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Tag: Allemagne
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Action le 11 octobre contre la chasse aux chômeurs
C’est todi li p’tit qu’on spotch! (*)
Cette maxime populaire est hélas toujours d’actualité. Malgré la forte croissance de la productivité et des richesses produites, rien n’a véritablement changé. Les riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres. Depuis le milieu des années 70, on assiste à une crise structurelle du capitalisme avec des périodes de dépression de plus en plus profondes. Plus les richesses sont accaparées par les capitalistes et plus le pouvoir d’achat des gens diminue augmentant ainsi la misère. Avec la chute du Mur de Berlin et l’absence d’alternative au capitalisme, l’idéologie néo-libérale à été imposée très facilement par la bourgeoisie qui a multiplié ses attaques toujours plus arrogantes face à un mouvement ouvrier temporairement démoralisé. Actuellement les attaques viennent de tous les côtés: les politiciens bourgeois remettent en question les prépensions, la sécurité sociale…
Vincent Devaux
Les chômeurs risquent de voir leur allocation supprimée, les minervals pour entrer à l’unif sont de plus en plus élevés,… Pendant ce temps- là le patronat engrange des bénéfices de l’exploitation de plus en plus brutale des travailleurs – intérim, flexibilité,… – et des cadeaux du gouvernement. Le patronat allemand à mis en avant les 40 heures – dans les faits il veut diminuer le coût salarial – Il y a 150 ans, un patron verviétois aimait répéter «Il faut que l’ouvrier mange de l’herbe». On voit que leur arrogance n’a en rien changé. Dans toute l’Europe les attaques se font plus dures. En Allemagne, le gouvernement Schröder a décidé d’attaquer les chômeurs avec son plan Hartz IV destiné à diminuer leurs allocations quitte à les plonger dans la paupérisation.
En réaction, de nombreuses manifestations ont eu lieu dès la fin juillet et se sont amplifiées en août dans différentes villes d’Allemagne, surtout à l’Est où les gens sont dans une situation plus précaire: les manifestations du lundi. Aux Pays-bas, ce sont près de 70.000 personnes qui ont manifesté contre les attaques du gouvernement Balkenende. De partout nous commençons à voir une résistance qui monte et qui s’organise. Il est tant que ressuscite le sentiment de peur pour la minorité exploiteuse qui nous entraîne toujours plus dans les affres de la guerre, de la misère, de l’incertitude du lendemain et que ressuscite le sentiment d’espérance pour des millions de gens qui n’ont que leur force de travail pour assurer leur bien fragile existence. En Belgique aussi, où les attaques sont similaires, nous voulons dire non!
Nous organisons une manifestation à Liège le lundi 11 octobre et des rassemblement auront lieu devant les bureaux de l’ONEm de diverses villes belges comme Anvers, Gand, Louvain, Ostende où nous appelons tous ceux qui subissent ces attaques à faire entendre leur voix: chômeurs, étudiants, travailleurs, (pré)pensionnés,… Si nous ne voulons pas voir disparaître les quelques acquis qu’il nous reste, nous devons apprendre à nous organiser et montrer dans la rue notre opposition. Nous devons construire nous-même cette résistance et ne pas se faire d’illusions dans les politiciens qui ont toujours le langage rempli de miel et de jolies paroles. Si nous ne bougeons pas, c’est l’extrême droite et les discours racistes qui vont prendre le dessus, c’est la misère qui va s’enraciner. Organise-toi, parle de cette journée d’action dans ton école, avec tes collègues, tes amis, ta famille et rejoins-nous.
(*) C’est toujours les petits que l’on écrase (proverbe populaire wallon).
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Luttes sociales à nouveau à l’ordre du jour
Le 2 octobre se sont déroulés deux manifestations de masse des travailleurs l’une à Berlin et l’autre à Amsterdam. Des centaines de milliers de travailleurs vont défiler pour s’opposer aux attaques contre leur niveau de vie. Les gouvernements sont déterminés à répondre aux exigences patronales, à pratiquer des coupes budgétaires dans les dépenses sociales, à raboter les salaires, à faire payer la crise aux travailleurs.
Els Deschoemacker
En Allemagne comme aux Pays-Bas ce sont les programmes d’austérité les plus sévères depuis la seconde Guerre mondiale. Et ce n’est qu’un début. Les patrons profitent de la crise pour mettre encore plus le couteau sous la gorge des travailleurs. A Volkswagen les salaires on été gelés pour deux ans sous peine de supprimer 30.000 postes de travail. Chez Opel il est aussi question de revenir aux 40 heures sans hausse de salaire.
Tout cela ne passe pas comme une lettre à la poste. En Allemagne, chaque lundi soir, des manifestations de masse se déroulent dans de nombreuses villes contre les mesures Hartz IV destinées à radier en masse les chômeurs. Le gouvernement Schröder veut contraindre les chômeurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe quelle condition. C’est surtout dans l’ex-Allemagne de l’Est que les manifestants sont nombreux car le retour au capitalisme y a provoqué à une extension galopante du chômage et de la pauvreté.
Les mouvements de grèves se développent aux Pays-Bas. Une grève régionale a eu lieu à Rotterdam à l’initiative de «De Maat is vol!» (La coupe est pleine!), un mouvement d’opposition des dockers contre la passivité de la direction syndicale.
