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  • [INTERVIEW] TTIP, CETA,… Pour en finir avec la camisole de force néolibérale

    ttip-300x257Ces 15, 16 et 17 octobre, divers évènements prendront place en Belgique contre le très mortifère traité transatlantique (TTIP ou TAFTA). Nous en avons parlé avec Sebastian Franco, représentant de l’Alter Summit Europe, une des plateformes organisatrices de ces évènements aux côtés de Tout Autre Chose / Hart boven Hard, de l’Alliance D19-20 et du Réseau Wallon de Lutte Contre la Pauvreté.

    Propos recueillis par Pietro (Bruxelles)

    Peux-tu nous expliquer en quoi consiste cette nouvelle plateforme contre l’austérité en Europe? Quels objectifs politiques vous êtes-vous donnés?

    ‘‘Alter Summit est né suite au déclin du Forum Social Européen. L’idée première du réseau est de construire un rapport de force plus favorable à la mise en place des politiques alternatives que nous discutons depuis des années. Car changer l’Europe c’est discuter des alternatives mais aussi de comment pouvoir les imposer aux forces économiques et politiques qui aujourd’hui gouvernent.’’

    Dans le cadre des 3 jours contre le traité transatlantique (TTIP) les 15, 16 et 17 octobre, tu coordonnes une alliance entre plusieurs plateformes européennes contre le traité de libre-échange. Peux-tu nous expliquer les revendications politiques et le programme de ces trois journées?

    ‘‘Les journées d’actions vont au-delà de la question du libre-échange. Nous travaillons avec des forces sociales qui dénoncent les politiques d’austérité, l’Europe Forteresse ou encore l’évasion fiscale et la corruption des élites européennes. Le message politique est donc celui de vouloir changer radicalement les politiques européennes (celle de l’Union et des pays membres). C’est pourquoi nous disons : OXI, BASTA, ENOUGH. Nous voulons une autre Europe et pour cela nous savons que nous devons travailler tous ensemble pour imposer nos alternatives dans tous les domaines de la vie sociale et économique.
    ‘‘Donc, un message d’unité pour construire cette autre Europe, démocratique, sociale, pacifiste, solidaire, etc.’’

    Quels enjeux concernant le TTIP touchent le plus les travailleurs? Et quel rôle penses-tu qu’ils peuvent jouer dans cette lutte?

    ‘‘Le TTIP (et les autres accords du même acabit, CETA, TISA, etc.) auront un impact sur quasi tous les aspects de notre vie en société. Les conditions de travail bien sûr, mais aussi ce que nous mangeons, comment nous serons soignés et éduqués, mais aussi notre environnement. C’est véritablement un modèle de société, marchand et individualiste, que l’on veut renforcer.

    ‘‘Les travailleurs ont un rôle important à jouer, notamment pour remettre en question cette concurrence de tous contre tous, mais c’est là une posture plus politique pas forcément évidente dans les organisations de travailleurs. Par contre, les travailleurs ont une connaissance approfondie de leur outil de travail, donc ils peuvent bien évaluer l’impact que de telles politiques auraient sur le quotidien.’’

    Parmi les signataires de l’appel, on trouve des organisations syndicales, des ONG, des collectifs féministes et antiracistes,… Comment la préparation de ces trois jours s’est-elle déroulée ?
    ‘‘Ce n’est pas évident de mettre tout ce monde autour de la table, les manières de s’organiser sont différentes, les processus de décision complexes. Ceci dit, nous pouvons compter sur une certaine expérience puisque depuis quelques années nous avons en Europe des lieux où nous nous rencontrons. La confiance s’installe, mais c’est un processus long.

    ‘‘C’est d’ailleurs un des enjeux majeur de ces journées : mobiliser différents secteurs de la société, faire converger des luttes qui ne se rencontrent pas toujours. Un vrai défi, pas seulement pour ces journées, mais pour l’avenir du mouvement social en Europe.’’

    Cette année, vous avez articulé traité de libre-échange, austérité et politiques migratoires: tu pourrais nous expliquer le sens de cette démarche?

    ‘‘Il nous semble important aujourd’hui de lier les nombreuses luttes, parfois isolées, qui existent. Car c’est vraiment le projet européen qui est en crise, ça fuit de partout. L’Europe s’enfonce toujours plus dans le néolibéralisme, l’autoritarisme et le chauvinisme. Et nous sommes tous, les habitants du continent, liés à l’avenir de cette Europe. L’alternative ne peut être un retour à la nation. Nous n’avons le choix que de lutter pour la changer, en faire une Europe des peuples, solidaire, ouverte, etc. Et c’est seulement ensemble que nous y arriverons.’’

    Penses-tu que ces trois jours de mobilisations internationales pourront jouer un rôle dans les futures luttes, ici, en Belgique, contre le gouvernement Michel ? Les syndicats et le mouvement des travailleurs pourront-ils jouer un rôle dans ce combat contre le TTIP?

    ‘‘J’espère bien. Mais cela dépendra de la mobilisation des organisations belges dans ces journées. Et ce n’est pas encore gagné. L’idée de faire des actions sur des questions européennes doit encore faire du chemin. Je pense que c’est important d’avancer sur les deux fronts en même temps : au niveau national et au niveau européen. Parce que les rapports de forces se retrouvent à ces deux niveaux.

    ‘‘On l’a vu avec la Grèce. Au-delà des débats que cette expérience pose, on a vu une réelle force s’exprimer avec le référendum. Ce qui n’a pas empêché d’avoir tous les autres gouvernements et institutions contre elle. Et ce malgré une certaine mobilisation européenne.’’

    Les négociations concernant le TTIP sont bien avancées et les négociateurs veulent faire passer au plus vite le dossier, avant qu’il ne soit trop tard. Penses-tu que le mouvement a vraiment la possibilité de stopper l’accord ? Comment poursuivre la lutte par la suite ?

    ‘‘Les négociations du TTIP peuvent encore durer quelques temps, c’est bon pour nous car la résistance grandit. Ceci dit, le CETA, l’accord de libre-échange avec le Canada, pourrait très vite être adopté et constituerait un très mauvais précédent pour nous.

    ‘‘Sur le TTIP, je pense que l’on peut gagner, ça serait important, les victoires nous manques. Mais cet accord n’est qu’une partie de toute l’architecture économique et commerciale néolibérale construite depuis des décennies. Une victoire sur le TTIP devra nous donner l’élan pour continuer à gagner sur d’autres terrains et déconstruire cette camisole néolibérale qui nous emprisonne tous.’’


