Tag: Troïka

  • ‘‘Combattre la logique du diviser pour mieux régner’’

    Alliance D19-20, une journée de résistance contre l’austérité européenne

    Propos recueillis par Nicolas Croes, photo : MediActivista

    Le 19 décembre dernier, en plein sommet européen, le quartier européen était sans dessus-dessous. À Bruxelles, quatre des principaux carrefours encerclant l’endroit étaient bloqués avec des barrages érigés par des centaines de militants syndicaux, de producteurs de lait venus avec leurs tracteurs, de militants politiques et associatifs, de jeunes radicalisés,… Tous, 2000 militants environ, avaient répondu à l’appel de ‘‘l’Alliance D19-20’’, une bonne partie d’entre eux ayant eu, la veille, leur enthousiasme gonflé à bloc par un grand meeting contre l’austérité tenu en présence de plus de 300 personnes. Nous avons discuté de tout cela avec Luc Hollands du MIG (une association de producteurs de lait), l’une des figures emblématiques du succès de cet audacieux pas en avant vers une résistance plus active contre la politique d’austérité.

    L’Alliance D19-20 était une initiative inédite, réunissant des syndicalistes, des producteurs de lait, des militants associatifs,… Quel bilan tires-tu de cette collaboration et des journées du 18 décembre, où s’est tenu le meeting, et du 19, avec la tentative de blocage du sommet européen?

    Ça a été une grande réussite ! C’était déjà un fameux pari de mettre tous ces gens autour de la table. La question était de savoir si on allait parvenir à un accord sur ce contre quoi on allait lutter. Mais nous avons pu travailler efficacement très vite.

    Nous nous sommes concentrés sur deux thèmes, le traité d’austérité (le TSCG) et le traité transatlantique, qui sont discutés sans qu’on nous demande notre avis, ce qui ajoute au problème de leur essence antisociale, un véritable problème de démocratie. Mais derrière ces deux dossiers spécifiques, il y a surtout la crise, la réduction des acquis sociaux, le démantèlement des services à la population,… On touche à l’intégrité de notre pays et à la richesse de la collectivité. On ne peut pas le permettre, on ne peut pas laisser faire des financiers qui vivent sur le dos des gens. En tant que producteurs de lait, nous sommes très concernés. Le traité transatlantique par exemple, va permettre une arrivée massive de produit OGM ou hormonés. Nos produits de qualité ne parviendront pas à s’en sortir, le monde entier devra alors accepter de vivre comme le veulent les grandes entreprises américaines. Et comme l’austérité touche le pouvoir d’achat des gens, ils sont obligés de se tourner vers des produits moins chers, par pure nécessité, vers des produits qui ne respectent pas les normes de santé et environnementales. Nous, on sera coulés, et les gens s’en retrouveront lésés au niveau de la qualité de leur alimentation et de leur santé. C’est pour cela qu’une alliance large est nécessaire, parce que tout est lié et que nous devons lutter ensemble.

    Un des mérites de l’Alliance D19-20 a été de réfléchir à d’autres types d’action que ce qui a été fait jusqu’ici pour résister à l’austérité. On sent un peu partout un processus de maturation chez les militants, la recherche d’une alternative aux méthodes de concertation et de négociation avec des autorités qui ne nous écoutent que pour nous endormir. Comment cela s’est-il exprimé dans votre cas, chez les producteurs de lait ? En 2009, les producteurs laitiers ont subi la pire crise de leur histoire. Notre lait nous était alors payé à 19 cents le litre alors que nos coûts de production étaient de 34 cents. Les jeunes fermiers et ceux qui n’avaient pas de réserve ont succombé sans que les syndicats majoritaires ne réagissent (la FWA, l’ABS et le Boerenbond). Spontanément, une révolte s’est développée un peu partout en Belgique, mais principalement en Wallonie, et nous avons rejoint une association de producteurs, sous le nom de Milk Interest Group (MIG), qui fait partie au niveau européen de l’EMB représentant 50.000 familles de producteurs européens. Au cours des quatre dernières années, nous avons organisé quatre grosses actions/manifestations, dont la plus forte fut la grève du lait de 2009 avec, en apothéose, le déversement de 4 millions de litres de lait sur un champ à Ciney. Mais malgré le succès de toutes ces actions et les promesses qui nous ont été faites, la politique a continué son bonhomme de chemin vers la libéralisation totale. Actuellement, nous perdons 40 fermes par semaine en Belgique.

