Tag: Traité budgétaire européen

  • Monsieur Barroso, votre projet de société n’est pas le bienvenu

    Carte blanche de la plateforme liégeoise contre le TSCG

    La plate-forme liégeoise contre le Traité européen sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance a adressé une lettre ouverte au président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, à l’occasion de sa visite à Liège. Cette carte blanche a été publiée dans l’édition du 17 octobre du quotidien Le Soir.

    Monsieur Barroso, nous, acteurs de la solidarité, ne vous souhaiterons pas la bienvenue lors de votre visite de notre Cité Ardente, ce 17 octobre. Nous ne ferons pas un accueil chaleureux à cette construction européenne néolibérale, antisociale, autoritaire et non-démocratique que vous représentez à travers votre mandat de président de la Commission européenne. Nous ne voulons pas de votre projet de société qui met en danger et détruit nos conquêtes sociales ! Projet mis en application par les différents Traités européens, du Traité de Maastricht au récent pacte budgétaire européen, le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG) qui nous impose l’austérité permanente et nous confisque notre démocratie.

    Nous n’acceptons pas que sous le couvert de la nécessité, les politiques, menées par la Commission européenne et nos différents gouvernements, nous contraignent à la réduction des dépenses publiques, à la diminution de notre pouvoir d’achat, au blocage des salaires, ou encore à la destruction de nos services publics. Nous avons combattu durant 125 ans pour construire une société plus juste. Celle-là même que votre projet tente de détruire. Pourquoi ? Pour continuer à rendre les riches plus riches et les pauvres plus pauvres !

    Des politiques antisociales

    Nous n’admettons pas non plus de voir notre démocratie prise en otage par ce pacte budgétaire européen complété de son mécanisme européen de stabilité. En Belgique, comme dans les autres pays de l’UE (à quelques rares exceptions), gouvernements et parlements ont adopté les différents Traités sans véritable débat politique et sans consultation des populations, alors que leurs dispositions ont des conséquences sociales dramatiques. D’autant plus que le dernier Traité budgétaire européen (TSCG), déjà mis en application, retire aux parlements nationaux le droit de déterminer eux-mêmes leurs choix et orientations budgétaires. Et comme si ce n’était pas suffisant, votre Commission européenne et sa complice, la Cour de justice européenne, pourront sanctionner automatiquement les Etats membres qui tarderaient à renforcer les politiques antisociales déjà en cours. Des politiques antisociales catastrophiques qui toucheront tous nos pouvoirs publics et toutes nos administrations (Régions, Communautés, Provinces, Communes, etc.).

    Si l’objectif de ce dernier Traité était de plonger l’Europe encore plus dans la précarité, le chômage et la pauvreté et d’augmenter les inégalités, vous devez être ravi : c’est chose faite ! Notre parlement national l’a également ratifié. Il ne nous reste plus que le parlement wallon comme seul espoir ! En votant Non, il pourrait encore bloquer ce pacte dangereux.

    « Non à l’austérité »

    Avec la complicité de nos chefs d’Etat et de gouvernement et de nos parlements, vous défendez les politiques antisociales et contraignantes dictées par la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et FMI). Politiques guidées par le profit immédiat et à court terme, par le soutien à la compétitivité des entreprises dans la jungle de la « concurrence libre et non faussée », par la soumission aux marchés financiers et aux banquiers spéculateurs.

    Si nous laissons faire, notre seule perspective d’avenir sera un monde en ruine, sans justice sociale.

    Monsieur Barroso, vous avez eu l’audace de vanter une « révolution silencieuse ». Nous, acteurs de la solidarité, nous ne resterons pas silencieux. Au contraire, nous le crions haut et fort : nous ne voulons pas de votre austérité, cette austérité que nous imposent la Commission européenne et nos gouvernements. Nous voulons nous investir dans un large mouvement social pour préparer la rupture avec cette Europe-là que dirige la logique capitaliste.

