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  • Les consommateurs paient le prix de la politique de Bush

    Augmentation du prix des produits pétroliers

    LE PRIX du pétrole a commencé cet été à grimper à un rythme effréné. Ceci reflète la politique instable et la situation économique dans le monde. L’État belge percevra 60 à 65 millions d’euros de rentrées supplémentaires via les taxes sur les produits pétroliers.

    Bart Vandersteene

    Entre-temps, les multinationales pétrolières maximalisent leurs bénéfices: comparé à l’année 2003, ceux-ci ont augmenté de 35% pendant les six premiers mois de cette année. Exxon Mobile prévoit un bénéfice annuel de 25 milliards de dollars, ce qui équivaut aux bénéfices de toutes les entreprises belges mis en commun. Les cinq plus grosses multinationales pétrolières pourraient finir l’année 2004 avec un bénéfice total de 100 milliards de dollars. Quand on examine les prix de l’essence à la pompe et du mazout de chauffage, qui ont déjà grimpé de plus de 34% depuis le début de cette année (chiffres au 20/08), on se rend compte que c’est une fois de plus le consommateur qui paie la facture.

    On attribue souvent la montée du prix du pétrole à la forte croissance économique en Chine et aux USA mais, dernièrement, celle ci a commencé à ralentir. Cet explication pourrait conduire à une menace de déficit. En fait, la montée du prix du pétrole est surtout l’expression de la peur que la situation politique internationale ne mène à une rupture dans l’approvisionnement de pétrole.

    La production pétrolière est très fragile au Moyen Orient et surtout en Irak. L’intervention militaire dans ce pays avait pour but de placer à long terme l’approvisionnement pétrolier sous le contrôle direct des Etats Unis. La force de l’OPEP devait ainsi diminuer. Cependant, la production pétrolière en Irak est encore plus basse un an et demi après le début de la guerre qu’avant celle ci. Dans le nord du pays, l’exportation de pétrole est paralysée depuis des mois déjà et, dans le sud, les installations pétrolières sont de plus en plus fréquemment la cible d’attentats.

    En Arabie Saoudite aussi, la crainte d’attentats contre la production pétrolière est grande. En outre, il faut prendre en compte les problèmes liés au groupe pétrolier russe Youkos et l’instabilité politique au Nigéria et au Venezuela (ce dernier exporte chaque jour 3,1 millions de barils vers les USA, soit plus que l’Arabie Saoudite).

    La chaîne se brise toujours dans son maillon le plus faible. Concernant l’économie mondiale, ce maillon pourrait être en ce moment l’approvisionnement pétrolier. La montée du prix du pétrole pourrait freiner la consommation aux Etats Unis. Hors, une consommation privée était fondamentale ces dernières années pour reporter la crise. Un retard de la croissance aux Etats Unis pourrait entraîner le monde entier dans une longue dépression, une dépression qui démontrera la fragilité des arguments allant en faveur de la dernière reprise économique.

  • La révolution: un mouvement de masse conscient

    La lutte des classes est le moteur de l’histoire

    L’HOMME, DEPUIS la nuit des temps, par la combinaison de qualités qui lui sont propre, a cherché à diminuer l’emprise des conditions naturelles qui l’entouraient afin d’améliorer ses conditions de vie. Sa socialisation a permit la communication par la parole, son cerveau s’est développé, ses mains lui ont servi progressivement à fabriquer des outils.

    Vincent Devaux

    Dans un premier temps, ceux-ci lui permirent d’améliorer son quotidien (lances et arcs pour ramener plus de nourriture), puis de produire par lui-même ce que la nature ne lui fournissait plus en suffisance (naissance de l’élevage et de l’agriculture). Petit à petit, une division du travail a diversifié et augmenté les richesses produites et a donné naissance aux rapports marchands.

    L’appropriation de moyens de productions et l’accaparement des richesses par une minorité a trouvé sa justification au travers de la magie, la religion,… Dès lors, la société s’est divisée en classes luttant chacune pour ses intérêts. La classe exploitée cherche toujours à s’affranchir de l’oppression de la classe dominante (révolte de Spartacus en 73 avant J.C., les jacqueries et autres révoltes paysannes au moyen-âge, la Révolution française, …). Cette dernière, pour maintenir sa domination, a besoin d’un corps armé: l’Etat.

