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  • Changement climatique : la banquise arctique diminue jusqu'à un nouveau record

    Le capitalisme a clairement échoué, pour l’environnement aussi

    Le mois de septembre dernier, la banquise arctique a connu son niveau le plus faible de glace depuis que ces données sont collectées, soit depuis 33 ans. Des experts du changement climatique avertissent que l’Arctique pourrait être totalement libre de glace dès 2020, soit 30 ans plus tôt que ce qui avait été mis en avant lors de la dernière estimation, publiée en 2007. La fonte totale de la glace durant l’été aurait des conséquences dévastatrices non seulement pour le fragile écosystème de l’Arctique, mais aussi pour toute la population mondiale.

    Par Jess Spear, Socialist Alternative (partisans du CIO aux USA)

    Cette perte de la calotte glaciaire arctique près d’un demi-siècle plus tôt que ce qui était jusqu’ici prévu suggère que nous sommes beaucoup plus proches d’un point de non-retour que ce qui était imaginé il y a quelques années à peine. Il nous reste donc moins de temps pour agir. Si nous voulons sérieusement lutter contre le réchauffement climatique, nous devons remettre en question la logique qui nous a mis dans ce pétrin, c’est-à-dire remettre en question le capitalisme et sa soit de profits au détriment de l’humanité et de l’environnement.

    Un double avertissement

    Le réchauffement climatique causé par l’activité humaine a déjà bien lieu, mais il n’est pas uniforme sur toute la planète. Des régions très sensibles sont touchées de manière disproportionnée, à l’instar de l’Arctique, où la température moyenne de l’air a augmenté deux fois plus vite que la moyenne mondiale. La font de la calotte glacière expose plus d’océan à la lumière, est plus de soleil est ainsi absorbé (suite à la perte de l’effet réfléchissant de la glace), et cela déstabilise encore davantage notre système climatique. Très clairement, ce qui se passe dans l’Arctique ne reste pas dans l’Arctique.

    La fonte des glaces n’est pas une mauvaise nouvelle que pour les ours polaires, cela influe également sur la production alimentaire (Washington Post, 14/01/2012), l’élévation du niveau de la mer (New York Times, 19/09/2012), et la probabilité d’événements météorologiques extrêmes. Les phénomènes météorologiques extrêmes, devraient augmenter en fréquence en conséquence de l’augmentation de l’énergie solaire absorbée par l’océan Arctique.

    La solution

    mais cette nouvelle, qui devait sonner comme un avertissement alarmant, a surtout donné lieu à une véritable course pour extraire davantage de combustibles fossiles des zones de l’Arctique désormais libres de glace.

    La quête incessante de profits intrinsèque au capitalisme se réalise au détriment de la vie humaine et l’environnement. Les dirigeants capitalistes affirment que nous ne pouvons pas agir en raison des coûts économiques que cela entraînerait. Nous devons rejeter cette argumentation et la dénoncer pour ce qu’elle est : un acte d’accusation flagrant du système économique capitaliste lui-même. Si le capitalisme ne peut pas se permettre de prendre des mesures contre la plus grande menace qui pèse sur la civilisation mondiale, alors c’est un système qui ne répond pas aux besoins de l’humanité et il doit être renversé et remplacé par un autre.

    L’erreur commise par la majeure partie des militants écologistes actuels est de limiter leurs revendications aux limites du système capitaliste. Toutes les idées proposées (taxes-carbone,…) pour inciter le système à prendre de bonnes décisions n’ont quasiment débouché sur rien.

    La voie à suivre pour stopper cette folie peut être trouvée dans les pages de l’histoire. Seuls les mouvements de masse ont pu être source de progrès. Tous les grands mouvements du siècle dernier (pour les travailleurs, contre le racisme, pour les droits des femmes, des LGBT et de l’environnement) ont impliqué un grand nombre de gens. Toutes ces luttes ont d’ailleurs eu des liens très étroits les uns avec les autres.

    Nous devons rejeter toutes les excuses selon lesquelles l’environnement s’opposerait à l’emploi et au contraire lier la question de la lutte pour la préservation de notre environnement avec la lutte pour l’emploi. Lier les revendications concernant l’emploi à la connaissance de ce qui est nécessaire pour réduire notre empreinte écologique pourrait créer un mouvement assez puissant pour sérieusement défier le système. Il nous faut un plan massif de création d’emplois verts pour permettre aux millions de chômeurs de retrouver un travail tout en rééquipant notre infrastructure en répondant aux exigences des travailleurs et de l’environnement. Pour être sérieux face au réchauffement climatique et à ses conséquences, nous devons concentrer nos efforts vers la construction de ces liens et vers la construction d’une alternative au capitalisme, une alternative socialiste démocratique.