    Le TTIP, un AMI qui ne vous veut pas du bien…

    Le traité transatlantique (TTIP) vise à créer la plus vaste zone de libre-échange au monde, entre l’Union Européenne et les USA. Ce projet prévoit de forcer l’ouverture des marchés publics, d’accentuer la mise en concurrence des travailleurs, d’écraser les petits producteurs (agricoles et autres), d’abaisser les normes de protection sociales, sanitaires et environnementales existantes, de permettre l’usage de produits chimiques et de méthodes de production aujourd’hui interdites en Europe, de contraindre les pays du Sud à accepter des rapports commerciaux défavorables, de donner le droit aux investisseurs de poursuivre un Etat devant une justice privée à cause de ses législations sociales et environnementales,… En bref, c’est une horreur.

    Il s’agit très largement de l’héritier d’un accord involontairement rendu public et tué dans l’œuf en 1998 : l’Accord Multilatéral sur l’Investissement (AMI). Les très vives protestations, syndicales et autres, qui avaient suivi sa médiatisation avaient conduit à son abandon à tel point que l’accord avait été comparé à Dracula, car il meurt à être exposé en plein jour… Le voilà de retour, il faudra cette fois-ci fermement enfoncer le pieu dans son cœur !


     

    Notre opinion : Contre l’Europe du capital, pour une Europe socialiste!

    Après des décennies de politique néolibérale et de dictature des marchés, l’idée que cette Union Européenne est la nôtre n’est plus défendue par grand monde en dehors des cénacles patronaux. L’UE n’a rien à voir avec la paix et la collaboration entre les peuples européens, c’est une machine d’attaque contre nos salaires, nos conditions de travail et notre niveau de vie. Quand l’Union Européenne parle ‘‘d’harmonisation’’, c’est toujours vers le bas, pour imposer aux travailleurs plus de flexibilité, plus de privatisations, plus de libéralisations et moins de protection sociale.

    Le TTIP est un pas en plus dans cette direction, mais vaincre ce traité sera insuffisant. Il faut en finir avec cette Union Européenne néolibérale et construire une société véritablement basée sur la solidarité entre les travailleurs et les pauvres en Europe. Cette solidarité et cette unité doivent être basées sur la libre coopération entre travailleurs des différents pays d’Europe dans le cadre d’économies débarrassées de la logique d’exploitation, où les secteurs clés de l’économie ne seront plus aux mains des banquiers et des grands actionnaires. Une fédération socialiste européenne basée sur la planification démocratique de l’économie permettrait que les énormes moyens dont dispose la société soient utilisés en faveur des intérêts de la majorité de la population.

    Pour une Europe socialiste, sous le contrôle de la population, au lieu d’une Europe dominée par les intérêts des grandes entreprises !


     

    15, 16 et 17 octobre : 3 journées de résistance !

    Le 15 octobre, des Marches arriveront d’Europe à Bruxelles pour encercler et perturber le sommet des chefs de l’Etat de l’Union Européenne et ainsi protester contre les négociations sur le traité transatlantique.

    Le 16 octobre, plusieurs actions et débats auront lieu avec notamment une manifestation contre la pauvreté à Namur, une conférence sur la dette et un meeting sur les alternatives politiques en Europe.

    Le 17 octobre après-midi, une manifestation européenne est prévue avec d’importantes délégations internationales.

    Plus d’infos (programme, horaires, lieux de rendez-vous,…) : www.ox15.eu/fr/actions

     

  • Liège. Soirée-débat “Comment faire réseau?”

    100visages« Marcher séparément, frapper ensemble : pourquoi et comment ? », cela aurait pu être l’intitulé de cette la soirée-débat organisée hier dans le cadre du festival « 100 visages de lutte / lutte des sans visages » dans les locaux du Centre PolyCulturel Résistance (CPCR) à Liège. A la tribune étaient présents des représentants de divers réseaux actifs dans la résistance sociale : audit citoyen de la dette publique en Belgique (ACiDe), Tout Autre Chose (TAC), Stop Art.63§2 (contre les exclusions des allocations de chômage dites d’insertion), Stop-Répression (contre la répression policière), Alliance pour des Alternatives à l’Austérité (AAA) et Alliance D19-20 (contre le Traité transatlantique (TTIP) et l’austérité), le débat étant géré par un représentant de l’ASBL philoCité. Autant dire que les 2h30 d’échanges riches et conviviaux de cet évènement ont laissé un sérieux goût de trop peu…

    100visages_01La soirée avait commencé par une présentation du Collectif Krasnyi (un collectif militant de photographes) qui a investi les lieux avec son exposition « Tensions » relatant trois années de luttes sociales, essentiellement en Belgique, aux côtés d’une exposition d’affiches palestiniennes. Le cadre était donc bien placé pour aborder le travail des réseaux militants liégeois.

    Différents thèmes ont ainsi été abordés sous les angles différents et souvent complémentaires des réseaux présents : quelle dynamique mettre en place pour réunir les énergies d’individus et d’organisations pour défendre des sujets insuffisamment traités ou traités de manière dispersée, quelle articulation entre groupes locaux et structure nationale, quel processus de décision instaurer pour éviter que seuls les plus actifs aient leur mot à dire,… En bref, comment construire un rapport de forces efficace préservant un fonctionnement démocratique.

    100visages_02Mais le plus important, à notre sens, a surgi de la salle au travers de la question suivante : qui fait l’Histoire ? Les activistes des réseaux militants ou les masses ? Le rôle de l’action des masses a été plus que souligné lors du plan d’action de l’automne dernier contre le gouvernement Michel, où sans qu’il y ait besoin de longs palabres, tous les activistes et leurs initiatives se sont retrouvés dans l’action au côté des centaines de milliers de personnes qui se sont impliquées dans cet admirables mouvement de lutte.

    C’est hélas à ce moment clé où commençaient à se poser plus clairement les questions du rôle à jouer envers les masses, de la transmission et du partage d’expérience de lutte, de la préparation des activistes aux mouvements de masse à venir, etc. qu’il a fallu rendre la salle. La discussion a toutefois continué au bar et dans la rue, jusqu’aux petites heures pour certains. Et il est certain que cette soirée aura constitué un pas supplémentaire dans le développement de la confiance entre initiative diverses.

    Le festival se poursuit encore ces prochains jours, avec un débat sur la lutte des sans-papiers, un autre sur les solidarités internationales, une soirée d’information sur les actions opposées au traité transatlantique du mois d’octobre, projection d’un film, divers concerts,…

    Plus d’infos sur facebook

  • Manifestation réussie contre le TTIP (traité transatlantique)

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    Les peuples et la planète avant les profits !

    Hier, dans le cadre d’un appel international à une journée d’action contre les traités de libre-échange et d’investissement, quelque 2000 personnes se sont réunies à Bruxelles pour une manifestation ayant succédé à une matinée d’ateliers de discussions sur le traité transatlantique (TTIP) et ses conséquences. A l’initiative de cette journée se trouvaient la plateforme d19-20 (organisatrice de plusieurs actions contre le TTIP depuis plus d’un an), Acteurs des Temps Présents, Tout Autre Chose / Hart boven Hard.

