Tag: Van Rompuy

  • Arrestations massives à Bruxelles lors de la manifestation contre le banquet des riches.

    Communiqué de presse de Paul Murphy, Membre du Parlement Européen pour le Socialist Party (Irlande), et Nicolas Menoux, 2ième candidat Gauches Communes aux élections communales à Saint-Gilles.

    Plusieurs centaines de personnes s’étaient donné rendez-vous ce jeudi soir pour manifester aux portes d’un banquet organisé par un des plus grands lobbys européens d’industriels, Les Amis de l’Europe, où étaient également invités des personnalités politiques de la commission et du parlement européen ainsi que du monde financier (Soros, Davignon, Baroso, Van Rompuy…).

    La police a entrepris plus d’une centaine d’arrestations administratives au niveau de la porte de Namur empêchant ainsi les manifestants de continuer leur marche de protestation. Il est consternant de voir que Thielemans et les politiciens bruxellois au pouvoir n’hésitent pas à ordonner une arrestation aussi anti-démocratique. Parmi les manifestants un grand nombre de jeunes, de syndicalistes, de délégués syndicaux se sont fait arrêter et emmener menottés pour une durée qu’ils n’ont pas communiquée.

    Nous avons de nouveau été témoins de la brutalité avec laquelle le pouvoir tente de faire taire toute forme d’opposition aussi pacifiste soit elle. Les politiciens et la police agissent ainsi comme un pouvoir et une milice au service des 1% les plus riches qui peuvent eux, continuer à dîner dans le luxe. Ils nous imposent l’austérité pendant qu’eux s’en mettent plein la panse! Et nous n’avons même plus le droit de manifester contre cela sans faire face à une répression démesurée.

    Il est honteux une nouvelle fois de voir que Thielemans n’hésite pas à faire appel aux forces de police pour réprimer un mouvement social contre l’injustice alors que pendant ce temps là, son parti organise l’austérité qui frappe la majorité de la population, accroit la récession, augmente le chômage et le taux de pauvreté pour les jeunes ainsi que pour les travailleurs et leur famille.

    Nous dénonçons violemment ces méthodes. Nous appelons à la solidarité avec les manifestants arrêtés et encourageons toutes initiatives pour augmenter les luttes contre l’austérité, contre les 1% les plus riches qui s’en mettent plein la panse en toute impunité, et pour la construction d’une société solidaire tournée vers les besoins de la majorité et non vers les profits d’une minorité.


    Photos de l’action

  • En Bref…

    Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations, vidéos ou petites nouvelles particulièrement frappantes. Aujourd’hui, il est notamment question des réactions patronales et syndicales face à la carte blanche des élus du PS, de la Gay Pride de Hong Kong et d’une mystérieuse ”Bande des 8”…


    Quand le patron des patrons remercie le PS…

    Cela date d’une dizaine de jours, mais on comprend de mieux en mieux pourquoi Peter Timmermans, à la tête de la fédération patronale belge FEB a déclaré au sujet de la carte blanche des 94 parlementaires du PS : ‘‘C’est un message positif de la part du PS en disant : nous voulons faire un effort.’’ Et effectivement, le PS semble bien plus préparé à satisfaire leurs exigences que celles des travailleurs !


    Les syndicats avertissent

    A nouveau en réaction à cette carte blanche, mais cette fois-ci du côté syndical. ‘‘Nous voulons que vous compreniez enfin qu’il n’y a rien de pire pour le socialisme qu’un parti qui se dit de gauche, porté au pouvoir par des centaines de milliers de voix qui espèrent un changement de société, mène aveuglément une politique de droite. Nous serons dans la rue (là où vous n’êtes plus) pour vous le rappeler chaque fois que cela sera nécessaire!’’ C’est ce que disent Alain Lambert et Francis Wégimont (de la CGSP), Manuel Morais (du SETCa Wallonie), Nico Cué (de la FGTB Métal) et Paul Lootens (de la Centrale Générale). Il faudra se préparer à aller à de nombreuses reprises en rue ! Quand donc est-ce que les syndicats rompront tous leurs liens entretenus avec le PS ? Au pouvoir depuis la fin des années ’80, Di Rupo & Co ont plus que largement eu le temps de prouver qu’ils n’étaient plus du tout du côté des travailleurs…