    Signataires

    • Marcel Bergen, président de la Fédération liégeoise du PC et Conseiller provincial ;
    • Charles Beuken, président de la CNE Liège ;
    • Daniel Cornesse, CSC ;
    • Dimitri Coutiez, membre de la section de Liège du PS ;
    • Pascal Durand, auteur des « Nouveaux Mots du Pouvoir. Abécédaire critique » (Aden) ;
    • Pierre Eyben, VEGA ;
    • Michel Faway, conseiller communal de la Ville de Liège (PS) ;
    • Raoul Hedebouw, porte-parole national du PTB ;
    • Denis Horman, LCR ;
    • Simon Hupkens, PSL ;
    • Gilbert Lieben, secrétaire général CGSP wallonne ;
    • Sylviane Mergelsberg, Rassemblement R ;
    • Jean-Marc Namotte, secrétaire Fédéral CSC Liège-Huy-Waremme ;
    • Christine Pagnoulle, ATTAC ;
    • Emilie Paumard, CADTM ;
    • Jean-François Ramquet, secrétaire Régional FGTB Liège-Huy-Waremme ;
    • François Schreuer, conseiller communal de la Ville de Liège (VEGA) ;
    • Olivier Starquit, Amis du Diplo Liège ;
    • Nicole Van Enis, Barricade ;
    • Bernard Wesphael, député wallon et coprésident du MG
    • Alliance D19-20.
  • Manifestation : Barroso, dégage !

    Contre la machine d’austérité européenne : Résistance !

    Ce jeudi 17 octobre, à l’initiative de la plateforme liégeoise contre le traité budgétaire européen (TSCG), un rassemblement de protestation a eu lieu suite à la venue à Liège du président de la Commission Européenne. Environ 200 personnes avaient bravé la pluie pour appeler à la résistance contre une Union Européenne rouleau-compresseur de nos conquêtes sociales.

    Rapport de Nico, photos de Laurenne

    La construction européenne telle qu’elle s’effectue actuellement est profondément antisociale. Le dogme de la concurrence et de la mise en compétition des travailleurs des différents pays a écrasé toute idée d’une Europe de la solidarité, d’une Europe des peuples.

    Ce constat est destiné à devenir plus sombre encore avec l’application concrète du Traité budgétaire européen et la mise en place d’un marché transatlantique.

    Le TSCG (traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, ou Traité budgétaire européen, ou encore Traité d’austérité) vise à condamner à une cure d’austérité permanente les pays de la zone euro, sans laisser la possibilité aux Etats de changer de trajectoire. L’orientation économique des autorités publiques sera coulée dans le moule, avec mesures coercitives, et le choix des électeurs sera finalement très simple : votez pour ce que vous voulez, tant que c’est pour l’austérité et le néo-libéralisme.

    De son côté, le projet de construction d’un marché transatlantique entre les Etats-Unis et l’Union Européenne ouvre la voie vers la condamnation de normes environnementales, de règles de sûreté alimentaire ou de droits des travailleurs en tant qu’entraves au droit à la libre concurrence.

    Nous refusons cette logique, qui vise à faire payer la crise non à ses responsables, mais à ses victimes. Battons nous ensemble contre cette politique néolibérale qui enrichi 1% de la population sur notre dos à tous et qui vise à faire payer le prix de la crise capitaliste aux travailleurs et à la jeunesse.

    Prochaine mobilisation : Ce lundi 21 octobre, à 18h, devant le Conseil communal de Liège pour dénoncer les conséquences désastreuses de l’austérité européenne sur les services publics, sur les communes, sur la sécurité sociale,… Une interpellation citoyenne sera portée devant le Conseil communal (Evénement facebook).

  • Liège : Barroso dégage !

    Le 17 octobre, accueillons le président de la commission européenne comme il se doit !

    Alors qu’en Belgique, le TSCG (Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance) est en attente de ratification, le président de la Commission européenne vient nous rendre visite à Liège. C’est l’occasion de lui faire entendre ce qu’on pense de ce concentré d’austérité toxique.

    Par Romain (Liège)

    Ce passage à Liège sera la troisième visite Barroso dans une ville d’Europe dans le cadre de ”l’année du citoyen”, un intitulé dont on ne peut que savourer l’ironie… Comme l’a fièrement annoncé l’ULg à ses étudiants, Barroso ”souhaite aller à la rencontre des jeunes liégeois” et ”échanger sur l’avenir de l’Europe”. Un échange à sens unique car, pour la Commission européenne, l’avenir est déjà tout tracé. Si depuis le début de la crise économique mondiale en 2008, l’Europe et le monde entier ont subi des mesures d’austérité aveugles et vaines, la tendance ne fera que se confirmer avec la ratification de ce nouveau traité d’austérité concentrée.

    Démocratie 2.0

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    Barroso dégage !

