Tag: Anne Demelenne

  • Action de solidarité à Clariant

    Ce mercredi 17 juillet au matin, une action syndicale avait lieu devant les grilles fermées de l’usine de chimie Clariant à Louvain-La-Neuve. Les ouvriers y organisent un piquet de grève suite au licenciement, fin juillet, des deux délégués syndicaux de l’entreprise. La direction évoque le motif de ‘‘rupture de confiance’’ pour justifier sa décision. Pourtant, au vu du soutien reçu de la part des ouvriers de l’usine, tout ce que pouvait reprocher la direction de Clariant aux deux délégués était qu’ils faisaient leur boulot : défendre les conditions de travail de leurs collègues. Ces licenciements ont été effectués la vieille des congés annuels, ce qui démontre que la direction devait se douter qu’elle déclencherait la colère des travailleurs du site.

    Par Baptiste (Wavre)

    Alors que le personnel a exigé la réintégration des deux délégués, la direction a pour le moment refusé de négocier et a mis en avant qu’elle pourrait recourir aux astreintes des huissiers pour casser le piquet. A l’heure actuelle, le piquet est toujours de mise et les ouvriers sont déterminés à lutter pour la réintégration de leurs deux délégués Mohamed et Kamel.

    L’action de soutien que la FGTB a organisé au piquet de grève a rassemblé quelques 200 militants syndicaux. Différents orateurs, dont Anne Demelenne, Thierry Bodson et un représentant de l’ICEM (Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l’énergie, des mines et des industries diverses) ont notamment pris la parole pour pointer du doigt que ces licenciements représentaient une attaque contre les conditions de travail. Finalement, Clariant tente par là de faire payer la crise aux travailleurs.

    Un des deux délégués nous expliquait que la direction avait pris pour habitude de vouloir faire appliquer des méthodes de travail qui sont pourtant illégales, comme le non respect des plages de récupération (surtout pour des intérimaires qui ont un horaire à pauses) ou encore le non respect des normes de sécurité relatives au stockage de produits dangereux et fortement odorants. Si à l’heure actuelle 5 ouvriers sont en arrêt maladie pour raison de douleurs dorsales, ce n’est pas le fruit du hasard puisque la direction n’hésite pas à contraindre les travailleurs à porter des charges qui dépassent les limites légales.

    Au moment où la direction s’attaque à la tête de l’organisation syndicale dans l’entreprise, il n’y a aucun doute à avoir sur ses intentions. Les syndicats doivent se préparer à poursuivre la lutte pour la réintégration des deux délégués. Des victoires obtenues comme celle à BRC Anvers doivent être des références sur chaque lieu de travail où la direction s’attaque aux libertés syndicales. A BRC, la direction a finalement du réintégrer les deux délégués qu’elle avait licenciés une fois qu’elle a été confrontée à la lutte des travailleurs. En outre, l’action de soutien réalisée est une bonne chose pour les travailleurs en grève. Un plan d’action syndical démocratiquement élaboré permettrait de faire un pas supplémentaire pour contre-attaquer et empêcher les licenciements de délégués.

  • TEC : Il faut un plan d’action qui unisse travailleurs et usagers!

    Les dernières journées de grève qui ont touché le TEC en région liégeoise, au sujet d’un problème relatif au statut des chefs d’équipes techniques, ont fait beaucoup de bruit. Tandis qu’un groupe facebook appelait à une manifestation pour ce samedi contre ces grèves et pour le service minimum, une fois de plus, ce fut aussi l’occasion de constater à nouveau à quel point la presse traditionnelle est bien peu ‘‘objective’’ dans sa manière de traiter l’information.

    Par Nicolas Croes

    Pour RTL-TVI – qui s’est fait une certaine réputation en trainant dans la boue le moindre conflit social – c’était l’occasion à ne pas louper ! Un de ses reportages annonçait : des ‘‘Liégeois pris en otage par la TEC’’ veulent voir les TEC privatisés. Et le journaliste de poursuivre en parlant des chauffeurs de lignes privées qui, eux, n’arrêtent pas de travailler, même quand ils reçoivent des pavés sur les bus. Tout juste est-il brièvement expliqué que, quand même, dans le privé, on roule 12, parfois 14 heures d’affilée… Et oui, faire grève, c’est utile, et ça permet de défendre les droits des travailleurs, mais bon, ça, on préfère ne pas trop en parler à RTL.

    Quant au quotidien-feuille-de-choux liégeois La Meuse, il n’a pas non plus hésité et a de son côté et notamment titré : ‘‘Les chauffeurs et les syndicats font-ils "la grève du cerveau"? Ce n’est pas avec le même ton et la même arrogance qu’ils parlent de l’austérité ou des profits des grands actionnaires, loin de là… En fait, la couverture médiatique de la grève fut unilatéralement utilisée comme une campagne de propagande destinée à pousser l’idée du service minimum et de la privatisation des transports en commun.