    D’autres secteurs manifestaient eux aussi, sans avoir plus de succès. Pourquoi ne pas faire une alliance avec eux ? La politique dominante travaille selon le principe du ‘‘diviser pour mieux régner’’, ce qu’il faut combattre. Finalement, après une action en novembre 2012 où nous avons aspergé le Parlement européen, on m’a donné la responsabilité d’entamer des rencontres pour tenter de nouer une collaboration. C’est ainsi que nous avons été introduits dans le milieu militant par un activiste flamand, Raf, qui avait soutenu notre projet de lait équitable Fairebel. Notre première action a été d’aller offrir du lait chocolaté aux enfants des ouvriers en grève de Ford Genk. L’accueil fut plus que chaleureux, et de bonne augure pour une alliance future entre producteurs de lait et travailleurs.

    Mais le plus important fut la manifestation de juin 2013, contre le TSCG et en défense des services publics, où j’ai pu prendre le micro pour parler de notre situation. Nous avons eu de premières discussions informelles, avec beaucoup de secteurs et d’organisation (Comité Action Europe, CGSP-ALR, CNE, Constituante.be,…). Suite à cela, il y a eu une quantité énorme de réunions avec des responsables syndicaux, des délégués syndicaux, des organisations et partis de la gauche radicale, des organisations citoyennes et des ONG.

    C’est là que l’Alliance D19-20 a commencé à prendre forme…

    Le 19 décembre, plusieurs dizaines de jeunes ont été arrêtés. Nous condamnons cette répression des protestations sociales. Photo : MediActivista.

    Oui. Concrètement, une structure a été mise en place avec 3 groupes de travail, en discutant d’abord des actions à mener. Une tentative de blocage du sommet s’est imposée, précédée d’un meeting international. Ces gens-là ne tiennent absolument pas compte de l’avis des citoyens pour prendre leurs décisions, mais ils savent bien rencontrer les ‘‘amis de l’Europe’’, les multinationales et les financiers.

    La motivation principale était de sortir des habituelles ballades de protestation. C’est le constat que nous avions tiré en évoluant vers des actions plus radicales avec le MIG, mais nous n’étions pas les seuls. Rudy Janssens par exemple, de la CGSP-ALR (Administration Locales et Régionales) était arrivé au même constat. Ses connaissances ‘‘logistiques’’ de la ville de Bruxelles nous ont beaucoup aidées pour voir où placer les barrages, etc. Nous avons tout de même demandé à voir Di Rupo, Van Rompuy et de Glucht. Aucun n’a jugé utile de nous recevoir.

    Développer le débat sur des méthodes d’action plus offensives a été un des grands points positifs de cette expérience, qui n’est pas terminée, mais le fonctionnement de cette alliance est aussi intéressant. Tu peux nous en dire plus ?

    Notre grand souci était de fonctionner de manière démocratique, pour que tout le monde puisse se retrouver dans l’initiative. L’idée était de se concentrer sur l’opposition au Traité budgétaire et au traité transatlantique, chacun développant à partir de là ses propres positions et son argumentaire en fonction de ses spécificités. Ensuite, il y a eu un mode de fonctionnement avec assemblées générales (en présence d’une centaine de personnes à chaque occasion), la première s’étant tenue début septembre, avec des commissions ouvertes entre deux AG : communication, meeting et action. Ces groupes n’ont jamais été des groupes fermés, chaque personne voulant rejoindre un groupe le pouvait.