    La structure de la société est le reflet des relations sociales dans la production et du niveau technologique (outils, machines). Par les découvertes successives et leurs implications dans la production, ces rapports changent, et les anciennes structures deviennent un frein au développement de la société (par l’invention de la machine à vapeur par exemple). L’ancienne classe dominante en déclin cherche à garder ses privilèges et son pouvoir (elle joue dès lors un rôle réactionnaire) tandis que la nouvelle classe montante, en cherchant à s’émanciper, joue un rôle progressiste; la révolution est à ce moment une nécessité historique

    Vous avez dit “Démocratie” ?

    La démocratie parlementaire constitue chez nous la forme de l’Etat sous lequel le capitalisme s’épanouit tout en permettant à la bourgeoisie de justifier de manière déguisée sa domination sur les masses travailleuses. Fondamentalement, tout Etat n’est qu’un appareil d’oppression d’une classe sur une autre, et ce quel que soit la forme que prend cet Etat; monarchie, dictature militaire, démocratie parlementaire,… Contrairement à ce que la bourgeoisie voudrait nous faire croire, la démocratie n’est pas l’affaire de tous. Nous vivons dans une société de classes, et donc dans une démocratie de classes. Sous le capitalisme, c’est la bourgeoisie qui est la classe dominante et possède le pouvoir. Si l’Etat est une démocratie pour cette classe, elle est une dictature pour une autre : le prolétariat.

    Révolution ou coup d’État?

    Un coup d’Etat est la prise de pouvoir par une minorité qui ne possède pas l’appui actif de la majorité de la population, mais qui a le contrôle des armes. Souvent, l’impérialisme américain a aidé et aide encore, notamment en Amérique Latine, à la mise en place de dictatures réactionnaires sanglantes servant ses intérêts (ex: Pinochet en 1973 au Chili). Par la suppression des acquis tels que la liberté d’expression, des droits syndicaux, la bourgeoisie peut brutalement exploiter la classe ouvrière. Une révolution implique de grandes couches de la population aspirant à un changement, sa force tient dans le support actif de la majorité contre le régime oppresseur. La classe dirigeante, qui veut garder ses privilèges, discrédite le mouvement révolutionnaire en le présentant comme le fait de gens violents, comme une menace pour l’ordre publique, et fait son possible pour le réprimer. La classe exploitée doit donc s’organiser en armant le peuple afin de faire face à cette répression. La révolution russe de 1917 n’aurait pas été possible sans un parti révolutionnaire de masse (le parti bolchévique) parvenant à s’appuyer sur le prolétariat et la paysannerie et répondant aux aspirations de la majorité.

    Il faut tirer les leçons du passé Le peuple en armes

    Chili,Venezuela. Même combat?

    La période révolutionnaire au Chili (1970-1973) et la répression qui s’en suivit montre la responsabilité écrasante qu’eut Allende dans l’avènement de la dictature militaire sanglante de Pinochet. Après avoir été élu en 1970 à la tête de l’Unité Populaire (comprenant le PS, le PC et les radicaux), Allende commença par doubler les salaires les plus bas et repris la réforme agraire timidement ébauchée par son prédécesseur.

    En 71, il nationalisa les mines de cuivre. Les Etats-Unis voulurent en finir avec cette radicalisation qui existait au Chili. Pour la bourgeoisie, le masque de la démocratie peut tomber quand il s’agit de défendre ses profits. Aussi, une semaine après une manifestation à Santiago rassemblant 600.000 personnes en soutien à Allende et demandant les armes, le général Pinochet organisa un putsch et une répression féroce envers les syndicalistes, les militants politiques et les travailleurs. Si Allende avait armé les masses, le coup d’Etat aurait avorté.

