également convaincue. Des aménagements au sein du système ne peuvent résoudre la crise systémique du capitalisme et les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs. La solution n’est pas non plus de vivre son idéal anticapitaliste en autarcie et sans se soucier du reste du monde. La terre ne pourra tourner rond qu’à partir du moment où la société sera construite par l’ensemble des jeunes et des travailleurs et non plus par une infime minorité de la population que représente les capitalistes. C’est pour participer à ce grand projet que j’ai rejoint le PSL.

    Emily, Namur


    Journée tamoule du Socialisme à Anvers

    Depuis un an environ, le PSL est actif au sein de la communauté tamoule en Belgique, une communauté qui comprend plusieurs milliers de personnes ayant fui le Sri Lanka suite à la guerre civile et aux persécutions subies par la minorité tamoule du pays.

    Ce 10 mars, la campagne Tamil Solidarity organisera une Journée du Socialisme à Anvers avec discussions politiques, souper et spectacles. L’après-midi sera consacrée à une discussion portant sur les conséquences de la guerre civile au Sri Lanka, sur les perspectives de ce pays et la lutte de la population tamoule, en Belgique et ailleurs dans le monde. Parmi les intervenants, nous nous réjouissons de pouvoir compter sur un représentant de la campagne Tamil Solidarity de Londres ainsi que sur Tanja Niemeier, collaboratrice du groupe de la Gauche Unitaire Européenne (GUE / NGL) au Parlement Européen où elle suit avec attention les développements en cours au Sri Lanka avec le député européen Paul Murphy. Ce meeting sera suivi d’une fête avec un souper et des spectacles préparés par des militants tamouls réfugiés en Belgique.

    Cette journée constitue une excellente occasion d’échanger des expériences avec des militants tamouls dans notre pays ou tout simplement pour faire connaissance avec la communauté tamoule. Pour les militants marxistes tamouls, c’est bien entendu un événement important, et l’une des premières activités qui ne se limite pas strictement à la communauté tamoule elle-même.

    Plus d’informations à tamil@socialisme.be et sur tamilsolidariteit.wordpress.com


    Agenda de Rood!

    Le PSL participe en Flandre à l’initiative politique Rood!. Voici ci-dessous quelques dates de ce mouvement en construction.

    • Sa. 28 jan. 14h – 17h. Meeting de Nouvel An de Rood! Merksemdok – Emiel Lemineurstraat 72-74 – 2170 Merksem
    • Ve. 17 fév. 19h30 – Présentation du livre d’Erik De Bruin à Zottegem

  • Kazakhstan : En défense des travailleurs du pétrole

    La bureaucratie syndicale et les groupes de ‘gauche’ attaquent la solidarité du CIO avec les grévistes

    Avec une brutalité incroyable, le régime de Nazarbayev, au Kazakhstan, a tenté de briser l’esprit de combativité des travailleurs du pétrole à Zhanaozen et Aktau, en utilisant la troupe, la police, des tirs à balles réelles, des arrestations de masse, l’imposition d’un couvre-feu et jusqu’à la torture. Le régime admet lui-même que 16 personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées en décembre. En réalité, des dizaines de personnes ont été tuées, des centaines d’autres blessées, et beaucoup sont encore ceux qui sont toujours en garde à vue ou qui sont forcés de se cacher pour éviter la persécution de l’État.

    Rob Jones, CIO-Moscou

    La manifestation des travailleurs du pétrole du 16 décembre dernier à Zhanaozen était une action tout à fait non-violente. Les diverses vidéos, y compris celles de la police, montre les travailleurs du pétrole et leurs partisans sur une place centrale, sans la moindre arme, sans même agiter de bâtons. Elles montrent d’ailleurs au contraire que lorsque l’atmosphère a commencé à s’échauffer et que des insultes ont été lancées en direction de la police, des travailleurs plus expérimentés sont directement intervenus pour calmer la situation.

    Au cours de leur longue grève de 7 mois, ces grévistes avaient déjà pu démontrer en de nombreuses reprises quels étaient leur sang-froid et leur retenue. Les représentants qu’ils avaient élus ont été arrêtés et confrontés à une violence des plus brutales. Leur avocate, Natalia Sokolova, a été condamnée à 6 ans de prison. Des travailleurs ont vu leurs logements brûlés tandis qu’un gréviste et la fille d’un autre gréviste ont été lâchement assassinés. Des milliers de travailleurs du pétrole ont été licenciés. Mais malgré toutes ces provocations, ces héroïques travailleurs ont fait tout leur possible pour maintenir les protestations disciplinées et pacifiques.

    Mais leur patron, avec le soutien plein et entier du régime, a toujours refusé de commencer de véritables négociations avec les grévistes. À plusieurs reprises, l’Etat s’est montré préparé à aller vers une confrontation violente, mais cette approche a été refreinée, par crainte de provoquer un conflit plus large encore à travers le pays. Il ne fait aucun doute que la solidarité croissante envers les grévistes, y compris au niveau international, a joué un rôle important.

    La violence et les révolutions de palais – deux faces d’une même médaille

    Mais à l’approche du 16 décembre, soldats et policiers avaient été déployés à l’avance dans la région, avec armes et balles réelles. Mis à part à Astana, la capitale, tout ce qui avait été prévu dans le pays pour célébré le 20e anniversaire de l’indépendance du pays (le 16 décembre) avait été annulé.

    Il semble que l’attaque armée contre la manifestation des travailleurs du pétrole à Zhanaozen faisait partie d’un plan plus vaste organisé par une partie de l’élite dirigeante. Les violences qui ont dégénéré hors de tout contrôle suite à la fusillade perpétrée par la police ont été utilisées comme prétexte pour démettre plusieurs personnalités clés au sein du régime et des structures du pouvoir. Un des beaux-fils de Nazarbayev, Timur Kulibayev, a été démis de sa fonction de président de ‘KazMunaiGaz’ et du fonds national ‘Samruk-Kazyn’. De plus, des rumeurs font état du possible remplacement du chef de la KNB (la police secrète) par des personnes plus fidèles au groupe Massimov-Musin. Tout indique qu’une révolution de palais s’est produite dans les sphères dirigeantes.

