Tag: Suède

  • Émeutes en Suède. Racisme, inégalité et violence

    Manifestation contre l’homme politique danois de droite Rasmus Paludan à Sonnenallee en 2020. Photo: C.Suthorn / cc-by-sa-4.0 / commons.wikimedia.org

    Les émeutes du week-end de Pâques ont fait l’objet d’une grande attention et sont préoccupantes. Les personnes vivant dans des “zones vulnérables” ont été soumises à la violence et à la destruction, déclenchées par l’autodafé du Coran par le raciste Rasmus Paludan.

    Par Per-Åke Westerlund, Rättvisepartiet Socialisterna (RS, section suédoise d’ASI)

    Les “solutions” des politiciens traditionnels et de la police sont toujours les mêmes, ce sont précisément elles qui ont conduit à la situation actuelle. Il y est question de la défense du “droit” de Paludan à s’engager dans des provocations racistes, sous une imposante et coûteuse protection policière. La véritable question qui préoccupe les nombreuses personnes concernées par Paludan est, bien entendu, de savoir comment mettre fin au racisme.

    Après le week-end, les inquiétudes étaient grandes parmi les résidents des zones où les émeutes ont eu lieu. 14 civils et 26 policiers ont été blessés dans les banlieues pauvres de six villes (Linköping, Norrköping, Stockholm, Örebro, Malmö et Landskrona). 44 personnes ont été arrêtées par la police, dont trois ont été blessées par des tirs de sommation de la police. Des voitures de police et des véhicules civils ont été détruits et brûlés.

    Police et répression

    Des sanctions plus sévères et davantage de policiers avec des armes plus puissantes, telle est la réponse des politiciens et des médias, résumée par la Première ministre Magdalena Andersson en ces termes : “Les responsables doivent être arrêtés, condamnés et purger leur peine”. Le ministre de la police Morgan Johansson se défend en affirmant que la police a reçu un financement record ces dernières années.

    Les racistes sur les médias sociaux applaudissent et intensifient leur campagne pour les expulsions de même que leur haine de toute personne qui défend une politique humaine en matière de réfugiés et de migration.

    Détérioration du niveau de vie et de criminalité

    Rien de tout cela n’est neuf. Ceux qui vivent dans les 61 zones désignées comme vulnérables par la police ont vu leur niveau de vie se détériorer régulièrement depuis de nombreuses années, parallèlement à la hausse de la criminalité. Les seules mesures positives sont les initiatives, les réseaux et l’organisation au niveau local.

    Ceux qui vandalisent ou vendent de la drogue n’ont pas été limités par les policiers de Morgan Johansson. Les mesures les plus efficaces ont été prises par les organisations communautaires locales, par exemple dans le quartier de Husby à Stockholm, Jordbro à Haninge et Hammarkullen à Göteborg. Ce week-end, les médias locaux ont fait état d’initiatives à Örebro et à Jönköping. À Rosengård, les habitants ont éteint plusieurs incendies.

    Les habitants des quartiers défavorisés n’ont pas choisi d’être plus pauvres, ils ont des emplois moins sûrs et un niveau d’éducation plus faible. L’augmentation spectaculaire des inégalités en Suède est le résultat de politiques délibérées. D’un côté, il y a le nombre record de milliardaires, et de l’autre, les jeunes sans avenir.

    Les émeutes de ce week-end ont commencé à Skäggetorp, à Linköping. Là, la proportion de personnes ayant un “faible niveau économique” est de 47,4 %, contre 15,3 % dans le reste de la ville. La proportion de personnes ayant un niveau économique élevé est de 0,4 %, alors qu’elle est plus de dix fois supérieure dans l’ensemble de Linköping. Le taux de chômage à Skäggetorp est supérieur à 20 %. Sur une population d’un peu plus de 10.000 habitants, 1.778 sont des enfants vivant dans une relative pauvreté.

