Tag: Union Wallonne des Entreprises

  • Quel plan d’action nous faut-il ?

    Plus de pouvoir d’achat par plus de salaire !

    Les négociations salariales ne devaient commencer qu’en automne mais, dans au moins 80 entreprises, des votes ont eu lieu et il y a eu des négociations salariales anticipées. Il faut retourner aux années ‘70 pour retrouver une telle pression sur les négociations salariales au départ des lieux de travail.

    Eric Byl

    C’est que, d’année en année, les entreprises réalisent des profits record(1) et distribuent copieusement des dividendes(2) tandis que les salaires des managers explosent (3). Même les anciens services publics n’échappent pas à la soif de profit et à l’égoïsme propres aux dirigeants du secteur privé(4). Beaucoup de travailleurs s’attendaient à une indemnité raisonnable pour leurs efforts, maintenant que les prix des produits de base ont explosé. Le fait qu’environ un demi-million de travailleurs ont été confrontés à un gel salarial de fait dans les secteurs où les accords-all-in sont en vigueur(5) a mis le feu aux poudres.

    Ce n’est pas un hasard si la vague de grève a commencé en Flandre. Depuis des années, les travailleurs y sont inon-dés de bonnes nouvelles : la Flandre appartient aux régions les plus riches au monde, les offres d’emploi ne sont guère remplies, le chômage aurait presque disparu et le Flamand serait de nature un bon travailleur. Comment dès lors ne pas avoir confiance en soi? On oublierait presque que la Flandre a une position élevée au classement de la longueur des listes d’attente pour les handicapés, qu’elle ne construit presque plus de logements sociaux, qu’elle est en retard d’un demi-siècle pour la rénovation des bâtiments scolaires, qu’elle comprend énormément de prépensionnés et qu’elle impose une telle pression au travail sur les travailleurs que la Flandre est à la première place au niveau des infarctus et de l’utilisation de calmants. Les travailleurs flamands en ont marre de ce trafic à sens unique. Maintenant que le coût de la vie explose, ils revendiquent leur part du gâteau avant que les profits ne soient consommés.

    L’arrogance avec laquelle le patronat les accuse «d’hystérie du pouvoir d’achat» et rejette leurs revendications justifiées sous prétexte qu’elles sont « émotives » ne fait que jeter de l’huile sur le feu. Au moment où la vague de grèves a semblé perdre en vitesse, les collègues des services de l’administration flamande ont pris le relais.

    En Wallonie et à Bruxelles, on a pu entendre un soupir de soulagement : tous les Flamands ne parlent pas la langue de Leterme, de Somers, de De Wever et du VOKA(6). En Flandre aussi, il existe des gens qui revendiquent des salaires décents et des conditions de travail plus humaines. Depuis des années, la Belgique francophone a été montrée du doigt par le patronat, les médias et les politiciens. Elle serait conservatrice et fermée au renouvellement. Le chômage y est le double de celui de la Flandre, et les dépenses de santé y sont aussi plus élevées. En Wallonie et à Bruxelles aussi, le patronat, les médias et les politiciens essaient de faire croire aux familles des travailleurs que tout cela est de leur faute : contrairement aux «bons travailleurs» flamands, ils seraient des «paresseux» et des «profiteurs» pour qui, en plus, ces bons travailleurs flamands devraient payer. Il n’est donc pas surprenant que la Wallonie et Bruxelles, à l’exception de quelques entreprises, soient restés à la traîne lors de la récente vague de grève.

    Pouvoir d’achat : Rien de prévu

    On ne peut évidemment pas compter sur Leterme & Co pour nous aider à compenser la perte du pouvoir d’achat des familles. L’argument principal du gouvernement et du patronat pour ne pas accorder d’augmentation salariale est la crainte d’une «spirale salariale» à l’ancienne, où les augmentations salariales provoqueraient des hausses de prix qui entraîneraient des revendications salariales plus importantes encore, qui, à leur tour, engendreraient une augmentation des prix plus forte encore.