Un des plus grands ports du monde a été à l’arrêt, ainsi que les services publics et quelques entreprises privées. Les syndicats attendaient 20.000 participants à la manifestation, il y en a eu 60.000. Aujourd’hui tout le monde se prépare à une deuxième grève régionale, cette fois à Amsterdam. Vu le succès de la précédente et la combativité des travailleurs, on s’attend à une amplification de la grève. Ce mouvement met aujourd’hui en avant la revendication d’une grève générale!
Pour le patronat et le gouvernement belges: «Etant donné qu’en Allemagne et aux Pays-Bas les gouvernants ont pris de solides mesures d’austérité la Belgique devra suivre pour maintenir “notre” position concurrentielle par rapport aux pays voisins». Mais évidemment le patronat et le gouvernement belges voudraient imiter les programmes d’austérité des pays voisins sans importer les mobilisations sociales. La FEB a mis au point une note stratégique habile où les provocations sont évitées: modération salariale au lieu de blocage des salaires, allongement du temps de travail au lieu de 40 heures hebdomadaires, suppression de la réglementation sur les pensions anticipées au lieu de suppression des prépensions. La FEB a clairement tiré les leçons du SP.a et du PS. L’austérité doit être faite, mais ne doit pas être perçue comme une attaque.
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Travailler plus longtemps pour le même salaire?
Emploi
LES DERNIERS mois ont été féconds en exigences patronales, toutes plus exorbitantes les unes que les autres. Semaine de 40 heures sans augmentation de salaire; suppression des prépensions; gel des salaires; assouplissement des heures supplémentaires; annualisation du temps de travail; des crédits-temps à payer de notre poche;… La bourgeoisie belge s’apprête à emboîter le pas aux Pays-Bas et à l’Allemagne qui imposent des mesures d’austérité «historiques». Le patronat belge ne veut pas être en reste.
Peter Delsing
Chez Siemens en Allemagne, les syndicats ont été mis au pied du mur en juin: soit le passage des 35 heures aux 40 heures/semaine sans augmentation de salaire, soit la délocalisation en Hongrie avec la perte de 2000 emplois à la clé. La direction syndicale s’y est finalement résignée. Daimler Chrysler et Thomas Cook ont aussitôt emboîté le pas à Siemens. En France et aux Pays-Bas aussi, les patrons «brisent les tabous». En Belgique, la FEB (Fédération des Entreprises de Belgique) pense également qu’il faut «débattre» de la semaine de 40 heures sans augmentation de salaire. Paul Soete, administrateur-délégué d’Agoria, assène que «nous devons choisir entre travailler plus ou perdre notre emploi»(1).
Le problème avec cette logique de concurrence, c’est qu’on n’en voit pas la fin. En Pologne, le salaire mensuel moyen est de 460 euros. Faudra-t-il s’y aligner?
Si le phénomène de la délocalisation est réel, il ne faut cependant pas le surestimer. Dans son rapport annuel de 2003, la Banque Nationale dit que les 10 nouveaux Etats-membres de l’UE – à l’exception de la Slovénie – ont une balance commerciale déficitaire. La BN ajoute que les investissements étrangers directs en Europe de l’Est (donc y compris les délocalisations) «commencent à se raréfier». Les investissements directs de l’UE y ont baissé successivement en 2002 et 2003. Les menaces de délocalisation ne sont souvent rien d’autre qu’un chantage mensonger des patrons.
Dans une tribune de La Libre Belgique, Paul Soete va droit au but: «Mais revenir par exemple dans les secteurs de l’industrie technologique à 40 heures, permettrait de réduire le coût horaire moyen de 7,4%».(2) Les patrons veulent diminuer leurs coûts – à nos frais – pour rester compétitifs vis-à-vis de la concurrence internationale.
Dans les pays concurrents, on dit la même chose aux travailleurs. Nous ne pouvons pas faire nôtre la logique de profit et de concurrence des patrons sous peine de perdre tous nos acquis. La politique néo-libérale de baisse des allocations et des salaires réels, de flexibilité à outrance, de hausse de la pression du travail,… est à l’oeuvre depuis les années ’80. La grande majorité des salariés, des chômeurs, des pensionnés,… ont vu reculer leur pouvoir d’achat et leurs conditions de vie et de travail. Après 25 ans de politique néo-libérale de régression sociale, les patrons et leurs gouvernements n’ont rien trouvé de mieux qu’un plan d’austérité encore plus drastique. Quel aveu d’échec !
La Belgique est le pays le plus productif au monde à l’exception des Etats-Unis. Un allongement de la semaine de travail ne fera qu’augmenter le stress. Ce n’est pas ça non plus qui va aider les gens à trouver du travail alors qu’il y avait à la fin de l’année passée 1.143.500 allocataires à charge de l’ONEm. Certains patrons, comme ceux de l’industrie automobile où le marché est déjà saturé, proposent le «gel des salaires» comme alternative à l’allongement de la semaine de travail. Soete (Agoria) et De Muelenaere (Confédération du Bâtiment) plaident en choeur pour l’annualisation du temps de travail. De Muelenaere le dit sans ambages: «C’en est fini des horaires hebdomadaires uniformes pendant toute l’année». (3)
Herwig Jorissen, qui est pourtant une figure droitière de la FGTB, a dit que l’allongement de la semaine de travail n’était «pas négociable». (4) Cela reflète la pression de la base. Chez Marechal Ketin à Liège, le personnel a rejeté à l’unanimité une proposition de la direction en ce sens. Chez Volkswagen à Forest en revanche, la FGTB tente d’éviter 200 licenciements en liant la baisse du temps de travail à une baisse des charges salariales pour le patron. Cela sape pourtant les fondements de la sécurité sociale qui serait déjà confrontée à un déficit d’un milliard d’euros.