    La plus grande richesse de tout ça, c’était que, venu d’autant d’organisations et de contextes différents, chacun a pu amener ses spécificités, participer à un projet collectif en gardant son identité. Nous nous sommes renforcés grâce à cette approche. Mon rôle à moi était essentiellement un rôle de diplomate, ce qui n’est pas du tout propre à ma personnalité ! Encore plus particulièrement dans cette situation où, pour nous laitiers, il s’agissait de découvrir un univers militant qui nous était totalement neuf.

    Quelques moments forts ?

    Pour moi, il y a eu deux moments très forts : l’accueil que nous avons reçu à Ford Genk et à Bruxelles lors des manifestations. Et la dernière AG, puis le meeting du 18 décembre, où la volonté, l’enthousiasme et la détermination de tous les participants étaient très palpables. Les traducteurs, l’organisation, tout était parfait. Un grand bravo à tous ceux qui se sont investis dans cette organisation.

    Un dernier mot ?

    J’ai la conviction que nous prenons le bon chemin, notre planche de salut est d’arriver à lutter ensemble, dans la solidarité la plus complète. C’est une expérience très clairement réussie, qui en appelle d’autres. Il y a, à ce jour, 60 organisations qui ont rejoint l’Alliance et tout le monde veut poursuivre. Une chose est sure, on entendra encore parler de nous…

  • Vers des actions de blocage du sommet européen de décembre à Bruxelles

    L’Europe reste la région la plus affectée par la crise mondiale du capitalisme et se trouve confrontée à une perspective de crise généralisée à long terme. Les capitalistes et leurs politiciens n’ont aucune solution. Les politiques d’austérité barbares contre la population ont amplifié les problèmes et atrophié la croissance. Les fermetures d’usines et plans de restructuration s’enchaînent. Le chômage se chiffre à 12,2 % de la population active pour la zone euro, 1 million de travailleurs sans emploi de plus qu’il y a un an ! Les pays les plus touchés restent l’Espagne et la Grèce où plus d’un actif sur quatre – et nettement plus d’un jeune sur deux – est au chômage. L’Italie est également tristement frappée par un taux record de 12,5%.

    Par Boris Malarme

    Un scénario à la japonaise pour la Zone euro ?

    En octobre, l’inflation moyenne dans les dix-sept pays membres est tombée à 0,7 %, contre 1,1 % un mois plus tôt. L’inflation sur un an est ainsi tombée à 0 % en Espagne et au Portugal et à -1,9 % en Grèce. L’emprise dominante au sein de la zone euro du capitalisme allemand, qui a imposé la diète et les baisses de salaires aux autres pays, a entrainé un plus grand déséquilibre au sein de celle-ci et représente un facteur important. Ajoutons à cela la hausse de l’euro par rapport aux principales devises depuis l’été 2012, ce qui impacte les exportations de la France, de l’Italie et de l’Espagne.

    C’est dans ce contexte que la Banque Centrale Européenne a, d’une part, décidé d’un assouplissement monétaire en baissant son taux directeur à 0,25% et de prolonger l’allocation illimitée de liquidités aux banques afin de hausser les prix pour avoir une inflation qui tend vers l’objectif des 2%. D’autre part, la Commission s’en prend à l’excédent commercial de 7% en Allemagne, s’alignant ainsi sur la position du FMI et des Etats-Unis. Une illustration des tensions croissantes entre les divers pays capitalistes où les rivalités d’intérêts s’accroissent en période de crise.

    La zone euro est-elle en voie de ‘‘japonisation’’? Cette formule pose une question réelle pour la zone euro : va-t-elle plonger dans une spirale déflationniste anesthésiant l’activité, avec une baisse des prix, des salaires, des investissements et de la consommation, et surenchérissant le coût auquel les Etats se financent comme l’a connu le Japon ces deux dernières décennies ? Ainsi l’establishment est hanté par cette idée qui entrainerait une longue période de croissance atone et de chômage de masse.

    Un virage politique vers la droite en Europe?

    Tel est probablement le sentiment de beaucoup de monde pour le moment. L’atmosphère de grèves générales au Sud de l’Europe semble s’être temporairement éloignée et une vague de succès de divers partis d’extrême-droite ou de droite populiste pourrait se profiler à l’horizon pour les élections européennes de mai 2014.