    Ce jeudi 17 octobre, 16h, Place du XX Août à Liège.

    Rassemblement contre les politiques austéritaires européennes, à l’occasion de la venue à Liège du président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso. À l’appel de la plate-forme liégeoise contre le Pacte budgétaire européen.

    • Page Facebook de l’événement

    Un 2e rendez-vous est donné le 21 octobre à 18h devant l’hôtel de Ville, pour une interpellation citoyenne sur les conséquences du TSCG sur les communes, les services publics, la sécurité sociale,…

    • Page Facebook de l’événement

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    Parmi les mesures qui entreront en vigueur, citons la limitation du déficit structurel des budgets nationaux à 0,5%. La Commission, dans sa grande mansuétude, élèvera ce taux à 1% si la dette publique du pays est inférieure à 60% de son PIB. Outre la totale volatilité de ce taux – que chaque économiste calcule à sa façon – c’est surtout son absurdité et l’impossibilité de l’atteindre qu’on ne peut ignorer. Respecter cette règle, cela signifiera saigner à blanc les services publics comme les soins de santé, les transports ou l’éducation. Une fois encore, ce sont les travailleurs et les pauvres qui paieront le prix de la crise du capitalisme.

    En cas d’entorse à la règle, la Commission aura tous les pouvoirs pour décider des mesures exactes que les gouvernements devront prendre, sous peine pour les Etats-membres d’être exposés à des sanctions et à des amendes démesurées. A l’heure actuelle, c’est la quasi-totalité des pays européens qui remplissent les conditions d’une telle mise sous tutelle. Et cela, c’est sans compter encore la réduction annuelle de la dette publique de 5% si elle dépasse les 60% du PIB.

    Ce traité, aucun citoyen européen n’a eu à se prononcer pour ou contre lui. Il a été négocié, voté et ratifié par les Etats-membres sans la moindre consultation, nous privant du droit élémentaire de décider du régime politique et économique que l’on veut voir appliquer. A partir de maintenant, ce sera néo-libéralisme, ou néo-libéralisme.

    Ce manque total de consultation ou même d’information se répète avec le nouveau traité de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Europe, un traité qui vise à abolir les taxes à l’exportation et à homogénéiser les normes de travail, de production et de sécurité, notamment alimentaire. Monsanto peut se réjouir, car rien ne dit que dans un avenir plus ou moins proche, les viandes, céréales, fruits ou légumes bourrés aux OGM en provenance des Etats-Unis ne viendront pas plus encore envahir nos supermarchés. Certains syndicats américains se réjouissent de cet accord qui, selon eux, sera bénéfique aux travailleurs américains grâce à l’influence des systèmes de sécurité sociale européens. C’est à la fois une erreur et une méconnaissance des pressions et des attaques que subissent sans cesse nos conquêtes sociales avec la spirale incessante vers bas en termes de salaire et de conditions de travail qu’entraîne la logique de concurrence.

    La réalité, c’est qu’on ne sait encore rien de comment les normes seront affectées. Une chose est sûre, c’est que les marchés publics sont les premiers visés par ce traité, qui prévoit des mesures visant à l’obligation d’achat de produits américains auprès de fournisseurs privés.

    Mobilisation générale

    Ce n’est pas parce qu’on ne nous demande pas notre avis que l’on doit se résigner et accepter!

    La venue de Barroso à Liège ce jeudi 17 septembre sera l’occasion de l’interpeller et de se mobiliser pour rejeter en bloc le traité d’austérité et le futur traité de libre-échange, qui ne représente qu’un pas de plus vers la dérégulation totale des marchés et vers une compétitivité toujours plus acharnée.

    Mais cette action ne doit pas représenter un but en soi ; elle doit être une étape, une contribution à l’organisation d’un mouvement de masse contre l’austérité et contre le capitalisme, un système qui ne peut survivre qu’en s’en prenant toujours plus sauvagement et sournoisement à nos conditions de vie.

  • Assises franco-belges de l’Ecosocialisme

    Ce samedi 28 septembre, le Parti de Gauche co-organisait les Assises Franco-Belges pour l’écosocialisme avec Vega, Rood! et le Mouvement de Gauche. Dans la salle Helder Camara de la CSC, à Bruxelles, des responsables issus du monde associatif, syndical et politique y ont communiqué leur analyse du danger que représente le capitalisme pour l’environnement et la nécessité de construire une alternative fusionnant les revendications écologiques et sociales afin de sortir de la crise.