    La bande des 8

    Le site Express.be a publié un article intéressant ce mercredi, au sujet de la ‘‘bande des huit’’, ‘‘à la solde des marchés financiers, et qui haïssent la démocratie.’’ en relayant les termes de Pepe Escobar sur le site Asia Times Online: " ‘‘Merkozy’’, responsable de 48% du PIB de l’Europe, et la bande des 8 sont maintenant les détenteurs de première classe d’un pouvoir néo-colonial." Les huit, ce sont Merkel, Sarkozy, Lagarde (FMI), Draghi (BCE), Barroso (Commission européenne), Van Rompuy, Rehn (Commissaire européenne à la finance) et Jucker (qui préside l’Eurogroupe). ‘‘ Aucun n’a été élu, et tous sont des technocrates « de la modernité liquide » à la solde des marchés financiers, et qui haïssent la démocratie. Ils ont très peu de considération pour les contribuables européens, comme l’a résumé Herman van Rompuy en une phrase, à propos de l’Italie : ‘‘le pays a besoin de réformes, pas d’élections.’’ Cela, c’est ce qui était traduit en français. Mais sur le site original, on trouvait encore : ‘‘Le néolibéralisme hardcore, comme imposé par le gang des huit, est similaire à un traitement par la mafia : ils vous brisent d’abord les rotules – en amputant les droits sociaux. Ensuite ils vous prennent à la gorge – en amputant les droits politiques. Pour ceux qui sont condamnés à une austérité sans fin – les électeurs européens – il ne reste plus grand-chose qu’une bonne vieille grève générale et de crier leur rage dans les rues.’’ Effectivement, une grève générale européenne serait une très bonne idée…


    Le régime du Sri Lanka remercie la Belgique pour son soutien

    Alors que le régime sri-lankais est sous le feu de la critique pour crimes de guerre et massacres à l’encontre du peuple tamoul, ce dernier sait reconnaître ses amis et parmi eux le gouvernement belge. Une mission économique est ainsi venue dans notre pays. L’ambassadeur a même eu l’occasion de parler à une réunion du club d’affaire le Cercle de Lorraine, le 9 novembre dernier. L’ambassadeur y a remercié le gouvernement belge pour avoir, en janvier 2009, permis le lancement du Belgolux-Sri Lanka Business Council. En novembre 2010, une mission économique belge s’est rendue au Sri Lanka, la plus importante mission économique au Sri Lanka depuis la fin de la guerre qui a durement frappé le pays. Les hommes d’affaires du Sri Lanka qui ont visité notre pays les 16 et 17 novembre ont été assistés par le ministre du Commerce et de l’Industrie, Rishad Bathiudeen. La Belgique est le quatrième marché d’exportation du Sri Lanka dans l’Union européenne, avec une augmentation des échanges commerciaux de l’ordre de 29% entre 2005 et 2010. Mais concernant les crimes de guerre au Sri Lanka commis par le régime, notre pays reste bien pudiquement silencieux…


    2.500 manifestants à la Gay Pride de Hong Kong

    En Asie aussi, les LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transexuels) manifestent pour leurs droits. A Hong Kong, le week-end dernier, 2.500 manifestants ont occupé les rues. La photo ci-dessous représente la délégation de Socialist Action, section du CIO à Hong Kong.


    Il y a 100 ans

    Dans la Gazet van Antwerpen, on trouve une rubrique consacrée à de précédents articles publiés le même jour dans le passé. Cette semaine, on a pu lire un article consacré à un évènement qui s’est déroulé il y a 100 ans: le 7 novembre 1911, un meeting s’est tenu dans un café anversois. Un activiste politique russe était venu récolter des fonds pour son organisation, les bolcheviques ; Vladimir Lénine. Hélas, nous n’avons pas eu plus d’informations dans la Gazet sur les contacts qu’il avait à l’époque dans la région.


    Vidéo de la marche des jeunes pour l’emploi de Jarrow

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  • Tous Indignés?

    Après la manifestation réussie de samedi dernier (10.000 personnes environ), des actions spontanées locales se préparent à partir d’appels lancés sur Facebook, et attirent déjà un grand nombre de participants virtuels. Dans l’ordre, il y a un #OccupyAntwerp ce samedi, #OccupyBxl HQ European Union ce dimanche contre le sommet européen des chefs d’Etats, un #OccupyLeuven jeudi prochain et un #OccupyGent le samedi d’après. D’autre part, le large soutien pour les revendications anticapitalistes des Indignés a également été remarqué par l’establishement, qui se précipite pour déclarer tous azimuts qu’il comprend les Indignés et la colère contre les effets de la crise.

    Le président européen Herman Van Rompu et le président de la Commission Européenne Manuel Barroso ont été la cible de nombreux slogans et pancartes lors des manifestations du mouvement des Indignés. Pourtant, tous deux ont déclaré – sans rire – qu’ils comprennent ces actions de protestation. Barroso a même été jusqu’à dire qu’il était "scandalisé" et que les banques "doivent contribuer" contre les effets de la crise. Le chef de file libéral et ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt a quant à lui déclaré à la radio que les Indignés manifestaient à juste titre, que les problèmes dénoncés étaient effectivement graves et que seule une union budgétaire européenne serait une issue à la crise ! Comment la logique du problème peut-elle faire partie de la solution ?