    Le manque d’alternative issue du mouvement des travailleurs pourrait temporairement profiter à diverses formations de droite eurosceptiques, populistes ou néo-fascistes capitalisant sur le mécontentement croissant face à l’austérité et l’Union Européenne. Un récent sondage plaçait Marine Le Pen du Front National en tête pour les prochaines élections européennes. Un sondage en septembre donnait Geert Wilders du PVV gagnant aux Pays-Bas. Profitant de cela, ils ont annoncé mi-novembre une alliance en vue des prochaines élections européennes et la volonté de former une fraction ‘‘euro-critique’’ au parlement européen.

    L’UKIP en Angleterre, qui pourrait également progresser sérieusement en mai prochain, ne souhaite pas rejoindre la nouvelle alliance. Marine LePen et Geert Wilders se tournent vers le FPÖ en Autriche qui a obtenu plus de 20% des voix lors des dernières élections, la Ligue du Nord en Italie, le Vlaams Belang en Belgique, les ‘‘démocrates suédois’’ ou le Parti du peuple danois. Ce danger d’une extrême droite renforcée est bien réel. Mais en déduire que le mouvement des travailleurs est défait serait une dangereuse erreur d’appréciation. Le mouvement ouvrier en recul ?

    Le 14 novembre 2012, la résistance à l’austérité prenait une nouvelle ampleur avec une première journée de manifestations et de grèves coordonnées en Europe, y compris des grèves générales en Espagne et au Portugal. C’est surtout la Grèce qui a connu une résistance phénoménale des travailleurs pour faire reculer les attaques avec 31 grèves générales en 3 ans dont quatre de 48h.

    Partout, les travailleurs ont été confrontés aux limites de leur direction syndicale et à leur incapacité à obtenir des succès. Mais les luttes ne se développent pas en ligne droite. Elles connaissent des hauts et des bas. En général, la force potentielle immense du mouvement des travailleurs et sa capacité restent intactes en vue des explosions sociales qui nous attendent.

    Des luttes généralisées peuvent faire reculer l’extrême-droite. Les grèves récentes des éboueurs à Madrid ou celles des chauffeurs de bus à Gênes contre les privatisations sont des indicateurs de la combativité qui se développe à la base dans des sections plus larges de travailleurs.

    Le discrédit des partis traditionnels est phénoménal. Depuis 2010, presque chaque gouvernement a été vaincu lors des élections. La victoire de Merkel en Allemagne semble l’exception. Un accord comprenant l’introduction d’un salaire minimum pour une coalition avec les sociaux démocrate du SPD semble aboutir, une condition liée aux résultats catastrophiques engrangés par le SPD et à la pression du mouvement ouvrier. L’un après l’autre, les pays sont confrontés à l’instabilité et aux crises politiques.

    Le gouvernement de Letta n’est pas capable de passer à une véritable offensive frontale contre les travailleurs italiens. Le gouvernement de François Hollande, président recordman de l’impopularité, craint la réaction des travailleurs français quand il commencera à introduire des attaques plus dures.

    Au Portugal, la coalition de droite a été à deux doigts de voler en éclats à plusieurs reprises. Le coup de grâce aurait pu lui être porté après la grève générale du 27 juin dernier qui revendiquait explicitement sa chute. Cela aurait été vraisemblablement le cas si le syndicat CGPT avait appelé à une nouvelle grève générale de 48h pour y arriver.

    A la question de faire tomber un gouvernement se lie la question du besoin d’un gouvernement des travailleurs. Les faiblesses des nouvelles formations de gauche se fait ressentir. Partout en Europe existe le besoin de partis de masse des travailleurs munis d’un programme socialiste défendant l’annulation des dettes et la nationalisation des secteurs clés de l’économie.

    D19-D20, une alliance inédite entre producteurs de lait et syndicalistes en vue du blocage du sommet européen

    Tout le monde se souvient des images spectaculaires des producteurs de lait confrontés aux bas prix octroyés par les multinationales de la distribution. Munis de tracteurs, ils ont déversé 15.000 litres de lait sur le parlement européen à Bruxelles en novembre dernier. Ils avaient promis de revenir si rien n’était fait.