    Par Sébastien (Liège)

    Pour ce faire, la matinée fut consacrée à la réflexion sur la signification de ce projet politique tandis que la relation de ce dernier au pouvoir d’une part, à l’action syndicale d’autre part, ainsi que la crédibilité de ce projet au gouvernement furent questionnés au cours de l’après-midi. Enfin, Jean-Luc Mélenchon conclut sur un discours portant sur la nécessité de la révolution citoyenne. Le PSL était présent. Analyse d’une journée réussie placée sous la bannière du poing rouge soutenant l’arbre vert.

    Dès l’introduction, le ton est donné par Corinne Morel-Darleux (secrétaire nationale à l’écosocialisme du Parti de Gauche français) qui précise, en substance, que ‘‘nous [les écosocialistes] refusons le capitalisme vert, l’environnementalisme béat. Notre écologie est anticapitaliste, elle se revendique des luttes de la gauche. […] On ne se revendique pas de l’écologie qui nous dicte que, pour lutter contre la société, il faudrait se brosser les dents sous la douche. Non : nous pensons qu’il faut toujours faire le lien entre socialisme et écologie en se liant à la classe ouvrière car ce sont les travailleurs qui sont à la production, qui maitrisent les machines, et détiennent donc les clés d’un possible changement.’’ Mais quelle est la nature de ce changement ? En effet, si la dénonciation du système capitaliste semble farouche, les propositions soulevées semblent, elles, ne pas être à la hauteur pour enterrer celui-ci (on entend notamment envisager de mettre en place une ‘‘autre fiscalité’’, etc., des mesures qui n’en s’en prennent pas au cœur du système capitaliste : la propriété privée des moyens de production). Surtout, la méthodologie pour parvenir à un changement de système nous restait malheureusement floue et semblait se limiter à la construction d’une relation de force purement électorale.

    Pourtant, développer une méthode d’action qui ne se limite pas aux enceintes des institutions actuelles, construites pour et par la classe dominante, est nécessaire pour prétendre à un changement effectif. Ce besoin de changement de modèle sociétal est mis en évidence au sein des syndicats. De fait, Jean-François Tamellini (secrétaire fédéral de la FGTB) insiste : ‘‘on doit changer de modèle ! C’est [d’ailleurs] inscrit dans mes statuts’’, en précisant que ‘‘pourtant, il est dur de convaincre dans mes propres rangs : ils ont peur de changer les choses. Il faut pourtant changer ce modèle sociétal.’’ Cette vision est rejointe par Dominique Cabiaux (vice-président de la CSC Services Publics) et ce dernier rajoute que ‘‘construire le changement en observant lucidement les conditions d’une grande transformation ne peut être rencontré qu’en fédérant toutes les forces de progrès.’’

    Selon nous, cela ne peut que signifier de rejeter clairement la politique pro-patronale du PS et, notamment, de donner le plus large écho à la nouvelle brochure de la FGTB de Charleroi & Sud Hainaut (faisant suite à l’appel du premier mai 2012 de cette même centrale) dans laquelle il est spécifié que ‘‘nous avons besoin d’une nouvelle stratégie politique car, sans relais politiques forts à gauche, nous sommes condamnés au recul en permanence. […] Nous avons besoin d’une FGTB forte et d’une nouvelle force politique à gauche digne de ce nom.’’ Il nous était évident qu’il fallait intervenir avec cette brochure lors de ces assises, et ce texte figurait à notre stand, parmi le reste de notre matériel politique, afin qu’il soit distribué. Cet appel a bien semblé susciter une grande attention puisqu’il ne nous restait plus un seul exemplaire à la fin de la journée, sur les dizaines que nous avions avec nous.

    En guise de conclusion, Jean-Luc Mélenchon est intervenu en amenant des points très importants qui n’avaient pas été traités ou avaient simplement été légèrement soulevés au cours de cette journée : le danger du Traité budgétaire européen (TSCG), la question de l’imposition d’un rapport de force, la situation révolutionnaire en Tunisie, l’importance de porter la lutte au niveau mondial et la dénonciation d’un capitalisme ‘‘vert’’, qui est ‘‘structurellement impossible’’, sont par exemple des sujets ayant fait partie intégrante de son allocution, parmi de très nombreux autres.