    Autre élément, cet appel à manifester contre les grèves au TEC et pour l’instauration d’un service minimum lancé par deux étudiants liégeois (tous deux précisent toutefois bien qu’ils sont contre la privatisation du TEC et qu’ils croient au service public). Bien entendu, nous comprenons bien que cette grève, survenue en pleine période d’examen, a entraîné de nombreuses complications. Mais pour réellement parvenir à une solution, l’instauration du service minimum n’est pas une aide, que du contraire. Pour la direction du TEC, ce serait l’occasion de faire passer des mesures d’austérité, d’attaquer les conditions de travail et de salaire,… et les travailleurs ne seront pas les seuls à en pâtir ! Comme les usagers des transports en commun ne le savent que trop bien, le manque de moyens, de personnel,… cela a comme résultat des retards, des suppressions de ligne,… Au final, défendre le droit de grève, c’est défendre un moyen destiné à lutter pour un service public de qualité.

    On ne fait jamais grève par plaisir, contrairement à ce que certains médias tentent de nous faire avaler. Souvent, quand la raison officielle d’une grève semble infime, c’est qu’elle est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il s’agit dès lors plus d’un contexte d’accumulation de frustration et de colère face à une accumulation de problèmes. Mais, tant au TEC qu’à la SNCB et ailleurs, ces problèmes s’accumulent sans qu’un plan d’action syndical ne soit discuté et sans que les directions syndicales ne s’en soucient de trop. Anne Demelenne, la secrétaire générale de la FGTB, s’est d’ailleurs publiquement dédouanée de ces actions de grève lorsqu’elle était en visite auprès du très (très) patronal ‘‘Cercle de Lorraine’’, en précisant que la grève avait d’abord été déclenchée par la CSC… On fait mieux comme soutien aux luttes des travailleurs !

    Imaginons l’impact qu’aurait une campagne de sensibilisation des syndicalistes du TEC à destination des usagers, expliquant en détail les problèmes auxquels les travailleurs font face, à quel point cela nuit à la prestation d’un service de qualité,… avec distribution de tracts, affiches aux arrêts de bus,…

    Il serait non seulement possible de barrer la route à la propagande patronale dans les médias en s’en prenant à l’incompréhension des usagers, mais aussi d’appeler ces derniers à la solidarité. Une telle lutte, préparée suffisamment longtemps à l’avance, aurait un puissant impact, non seulement dans ce secteur précis, mais également dans d’autres, en illustrant comme gagner l’opinion publique et l’impliquer dans la lutte.

  • Il faut briser la norme salariale dans les négociations sectorielles

    Après différentes actions contre la norme salariale de 0,3% et le maintien de la discrimination entre statuts d’ouvrier et d’employé, les négociations sectorielles vont commencer. C’est l’occasion de briser cette norme salariale et de mettre en avant des revendications offensives, si possible en front commun syndical.

    Article tiré de l’édition d’avril de Lutte Socialiste

    Les actions contre l’AIP

    La majorité des syndicalistes s’est prononcée contre la proposition d’Accord Interprofessionnel, dans les trois gros syndicats et contre leurs propres directions nationales. Seules la FGTB et la CGSLB ont respecté cette majorité et sont partis en action. Mais les manifestations et actions régionales étaient relativement désorganisées, sans mot d’ordre clair donné suffisamment longtemps à l’avance. La journée d’action du 4 mars a toutefois été un succès. Différents secteurs et zonings industriels étaient à l’arrêt, tout comme le port d’Anvers qui, aux dires du chef de l’autorité portuaire, a perdu un million d’euros par heure. La fédération patronale du métal, Agoria, a perdu 20 millions d’euros de revenus et 35.000 journées de travail.

    Il faut refuser la norme salariale !

    Avant et après la journée d’action nationale du 4 mars, la volonté d’avoir de nouvelles actions était grande, mais l’absence d’un plan d’action a miné le potentiel de la journée du 4 mars. Il a bien été question du sommet de l’Union Européenne du 24 mars (voir en page 5), mais le débat concernant l’AIP a été renvoyé aux négociations sectorielles.

    Au cours des actions contre l’AIP, les informations concernant les augmentations salariales des directions d’entreprises, de plus de 0,3% évidemment, ont fait tache. Maintenant qu’aucun accord national n’a été conclu, les négociations dans les secteurs et les entreprises peuvent commencer, pour obtenir des augmentations salariales décentes.

    L’exemple allemand : 7%

    Quant on parle de salaire, le patronat aime bien se référer au modèle allemand de bas salaires et de travail flexible (voir notre édition de février). Une part grandissante des travailleurs allemands tombe dans le secteur des (très) bas salaires, mais les secteurs traditionnellement plus forts n’hésitent pas à défendre des augmentations importantes. Le syndicat de la chimie IG BCE revendique 7% d’augmentation pour une année (index compris) pour les 550.000 travailleurs du secteur. La production de ce secteur a augmenté de 11% en 2010, le chiffre d’affaire de 17,5% et la marge de bénéfice a aussi augmenté. Dans la télécommunication, les syndicats allemands revendiquent 6,5% d’augmentation. Ils ont manifesté et fait grève en février contre la ‘‘proposition’’ patronale de 1,08%.