    Attaques contre les grévistes

    Pourtant, les travailleurs du pétrole et leurs partisans ne cessent d’être accusés d’être responsables des tragiques évènements du 16 décembre. Ces accusations des porte-paroles du régime, qui prennent différentes formes, sont reprises telles quelles par les médias, la bureaucratie syndicale et même par certains de groupes de ‘‘gauche’’, qui agissent ainsi en apologistes du régime dictatorial de Nazarbayev.

    Le régime prétend que la ‘‘raison majeure de ces troubles de masse réside dans les actions d’un groupe de hooligans qui a profité du conflit de longue date entre les salariés licenciés et la direction de la société ‘Ozenmunaigaz’.’’ (Déclaration émise par l’Ambassade de la République du Kazakhstan en Autriche, 23 décembre 2011)

    L’ambassadeur kazakh aux Etats-Unis, Erlan Idrissov, a affirmé le 21 décembre 2011, que ‘‘la police a essayé de se comporter aussi responsablement que possible afin de protéger la vie des civils (…) A l’origine, sur la place [de Zhanaozen], seul le chef de la police avait une arme (…) Ce n’est que lorsque le vandalisme a commencé et que des menaces ont commencé à peser sur des vies innocentes – après l’incendie de la Akimat [les locaux des autorités locales] – que la police a dû recourir aux moyens nécessaires pour rétablir l’ordre.’’

    Selon une déclaration faite par le Daulbayev Askhat, le Procureur Général de la République du Kazakhstan, le 16 décembre, les perturbations ont été causées quand ‘‘un groupe de hooligans [sur la place] ont commencé à tabasser les civils et à fracasser les voitures garées près de la place." La déclaration se poursuit comme suit : ‘‘En raison des perturbations, le bureau du bourgmestre, un hôtel et le bâtiment de la société Ozenmunaigaz ont été brûlés.’’

    Ces déclarations, en réaction aux protestations qui se sont déroulées dans le monde entier, sont très manifestement destinées à tromper l’opinion internationale sur les sanglants événements qui se sont produits à Zhanaozen. Dans les premières déclarations du Procureur Général, le 16 décembre, il est affirmé que les bâtiments ont été brûlés "en conséquence des troubles’’, mais cette version a été changée deux jours plus tard pour donner l’impression que ces destructions avaient pris place avant l’intervention meurtrière de la police.

    Mais les différentes déclarations officielles du régime suffisent déjà à poser des questions très sérieuses :

    • Si ce qui s’est passé à Zhanaozen n’était qu’une émeute causée par des hooligans, pourquoi les ‘‘moyens habituels’’ de la police (balles en caoutchouc, canons à eau) n’ont-ils pas été utilisés ? Pourquoi directement recourir aux tirs à balles réelles ?
    • Si la police protégeait la population de la place de ces hooligans, pourquoi ont-ils tirés à balles réelles au sein même de la foule qu’elle était censée protéger ?
    • Si l’action de la police n’a constitué qu’une réponse à des émeutes, pourquoi l’ambassadeur du Kazakhstan aux Etats-Unis juge-t-il nécessaire de consacrer une partie importante de sa déclaration à s’en prendre aux grévistes du pétrole ?
    • Si cela n’était tout simplement qu’une émeute, pourquoi le gouvernement a-t-il interdit toute manifestation, réunion publique et grève et a été jusqu’à interdire l’utilisation de photocopieuses, de TV, de radios, de vidéos et de haut-parleurs ? C’est bien étrange, que les hooligans ont d’habitude fort peu tendance à éditer des tracts et à organiser des conférences de presse.

    Les vidéos et les témoins dissent démontrent clairement que l’attaque policière n’avait aucun fondement

    La vérité, c’est que le massacre de Zhanaozen n’était pas une conséquence d’une riposte légitime de la police face à du hooliganisme ou à des émeutes, il s’agissait bel et bien d’une attaque prédéterminées contre les grévistes du pétrole. C’était une nouvelle tentative de briser leur grève. Plusieurs vidéos démontrent que la place, juste avant l’attaque de la police, n’était occupée que par des manifestants pacifiques, sans armes, et que la police ainsi que les soldats, en marche vers la place, tiraient sur la foule de loin. Dans une vidéo particulièrement pénible à regarder – certaines scènes rappelant celles des journées de juillet 1917 à Petrograd (quand l’armée a tiré sur les manifestants et en a tué des centaines sur la perspective Nevsky) – on eut voir les manifestants fuir à travers la place alors qu’on leur tire dans le dos et que les blessés à terre sont brutalement frappés par les voyous aux ordres du régime.

    Ces films sont tellement révélateurs que même le Procureur général du Kazakhstan a été forcé de réagir. Le 27 décembre, il a annoncé qu’une enquête criminelle était lancée au sujet des "décès causés par la police à la suite d’un ordre de tirer pour tuer.’’ Nous n’avons bien entendu aucune confiance envers les possibilités que cette enquête soit honnêtement et sérieusement menée jusqu’à son terme, mais il est plus que révélateur que la responsabilité des agents de police dans ces meurtres soit reconnue d’une certaine manière. Ceci dit, tandis que ces policiers sont menacés de 5 à 10 ans de prison, l’avocate des grévistes du pétrole, Natalia Sokolova, dont le seul tort est d’avoir honnêtement défendu la cause des grévistes, a déjà été condamné à 6 ans de prison.

    Une autre confirmation qu’un ordre de tirer pour tuer a été lancé provient du ministre de l’Intérieur du Kazakhstan, rien de moins, K. Kazymov. Dans une interview réalisée le 16 décembre, il a admis qu’il avait donné l’ordre d’ouvrir le feu sur la foule. Il a essayé de justifier cet ordre en prétendant que les manifestants "étaient armés d’armes automatiques, et nous aussi". Il a confirmé que la police continuerait de tirer des citoyens kazakhs si cela était ‘‘nécessaire’’. Son interview a été publiée sur internet, accompagnée de vidéos montrant la foule courir dans tous les sens face à la police qui tire très visiblement dans le dos de manifestants désarmés et paniqués.

    Nazarbayev dénonce les ‘influences étrangères’ et les ‘criminels’

    A la lumière de tout cela, les déclarations du dictateur Noursoultan Nazarbayev selon lesquelles les troubles auraient été causés par des ‘‘groupes organisés de criminels en liaison avec des forces étrangères’’ sont particulièrement cyniques.