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      15 octobre

    • 15 octobre: Journée de résistance inter-continentale
    • Reportage-photos de Bruxelles (1)
    • Reportage-photos de Bruxelles (2)
    • Reportage-photos de Bruxelles (3)
    • Reportage-photos de Bruxelles (4)
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      Ce n’est pas exactement pour ça que les manifestants étaient dans les rues de Bruxelles et d’ailleurs samedi dernier… Les manifestations étaient clairement orientées contre ce système capitaliste qui conduit à la crise, contre les banquiers et les spéculateurs ainsi que contre leurs représentants politiques. Comment osent-ils maintenant parler ainsi ? Comprennent-ils que, pour les Indignés, Van Rompuy est une marionnette aux mains des banquiers et des spéculateurs ? Il n’y a pas si longtemps, le président européen était d’ailleurs lui-même un banquier, il a été membre de longue date du conseil d’administration de Dexia, un poste duquel il n’a démissionné que pour devenir premier ministre.

      Si les politiciens prétendent être ceux qui comprennent le mieux les Indignés, ce n’est que parce qu’ils réalisent qu’il que la répulsion provoquée parmi la population par les banquiers et les spéculateurs est très large et très profonde. Les politiciens tentent désormais de se distancer artificiellement de cette image, même si la croissance de la spéculation est le résultat de la politique qu’ils ont menée avec enthousiasme. En Europe, leurs politiques d’austérité enfonce dans la précarité les jeunes, les travailleurs, les chômeurs, les pensionnés,…

      Au Etats-Unis, le président Obama essaie lui aussi de récupérer une partie du mouvement. Il se réfère même à Martin Luther King et dit qu’il soutient l’occupation de Wall Street ! Pure hypocrisie. L’équipe économique du président américain n’est pas composée de syndicalistes et de représentants des collectivités locales, ce sont tous des banquiers de Wall Street ! Comment un gouvernement de représentants de Wall Street peut sérieusement prétendre qu’il proteste contre Wall Street ?

      Ces politiciens ne nous représentent pas, ils tentent de récupérer le mouvement parce qu’ils savent que la protestation contre le capitalisme n’a pas une expression politique indépendante. Nous pensons que cela devrait être un point de discussion dans le mouvement de Indignés, auquel nous participons. Nous comprenons et partageons le dégoût des jeunes face à la politique établie. Nous croyons que nous ne devons pas laisser la politique aux politiciens, et que nous devons construire notre propre voix politique.

      Dans les jours et semaines à venir, d’autres actions sont prévues dans notre pays. Ce qui en sortira n’est pas encore clair. Mais le fait est qu’il existe un large soutien pour la manifestation de samedi dernier et la participation à la manifestation a dépassé toutes les attentes initiales. On note aussi une radicalisation croissante parmi les jeunes et une ouverture croissante à la discussion d’alternatives.

      Nous serons présents aux prochaines actions prévues à Anvers, Bruxelles, Louvain et Gand.

      #OccupyAntwerp Samedi 22 octobre, occupation de la Groenplaats à Anvers à partir de 15h. Groupe Facebook

      #OccupyBxl HQ European Union Dimanche 23 octobre, occupation de la rue de la loi face au sommet européen à partir de 13h. Groupe Facebook

      #OccupyLeuven Jeudi 27 octobre occupation de la Grote Markt à Louvain à partir de 16h. Groupe Facebook

      #OccupyGent Samedi 29 Octobre occupation du Zuidpark à gand à partir de 13h à South Park. Groupe Facebook

  • Après un été de négociations… ça passe ou ça casse ?

    Au moment de produire ce journal, les négociations concernant la réforme d’Etat sont arrivées dans une phase critique, notamment au sujet de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Si ce blocage dure trop longtemps et ne dégage aucune solution, tout le travail de cet été aura été vain. Mais ces vacances sans gouvernement auront été différentes de celles de 2007 de par, selon la presse, leur atmosphère politique et la volonté des partis francophones de faire une partie du chemin en direction des revendications des partis flamands. Qu’y-a-t-il derrière tout ça et vers où allons-nous ?

    Par Anja Deschoemacker

    Un accord ou non ? Aujourd’hui, comme en 2007, tout bloque à nouveau autour de BHV, mais le contexte est tout autre. Une série d’accords partiels existent déjà concernant le transfert de certaines compétences fédérales aux régions et communautés, tout comme existe un accord de principe sur la révision de la Loi de financement, avec à la clé une plus grande autonomie fiscale pour les régions.

    Il n’est dès lors plus question de la panique qui avait régulièrement envahi les médias en 2007. Généralement, règne plutôt l’idée que les négociateurs ont du sang-froid et suffisamment de pragmatisme pour ne pas mettre en péril les accords en tenant hystériquement à avoir raison dans les dossiers symboliques.

    Comme les “hommes d’Etat” belges (les plombiers institutionnels pragmatiques) tels que Dehaene et Van Rompuy l’ont toujours dit, BHV ne peut être résolu que dans le cadre plus large d’une réforme d’Etat qui prévoit des compensations sur d’autres terrains. Concernant BHV, tout accord doit à la fois bétonner la frontière linguistique – afin de conjurer le spectre de la francisation pour les partis flamands – et également bétonner les facilités – pour exorciser le démon de l’existence d’une minorité de francophones sans droits et discriminée pour les partis francophones.