    Suivons ces exemples pour les négociations sectorielles. Yvan De Jonge, secrétaire de la FGTB-Alimentation, a déclaré à la presse que : “Toutes les indications nous donnent le droit de demander plus que les 0,3% qu’ils veulent aujourd’hui nous donner. Par exemple, Coca-Cola a réalisé en 2009 un bénéfice 96% supérieur à la moyenne des 10 dernières années et en 2010 il sera trois fois supérieur à la moyenne. Quick a engrangé un bénéfice en hausse de 109% par rapport à la moyenne des dix dernières années. Des entreprises comme Candico, Dossche Mills, CSM notamment ont engrangé de ‘superbénéfices’.’’ Il a aussi dénoncé qu’alors que les bénéfices des entreprises augmentent, le personnel doit travailler 10% plus dur qu’il y a dix ans. Pour les barèmes minimaux, la FGTB-Alimentation revendique 4,5% d’augmentation.

    Quelques arguments…

    “Il n’y a pas de marge pour une augmentation de salaire”

    Au beau milieu de la crise, en 2009, au moins 10 entreprises présentes dans notre pays ont réalisé plus d’un milliard d’euros de profit (presque 30 milliards d’euros ensemble). Les 18 entreprises du Bel20 qui ont fait connaître leurs résultats pour 2010 parlent de 16 milliards d’euros de profit, soit 30% de plus qu’en 2009. Environ la moitié de ces bénéfices seront versés aux actionnaires.

    Alors qu’on nous demande de nous serrer la ceinture, il n’y a pas de problèmes pour les topmanagers et les politiciens. Les 13 managers les plus hauts placés d’ABInbev reçoivent 20,33 millions d’euros en salaires et bonus. Et nous ?

    “Nous voulons partir en action, mais ceux de la CSC ne veulent pas…”

    S’il y a division au sommet syndical, ce n’est pas le cas à la base dans le cadre de l’AIP. Le militant de la LCB (centrale flamande des employés de la CSC) Jon Sneyers a effectué une recherche sur les votes concernant l’AIP dans la CSC, qui démontre que 55% de la base s’est opposée au projet, chiffre ‘‘transformé’’ en 67% de ‘OUI’ avec différentes manipulations. Mais à la direction de la FGTB, on trouve aussi des coupables : la secrétaire générale Anne Demelenne a signé le projet d’Accord Interprofessionnel avant que sa base ne le rejette.

    Les manœuvres au sommet entraînent très certainement des tensions à la base, mais il ne faut pas les favoriser. Le 4 mars, des militants de la CSC étaient aussi présents aux piquets, et la CNE/LBC avait fait une action particulièrement réussie le 28 février à Bruxelles, avec une petite délégation de militants de la FGTB. Travaillons l’unité à la base, les directions pourront moins facilement jouer avec nos pieds.

    “Nous voulons partir en action, mais pas les Flamands…”

    Cet argument, on peut souvent l’entendre du côté francophone: les Flamands seraient de droite et pas combatifs. Le 4 mars, il y avait 2.500 manifestants à Gand, 2.000 à Anvers, un millier à Louvain, et le port d’Anvers était totalement à l’arrêt. Avec des actions ce jour-là souvent mieux organisées que du côté francophone. Cet argument d’une moindre volonté de lutter en Flandre est faux, et ne doit pas être répéter si on veut construire un mouvement plus offensif.

    Aucun parti traditionnel ne soutient les positions des travailleurs

    Si cela nécessitait encore confirmation, le syndicat socialiste des employés SETCa et la Centrale Générale ont eu l’occasion de s’en apercevoir en faisant la tournée des partis traditionnels les 6 et 17 mars : aucun parti n’a soutenu les revendications syndicales.

    Les partis gouvernementaux, y compris le PS, ont soutenu la proposition d’AIP, avec la norme salariale de 0,3% et le maintien de la discrimination entre statuts ouvrier et employé. Cette proposition a d’ailleurs aussi reçu le soutien de la N-VA. Le 4 mars, Bart De Wever s’est explicitement prononcé contre les actions pour de meilleurs salaires, a parlé d’une ‘‘ville occupée’’ et a exigé l’intervention de la police contre les grévistes. Nous avons bien vu ce qu’il fait du droit à l’action collective.

    Quand la proposition scandaleuse d’AIP est sortie des négociations du ‘‘groupe des dix’’, le PS a déclaré que ‘‘Cet accord donne une nouvelle fois tout son sens au maintien au niveau fédéral de la concertation sociale interprofessionnelle, pivot de la compétitivité de nos entreprises, de la formation des salaires et des conditions de travail de milliers de travailleurs’’. Quand le gouvernement a cherché à imposer son projet, le PS a soutenu ce dernier dans un communiqué se terminant par : ‘‘Pour le PS, la priorité absolue est d’aboutir à un accord interprofessionnel équilibré et de garantir la paix sociale, dans une situation de crise particulièrement difficile.’’

    On ne doit rien attendre de ces partis. Si les syndicats laissent tomber la question du prolongement politique de leur résistance contre l’AIP, ils reviendront vers les partis traditionnels la queue entre les jambes. Il est grand temps de rompre tout lien entretenu avec les partis traditionnels! Les militants combatifs doivent commencer à discuter de la façon de construire leur propre instrument politique, un nouveau parti des travailleurs.


    Quelques chiffres sur les salaires…

    A Bayer, les syndicats ont publié un tract comprenant les chiffres des profits de leur entreprise. En 2010, Bayer a eu 1,3 milliards d’euros de bénéfices, après impôts. De l’aveu même de la direction, le chiffre d’affaire a été cette année-là le plus élevé de l’histoire de l’entreprise.