    La classe ouvrière immigrée
    Les zones vulnérables comptent une forte proportion de personnes nées à l’étranger ou dont les deux parents sont nés à l’étranger. Derrière cela, il n’y a pas d’”explication ethnique”, c’est simplement une question de classe – les travailleurs immigrés mal payés et les chômeurs vivent dans les banlieues.

    Sur les 556.000 personnes vivant dans les quartiers défavorisés, 411.000 sont d’origine étrangère. Plus de la moitié y vivent depuis 10 ans ou plus et 76 % sont des citoyens suédois (“origine étrangère” signifie être né à l’étranger ou avoir deux parents nés à l’étranger). Il y a 2.543.420 personnes d’origine étrangère dans l’ensemble du pays.

    La police attaquée

    En plusieurs endroits, c’est la police, et non Paludan, qui semble avoir été prise pour cible par des groupes masqués. Un témoin oculaire de l’un de ces endroits raconte à Offensiv : “Entre 25 et 50 hommes plus jeunes, habillés en noir avec des capuches, se tenaient en groupe. Ils ont rassemblé des pierres et des pavés en un tas, mais sont restés immobiles. Nous étions un groupe d’habitants qui se tenaient à l’écart, en espérant que rien ne se passerait. Au bout d’un moment, deux bus de police sont arrivés. Le groupe de personnes masquées a alors attaqué directement les policiers. Alors que la police se dispersait, le groupe a reculé jusqu’à sa “base”. La confrontation a continué pendant quelques heures”.

    Le groupe violent ne semblait pas avoir de but politique ou religieux – aucune information n’a été diffusée ici, que ce soit verbalement ou par écrit. Ils n’ont pas cherché à s’enraciner localement.

    Une société divisée

    Magdalena Andersson met en garde contre une “cohésion réduite”, mais les divisions n’ont pas été créées ce week-end, mais depuis des décennies. Un rapport du Conseil de prévention de la criminalité résume : “Dans certains quartiers, la criminalité et l’insécurité sont plus élevées que dans le reste du pays. Il s’agit souvent de zones qui se caractérisent également par d’autres problèmes sociaux tels qu’un statut socio-économique faible, un taux de chômage élevé, un faible niveau d’éducation et des niveaux élevés de mauvaise santé.”

    Leurs chercheurs ont tiré les conclusions suivantes sur l’action de la police :

    – Les résultats sont meilleurs lorsque l’usage de la force par la police est combiné à des actions à caractère social.

    – Les mesures purement dissuasives et punitives prises par le système judiciaire à l’encontre des jeunes peuvent avoir des effets plutôt négatifs.

    – Une action policière basée sur le dialogue local, en coopération avec d’autres, peut augmenter la confiance des habitants dans la police.

    Un provocateur raciste

    Rasmus Paludan est un provocateur raciste, avec un programme de nettoyage ethnique par des expulsions forcées. Mais ceux qui, comme le leader du Parti de gauche Nooshi Dadgostar, décrivent le week-end comme lui ayant donné “exactement ce qu’il cherchait” n’offrent aucune alternative à ce qui aurait dû être fait. La responsabilité d’agir incombe à la police, la même police qui lui a donné la permission et l’a protégé.

    Les racistes ont sans aucun doute été renforcés et vont maintenant plus loin qu’avant. Il y a une menace sérieuse d’augmentation de la violence raciste, y compris de la part de l’État, et de poursuite de la politique de droite avec des divisions encore plus grandes.

    Contre le racisme et la violence

    La gauche, les antiracistes et les syndicats ont la responsabilité d’agir à la fois contre le Paludan et contre la violence insensée. Brûler des véhicules et des bâtiments, et agir masqué et violemment est une plus grande menace pour les résidents locaux que pour “la démocratie du pays” comme l’insistent les politiciens. La lutte contre le racisme doit être organisée.

    Il faut un changement de cap complet, organisé autour des revendications d’un enseignement de qualité et égalitaire, d’un investissement réel dans les quartiers, de la protection sociale et d’emplois sûrs pour tous. Il y a des ressources comme jamais auparavant : faisons payer les milliardaires et les banques.