    Il s’agit là d’un tour vieux de cent cinquante ans qui vise à nous faire croire qu’il n’est pas nécessaire de lutter pour des augmentations salariales. Marx y a déjà répondu à l’époque dans sa brochure “Salaire, prix et profit”. En réalité, le patron s’efforce de s’emparer d’une partie toujours plus importante de la valeur que les salariés ont produite. La crainte d’une croissance de l’inflation n’a jamais empêché le patronat de réaliser un maximum de profits, de distribuer de gigantesques dividendes aux actionnaires ou de payer les managers avec des salaires scandaleusement élevés.

    Parfois, on propose d’instaurer un contrôle des prix comme outil dans la lutte contre l’inflation. C’est d’ailleurs ce que propose la FGTB dans un tract, de bonne qualité, « Parlons franc, parlons pouvoir d’achat ! ». Un contrôle sur les prix de l’alimentation, de l’énergie et du loyer serait le bienvenu pour beaucoup de personnes. Au Venezuela, Chavez a également introduit un contrôle sur les prix des denrées alimentaires, mais le résultat est que les rayons des magasins sont presque vides. Cela ne va pas se produire de si tôt en Belgique, ni avec la nourriture, ni avec les logements, ni avec l’énergie, mais la leçon à tirer de cette expérience, c’est qu’il est illusoire d’espérer contrôler la distribution tant que la collectivité ne prend pas en main la production et, dans le cas des petits producteurs, ne garantit pas leurs revenus.

    Quelle réponse syndicale ?

    La FGTB a dressé une plate-forme de revendications forte, qui doit encore être massivement distribuée avant les élections sociales et la CSC a, elle aussi, laissé entendre qu’elle partage les inquiétudes des travailleurs.

    Hélas, il n’y a aucun mot d’ordre ni appel qui clarifie ce que nous allons concrètement pouvoir faire ou comment nous allons lutter ensemble au lieu de combattre chacun de son côté. Le temps de la sensibilisation est tout de même loin derrière nous. Après des actions dans 80 entreprises et une grève des fonctionnaires flamands, ni les militants ni les délégués n’ont été consultés sur la stratégie à adopter. Les dernières actions interprofessionnelles datent d’avant la vague de grève de février! Que sont sensés penser les travailleurs?

    Les syndicats veulent-ils des augmentations salariales oui ou non ? Comment les délégués sont-ils sensés mener la campagne pour les élections sociales? La faiblesse incite à l’agression, c’est ce qui explique le ton bleu foncé de l’accord gouvernemental.

    Nous appelons à mettre un maximum de pression dans les réunions interprofessionnelles à travers toutes les régions pour discuter de la plate-forme de revendications et avant tout pour établir un plan d’action pour le pouvoir d’achat.

    Une grève interprofessionnelle liée à une manifestation massive, cette fois-ci bien préparée à l’avance dans les entreprises et accompagnée d’un tract massif destiné à la population. Voilà ce qui pousserait tant le gouvernement que le patronat sur la défensive. En outre, cela affaiblirait ceux qui se servent d’une rhétorique communautaire pour dresser les salariés les uns contre les autres pour mieux leur imposer un programme néolibéral.

    Pour en savoir plus:

    • Rubrique "Pouvoir d’achat" de ce site

      Notes :

      1. En 2007, les 30.000 plus grandes entreprises belges ont enregistré ensemble, selon l’hebdomadaire Trends/Tendances un bénéfice record de 77 milliards.
      2. Selon l’édition du journal flamand De Tijd du 21 mars 2008, les dividendes annoncés pour les sociétés cotées en Bourse de notre pays sont 40% plus élevés que l’année précédente.
      3. Selon l’hebdomadaire Trends/Tendances (en décembre 2007) les salaires des PDG des entreprises du BEL20 ont augmenté de 30% en 2006.
      4. L’édition de « L’Echo » du 17 mars 2008 a donné un aperçu choquant des salaires des managers des services publics dans l’article « Les salaires fous du secteur public ».
      5. Dans un accord all-in, les augmentations d’index sont entièrement ou partiellement supprimées passé un certain taux fixé dans l’accord salarial.
      6. Le VOKA est le « syndicat » du patronat flamand (l‘équivalent de l’Union Wallonne des Entreprises)
  • SP.a et FGTB en opposition frontale. NON à la régionalisation de la sécurité sociale !