Les patrons se servent de l’allongement de la semaine de travail comme d’un bélier pour battre en brèche tous les acquis sociaux. Si la logique du capitalisme est incompatible avec les besoins de la majorité de la population, alors il faut en finir avec elle. Nous devons remettre à l’ordre du jour la vieille revendication syndicale de la semaine des 32h avec embauche compensatoire obligatoire pour commencer à résorber le chômage. Sans perte de salaire: on a déjà pris plus qu’assez dans nos poches pendant 25 ans. Seule la formation d’une tendance combative au sein des syndicats, prolongée sur le plan politique par un nouveau parti ouvrier avec des dizaines de milliers de travailleurs et de jeunes dans ses rangs, permettra d’en finir avec les profits d’une petite élite et l’enrichissement d’une minorité au détriment de la grande majorité.
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Réforme ou Révolution?
En 1848, paraissait le Manifeste communiste de Karl Marx. Il y décrivait l’Etat comme un appareil de répression aux mains de la bourgeoisie. Par conséquent, les travailleurs ne pouvaient pas conquérir cet appareil pour leur propre compte; ils devaient le détruire pour pouvoir imposer leur propre régime de domination de classe: la dictature du prolétariat.
Thierry Pierret
C’est ce que firent les ouvriers parisiens insurgés en 1871. Ils remplacèrent le vieil appareil d’Etat par un régime où tous les responsables étaient élus et révocables à tout moment. Ces élus percevaient un salaire équivalent au salaire moyen d’un ouvrier qualifié. La dictature du prolétariat allait donc de pair sur le plan politique avec la démocratie ouvrière la plus complète. Plus tard Marx et Engels, sur base du Manifeste communiste et de l’expérience de la Commune de Paris, critiquèrent le programme de Gotha du Parti social-démocrate allemand.
Le dernier quart du 19ème siècle connaissait un développement économique soutenu qui allait de pair avec des avancées sociales considérables. Certains socialistes ont alors cultivé l’illusion qu’on pouvait arriver au socialisme par des réformes graduelles. Le réformisme était né. C’est au sein de la social-démocratie allemande que le débat a été le plus vif entre les révolutionnaires et les réformistes. Vu que ceux-ci se référaient à Marx, Rosa Luxembourg dut s’attacher à rétablir la véracité du marxisme dans son livre Réforme ou Révolution. L’Histoire lui donnera raison: le rêve réformiste d’un long fleuve tranquille menant au socialisme s’est fracassé en 1914. Pire encore, les réformistes ont soutenu leur bourgeoisie nationale dans cette guerre entre puissances impérialistes pour se partager le monde. C’est justement la révolution en Russie et en Allemagne qui mettra fin à cette boucherie.
La défaite de la révolution en Allemagne et l’isolement de la Révolution russe remettront pourtant le réformisme en selle sous le mot d’ordre stalinien du «socialisme dans un seul pays». Les partis communistes devaient se borner à relayer la diplomatie soviétique, quitte à pactiser avec leur bourgeoisie nationale contre la classe ouvrière. La longue période de croissance économique qui a suivi la fin de la seconde guerre mondiale a donné une nouvelle base économique au réformisme. L’existence du contre-modèle soviétique contraignait en outre la bourgeoisie des pays capitalistes à faire des concessions aux travailleurs.
La crise du capitalisme amorcée dans les années septante a porté un coup d’arrêt à cette embellie du réformisme classique. Les partis sociaux-démocrates seraient même plutôt devenus «contre-réformistes» en participant à la politique néo-libérale qui fait justement table rase des acquis sociaux du passé. La chute du stalinisme sera l’occasion pour eux de rompre ouvertement avec le socialisme et le mouvement ouvrier. La crise du capitalisme n’offre plus aucune marge de manoeuvre au réformisme.
Le réformisme est-il mort pour autant? Si plus personne ne défend l’idée d’arriver au socialisme par des réformes graduelles, un néo-réformisme a vu le jour. Il se manifeste sous la forme de propositions pour «humaniser le capitalisme» (par exemple ATTAC). Mais, alors que le réformisme classique avait une base économique, ce néo-réformisme ne doit son existence qu’à l’absence d’alternative socialiste révolutionnaire de masse. C’est à la construction d’une telle alternative que nous devons nous atteler aujourd’hui plus que jamais.
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Turnhout. Non à la violence nazie dans nos quartiers!
Manifestation à Turnhout le 18 septembre:
Non à la violence nazie dans nos quartiers!