    Mais, tout en voulant souligner les points importants de ce discours – et notamment les réponses qui ont été apportées contre une vision culpabilisatrice de l’écologie, sur l’erreur qui consiste à confondre son mode de vie avec un mode de combat, sur l’importance de la planification écologique et le rôle central des travailleurs – ainsi que la manière dont ils ont été amenés, il nous semble aussi important de parler de points de désaccords, notamment au niveau de la question de la construction d’un rapport de force basé essentiellement sur les élections et sur le combat pour une VIe République.

    En effet, sans remettre en question le fait de mener campagne et d’essayer d’avoir le plus de poids possible sur la scène politique, nous pensons que la construction d’un rapport de force dans des élections doit rester un outil parmi d’autres que nous offre la ‘‘démocratie’’ bourgeoise pour gagner en importance et visibilité ; mais ce travail électoral ne doit certainement pas se substituer à la construction au quotidien d’un rapport de force, celui-ci s’établissant directement là où la lutte se déroule : sur les lieux de travail, dans la rue, dans les manifestations, etc.

    C’est d’ailleurs en ce sens que les militants du PSL présents sont fraternellement intervenus, en attirant l’attention sur la nécessité de donner un contenu de classe à la ‘‘révolution citoyenne’’, en se basant sur la force de la classe des travailleurs et sur ses méthodes de mobilisation de masse et de blocage de l’économie par l’arme de la grève générale. Cela passe aussi selon nous par la critique des sommets syndicaux actuels et de leur stratégie, alors que certains à gauche considèrent qu’il faut scinder les questions politique et syndicale. D’autre part, si le terme de ‘‘planification écologique’’ a l’avantage de mettre en exergue la notion d’une économie planifiée, il ne saurait être question d’une planification durable si elle n’intègre pas tous les secteurs clés de l’économie par leur nationalisation et leur gestion sous le contrôle démocratiques des travailleurs et des usagers. Enfin, si l’importance du lien entre crise écologie et réponse socialiste est fort bien mis en avant par le Parti de Gauche, nous pensons toutefois que l’écologie est un domaine d’action inhérent au socialisme : le terme-même ‘‘d’écosocialisme’’ semble suggérer le contraire en extirpant cette notion d’écologie du programme socialiste et en faisant rompre la relation intrinsèque de ces deux termes afin de mieux les recoller, de manière hasardeuse. Quand nous parlons de faire le bilan du stalinisme, il s’agit notamment de remarquer que l’absence de démocratie dans une économie planifiée entraîne des conséquences extrêmement néfastes au niveau de l’environnement de même qu’au niveau de l’économie. Comme le disait le révolutionnaire russe Trotsky, la planification ‘‘a besoin de démocratie comme le corps humain a besoin d’oxygène.’’

    Pour faire face à la crise écologique qui rend impossible l’accès à des besoins de base comme l’eau, la nourriture ou un environnement sain, pour renverser et remplacer ce mode de production chaotique du capitalisme, le PSL met en avant la nécessité d’une réponse réellement socialiste, c’est-à-dire basée sur le marxisme révolutionnaire. Plus que jamais, il faut réfléchir à la manière de parvenir à cette alternative socialiste et agir en ce sens.

    Cette journée des assises a permis d’illustrer le large spectre d’analyses et d’opinions divergentes au sein des plus de 300 participants. Nous nous sommes par exemple très peu retrouvés dans la vidéo de Paul Ariès et dans les discours de décroissants. Pour autant, par le passé, cela ne nous a pas empêché de collaborer avec des partisans de ces analyses autour d’un projet commun, notamment à Liège dans le cadre de la campagne de Vega (Verts et à Gauche).

    Nous avons pu avoir de nombreuses discussions, à notre stand ou dans les couloirs, au sujet de la nécessité de construire en Belgique un relais politique large des luttes sociales. Nous avions d’ailleurs également avec nous, au côté de la brochure de la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut, la lettre ouverte à la gauche que nous avons écrite et publiée dans la perspective des élections de 2014. Un tel instrument politique se devra d’intégrer en son sein les divers courants à la gauche du PS et d’Ecolo et de permettre le débat démocratique entre eux, en respectant l’identité politique de chacun. Dans ce sens, cette journée qui a réuni des partisans d’opinions parfois très diverses a constitué un pas dans la bonne direction – et nombreux étaient ceux qui ne voulaient pas en rester là – en permettant à chacun de pouvoir exprimer ses idées (même si le temps de débat avec la salle fut limité en raison du nombre impressionnant d’intervenant à la tribune) pour autant qu’il soit présent.