    En 2010, les dividendes par action ont été augmentés de 0,10 euro pour atteindre 1,5 euro. Les actionnaires ont reçu au final 1,24 milliards d’euros, soit 7% de plus qu’en 2009.

    Les 6 membres du “bureau de management” ont reçu 10 millions d’euros en 2010, 13,5% de plus qu’en 2009. Le CEO (chief executive officer) Dekkers a gagné 80 fois plus qu’un simple ouvrier

    Les travailleurs du site d’Anvers ont, eux, reçu une prime unique de 225 euros…

    Si les actionnaires peuvent recevoir 7% de plus et les managers 13,5%, pourquoi doit-on se contenter de 0,3% ?

  • La solidarité contre les inégalités. Rapport du meeting de la FGTB

    La semaine dernière, la FGTB a tenu son Congrès statutaire à Bruxelles, sous le titre de ‘‘La solidarité contre les inégalités’’. Le PSL-LSP était bien entendu présent pour mener campagne auprès des militants présents : nous avons besoin d’une alternative de gauche contre les partis traditionnels ! Voici un rapport du meeting de clôture ainsi qu’une vidéo de cette journée.

    Rapport par Jarmo

    La parole a été donnée à 9 délégations syndicales qui ont été victimes de restructurations ces dernières années. La première délégation était celle d’Opel-Anvers, avec Rudi Kennes qui a déclaré que la lutte à Opel a été menée de façon ‘‘non-traditionnelle’’. Ce qu’il voulait dire, c’est que malgré le projet de fermer une usine rentable, il n’y a pas eu d’actions de grève. D’autre part, il a expliqué que la loi-Renault est amplement insuffisante pour permettre aux délégations syndicales de lutter contre les plans du patronat pour organiser un carnage social, et que le Comité d’entreprise a en fait très peu à dire. Il a aussi expliqué qu’il avait choisi un syndicalisme de concertation plutôt que de passer à des actions de grève. Sa prise de parole s’est terminée par l’assurance qu’Opel-Anvers serait toujours ouvert en 2011, mais il n’a pas expliqué comment il pensait pouvoir atteindre cet objectif.

    La délégation combative d’AB InBev est ensuite venue expliquer comment ils avaient refusé de rester dans le cadre de la loi-Renault et d’organiser immédiatement des actions de blocage. Ils ont déclaré que ce n’avait pas été difficile d’avoir une telle détermination, étant donné qu’AB InBev avait empoché 4 milliards d’euros de bénéfice l’an dernier et que le grand patron Carlos Brito avait obtenu un bonus de 6 millions. Avec l’aide de mesures comme la déduction des intérêts notionnels, chaque licenciement était véritablement un scandale. A juste titre, la délégation a répondu : des emplois, des emplois, des emplois ! ”

    Les ouvriers de TechSpace Aéro, à Liège, ont apporté un récit similaire. Leur usine a réalisé 11 millions d’euros de bénéfices ces dernières années, et presque 9 le million d’euros ont pu être obtenus par l’application de la déduction des intérêts notionnels. Au cours de cette même période, les salaires des travailleurs ont baissé de 14% et on disait aux ouvriers qu’il était temps de serrer leur ceinture. Après 14 jours de grève, les ouvriers de Techspace Aéro ont réussi à arracher une trentaine de départ en prépension à 58 ans, avec le recrutement d’autant de jeunes à durée indéterminée. La délégation syndicale a souligné qu’une grande solidarité a existé entre les plus vieux et les plus jeunes, mais aussi avec d’autres délégations syndicales de la Belgique entière. De cette lutte, ils ont conclu que le défaitisme ne mène nulle part, et que seule la lutte paie. Ils l’ont amplement démontré, tout comme les travailleurs d’AB InBev.

    Un représentant de la centrale textile d’Anvers a attiré l’attention sur les milliers de plus petites sociétés qui ne font pas la une des journaux, mais où les travailleurs doivent aussi subir des attaques sévères. Il a déclaré que le nombre de personnes qui se retrouvent à la porte ressemble à un carnage social organisé dans une grande entreprise.

    Les militants du secteur non-marchand ont lancé un appel pour leur manifestation du 8 juin. Leur exigence centrale sera que les problèmes sociaux ne connaissent pas de frontière linguistique et que ces questions sont bien plus importantes que les débats communautaires. Depuis le début de la crise, la pauvreté a augmenté et nous avons besoin de plus de services sociaux. Le 8 juin, les travailleurs du non-marchand veulent clairement signifier qu’ils constituent un mouvement sans frontière linguistique qui joue un rôle crucial dans la société. Il a encore été question, avec d’autres orateurs, de la fraude fiscale, par un militant CGSP-Finances, et de la lutte des travailleurs de Cartomills.

    Un militant syndical grec a abordé les plans d’austérité énormes dont son pays est victime et la lutte contre ces attaques. Il a parlé de la question de la compétitivité et que, pour les patrons, c’est le tiers monde qui sert d’exemple, et nos conditions de travail devraient évoluer dans ce sens. En Grèce, on se retrouve aujourd’hui 50 ans en arrière, et d’autres pays sont sur la même voie, comme l’Espagne ou encore le Portugal. Ce sont les banques et les spéculateurs qui sont responsables de la crise, mais c’est à la population que les gouvernements la font payer.