LE 7 FEVRIER une fête de musique rap se déroulait dans la maison de jeunes de Turnhout De Wollewei. Une bande de jeunes fascistes a soudain investi la fête. Ils venaient chercher la bagarre en criant des slogans racistes et en faisant à plusieurs reprises le salut hitlérien, alignés en rang d’oignon. Plus tard, après avoir semé la pagaille dans le quartier alentour, ils ont été embarqués par la police.
Simon Van Haeren
Une deuxième action d’intimidation, encore plus violente, a eu lieu le 20 mai, de nouveau lors d’une fête au Wollewei. Des jeunes d’origine immigrée ont été tabassés en rue, d’autres ont été dévalisés. Partout dans le quartier, ce n’étaient que dégradations, vitres brisées,… Comme la police devait d’abord appeler des renforts, les skins fascistes n’ont été arrêtés qu’après avoir semé le désordre dans la ville pendant une bonne partie de la soirée.
Entre ces deux dates et depuis lors, il y a encore eu des incidents mineurs avec des skins locaux, mais ce sont surtout les faits ci dessus qui ont choqué et dégoûté beaucoup de gens.
Vlaams Blok?
A première vue, ce n’est qu’un ramassis de fêlés qui sèment la pagaille à Turnhout. On trouvera pourtant aisément un lien avec le Vlaams Blok. Cela n’a rien d’étonnant: le Blok de Turnhout n’a eu de cesse de manifester ouvertement son hostilité envers la maison de jeunes. La période de violence fait suite à plusieurs réunions dans un café lié au Vlaams Blok, De Schalmei.
Des skins de Turnhout s’y réunissaient, mais aussi des membres de l’organisation nazie Blood and Honor et sans doute aussi des militants du Vlaams Blok qui préféreront tenir cela secret. C’est dans ce café que les skins se sont rassemblés avant leur première assaut du 7 février. Nous avons appris entre temps qu’un responsable de Combat 18, une organisation néo nazie qui est membre du service d’ordre du Vlaams Blok, est impliqué dans la campagne de violence.
Action!
Blokbuster a appelé dès le début à isoler les nervis fascistes et leur idéologie au sein de la population locale et des jeunes. Nous devons réagir collectivement à chaque incident avec l’extrême droite. Nous appelons les habitants du quartier, les habitués du Wollewei, les lycéens, les étudiants,… à manifester pour mettre le holà aux agissements du Vlaams Blok et des skins. Une manifestation réussie fera la démonstration éclatante que les skins de droite ne peuvent compter sur aucun soutien. Non à la violence nazie dans nos quartiers!
Pauvreté, chômage, pénurie de logements,… : c’est le terreau sur lequel pousse la violence fasciste!
La force de la campagne Blokbuster, dans sa lutte contre l’extrême droite, c’est sa dénonciation radicale des problèmes sociaux. Les dernières années le coût de la vie à augmenté, les chiffres du chômage explosent, la pauvreté s’accroit. La politique du gouvernement se réduit à préserver les profits des grandes entreprises.
Avant, des manifestations contre le chômage des jeunes ont été organisées à Turnhout par les syndicats. Mais pratiquement aucun emploi digne de ce nom n’a vu le jour. Le Vlaams Blok profite de la frustration croissante et engrange ainsi les votes de protestation.
La difficulté de trouver un emploi est aussi ressentie par des jeunes qui sont encore à l’école. Le manque de perspectives et le sentiment d’impuissance jettent certains d’entre eux dans les mains de l’extrême droite et des skinheads néo nazis.
Il faut une lutte généralisée
Le racisme est un moyen pour diviser les travailleurs et de détourner leur attention de la véritable cause de leurs problèmes. Car même en temps de crise, les profits des entreprises ne cessent pas de grimper. Les pauvres deviennent plus pauvres, les riches plus riches.
Pour le Vlaams Blok, et pour les partis au pouvoir, les profits des entreprises sont sacrés. Les plans antisociaux du gouvernement et du patronat comme l’allongement du temps de travail, le gel des salaires, etc ne sont pas appliqués d’un seul coup à toute la population laborieuse. Le gouvernement et les patrons préfèrent cibler les différents groupes les uns à la suite des autres pour mieux les diviser.
Hier, Siemens en Allemagne affirmait "qu’il faut travailler plus", sinon "nous ne pourrons pas soutenir la concurrence des pays de l’Est". Aujourd’hui, les médias belges disent que "la Belgique doit suivre l’Allemagne, sinon nous sommes perdus". Et demain les travailleurs flamands seront dressés contre les travailleurs wallons. D’où notre slogan "Tout ce qui nous divise nous affaiblit!"
Blokbuster appelle les jeunes et les habitants du quartier à construire ensemble une opposition de gauche à la politique de droite!
MANIFESTATION:
Rendez-vous samedi 18/9 à 19h00. La manif démarre au Grote Markt. -
Allemagne: Mobilisation contre le gouvernement et le patronat
ALORS QU’ICI le Parti socialiste ne compte plus ses efforts pour garder son image «de gauche», en Allemagne, c’est le Parti Social-Démocrate (SPD) qui mène les attaques contre les travailleurs.