  • Élections présidentielles américaines : Accorder une seconde chance à Obama ?

    Le vainqueur du duel qui oppose le républicain Mitt Romney au président démocrate sortant Barak Obama est déjà connu. Il s’agit du grand capital. Le monde de Wall Street possède les deux grands partis américains… ce fait est plus clairement que jamais exposé au grand jour. L’enthousiasme qui avait marqué l’élection d’Obama en 2008 a cédé la place à la frustration et à la colère, sur fond d’incertitudes quant aux perspectives économiques. Quant aux sommes gigantesques injectées dans cette campagne (plus de deux milliards de dollars !), elles sont insuffisantes pour masquer la perte de confiance de la population envers les partis de l’establishment.

    Article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    Il est cependant certain qu’aux yeux de millions de travailleurs et de jeunes, la perspective d’une présidence républicaine sous les traits de Romney est un horrible cauchemar qui agit comme une pression pour voter en faveur d’Obama. Ce principe du ‘‘moindre mal’’ a très certainement été renforcé par la candidature de l’ultraréactionnaire Paul Ryan en tant que colistier de Mitt Romney. Mais la réélection d’Obama serait-elle de nature à représenter une véritable différence pour les millions de victimes de la crise économique ? Les démocrates veulent-ils réellement faire barrage à l’agenda républicain?

    Obama, cet autre candidat des riches Les faits parlent d’eux-mêmes. La seule raison qui explique pourquoi un politicien aussi faible que Mitt Romney, un arrogant gripsou capitaliste qui suscite l’aversion jusque dans son propre camp, a tout de même une chance de battre Obama, c’est que l’administration démocrate s’est bien peu efforcée d’améliorer les conditions de vie des travailleurs et des pauvres. Toutes les promesses de la campagne de 2008 ont été rompues.

    A l’époque, Obama avait pu capitaliser la colère consécutive aux années Bush en promettant un réel changement de politique. La réalité fut tout autre et, concernant chaque thème majeur, sa politique n’a été différente qu’avec de légères nuances. Bush avait lancé le plus grand hold-up des fonds publics par les grandes entreprises de toute l’histoire américaine (le sauvetage des banques), et Obama a poursuivi cette politique. La promesse d’une régulation sérieuse du monde financier a volé à la poubelle : ce secteur continue d’utiliser les mêmes recettes pourries pour amasser encore plus de profits sans subir la moindre entrave. On estime que plus de 2.000 milliards de dollars dormant sur les comptes en banque des grandes entreprises, qui ne veulent pas investir car cela ne leur serait pas suffisamment profitable. Plutôt que de mobiliser cet argent, Obama a continué d’accorder des diminutions de taxes pour les riches, poursuivant ainsi l’oeuvre de Bush. Obama avait promis de mettre fin à l’aventure impérialiste au Moyen- Orient, mais c’est l’escalade en Afghanistan, à grands coups de drones meurtriers qui massacrent également la population civile. Obama avait promis une couverture de soins de santé universelle, mais son plan a surtout assuré un bel avenir aux grandes entreprises pharmaceutiques et au secteur des assurances privées. Obama avait promis aux travailleurs de soutenir une loi facilitant le droit de se syndiquer et de lutter pour leurs conditions de travail, mais il fut l’architecte du sauvetage de General Motors sur base d’un plan exigeant des travailleurs une diminution de salaire et une augmentation de la charge de travail.

    Les Etats-Unis d’Obama sont un pays où une seule famille (la famille Walton, propriétaire de Walmart) possède à elle seule plus de richesses que les 40% des familles les plus pauvres ! Pour ces millions de familles, les expulsions de logement se poursuivent et les dettes rendent impossible toute perspective d’avenir. A titre d’exemple, 36 millions d’Américains croulent ensemble sous une dette de plus de 1.000 milliards de dollars, uniquement suite aux frais engendrés par les études supérieures ! Accédant au marché du travail, leurs diplômes ne leur ont pas nécessairement permis de trouver un emploi dans ce contexte de chômage croissant. Les travailleurs et leurs familles perdent pied, et les rares réalisations d’Obama n’ont été favorables qu’aux riches.