    C’est pourquoi ils étaient présents à la journée de grève et à la manifestation nationale des services publics du 24 juin dernier, qui avait rassemblé avec la manifestation bruxelloise contre le traité européen d’austérité (TSCG) environ 5000 travailleurs. Les producteurs de lait y ont tenu un discours pour des actions communes des agriculteurs et des syndicalistes contre l’austérité et la politique néo-libérale en Europe.

    Trois assemblées ont pris place depuis, qui ont concrétisé l’alliance D19-D20. Les producteurs de lait, la CGSP-ALR Bruxelles, la CNE et les Comités Actions Europe sont au coeur de l’initiative. Le PSL soutient et participe. D’autres organisations sont impliquées comme le MOC Bruxelles et Charleroi, La JOC, les étudiants FGTB, le CADTM et Oxfam.

    A la première assemblée, les représentants des producteurs de lait ont expliqué qu’ils étaient victimes de la crise et de l’austérité comme les travailleurs, qu’ils subissaient la fermeture de plus d’un millier de fermes chaque année avec la libéralisation de l’agriculture, tout comme les travailleurs subissent les fermetures d’usines, et qu’il ne fallait pas lutter de façon isolée.

    A leurs côtés ont participé des secrétaires syndicaux de la CGSP-ALR, de la CNE et de la CSC-Bruxelles ainsi que des militants et délégués de divers secteurs. Le TSCG, les coupes budgétaires, les privatisations, les licenciements dans la fonction publique, le statut unique ouvrier-employé sont autant de raisons qui ont été exprimées pour se battre contre le gouvernement le 19 décembre prochain. L’idée que des manifestations ‘‘promenades’’ sans lendemain ne suffisent pas et qu’il est temps de passer à des actions plus combatives est débattue.

    Ainsi, le 19 décembre les actions commenceront dès 7h du matin. Divers blocages des axes vers le rond-point Schuman prendront place. Participez avec le PSL à ces actions ! Prenez contact avec nous !

    Blocages D19-20, rdv 7h

    • Bld de L’Impératrice-Arenberg (à proximité de la Gare Centrale)
    • Botanique – Rue Royal (à proximité de Botanique)
    • Rue Bélliard – Av des Arts (à proximité de Trône ou Arts-loi)
    • Avenue d’Auderghem – Rue Belliard (à proximité de Schuman)
  • Monsieur Barroso, votre projet de société n’est pas le bienvenu

    Carte blanche de la plateforme liégeoise contre le TSCG

    La plate-forme liégeoise contre le Traité européen sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance a adressé une lettre ouverte au président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, à l’occasion de sa visite à Liège. Cette carte blanche a été publiée dans l’édition du 17 octobre du quotidien Le Soir.

    Monsieur Barroso, nous, acteurs de la solidarité, ne vous souhaiterons pas la bienvenue lors de votre visite de notre Cité Ardente, ce 17 octobre. Nous ne ferons pas un accueil chaleureux à cette construction européenne néolibérale, antisociale, autoritaire et non-démocratique que vous représentez à travers votre mandat de président de la Commission européenne. Nous ne voulons pas de votre projet de société qui met en danger et détruit nos conquêtes sociales ! Projet mis en application par les différents Traités européens, du Traité de Maastricht au récent pacte budgétaire européen, le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG) qui nous impose l’austérité permanente et nous confisque notre démocratie.

    Nous n’acceptons pas que sous le couvert de la nécessité, les politiques, menées par la Commission européenne et nos différents gouvernements, nous contraignent à la réduction des dépenses publiques, à la diminution de notre pouvoir d’achat, au blocage des salaires, ou encore à la destruction de nos services publics. Nous avons combattu durant 125 ans pour construire une société plus juste. Celle-là même que votre projet tente de détruire. Pourquoi ? Pour continuer à rendre les riches plus riches et les pauvres plus pauvres !