    Un mouvement pour un tel changement de cap doit avoir pour priorité la lutte contre le racisme et le sexisme. Toutes les tentatives de faire des migrants et des musulmans des boucs émissaires doivent être contrées. Le rôle des racistes est de nous diviser “ici-bas” au profit du 1% de la population qui détient le pouvoir économique. Des rassemblements et des manifestations avec un message clair contre le désarmement de la politique, contre le racisme et contre la violence sont la voie à suivre.

  • Suède : Grève écolière contre les expulsions de migrants

    Stockholm

    Juste avant les vacances, une grève historique a eu lieu dans des écoles secondaires en Suède contre la déportation de réfugiés. Le 12 décembre, à midi, (12.12.12), des élèves du pays entier – de Boden au nord à Ystad au sud – sont entrés en action. Au moins 50 écoles de 19 villes ont été impliquées dans le mouvement. Le sentiment de force et de cohérence était écrasant.

    Rapport de Liv Shange Moyo, Rättvisepartiet Socialisterna (section suédoise du Comité pour une Internationale Ouvrière)

    Cette action pourrait constituer le début d’une bataille plus acharnée contre la politique de diviser pour mieux régner et contre les expulsions de migrants effectuées par ce gouvernement.

    C’est à l’école Globala Gymnasiet, à Stockholm, que cette initiative a été prise. L’école a été presque complètement vidée, seuls ceux qui passaient un examen national de mathématiques ce jour-là sont restés à l’intérieur. Sur le terrain de jeu, les élèves de Globala Gymnasiet ont commencé leur grève par une réunion d’une heure. Puis ils ont rejoint les manifestants de 20 autres écoles dans le centre-ville. 2 000 participants ont étaient présents durant une heure et demie en dépit de la neige, du vent et du froid.

    Comme à Globala, l’école Gymnasiebyn à Luleå a joué le rôle de centre d’organisation de la grève dans la ville. Les étudiants de «Laisse-nous vivre – Jeune en Suède» ont entamé la discussion sur une grève écolière en septembre et la préparation concrète a commencé en octobre. Le fait que les élèves de deux villes aient travaillé ensemble a rendu cette journée nationale d’action possible. Les deux centres d’action se sont encouragés mutuellement.

    La construction du mouvement

    Les longues semaines de préparation ont renforcé l’implication des jeunes militants qui se préparaient à la grève. C’est ce qui explique que l’initiative a pu disposer de sa dynamique propre, en particulier dans les derniers jours avant le 12 décembre. Un certain nombre de nouvelles écoles et de nouveaux endroits ont rejoint la mobilisation, comme Tranås, Östersund, Ystad, Gävle et Umeå. Un atout important fut la confection de «paquets militants» préparé pour l’organisation de la grève avec des tracts, des listes de mobilisation, des listes de choses à faire, des affiches,…

    Quelque 4 000 personnes ont participé à la grève, dont 2 000 à Stockholm, 500 à Göteborg, 300 à Borås, 200 à Uppsala et 150 à Lund, Luleå, Boden et Piteå. 50 écoles de 19 localités ont été touchées, du nord au sud, d’est en ouest. Ce sont des chiffres impressionnants qui résument un pas en avant historique dans la construction d’une opposition combative à la politique migratoire brutale du gouvernement de coalition social-démocrate et vert.

    Au-delà des chiffres, le fait que la grève est maintenant considérée comme une arme efficace est plus important. Le fait que les écoliers aient «mis leurs outils à l’arrêt» en guise de protestation est un guide précieux pour la suite des mouvements sociaux. Ce type de méthode est en train de germer et attend d’être repris au fur et à mesure que la lutte se développe !