    De même, le sort des travailleurs au Venezuela dépendra certainement des mesures que prendra ou pas l’actuel gouvernement. Hugo Chavez, élu démocratiquement en 1998, a déjà fait l’objet de deux tentatives de renversement. Il n’a dû son salut qu’aux mobilisations de masses des couches pauvres de la population qui se sont spontanément mises en action. Chavez, qui a introduit d’importantes réformes en faveur des plus pauvres, a appelé en avril 2004 à l’armement du peuple. Le danger est que Chavez fasse la même erreur qu’Allende en reportant l’armement effectif du peuple car la réaction va de nouveau tenter d’en finir avec le processus révolutionnaire en cours.

    Le terrorisme comme levier révolutionnaire?

    La fin du XIXe et le début du XXe ont vu l’émergence du terrorisme individuel comme moyen de changer la société. En Russie, un populiste russe du groupe Narodnaia Volia (La Volonté du Peuple) assassine en 1879 le gouverneur de Saint- Pétersbourg. Les «Narodnikiodniki», regroupant des intellectuels partisans d’un «communisme agraire», réussira, en 1881, à tuer le tsar Alexandre II. D’autres anarchistes en Europe posèrent des bombes dans des cafés, des théâtres, des trains. La pratique du terrorisme individuel qui ne s’en prend pas au système mais à des individus est vouée à l’échec. Elle fournit des prétextes pour renforcer la répression et isole le peuple de la lutte au lieu de l’organiser. Seul un mouvement de masse organisé peut renverser le capitalisme.

    La société socialiste

    La Commune de Paris (1871) et surtout la Révolution Russe (1917) sont deux exemples historiques où le prolétariat organisé a balayé l’ancienne classe dirigeante décadente et a abolit la propriété privée des moyens de productions dans le but conscient de marcher vers une société sans classe, c’est à dire une société communiste. Peut-on arriver du jour au lendemain à cette société? Non. Lénine, dans son livre l’Etat et la Révolution, met en avant la nécessité après l’abolition de l’Etat bourgeois de passer par le stade de «demi-état» s’éteignant progressivement jusqu’à l’obtention d’une société sans classe réalisant le principe «De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins».

    L’expérience de la Commune de Paris en 1871

    Après que Napoléon III ait déclaré la guerre à la Prusse de Bismarck et que celle-ci ait envahit la France, le gouvernement de Thiers négocia traîtreusement le sort de Paris alors que la ville assiégée et affamée s’opposait à sa reddition et se révolta. La Garde Nationale, au centre de la révolte, élit un comité central préfigurant les soviets (conseils ouvriers) des révolutions russes de 1905 et 1917 avant d’organiser des élections et la défense de la ville. Après dix semaines de siège, Thiers repris le pouvoir et organisa une répression sanglante (50.000 morts).

    Marx, auteur du Manifeste du Parti Communiste, ne se contenta pas d’admirer l’héroïsme des communards «montant à l’assaut du ciel»; il en tira également les leçons. Dans ‘Guerre civile en France’, il cite et commente quelques décrets pris lors de cette première tentative de révolution prolétarienne – qui ont depuis été repris dans le programme des partis révolutionnaires:

  • La suppression de l’armée permanente et son remplacement par le peuple en arme
  • L’électivité et révocabilité de tous les responsables sans exceptions (police, justice, …)
  • Les responsables élus doivent percevoir le salaire moyen d’un travailleur.

    Ces mesures étaient prises pour briser l’ancien appareil d’état, nécessité permettant le passage d’une démocratie bourgeoise à une démocratie prolétarienne et qui, liées à la collectivisation des moyens de pro-ductions, devaient amener la transformation de la société du capitalisme au socialisme.

  • Rapport du Comité Exécutif International – CIO

    Rapport du Comité Exécutif International – CIO

    Le Comité exécutif international du Comité pour une Internationale Ouvrière a tenu sa réunion annuelle fin novembre. Les membres du CEI sont venus de 16 pays à travers le monde pour discuter et débattre des événements de 2003 et tracer les perspectives pour l’année 2004.

    Vincent Devaux

    Discussion sur la situation mondiale

    L’introduction de Peter Taaffe lors de la discussion générale sur la situation mondiale a mis l’accent sur les récentes mobilisations de masse. Les mobilisations contre la guerre ont rassemblé des millions de manifestants à l’échelle mondiale. Le 1er novembre la manifestation à Berlin contre l’austérité a rassemblé 100.000 personnes. Une grève générale de 9 jours a paralysé le Nigéria. L’accent a été mis sur la situation en Irak: l’armée américaine va-t-elle s’enliser dans un bourbier semblable à celui du Vietnam? Il y a déjà eu plus de soldats américains tués au cours des six derniers mois en Irak que durant les deux premières années de la guerre du Vietnam.