    Pour une bonne partie de la population du Kazakhstan, le plus grand groupe criminel organisé du pays est celui du clan Nazarbayev lui-même, protégé par un bataillon de soldats formé et équipé par les Etats-Unis. Les diverses photos font toujours apparaître des voitures blindées de confection américaines aux postes de contrôle d’Aktau et de Zhanaozen.

    Mais les déclarations de M. Nazarbayev ne sont destinées qu’à détourner l’attention du rôle de la police, du ministre de l’Intérieur, des troupes spéciales et de ceux qui, au sein du cercle présidentiel, ont planifié ce massacre. C’est pour cela qu’il blâme des personnages du régime tels que Mukhtar Ablazov, Rakhat Aliyev et Bulat Abilov.

    Ces oligarques, tous d’anciens membres de la clique dirigeante, vont sans aucun doute tenter d’exploiter l’opposition qui se développe face au régime actuel pour se construire un certain soutien public afin de défendre leurs propres politiques pro-capitalistes. Mais les divers clans sont tous résolument opposés à l’idée que les travailleurs du pétrole puissent avoir leurs propres syndicats indépendants et leur propre parti politique, pour les travailleurs et sous leur contrôle exclusif.

    Les grévistes du pétrole étaient pacifiques et disciplinés

    L’idée selon laquelle les grévistes du pétrole auraient pu être dirigés, contrôlés et manipulés par une quelconque force secrète de l’extérieur est une véritable insulte à leur détermination ainsi qu’à leur discipline. La décision d’organiser la manifestation pacifique du 16 décembre a été prise ouvertement et collectivement, lors d’un meeting de masse sur cette place. Cette décision a ensuite été publiquement annoncée et les travailleurs du pétrole ont eux-mêmes été prévenir les autorités qu’ils avaient l’intention d’organiser une telle manifestation en avertissant qu’il y avait des risques que des provocations soient organisées par des sections des forces spéciales.

    La manière très publique dont les choses ont été organisées a permis à la campagne ‘‘Campaign Kazakhstan’’ et aux sections du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) de planifier une série d’actions de solidarité et de protestation devant les ambassades du Kazakhstan et les sièges d’entreprises aux intérêts commerciaux liés au régime kazakh dans un certain nombre de pays ce jour-là (notamment en Belgique). Le caractère de solidarité a bien entendu largement cédé la place à celui de la protestation lorsque les nouvelles de ce bain de sang sont parvenues aux manifestants devant les ambassades.

    La semaine qui a suivi le massacre, diverses manifestations ont été organisées à travers l’Europe, y compris à Londres, Bruxelles, Vienne, Berlin, Moscou, Stockholm, Dublin, Athènes et ailleurs également, comme à New York, Hong Kong et Tel Aviv. Le député européen Paul Murphy (élu de la section du CIO en République irlandaise, le Socialist Party) a à la rupture de tous pourparlers entre l’Union Européenne et le gouvernement du Kazakhstan, et a aussi écrit une lettre de protestation signée par plus de 40 eurodéputés. Des communiqués de presse ont été émis dans un certain nombre de pays (lire notamment Massacre au Kazakhstan: Quand l’agence Belga se fait complice du régime) et de conférences de presse ont été organisées à Moscou et à Almaty. [Vous pouvez accéder à différents rapports des protestations sur le site socialistworld.net].

    Rompre le blocage de la presse

    La politique de l’Union Européenne, de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et des Etats-Unis est directement dictée par les intérêts de ces institutions pour l’exploitation du pétrole et du gaz kazakhs. Elles ont tout d’abord ignoré ou réagi de façon bien équivoque face aux nouvelles du massacre. Dans une certaine mesure, cela s’est reflété dans la politique éditoriale d’une grande partie des médias du monde entier. Les premières heures après le massacre, par exemple, des reporters internationaux basés à Moscou ont refusé de relayé les rapports du bain de sang sans ‘‘confirmation indépendante’’ tout en relayant par contre les déclarations officielles du régime. United Press International, par exemple, a qualifié les grévistes du pétrole de ‘‘voyous’’ à trois reprises dans un article de 150 mots seulement.

    La campagne menée par le CIO et Campaign Kazakhstan a aidé à vaincre les tentatives du régime de dissimuler l’ampleur du massacre. Finalement, le poids écrasant cumulé des témoignages, vidéos et rapports de journalistes ont eu raison de cette attitude complice, et les rapports dans les médias ont commencé à être plus équilibrés.

    ‘‘An injury to one is an injury to all’’ – Ce qui en touche un nous touche tous

    Tout aussi rapidement, des syndicalistes ont réagi face à la crise, mais de façon bien différente. A Anvers, par exemple, la délégation de TOTAL a relayé les rapports en direct du CIO sur le site de leur délégation, de sorte que les travailleurs pouvaient voir par eux-mêmes l’étendue de l’horreur des événements. Bien que le site du CIO au Kazakhstan a immédiatement été bloqué par le régime après la fusillade, le site russe du CIO a continuer à fonctionner, jusqu’à ce qu’arrivent des problèmes dus aux trop grand nombre de visiteurs sur le site, dont de nombreux journalistes de médias du monde entier.

    En Suède, Gruvtolvan, le syndicat de l’industrie minière de Kiruna, a condamné sans équivoque "la violence contre les travailleurs (…) suite à l’attaque de la police et des militaires contre une manifestation dans la ville de Zhanaozen." Ils ont appelé le mouvement syndical suédois à activement soutenir les travailleurs du pétrole du Kazakhstan sous la devise "Une victoire pour les travailleurs, où qu’ils soient, est une victoire pour tous les travailleurs, partout!" Cet appel a été accompagné d’une importante donation pour les grévistes.

    Si une véritable organisation syndicale nationale indépendante existait au Kazakhstan, il y aurait immédiatement eu après le 16 décembre convocation de meetings, d’actions de protestations et de grèves dans tout le pays en riposte au massacre de Zhanaozen.

    Une commission indépendante internationale doit enquêter

    Malheureusement, alors que des militants syndicaux ont réagi partout à travers le monde, certains membres de la bureaucratie syndicale internationale ont adopté l’approche de renvoyer chacun dos à dos. Ainsi, la Confédération syndicale internationale (CSI) a publié une déclaration le 16 décembre, signée Sharan Burrow, secrétaire général, qui déclare : "une situation extrême de tension et de désespoir a provoqué des troubles, la panique et le chaos. La violence doit immédiatement cesser, et toutes les parties doivent reconnaître que la seule façon de résoudre des conflits est le dialogue ouvert et la négociation. Le gouvernement doit immédiatement agir pour commencer ce processus."