    Des politiques antisociales

    Nous n’admettons pas non plus de voir notre démocratie prise en otage par ce pacte budgétaire européen complété de son mécanisme européen de stabilité. En Belgique, comme dans les autres pays de l’UE (à quelques rares exceptions), gouvernements et parlements ont adopté les différents Traités sans véritable débat politique et sans consultation des populations, alors que leurs dispositions ont des conséquences sociales dramatiques. D’autant plus que le dernier Traité budgétaire européen (TSCG), déjà mis en application, retire aux parlements nationaux le droit de déterminer eux-mêmes leurs choix et orientations budgétaires. Et comme si ce n’était pas suffisant, votre Commission européenne et sa complice, la Cour de justice européenne, pourront sanctionner automatiquement les Etats membres qui tarderaient à renforcer les politiques antisociales déjà en cours. Des politiques antisociales catastrophiques qui toucheront tous nos pouvoirs publics et toutes nos administrations (Régions, Communautés, Provinces, Communes, etc.).

    Si l’objectif de ce dernier Traité était de plonger l’Europe encore plus dans la précarité, le chômage et la pauvreté et d’augmenter les inégalités, vous devez être ravi : c’est chose faite ! Notre parlement national l’a également ratifié. Il ne nous reste plus que le parlement wallon comme seul espoir ! En votant Non, il pourrait encore bloquer ce pacte dangereux.

    « Non à l’austérité »

    Avec la complicité de nos chefs d’Etat et de gouvernement et de nos parlements, vous défendez les politiques antisociales et contraignantes dictées par la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et FMI). Politiques guidées par le profit immédiat et à court terme, par le soutien à la compétitivité des entreprises dans la jungle de la « concurrence libre et non faussée », par la soumission aux marchés financiers et aux banquiers spéculateurs.

    Si nous laissons faire, notre seule perspective d’avenir sera un monde en ruine, sans justice sociale.

    Monsieur Barroso, vous avez eu l’audace de vanter une « révolution silencieuse ». Nous, acteurs de la solidarité, nous ne resterons pas silencieux. Au contraire, nous le crions haut et fort : nous ne voulons pas de votre austérité, cette austérité que nous imposent la Commission européenne et nos gouvernements. Nous voulons nous investir dans un large mouvement social pour préparer la rupture avec cette Europe-là que dirige la logique capitaliste.

    Signataires

    • Marcel Bergen, président de la Fédération liégeoise du PC et Conseiller provincial ;
    • Charles Beuken, président de la CNE Liège ;
    • Daniel Cornesse, CSC ;
    • Dimitri Coutiez, membre de la section de Liège du PS ;
    • Pascal Durand, auteur des « Nouveaux Mots du Pouvoir. Abécédaire critique » (Aden) ;
    • Pierre Eyben, VEGA ;
    • Michel Faway, conseiller communal de la Ville de Liège (PS) ;
    • Raoul Hedebouw, porte-parole national du PTB ;
    • Denis Horman, LCR ;
    • Simon Hupkens, PSL ;
    • Gilbert Lieben, secrétaire général CGSP wallonne ;
    • Sylviane Mergelsberg, Rassemblement R ;
    • Jean-Marc Namotte, secrétaire Fédéral CSC Liège-Huy-Waremme ;
    • Christine Pagnoulle, ATTAC ;
    • Emilie Paumard, CADTM ;
    • Jean-François Ramquet, secrétaire Régional FGTB Liège-Huy-Waremme ;
    • François Schreuer, conseiller communal de la Ville de Liège (VEGA) ;
    • Olivier Starquit, Amis du Diplo Liège ;
    • Nicole Van Enis, Barricade ;
    • Bernard Wesphael, député wallon et coprésident du MG
    • Alliance D19-20.
  • Liège : Barroso dégage !

    Le 17 octobre, accueillons le président de la commission européenne comme il se doit !

    Alors qu’en Belgique, le TSCG (Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance) est en attente de ratification, le président de la Commission européenne vient nous rendre visite à Liège. C’est l’occasion de lui faire entendre ce qu’on pense de ce concentré d’austérité toxique.