    Le meeting a été clôturé par Anne Demelenne et Rudy De Leeuw, le sommet réélu de la FTGB. Ils ont promis de lutter contre la déduction des intérêts notionnels, mais ont tout de même appuyé le SP.a. Même si ce n’était pas aussi clair du côté francophone, la logique était la même. Il ne suffit pas de dire de ‘‘voter à gauche’’, nous avons aujourd’hui besoin d’un nouveau parti des travailleurs qui pourrait réellement prolonger les luttes syndicales sur le terrain politique. Mais plus fondamentalement, nous pensons que les restructurations et les crises économiques sont inhérentes à la société capitaliste, et que si nous voulons obtenir de véritables acquis permanents, c’est du renversement du capitalisme qu’il faut parler. Mais, dans l’intervalle, un parti des travailleurs est une donnée cruciale pour impliquer les couches larges de la population dans la lutte active et pour appuyer les luttes des travailleurs.

  • Pour un syndicalisme de lutte!

    Depuis plusieurs années, le mouvement syndical est sur la défensive. Aujourd’hui, il est de plus en plus nécessaire d’avoir recours aux méthodes offensives de revendications ouvrières en rupture avec les méthodes réformistes de collaboration de classe qui ont démontré leur inefficacité. Mais cela ne plaît pas à tout le monde. Au cours de son histoire, le mouvement ouvrier a progressé grâce à la lutte des classes, à la discussion et à la critique. La liberté d’expression est partie intégrante d’une stratégie syndicale combative.

    Propos de Gustave Dache recueillis par Lutte Socialiste

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    Gustave Dache est un vétéran du mouvement ouvrier à Charleroi. Métallo durant des années, il a été délégué à Caterpillar et à Citroën. Il a aussi très activement participé à la grande grève générale de l’hiver 1960-61. Nous préparons l’édition d’un livre de Gustave sur ce sujet à l’occasion du 50e anniversaire de cette grève qui est restée dans les mémoires comme “la grève du siècle”.

    Pour les élections de ce 13 juin, Gustave est 4e candidat effectif sur la liste Front des Gauches pour la Chambre dans le Hainaut.

    A lire également:

    – “La crise remet les luttes révolutionnaires à l’ordre du jour” (2009)

    – Les leçons de la grève AGC-Splintex (2005)
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    Le 9 octobre 2009, 12.000 personnes avaient défilé dans les rues de Charleroi. Lors de l’assemblée interprofessionnelle qui avait précédé la manifestation, Gustave Dache, militant de longue date de la FGTB, était intervenu pour dire, entre autres: ‘‘Ce n’est pas en faisant une manifestation épisodique et puis plus rien qu’on fera reculer les attaques des patrons. Le patronat ne craint plus ce genre d’action. C’est comme lorsqu’il y a un orage: après la pluie le beau temps. D’ailleurs, de plus en plus de travailleurs dans les entreprises se posent des questions sur l’efficacité d’actions régionales ou nationales laissées sans suite, qui ne donnent aucune réponse et aucune perspective anticapitaliste s’attaquant à la crise capitaliste. Cette pratique des directions syndicales d’actions sans lendemain est complètement inefficace, elle ne résout rien. Le capitalisme continue à faire des ravages avec son cortège de misères alors qu’il réalise des profits. Il est nécessaire pour la FGTB d’établir un plan d’action et de mobilisation s’attaquant au système économique du régime capitaliste avec la nationalisation des banques et des industries les plus performantes.’’

    Suite à cette intervention, une fois de plus, le président de la FGTB de la régionale de Charleroi, Antonio Di Santo, s’est encore illustré dans ses attitudes antidémocratiques en donnant comme seule réponse à cette intervention: ‘‘Je n’accepte plus la critique.’’ Après la réunion, Gustave Dache s’est fait accrocher par le permanent Métal de Charleroi, qui a surenchéri en disant devant témoins que ‘‘Pour la classe ouvrière, il y a deux grands dangers; l’extrême-droite et le gauchisme. Et toi Gustave, tu es un gauchiste.’’ A ce moment, Di Santo, visiblement encore agacé par l’intervention de Gustave Dache, est arrivé en proférant des insultes et en disant : ‘‘Va au diable Dache, tu m’emmerdes.’’

    Être insulté et amalgamé à l’extrême-droite, voilà ce qui attend un ex-délégué FGTB et ancien membre coopté du Comité exécutif du métal, un militant syndical aujourd’hui pensionné qui a derrière lui plus d’un demi-siècle de syndicalisme dans les rangs de la FGTB et qui a participé aux terribles luttes de 1950 ainsi qu’à la grève générale de l’hiver 60-61. Ces permanents syndicaux sont-ils payés pour accomplir un travail de sape anti-démocratique et empêcher une liberté d’expression réelle? Il n’est pas dans nos principes et encore moins dans nos habitudes de rendre publiques des attaques et insultes semblables, mais il y a des limites, et elles ne peuvent en aucun cas être dépassées.

    Lors de l’assemblée interprofessionnelle suivante, le 16 mars 2010, en présence de la secrétaire générale Anne Demelenne, Gustave Dache est à nouveau intervenu.