    Cette déclaration ignore donc la responsabilité du régime dans ce massacre, une attitude partagée par de nombreuses autres organisations, telles que Human Rights Watch, qui a publié une déclaration le 22 décembre. Dans celle-ci sont détaillés plusieurs cas de graves tortures du fait des forces gouvernementales à Zhanaozen et, ensuite, l’organisation tire la conclusion incroyable que ‘‘les autorités du Kazakhstan doivent mener immédiatement une enquête.’’ Cela n’aboutirait qu’à une enquête ignorant totalement la responsabilité écrasante du ministère de l’Intérieur et qui, dans le meilleur des cas, trouverait quelques boucs émissaires afin de laissait un peu de colère s’échapper.

    Le CIO estime qu’il est nécessaire d’organiser une commission d’enquête internationale, totalement indépendante du gouvernement, des structures étatiques et des intérêts pétroliers et gaziers, afin de faire toute la lumière sur les causes réelles du massacre et sur les véritables responsables de ces horribles évènements.

    La “gauche” et les bureaucrates syndicaux poignardent les grévistes dans le dos

    Mais si la Confédération Syndicale Internationale n’a pas ouvertement condamné le régime de Nazarbayev, elle n’a au moins pas directement attaqué les travailleurs du pétrole. De la façon la plus incroyable qui soit, les 17 et 18 décembre, des déclarations sont apparues sur des sites internet de langue russe contrôlés par des syndicats et des groupes de gauche qui, tout en condamnant la violence, se sont lancés dans des attaques contre les grévistes du pétrole, contre leurs revendications et leurs tactiques, répétant d’ailleurs bien souvent l’argumentation des patrons et du gouvernement.

    Le Mouvement Socialiste Russe [section russe du Secrétariat Unifié de la Quatrième Internationale, à laquelle est reliée la LCR belge, n’ayant aucun rapport avec le Mouvement Socialiste du Kazakhstan] a contribué à détourner l’attention de la responsabilité du gouvernement Nazarbayev pour ce massacre en répétant grossièrement les mensonges du régime concernant l’implication de l’oligarque Mukhtar Ablyazov. Ce faisant, ils réduisent le rôle de l’autodiscipline et de la conscience politique des travailleurs du pétrole en les réduisant à l’état de simples pions joués par les oligarques kazakhs et en donnant du crédit aux déclarations du dictateur qui blâme les influences étrangères (Ablyazov vit à Londres) pour tous les problèmes rencontrés au Kazakhstan.

    Les attaques les plus importantes proviennent toutefois de l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation (UITA) et de la Confédération du travail de Russie. Même avant les événements du 16 décembre, d’anciens fonctionnaires de l’Union Internationale des travailleurs de l’alimentation à Genève et à Moscou ont travaillé à saper le soutien à la grève. Des pressions ont ainsi été exercées sur Alexei Etmanov, le syndicaliste indépendant le plus connu en Russie, ce qui l’a conduit à revenir sur sa promesse d’organiser des actions de solidarité avec les travailleurs du pétrole par l’intermédiaire du syndicat des travailleurs de l’automobile.

    Le prétexte donné ensuite à ce désistement était que les travailleurs du pétrole avaient été manipulés par des représentants de la ‘‘gauche révolutionnaire’’ – c’est-à-dire par le Comité pour une Internationale Ouvrière. Cela a d’ailleurs été confirmé dans une déclaration de l’UITA le 9 décembre 2011 qui disait: ‘‘Avec pourtant un énorme potentiel d’organisation, dans tout ce temps, les grévistes n’ont jamais mis en place leur propre organisation, tout comme avant ils ne disposent pas de leurs propres représentants et direction élus, avec le droit de représenter les travailleurs dans les négociations avec la direction de la société et les autorités. Cela signifiait que, dès le début, différents groupes politiques ont été en mesure d’utiliser l’énergie sociale et le potentiel du mouvement ouvrier de masse dans leurs propres intérêts. S’exprimant au nom des travailleurs et réécrivant constamment les revendications des travailleurs, ils ont apporté d’énormes préjudices au mouvement, ont fait sortir le conflit du champ de la lutte syndicale et ont réduit au minimum les chances de succès, privant ainsi les habitants de Zhanaozen de leur grève.’’

    Cette déclaration fait écho aux arguments des patrons et du gouvernement et est particulièrement honteuse étant donné que les travailleurs, dès le début, ont élu leurs représentants pour les négociations, ces représentants rencontrant ensuite une répression sévère. Nous avons déjà dit que Natalia Sokolova, l’avocate des grévistes, a été condamnée à 6 ans de prison, Akzhanat Aminov a reçu une peine de deux ans avec sursis, tandis qu’un troisième a vu sa maison brûler !

    Les grévistes du pétrole luttaient pour le droit d’instaurer leurs propres syndicats indépendants

    Il convient de rappeler que la grève de la faim des travailleurs du pétrole a commencé en mai dernier après que les membres du syndicat de Karazhanbasmunai, à Aktau, ont exigé le retour de documents syndicaux de leur ancien président après qu’il ait été démis de ses fonctions par le vote des membres du syndicat. L’ancien leader syndical avait collaboré avec la direction de l’entreprise pour éviter toute véritable négociation portant sur les salaires et les conditions de travail. Il avait été jusqu’à envoyer des gros-bras armés pour qu’ils battent ses adversaires. En Juin, l’UITA avait envoyé toute une série de questions bureaucratiques aux grévistes, dont les réponses ont nécessité 60 pages de documents. Le résultat final a été de déclarer que les travailleurs avaient eu tort de démettre leur ancien dirigeant syndical, comme ils ne pouvaient changer de président qu’une fois tous les 5 ans !