    Par Romain (Liège)

    Ce passage à Liège sera la troisième visite Barroso dans une ville d’Europe dans le cadre de ”l’année du citoyen”, un intitulé dont on ne peut que savourer l’ironie… Comme l’a fièrement annoncé l’ULg à ses étudiants, Barroso ”souhaite aller à la rencontre des jeunes liégeois” et ”échanger sur l’avenir de l’Europe”. Un échange à sens unique car, pour la Commission européenne, l’avenir est déjà tout tracé. Si depuis le début de la crise économique mondiale en 2008, l’Europe et le monde entier ont subi des mesures d’austérité aveugles et vaines, la tendance ne fera que se confirmer avec la ratification de ce nouveau traité d’austérité concentrée.

    Démocratie 2.0

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    Barroso dégage !

    Ce jeudi 17 octobre, 16h, Place du XX Août à Liège.

    Rassemblement contre les politiques austéritaires européennes, à l’occasion de la venue à Liège du président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso. À l’appel de la plate-forme liégeoise contre le Pacte budgétaire européen.

    • Page Facebook de l’événement

    Un 2e rendez-vous est donné le 21 octobre à 18h devant l’hôtel de Ville, pour une interpellation citoyenne sur les conséquences du TSCG sur les communes, les services publics, la sécurité sociale,…

    • Page Facebook de l’événement

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    Parmi les mesures qui entreront en vigueur, citons la limitation du déficit structurel des budgets nationaux à 0,5%. La Commission, dans sa grande mansuétude, élèvera ce taux à 1% si la dette publique du pays est inférieure à 60% de son PIB. Outre la totale volatilité de ce taux – que chaque économiste calcule à sa façon – c’est surtout son absurdité et l’impossibilité de l’atteindre qu’on ne peut ignorer. Respecter cette règle, cela signifiera saigner à blanc les services publics comme les soins de santé, les transports ou l’éducation. Une fois encore, ce sont les travailleurs et les pauvres qui paieront le prix de la crise du capitalisme.

    En cas d’entorse à la règle, la Commission aura tous les pouvoirs pour décider des mesures exactes que les gouvernements devront prendre, sous peine pour les Etats-membres d’être exposés à des sanctions et à des amendes démesurées. A l’heure actuelle, c’est la quasi-totalité des pays européens qui remplissent les conditions d’une telle mise sous tutelle. Et cela, c’est sans compter encore la réduction annuelle de la dette publique de 5% si elle dépasse les 60% du PIB.

    Ce traité, aucun citoyen européen n’a eu à se prononcer pour ou contre lui. Il a été négocié, voté et ratifié par les Etats-membres sans la moindre consultation, nous privant du droit élémentaire de décider du régime politique et économique que l’on veut voir appliquer. A partir de maintenant, ce sera néo-libéralisme, ou néo-libéralisme.

    Ce manque total de consultation ou même d’information se répète avec le nouveau traité de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Europe, un traité qui vise à abolir les taxes à l’exportation et à homogénéiser les normes de travail, de production et de sécurité, notamment alimentaire. Monsanto peut se réjouir, car rien ne dit que dans un avenir plus ou moins proche, les viandes, céréales, fruits ou légumes bourrés aux OGM en provenance des Etats-Unis ne viendront pas plus encore envahir nos supermarchés. Certains syndicats américains se réjouissent de cet accord qui, selon eux, sera bénéfique aux travailleurs américains grâce à l’influence des systèmes de sécurité sociale européens. C’est à la fois une erreur et une méconnaissance des pressions et des attaques que subissent sans cesse nos conquêtes sociales avec la spirale incessante vers bas en termes de salaire et de conditions de travail qu’entraîne la logique de concurrence.

    La réalité, c’est qu’on ne sait encore rien de comment les normes seront affectées. Une chose est sûre, c’est que les marchés publics sont les premiers visés par ce traité, qui prévoit des mesures visant à l’obligation d’achat de produits américains auprès de fournisseurs privés.