    Alors que la FGTB plaide pour que la sécurité sociale, la politique du marché de l’emploi et les conventions collectives de travail restent fédérales, les politiciens flamands ne se laissent pas impressionner. Tant le SP.a que le CD&V ont réagi à la position de la FGTB en affirmant que les marché de l’emploi étant très différents selon les régions, les politiques d’emploi doivent être scindées.

    Emiel Nachtegael

    Réforme sociale ?

    Dans une Carte blanche au quotidien De Morgen, le Ministre du Travail, de l’Enseignement et de la Formation du gouvernement flamand, Frank Vandenbroucke (SP.a) a expliqué sa vision de l’avenir de la sécurité sociale belge. Ses propositions rencontrent les aspirations des fédérations patronales flamande et francophone, mais ce charmant ministre affirme que le but final de la régionalisation est « un système social plus fort ».

    Fort pour qui ? Laissons le ministre s’expliquer : « Pour avoir une activation sur mesure des gens dans chaque région, la politique d’emploi pour les groupes ciblés (diminution sélective des charges sociales, activation des allocations) doit devenir exclusivement une compétence des régions. » Selon lui, la clé d’une politique d’emploi efficace n’est pas la création d’emplois, mais « l’activation des chômeurs » et (de nouveau) des diminutions de charges sociales (il parle évidemment des charges sociales patronales).

    Pour les politiciens traditionnels, la solution à la crise de l’emploi est donc faite de cadeaux au patronat. Mais ces cadeaux n’ont toutefois pas su éviter les massacres sociaux à VW et Opel. La sécurité sociale est complètement pillée, les patrons répondent « merci bien » et poursuivent simplement leurs attaques.

    Le « NON » de la FGTB à la régionalisation de la politique d’emploi a trouvé un écho au PS. Di Rupo déclare depuis un certain temps déjà que la Walonie suit la Flandre en ce qui concerne l’activation des chômeurs. C’est tout à fait correct : la « politique d’activation » instaurée par Vandenbroucke a conduit à près de 7.000 suspensions d’allocations en 2006. Pour la première fois, davantage de chômeurs wallons que de flamands ont vu leur allocations suspendues.

    En 2006, il y avait à Liège 43 demandeurs par emploi disponible et ce chiffre montait jusqu’à 130 à La Louvière ! La politique de sanctions, soutenue et promue par le PS, ne va pas mener à ce que les chômeurs trouvent des emplois qui n’existent que dans les fantasmes des politiciens.

    Transferts Nord-Sud ?

    L’argument le plus employé en Flandre pour une régionalisation de la sécurité sociale porte sur les soi-disants transferts vers “les Wallons”. Mais ceux qui dénoncent ces transferts se taisent par contre pudiquement sur les transferts de milliards d’euros qui coulent des caisses de la sécurité sociale vers le patronat sous forme de diminutions de charges…

    Il est bien plus facile de dépeindre « les Wallons » comme des « profiteurs » et « les Flamands » comme des « égoïstes ». Ces arguments ne servent le plus souvent qu’à des plaidoyers pour le démantèlement de la sécurité sociale. Confrontés à la réalité dévoilée par les sondages qui démontrent que la réthorique communautaire ne convainct qu’une petite minorité de la population, ces arguments tiennent peu la route.

    Qui soutient la régionalisation ?

    Vandenbroucke se trouve en “bonne” compagnie. Ainsi il peut compter sur le soutien de Karel Van Eetvelt de la fédération flamande des petits patrons (Unizo) : « Des chômeurs qui ne cherchent pas activement un emploi doivent être sanctionnés. Mais pour ces sanctions, la Flandre dépend d’une institution nationale : l’ONEM. Seuls 10% (sic) reçoivent maintenant une sanction. »

    Sur le plan des mesures plus répressives contre les chômeurs, Di Rupo peut compter sur un soutien comparable. Le président de l’Union Wallonne des Entreprises, Eric Domb, affirme: « Nous devons changer notre système presque criminel qui permet aux chômeurs de se nicher dans un statut d’assistance éternelle. » (De Tijd, 24 janvier)

    Résistance contre la spirale vers le bas

    Que ces attaques soient menées au niveau régional ou national ne change rien. Le mouvement ouvrier doit faire front contre cette stratégie de « diviser pour mieux régner ». Si la scission de la politique de l’emploi se réalise effectivement, cela ne signifie pas seulement une spirale vers le bas pour ceux qui ont droit à une allocation, mais aussi pour les 600.000 travailleurs des entreprises qui ont un siège dans les deux parties du pays. Un système social séparé sur base linguistique conduira rapidement à l’érosion des conditions de travail et de salaire, vu que les travailleurs seront montés les uns contre les autres.