    L’affirmation selon laquelle le CIO a constamment "réécrit" les revendications des travailleurs est absolument ridicule, comme toutes les autres calomnies visant à salir les grévistes. Depuis le début de la grève, le CIO a publié sur ses sites toutes les déclarations produites par les grévistes. Le 1er Juin 2011, après que la police anti-émeute ait attaqué les grévistes de la faim de Zhanaozen, le comité de grève de Zhanaozen avait publié les revendications suivantes:

    • La démission de la direction de la société “KazMunaiGaz” à Aktau;
    • La restauration du statut autonome de la société “OzenMunaiGaz”;
    • L’augmentation de 60% des salaires des médecins et des enseignants de la ville pour compenser la dureté de leur travail dans des conditions écologiques difficiles;
    • Le retour sous statut public, c’est-à-dire la nationalization, des enterprises regroupées dans la société “OzenMunaiGaz” – en particulier TOO “Burylai”, TOO “KazGPZ”, TOO “Kruz”, TOO “Zhondei”.

    En Juillet, des incendies criminels ont eu lieu contre des maisons de militants grévistes, et Zhaksylyk Turbayev a été assassiné quand il est devenu clair qu’il serait élu à la présidence du nouveau syndicat. L’avocate Natalia Sokolova et le militant syndical Akzhanat Aminov ont été arrêtés et ont été confrontés à de graves accusations. Des milliers de grévistes ont été licenciés. Lors de leur rencontre avec le député européen Paul Murphy en juillet dernier, les travailleurs ont défini leurs revendications de la façon suivante:

    • La reconnaissance des droits des travailleurs, notamment leur droit d’élire leurs propres représentants, sans interférence de qui que ce soit ;
    • La libération immédiate de Natalia Sokolova et de Akzhanat Aminov;
    • Le réengagement de tous les travailleurs licenciés aux conditions qui prévalaient avant leur licenciement;
    • L’abandon de toutes les poursuites judiciaires contre les grévistes;
    • Le commencement de véritables négociations avec les représentants élus des travailleurs.

    Les bureaucrates syndicaux soutiennent les briseurs de grève et les éléments diviseurs dans le syndicat

    En réalité, l’UITA et ses ‘‘organisation fraternelle’’ en Russie (KTR) et au Kazakhstan (la ‘‘Confédération des syndicats libres du Kazakhstan’’, CFTUK) tentent depuis le début de faire dévier la grève. Au Kazakhstan, le CFTUK dirigé par Sergei Belkin a depuis longtemps cessé d’exister en tant qu’authentique organisation syndicale. En 2009, Belkin a signé un accord avec le gouvernement destiné à stopper toutes les grèves, les protestations et les manifestations de travailleurs afin de permettre au régime de "maintenir la stabilité’’. En novembre dernier, quand le gouvernement a annoncé qu’il était temps de mener des ‘‘négociations’’ à Zhanaozen, Belkin, totalement absent depuis le début du conflit, est soudain arrivé comme ‘‘expert indépendant’’ pour aider le gouvernement et ses tentatives de briser la grève. La tactique du régime était alors d’essayer par tous les moyens de diviser les grévistes en offrant à certains d’entre eux des emplois dans une nouvelle société, tout en encourageant Belkin pour qu’il mette en place un nouveau syndicat anti-grève dans le cadre de la Confédération syndicale CFTK. Les grévistes, cependant, ont rejeté ces tactiques, insistant pour que tous les travailleurs sans exceptions soient être réintégrés dans leur ancien emploi.

    Hypocritement, l’UITA et le KTR, après avoir soutenu les activités visant à briser la grève et le syndicat anti-grève de Belkin, ont donné des conseils aux travailleurs en leur disant qu’ils devraient : ‘‘décider de suivre le chemin de la construction de leur propre syndicat indépendant, qui peut décider d’une stratégie d’action et proposer leurs revendications à tous niveaux, en s’assurant qu’ils obtiennent, ainsi que leurs familles, les moyens nécessaires pour se défendre et pour mobiliser un soutien international.’’

    Il faut construire de véritables syndicats indépendants

    Depuis le début de la grève, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) a entièrement pris ses responsabilités en soutenant, non seulement en paroles mais aussi en actes, l’appel diffusé à Zhanaozen et à Aktau sous la signature de milliers de travailleurs en novembre (soit avant les ‘‘conseils’’ de l’UITA. Dans cet appel, ils expliquent que : ‘‘notre combat démontre que vaincre l’injustice et l’arbitraire ne peut se faire qu’en unissant nos forces. Dans cette situation difficile et compliquée, le meilleur soutien et moyen d’action sera de créer une organisation syndicale indépendante et de développer des revendications capables d’unir, comme l’augmentation des salaires, l’amélioration des conditions de vie et de travail et la non-ingérence de l’employeur dans le travail du syndicat. En faisant ce travail d’unification des travailleurs, ce syndicat deviendra une solide fondation pour la création d’un syndicat national indépendant au Kazakhstan.’’

    Le CIO estime que si les syndicats tels que l’UITA et le KTR soutiennent véritablement les travailleurs du pétrole, ils devraient alors publiquement retirer tout leur soutien à la Confédération syndicale kazakh CFTK et donner un soutien pratique et moral à ceux qui tentent de construire un authentique syndicat indépendant dans ces circonstances extrêmement difficiles. Mais même si l’UITA et le KTR refusent d’agir de la sorte, le CIO va continuer à soutenir les grévistes et à les aider.

    Le 17 décembre, le Président du KTR, Boris Kravtchenko, a clairement tenté de blâmer le CIO pour les événements de Zhanaozen: ‘‘Nous croyons que la responsabilité de ces événement et du sang versé par les travailleurs du pétrole incombe entièrement aux dirigeants de la République du Kazakhstan. Cependant, cette responsabilité est partagée par les spéculateurs politiques, auto-désigné ‘‘comité’’ et ‘‘internationale’’, qui utilisent la protestation sociale pour leurs propres intérêts, pour réécrire les revendications des manifestants en transformant politiquement celles-ci et qui, par leurs actions provocatrices, poussent les autorités à utiliser des moyens violents.’’

    Ce que Boris Kravtchenko pense exactement du CIO n’est pas très clair. Nous avons soutenu la grève depuis sa création. Nous avons défendu que les employeurs éliminent tous les obstacles pour que des négociations sérieuses puissent commencer. Nous avons soutenu que ces négociations devraient être dirigées de façon transparente par des représentants élus des grévistes. Dès le début, nous avons été engagés dans la construction de la solidarité avec les grévistes et avons aidé à briser le blocus médiatique. Nous avons discuté avec les grévistes de leur intention d’organiser une manifestation pacifique le 16 décembre et avons convenu d’organiser une campagne internationale de solidarité autour de cet évènement.