    ‘‘J’ai participé à une assemblée convoquée à la Centrale Générale qui a été rechercher 13 millions d’euros en guise de réparation d’une injustice concernant les maladies professionnelles et les accidents du travail. Ce combat n’est d’ailleurs pas terminé. Il faut savoir critiquer la FGTB, mais il faut aussi savoir reconnaître quand la FGTB obtient un résultat positif, il faut savoir le souligner. (…) Avec la FGTB, nous avons fait une action à Bruxelles pour dénoncer le système de sanctions contre les chômeurs devant différents sièges de partis politiques. Nous sommes revenus bredouilles. Il y a trop longtemps que nous entendons des discours creux de la part de responsables politiques et syndicaux. Il est grand temps que la FGTB décide un plan d’action et de mobilisation anticapitaliste dans la perspective de la nationalisation des banques et des secteurs-clés de l’industrie. C’est de la lutte contre le régime capitaliste qu’il s’agit ici.

    ‘‘Mais pour la mise en œuvre de ce programme de planification et de nationalisation sous contrôle ouvrier, on constate de fortes réticences de la part de certains fonctionnaires syndicaux de la FGTB. Dans ce sens, je tiens à rappeler à mes détracteurs la déclaration de principe de la FGTB (de 1945) qui définit que le syndicalisme «estime que la socialisation des grands trusts bancaires et industriels s’impose et qu’il convient également d’organiser, de diriger et de contrôler le commerce extérieur. Rejetant l’idée de la gestion étatique ou bureaucratique, il entend que la gestion des entreprises nationalisées soit confiée aux travailleurs (techniciens, ouvriers et employés). Dans leur lutte pour la démocratie économique, les travailleurs déterminent successivement et librement les réformes de structures les mieux appropriées et les plus efficaces depuis la planification et le contrôle ouvrier jusqu’à la nationalisation et la collectivisation.’’

    Revenant ensuite sur les incidents de la précédente assemblée interprofessionnelle, Gustave Dache a déclaré: ‘‘On ne vient pas ici pour se faire insulter et, quand on a quelque chose à dire, ce n’est pas au café qu’il faut le dire mais ici, à la tribune, devant tout le monde. (…) Nous avons le droit et la liberté d’exprimer nos critiques même si elles ne plaisent pas à certains. Ils doivent nous répondre avec des arguments politiques et syndicaux et pas en nous disant qu’ils n’acceptent plus la critique.’’La secrétaire générale Anne Demelenne est intervenue à la fin des débats pour dire ‘‘Moi, j’ai un grand respect pour les anciens, car s’ils n’avaient pas été là avant, nous ne serions pas là aujourd’hui, ils méritent notre respect. Effectivement, la FGTB est une organisation démocratique où on a le droit de prendre la parole. D’ailleurs, avant, il y avait un slogan qui disant : avec la FGTB, j’ai mon mot à dire’’

    Toutefois, ce n’était pas la première fois que de telles réactions avaient eu lieu. C’est même récurrent chez certains bureaucrates syndicaux réformistes qui ont des tendances typiquement staliniennes.

    Ces fonctionnaires syndicaux qui se croient au dessus des statuts de la FGTB réagissent avec un grand mépris contre tous ceux qui pensent différemment d’eux et qui préconisent de revenir aux méthodes traditionnelles de la FGTB, c’est-à-dire l’action directe et la lutte des classes. Sans doute parce qu’ils sont à court d’arguments.

  • Forte présence à la concentration des militants FGTB. Mais qu’est ce qui est fait de leur colère ?

    La FGTB avait appelé à une concentration nationale de militants afin de discuter de la sécurité sociale et de sa défense. Le syndicat socialiste avait estimé qu’un millier de syndicalistes seraient présents, mais ils ont été 2.500 à répondre à cet appel. La réunion a été témoin d’une aversion profonde face aux mesures antisociales prévues à l’avenir ou encore face au coût sans cesse plus élevé de la vie. Mais aucun plan d’action n’a été présenté…

    Une présence massive

    Le mécontentement qui vit à la base tant de la FGTB que de la CSC contre l’augmentation du coût de la vie ne peut être mis en doute. Fin octobre, le président de la FGTB Rudy De Leeuw avait annoncé lors d’une soirée d’information à Anvers qu’il espérait que la FTGB et la CSC convoqueraient une concentration de militant commune, tout en précisant qu’au besoin, la FGTB l’organiserait seule. Finalement, la FGTB s’est retrouvée seule au Heysel, mais environ 500 militants de la CSC menaient une action à Charleroi au même moment tandis qu’un tract de la CSC dénonçant le coût croissant de la vie a été diffusé dans plusieurs gares.

    La participation à la concentration de la FGTB a été plus grande que prévue. Pourtant, beaucoup de militants ont dit que leur entourage n’avait pas été fortement mobilisé. Mais malgré cette mobilisation restreinte et la confusion qui existait au sujet du concept même de la réunion, 2.500 personnes se sont déplacées en démontrant ainsi la volonté d’actions contre la démolition à venir de la sécurité sociale.