    Aujourd’hui, peut-on encore faire confiance à Obama ? Il existe bien des différences entre les républicains et les démocrates, mais elles ne portent que sur la meilleure manière d’assurer la poursuite du règne du grand capital. Romney représente simplement une version plus crue de la domination de la classe capitaliste tandis qu’Obama adopte une rhétorique plus populaire, mais uniquement pour servir des intérêts identiques. En 2008 déjà, Obama était le candidat qui avait reçu le plus de soutien financier de Wall Street et du secteur privé des soins de santé. Tous ces riches donateurs sont passés à la caisse cette fois-ci aussi, conscients que le remerciement pour services rendus leur rapportera bien plus.

    Wall Street a deux partis, nous avons besoin du nôtre!

    Le mouvement Occupy a brillamment exposé les bases du système en popularisant le combat des 99% de la population contre la domination du 1% de super- riches. Il faut poursuivre sur cette voie et donner une expression politique à cette colère de classe en construisant un instrument politique capable de se confronter aux partis capitalistes, un parti démocratiquement contrôlé par les travailleurs et les jeunes et orienté vers l’organisation de la résistance au monde de Wall Street, dans les rues, sur les lieux de travail et aux parlements.

    Afin de populariser le débat à ce sujet, Socialist Alternative (les partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière aux USA, parti-frère du PSL) soutient une candidature indépendante des grandes entreprises, celle de Jill Stein du Green Party (le parti écologiste, beaucoup plus radical et orienté vers le monde du travail que les partis verts européens), qui se présentera dans une quarantaine d’Etats. Sa campagne est notamment basée sur son opposition aux guerres impérialistes, sur la suppression de la dette des étudiants, sur l’instauration d’une protection universelle de soins de santé, et d’autres réformes progressistes. Hélas, sa campagne n’identifie pas clairement le capitalisme comme le problème fondamental. Nos camarades soutiennent également d’autres candidates de gauche en d’autres endroits, dont Kshama Sawant, membre de Socialist Alternative et candidate dans l’Etat de Washington.

    La comédienne Roseanne Barr, mondialement connue pour son rôle de mère ouvrière dans la série Roseanne est également candidate en Californie, sous les couleurs du Peace and Freedom Party (Parti de la paix et de la liberté), aux côtés de la militante anti-guerre Cindy Sheehan. Toutes deux se sont ouvertement déclarées pour un changement socialiste de société. Si cette campagne se développe sérieusement contre l’establishment, cela pourra attirer l’attention de nombreux jeunes et travailleurs à la recherche d’une alternative, et ce bien au-delà des frontières de l’Etat. L’ancien maire de Salt Lake City, Rocky Anderson, est également candidat pour le nouveau Jus¬tice Party. Nous soutenons ces deux campagnes avec le même objectif de permettre le développement de l’audience la plus large possible pour la gauche et en tant qu’étape vers la construction d’une véritable alternative politique. La colère contre les deux partis de l’establishment n’a aucun précédent, comme l’a illustré un sondage Washington Post- ABC, selon lequel près de la moitié des Américains seraient en faveur d’un troisième parti.

    Renverser le système

    Si les travailleurs et les jeunes pouvaient disposer d’un parti politique dans lequel ils pourraient s’engager et débattre de la meilleure manière de contrer l’offensive antisociale, cela représenterait un gigantesque laboratoire d’expérience où serait aussi débattue la question de l’alternative à opposer au capitalisme. Selon nous, seul un système socialiste démocratique basé sur la nationalisation des secteurs vitaux de l’économie sous le contrôle démocratique des travailleurs au sein d’une planification générale de la production est une réelle alternative capable de se baser sur les besoins sociaux à satisfaire. Tant que les leviers de l’économie resteront aux mains des grands actionnaires et des spéculateurs, notre enseignement, notre santé, nos conditions de travail et notre avenir seront sacrifiés sur l’autel du profit.

  • Catastrophes naturelles, désastre capitaliste

    Inondations au Pakistan et en Chine, tremblement de terre en Haïti et au Chili, canicule et feux de forêts en Russie et en Australie,… L’année 2010 aura été fortement marquée par les catastrophes naturelles, des cataclysmes qui ont causé au total 295.000 morts et 130 milliards de dollars de dégâts. Avec les inondations commencées en décembre en Australie et, de façon plus restreinte, en Belgique, l’année 2011 a bien commencé… Au Brésil, des pluies diluviennes ont provoqué la mort d’au moins 600 personnes et 14.000 sans-abri.