    Le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI, TTIP en anglais), également connu sous les noms de Grand Marché Transatlantique (GMT), de zone de libre-échange transatlantique (ZLET ou TAFTA en anglais), d’Accord de partenariat transatlantique (APT) ou encore de Traité transatlantique devrait être bouclé d’ici cette fin d’année. Concrètement, il s’agit d’une véritable arme de destruction massive contre nos conquêtes sociales et nos normes environnementales et sanitaires par le biais de la création de la plus vaste zone de libre-échange au monde (lire notre dossier à ce sujet).

    Des manifestations et actions se sont déroulées en plusieurs endroits du monde hier, des deux côtés de l’Atlantique. En Allemagne, une porte-parole d’Attac Allemagne a expliqué à la presse que plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé à 230 actions organisées dans 170 villes et villages.

    L’appel international déclarait notamment “Nous, mouvements sociaux et écologistes, syndicats, paysans, jeunes, femmes, mouvements indigènes, militantes et militants des quatre coins du monde, appelons à une Journée d’action Internationale le samedi 18 avril 2015 pour mettre en échec les traités des multinationales et promouvoir une économie qui soit au service des peuples et de la planète. (…) Ensemble, nous pouvons arrêter les accords en cours de négociation et renverser les effets néfastes des accords passés. Nous pouvons faire avancer nos alternatives, qui placent les droits humains avant les profits des multinationales.”

    Cette Europe n’est pas la nôtre, c’est celle du capital. Elle doit être balayée par la résistance internationale pour laisser place à une véritable Europe des Peuples, débarrassée de la logique d’exploitation intrinsèque au système capitaliste.

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière, dont le PSL est la section belge, défend la collectivisation des secteurs-clés de l’économie (finance, énergie, sidérurgie,…) dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée afin de satisfaire les besoins de la population et non la soif de profits des rapaces capitalistes. Le chemin vers cette objectif est encore long, et la lutte ne sera pas aisée, mais il s’agit de la seule manière de sortir de la crise économique et écologique dans laquelle nous a empêtrée la logique du ‘‘libre marché’’.

    Photos : Maylee Dubois Photographe

    Photos : René Andersen

    Photos : Sebastien (Bruxelles)

  • Sommet alternatif et manifestation contre le TTIP

    LES BANQUES ET LES MULTINATIONALES QUI S’ENRICHISSENT ET DICTENT LES LOIS ; LA PAYSANNERIE QUI SE MEURT; L’EMPLOI DÉTRUIT ET PRÉCAIRE. NOUS PROPOSONS AUTRE CHOSE !

    La démocratie est en danger, en Belgique comme ailleurs !

    TTIP_18avrilVENDREDI 17 ET SAMEDI 18 AVRIL, Bruxelles (Rue Plétinckx, n°19) : SOMMET ALTERNATIF & MANIFESTATION, INTERPELLATIONS POLITIQUES, ATELIERS, ASSEMBLÉE : REJOIGNEZ-NOUS !

    Une initiative de Tout Autre Chose, Hart boven Hard, Acteurs des Temps Présents, Alliance D19-20

    PROGRAMME PROVISOIRE:

    VENDREDI 17 AVRIL
    – 18h30 : Interpellation des partis politiques, Rue Plétinckx 19, 1000 Bruxelles

    SAMEDI 18 AVRIL
    Rue Plétinckx 19, 1000 Bruxelles + Garderie sur demande

    – 10h-12h30 Débats/ateliers

    • Quel serait l’impact des accords de libre-échange ?
    • Quelles pistes d’action ? (français, néerlandais)
    • Agriculture et alimentation (MIG, Via Campesina)
    • Démocratie versus multinationales et enjeux du numérique (No Transat, CEO)
    • Dette publique et régulation bancaire (ATTAC, CADTM, CEO, Fairfin)
    • Développement local (Acteurs de Temps Présents)
    • Développement et alternatives (11 11 11 et CNCD-11 11 11)
    • Emploi et conditions de travail (les syndicats)
    • Enseignement, recherche et culture (TAC, HbH, Hors champ)
    • Environnement (Greenpeace, Association 21)
    • Femmes intraitables (Vie Féminine Bruxelles)
    • Santé et protection sociale (Réseau européen contre la privatisation de la santé, M3M, Plate forme d’action santé et solidarité)
    • Services publics (CGSP, CSC Services publics, EPSU)
    • Souveraineté et aspects juridiques (Constituante, Intal)

    – 12h30-13h30
    Assemblée : Quelles stratégies pour stopper les accords de libre-échange et construire des alternatives ?

    – 14h00 GRANDE MANIFESTATION POPULAIRE

    Les peuples et la planète avant le profit !

    Nous, mouvements sociaux et écologistes, syndicats, paysans, jeunes, femmes, mouvements autochtones, militantes et militants des quatre coins du monde, appelons à une Journée d’action internationale le samedi 18 avril 2015 pour mettre en échec les traités de libre-échange et d’investissement et le pouvoir des multinationales ainsi que pour promouvoir une économie au service des peuples et de la planète.

    Le traité transatlantique (TTIP) et les autres accords de libre-échange (CETA, TISA,…) nous promettent de créer davantage de croissance et d’emploi. Au vu de ce qu’il en est de l’ALENA (accord entre les USA, le Mexique et le Canada signé en 1994), qui a déjà entraîné la perte d’un million et demi d’emplois, nous n’y croyons pas. Les arguments avancés ne nous ferons pas oublier la réalité que recouvrent ces accords : une alimentation toujours plus manipulée, moins de droits et de salaire pour les travailleurs/euses, l’exploitation accrue des ressources naturelles, la commercialisation des services publics tels que la santé et l’éducation. En résumé : toujours moins pour la majorité de la population, toujours plus de profits pour les banques et les multinationales. Sommes-nous prêts à capituler sans avoir combattu ?

  • Action D19-20 : Encerclement pacifique du sommet européen

    Ce 19 décembre, plus de 3000 personnes ont répondu à l’appel lancé par l’Alliance D19-20 visant à encercler pacifiquement le sommet européen afin de protester contre l’austérité et les accords de libre-échange tels que le Traité transatlantique (TTIP).

    L’appel dénonçait comme suit : “Après que le gouvernement Di Rupo ait approuvé le pacte budgétaire qui impose l’austérité à tous les États membres de l’UE, le nouveau remet le couvert et de plus belle ! Le gouvernement Michel nous sert sa recette pour sortir de la crise. Au menu deux ingrédients : 1) L’austérité, c’est-à-dire la réduction des dépenses, la libéralisation des services publics et l’attaque sur l’ensemble des travailleurs/ses (pensions, chômage, index, droit de grève, …), au nom de la compétitivité et de la rigueur budgétaire. 2) Les accords de libre-échange, comme le traité transatlantique (TTIP), qui – négociés en secret – vont accentuer la concurrence entre les travailleur/ses, détruire l’agriculture paysanne, achever les services publics et livrer la démocratie aux multinationales.”