    La situation en Afghanistan – qui est redevenu le premier producteur d’opium au monde – est un exemple des foyers d’instabilité que la politique de Bush crée de par le monde. Brian, des USA, a évoqué la montée de la résistance à la guerre parmi les soldats et leurs familles.

    L’économie "en râde"

    La discussion s’est également concentrée sur l’économie mondiale. La situation économique stagne dans la zone euro, reste très faible au Japon et si la croissance aux USA semble forte (7,5%), près de 3 millions d’américains ont perdu leur emploi depuis que Bush est au pouvoir. L’appareil de production américain est en surcapacité de 25%.

    La croissance économique de la Chine, l’"atelier du monde" ne permettra pas de résoudre la crise économique mondiale. L’ Allemagne est toujours une force économique mais on attend 40.000 faillites et 300.000 emplois en moins pour 2004. Il y a cinq millions de sans-emploi en Allemagne ce qui est comparable au début des années 30. En Australie, l’économie est assez stable avec une croissance de 6% mais les boulots créés sont des temps partiels et la bulle de spéculation immobilière est en train d’éclater. Si notre camarade du Kazakhstan, nous signale une croissance de 3% dans son pays, il souligne que cette croissance provient de l’exportation du gaz et du pétrole et de l’exploitation des produits miniers mais le taux de chômage atteint les 50%.

    Les luttes en Amérique Latine

    Un thème important abordé lors de la réunion du CEI a été la situation en Amérique Latine. La situation au Brésil, avec le PT au gouvernement et Lula comme président, qui prend des mesures asociales pose la question d’un nouveau parti des travailleurs. La situation au Venezuela (Chavez), au Mexique (les Zapatistes), les derniers mouvements en Bolivie au Pérou et en Argentine… ne sont que quelques exemples du bouillonnement qui vit sur ce continent.

    Irlande: campagne contre le coût des déchets

    Un autre sujet important est la campagne faite en Irlande par nos camarades à Dublin contre les taxes sur les sacs poubelles. C’est une riche expérience de lutte que l’on doit étudier afin d’en tirer des leçons pour les prochains combats.

    Europe: croissance des oppositions

    La discussion sur l’Europe a montré la détérioration de la situation économique et les tensions qui s’aggravent entre les pays. La France et l’Allemagne ont rompu le pacte de stabilité et l’élargissement de l’Union Européenne est dans une phase difficile. On peut voir le développement des luttes en Grande-Bretagne chez les postiers, les cheminots,… Du point de vue syndical, les contradictions dans la société entraînent une pression au sein de certains syndicats qui mènent à des ruptures au sein de certains syndicats, par exemple au sein de la CFDT en France.

    Ce phénomène reste cependant marginal et la tendance principale serait une pression d’en bas sur les dirigeants syndicaux, voire leur débordement par la base.

    Construire le CIO

    La conférence s’est achevée sur la discussion de la construction du CIO. On peut mettre en avant le succès de la campagne d’International Socialist Resistance (34 sections en Angleterre), le facteur décisif de notre organisation dans le mouvement antiguerre, le travail de nos camarades de DSM (Democratic Socialist Movement) au Nigéria qui ont participé a une campagne électorale et ont montré leur poids dans les luttes dans des conditions très difficiles. Notre section grecque a doublé le nombre de ses membres en deux ans.

    Il est évident que nous entrons désormais dans une nouvelle phase dans le développement de la lutte des classes. La situation est complètement différente que celle des années 90. Et c’est à travers l’expérience des travailleurs en lutte que la nécessité d’un changement de société va émerger. Ce processus ne sera pas linéaire et de nombreux détours vont être pris avant d’en arriver à cette conclusion. Il y aura des nouvelles organisations de masse qui vont éclore et nous devrons nous impliquer dans ce processus afin de mettre en avant notre alternative.

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