    Les réfugiés et les étudiants s’organisent

    En 2015, plus de 35.000 enfants non accompagnés se sont réfugiés en Suède. Ce n’est que cette année qu’ils ont reçu des premières nouvelles sur les décisions concernant leurs autorisations de séjour ou (surtout) leurs expulsions. Début août, de jeunes réfugiés afghans ont entamé un sit-in de 24 jours, en plein air, 24h / 24 et 7j / 7 à Stockholm. L’action a fait tache d’huile dans d’autres villes. Le sit-in Ung i Sverige (Jeune en Suède) a commencé avec une poignée de participants mais, au sommet du mouvement, ils étaient environ un millier, avec un large soutien et exerçant de la sorte une pression croissante sur les politiciens.

    Les provocations de l’État et des néonazis ont nourri le sentiment d’opposition aux expulsions. La mobilisation antinazie victorieuse de Göteborg du 30 septembre a joué un rôle crucial dans ce processus, comme source d’inspiration, mais aussi pour mettre en garde contre les conséquences du racisme d’Etat.

    Conformément aux révélations de réévaluations arbitraires d’âge et au nombre croissant de rejets de demandes de permis, la crédibilité du Conseil de migration a été mise en question de plus en plus. Cela a durci la détermination lors de la préparation de la grève. Le début d’une organisation nationale a montré sa force: quand beaucoup mettent ensemble leur force, ils peuvent renverser la situation.

    Rättvisepartiet Socialisterna

    Les membres de Rättvisepartiet Socialisterna (notre organisation-sœur en Suède, NDT) et Students Against Racism ont joué un rôle important dans les préparatifs de cette grève. L’hebdomadaire de Rättvisepartiet Socialisterna, Offensiv, a publié des rapports et des analyses de cette action qui ont bénéficié d’un très bon écho parmi les activistes. Le jour de la grève, des orateurs de RS ont pris la parole lors des manifestations à Stockholm, Göteborg, Borås, Luleå et Boden.

    À la manifestation de Stockholm, des réfugiés ont également pris la parole, au côté de plusieurs organisations et participants : Etudiants Contre le Racisme, Elèves Contre les Expulsions, Jeunes en Suède et d’autres. Pour RS, Natalia Medina a déclaré: “Nous n’avons jamais rien obtenu sans rien faire. Pas un seul droit ne fut conquis parce que les dirigeants ont soudainement réalisé que c’était une bonne idée. Les discours et les supplications aux politiciens et dirigeants ne marchent pas. Ce sont les grands mouvements de masse, les grèves et les manifestations qui permettent le changement !”, a déclaré Natalia sous les applaudissements enthousiastes.

    Des messages de solidarité ont envoyé par des étudiants en grève à Kassel, en Allemagne, et par des réfugiés tamouls de Grande-Bretagne. Lors d’une réunion de préparation de la grève, des représentants du Sindicato de Estudiantes espagnol ont partagé leurs expériences des grèves scolaires via Skype.

    De futures actions

    La grève du 12.12.12 fut une réussite et a également permis de continuer le combat. L’appel à une journée de protestation avec des grèves et des manifestations en janvier-février est une très bonne initiative qui doit maintenant être diffusée partout – dans les syndicats, les associations culturelles et sportives, parmi les organisations de locataires, … Une coordination plus étroite entre les différents centres d’action, ainsi que des discussions sur l’alternative à la politique d’expulsion du gouvernement, sont la clé pour continuer.

    L’Etat et l’establishment sont clairement inquiets. Deux semaines avant la grève, le gouvernement a annoncé un recul partiel qui, selon lui, permettrait d’accorder des permis à jusqu’ à 8 000 réfugiés. Cependant, il est soumis à une série de conditions. Seules les personnes arrivées avant le 25 novembre 2015 sont incluses. Les jeunes réfugiés doivent se qualifier pour et passer par l’enseignement secondaire, puis trouver un emploi. Et cela doit être mis en œuvre “d’ici l’été”.

    Entre-temps, les décisions négatives et les mesures d’expulsion s’entassent. Il y a deux semaines, un groupe de jeunes réfugiés a été déporté. Plusieurs jeunes réfugiés se sont suicidés cette année. Le gouvernement espérait que la retraite annoncée apaiserait le mouvement; au contraire, il arrive à des conclusions de plus en plus radicales et applique des méthodes de plus en plus radicales.