    L’Alliance D19-20 est composée d’agriculteurs, de syndicalistes, de militants associatifs, écologistes, féministes,… Elle avait déjà organisé une action en décembre de l’an dernier ainsi qu’en mai (voir notre rubrique d19-20) contre la machine austéritaire dictée par l’élite capitaliste. Une fois encore, le succès fut au rendez-vous, quelques jours à peine après la grève générale nationale du 15 décembre dernier.

    Ce n’est qu’un début, continuons le combat !

    Photos: René Andersen

    Photos : MediActivista

  • [VIDEO] Joe Higgins: Un Traité Transatlantique (TTIP) écrit pour les grandes entreprises

    Au parlement irlandais, notre camarade Joe Higgins (élu du Socialist Party, parti frère du PSL et section irlandaise du Comité pour une Internationale Ouvrière) a dénoncé le TTIP, le Traité transatlantique, un accord de libre-échange actuellement en cours de discussion entre l’Union Européenne et les USA visant à créer la plus grande zone de libre-échange au monde. Nous vous invitons d’ailleurs à lire le dossier que nous avons publié au sujet de ce traité ainsi qu’à consulter la rubrique de ce site consacré au Traité transatlantique. Vendredi prochain, à l’initiative de l’Alliance D19-20, une action de protestation est organisée dans le cadre d’un sommet européen où sera à nouveau discuté l’état d’avancement des pourparlers consacrés au TTIP.

     

  • 19/12 : Encerclement pacifique du sommet européen

    d1920_2013

    Après que le gouvernement Di Rupo ait approuvé le pacte budgétaire qui impose l’austérité à tous les États membres de l’UE, le nouveau remet le couvert et de plus belle ! Le gouvernement Michel nous sert sa recette pour sortir de la crise. Au menu deux ingrédients :

    1. L’austérité, c’est-à-dire la réduction des dépenses, la libéralisation des services publics et l’attaque sur l’ensemble des travailleurs/ses (pensions, chômage, index, droit de grève, …), au nom de la compétitivité et de la rigueur budgétaire.

    2. Les accords de libre-échange, comme le traité transatlantique (TTIP), qui – négo-ciés en secret – vont accentuer la concurrence entre les travailleur/ses, détruire l’agriculture paysanne, achever les services publics et livrer la démocratie aux multinationales.

    Le 19 décembre, toutes et tous à Bruxelles

    RDV à 7h00 – au croisement Av de la Joyeuse Entrée et rue de la Loi (en face de l’entrée du parc du Cinquantenaire côté Schuman)

    L’Alliance D19-20 composée d’agriculteurs, de travailleur/ses, de jeunes, d’écologistes, de féministes, etc. soutient et participe au plan d’action syndical et propose d’y ajouter un encerclement pacifique du sommet européen le 19 décembre à partir de 07h rue de la Loi.

    => Page facebook

     

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  • Pour la classe dirigeante, austérité et répression vont de pair

    281 personnes ont été brutalement et arbitrairement arrêtées le 15 mai dernier à Bruxelles, en marge d’une manifestation contre le Traité Transatlantique. Photo : Collectif Krasnyi.

    Par Nicolas Croes, dossier publié dans l’édition de juin de Lutte Socialiste

    Le 15 mai dernier, à Bruxelles, plus d’un millier de personnes (jeunes, syndicalistes, militants associatifs,…) ont manifesté à Bruxelles à l’occasion de la tenue de l’European Business Summit, une rencontre entre autorités européennes et représentants de multinationales où il a notamment été question des négociations du Traité Transatlantique, un projet destiné à créer une gigantesque zone de libre-échange entre Etats-Unis et Union Européenne (1). Alors que les opposants au Traité protestaient tout à fait pacifiquement, pas moins de 281 d’entre eux ont été arbitrairement arrêtés et détenus plus de 7 heures, parfois même après avoir reçu des jets d’autopompes de la police alors qu’ils étaient encerclés et immobilisés. Dérapage policier ? Pas vraiment. Pour défendre nos conquêtes sociales, et en arracher d’autres, il nous faudra nous battre. Le camp d’en face en est bien conscient, et il s’y prépare.

    Big Brother is watching us…

    Ces arrestations massives ont – brièvement – fait la une de l’actualité, mais le phénomène n’a pourtant rien d’exceptionnel en Belgique. En décembre dernier encore, des dizaines de jeunes qui manifestaient contre un Sommet Européen avaient subi le même sort et, en octobre 2012, 148 militants ont été arrêtés alors qu’ils protestaient contre le ‘’Banquet des riches’’, un prestigieux dîner d’architectes de premier plan de l’austérité européenne. On se rappelle aussi, le 22 octobre dernier, de l’arrestation très violente des réfugiés afghans qui s’opposaient à leur expulsion vers l’Afghanistan. A côté de cela, les conditions se durcissent pour pouvoir organiser une action. Le Bourgmestre de Bruxelles Yvan Mayeur veut ainsi interdire les manifestations le samedi, comme le dénonce la campagne STOP-Répression (2) des Jeunes Organisés et Combatifs (JOC), et il a récemment empêché la tenue d’une action d’Amnesty International dans le cadre d’une visite du premier ministre chinois.

    La fine fleur du PS bruxellois s’était donné rendez-vous le vendredi 23 mai au ‘‘grand barbecue’’ de la fédération bruxelloise du PS. Ce rassemblement électoral a été rejoint par plusieurs dizaines de militants venus, pacifiquement, protester contre les arrestations arbitraires massives et la brutalité policière dont ont été victimes les participants à la manifestation du 15 mai. Ils se sont mis à genoux bras derrière la tête pour interpeller le bourgmestre Yvan Mayeur (debout, à gauche), puisque c’est visiblement ainsi qu’il conçoit le débat démocratique. Après une vague tentative de justification, il s’en est bien vite allé… Photo: PPICS

    L’arsenal répressif de l’Etat a été renforcé, ce dernier disposant désormais d’instruments comme les Sanctions Administratives Communales (SAC, dont les conditions d’application ont récemment été élargies). Initialement prévues pour lutter contre les ‘‘actes d’incivilité’’ ou la ‘‘petite délinquance’’ (une réponse répressive contre des problèmes sociaux qui pose déjà problème), ces amendes ont aussi été utilisées contre les manifestants arrêtés lors du ‘‘Banquet des riches’’ ou encore en mai 2013, à Anvers, contre 80 manifestants anti-Monsanto. Des syndicalistes présents à des piquets de grève ont aussi déjà été menacés de SAC, et la FGTB a lancé un appel pour rassembler tous les cas où le droit de grève a été ainsi attaqué.