    Les staliniens surpassent les bureaucrates syndicaux

    Une attaque encore plus vicieuse contre les travailleurs du pétrole a été lancée par le Parti communiste d’Ukraine, qui était resté silencieux sur cette question jusqu’au 4 janvier. Ce parti a finalement brisé son silence dans un article qui accuse Natalia Sokolova d’être un agent du département d’Etat américain et les travailleurs du pétrole d’être responsables de "la tentative des Etats-Unis pour déstabiliser la situation politico-économique." Ils ont continué en disant: ‘‘Les autorités du Kazakhstan ont agi durement, courageusement et de manière adéquate. Ils ont réagi fermement en instaurant l’Etat d’urgence et la police anti-émeute n’y a pas été de main morte contre les combattants bien armés qui se trouvaient derrière les travailleurs du pétrole. Ils ont montré leur courage quand le président, M. Nazarbayev, a visité la ville de Zhanaozen et a personnellement parlé aux habitants. Leur réponse a été adéquate, en agissant avec fermeté et en expliquant à ces messieurs de l’Union Européenne que ce qui se passe à Zhanaozen est une affaire interne au Kazakhstan."

    La “gauche” attaque les grévistes qui revendiquent la nationalisation

    Le 18 décembre, le site internet de gauche "RabKor" publiait un article d’Aleksei Simoyanov de l’Institut de la Mondialisation, à Moscou. Après presque sept mois de silence et à seulement 2 jours du massacre, l’auteur avait décidé de rejoindre le flot des attaques contre les travailleurs du pétrole : "Il est impossible de ne pas parler d’un certain nombre d’erreurs tactiques effectuées par les manifestants au cours de leur campagne. Aussi longtemps que les principaux slogans des manifestants étaient favorables à des meilleurs salaires, au respect des droits des travailleurs et luttaient contre la dégradation des conditions de travail, ils étaient dans une position forte. Dans les limites d’un conflit entre travailleurs et patron, les autorités avaient les mains liées, et toute pression de leur part aurait été purement illégitime. Le problème s’est compliqué quand, sous l’influence du CIO, les travailleurs ont également défendu des revendications politiques, y compris la nationalisation de la compagnie."

    Pourtant, comme cela peut être vérifié avec l’évolution des revendications des grévistes, les travailleurs du pétrole ont défendu la nationalisation de leur entreprise dès le début du litige. Ils n’ont pas eu besoin du CIO pour savoir que tant que ces entreprises restaient aux mains de capitaux privés liés au régime et aux multinationales étrangères, il n’était pas possible d’obtenir un salaire raisonnable. Le seul changement qui a été opéré avec cette revendication au cours de la grève, c’est de généraliser la revendication de la propriété publique à tout le secteur pétrolier, sous le contrôle des travailleurs. Les travailleurs du Kazakhstan ne sont d’ailleurs pas les seuls à tirer ces conclusions. En décembre, par exemple, des dizaines de milliers de syndicalistes ont défilé à Liège, en Belgique, pour exiger la nationalisation du site liégeois d’ArcelorMittal.

    Toutes les grèves sont politiques dans une certaine mesure

    Simoyanov ne fait avec son texte que démontrer sa profonde incompréhension de cette grève. La direction de l’entreprise a refusé de négocier non pas parce que les ouvriers ont soulevé la revendication de la nationalisation, mais parce qu’ils n’étaient pas prêts à mieux payer les travailleurs. La logique de son article est que les travailleurs devraient restreindre leurs luttes à des questions purement économiques et que s’ils vont plus loin, toute la pression contre eux devient ‘‘légitime’’. Suivant cette logique, les syndicats ne devraient pas exiger le limogeage des responsables antisyndicaux ou faire grève afin de faire tomber des régimes autoritaires. Suivant cette logique encore, les syndicalistes d’Europe, de Grèce, du Portugal, d’Italie et d’ailleurs qui sont en lutte par millions contre les politiques d’austérité de leurs gouvernements ne devraient pas exiger la chute de ces gouvernements ? Simoyanov pensent-il aussi que cette revendication est ‘‘illégitime’’ ?

    L’ironie est que ces critiques, en se précipitant contre les grévistes du pétrole, ont oublié de s’en prendre à la direction de l’entreprise, et finissent même au final à la droite du président Nazarbayev qui, à Aktau, a déclaré après le massacre que : ‘‘Le gouvernement, ainsi que le fonds Samruk Kazyna et la société KazMunaiGas, ont échoué à mettre en œuvre mes instructions sur la résolution rapide de ce conflit. Malheureusement, ils se sont montrés incapables de résoudre le problème."

    La caractéristique des critiques de ‘‘gauche’’ des grévistes est la manière dont ils ferment les yeux sur les bureaucrates syndicaux qui collaborent avec les régimes autoritaires ! Boris Kravtchenko est un membre du conseil consultatif du président russe Medvedev, Alexeï Etmanov est un candidat de la liste pro-Kremlin "Russie juste" et Sergei Belkin a signé une entente pour éliminer les grèves avec le régime de Nazarbayev. Ils sont en colère non pas parce que les travailleurs du pétrole ont adopté des revendications politiques – ils ne les critiqueraient pas s’ils rejoignaient le parti présidentiel. Les critiques n’arrivent que lorsque les travailleurs du pétrole déclarent qu’ils ne vont plus soutenir le parti présidentiel et lancent un appel au boycott total des élections législatives de janvier. Plutôt que de rester derrière l’un ou l’autre parti politique pro-régime et leurs conseillers dans les syndicats, les travailleurs du pétrole ont appelé à la création de leur propre, démocratique et indépendant parti des travailleurs, un instrument politique capable de représenter leurs intérêts sans devoir subir l’influence des oligarques.