    Contre la démolition de la sécurité sociale

    La réunion a été ouverte par le président Rudy De Leeuw et la secrétaire générale Anne Demelenne. De Leeuw a affirmé que face au fait que tout devient plus cher, l’index ne suffit plus. Il a particulièrement accentué que pour la FTGB il était hors de question de toucher à l’index, mais cela est nécessaire pour combattre et tempérer les prix de l’énergie ou des denrées alimentaires, en particulier pour les plus pauvres. Le patronat a obtenu l’année dernière 2,6 milliards d’euros de diminution de charges – et l’on parle de lui en offrir encore d’autres – alors qu’une grande partie de la population ne peut plus payer son mazout. Cette diminution correspond à 1.000 litre de mazout par famille belge. C’est une question de priorités…

    Rudy De Leeuw a en outre affirmé que la sécurité sociale – la « cathédrale du mouvement ouvrier » – a été construite par le mouvement ouvrier et que celui-ci n’admettra pas que les allocations de chômage, les prépensions, les conventions de travail,… soient attaquées. Anne Demelenne a expliqué que les patrons veulent un gouvernement qui applique leurs mesures : une attaque contre les prépensions, contre les retraites, contre les services publics, contre les chômeurs… Sur ce dernier point, la secrétaire générale a déclaré qu’il fallait s’en prendre au chômage, pas aux chômeurs. Quant à une réforme fiscale, si elle doit arriver, elle doit se faire au bénéfice des plus pauvres. Elle aussi a affirmé que l’index ne suffit plus et qu’il fallait de plus faire quelque chose au sujet des allocations.

    Le sommet de la FTGB a expliqué que cette concentration de militants n’était seulement que le début d’actions, mais aucune explication n’a été donnée sur le type d’actions à venir ni sur la manière dont un plan d’actions serait élaboré. Voilà la plus grande faiblesse de cette réunion. Le ton combatif n’a pas été lié aux actions ultérieures et ce qu’il faut maintenant raconter aux collègues qui n’étaient pas présents est bien peu clair.

    Un spectacle avec des témoignages

    En lieu et place de discussions sur un plan d’action nous avons eu un « show » où l’ancienne Miss Belgique et présentatrice de la chaîne de télévision privée flamande VTM Anne De Baetselier a interrogé certains militants FGTB dans des sofas confortables. Heureusement beaucoup de ces militants avaient des choses à dire. Mais le concept de spectacle auquel nous avons dû assister ne nous a toutefois pas semblé être une bonne manière de promouvoir une atmosphère combative. Cependant, bien des choses sensées ont été dites. Un militant du secteur des finances a ainsi dénoncé le manque de moyens dans la lutte contre la fraude fiscale. Avec l’augmentation de la flexibilité, peut-être allons-nous d’ici peu voir des intérimaires sans trop de formation être employés à contrôler les impôts des sociétés ?

    Le secrétaire de la Centrale Générale Bruno Verlaeckt (Anvers) a affirmé que la limite pour la flexibilité des travailleurs est atteinte : un sixième des membres de la Centrale Générale souffre d’une surcharge extrême de travail alors que le gouvernement veut encore amplifier la flexibilité. Verlaeckt a aussi dit que les patrons veulent de plus en plus de bénéfices et cela sur le dos des travailleurs, par exemple en fonctionnant avec des sous-traitants. Il a donné l’exemple de Bayer/Lanxess où la direction veut maintenant épargner en licenciant. La direction pense que les sociétés payent trop d’impôts et qu’ils doivent épargner sur le dos des travailleurs. Peut être faut-il préciser que Bayer/Lanxess a seulement payé l’an dernier 8% d’impôts grâce aux mesures comme la déduction de l’intérêt notionnel…

    Le délégué d’Opel Rudi Kennes a référé au Pacte des générations qui a été selon lui surtout un moyen de garantir aux chômeurs une diminution de leurs allocations. Il a également déclaré que les syndicats doivent examiner comment ils peuvent s’organiser internationalement pour lutter contre les multinationales. Comme le patronat est organisé sur le plan international, les travailleurs des différents pays doivent eux aussi essaye de donner une réponse internationale aux attaques. Au sujet des restructurations chez Opel, Kennes a dit que la direction cherchait à renvoyer des travailleurs pour ensuite engager des intérimaires meilleurs marchés et plus flexibles.

    Et après la réunion ?

    Les participants n’ont pas reçu de réponses à la question: qu’arrivera-t-il après cette réunion dans le domaine des actions ? Un plan d’action sera-t-il débattu ? Cette réunion aurait été une excellente occasion d’en discuter. Avec son « manifeste pour la solidarité et contre l’égoïsme », la FTGB possède un texte intéressant avec des arguments pour conserver la sécurité sociale. Mais que sera-t-il fait de ses arguments ? A la CSC aussi, cette question est pertinente. Il y avait aussi aujourd’hui une action à Charleroi contre la cherté de la vie, et il n’est peut-être pas fortuit qu’elle ait pris place le même jour que la concentration de militants FGTB.

    Pourquoi n’a-t-on pas utilisé cette occasion pour commencer une campagne d’information sur les lieux de travail et pour appeler à une manifestation nationale des deux syndicats autour de certaines exigences concrètes comme l’élargissement de l’index, la nationalisation du secteur de l’énergie, la suppression du Pacte des générations, le retrait de tous plans ultérieurs pour démolir la sécurité sociale, la résistance face à la surenchère communautaire et contre la scission, entre autres, de la sécurité sociale, etc.?