Nicolas Croes
Attaques, d’abord, contre les chômeurs. Car, dans le cadre de «l’agenda 2010», visant à rendre l’Allemagne plus compétitive, il est prévu de diminuer les indemnités de chômage. Dans certaines régions, à partir de janvier 2005, c’est presque 20% de la population qui devra se contenter de 345 euros, augmentés d’une aide minime pour le loyer. Les chômeurs ne pouvaient rester inactifs contre cette loi. Reprenant l’exemple des manifestations du lundi qui, en 1989, protestaient contre le régime stalinien d’Allemagne de l’Est, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues, cruel camouflet pour Schröder, maintenant comparé à un Honnecker…
Bien loin de s’essouffler, ces mobilisations gagnent en intensité et l’on attend 2 millions de manifestants pour le 3 octobre. Ce sera nécessaire pour élargir la lutte des chômeurs vers les entreprises afin de créer une dynamique soutenue contre l’Agenda 2010. Il faut des actions de grève régionales et nationales, comme pas suivant dans la mobilisation, pour montrer la force de frappe des travailleurs et de leur famille, capable de bloquer la machine capitaliste.
Il faut dire que les chômeurs ne sont pas seuls sur la sellette, puisque les pressions pour augmenter le temps de travail continuent. A l’origine prévue comme un «rempart contre la délocalisation», les 40 heures sont maintenant appliquées dans certains services publics régionaux allemands (on peut cependant difficilement imaginer comment délocaliser l’administration locale).
Face aux chômeurs et aux travailleurs qui voient leurs conditions de vie et de travail diminuer de manière inqualifiable, la coalition rouge-verte au pouvoir proteste, s’indigne même. Non pas contre les patrons, premiers à mettre en avant l’austérité et derniers à en payer les frais, mais contre cette «hystérie» qui s’est emparée du précieux électorat allemand (la population est-elle encore considérées autrement?).
Vers un nouveau parti des travailleurs?
En effet, en plus des mobilisations, un nouveau parti se constitue à la gauche du SPD et de nombreux membres du parti du chancelier Schröder sont tentés, dégoûtés par la politique néo-libérale des sociaux-démocrates.
Cette nouvelle formation issue de deux groupes («Alternative électorale» et «Initiative pour le Travail et la Justice sociale») dispose déjà de moyens importants: 3.000 membres, 70 sections locales,… et suscite un tel intérêt dans la population qu’il semble impossible pour le SPD et Shröder de remporter les prochaines élections.
Jusqu’à présent cette nouvelle formation est peu radicale, mais cela montre qu’il existe un espace pour un nouveau parti des travailleurs. Mais il est possible que l’orientation politique change sous la pression de la base: qu’elle ne se limite pas aux revendications immédiates (maintien des allocations sociales, refus des privatisations, etc.) mais qu’elle mette à nu les causes véritables de la politique menée (la crise capitaliste). Notre organisation soeur Sozialistische Alternative Voran (SAV) participe à cette nouvelle initiative afin d’y développer une opposition révolutionnaire socialiste.
Il est important de suivre les répercussions, dans notre pays, des événements d’Allemagne. La proposition du patronat de Marichal Ketin d’augmenter le nombre d’heures de travail sans augmentation de salaire ou le plan Vandenbroucke visant à diminuer le nombre de chômeurs montrent que l’offensive de la bourgeoisie touche également la Belgique. Nous assistons tous à des attaques en règles contre nos acquis, et si le Parti socialiste est encore fort en gueule, jamais des mesures concrètes n’ont étés proposées, et leurs quelques lamentations bruyantes n’auront offert d’emplois qu’aux journalistes.
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Appel pour une nouvelle Marche des Jeunes pour l’Emploi
Actuellement, selon l’ONEm il y a officiellement 536.662 demandeur d’emploi en Belgique, parmi lesquels 426.071 chômeurs complets indemnisés. Si on y ajoute les nombreux chômeurs à temps partiel, les prépensionnés, et tous ceux qui ont un statut Aprécaire, on dépasse le million.
Nikei De Pooter
1 jeune sur 5 est officiellement au chômage
En 2003, le gouvernement violet avait promis la création de 200.000 emplois d’ici 2007 et de s’attaquer au chômage des jeunes…beaucoup de bruit pour rien, à l’image des plans d’embauche des jeunes des 10 dernières années. Les chiffres du chômage des jeunes ne cessent de grimper d’année en année. En décembre 2003, près d’un jeune sur cinq était officiellement au chômage; une hausse de 4501 unités par rapport à décembre 2002, soit +13 % en Flandre, + 8 % en Wallonie et +9 % à Bruxelles. Dans certaines villes de Wallonie, plus de 30% des jeunes qui sortent de l’école atterrissent au chômage. A Charleroi, ce chiffre grimpe à 43 % chez les jeunes filles!
En réponse à l’augmentation du chômage, le gouvernement a créé toutes sortes d’emplois précaires couplés à des baisses de charges supplémentaires pour les entreprises. Citons par exemple la carte-emploi du Ministre flamand de l’Emploi Renaat Landuyt. Cette carte donne droit à une soi-disant formation dans une entreprise, c’est-à-dire que le jeune travaille 6 mois dans une entreprise.