    Le 16 décembre – début de la fin pour Nazarbayev

    Les événements du 16 décembre 2011 marquent un tournant dans le développement des luttes ouvrières à travers l’ancienne Union soviétique (la CEI, Communauté des Etats Indépendants). Après sept mois de lutte acharnée, les travailleurs du pétrole ont appris de nombreuses leçons. Ils ont démontré qu’ils étaient capables d’adopter une attitude pacifique et disciplinée et de rejeter les provocations destinées à les conduire à la violence. Ils sont allés plus loin que de simples exigences salariales face à un patron qui n’a aucune envie de payer plus, et ont défendu que l’entreprise devait être nationalisée, sous contrôle ouvrier, de sorte que les richesses du pays puissent être utilisées pour le peuple, plutôt que d’enrichir les oligarques et la famille présidentielle. Ils ont démontré qu’ils peuvent unir autour d’eux tous les pauvres et les exploités de la région en défendant de meilleurs salaires pour ceux qui travaillent qui travaillent dans le secteur public. Ils ont appris qu’il y a beaucoup de ‘‘dirigeants’’ et de ‘‘politiciens’’ qui inondent leurs oreilles de promesses d’amitié éternelle en échange de leurs votes, mais qui désertent aux premiers besoins. Ils ont vu que les seuls amis qu’ils ont vraiment, ce sont les travailleurs d’autres villes et d’autres pays, les seuls à avoir exprimé une véritable solidarité.

    Même après les horribles attentats de la police et de l’armée le 16 décembre 2011, et les nombreux morts, blessés et emprisonnés, les travailleurs du pétrole ont préservé leur dignité et leur discipline. Ils continuent à faire appel aux autres travailleurs pour qu’ils s’organisent en une seule fédération syndicale nationale et indépendante et pour construire un parti des travailleurs. Le Comité pour une Internationale Ouvrière et ses sections est fier de rester à leur côté, et de rester entièrement solidaire de leur combat.

  • En Bref…

    Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations, vidéos ou petites nouvelles particulièrement frappantes. Aujourd’hui, il est entre autres question de la couverture honteuse de la grève du 22 décembre dernier par la presse francophone, ou encore de l’imact des mesures projetées par le gouvernement Di Rupo premier… qui doit encore trouver jusqu’à deux milliards de mesures d’austérité d’ici lundi selon la Commission européenne !


    "Grève en Belgique : Haro sur les grévistes et les syndicats"

    Que les médias traditionnels ne sont pas objectifs et défendent un camp bien précis sous des allures de "neutralité", nous en sommes bien conscients. Les dernières mobilisations syndicales ont d’ailleurs suscité des réactions quasiment hystériques dans les médias. Le site français Acrimed (Action-Critique-Médias) a publié un très bon article qui passe en revue la couverture de ces mobilisations syndicales par la presse belge francophone. Le résultat est des plus édifiants… Nous vous invitons à en prendre connaissance, et espérons que cela vous convaincra, si ce n’est déjà fait, à soutenir la presse alternative et clairement du côté des travailleurs, en prenant par exemple un abonnement à notre mensuel, Lutte Socialiste.


    L’Europe réclame 1,2 à 2 milliards d’efforts supplémentaires avant lundi

    Selon l’agence de presse Belga, le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn exige que de 1,2 à 2 milliards d’austérité supplémentaires d’ici lundi matin concernant le budget 2012 du gouvernement Di Rupo 1er. Les services de la Commission estiment que le budget 2012 présenté par la Belgique n’aboutit pas à un déficit de 2,8% du Produit intérieur brut (PIB) comme présenté par l’équipe Di Rupo, mais bien de 3,25%, soit au-delà des 3% exigés. Comme nous l’avons déjà dit, c’est une avalanche d’austérité qui nous attend, les mesures dévoilées jusqu’à présent ne sont que les premières d’une longue liste ! Il est plus facile de stopper une avalanche d’austérité à ses débuts : il faut organiser et préparer sérieusement la grève générale annoncée pour le 30 janvier, privé et public confondus.


    Le capitalisme nuit gravement à notre planète

    Il a beaucoup été question du réchauffement climatique ces derniers temps, pour commenter les catastrophes naturelles de 2011 et celles qui se préparent pour cette année. Dans l’édition du Soir de ce vendredi, on a notamment pu lire le commentaire suivant de Jean-pascal Van Ypesele, vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) : "On peut réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre. D’abord empêcher que le CO2 se répande dans l’atmosphère : c’est techniquement possible, et ça prendra un rôle important dans les décennies qui viennent. Et puis il y a l’immense potentiel des énergies renouvlables, bien supérieur aux quantités d’énergie qui peuvent être consommées dans le monde dans les 50 ans qui viennent. S’il n’y avait pas de solution, ce serait déprimant. Mais seule la volonté politique de mettre en oeuvre les techniques adéquates manque." Le problème, c’est que la volonté politique des partis au pouvoir est toute entière aux ordres de la dictature des marchés. Renverser cette dictature, c’est lutter pour renverser le capitalisme et placer le contrôle des secteurs-clés de l’économies dans les mains des travailleurs et de la collectivité dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée, tant pour les intérêts de la population comme pour ceux de notre environnement.


    Au moins 50.000 SDF en Belgique

    Le nombre de sans domicile fixe a fortement augmenté dans notre pays et il y aurait actuellement pas moins de 50.000 SDF. C’est ce qu’a affirmé l’association flamande “ Dakloze Aktie Komité ” (DAK) dans le quotidien flamand Gazet van Antwerpen. “Cinq mille d’entre elles vivent en rue de manière permanente, environ 500 à Anvers et 2.000 à Bruxelles. Elles sont les plus visibles, mais une grande partie des sans domicile fixe, au moins 45.000 personnes, sont quasi invisibles. Ils vivent de temps en temps chez un ami, un membre de la famille, retournent à la rue ou dans une gare ”, explique cette association, en pointant l’impact négatif de la crise économique. Les jeunes forment le groupe le plus important de nouveaux SDF. Le DAK considère que les solutions capables de résoudre cette crise sont que les pouvoirs publics fournissent davantage de logements sociaux et organisent la diminution des prix de l’immobilier. Hélas, c’est très éloigné des priorités des autorités…


    Conséquences concrètes de l’accord politique sur le budget de l’Etat belge

    La CSC a réalisé un site internet qui développe concrètement les conséquences des mesures projetées par le gouvernement, à l’aide d’une vingtaine de profils de travailleurs et d’allocataires sociaux pénalisés par les mesures du gouvernement Di Rupo 1er. De quoi furieusement avoir envie de lutter contre ce gouvernement !