    Les tentatives de ralentir le mouvement contre les expulsions sont motivées par la peur. Les jeunes à la tête d’un mouvement en pleine effervescence risquent d’attirer de plus en plus de personnes dans le mouvement contre la politique migratoire brutale des sociaux-démocrates et des Verts.

    La lutte de ces derniers mois a déjà illustré l’hypocrisie avec laquelle le gouvernement suédois mène sa politique en exposant que le vrai “nous” et “eux” sont des jeunes et des travailleurs de toutes origines contre la minuscule élite qui tente d’utiliser les préjugés pour détourner l’attention des contradictions fondamentales de la société.

    La grève écolière représente une escalade du mouvement qui donne beaucoup d’espoir et qui peut réveiller d’autres dans les mois à venir – non seulement pour la lutte en faveur d’une autre politique d’asile, mais aussi pour une autre société, une société socialiste.

  • Attaque raciste en suède contre nos camarades

    sweden-attaquesLa nuit dernière, les appartements de plusieurs membres de Rättvisepartiet Socialisterna (section-soeur du PSL en Suède) ainsi que le local de notre parti à Göteborg ont été victimes d’incendies criminels. Ceci intervient après une vague d’attaques racistes : plusieurs foyers de demandeurs d’asile ont été incendiés et une attaque terroriste raciste au sabre a eu lieu dans une école de banlieue, faisant au moins deux victimes.

    Il est trop tôt pour dire qui sont les coupables, mais il suffit de faire le lien avec cette augmentation des attaques racistes contre les réfugiés et les immigrants. A présent, ce sont les militants et les révolutionnaires qui sont ainsi ciblés.

    Les attaques contre nos camarades sont clairement des attaques politiques contre la lutte antiraciste, contre la solidarité avec le peuple kurde et contre les campagnes locales qu’ils mènent avec courage et ténacité à Göteborg.
    Nos camarades ne se laisseront pas intimider. Un meeting de soutien organisé aujourd’hui a rassemblé 70 personnes ; et une manifestation est d’ores et déjà prévue mardi prochain, pour continuer la lutte contre le racisme et les divisions nationales, pour l’égalité des droits et pour le socialisme !

    Le PSL et l’ensemble de ses membres et sympathisants adressent leur entière solidarité aux camarades de Göteborg.

    Laissez vos messages de soutien sur la page facebook Rättvisepartiet Socialisterna et par mail à rs@socialisterna.org copie à redaction@socialisme.be

  • Suède. Nouvelles manifestations de masse contre la violence nazie

    Rattvisepartiet Socialisterma (CIO-Suède)

    De nouvelles mobilisations antifascistes ont encore eu lieu ce week-end, notamment à Göteborg (5.000 personnes) et à Malmö (10.000 personnes). Nos camarades de Rättvisepartiet Socialisterna (parti-frère du PSL en Suède) ont participé à ces mobilisations, et ont notamment eu un orateur à la tribune lors de la manifestation de Göteborg.

    Alors qu’ils rentraient chez eux après une manifestation à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes le 8 mars dernier à Malmö (dans le sud du pays), des militants ont brutalement été tabassés et poignardés par un groupe de néo-nazis. L’un des manifestants, Showan, est hospitalisé dans un état critique suite à ses blessures. Le lendemain, des milliers de personnes sont sorties en rue dans plusieurs villes de Suède afin de protester contre la violence nazie. D’autres manifestations ont suivi et davantage sont encore prévues.

    La violence nazie est en sérieuse augmentation en Suède. Cette fois-ci, les 3 personnes arrêtées pour tentative de meurtre sont membres du Parti des Suédois (SvP). En décembre dernier, un groupe de 30 membres du mouvement concurrent Mouvement de Résistance de Suède (Smr) a violemment attaqué une manifestation anti-raciste à Kärrtorp, au Sud de Stockholm (voir notre article à ce sujet).