    Photos de Rood!

  • TSCG : attention danger

    Le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance en Europe, plus communément appelé Traité budgétaire européen, est un traité en cours d’adoption qui vise à compléter l’arsenal de l’Union Européenne destiné à pousser ses Etats-membres encore plus profondément dans la logique du néolibéralisme et de l’austérité.

    Par Simon (Liège)


    Photo ci-contre : Ce 25 septembre, une centaine de personnes étaient présentes pour une réunion publique organisée par la plate-forme liégeoise contre le Traité d’austérité européen. Prochaine date à retenir pour la plateforme : le 21 octobre prochain pour un rassemblement devant l’Hôtel de ville de Liège contre le TSCG afin d’interpeller le conseil communal et les députés wallons qui y siègent.


    Concrètement, il s’agit d’interdire aux Etats-membres des déficits budgétaires excédant 0,5% du PIB, ce qui signifie empêcher toute logique budgétaire de relance économique par les investissements dans les services publics. Plus grave encore, ce Traité mettrait toute la politique budgétaire des gouvernements sous la tutelle de la Commission Européenne (qui est, pour rappel, une instance non-élue).

    Comme tout traité européen, le TSCG doit recevoir l’approbation à la fois de notre parlement fédéral, mais aussi celui des parlements régionaux. Les partis politiques traditionnels sont tous acquis à ce traité. En ce compris Ecolo, qui se paye en plus le luxe de paraître le contester en votant ‘‘non’’ au Parlement fédéral où il occupe les bancs de l’opposition, mais en prévoyant de voter ‘‘oui’’ au Parlement wallon où il est associé à la majorité. Car si le vote en faveur du traité à déjà eu lieu aux Parlements fédéral et flamand, il doit encore avoir lieu au Parlement régional wallon.

    Bien sûr, les politiciens traditionnels connaissent l’impopularité de ce type de traité depuis les ‘‘non’’ français, irlandais ou hollandais au traité constitutionnel européen de 2004. Les grands médias, dociles, mettent donc peu de lumière sur cet enjeu de toute première importance pour les travailleurs d’Europe.

    Un vote négatif au Parlement wallon serait donc de nature à bloquer la procédure d’adoption dans tout notre pays, ce qui serait d’une portée hautement symbolique dans toute l’Union Européenne et permettrait de renforcer la détermination de ceux qui luttent partout en Europe contre la logique de l’austérité imposée aux populations pour sauvegarder les profits de quelques millionnaires.

    Une plate-forme lancée à l’initiative de la coopérative politique liégeoise Vega, à laquelle le PSL s’est immédiatement rallié, tente d’atteindre cet objectif et de faire pression pour qu’un débat public soit organisé face à ce vote que les élus wallons aimeraient faire passer en catimini et en prenant clairement position contre ce traité. Cette plateforme s’est rapidement élargie, recevant le soutien de secteurs du monde syndical comme la CNE ou la CGSP wallonne ou encore d’organisations de la gauche comme le PTB ou la LCR. Fait notable, la section locale de Liège-centre ville du PS (pas la fédération liégeoise, donc) a aussi pris position contre le TSCG, à rebours de ses instances de direction régionales et nationales.

    Mais au-delà de ces signatures, ce qu’il faut, c’est construire un rapport de force efficace sur le terrain qui soit capable de faire pencher la balance du côté de la démocratie et de la justice sociale. Nous avons besoin qu’un plan d’action voie le jour dans les plus brefs délais afin de coordonner les forces qui se liguent contre ce traité d’austérité et contre la politique d’austérité en général.

    Plus d’informations sur cette plate-forme sur WWW.STOP-TSCG.BE

  • Traité budgétaire européen : Attention, conquêtes sociales en danger !

    Pour un débat public avant le vote du Parlement wallon

    Il s’agit sans doute du vote le plus important de cette législature et pourtant personne n’en parle. En Belgique, le ”Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance” (TSCG), également appelé ”Traité budgétaire européen”, a été validé par les Parlements au niveau fédéral ainsi qu’en Flandre. Il sera très prochainement à l’agenda du Parlement wallon. Un ”NON” des parlementaires wallons suffirrait à stopper ce texte.