    En mars, les syndicats ont encore organisé une manifestation contre la scission à Courtrai. Mais il manque toujours une traduction politique de cette lutte, comme à l’époque de la grève contre le Pacte des Générations. Presque tous les politiciens traditionnels, néerlandophones ou francophones, gouvernementaux ou de l’opposition, revendiquent la régionalisation de l’une ou l’autre compétence après les élections.

    La lutte n’est pas servie par les liens que les syndicats entretiennent avec leurs partenaires privilégiés (PS et SP.a). Nous sommes pour un programme dans lequel la politique d’emploi (y compris l’accompagnement des chômeurs et les bureaux d’intérim) redevienne intégralement une affaire publique et nationale. Nous sommes aussi pour la fin des diminutions de charges et pour réclamer l’argent que les grandes entreprises ont déjà reçu de cette façon. Avec ces moyens, des dizaines de milliers d’emplois peuvent être créés dans l’enseignement , le secteur des soins, les transports publics,…

  • Rassemblement FGTB à Liège: «Seules les entreprises vont gagner de l’argent avec ce pacte de Solidarité»

    C’est notamment ce que la direction de la régionale FGTB de Liège-Huy-Waremme a déclaré aux plus de 2500 syndicalistes rassemblés ce vendredi à leur appel. Nous y avons ressenti une juste colère contre les projets du gouvernement ainsi qu’un dégoût tout aussi compréhensible envers les partis traditionnels, dévoués au patronat.

    Article de Nicolas Croes

    L’appel fut suivi au-delà de la régionale, et c’est de toute la province que des délégations se sont mobilisées: de Verviers, de Chaudfontaine,… L’ambiance était à la fois à la rage et au découragement. Mais de se retrouver, de tout secteurs et entreprises, au même endroit a rendu les travailleurs plus confiants. Dans beaucoup de discussions émergeait la nécessité de repartir en grève générale nationale devant l’obstination d’enfant gâté du patronat et du gouvernement. Les discours étaient attendu avec impatience sous le balcon du siège de la régionale encore vide, auquel était accroché une banderole clamant «L’emploi des jeunes passe par le maintien de la prépension ».

    La CSC quant à elle a préféré envoyer des cars (5…) au siège de l’Union Wallonne des Entreprises, à Wavre. Pour l’administrateur-délégué de l’UWE, la seule solution pour la sécurité sociale est qu’il y ait plus d’actifs au travail, et plus longtemps. Aux travailleurs eux-mêmes de se débrouiller pour être exploités plus longtemps!

    Au cours de ceux-ci, Thierry Bodson et marc Gobelet, respectivement secrétaire et président de la régionale, ont fustigé le Pacte de Solidarité et les mensonges que répandent ses défenseurs.

    L’attitude hésitante de Cortebeek, président de la CSC, fut aussi critiquée, approuvé en cela par les quelques travailleurs CSC qui étaient tout de même présents. L’unité à la base des syndicats, si elle ne se voyait pas vraiment sur place, était néanmoins centre de bien des discussions, avant et après les discours.

    Marc Gobelet, président de la FGTB Liège-Huy-Waremme a poursuivi en interpellant le PS: «Il y a un fossé entre le programme défendu devant les électeurs et la réalité du pacte accepté aujourd’hui. Que le parti socialiste n’oublie pas que c’est grâce à nous, travailleurs, qu’il a été porté». Mais c’est aux critiques et pressions qu’il en est resté. Une carte fut par exemple distribuée, à envoyer à Thierry Giet, chef de groupe socialiste à la chambre, pour ne pas voter le projet sans l’amender. Pourtant, il est de plus en plus clair parmi les travailleurs que le PS est irréformable et qu’aucun soutien ne peut être espéré de leur part. Et ce n’est pas les récents scandales qui parsèment la gestion de l’argent de la collectivité qui vont les contredire!