    La réaction des masses fut la plus grande manifestation antiraciste qui ait jamais eu lieu en Suède, avec au moins 20.000 participant le 22 décembre. Au total, 43.000 personnes ont participé aux manifestations antifascistes et antiracistes qui se sont tenues dans 37 villes du pays le mois suivant.

    Ces deux attaques étaient politiquement motivées contre ceux que les néo-nazis considèrent comme leurs principaux ennemis – les antiracistes, les socialistes anticapitalistes, les féministes.

    La vague antiraciste de décembre

    La force de la vague antiraciste de décembre a surpris presque tout le monde. Dans la plupart des endroits, il s’agissait de manifestations organisées par la base, ce qui a également exprimé l’insatisfaction générale ressentie contre la direction prise par la société et en opposition à la politique dominante. Cela a causé une crise parmi les néonazis eux-mêmes, le SvP critiquant le Smr pour l’attaque. Quelques défections s’en sont suivies.

    Ces événements ont également ébranlé les médias dominants et les politiciens de droite. Après la manifestation de masse du 22 décembre, un journaliste de premier plan du journal Expressen s’en est ainsi pris à la manif concernant ses discours et artistes – clairement marqués à gauche – et a notamment souligné la présence d’un membre de Rättvisepartiet Socialisterna (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Suède et parti-frère du PSL) en tant qu’orateur et représentant de la plateforme organisatrice de la manifestation.

    L’establishment craint comme la peste le développement de tout mouvement indépendant contrôlé par la base. Pour l’élite dominante, c’est à la police de contrer le nazisme et le racisme, à personne d’autre. Parallèlement, elle saute sur toutes les occasions qui se présentent pour placer sur un pied d’égalité l’extrémisme de droite (ils évitent en général le terme « nazis ») et « l’extrémisme de gauche », alors que les néonazis suédois ont assassiné pas moins de 30 personnes en Suède depuis le milieu des années 1980 !

    Suite à l’attaque de décembre, la pression de la base avait repoussé les tentatives visant à accuser « les deux camps ». Après la récente tentative de meurtre à Malmö, cependant, les médias et la police ont à nouveau décrit les attaques comme des « troubles » et de la « violence politique » entre militants de gauche et de droite, même si les faits démontrent clairement que les néonazis étaient à la recherche de victimes à attaquer. Le quotidien « Dagens Nyheter » a écrit dans un éditorial : « la violence politique dans une démocratie est toujours un tort. La ligne de démarcation n’est pas entre la droite et la gauche mais entre ceux qui prônent la violence et ceux qui veulent changer la société par des moyens démocratiques ». Cet éditorial réduit la violence nazie à « de la violence politique.»

    Les politiciens établis condamnent les mobilisations antiracistes, mais ils ne peuvent pas suggérer d’alternative. Comme le remarque l’auteure et journaliste de gauche Asa Linderborg : « Si la gauche n’organise pas de manifestations, qui va le faire ? »

    Après la tentative de meurtre à Malmö, des manifestations ont immédiatement été organisées. A Malmö, 2000 personnes sont sorties en rue le lendemain et un nombre équivalent à Stockholm. Il était aussi clair que plus de personnes entreraient en action et plus ils verraient un lien évident entre la politique de droite néo-libérale et la montée de la violence nazie.

    L’approche socialiste bénéficie d’un bon écho

    Les réactions ont été vives suite à la prise de parole d’Ammar Khorshed – de Rättvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède) – lors de la manifestation tenue à Stockholm le 9 mars. Son discours avait abordé la façon dont les politiques de droite et l’impérialisme sont directement responsables de la montée du racisme et du néofascisme en Suède et en Europe. « Les nazis ne sont pas nombreux, mais l’attaque de la nuit dernière à Malmö, l’attaque à Kärrtorp et d’autres exemples suggèrent qu’ils se sentent plus forts et passent de plus en plus du discours à l’action. Malheureusement, le racisme se renforce : criminalisation et stigmatisation des réfugiés par le gouvernement, agitation raciste des Démocrates Suédois contre les musulmans et immigrés, actes de violence et meurtres par les nazis organisés, etc.