    Plateforme liégeoise contre le TSCG

    AUSTÉRITÉ IMPOSÉE

    Alors que les États subissent déjà de plein fouet les conséquences de la crise bancaire de 2008 et se sont vus obligés de s’endetter afin de renflouer les banques déficitaires, l’objectif de ce traité est d’inscrire encore plus avant l’austérité dans les législations nationales.

    Il contient ainsi une «règle d’or» qui impose que les déficits budgétaires n’excèdent pas 0,5% du PIB (au lieu des 3% prévus actuellement). Aucun État membre ne pourra atteindre cet objectif même en sabrant à tous les niveaux dans ses budgets. En Grèce, où après plus de 10 plans d’austérité la population est à genoux, on voit pourtant que cette logique est un cuisant échec puisque la dette ne cesse d’augmenter.

    DÉMOCRATIE CONFISQUÉE

    Complété du mécanisme européen de stabilité (MES), le TSCG créerait en outre un instrument juridique retirant aux Parlements nationaux le droit de déterminer eux-mêmes leurs choix et orientations budgétaires. Ces choix dépendraient alors des institutions peu démocratiques que sont la Commission européenne et le Conseil européen.

    Le Traité conférerait également aux institutions de l’Union européenne le pouvoir de sanctionner automatiquement les États membres qui tarderaient à renforcer les politiques antisociales déjà en cours: blocage des salaires, privatisations, réductions des dépenses publiques, suppression des conventions collectives nationales, recul de l’âge de la pension, …

    NOUS VOULONS UN DÉBAT PUBLIC AVEC LES ÉLUS !

    S’ils prennent la mesure des régressions sociales et du recul démocratique qu’implique ce traité, les élus progressistes du Parlement wallon peuvent encore le bloquer en votant ‘‘NON’’ ! L’objet de notre plateforme est d’informer sur les enjeux et les dangers du TSCG et de réclamer un débat public avec nos élus AVANT qu’ils soient amenés à se prononcer sur ce texte.

    Venez vous informer et débattre avec nous LE MERCREDI 25 SEPTEMBRE À 19H À LA SALLE WILMOTTE À L’ULG, PLACE DU XX AOÛT À LIÈGE

    Premiers signataires de la plate-forme liégeoise contre le TSCG :

    • Daniel Cornesse (CSC),
    • Dimitri Coutiez (section de Liège du PS),
    • Pierre Eyben (VEGA),
    • Gilbert Lieben (Secrétaire général de la CGSP wallonne),
    • Simon Hupkens (PSL),
    • Sylviane Mergelsberg (RR),
    • Christine Pagnoulle (ATTAC)

    REJOIGNEZ LA PLATE-FORME !

    WWW.STOP-TSCG.BE – CONTACT@STOP-TSCG.BE

  • NON à la machine européenne de casse sociale ! Rassemblement au Parlement wallon contre le ‘‘Traité d’austérité’’

    C’est sous la pluie que plus de 200 militants se sont déplacés face au Parlement wallon ce 29 mai pour protester contre la ratification du Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG), déjà passé en Flandre et au Sénat. Etaient présents bon nombre de militants de la FGTB, mais aussi de la centrale des employés de la CSC (la CNE), de la Fédération des Etudiants Francophones, de divers collectifs citoyens (constituante.be, Occupuy Charleroi,…) ou encore de partis de la gauche radicale (Front de Gauche Charleroi, PTB, PC, MG, LCR, PSL). L’enjeu n’est pas sans importance, il suffirait qu’une instance législative belge refuse de voter le traité pour qu’il ne passe pas en Belgique.

    Rapport d’Yves (Liège) et photos de Loïc (Liège)

    Austérité 2.0.

    Le TSCG est entré en vigueur depuis le 1er janvier 2013 et a actuellement été ratifié dans 17 pays européens. Imposant un déficit structurel de 0,5% (la désormais célèbre ‘‘règle d’or’’ basée sur une notion de ‘‘déficit structurel’’ totalement arbitraire) et une dette publique inférieure à 60% du PIB sous peine d’amende – pouvant aller jusqu’à 0,5% du Produit Intérieur Brut (PIB, valeur égale à la totalité des richesses produites dans un pays en un an) – aux pays l’ayant ratifié, ce pacte budgétaire est une manière de couler l’austérité dans la constitution ou en tout cas de la rendre inattaquable. L’orientation économique n’est ainsi plus une décision politique et le néolibéralisme l’unique base sur laquelle les diverses politiques peuvent se développer. L’Union Européenne n’a jamais été un instrument réellement démocratique, mais il est clairs que l’establishment européen compte supprimer les quelques éléments de démocratie qui pouvaient encore exister jusqu’ici.