    Mobilisation générale

    Ce n’est pas parce qu’on ne nous demande pas notre avis que l’on doit se résigner et accepter!

    La venue de Barroso à Liège ce jeudi 17 septembre sera l’occasion de l’interpeller et de se mobiliser pour rejeter en bloc le traité d’austérité et le futur traité de libre-échange, qui ne représente qu’un pas de plus vers la dérégulation totale des marchés et vers une compétitivité toujours plus acharnée.

    Mais cette action ne doit pas représenter un but en soi ; elle doit être une étape, une contribution à l’organisation d’un mouvement de masse contre l’austérité et contre le capitalisme, un système qui ne peut survivre qu’en s’en prenant toujours plus sauvagement et sournoisement à nos conditions de vie.

  • Traité budgétaire européen : Attention, conquêtes sociales en danger !

    Pour un débat public avant le vote du Parlement wallon

    Il s’agit sans doute du vote le plus important de cette législature et pourtant personne n’en parle. En Belgique, le ”Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance” (TSCG), également appelé ”Traité budgétaire européen”, a été validé par les Parlements au niveau fédéral ainsi qu’en Flandre. Il sera très prochainement à l’agenda du Parlement wallon. Un ”NON” des parlementaires wallons suffirrait à stopper ce texte.

    Plateforme liégeoise contre le TSCG

    AUSTÉRITÉ IMPOSÉE

    Alors que les États subissent déjà de plein fouet les conséquences de la crise bancaire de 2008 et se sont vus obligés de s’endetter afin de renflouer les banques déficitaires, l’objectif de ce traité est d’inscrire encore plus avant l’austérité dans les législations nationales.

    Il contient ainsi une «règle d’or» qui impose que les déficits budgétaires n’excèdent pas 0,5% du PIB (au lieu des 3% prévus actuellement). Aucun État membre ne pourra atteindre cet objectif même en sabrant à tous les niveaux dans ses budgets. En Grèce, où après plus de 10 plans d’austérité la population est à genoux, on voit pourtant que cette logique est un cuisant échec puisque la dette ne cesse d’augmenter.

    DÉMOCRATIE CONFISQUÉE

    Complété du mécanisme européen de stabilité (MES), le TSCG créerait en outre un instrument juridique retirant aux Parlements nationaux le droit de déterminer eux-mêmes leurs choix et orientations budgétaires. Ces choix dépendraient alors des institutions peu démocratiques que sont la Commission européenne et le Conseil européen.

    Le Traité conférerait également aux institutions de l’Union européenne le pouvoir de sanctionner automatiquement les États membres qui tarderaient à renforcer les politiques antisociales déjà en cours: blocage des salaires, privatisations, réductions des dépenses publiques, suppression des conventions collectives nationales, recul de l’âge de la pension, …

    NOUS VOULONS UN DÉBAT PUBLIC AVEC LES ÉLUS !

    S’ils prennent la mesure des régressions sociales et du recul démocratique qu’implique ce traité, les élus progressistes du Parlement wallon peuvent encore le bloquer en votant ‘‘NON’’ ! L’objet de notre plateforme est d’informer sur les enjeux et les dangers du TSCG et de réclamer un débat public avec nos élus AVANT qu’ils soient amenés à se prononcer sur ce texte.

    Venez vous informer et débattre avec nous LE MERCREDI 25 SEPTEMBRE À 19H À LA SALLE WILMOTTE À L’ULG, PLACE DU XX AOÛT À LIÈGE

    Premiers signataires de la plate-forme liégeoise contre le TSCG :

    • Daniel Cornesse (CSC),
    • Dimitri Coutiez (section de Liège du PS),
    • Pierre Eyben (VEGA),
    • Gilbert Lieben (Secrétaire général de la CGSP wallonne),
    • Simon Hupkens (PSL),
    • Sylviane Mergelsberg (RR),
    • Christine Pagnoulle (ATTAC)

    REJOIGNEZ LA PLATE-FORME !

    WWW.STOP-TSCG.BE – CONTACT@STOP-TSCG.BE

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