    « Les néonazis n’agissent pas dans le vide. La politique néo-libérale du gouvernement approfondit les inégalités dans la société, ouvrant les portes aux Démocrates Suédois. Et les succès électoraux des Démocrates Suédois ouvrent les portes aux nazis pour passer aux attaques physiques.

    « Il y a une forte connexion internationale », continue-t-il. « Les nazis s’inspirent aussi d’autres pays d’Europe. Ce n’est pas une coïncidence si la Grèce, le pays où les politiques de la droite détruit le plus les vies des gens, est aussi le pays où le parti néonazi Aube Dorée obtient environ 10% des suffrages.

    « En Ukraine, le parti d’extrême-droite Svoboda fait partie du nouveau gouvernement ukrainien, soutenu par Carl Bildt [l’ancien ministre des affaires étrangères suédois, NDT], l’UE et les USA. Svoboda est le parti-frère de du Parti des Suèdois, une organisation néonazie à laquelle appartiennent les responsables de l’attaque de la nuit dernière. »

    L’un des agresseurs, Andreas Carlsson du SvP, revenait d’une visite en Ukraine. Il s’y est inspiré de la façon dont les néonazis ont gagné du terrain dans la rue, jusqu’à entrer dans le gouvernement ukrainien. Ces leçons ont été mises en pratique à Malmö.

    Les mobilisations antiracistes et la volonté d’agir de dizaines de milliers de personnes montrent que la montée du racisme et du fascisme n’est pas inévitable. Ce qu’il faut maintenant, c’est un mouvement qui continue et organise dans les écoles, les lieux de travail et les quartiers, liant la lutte directe antifasciste au combat contre la politique de droite et pour des conditions de vie décentes pour tous.

    L’organisation antifasciste et antiraciste lancée par Rattvisepartiet Socialisterma « Etudiants contre le racisme » a pu obtenir une attention considérable pour sa manifestation de 200 jeunes à Stockholm devant une école où des croix gammées et les slogans nazis ont été tagués. A Eskilstuna, des étudiants ont empêché l’organisation raciste Démocrates Suédois d’entrer dans une école.

    Les syndicats ont exprimé leur solidarité avec les manifestants gravement blessés après l’attaque de Malmö. Ceux qui connaissent Showan affirment que ce n’est nullement une coïncidence si les néonazis l’ont attaqué lorsqu’ils l’ont vu. Il avait auparavant été mis au pilori sur un site internet néonazi en raison de son engagement antiraciste. Showan est connu pour avoir lancé les « supporters de foot contre l’homophobie » parmi les supporters de Malmö. Il est toujours à l’hôpital, son état s’est stabilisé et il montre des signes de rétablissement.

    Ce weekend, de nouvelles grandes manifestations contre le racisme étaient prévues dans tout le pays.

  • Suède. Riposte de masse contre la violence néonazie

    Dimanche dernier a eu lieu à Kärrtorp (au sud de Stockholm) la plus grande manifestation antiraciste de l’histoire de Suède. 20.000 personnes se sont rassemblées, suite à l’attaque d’une manifestation par des néonazis armés.

    Par Rättvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède)

    Durant tout le mois de novembre, une organisation néonazie violente (Le Mouvement de la Résistance Suédoise, SMR) avait augmenté son taux d’activité dans la région. Des croix gammées ont été peintes partout, plusieurs immigrés ont été agressés et le groupe a été observé en train de s’entraîner sur le terrain de sport local.

    La section locale de Rättvisepartiet Socialisterna (RS, section du Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO, en Suède) a discuté de la nécessité d’une campagne antifasciste impliquant la population locale et la jeunesse autant que faire ce peut. D’autres également étaient désireux de mener campagne, et un réseau antifasciste a été constitué, avec un appel à manifester le dimanche 15 décembre. 800 personnes sont venues, une réponse locale assez massive face aux néonazis. Mais ces derniers sont intervenus dans ce rassemblement non-violent. 40 d’entre eux sont arrivés en courant à la manière des militaires, lançant des bouteilles, de puissants pétards, des bâtons et des pierres au sein de la manifestation antifasciste, où se trouvaient notamment des parents avec leurs poussettes!