    Par Nicolas Croes

    "Socialisme 2011"

    Lors du week-end de discussions "Socialisme 2011", qui commence demain, une commission aura pour thème : "Changements climatiques, désastres naturels et socialisme". Elle se déroulera ce samedi 12 mars, de 15h30 à 18h00.

    Selon le réassureur allemand ‘‘Munich Re’’, l’augmentation du nombre de catastrophes naturelles liées au changement climatique (ouragans, inondations, sécheresses,…) ‘‘a été multiplié par trois depuis le début des années 1980’’ au niveau mondial. Quant à leur coût, il augmente de 11% en moyenne chaque année. ‘‘Le changement climatique représente déjà probablement une part importante des dommages’’ et est destiné à accroître son impact, selon Torsten Jeworrek, membre du directoire du réassureur allemand.

    Des catastrophes amplifiées

    Nous avons déjà dénoncé à de très nombreuses reprises la responsabilité de l’économie et du système de production capitalistes dans la pollution de façon globale et dans les causes du changement climatique en particulier. Mais le capitalisme ne fait pas de ravages qu’à ce niveau. La presse belge a ainsi consacré plusieurs sujets au manque d’investissement dans l’entretien des rivières, ou encore à l’octroi trop facile de permis de bâtir dans les zones à risques. Cette logique, qui cause déjà de grands dégâts dans les pays capitalistes développés (on se souvient du scandale du manque d’entretien des digues de la Nouvelle Orléans aux Etats-Unis, révélé après les dégâts de l’ouragan Katrina), est à la base de véritables catastrophes ailleurs dans le monde.

    Au sous-investissement et aux habitations construites sur des zones à risques vient en plus s’ajouter la pauvreté ; il est évident que les bidonvilles et les immeubles délabrés ont moins résisté aux secousses que les villas cossues des quartiers riches de Haïti. Mais ce sont vers ces quartiers que se sont dirigés en premier lieu les secours, comme le racontaient les journalistes du Washington Post. Le 1% le plus riche du pays – qui, dans le cas d’Haïti, possède 50% des richesses – a bénéficié en priorité de l’aide internationale, dans des quartiers sous la garde de milices privées.

    Quant à ‘‘l’aide internationale’’, elle est assortie de politique néolibérale. Le prêt accordé par le Fonds Monétaire International (100 millions de dollars) a ainsi été notamment conditionné à l’interdiction de toute augmentation salariale pour les fonctionnaires… Plus d’investissements publics dans l’infrastructure, de bons logements pour tous, une gestion démocratique des secours en cas de catastrophe,… tout cela nécessite d’en finir avec la société capitaliste, et ce besoin se fera plus pressant d’année en année.

  • AFRIQUE: OU LE SOCIALISME OU UNE BARBARIE SANS CESSE PLUS GRANDE

    L’Afrique est ravagée par un ouragan de pauvreté. C’est le seul continent devenu plus pauvre depuis 1980. Près de la moitié de la population vit avec moins d’un dollar par jour. La faim s’étend presque comme une maladie. Des millions d’africains sont mort faute de nourriture. Et l’avenir s’annonce plus triste encore. Le rapport de l’UNDP/UNICEF dit qu’en 2015 l’Afrique pourra nourrir moins de la moitié de sa population.

    Dagga Tolar et Peluola Adewale

    2015 est aussi l’année que les dirigeants du monde ont fixé comme date pour réduire la pauvreté et la faim de moitié entre autres « Objectifs du Millénaire pour le Développement » (OMD). Ces objectifs incluent également la réduction de la mortalité infantile de 75% et l’arrêt de l’extension de l’épidémie de SIDA/HIV. Cependant, la Banque Africaine de Développement a déclaré que l’Afrique est la région la moins prête à réaliser ces objectifs. Les Nations Unies ont exposés que si les indices de développement sociaux continuent sur leur voie, l’Afrique ne pourra rencontre les OMD qu’après 150 ans ! Plus de trois quarts des décès dû au SIDA se situent en Afrique sub-saharienne, et 65% des malades du SIDA vivent sur ce continent. Pour rendre les choses pires encore, l’histoire post-coloniale de l’Afrique est remplie des horreurs de la guerre qui ont pris la vie de millions de travailleurs.