    La Belgique ne fait ici que suivre une tendance généralisée qui voit des élites dirigeantes sans solutions pour la crise totalement dépourvues face à la contestation sociale, elles réagissent donc par une répression accrue. En Espagne, la récente loi de Sécurité Citoyenne (Ley de Seguridad Ciudadana) restreint de façon drastique la liberté de manifester et d’expression (avec 55 articles allant de l’interdiction de filmer un policier en action jusqu’à l’interdiction de créer des groupes Facebook basés sur des opinions politiques, ainsi que des amendes tournant généralement autour des 30.000 euros). Contrairement à l’Espagne, il n’y a pas encore en Belgique 6000 manifestations sur une année, mais la répression du 15 mai dernier illustre que les forces répressives se préparent pour la période à venir : plusieurs années sans échéances électorales durant lesquelles une austérité plus sévère sera appliquée par tous les niveaux de pouvoir. Les protestations sociales risquent d’être bien plus énergiques que les habituelles promenades entre la Gare du Nord et la Gare du Midi à Bruxelles…

    Aller chercher des croissants peut devenir dangereux…

    Les milieux militants ne sont pas seuls à devoir y faire face. Même avant le début de la crise, le tissu social était en pleine déliquescence en Belgique : la pénurie de moyens frappait déjà tous les secteurs sociaux et la situation n’a fait que dramatiquement empirer.

    L’acteur David Murgia, ici en représentation lors de la journée “Socialisme 2014. Photo: PPICS

    Coupes budgétaires, attaques contre nos salaires et conditions de travail, licenciements, expulsions des allocations de chômage, classes surpeuplées et décrochage scolaire, etc. L’exclusion sociale progresse et avec elle la logique sécuritaire et la politique de contrôle et de répression. Comment une personne sans perspective et à la dérive peut-elle garder un lien social avec la collectivité ? L’insécurité sociale grandit donc et les conséquences qui en découlent servent à justifier plus de contrôle et de répression.

    Nous avons déjà évoqué ici les SAC en réponse aux incivilités et à la petite délinquance, mais les voix se font plus nombreuses pour réclamer l’installation de caméras de sécurité, des partis comme le MR défendent l’introduction du Taser (pistolet à impulsion électrique) en Belgique tandis que le procureur-général d’Anvers, Yves Liégeois, préconise d’aller jusqu’à prélever des échantillons ADN de chaque nouveau-né afin de mieux lutter contre la criminalité ! La logique suivie est que les victimes du système doivent être considérées comme seules responsables de leur comportement, parfois même avant d’avoir commis quoi que ce soit ! Dans certaines entreprises, la surveillance des travailleurs est permanente et peut aller jusqu’à l’absurde. Ainsi, à Molenbeek, les travailleurs de la commune sont récemment partis en grève notamment contre l’instauration d’un nouveau système de pointage (de 40.000 euros…) avec empreinte digitale, sans la moindre garantie par rapport au traitement des données personnelles et sans que le Collège des Bourgmestre et Echevins ne soit en possession d’un avis de la Commission de la vie privée.

    D’autre part, la violence policière en rue est une réalité indéniable mais tue, sauf quand un policier commet la gaffe de s’en prendre à une personnalité, comme ce fut récemment le cas avec l’acteur David Murgia (détenteur d’un Magritte du meilleur espoir masculin en 2013), qui a passé près de 9 heures en cellule après s’être rendu à la boulangerie (voir le témoignage ci-dessous). Les choses ne furent pas différentes le 15 mai dernier ; les médias se seraient probablement moins emparés de l’affaire si des parlementaires d’Ecolo n’avaient pas été également arrêtés… La plupart du temps, les policiers sont à l’abri de toute poursuite, et ainsi confortés dans l’idée que leur violence est légitime.

    A mesure que s’accentuera la lutte contre l’austérité, la répression de l’establishment ne se fera que plus vive. La résistance et la lutte sont de mise contre ces maux et le système qui les engendre: le système capitaliste.


    TEMOIGNAGES:

    David Murgia : ‘‘La circulation était interrompue (…) Des gens traversaient à côté du passage pour piéton et j’étais une de ces personnes. Un policier m’a demandé de manière assez agressive de traverser sur le passage pour piéton si je ne voulais pas passer mon lundi de Pâques en cellule. J’ai obtempéré en disant qu’il y avait d’autres moyens de le demander. Le ton est monté et le policier m’a dit qu’il me laissait une dernière chance d’aller sur le passage pour piéton. Je suis passé par le passage pour piéton et je suis arrivé de l’autre côté en grommelant dans ma barbe. Le policier m’a interpellé : ‘‘qu’est-ce qu’il y a, y a un problème ?’’ J’ai alors répondu : ‘‘En effet, il y a un problème, je n’apprécie pas la manière avec laquelle vous m’adressez la parole’’ Et c’est là que ça a commencé. (…) La manière dont j’ai été enfermé dans les cachots, la manière dont ces policiers se foutent ouvertement de la gueule des gens qui sont là, c’est effrayant (…) Au moment où j’ai décidé de courber la tête et que je répondais par oui ou par non en écoutant les horreurs qu’il me disait sans réagir, c’est à moment-là qu’il m’a dit : ‘‘c’est comme ça que je veux vous voir sur la voie publique’’ et ça m’a vraiment effrayé en tant que jeune homme. J’avais vraiment l’impression qu’il voulait me donner une leçon.’’ (Vif l’Express, 23 avril 2014)

    A propos des arrestations du 15 mai, Emilie Paumard, du CATDM, explique “Nous sommes descendus dans les rues parce que les leaders politiques ne nous écoutent pas. Ils ne semblent écouter que les responsables du Big Business qui co-organisaient l’European Business Summit. Nous avons été traités brutalement, comme si nous étions de violents criminels alors que nos actions étaient tout à fait pacifiques.’’ (www.d19-20.be/fr/)

    Toujours à propos du 15 mai, Luc Hollands, producteur belge de lait et membre de la coopérative MIG ajoute : “La façon dont les manifestants pacifiques ont été traités est inacceptable, mais cela ne doit pas faire oublier la raison pour laquelle nous étions dans la rue. Les politiques d’austérité associées au Traité Transatlantique rendront les citoyens européens plus pauvres, plus précaires, nuiront à leur santé et nous mèneront droit dans le mur. Ce ne sont pas les attitudes politiques qui doivent changer, mais bien le système politique dans son ensemble. Malgré ce que la police nous a montré, les action d’aujourd’hui ont souligné la diversité et l’unité de notre alliance et n’ont fait que renforcer notre volonté de reconstruire la démocratie par la base.” (www.d19-20.be/fr)


     

    (1) Nous vous invitons à vous rendre sur notre site pour consulter le dossier suivant consacré au Traité Transatlantique.