    Après les discours, une partie des travailleurs se sont d’ailleurs dirigés vers le siège du PS pour y faire entendre leur colère de manière un peu plus concrète. Une vingtaine de manifestants ont alors saccagés les locaux des soi-disant socialistes liégeois. Si l’on ne peut que comprendre la rage qui les a animés, agir de la sorte n’est pas la bonne solution. Ce n’est en définitive qu’un exutoire qui ne peut en rien améliorer la situation des travailleurs en fonction de leurs intérêts. La lutte que nous devons mener est une lutte politique, et non physique.

    Face à la trahison du PS, c’est un nouveau parti des travailleurs qu’il nous faut construire dès à présent. Nos intérêts ne sauront être défendu que par nous-même, et pas par des politiciens dont l’intérêt envers les travailleurs n’est qu’électoral. Les bureaux du MR ont eux aussi été «visités». Christine Defraigne n’a pas hésité à qualifier ces actes de « dignes des jeunesses staliniennes » elle poursuivit encore en déclarant « qu’à travers ces méthodes inacceptables et scandaleuses, la FGTB montre son vrai visage». Ma chère, regardez d’abord le vôtre, que vous nous avez dévoilé il y a longtemps, et vous comprendrez alors que des débordements sont possible!

  • TEC. Il faut arracher les revendications initiales

    Quand les pouvoirs publics ne veulent pas lâcher un franc ils se renvoient la balle jusqu’au moment où la situation est ‘mûre’ – pour en appeller à la ‘bonne volonté de leurs concitoyens’. Tel est l’appel lancé hier par Jean-Claude Van Cauwenberghe, ministre-président wallon (PS) aux chauffeurs. Dans le journal Le Soir du 30 mai on peut y lire que ce dernier exhorte les chauffeurs à reprendre le travail et à revenir dans deux ans pour une nouvelle négociation ! Cela montre -après les déclarations qu’il a faite durant la lutte de Splintex- le rôle que joue le PS vis-à-vis des travailleurs. A croire que les chauffeurs font grève pour le plaisir ! La tactique « de la mise au frigo » n’est pas à utiliser à toutes les sauces !

    Ce vendredi 27 mai, après deux jours de grèves, avait lieu la manifestation des chauffeurs de bus à Namur, plus de 1.500 d’entre-eux étaient présents, tout drapeaux confondus bien que les bleux et les rouges soient majoritaires. Cela alors que les négociations sont bloquées ; c’est à dire que ni la SRWT, ni le gouvernement régional, ne veulent répondre aux demandes des travailleurs des TEC. La manifestation n’a apparemment pas intéressé André Antoine qui n’a pas reçu les travailleurs. La colère n’était pas absente, il faut dire que le déroulement du conflit ne peut que leur donner raison.

    Un pouvoir d’achat qui s’effrite

    Pour rappel, la proposition de la SRWT est une « augmentation » de 6% ; index (sur deux ans) et augmentation barémique comprise ; ce qui signifie une augmentation de seulement 1,1 % brut. En fait, en retirant les impôts, l’augmentation du coût de la vie non indexé on assiste à une diminution du pouvoir d’achat. Pour exemple il y a 2 ans, le litre d’essence super (sans plomb 98) côutait 1,01 euro, aujourd’hui 1,29 euro ; Le mazout de chauffage coûtait en mai 2003: 0,28 euro le litre. Aujourd’hui: 0,50 euro le litre. Il a presque doublé ! Sans compter l’augmentation du prix du logement,…Aussi beaucoup de chauffeurs ne comprennent pas que pour faire le même travail, ils sont payés un euros de moins par heure (brut) que leurs collègues de la STIB ou De Lijn

    Faute de solution les esprits s’echauffent…mais ce sont les chauffeurs qui dégustent !

    La bonne vieille excuse du financement par enveloppe fermée peut permettre un moment au politique de s’asseoir sur les revendications des chauffeurs, en grève depuis plus d’un mois, en laissant la patate chaude dans les mains de la SRWT. Mais au final les chauffeurs ont besoin d’une solution, qu’elle que soit du niveau qu’elle provienne. Les négociations piétinnent et les conciliateurs se succèdent, au rythme des bourdes, de la pression des politiciens,… Jean-Claude Phlypo administrateur de la SRWT, insultant les conciliateurs : « ils peuvent aller vendre des frites sur la place Saint-Lambert », un conciliateur qui insulte des syndicalistes,…. Et le temps qui passe et qui joue en défaveur des chauffeurs, car eux ne sont pas payés durant une grève, tout au plus reçoivent-ils une aide de leur centrale syndicale. C’est également eux qui prennent la mauvaise humeur des utilisateurs et les attaques qui se succèdent dans les médias.