    Les négociations semblent cette fois-ci respecter ces règles, même si la N-VA (surtout) et le CD&V d’un côté et le CDH de l’autre soient assez nerveux à l’idée des prochaines échéances électorales et concernant l’avenir de leurs carrières grassement rémunérées. Nous avons connu des moments de dramatisation, mais les accords partiels conclus (rien n’étant toutefois certain tant que tout n’est pas conclu) illustrent qu’il y a une volonté de parvenir à un accord.

    La N-VA est-elle prête pour un accord ? En est-elle capable ?

    La N-VA n’est pas un parti traditionnel. A la différence des chrétiens-démocrates et des libéraux, à la différence aussi de la social-démocratie qui s’est constamment bourgeoisifiée depuis la fin des années ’80, la N-VA n’est pas sous le contrôle direct de la bourgeoisie.

    Les partis traditionnels se sont déjà vendus depuis longtemps, et sont prêts à appliquer le programme de la bourgeoisie à tout moment. Le seul obstacle présent de temps à autresur cette voie, c’est la nécessité d’avoir des voix. C’est cela qui entraîne ces partis à défendre certains points de vue différents (surtout dans l’opposition) ou à agir en contradiction avec ce programme. Le comportement du CD&V depuis sa première cure d’opposition (de 1999 à 2004 au niveau flamand et de 1999 à 2007 au niveau fédéral) en est une excellente illustration.

    La N-VA est un parti petit-bourgeois, un parti qui défend les intérêts des classes moyennes flamandes et des petits patrons flamands. Ces dernières années, sous la direction de Bart De Wever, ce parti a quitté l’image de flamingant démodé et nostalgique pour adopter celle d’un nationalisme plus pragmatique, défendant les intérêts de la Voka. Pour cette organisation patronale flamande, BHV et d’autres dossiers symboliques n’ont que peu d’intérêt. Ce qu’elle désire, par contre, c’est une compétition accrue entre entités fédérées, à l’avantage du patronat.

    La N-VA ne veut pas faire éclater la Belgique à court terme, et certainement pas de façon chaotique ou violente. Cela contrarierait les intérêts de la Voka. En ce sens, la N-VA – malgré la présence de radicaux flamingants et utopistes désespérés dans ses rangs – peut encore fonctionner comme un parti d’Etat dans le cadre belge. Le résultat des élections de juin dernier a bien dû forcer la bourgeoisie belge à adopter ce point de vue.

    Aujourd’hui, les négociations pour une réforme d’Etat et pour la formation d’un gouvernement sont un test pour la NVA : en est-elle capable ? Dans le cas contraire, le choc en retour ne se fera pas longtemps attendre.

    Et la classe ouvrière? Et les assainissements?

    L’intérêt de la bourgeoisie est d’obtenir l’application d’un plan qui fasse payer la crise aux travailleurs et à leurs familles. Partout en Europe et dans le monde, c’est l’appauvrissement général qui est à l’agenda afin de rendre possible l’enrichissement d’une petite élite. La réforme d’Etat, qu’importe sa façon de réorganiser les différentes pièces du puzzle, doit être considérée dans le cadre de cette nécessité.

    En Belgique, les réformes d’Etat ne concernent plus la manière de redistribuer des moyens, mais bien celle de répartir l’austérité et les assainissements entre les différents niveaux de pouvoir. Il n’en allait d’ailleurs pas autrement en 1988, quand un accord a été trouvé pour transférer l’enseignement aux communautés après une longue période de crise politique avec de grandes batailles socio-économiques (le gouvernement chrétien-démocrate/libéral tentait de faire passer une sévère politique d’austérité face à un mouvement ouvrier mobilisé) et également des chamailleries communautaires autour des Fourons. Depuis lors, l’enseignement a bien souffert – coupes budgétaires après coupes budgétaires – avec en conséquence l’actuel manque de place, des classes pleines à craquer et des bâtiments vieillis des deux côtés de la frontière linguistique.

    Mais il y a plus. La stabilisation du gouvernement résultant de la réforme d’Etat et du caractère de classe moins officiellement bourgeois du gouvernement suivant constitué des chrétiens-démocrates et des sociaux-démocrates, dès 1988, a donné à la bourgeoisie la capacité d’imposer le plus grand plan d’austérité structurel de l’histoire belge, le Plan Global (1993), malgré la grève générale numériquement la plus grande que nous ayons connue. Pour stopper la lutte avant qu’elle ne provoque la chute du gouvernement, les directions syndicales disposaient de l’argument ultime : il s’agissait du ‘‘gouvernement le plus à gauche possible’’.

    Si se constitue aujourd’hui un gouvernement avec le PS et le CDH d’un côté et le CD&V, la N-VA et le SP.a de l’autre, nous pouvons nous attendre à entendre à nouveau cet argument, le seul parti se réclamant ‘‘de droite’’ dans un tel gouvernement serait la N-VA et les deux partis liés aux directions syndicales seraient impliqués. C’est notre plus grande menace pour les années à venir, et la seule réponse appropriée serait que les syndicats brisent leurs liens avec les partis bourgeois et que commence la construction d’un nouveau parti des travailleurs avec l’implication significative de syndicalistes.