    (2) www.stop-repression.be

  • [INTERVIEW] “Se préparer à l’austérité à venir par un front de résistance !’’

    Interview d’Anja Deschoemacker

    Pour ces élections, des listes ‘‘Gauches Communes’’ étaient déposées à Bruxelles, à la Chambre et à la Région. Ces listes regroupaient des militants du Parti Socialiste de Lutte et du Parti Humaniste, avec également des indépendants, autour de la nécessité d’un plan radical d’investissements publics massifs pour répondre aux diverses nécessités sociales (logement, crèches, écoles,…) tout en créant des emplois décents et socialement utiles. Nous avons discuté de l’évaluation de cette campagne avec Anja Deschoemacker, tête de liste à la Chambre pour Gauches Communes et membre du PSL.

    Comment s’est déroulée la campagne de Gauches Communes ?

    Tout d’abord, nous n’avons bénéficié d’aucune attention médiatique. Nous avons été très peu invités aux débats syndicaux, associatifs, etc., conséquence du ‘‘vote utile’’ pour le PTB. Lors de précédentes campagnes, soit avec le Front des Gauches (qui réunissait le PC, la LCR, le PH, le CAP, Vélorution et le PSL en 2010), soit pour la première campagne de Gauches Communes aux dernières élections communales, nous avions pu être orateurs lors de plusieurs débats. Mais pour ces élections, nous avons eu comme seule visibilité notre campagne en rue et les nombreuses discussions sur le terrain.

    Mais compte tenu de nos forces encore limitées, il ne nous a pas été possible de mener campagne dans tout Bruxelles, nous ne l’avons fait que dans les quatre communes où nous nous étions présents aux communales – Anderlecht, Jette, Ixelles et Saint-Gilles – en nous concentrant toutefois sur Saint Gilles. D’autres campagnes avaient également été menées contre les deux dernières augmentations des tarifs de la STIB, et contre l’augmentation du prix de la distribution de l’énergie, conséquence de la manière dont la commune fait payer à la population l’affaire Dexia. La commune devra encore payer de nombreuses années l’emprunt contracté auprès de Dexia pour… avoir renfloué Dexia ! On parle tout de même d’un demi-million d’euros par an… Une des particularités de ces campagnes était l’effort systématique visant à mener des actions avec les habitants et pas seulement entre militants.

    Quel a été l’écho des idées défendues par Gauches Communes parmi la population ?

    Il fut très bon. Une des idées que nous avons le plus accentué est la nécessité de construire un large front de résistance une fois les élections passées, puisque nous savons qu’une politique d’austérité nous attend à tous les niveaux. Sur ce point, les discussions ont été formidables aux stands et lors des distributions de tracts.
    Mais nous avons été confrontés à deux ‘‘votes utiles’’. Le premier, pour le PS, n’a rien de neuf, mais il est par contre en (plein) déclin. Il a été basé sur l’idée de se préparer à la victoire de la N-VA en Flandre ainsi que sur la menace de finir avec Reynders comme ministre-président de la Région bruxelloise. Mais le dégoût s’est fortement développé vis-à-vis du PS, suite à l’expérience d’un gouvernement fédéral dirigé par Di Rupo. Et ce n’est pas la politique régionale ou communale qui fait la différence… Mais, même affaibli, le PS est tout de même très présent. Le deuxième vote utile, c’était celui pour le PTB. Là aussi, c’était un élément déjà présent lors des élections communales, mais cela s’est considérablement renforcé.

    Nous avons toujours fait des propositions au PTB pour déposer des listes unitaires à gauche, tant avec le Front des Gauches qu’avec Gauches Communes, propositions qui se sont toujours soldées par un refus. Cette fois-ci, nous avions proposé de participer aux listes PTB-GO, même un groupement de liste n’a pas été possible ! Le PTB-GO (qui comprenait également des candidats de la LCR et du PC) a préféré conclure un accord avec les listes Pro-Bruxsel et BUB, alors qu’elles n’ont rien de gauche.

    Nous n’avons jamais cessé de discuter lorsque notre interlocuteur nous disait préférer voter pour le PTB : c’est un pas en avant positif par rapport au soutien aux partis établis, et c’était l’opportunité de discuter des initiatives à prendre une fois passées les élections, notamment autour de cette question d’un front large et unitaire de la résistance sociale contre la politique d’austérité.

    Au final, nous avons obtenu 0,29% à la Chambre (soit 1.461 voix) et 0,21% à la Région (soit 843 voix). Sur Saint-Gilles, nous avons obtenu 1,12% à la Chambre et 0,89% à la Région. Bien entendu, nous aurions espéré obtenir un meilleur, tout en sachant par avance que cela n’allait pas du tout être évident de reproduire le résultat obtenus aux communales à Saint-Gilles (3,65%). Mais ce qui est frappant, c’est la nouvelle progression de la gauche véritable dans cette commune. Alors que le PTB et Gauches Communes réalisaient ensemble 7,5% aux communales, le score le plus élevé dans une commune bruxelloise, il est maintenant question de plus de 9% ! Nos campagnes ont incontestablement joué un rôle dans ce succès. Si nous parvenons à réaliser une unité plus large, nous pouvons positionner la gauche radicale comme deuxième force de cette commune derrière le PS !

    A côté des éléments précités, il faut aussi savoir qu’une large partie de la population saint-gilloise est issue des communautés européenne ou marocaine, qui pouvaient voter pour le scrutin communal mais pas pour ces élections.

    Peux-tu nous en dire plus sur cette nécessité d’un front de résistance contre l’austérité ?

    Nous avons eu un bon début de discussion autour de cette idée lors d’un meeting que nous avons organisé avec ‘‘Alternatives à Bruxelles’’. Le PTB n’avait malheureusement pas envoyé d’orateur, mais des représentants du PC, de la LCR, de VEGA, de la LCT, du PSL et du PH étaient présents à la tribune. Il ressortait clairement de cette discussion que, malgré les divergences, l’idée faisait mouche. Gauches Communes veut d’ailleurs organiser une rencontre à la rentrée afin de poursuivre cette discussion et de voir comment poser les premiers pas concrets en cette direction.
    Les autorités vont bénéficier de 5 ans sans élection nationale (et de 4 ans avant les prochaines communales). Elles vont appliquer une austérité bien plus sévère que ce que le gouvernement précédent a déjà réalisé (le gouvernement Di Rupo a déjà appliqué une austérité de 22 milliards d’euros…). Ce constat est partagé plus largement puisque, quelques jours plus tard, Jean-François Tamellini, secrétaire fédéral FGTB, a lancé un appel à un ‘‘vaste mouvement social’’ contre l’austérité.