    Ce traité d’austérité et de casse sociale prévoit d’ailleurs d’accroître encore plus les pouvoirs de la Commission Européenne non-élue, dont les recommandations deviendraient de véritables diktats assurant que les moindres désirés des ‘‘marchés’’ soient assouvis. Nous connaissons tous l’impact de ce type de mesures, que ce soit avec les ‘‘plans d’ajustement structurels’’ du Fonds Monétaire International ou de la Banque Mondiale ou encore avec les conditions qui ont accompagnées ‘‘l’aide’’ européenne apportée à des pays comme la Grèce.

    La pseudo-démocratie parlementaire capitaliste se montre de plus en plus sous son visage véritable : celui d’une ‘‘démocratie’’ où l’on peut choisir ce que l’on veut, tant que l’on reste dans les projets de la classe dominante. Cette dernière n’a en tête que de restaurer son taux de profit, et instrumentalise le prétexte de la crise pour mener une offensive en règle contre les acquis sociaux que le mouvement organisé des travailleurs a acquis de haute lutte : attaques contre les salaires et conditions de travail, chasse aux chômeurs, augmentation de l’âge légal pour partir en retraite, attaques contre les fonctionnaires, privatisations,… Mais cela provoquera (et provoque déjà) une contraction de l’activité économique qui elle-même entraîne une baisse des rentrées fiscales et une augmentation du chômage et donc des dépenses sociales. L’austérité entraine l’austérité, c’est une véritable avalanche de casse sociale qui nous fait face.

    La position des partis traditionnels sur cette question est une nouvelle illustration de la nécessité de construire un nouveau relais politique large pour défendre les intérêts des travailleurs. Tous se sont pliés aux dogmes économiques néolibéraux sauf ECOLO… qui prévoit de le voter au Parlement Wallon ! Le député régional wallon ECOLO Luc Tiberghien l’avait encore précisé – en présence d’Isabelle Durant (ECOLO, vice-présidente du Parlement Européen) lors d’une conférence-débat organisée le 2 mai dernier à Tournai par la CSC du Hainaut occidental. Un Beau double jeu dont toute la subtilité réside dans le fait qu’ECOLO est à l’opposition au fédéral et dans la majorité aux régions.

    Sans surprise, les seuls drapeaux que l’on voyait flotter du côté des manifestants anti-austérité étaient ceux de la gauche radicale (Front de Gauche Charleroi, PTB, PC, MG, LCR, PSL). Cela souligne une fois de plus la nécessité de canaliser nos forces. A ce titre, la lettre ouverte du PSL concernant une union électorale des forces de gauche pour 2014 semblait avoir été lue par beaucoup de monde, et à l’exception de réponses réservées de membres de directions de partis qui attendaient l’issue des discussions à ce sujet dans leurs organes, l’écho que nous avons pu entendre au sujet de cet appel était largement positif chez les militants. La nécessité de rassembler la résistance sociale est perçue et reconnue par de large couches, tant chez les militants actifs qu’au-delà.

    Dans son discours à la fin du rassemblement, le président de la FGTB-wallonne Thierry Bodson a très justement développé le fait que le débat sur le TSCG fait partie intégrante de la discussion sur l’austérité au niveau global.

    Il est aujourd’hui plus que nécessaire de disposer d’un véritable plan d’action offensif (avec un calendrier clair d’actions allant crescendo et une communication qui ne se limite pas à la presse dominante) avec grève(s) générale(s) afin d’instaurer un véritable rapport de force. Le lobbying parlementaire sera insuffisant, et laisser les diverses mobilisations s’effectuer chacune dans leur coin ne pourra mener qu’à la frustration et à la démoralisation.

    Nous connaissons déjà la prochaine date de mobilisation : le 6 juin, à Bruxelles, en Front commun syndical, sur la question du statut unique entre ouvriers et employés. Que personne ne s’y trompe : c’est là aussi de la résistance contre l’offensive patronale dont il s’agit !

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