    Concernant la réforme d’Etat, nous ne devons guère avoir d’illusions. Penser qu’avaler n’importe quoi, simplement en en ayant marre de ces discussions, ne donnera aucune solution. Cette réforme d’Etat ne sera en aucun cas une solution capable de régler définitivement l’affaire. La seule véritable résolution des problèmes communautaires en Belgique est hors de portée du système capitaliste, car cela nécessite une démocratie conséquente avec garantie des droits démocratiques aux niveaux culturel, social et économique pour tout le monde, y compris la garantie des droits de minorités pour les minorités nationales. Cela nécessite d’assurer pour chacun un emploi décent, un logement bon marché et de qualité, un enseignement et des soins de santé gratuits, etc. Les capitalistes n’accepteront jamais de céder cela, la dégradation des conditions de vie des masses ces trente dernières années l’illustre assez.

  • PLAN D’AUSTERITE: Ca va faire mal après les élections

    Tous les partis traditionnels sont d’accord : la crise économique va mener à un déficit budgétaire record. Les revenus des contributions vont baisser : si les revenus de la plupart des gens actifs sont aisément vérifiés et le paiement de leurs impôts étroitement contrôlé, le gouvernement, avec Reynders aux Finances, accepte par contre sans problème que les entreprises soient plus “créatives” avec les impôts pour en payer toujours moins.

    Par Peter Delsing

    e, les dépenses pour le chômage et la sécurité sociale augmentent par contre rapidement. Le déficit de la sécurité sociale pourrait monter cette année à presque 2 milliards d’euros. Comme c’est le cas pour beaucoup d’estimations économiques ces derniers temps, il est fort probable que celle-ci devra encore être revue à la hausse. Sans les réductions de charges sociales patronales qui atteignent 5 à 6 milliards d’euros par an, la situa-tion financière de la sécurité sociale serait évidemment bien plus saine. Comme dans le cas des milliards versés pour les banques, la logique est claire : les bénéfices sont pour le secteur privé, les charges pour la collectivité.

    De son côté, le nouveau gouvernement Van Rompuy doit revoir les prévisions économiques à la baisse. Il y a quelques semaines, il se basait encore sur le pronostic d’une décroissance de 1,9%. Aujourd’hui cela semble encore trop optimiste. Selon le FMI, nous allons atterrir dans “une récession profonde” où la croissance négative atteindrait les -2,5%. Les banques ING et KBC sont encore plus pessimistes : leurs analystes prévoient respectivement une décroissance de 2,7 et 3,2%. Van Rompuy est bien décidé à garder le silence jusqu’aux élections. D’autres avancent de noirs scénarios au sujet des mesures à venir. Le Conseil Supérieur des Finances (CSF) estime que le déficit budgétaire atteindra 4,5 ou même 5% du PIB dans les prochaines années. Ce qui ferait entre 15 et 17 milliards d’euros. Selon le journal De Standaard, nous allons vers “la mère de tous les plans d’austérité”. Le CSF conseille “d’assainir” 3,7 milliards d’euros par an pendant quelques années, ce qui représente une somme bien plus élevée que le Plan Global de 1993 (voir l’article qui sera publié demain).

    Cela s’ajoute au fait que la protection sociale a été fortement réduite. La pauvreté en Belgique, qui atteint aujourd’hui 15%, a triplé depuis les années 1980. Est-ce que ce taux va atteindre 20 ou 25% dans les prochaines années ? Dans la presse, on peut déjà lire des appels à porter l’âge de la retraite à 67 ans. Et cela, à un moment où les sondages montrent que 47% des travailleurs belges éprouvent des problèmes de stress à cause de la charge de travail trop élevée. 21% des retraités sont pauvres. Comment pourrait-on encore “assainir” les pensions ? Il serait plutôt nécessaire de les augmenter à un niveau correct mais cela exige le choix politique d’aller chercher l’argent là où il se trouve : chez les capitalistes et les grands actionnaires qui contrôlent la moitié de la richesse du pays.

    Les dépenses dans les soins de santé seront également touchées par les assainissements. Nous payons déjà personnellement un tiers des frais de santé et cette proportion risque encore d’augmenter. Faute d’un refinancement public de l’enseignement et des soins de santé, l’accès à ces services devient de plus en plus coûteux. Si les gouvernements doivent encore couper dans l’enseignement, le danger d’une forte augmentation des coûts d’inscription dans l’enseignement supérieur devient réel. L’enseignement deviendra un privilège pour les riches, directement au service du monde patronal, et non tourné vers le développement général de l’individu ou de la société.

    Les discussions sur une scission communautaire de la sécurité sociale (en tout ou en partie) seront utilisées pour diviser et affaiblir la riposte des travailleurs et pour pouvoir ainsi “assainir” davantage. Cela se voit clairement dans l’enseignement, déjà “scissionné” et tout aussi attaqué des deux côtés. Les travailleurs doivent s’opposer à ce rideau de fumée communautaire. Nous ne devons pas nous laisser entraîner dans une lutte nationaliste pour gérer les déficits produits par un capitalisme en crise.