    Mais des obstacles restent présents, parmi lesquels les liens entretenus entre les directions syndicales et des partis comme le PS, le SP.a ou encore le CD&V, très certainement dans le cas d’une tripartite traditionnelle au fédéral. Malgré la discussion autour de l’Appel du 1er mai 2012 de la régionale FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut appelant à rompre avec le PS et Ecolo, la direction nationale de la FGTB a très explicitement appelé à voter pour le PS et le SP.a. Aucun groupe de gauche ou organisation de gauche ne peut, à lui seul, briser cette situation, il faut que les différentes organisations de gauche soutiennent et inspirent la gauche syndicale pour qu’elle s’organise et qu’émerge enfin un plan d’action conséquent et audacieux qui implique activement le nombre le plus large de travailleurs.

    A ce titre, le processus de l’Alliance D19-20, qui a pris en charge l’organisation d’actions contre l’austérité européenne et le Traité Transatlantique, représente un pas dans la bonne direction et illustre le potentiel existant pour un plan d’action élaboré collectivement, notamment avec des assemblées générales, et pas uniquement avec des réunions de représentants syndicaux ou de mouvements. Mais il faut réagir à tous les niveaux de pouvoir, car les mesures d’austérité viendront de partout. Sans lutte sérieuse, nous ne ferons que perdre nos conquêtes sociales les unes après les autres.

    A la Région bruxelloise, des années durant, toutes les revendications des travailleurs ont été mises de côté sous l’argument qu’il fallait attendre le refinancement de la Région. Ce refinancement est aujourd’hui là, mais il est quasiment exclu qu’il soit utilisé pour améliorer les conditions de travail et le salaire des travailleurs de la Région. Ne parlons même pas des travailleurs communaux chez qui l’on trouve les conditions de travail les plus révoltantes !
    Ce front de résistance devrait aussi soutenir les travailleurs du privé, qui aujourd’hui sont souvent condamnés à se battre de manière isolée. Nos luttes doivent être reliées, les unes aux autres, pour pouvoir enfin lier à l’action la force de la classe des travailleurs, lorsqu’elle est unie et marche dans la même direction.


     

    Merci !

    Nous tenons à remercier nos électeurs de même que tous les camarades et sympathisants de Bruxelles et d’ailleurs qui ont rendu possible cette campagne dans les rues de Saint-Gilles. Le travail n’a pas manqué et ce fut un grand effort de pouvoir maintenir des stands quotidiens, assurer le collage d’affiches dans les magasins, distribuer les tracts dans les boîtes aux lettres (plusieurs tracts différents en 20.000 exemplaires à chaque fois).
    Cette expérience fut très bénéfique. Les membres du PSL sont habitués à intervenir aux piquets de grève, lors d’actions ou de manifestations syndicales et de la jeunesse radicalisée. Mais c’est autre chose de mener une campagne vers un public plus large sans baisser le niveau de notre programme, avec un effort constant pour populariser des mots d’ordre tels que la nationalisation des secteurs-clés de l’économie sous contrôle démocratique et en argumentant systématiquement sur la nécessité de changer de système pour parvenir à un changement réel.
    Dans la perspective du retour de luttes massives en Belgique, cette campagne fut une excellente préparation pour notre parti.

  • Résistance contre le traité transatlantique !

    En ce moment, la Commission européenne et le gouvernement des Etats-Unis tentent de négocier un accord monstrueux, le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI, TTIP en anglais), également connu sous les noms de Grand Marché Transatlantique (GMT), de zone de libre-échange transatlantique (ZLET ou TAFTA en anglais), d’Accord de partenariat transatlantique (APT) ou encore de Traité transatlantique. Concrètement, il s’agit d’une véritable arme de destruction massive contre nos conquêtes sociales et nos normes environnementales et sanitaires par le biais de la création de la plus vaste zone de libre-échange au monde.

    Par Nicolas Croes

    Un accord unilatéralement au profit des entreprises

    Les négociations ont été entamées en juillet 2013 et devraient aboutir dans le courant de l’année 2015. Pour les défenseurs de cet accord, le plus tôt serait le mieux puisqu’il s’agirait du remède-miracle contre la crise, à grands coups de suppression des droits de douanes entre les Etats-Unis et l’Union Européenne. L’establishment européen ne manque pas d’arguments chiffrés : cette création d’un marché de plus de 820 millions de consommateurs permettrait une croissance annuelle de 0,5% du PIB européen d’ici 2027 et créerait pas moins de 2 millions d’emplois.

    Sauf que, au-delà-même des discussions portant sur la réalité qui se cache derrière la croissance du PIB, ces chiffres sont extrêmement douteux. Ils émanent d’un organisme (le Center for Economic Policy Research) dirigé par l’un des présidents de la banque Goldman Sachs pour l’Europe (banque bien connue pour son rôle dans la crise des subprimes). Le financement de cet organisme  dépend de multinationales, ce qui revêt un intérêt capital pour  l’aboutissement de ces négociations…

    Il est aussi très symptomatique que la commission européenne se taise dans toutes les langues concernant le bilan d’un autre accord de libre-échange, l’ALENA, Accord de libre-échange nord-américain conclu entre le Mexique, les Etats-Unis et le Canada. Très exactement vingt ans après son entrée en vigueur, les entreprises américaines ont massivement délocalisé vers le Mexique, et alors que la propagande des autorités américaines affirmaient que 20 millions d’emplois allaient être créés aux Etats-Unis, on estime que 900.000 emplois ont été détruits aux Etats-Unis des suites de l’ALENA tandis que les salaires n’ont fait que baisser sur toute cette période. Quant au Mexique, son secteur agricole a été dévasté et des centaines de milliers d’agriculteurs ont perdu leur moyen de subsistance. Une bonne partie d’entre eux a dû quitter le pays pour aller travailler dans la clandestinité et des conditions de misère aux USA. Au final, le bilan est très négatif pour tous les travailleurs, qu’ils soient américains, mexicains ou canadiens.

    Aujourd’hui, les négociations entamées entre les autorités américaines et européennes sont des plus opaques. Mais de grandes lignes directrices ont toutefois été dégagées, et elles font froid dans le dos. Le traité transatlantique prévoit ainsi une harmonisation des normes sociales, environnementales et sanitaires, en fonction des intérêts des entreprises. Concrètement, cela signifierait un gigantesque nivellement par le bas, particulièrement en Europe où ces législations sont généralement plus exigeantes qu’aux USA, alors qu’elles sont déjà grandement insuffisantes. La conclusion de ce traité ouvrirait notamment grand la porte aux poulets nettoyés au chlore, aux steaks aux hormones ou encore au recours massif aux Organismes Génétiquement Modifiés tandis que l’exploitation du gaz de schiste pourrait connaitre une dramatique expansion et que nos salaires et services publics verraient la pression constante dont ils sont déjà victimes être encore accrue.