    Des politiques et le patronat qui attaquent le droit de grève !

    L’Union Wallonne des Entreprises, la fédération wallonne de l’agriculture, l’Union des classes moyennes et l’Union francophone des entreprises non marchandes ont rédigés un appel commun accusant ‘Une Wallonie renouant avec la culture de gréviculture’ (Le Soir 27 mai ) et demandant aux pouvoirs publics la mise en place d’une obligation de service minimum. Il faut voir derrière cette attaque la tentative de casser les mouvements de luttes par la culpabilisation de la classe ouvrière suite à la publication des chiffres des revenus du PIB moyen par habitant moins élevés en wallonie (78%) par rapport à la moyenne européenne. Derrière le service minimum, se trouve une tentative pour d’attaquer par un bout le droit de grève.

    Cette revendication a notamment été reprise par Jean-Claude Van Cauwenberghe ou André Antoine. En fait ils suivent la même logique patronale qui consiste à dire que tous le monde doit faire des efforts pour le redressement de la Wallonie. Le problème c’est que ce sont toujours les mêmes qui doivent faire des efforts, toujours les même qui s’appauvrissent, quand d’autres font des profits ou gaspillent l’argent de la collectivité par une mauvaise gestion ou en renflouant les caisses du privé avec de l’argent public(*).

    Toutes les méthodes sont utilisées pour casser le mouvement des TEC’s, le Lock-out sur ordre de la SRWT à ces 5 sections afin d’empêcher les chauffeurs d’utiliser les bus pour faire des actions. Les déclarations mensongères d’André Antoine (CdH) Ministre des Wallon des transports sur le salaire des chauffeurs, afin de faire passer l’idée aux yeux de l’opinion que les chauffeurs seraient des privilégiés insatisfaits. L’utilisation des médias pour discréditer le mouvement est encore renforcée en accusant les chauffeurs « de prendre les clients en otages »,… En fait, les seuls qui prennent en otage la population ce sont les politiques qui ne veulent pas trouver les fonds nécessaires pour satisfaire les revendications des chauffeurs.

    Toutes les propositions ne sont pas bonnes à prendre : Des fausses solutions qui retournent le problème sur les chauffeurs.

    Dernièrement la CCSP au travers de Christian Fagnoul, son secrétaire général, afin d’en finir avec la lutte, propose qu’une partie des recettes supplémentaires, dûe à la nouvelle législation, qui demande que les voyageurs ne puissent plus monter que par l’avant du bus, soit ristournée au chauffeur. Ce système à permit à Mons d’augmenter les recettes de 4%, la CCSP estime 6% d’augmentation pour Liège. Le chauffeur va donc en plus de son rôle de chauffeur devoir se transformer en contrôleur ; cela signifie que dans le cas où cet accord est signé, le chauffeur 1) n’est pas sûr à l’avance de son augmentation salariale (cela dépendra de l’augmentation effective de recettes 2) aura plus de risque de recevoir des mauvais coup ; selon un délégué, la moitié des agressions résultait de clients qui ne voulaient pas payer. 3) dans les grandes villes, les bus vont devoir rester à l’arrêt plus longtemps. Cette proposition n’est jusqu’ici et à juste titre retenue ni par la CGSP, ni par la CGSLB.

    Il est primordial pour les chauffeurs de rester mobiliser sur les revendications initiales afin que les sacrifices endurés ces dernières semaines ne soient pas inutiles.


    (*) Selon Le Soir du 27 mai, Jean-Claude Phlypo est également, en plus de son mandat public, président du conseil d’administration d’Eurobus Holding (EBH) société privée qui regroupe plusieurs entreprises de ‘transports public’. Il apparaît qu’une somme de 650.000 euros, provenant de la SRWT a été injecté dans cet Holding privé lors de sa création,… quand le public finance le privé !

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