    Les statistiques ci-dessus qui démontrent largement le sous-développement de l’Afrique sont horribles. Qu’est ce qui a bien pu se passer pour que la situation soit si épouvantable malgré des richesses stupéfiantes ? Les Socialistes disent que le capitalisme est coupable. Lénine le qualifiait d’horreur sans fin. Ce système basé sur les inégalités répand ses méfaits en Afrique plus encore que partout ailleurs. En terme de ressources naturelles, l’Afrique est peut-être le continent le plus riche au monde. Mais le capitalisme, à toutes ses étapes de développement, a extirpé du continent ses ressources, du commerce trans-Atlantique d’esclaves à travers le colonialisme à l’époque impérialiste. Les politiques néo-libérales d’aujourd’hui n’ont fait qu’empirer la situation des masses. Le continent est pillé de ses ressources pour financer son développement et pourvoir aux besoins basiques de la population. Les gouvernements comptent sur le capital étranger, pour la plupart sous forme de prêt avec des intérêts exorbitants qui sont autant de fardeaux étouffants.

    A présent, l’impérialisme mondial utilise la triade de la dette, de sa domination sur le commerce mondial et de la corruption des dirigeants africains comme armes pour forcer l’Afrique à se prosterner face au pillage impudent de ses richesses à travers les politiques néo-libérales.

    Les fardeaux de la dette et le néo-libéralisme

    En octobre 2005, l’Afrique avait remboursé 580 milliards de dollars à ses créditeurs (les nations et institutions impérialistes) pour une dette originale de 540 milliards de dollars, et il reste encore 330 milliards de dollars à payer. En luttant pour rembourser ces dettes, les gouvernements négligent l’éducation, la santé, l’approvisionnement en nourriture et autres besoins basiques des travailleurs. Les gouvernements ont pris le poison du Programme d’Ajustement Structurel (PAS) ou les politiques néo-libérales de privatisation, de commercialisation, de libéralisation du commerce, de coupes dans les dépenses publiques, etc., comme conditions pour récupérer les possibles restes de la souffrance due à une dette largement fictive et odieuse.

    Ce n’est donc pas accidentel si l’Afrique a le plus haut taux de malades du SIDA. Africa Action a dénoncé qu’en 2003 les pays africains ont dépensés plus de 25 milliards de dollars en remboursement de dettes, et ce même si 2,3 millions d’Africains ont perdu leur vie à cause du SIDA. Cette année, l’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré que 4,1 millions d’Africains touchés par la maladie ont un besoin urgent de médicaments anti-rétroviraux, mais seulement 50.000 personnes peuvent en avoir.

    Le capitalisme et les politiques néo-libérales sont les causes majeures de faim en Afrique. Craig Timberg, du Washington Post a écrit que, bien plus que les désastres naturels comme la sécheresse ou le changement de climat, la famine que connaît le Niger est principalement due à la politique de libre marché débridée appliquée par le gouvernement nigérien. A la demande de la Banque Mondiale, le Niger a abolit le contrôle des prix avec pour conséquence que les prix de la plupart des denrées comestibles sont maintenant au-dessus des moyens d’une large part des travailleurs. Les taxes imposées sur la nourriture ont menés à deux actions de protestation massives pour le seul mois de mars 2005. Tout cela dans la lignée des demandes de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International concernant les « Pays Pauvres Hautement Endettés », initiatives entraînant le néo-libéralisme. Ceci explique pourquoi les autres pays pauvres, comme le Burkina Faso, la Mauritanie, l’Ethiopie et le Mali sont dans la même angoisse face à la faim que le Niger et neufs autres pays africains, récemment assurés de l’annulation de leur dette extérieure après des années de soumission ininterrompues aux dictats du FMI et de la Banque Mondiale.

    Commerce inéquitable

    A travers le commerce inéquitable, l’Afrique a été pillée de ses énormes ressources. Entre 1980 et maintenant, la part du continent dans le commerce mondial a chuté de deux tiers, de 6% en 1980 à moins de 2%. Le prix de ses principales exportations ne cesse de plonger. Une étude a révélé qu’entre 1980 et 2001, les prix du café ont plongé de 85%, ceux du cacao de 67%, d’huile de palme de 60% et ceux du cuivre de 41%. Les autres exportations du continent à l’exception du pétrole, suivent la même tendance. Les pays impérialistes qui prêchent le dogme du libre commerce, libéré de tout subsides, etc. imposent des barrières artificielles aux produits africains et subsidient lourdement leurs riches fermiers. On estime que les pays développés dépensent 200 milliards de livres sterling par an pour subsidier leurs agriculteurs, soit 17 milliards de livres sterling en plus que le Produit Intérieur brut de l’entièreté des pays africains. La Banque Mondial déclare que si l’Amérique du Nord, le Japon et l’Europe laissaient tombés leurs barrières aux produits africains, les exportations africaines augmenteraient de 1,5 milliards de livres sterling par an.