    Tout cela pose la question d’une alternative politique. La réunion a démontré qu’une forte solidarité existait des deux côtés de la frontière linguistique ainsi qu’une volonté d’aller en action. Mais toute action se heurtera immédiatement aux positions défendues par les partis traditionnels. Nous ne pouvons pas faire confiance aux politiciens du PS, du SP.a, d’ECOLO ou de Groen !. Nous avons besoin de notre propre instrument : un nouveau parti des travailleurs. Le Comité pour une Autre Politique (CAP) est un début pour diffuser plus largement l’idée de la nécessité de ce parti des travailleurs.


    Reportage photo (par Stephan C.)

  • Elections 2007: Austérité et Solidarité sont sur un bateau…

    “Noir, c’est noir", chantait Didier Reynders lors du 1er Mai du MR. On comprend qu’il aime chanter cette couleur, c’est celle qu’il réserve à notre avenir. Et il n’est pas le seul…

    Par Nicolas Croes, 3e suppléant sur la liste du Sénat

    MR : Austérité contre Solidarité

    La droite officielle est pour une nouvelle réduction de l’impôt des entreprises : de 33% actuellement, il devrait baisser à 20% ! D’une manière générale, l’idée du MR est de diminuer encore les taxes pour les patrons et de reporter les coûts en augmentant la TVA, que tout le monde paie de la même manière, riche ou pauvre. Autre point de programme intéressant : limiter les allocations de chômage dans le temps ! Car, pour le MR, quand il y a une offre d’emploi pour 130 demandes à La Louvière, le problème, ce sont les 129 chômeurs restants !

    PS : Austérité contre solidarité

    Quand Anne-Marie Lizin, qui mène la liste PS pour le Sénat, surfe sur la vague Ségolène Royal, c’est pour dire qu’elle a particulièrement apprécié la campagne de la candidate française car elle était moins idéologique que celle de Jospin en 2002… alors que celui-ci avait déjà lui même claironné que son programme n’avait rien de socialiste ! Pourtant, selon Armand De Decker, tête de liste MR au Sénat, le PS " se fait de plus en plus doctrinaire ". En reprenant la doctrine de la droite peut-être ?

    Au menu du PS pour l’emploi : accompagnement individualisé des chômeurs, droit au transport gratuit pour chercher un emploi,… Forcer les chômeurs, là aussi, à traquer un emploi qui n’existe pas – ou si peu. Autres paroles vides de sens, le refus que La Poste soit libéralisée d’ici 2008. Cela a pourtant déjà bien été entamé depuis des années et le PS a laissé faire.

    Malgré tout, le PS a reçu le soutien d’Anne Demelenne, Secrétaire Générale de la FGTB, qui a affirmé que " quand la gauche du pouvoir et du contre-pouvoir (PS et FGTB) est divisée , le libéralisme sauvage triomphe ". Le Pacte des Générations, c’était effectivement du libéralisme sauvage, mais le PS était au gouvernement et tous ses parlementaires l’ont voté le doigt sur la couture du pantalon…

    CDH : Austérité contre solidarité

    Pour Milquet, " on ne peut pas avoir un projet de société quand on défend une classe sociale au détriment de l’autre ". Dans un système basé sur l’exploitation d’une classe par l’autre, on pourrait se demander comment Joëlle compte arriver à ménager intelligemment la chèvre et le chou… Eh bien, par exemple, en supprimant les cotisations sociales sur les salaires minimum, ce qui, selon elle, permettrait de les augmenter. Mais une telle mesure servira surtout à encourager les patrons à diminuer les salaires pour qu’ils deviennent moins taxés. Pour lutter contre la pauvreté, peut-être est-ce l’inverse qu’il faudrait faire…

    ECOLO : Austérité contre solidarité

    Depuis 1992, ECOLO a accepté de " décroiser la question des services de la question de la propriété des opérateurs ". Plus besoin donc que les services destinés à la collectivité soient gérés par celle-ci. En ayant ainsi accepté la privatisation, Ecolo est bien hypocrite de s’indigner aujourd’hui parce que la libéralisation de l’énergie fait flamber les prix pour le consommateur.

    ECOLO dirige ses critiques contre “l’Etat social actif” cher à la coalition libérale-socialiste (“un système qui culpabilise sans tenter de rendre capable”) mais quand les Verts parlent d’augmenter les bas salaires, c’est, par exemple, en permettant au travailleur de garder pendant trois ans les avantages (sic) auxquels il avait droit en tant que chômeur. Encore une fois, ce ne sera pas au patron de relever les salaires !

    ECOLO déclare se méfier du MR “qui privilégie le capitalisme ultra-libéral”. De la part d’un parti dont deux des trois membres de la direction collégiale partagent le pouvoir dans leur commune avec le MR, c’est assez comique…

    CAP : Solidarité contre austérité!

    Finalement, les partis établis sont bien tous d’accord. Pour eux, les patrons semblent être une espèce en voie de disparition qu’il faut protéger. Aucun de ces partis ne s’oppose clairement aux amalgames “chômeurs-profiteurs”, “grévistes-preneurs d’otages” que certains reprennent même avec entrain. Tout doit être fait pour sauver les riches. C’est pourtant vrai qu’il y en a de moins en moins… pour de plus en plus de pauvres.

    Pour la solidarité avant l’austérité, tournez-vous vers le CAP !

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