    L’Internationale socialiste, fière de l’austérité…

    On peut lire dans l’édition de janvier 2012 du Monde Diplomatique (n°694) une citation de Martine Aubry, première secrétaire du PS français, extraite de son discours d’ouverture du conseil de l’Internationale Socialiste (le 15 novembre dernier) : " Je veux saluer tout particulièrement notre président Georges Papandréou et le féliciter pour les résultats des élections locales en Grèce. Dans un contexte difficile, c’est un encouragement et un succès qui viennent récompenser un courage politique qui force l’admiration" Il faut savoir que ces élections ont été marquées par un taux d’abstentions de 53%… Et le ”courage politique” qui ”force l’admiration”, c’était le courage de casser les conditions de vie tout un peuple ! Voilà qui en dit long sur l’orientation de l’internationale socialiste. Entretemps, Papandréou a été viré de son poste de premier ministre, et personne dans l’establishment n’a voulu prendre le risque de nouvelles élections: un gouvernement technique aux ordres de la dictature des marchés a été instauré. Quant à Papandréou, son souvenir aura un goût des plus amers pour les travailleurs et leurs familles.


    Quand l’état rabaisse son service…pour plaire au privé !

    Un des mesures entrées en vigueur ce 1er janvier 2012 est le changement de numéro de l’horloge parlante (qui passe de 1300 à 078051300). Apparemment rien de très intéressant. Mais il est très intéressant par contre de se pencher sur la raison de ce changement. Est-ce suite à un problème technique ? Pour améliorer le service ? Non non, rassurez-vous, c’est pour ne pas ”fausser la concurrence libre” avec les opérateurs privés, comme Belgacom, qui n’ont pas la possibilité de fournir des numéros aussi courts. L’Etat choisit donc, charitablement, de compliquer son numéro ! L’horloge parlante reçoit quotidiennement plus de 5000 appels, mais enfin, ce serait quand même de dommage de ne pas faciliter les choses au privé, non ?

  • Quelle politique pour la jeunesse dans les grandes villes?

    Le 19 novembre dernier s’est clôturé l’événement ‘‘Anvers, capitale européenne de la jeunesse’’. Le Conseil communal avait fait beaucoup de bruit autour de cela, et semblait très fier, mais la majeure partie de la jeunesse anversoise n’a strictement rien remarqué. Cet exemple illustre merveilleusement la politique des grandes villes partout dans le pays.

    Les quelques activités organisées étaient retranchées dans des lieux très branchés où la participation coûtait beaucoup d’argent. En fait, il s’agissait plutôt d’activités ‘‘Anvers, capitale européenne de la jeunesse dorée’’ avec des boissons et des entrées tout bonnement hors de prix pour la majorité des jeunes.

    Que la ville essaye par tous les moyens de se construire son prestige auprès de la jeunesse ‘‘bling-bling’’ n’a aucune incidence positive pour la jeunesse dans son sens général. Au quotidien déjà, ceux dont le pouvoir d’achat est important peuvent aligner les sorties- ciné, au restaurant, en boîtes,… Et les autres peuvent toujours bien se caler leur main sous le menton, accoudés à la table de leur kot.

    Si jamais les jeunes moins nantis veulent faire la fête à l’extérieur, toute une série de mesures existent à Anvers pour leur donner envie de rentrer chez eux, avec différentes amendes administratives pour incivilités diverses (bruit,…) pouvant atteindre les 250 euros. Bref, les endroits de sorties sont hors de prix, et occuper la voie publique avec des amis peut se révéler tout aussi cher. A Anvers, le taux de chômage des jeunes est particulièrement élevé (24,7%, soit le double de la moyenne dans toute la Flandre). Dans les médias, on entend souvent que les jeunes sont bruyants, des vandales,… Mais les perspectives d’avenir se réduisent souvent au chômage, et les services publics de loisirs sont inexistants.

    L’argent n’existe pas pour développer des maisons de quartiers et des centres de jeunesse de qualité avec suffisamment de personnel pour prendre les jeunes en charge. Par contre, les grands projets de prestige ne manquent pas. Bref, il n’y a rien à faire dans les quartiers, et descendre dans le centreville, c’est bien souvent se retrouver à la porte, frustrés. A Anvers, tout comme dans toutes les villes universitaires, se pose d’ailleurs encore la question du prix des kots étudiants, bien souvent inabordables.

    Organiser une réelle politique de la jeunesse, cela signifie d’organiser des évènements accessibles à tous les jeunes, de soutenir les services sociaux, l’accès à un enseignement de qualité, le développement de structures sportives et de loisirs bon marché et de stopper la politique de ghettoïsation de nos villes, où les couches les plus précaires sont livrées à elles-mêmes.

    C’est dans cette logique qu’une marche funèbre a été organisée en décembre à Anvers, symbolisant la mort de toute réelle politique pour la jeunesse : Antwerp Youth Break Out!

  • Travailler plus pour moins de pension? Inacceptable ! Grève générale des services publics

    Les provocations du ministre des pensions Van Quickenborne, qui est soutenu par la totalité du gouvernement, ont assuré que la colère était des plus grandes ce jeudi 22 décembre, journée de grève générale dans le secteur public. Malgré l’offensive menée dans les médias contre la grève, cette dernière a rencontré un large succès. Aucun train n’a circulé, et il en allait de même pour les bus et les trams. Mais les fonctionnaires aussi sont entrés en grève. Voici quelques reportages photos et rapports. Nous vous proposons également de lire le tract que les militants du PSL ont distribué à des dizaines de piquets dans tout le pays.

    [VIDEO] Action à Bruxelles devant les locaux du PS

    Voici une vidéo consacrée à la grève générale des services publics d’hier. Il y est notamment question d’une action de la CSC devant les locaux du PS. La couleur bleue était à l’honneur, histoire de montrer que le PS ne représente plus les travailleurs. Notre camarade Eric Byl, secrétaire générale du PSL, explique dans cette vidéo la nécessité pour les syndicats de rompre avec les partis traditionnels et de poser la question de la construction d’un nouveau parti des travailleurs.

    [VIDEO] La police intervient lors de l’action de la CNE aux portes du PS

    Ce jeudi, à l’occasion de la grève générale des services publics, quelques centaines de membres de la CNE s’étaient rendus au siège du PS afin d’y protester contre les politiques libérales de ce parti. Les insignes PS à l’entrée ont été remplacées par des lettres bleues et une grande banderole bleue a été fixé à la façade. Pendant un moment, une vingtaine de policiers anti-émeute a tenté de chasser les manifestants.

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