    Mais pourquoi l’Afrique est-elle dans cette situation? Fondamentalement, la réponse est que l’économie mondiale est depuis longtemps dominée par les classes dirigeantes et compagnies des pays riches. Les 500 plus grandes compagnies internationales contrôlent 70% du marché mondial, alors que les 50 plus grosses banques et compagnies financières contrôlent 60% du capital global. Aujourd’hui, 300 multinationales et banques importantes effectuent 70% des investissements directs à l’étranger.

    Cette domination bloque le développement de rivaux indépendants de ces monopoles. Là où de nouvelles technologies et produits se développent, ils sont rapidement dominés par les pouvoirs impérialistes. Les exceptions à cette règle générale, comme la Corée du Nord ou la Malaisie, furent aidés par l’Ouest durant la guerre froide pour des raisons stratégiques. Dans le cas unique de la Chine, les bases économiques de son récent développement furent construites sur les avancées initiales dans l’infrastructure et l’éducation rendues possibles par une économie nationalisée et planifiée, malgré les effets de la direction anti-démocratique du stalinisme maoïste.

    Dirigeants corrompus

    La douleur de l’Afrique est combinée à la corruption caractéristique de ses dirigeants. Il est intéressant de voir que la corruption n’est en rien limitée à l’Afrique ou aux pays en voie de développement. La chute d’Enron, le géant américain de l’énergie, par exemple, démontre que la corruption est universelle sous le capitalisme. La plupart des ressources qui échappent au commerce inéquitable ou au remboursement de la dette sont volées par les dirigeant pro-occidentaux corrompus et placés dans des comptes privés en Europe et en Amérique du Nord. Ce vol montre aussi qu’ils n’ont aucune confiance envers le développement des pays africains sur une base capitaliste. Le capitalisme néo-libéral, philosophie régnante de gouvernance, a donné plus d’assises aux dirigeants africains pour le pillage, car ils n’ont plus à utiliser ses ressources pour les besoins basiques de la population. Les gains initiaux qui suivirent l’indépendance et avaient procurés des investissements relatifs de la part des gouvernements nationaux dans les services sociaux et entreprises publiques ont été érodés par les politiques néo-libérales de privatisation, de commercialisation et de coupes dans les dépenses publiques.

    La guerre et la question nationale

    Le néo-libéralisme pousse la masse de la population vers la pauvreté et la marginalisation et ne peut résoudre les questions nationales, héritage du colonialisme, qui sont dans la majorité des cas aux racines des guerres qui ravagent le continent. La plupart des pays africains sont des créations artificielles des maîtres coloniaux pour leurs intérêts stratégiques et économiques sans regards pour les différentes nations, histoires, traditions et langages qu’ils ont réunis.

    Il est clair que l’élite bourgeoise africaine est incapable de résoudre la question nationale. Les sections mécontentes de l’élite dirigeante capitalisent le désenchantement des masses laborieuses pour asseoir leurs gouvernements et exploitent les différentes ethnies pour les mobiliser dans des guerres, qui sont en fait dirigées pour servir leurs seuls intérêts. Hors de ces conflits, ils tirent des avantages excessifs pour prendre directement le pouvoir ou négocier pour être intégrer dans la classe dirigeante, au détriment des masses laborieuses utilisées comme chair à canon. Ces guerres ont laissés des millions de travailleurs sans vies, blessés pour le restant de leurs jours, ou encore sans logements. Les statistiques révèlent qu’il y a eu 4 millions de morts au Congo, 2 millions au Soudan, et 1 million au Rwanda, sans parler du Sierra Leone, du Liberia, de l’Ethiopie/Erythrée, de la Côte d’Ivoire, etc. où les guerres ont récemment coûtés des centaines de milliers de morts.