Entre-temps, il continue de toucher ses allocations de chômage, la différence avec le salaire net réel étant compensée par l’ONEM. Un autre exemple, ce sont les plans Rosetta successifs dont Laurette Onkelinx a exécuté la troisième version. Avec tous ces plans d’embauche, l’emploi des jeunes est largement subsidié par les pouvoirs publics. Aucun patron ne va recruter des jeunes chômeurs s’il n’a pas besoin de main d’oeuvre. Ce n’est donc rien d’autre qu’un cadeau aux entreprises. La stratégie du gouvernement est de faire en sorte que les travailleurs âgés puissent être licenciés le plus vite possible, car ils coûtent plus cher du fait de leur ancienneté. On dresse ainsi les travailleurs âgés contre les plus jeunes. Le patronat va utiliser les jeunes pour faire pression sur les conditions de travail et les salaires de l’ensemble des travailleurs.
Les jeunes sont de plus en plus considérés comme une main d’oeuvre flexible et sous-payée. Aujourd’hui, plus d’un jeune sur cinq trouve son premier emploi dans une agence d’intérim. Ces emplois intérimaires dépendent particulièrement de la conjoncture: quand l’économie entre en crise, ce sont ceux-là qui disparaissent en premier lieu. Cela ne va pas s’améliorer avec la proposition de Frank Vandenbroucke (SP.a) de créer 25.000 “emplois” par le truchement des titresservices. D’après Vandenbrouke, les agences d’intérim devraient pouvoir en fournir également. C’est la négation de toute idée d’emploi fixe avec un salaire digne de ce nom.
Les allocations ont également été soumises à forte pression ces 20 dernières années. Alors que les allocations de chômage représentaient 42 % du salaire moyen il y a 20 ans, ce n’est plus que 28 % aujourd’hui. L’allocation d’invalidité est tombée de 44% à 33 % du dernier salaire.
Le gouvernement veut exclure 30.000 chômeurs
Les mesures d’austérité du gouvernement signifient des profits plus élevés pour les entreprises, des salaires plus bas et des conditions de travail plus flexibles pour les jeunes. Ceux qui ne sont pas disposés à fonctionner dans cette logique sont sanctionnés. Le journal De Tijd a publié des notes internes de plusieurs cabinets qui font état du projet de radier 30.000 chômeurs d’ici 2007. En outre, le gouvernement a per-mis à l’ONEm d’accéder aux données des organismes de placement régionaux, ce qui constitue une sérieuse rupture avec le passé. Cela ne va pas servir à “accompagner” les chômeurs, mais bien à mettre en oeuvre un mécanisme d’exclusion et de suspension pour des dizaines de milliers de chômeurs. Ce genre de mesures va acculer à la pauvreté une couche encore plus large de la population. En 2003, 19.000 jeunes entre 18 et 25 ans ont demandé un revenu d’intégration au CPAS. C’est quatre fois plus par rapport à 1990!
Le gouvernement a annoncé ces mesures avant les élections de juin. Cela doit nous faire craindre le début d’une offensive plus générale contre les acquis de la classe ouvrière. Le gouvernement a maintenu son budget en équilibre par le bradage de son «argenterie» et par la reprise du fonds de pension de Belgacom. Nous nous attendons à ce que le gouvernement lance après les élections un plan d’austérité comparable à ceux des Pays-Bas, de France et d’Allemagne.
La privatisation des services publics est également à l’agenda. La Poste se transforme en une “entreprise rentable, compétitive”, ce qui implique la perte de 10.000 emplois. La SNCB est désormais scindée en deux parties, ce qui ouvre la voie à la privatisation du transport de marchandises et du transport international de voyageurs. Ici aussi on parle de milliers de pertes d’emploi. La privatisation des services publics signifie qu’ils ne seront plus des services à la population: le profit passe avant tout. Cela se fera aux dépens des conditions de travail et de la qualité du service à la population.
Les acquis de la classe ouvrière sont clairement dans la ligne de mire du gouvernement. Pour résoudre fondamentalement le problème du chômage, il faut des mesures structurelles. Il faut s’en prendre au chômage et non aux chômeurs ! Cela ne peut se faire qu’en luttant contre la politique néo-libérale : pour une semaine de travail de 32 heures sans perte de salaire avec embauches compensatoires, pour que l’emploi disponible soit réparti parmi tous les travailleurs. De cette façon le progrès scientifique et technique ne mène plus à une augmentation du chômage et à plus de profits pour les entreprises, mais à garantir plus de temps libre et un revenu décent pour tout le monde. Si une même quantité de richesse peut être produite en moins de temps de travail, il n’y a aucune raison d’échanger ce temps de travail gagné par des salaires plus bas.
Fait campagne avec nous pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi.
Si nous voulons empêcher les mesures du gouvernement et apporter de vraies solutions au chômage galopant, nous devons construire un rapport de force.
En ’82 et ’84, il y a eu des marches de jeunes pour l’emploi contre les plans anti-sociaux du gouvernement. La dernière marche des jeunes a eu lieu le 24 octobre 1993. Blokbuster avait pris pour cela l’initiative de contacter une série d’organisations, en tenant compte des expériences des années ’80. 10.000 jeunes avaient alors manifesté pour l’emploi et contre le racisme. Le FAF, les jeunes-FGTB flamands et les Jeunes Socialistes flamands avaient participé à l’organisation de cette marche des jeunes.