    Rudy De Leeuw (président de la FGTB) a raison lorsqu’il dit qu’il est impossible “d’assainir” encore plus sur le dos des travailleurs et des pauvres. Mais, s’ils le pensent vraiment, lui et les autres dirigeants syndicaux devraient arrêter de négocier les mesures “d’accompagnement social” des plans d’assainissement et des restructurations d’entreprises et organiser une véritable opposition aux plans de régression que les gouvernements vont nous imposer à tous les niveaux au cours des prochaines années. Il nous faut un plan d’action solide couplé à une réponse idéologique claire au capitalisme décrépit : c’est la seule façon d’éviter un retour aux années 1930 avec leur chômage et leur appauvrissement massifs.

  • Parti Socialiste: Il n’y a pas que la crise qui est vertigineuse…

    Elio Di Rupo n’a pas peur des mots : pour lui, la crise dans laquelle la Belgique et le monde sont plongés est “vertigineuse”. Il a développé récemment les réponses que le PS veut y apporter. Qui, elles aussi, donnent le vertige. Mais pas pour les mêmes raisons…

    Par Jean Peltier

    Face à cette crise « vertigineuse », le président du PS n’estime pourtant pas nécessaire de mettre en route un nouveau plan de relance, ni même de doper le plan existant,… Non, ce qui serait décisif, selon lui, c’est de nommer un commissaire spécial auprès du gouvernement fédéral pour vérifier que les décisions prises dans le cadre du plan de relance sont bien appliquées ! Face à une telle audace, on est effectivement pris de vertige…

    Plan de confiance

    Mais, s’il estime inutile un nouveau plan de relance, Di Rupo a un joker dans sa manche : un « plan de confiance » pour « faire en sorte que les citoyens consomment davantage et qu’ils soient acteurs de la relance économique » !

    Pour cela, il veut essentiellement baisser la TVA à 6% dans une série de domaines : le gaz et l’électricité, le bâtiment (construction et rénovation, privé et public), la restauration,… Il veut aussi accélérer l’instauration d’un 13e mois d’allocations familiales au moins pour le premier enfant (83 euros), une mesure déjà prévue par le gouvernement.

    Coût de l’opération : entre 500 millions et 2 milliards d’euros. Le PS prévoit donc, pour alléger (un tout petit peu) le poids de la crise sur plusieurs millions de travailleurs, de pensionnés et de chômeurs, de dépenser entre 2,5 % et 10 % de ce que le gouvernement a mobilisé pour sauver les banques ! Vous avez dit « vertigineux »…

    Mais si une TVA diminuée signifie un peu plus de pouvoir d’achat, cela veut dire aussi moins de rentrées pour l’Etat. Comment y faire face ? En « réeestimant les capacités budgétaires » et en « utilisant les marges existantes ». C’est ce qui s’appelle ne pas faire de vagues inutiles.

    Dernière proposition « vertigineuse » du PS : en retour des milliards d’euros injectés dans le secteur bancaire, il estime “crucial que nos (sic!) banques continuent à répondre aux demandes de crédits des épargnants et des entreprises” et il estime qu’ «il faut d’abord renforcer le rôle de la Commission bancaire, financière et des assurances en demandant que son comité de direction, au moins quatre fois par an, fournisse un rapport sur la politique de gestion des risques dans les banques». Devant tant d’audace, les bras en tombent…

    Vertige de la platitude

    Avec une crise qui s’aggrave de jour en jour et des élections qui approchent à grands pas, beaucoup de gens espèrent que le PS va sortir du bois et donner un grand coup de barre à gauche. Cela n’en pend pas vraiment le chemin. Bien sûr, on peut s’attendre dans les prochaines semaines à de nouvelles dénonciations virulentes de la « crise libérale », la désormais célèbre formule du Di Rupo qui a le double avantage de faire retomber la responsabilité de la crise sur Reynders et ses potes (toujours bon à prendre avant les élections) et de ne pas devoir parler de crise capitaliste (ce qui obligerait le PS à discuter de mesures anticapitalistes).

    Mais, dans les faits, les propositions « anti-crise libérale » du PS se distinguent surtout pas leur extrême faiblesse (qui peut croire que la baisse de la TVA et un commissaire fédéral supplémentaire pourraient enrayer la crise ?) et leur extrême timidité. Le PS ne propose ni de remettre le secteur financier sous contrôle public (alors qu’il n’a été sauvé de la faillite que par l’injection massive de fonds publics) ni même de recréer une banque publique. Il ne parle pas de revenir sur les libéralisations désastreuses dans le secteur de l’énergie (et pour cause, il y a participé activement). Il ne parle même pas de mener une véritable chasse à la fraude fiscale. Et encore moins d’aller chercher dans les caisses des grandes sociétés, qui sont encore gonflées des énormes profits réalisés ces dernières années, de quoi financer de vraies mesures pour défendre le pouvoir d’achat et créer de l’emploi.