    Quant à toute nouvelle législation, elle devrait obligatoirement passer devant un ‘‘Conseil de coopération règlementaire’’ composé de responsables américains et européens dont la tâche serait d’évaluer les lois des divers Etats en fonction de leurs coûts pour les entreprises. Aucun droit ne pourrait être prioritaire sur le droit au profit des entreprises.

    L’AMI est de retour, et il ne nous veut toujours pas du bien

    Tout cela mérite déjà d’être combattu avec l’énergie la plus forte. Mais il y a plus. Le traité transatlantique remet effectivement au goût du jour un vieux fantasme patronal qui avait été combattu dans les années ’90 sous le nom d’Accord Multilatéral sur l’investissement (AMI), un projet débattu au sein des vingt-neuf Etats membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans le plus grand secret. Il était question d’autoriser les multinationales attaquer en justice un ou plusieurs Etats auprès d’un Tribunal d’arbitrage international si une législation ne leur convenait pas ou si un mouvement de grève nuisait à leurs profits. Une fois connu du grand public, l’accord a été enterré suite au tollé suscité.

    Mais l’idée fut reprise dans divers accords conclus entre Etats et, d’après la Conférence des Nations-Unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced), le nombre de conflits et de pays poursuivis ne cesse d’augmenter. Au total, à l’heure actuelle, 514 procès seraient ouverts par des multinationales contre 95 pays à travers le monde. Le nombre d’affaires soumises aux tribunaux spéciaux a été multiplié par dix depuis 2000, l’année 2012 étant un record absolu en termes de dossiers déposés.

    Il est maintenant question d’intégrer ce mécanisme de protection des profits des multinationales dans le Traité transatlantique sous le nom de Règlement des Différends entre Investisseurs et Etats (RDIE), et les procès lancés par les multinationales livrent un aperçu très clair de ce qui nous attend si les mobilisations ne parviennent pas à couler le projet de zone de libre-échange transatlantique.

    La République slovaque a ainsi été condamnée à dédommager l’assureur hollandais Achmea de 22 millions € pour avoir limité les marges bénéficiaires dans le secteur (privatisé) d’accès aux soins de santé. Autre exemple, celui de la multinationale Philip Morris, qui a attaqué les gouvernements australien et uruguayen en raison de leurs lois pour rendre les paquets de cigarettes moins attractifs. La multinationale française Veolia (active dans le secteur des déchets) a quant à elle assigné le gouvernement Egyptien en justice en raison d’une loi sur le salaire minimum. Dernier exemple tout aussi révoltant : la multinationale suédoise Vattenfall a attaqué le gouvernement allemand suite à sa décision de sortir du nucléaire après la catastrophe de Fukushima et suite aux mobilisations de masse antinucléaire qui avaient déferlé sur le pays. Petite précision : les Tribunaux d’arbitrage internationaux actuels sont à sens unique puisqu’ils  permettent aux multinationales de déposer plainte contre les Etats mais  l’inverse n’est pas de mise.

    Organisons la riposte contre la machine d’austérité européenne!

    Le 15 mai dernier, l’opposition au Traité Transatlantique a fait face à une répression sévère: 281 militants ont été arrêtés à Bruxelles.

    Il n’est pas encore dit que cet accord puisse voir le jour. Les oppositions d’intérêts entre Etats-Unis et Union Européenne peuvent par exemple être plus fortes que la volonté d’aboutir. Mais l’élément le plus important est celui de la résistance active à organiser contre ce projet catastrophique pour nos conquêtes sociales et notre environnement. Des accords controversés ont déjà pu être balayé dans le passé, comme ce fut encore récemment le cas avec l’ACTA, l’Accord commercial anti-contrefaçon, rejeté en 2012 suite à une large campagne internationale.

    En janvier dernier, à la veille du troisième round de négociations du Traité transatlantique, une suspension partielle des négociations a été annoncée pour permettre la tenue de consultations publiques (voir l’article de la FGTB Wallonne à ce sujet). Il s’agit d’une première victoire pour les militants anti-traité transatlantique, mais qui ne doit pas endormir la résistance. La commission fera tout pour éviter de subir une nouvelle défaite, quitte même à accorder des concessions comme le retrait du mécanisme de Règlement des Différends entre Investisseurs et Etats, qui concentre actuellement l’essentiel des critiques. Mais c’est la totalité du projet qui est à balancer à la poubelle.

    La résistance contre ce projet doit être la plus massive possible, tâche qui a notamment commencé à être prise en main en Belgique par l’Alliance d19-20, une initiative inédite, réunissant des syndicalistes, des producteurs de lait, des militants associatifs,… qui fut à la base d’une tentative de blocage du Sommet Européen de décembre dernier autour du mot d’ordre de l’opposition au Traité budgétaire européen et au traité transatlantique. Le 15 mai dernier, l’Alliance d19-20 était aussi à la base d’une manifestation à Bruxelles à l’occasion de l’European Business Summit, notamment rejointe par l’Alter Summit, toujours pour dénoncer le traité transatlantique. La répression fut particulièrement féroce, pas moins de 281 militants furent arrêtés pour laisser les dirigeants européens et les représentants des multinationales discuter en paix.

    Non à l’Europe capitaliste !

    Le traité transatlantique est une abomination, c’est vrai, mais c’est loin d’être la seule dont sont coupables les autorités européennes. Le sinistre Traité budgétaire européen (TSCG, mieux connu sous le nom de Traité d’austérité) est encore dans nos mémoires et d’autres projets sont encore prévus, comme celui des ‘‘arrangements contractuels’’ dont le principe est de permettre à la commission européenne de conditionner l’octroi d’avantages financiers aux États membres à l’instauration de réformes structurelles, sur le système de pension par exemple. Il s’agit donc ici en quelque sorte ‘‘d’acheter’’ l’application de mesures d’austérité avec des fonds européens… pourtant issus des poches des contribuables ! Ces arrangements contractuels sont toujours en négociation, mais les dirigeants européens ont déjà conclu un accord de principe lors du Sommet Européen de décembre 2013. Reste encore à discuter des modalités pratiques.

    Cette Europe n’est pas la nôtre, c’est celle du capital. Elle doit être balayée par la résistance internationale pour laisser place à une véritable Europe des Peuples, débarrassée de la logique d’exploitation intrinsèque au système capitaliste. Le Comité pour une Internationale Ouvrière, dont le PSL est la section belge, défend la collectivisation des secteurs-clés de l’économie (finance, énergie, sidérurgie,…) dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée afin de satisfaire les besoins de la population et non la soif de profits des rapaces capitalistes. Le chemin vers cette objectif est encore long, et la lutte ne sera pas aisée, mais il s’agit de la seule manière de sortir de la crise économique et écologique dans laquelle nous a empêtrée la logique du ‘‘libre marché’’.

    => Comment répondre à la consultation publique lancée par la Commission européenne ?

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