En 1993, il y avait officiellement 107.000 jeunes de moins de 25 ans au chômage et le gouvernement avait lancé une attaque contre les chômeurs. L’article 80 avait été introduit, qui permettait de suspendre les chômeurs cohabitants de longue durée. Durant la première moitié de l’année 1993, 67.000 chômeurs furent privés d’allocation. Ce sont surtout des jeunes et des femmes qui en furent les victimes. En 10 ans, pas moins de 193.000 femmes ont perdu leurs allocations. A l’apogée du mouvement anti-raciste, nous pensions qu’il était nécessaire de combiner la lutte contre le racisme avec la lutte pour des emplois stables et un revenu décent pour tous. Nous ne voulions pas nous laisser diviser sur base de la crise économique.
Nous pensons qu’aujourd’hui il est nécessaire de renouer avec ces traditions comme premier pas vers la construction d’un rapport de force. C’est dans ce cadre que nous avons écrit une lettre aux organisations jeunes des syndicats. En ce moment nous attendons leur réponse…mais dès maintenant, nous appelons toutes les personnes intéressées à nous donner leurs coordonnées pour pouvoir commencer la campagne à pleins tubes dès que nous aurons reçu le feu vert.
Aidez-nous à faire de cette marche des jeunes une réussite !
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La politique néo-libérale repose sur du sable
Elections du 13 juin
Les élections ont signifié en Flandre une victoire pour la droite et surtout pour l’extrême droite, mais cette dernière gagne également du terrain à Bruxelles et en Wallonie. Ce sont de tristes nouvelles pour tous les gens de gauche qui voient les choses en termes de solidarité, d’égalité et de bien commun. La radicalisation de la droite a triomphé – notre peuple d’abord, nos entreprises surtout, moi d’abord, le reste après. Normalement cela devrait être une excellente nouvelle pour le patronat. La victoire de la droite lui laisse pourtant un arrière-goût amer. Le pays devient comme ingouvernable alors que le patronat désire actuellement un fort plan d’austérité.
La coalition violette a néanmoins fait un bon calcul. En 2003 tous les partis de la coalition actuelle avaient gagné les élections fédérales avec brio. Le « renouveau », l’attention pour l’emballage, la mise en avant de ce qui en terme moderne est appelé « la perception » avait porté ses fruits. Les bureaux de communication faisaient merveille. Entre-temps, les partenaires de la coalition violette avaient plus que mouillé les verts dans le bain de la participation gouvernementale; ils les avaient presque noyés. Agalev disparaissait du parlement fédéral, Ecolo perdait plus de la moitié de ses élus. La coalition violette estimait avoir fait du bon boulot. Apporter un message positif diminue la pression sur les aspects négatifs, c’est le mode d’emploi de la coalition violette. La politique des gouvernements Verhofstadt I et II peut se résumer à ces quelques points: une politique néo-libérale de privatisations, de poursuite de la flexibilité, de baisse d’impôts pour le patronat. Cette politique a été atténuée par les revenus de la vente des biens collectifs comme les bâtiments et les entreprises publiques. Le Ministre du budget Vande Lanotte a encore pu, année après année, équilibrer les budgets par le bradage ahurissant des biens collectifs. Verhofstadt mène, a un rythme plus modéré, essentiellement la même politique que Balkenende aux Pays-Bas, Raffarin en France et les sociaux-démocrates Blair et Schröder en Grande-Bretagne et en Allemagne
La pression du patronat pour la poursuite d’une politique libérale encore plus dure a cependant eu des effets. Il s’est avéré qu’en dépit de toutes les affirmations les impôts ne diminuaient pas sous Verhofstadt; la fameuse amnistie fiscale n’a été qu’un coup d’épée dans l’eau, la communauté internationale a rappelé la Belgique à l’ordre pour sa politique de mesures uniques destinées à maintenir la croissance. L’augmentation du nombre de chômeurs de 35.000 unités, soit 7.1 %, depuis mai 2003 constitue un douloureux écho à la promesse de Verhofstadt de créer 200.000 emplois. Pour redresser la situation, la coalition avait organisé les supers-conseils des ministres (les conclaves). Il en a résulté de nombreux cadeaux fiscaux pour le patronat mais également plus de contrôle des chômeurs, le FOREm et l’ORBEm devenant de véritables machine à suspendre du fait qu’ils sont désormais associés à ces contrôles. En outre, Frank Vandenbroucke a permis le retour de la journée des 10 heures en accord avec le secteur de la construction. Cela peut nous donner un avant-goût de ce qui nous attend après le 13 juin.