    Si, le 7 juin, le PS redevient le premier parti en communauté Wallonie-Bruxelles, ce sera beaucoup plus à cause du discrédit qui est tombé en quelques mois sur le « modèle libéral » (et à l’insupportable arrogance de Reynders) que grâce à l’audace de ses propositions et à l’espoir qu’elles susciteraient. Mais, qu’on aille ensuite vers une tripartite traditionnelle PS-MR-CDH (pour appliquer plus facilement les plans d’austérité draconiens annoncés par Van Rompuy) ou qu’on se dirige, comme beaucoup de commentateurs le pensent, vers une coalition PS-Ecolo-CDH (la formule qui fait rêver les directions de la FGTB et de la CSC), une chose est certaine : ce n’est pas du PS que viendra une alternative à la politique néolibérale qui nous a mené au chaos actuel. Et ce n’est pas non plus sur le PS que les travailleurs et les syndicalistes pourront compter pour défendre emplois et salaires.


  • Après l’explorateur : Un démineur ou un dynamiteur ?

    Crise gouvernementale :

    Faute d’un gouvernement capable de renouveler les subsides, des centaines d’emplois ont été un temps menacés dans le cadre du Plan fédéral des grandes villes ou encore d’ASBL comme les Restos du Coeur. Une solution provisoire a été trouvée mais l’Orange bleue aura au moins réussi un sacré tour de force : menacer directement des emplois alors même que le prochain gouvernement n’existe toujours pas ! C’est finalement assez symptomatique de l’avenir que nous réservent nos politiciens, qu’elle que soit leur langue (de bois).

    Nicolas Croes

    Depuis le 10 juin, nous avons eu droit à une valse de «carrures» politiques qui n’ont finalement rien pu faire d’autre que d’admettre l’impasse dans laquelle ils se trouvaient. L’informateur Reynders a été suivi du négociateur Dehaene, juste avant le formateur Leterme à qui a succédé l’explorateur Van Rompuy. Et puis quoi ensuite ? Un démineur ou un dynamiteur ?

    On a un peu l’impression d’être dans un de ces vieux films où deux camions se foncent dessus en espérant que l’autre flanchera le premier et sortira de la route. Sauf qu’ici, il manque la vitesse… A tel point que Guy Quaden, le gouverneur de la Banque Nationale, a averti qu’un tel retard dans la formation du gouvernement aura des répercussions économiques. Histoire de déjà prévenir la future coalition qu’elle aura peut-être encore plus à faire en termes d’attaques sociales? Avec la crise des crédits hypothécaires américains qui s’est transformée en crise boursière et financière et s’étend peu à peu au reste de l’économie mondiale, cela fait froid dans le dos…

    Ce qui est certain, c’est que la pression augmente sur les probables partenaires, qui semblent pourtant avoir tout essayé pour n’arriver encore à rien après plus de 100 jours de discusssions. Ecolo a été approché, sans succès. L’explorateur a même fait appel à l’ex-négociateur pour tâter le pouls du Boulevard de l’Empereur. Mais au siège du PS, on est fort peu désireux d’apporter le moindre soutien à Reynders et Leterme. Sans pour autant qu’il y ait de virage à gauche, comme vous pourrez le voir dans cet article. Alors quoi, un démineur ou un dynamiteur ?

    Vous trouverez plus de précisions sur notre position vis-à-vis de la question nationale dans le dossier de ce journal mais, en définitive, dynamiter les institutions actuelles n’est pas pour nous déplaire. Oui, une communauté profite de la situation. Oui, cette communauté d’intérêt repart sans cesse à l’attaque. Mais cette communauté, c’est celle des riches, celle des patrons et des acti-onnaires. Si Leterme, Reynders, Milquet, Verhofstadt ou Di Rupo patinent autant, ce n’est pas vraiment parce qu’ils sont en désaccord sur la manière de réagir à cette offensive. Ils l’appuient tous mais ils n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la sauce – toujours fédérale ou davantage régionalisée – à laquelle ils veulent l’assaisonner.

    Cette crise est la leur, aux travailleurs d’apporter leur propre réponse: celle de la solidarité, par-dessus toutes les frontières, y compris linguistiques.

  • Vers des élections anticipées et une coalition rouge-romaine? Il faut un programme de rupture avec le néo-libéralisme!

    Une troisième défaite, après le psychodrame autour de DHL et la courbe rentrante sur la scission de BHV, signifierait la fin de Verhofstadt II. Les véritables défis sont pourtant encore devant lui: le débat sur les fins de carrière et des exercices budgétaires périlleux pour 2006 et 2007. Tailler dans notre système social et couvrir le patronat de cadeaux…. Verhofstadt voudrait bien, mais il faudrait pour ça que le sommet syndical tienne sa base en main. Une coalition rouge-romaine y arriverait mieux que le panier de crabes du VLD et du MR. Celui qui attend d’une coalition rouge-romaine une rupture avec la politique néo-libérale en sera pour ses frais.