    Seule les masses laborieuses peuvent résoudrent les questions nationales en supportant les droits des nations et minorités, en incluant l’autodétermination des peuples, tout en luttant pour des mouvements unifiés contre les ennemis communs. Une caractéristique d’un réel mouvement des travailleurs est de voir des personnes issues de différentes nationalités marchant côte à côte contre les attaques capitalistes contre leurs conditions de vie. Cela montre le potentiel pour construire des mouvements unifiés capables de transformer la société.

    Le rôle des travailleurs

    La descente actuelle de l’Afrique vers la barbarie est une expression de la faillite de l’impérialisme et des élites capitalistes locales à développer l’économie africaine et les standards de vie de la population. Pour toute la période qui suivit l’indépendance de l’Afrique, tant les militaires que les sections civiles de la classe capitaliste ont dirigés le continent avec les mêmes effets contre-productifs et ruineux. En terme de développement économique général et de niveau de vie des travailleurs, l’Afrique aujourd’hui est encore plus loin derrière l’Europe et les pays capitalistes avancés que ce n’était le cas il y 4 ou 5 décennies.

    Cependant, une infime partie de la population africaine est aussi indécemment riche que les capitalistes des pays développés. C’est le résultat du vol des budgets gouvernementaux, et de la collaboration avec l’impérialisme pour piller le reste des africains et les ressources matérielles.

    Il ressort de l’histoire du capitalisme, et en particulier de l’histoire limitée du capitalisme en Afrique, que seule la classe ouvrière possède le potentiel de mettre fin à ce système qui signifie la misère pour les masses à côté d’une abondance indescriptible.

    Les progrès de la civilisation moderne restent pour une large part une application des connaissances technologiques pour convertir les ressources naturelles en produits fini consommables. Sous la logique capitaliste qui prévaut actuellement, la plupart de ces connaissances technologiques et des ressources mondiales sont passées sous la propriété privée d’une poignée de corporations ou de propriétaires capitalistes. Et c’est là que ce situe la contradiction majeure. Alors qu’au niveau international et même dans plusieurs secteurs de l’économie, continents ou pays, il existe une abondance de connaissance techniques et de ressources pour donner une vie décente à toute personne sur terre, la nature d’égoïsme et de profit du capitalisme fait que dans la majorité des cas, ces potentiels sont irréalisés.

    Pourtant, le côté positif du capitalisme est le développement et l’existence de la classe ouvrière. C’est la classe sociale qui a en main les clefs des opérations journalières du système sans lesquelles rien ne peut se passer et qui est également capable d’actions collectives.

    Pour pourvoir aux besoins de tous, et non d’une minorité, la classe ouvrière, supportée par d’autres couches de pauvres, doit mener une révolution sociale. Cela entraînera la propriété commune et un contrôle démocratique des commandes de l’économie et des ressources avec une planification et une organisation centralisée vers l’utilité, et non le profit.

    Il est extrêmement important de remarquer que l’histoire contemporaine de l’Afrique est en elle-même très riche en mouvements de masses et de luttes. Uniquement l’an dernier se sont déroulées des protestations de masse contre les politiques néo-libérales et capitalistes au Mali, au Liberia, au Burkina Faso, au Niger, en Afrique du Sud, au Nigeria etc.

    Des années ’90 au début des années 2000, c’est la classe ouvrière qui a mené les protestations/luttes/révoltes qui aidèrent à la défaite des gouvernements capitalistes impopulaires de Kerekou en République du Bénin, et de Kenneth Kaunda en Zambie. Le Mouvement pour des Changements Démocratiques au Zimbabwe dirigé par Morgan Tsvangirai s’est initialement développé à partir des syndicats et de la résistance de la classe ouvrière contre le gouvernement de Robert Mugabe. En Afrique du Sud, seul le COSATU a mené des grèves et des manifestations de masse contre la politique anti-pauvre et néo-libérale du gouvernement capitaliste de l’ANC.

    Au Nigeria, l’actuel pro-impérialiste et anti-pauvre gouvernement du président Olusegun Obasanjo a été ébranlé jusqu’aux racines en plusieurs occasions par une série de grèves et de protestation massives menées par le mouvement syndical.

    Malheureusement cependant, toutes ces luttes, nombreuses et collectives, ont montré la faiblesse qui doit être dépassée pour passer de la protestation et de la défensive vers le changement du système. Cela requiert la construction d’un mouvement avec un programme clair et une direction n’ayant pas peur d’affronter le capitalisme.