La « perception » peut créer un sentiment illusoire de satisfaction pendant un certain temps, mais on finit tôt ou tard par être rattrapé par la réalité. La politique traditionnelle fustige le négativisme (dénonciation que « rien ne va » dans la société), l’anti-politisme sur lequel le Vlaams Blok construit son fond de commerce. Le Blok ne pourrait pourtant pas se repaître de ce négativisme sans que ce sentiment ne trouve une base matérielle quelque part. Celle-ci n’est pas difficile à trouver : il suffit de constater l’augmentation du chômage et de la pauvreté, l’augmentation de la durée du travail, l’allongement des listes d’attentes pour des logements sociaux et des institutions de santé, la flexibilité croissante du marché du travail, l’état des bâtiments scolaires, les licenciements à La Poste et à la SNCB pour préparer l’ouverture à la concurrence, etc…
Contrairement à ce que certains espèrent et/ou affirment, la population n’est pas bête. Elle sait que les mesures prises seront drastiques pour ses conditions de travail et pour son niveau de vie. Elle sait également que ni les patrons ni les politiciens ne feront les frais de cette politique. Dans une telle situation il n’y a pas 36.000 solutions. La lutte collective devrait offrir une issue, mais avec le sommet de la FGTB qui, en la personne de Mia de Vits, s’est littéralement conduit en vassal du pouvoir gouvernemental, il semblait ne pas y avoir de solutions. S’en remettre au SP.a/Spirit pour empêcher une nouvelle détérioration n’était pas plus réaliste: les ministres SP.a sont les meilleurs gestionnaires que le patronat puisse imaginer. En Wallonie et à Bruxelles, le PS l’a emporté malgré sa participation gouvernementale et bien qu’il ne fasse qu’un avec la politique néo-libérale. Comme le PS se présente comme le seul frein aux mesures brutales d’austérité dans le gouvernement, il a pu être le seul parti de la coalition à enregistrer une forte avancée.
Groen!. C’est avec une copie de la campagne de Tobback « le SP est nécessaire » qu’il a pu se rétablir spectaculairement de sa défaite de 2003. Vera Dua et Cie sont assez réalistes pour ne pas rempiler au gouvernement. Ce n’est pas le cas d’ECOLO qui souhaite une pariticipation malgré leur défaite des législatives en 2003 et malgré qu’ils n’aient pas su rétablir leurs position autant qu’ils le voulaient (ils perdent 11 sièges au parlement wallon et 7 sièges au parlement bruxellois). Une fois que l’on a gôuté au pouvoir, il est difficile de s’en passer! Si ils participent effectivement au gouvernement régional, ils auront fort à faire pour défendre leur positions dans des formations où ils auront le moins bon rapport de force. Groen! se rend compte qu’il lui serait fatal de participer à un gouvernement qui sera de toute façon fortement instable. Imagine-t-on pour autant que Groen! va organiser la résistance contre le pillage néo-libéral ? Groen! est contraint de rester dans l’opposition. Son plus grand concurrent, le SP.a/Spirit, est en position difficile. Groen! espère ainsi se refaire une santé avant de tenter à nouveau une participation gouvernementale.
En bref : la résistance collective semble en rade. Dans ces circonstances, beaucoup de gens se tournent – dans l’espoir de ne pas devenir une victime – vers de fortes figures qui tirent profit de l’offensive antisociale. Dewinter et le Vlaams Blok s’en sont fait une spécialité. Dehaene également, avec sa mine bourrue et son profil de bûcheur acharné. Si Le cartel CD&V-NV-A devient bel et bien la plus grande formation, il doit avoir le triomphe modeste. En 1999, le CVP récoltait seul 30 sièges, la Volksunie 12. Aujourd’hui le cartel doit se satisfaire de 35 sièges, dont 6 sièges pour le partenaire NV-A. Pour former une majorité, il faut 63 sièges. Seule une coalition CD&V-NV-A Vlaams Blok permettrait d’avoir une majorité avec deux formations. Le Blok devrait cependant faire beaucoup de concessions pour que le sommet du CD&V et surtout Yves Leterme, son président, se résolvent à rompre le cordon sanitaire. Vu que Groen! a fait le choix de l’opposition – à moins que, mis sous la pression, il ne retourne sa veste – il ne reste comme option qu’une tripartite classique.
Di Rupo a toute latitude de choisir entre le MR et le CDH. En guise de clin d’oeil vers le MOC (Mouvement Ouvrier Chrétien), de toute manière moins lié avec le CDH qu’en Flandre, une coalition rouge-romaine serait peut-être la meilleure option pour lui. Quoi qu’il en soit, le cartel CD&V-NVA est dans une position difficile pour manœuvrer dans les négociations communautaires comme la régionalisation d’une partie de la sécurité sociale et la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Un PS puissant va se positionner comme leader de la Communauté française. Il va argumenter que le gouvernement flamand veut imposer à la Communauté française une politique d’austérité antisociale. Si le PS est déjà d’accord avec une nouvelle réforme de l’état, il en exigera le prix fort dans les négociations. Avec de l’autre côté de la table une tripartite qui a comme seule opposition le Vlaams Blok et la petite fraction Groen!, Di Rupo sait que le gouvernement flamand ne dispose pas d’une assise solide. De plus, le patronat n’a pas non plus intérêt à voir s’installer une crise communautaire de longue durée.
Quel que soit le gouvernement qui émergera, les résultats électoraux n’offrent pas de base stable à la bourgeoisie pour prendre les mesures d’austérité qu’elle aurait souhaitées. Sa seule consolation est qu’il n’y a pas un seul parti dans le(s) parlement(s) qui soit prêt à défendre les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Le contrôle de la base par les appareils syndicaux n’est pourtant pas total. Et cela se voit encore plus dans les faibles résultats de Mia De Vits pour le SP.a aux élections européennes. Si les travailleurs descendent massivement dans la rue, ils pourront contrarier temporairement l’offensive néo-libérale. Cependant, tant que nous n’aurons pas de nouveau un grand parti des travailleurs, l’offensive de la bourgeoisie repartira de plus belle