    Eric Byl

    En inscrivant la “scission immédiate et sans contrepartie de BHV” dans l’accord de gouvernement flamand, les partis flamands s’étaient lié les mains au niveau fédéral. Les Francophones considèrent la scission comme une atteinte à leurs droits démocratiques. En revanche, les Flamands voient dans la non-scission une tentative de franciser le territoire flamand. On ne sort pas d’une telle impasse avec des mesures unilatérales, encore moins dans un contexte d’économies néo-libérales. Ce n’était pas le problème de Leterme. Il a lâché la bride à ses roquets De Crem, Van Rompuy et De Wever. Ils s’en sont donné à coeur joie. Le but était de pousser à la démission un Verhofstadt affaibli par DHL et le vaudeville du VLD sur le droit de vote des immigrés, le cordon sanitaire et les élections présidentielles.

    Le superministre flamand Frank Vandenbroucke, auteur de la chasse aux chômeurs, a senti que la fin était proche; c’est pourquoi il plaide depuis des mois pour une tripartite. Cela fait des années que le SP.a, le VLD et le MR s’entendent commes larrons en foire pour appliquer un dur programme néo-libéral à nos dépens. Vande Lanotte s’apprête à brader la SNCB et La Poste à ses copains du privé. Vanden Bossche peut annoncer sourire aux lèvres qu’elle veut dorénavant sanctionner les prépensionnés. Ils chargent le PS de tous les maux parce qu’il veut couvrir tout ce qui précède d’un vernis social. Vandenbroucke comprend bien que le SP.a serait mal desservi dans une coalition rouge-romaine. Le PS a déjà évincé le MR au profit du CDh aux niveaux régional et communautaire. Si Leterme et Di Rupo devaient s’entendre, le SP.a pourrait devenir le nouveau petit poucet du gouvernement. Vandenbroucke a dû se dire “mieux vaut une coalition à 6 qu’à 4”.

    Le 1 mai a vu le PS, la FGTB et la CSC se quereller avec le SP.a sur la Cotisation sociale généralisée (CSG). La FGTB flamande a fait le gros dos. En revanche, la CSC a mis Leterme en garde contre un cours trop libéral. L’avertissement n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Il ne faut pas chercher ailleurs l’ouverture du CD&V à l’idée d’une CSG. Cela pourrait servir de monnaie d’échange pour BHV. Le MAS n’était pas d’accord avec ceux qui prédisaient la chute du gouvernement en mai et des élections anticipées. Cela aurait enterré le débat sur les fins de carrière et le budget 2006. La montée du CD&V au gouvernement, avec la CSG et une solution pour BHV qu’on puisse présenter comme une scission, nous semblait plus plausible que des élections.

    Cela n’a finalement pas eu lieu. Verhofstadt a surpris tout le monde en reportant une solution pour BHV à 2007. Il sauvait ainsi provisoirement son gouvernement et son poste de Premier Ministre. Résultat: le VLD se traîne à 16% dans les sondages. Dans ces conditions, mener à bien le débat sur les fins de carrière et réaliser 4,6 milliards d’euros d’économies revient à danser sur la corde raide. Le PS n’a pas tellement envie de prolonger indéfiniment la vie d’un tel gouvernement. Cela donne un éclairage particulier à la proposition de Demotte sur le financement de la sécurité sociale. C’est bien à tort que le patronat l’a brocardée comme “un retour à l’économie planifiée” et du “communisme”. Plutôt qu’une véritable proposition de Demotte, il faut y voir un avertissement à Verhofstadt. Verhofstadt en sera peut-être réduit à annoncer la chute du gouvernement en octobre et à organiser des élections.

    Leterme a entre-temps remis leur laisse à ses roquets De Crem et Van Rompuy. De Wever a de nouveau retiré son projet de cartel bleu-romain (CD&V/NV-A + VLD) pour les élections communales de 2006 à Anvers. Officiellement “parce que le VLD a bradé la Flandre”, en réalité parce qu’une coalition rouge-romaine se profile à l’horizon. Leterme se dit désormais partisan d’un fédéralisme “responsable”. Di Rupo se dit soudain prêt à discuter entre gens raisonnables et, qui sait, peut-être à scinder BHV avant 2007. Des élections suivies de la formation d’une coalition rouge-romaine d’ici la fin de l’année sont donc le scénario le plus probable. Verhofstadt n’a plus qu’à espérer que les syndicats n’opposeront aucune résistance à la casse du système des pensions et aux coupes sombres dans les dépenses pour 2006. La CSC a pourtant déjà menacé d’une grève générale en faisant référence aux grèves du vendredi de 1977.

    Une coalition rouge-romaine ne manquera pourtant pas de poursuivre la politique néo-libérale. Le MAS est convaincu que nombre de familles de travailleurs en ont plus qu’assez de cette politique. En témoignent les référendums sur la Constitution européenne et la bonne tenue dans les sondages du nouveau Parti de Gauche en Allemagne. Le MAS veut tester ici aussi un programme qui rompe avec le néo-libéralisme. Nous sommes prêts à collaborer avec d’éventuels partenaires qui soient prêts à défendre avec nous un tel programme.

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