    Les socialistes disent que l’Afrique sortira seulement du cercle vicieux de déclin en rompant avec le capitalisme et en prenant les ressources économiques du continent des griffes de l’impérialisme et des capitalistes locaux. C’est seulement sur base d’une économie démocratiquement planifiée que les ressources seront utilisées dans les intérêts de la majorité de la population. Ce n’est pas l’ancien système où l’élite locale pille l’Etat et les entreprises nationalisées à leurs propres fins. Au contraire les socialistes luttent ils pour une nationalisation sous contrôle démocratique des travailleurs pour prévenir de la corruption et assurer que les ressources sont utilisées dans l’intérêts des masses laborieuses.

    L’Afrique n’est pas seule à avoir un avenir incertain sous le capitalisme. La santé de l’économie mondiale aujourd’hui est de plus en plus précaire. Internationalement, les travailleurs, y compris d’Europe et des USA, ne voient qu’un avenir fait d’attaques continuelles envers leur niveau de vie et leurs emplois. Dans cette situation si, même dans un pays africain, une cassure socialiste avec le capitalisme est effectuée, cela aura un écho gigantesque dans les autres pays africains et au-delà. C’est à travers cet impact international que l’isolement d’un pays en rupture avec le capitalisme pourra être dépassé. C’est sur cette base que les socialistes voient l’unité réelle des peuples d’Afrique.

    Mais pour faire cela, un programme et une politique clairement socialiste ainsi qu’une classe ouvrière disciplinée sont nécessaires. Sans cela, il y a le danger que les luttes ne mènent qu’à un simple changement du gang de voleurs au pouvoir. C’est ce qui s’est produit dans la Zambie de Chiluba, un gouvernement formé d’anciens activistes des syndicats, qui mène une politique néo-libérale. Bien sûr les travailleurs peuvent lutter aux côtés d’autres forces sociales dans certaines luttes, quand cela concerne des buts économiques, sociaux ou politiques. Cependant, à l’intérieur de ces mouvements, les socialistes défendront qu’un changement fondamental, la fin du capitalisme, est nécessaire pour rendre permanente n’importe quelle victoire obtenue lors de ces luttes partielles.

    En République du Bénin, les mouvements de masse de la classe ouvrière furent assez fort que pour mettre fin au gouvernement de Kerekou, mais par manque de leurs propres organisation et dirigeants, il n’y eu d’autre choix que d’investir Mr Soglo, un dissident de la classe dirigeante capitaliste, qui ne fit naturellement que continuer la politique antisociale au pouvoir.

    Tristement également, la tentative de créer un parti des travailleurs au Zimbabwe ne s’est soldée que par la fondation du parti pro-capitaliste MDC, ce qui a enlevé à la population une opportunité de combattre et de vaincre le parti capitaliste du dirigeant Mugabe. De façon similaire, c’est le manque d’alternative, de politique socialiste et de détermination pour chasser le gouvernement Obasanjo qui a permis que le très haï président du Nigeria soit capable de comploter pour s’assurer de revenir au pouvoir après la fin de sa législation, en mai 2007.

    Pour arrêter le déclin économique et les horreurs de la guerre qui ravagent l’Afrique, la création de mouvements politiques et d’organisations de luttes pan-africaines de la classe ouvrière jointes à la tâche ultime de l’abolition du capitalisme, la cause principale de l’inégalité sociale et des troubles. Cette tâche ne peut être transposée par les masses laborieuses africaines, les jeunes et les révolutionnaires.

    Rejoignez nous!

    “Tout spectateur est autant un lâche qu’un traître”– Amica Cabra. Si vous êtes mécontent des politiques anti-pauvres menées par les gouvernements africains pro-impérialistes et intéressés de lutter contre ces politiques, l’organisation à rejoindre est le Comité pour une Internationale Ouvrière. Le CIO (CWI en anglais) est une organisation socialiste internationale présente dans près de 40 pays et qui travaille à l’unité de la classe ouvrière et les peuples opprimés contre le capitalisme et pour lutter pour un monde socialistes. Le CIO a des sections au Nigeria et en Afrique du Sud.

    Pour plus de détails, écrivez au CIO/CWI, PO Box 3688, London, E11 1YE, Britain ou envoyez un e-mail à cwi@worldsoc.co.uk.

    Pour écrire au DSM au Nigeria, envoyez un e-mail à: dsmcentre@hotmail.com. Le site du DSM est: www.socialistnigeria.org et celui du CIO/CWI est: www.socialistworld.net

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