    Après une minute de chaos, le service d’ordre et les manifestants ont constitué des chaînes humaines pour défendre la manifestation. Après une autre minute, les manifestants ont commencé à avancer vers les néonazis qui ont dû faire marche arrière. Les néonazis ont reçu quelques coups alors qu’ils étaient repoussés le long des rues, pour finalement s’enfuir à travers bois.

    Ce fut une victoire spectaculaire. La police a fait l’objet de critique extrêmement vives pour avoir négligé de défendre les manifestants et pour avoir plus tard protégé les néonazis de la colère des manifestants. Une mère qui venait de sauver ses enfants a demandé à l’un des officiers de police pourquoi ils n’avaient pas arrêté les néonazis. ”Vous n’êtes pas beaucoup mieux qu’eux”, a-t-il répondu.

    La police et certains médias ont d’abord tenté de présenter les événements comme une émeute et une confrontation entre deux groupes. Il a fallu quelques jours de pression et de critiques pour que la police admette détenir des informations concernant une attaque et dise enfin que l’ensemble des 26 personnes arrêtées étaient des néonazis.

    Le réseau antifasciste a su capter une large attention en déposant plainte contre la police pour son rôle de protection de criminels néonazis. ”Au lieu d’arrêter les coupables de violations flagrantes, la police les a défendus”, a ainsi déclaré aux médias le porte-parole du réseau Ammar Khorshed, par ailleurs également membre de la section locale de Rättvisepartiet Socialisterna. Ce dernier a été interviewé à la télévision nationale et dans les journaux tous les jours de la semaine suivante.

    la date du 22 décembre a ensuite été choisie pour une nouvelle manifestation antifasciste. L’écho a immédiatement été très large. 15.000 ont indiqué sur Facebook leur intention d’être présent. Les activités locales de campagne ont illustré que tout le monde connaissait l’organisation de cette manifestation. Une section locale des Etudiants contre le racisme a également été formée.

    Une véritable vague d’antiracisme et d’antifascisme a déferlé sur le pays. Des manifestations ont été organisées dans près de 25 villes et villages. 3000 personnes ont ainsi manifesté à Göteborg, 2000 à Umeå, 1000 à Malmö et ainsi de suite.

    La manifestation de Kärrtorp est devenue la plus grande manifestation contre le racisme et le fascisme jamais organisée en Suède. Et soudainement, tous les partis représentés au Parlement, à l’exception du parti raciste des Démocrates Suédois, ont dit qu’ils allaient eux aussi participer à la mobilisation, y compris les dirigeants de la social-démocratie, le Parti de Gauche, et le Président du Parlement.

    Le réseau antifasciste a toutefois résisté à cette pression et a évité de mettre ces “célébrités” politiques sur la liste des orateurs. Ceux qui ont pu prendre la parole ont été des activistes locaux, des militants qui ont effectivement réalisé tout le travail de campagne sur le terrain. Un certain nombre d’artistes, tous bien connus pour leurs positions antiracistes et critiques contre le système, se sont portés volontaires et ont pu prendre la parole.

    Le dimanche 22, les manifestants sont arrivés par milliers en métro, en bus, à pied, pour constituer un cortège massif qui a souligné le soutien extrêmement fort dont dispose la lutte contre le racisme ainsi qu’exprimé la colère contre l’attaque néonazie. De nombreux participants ont également salué le fait que la campagne ait été menée de la base et sur le terrain.

    Sur la place, des milliers de personnes ont d’abord écouté les percussions de Riot Samba, Sambomban et Yakumbe. Ensuite, la marche s’est ébranlée vers le terrain de sport. ”Nous sommes maintenant sur le terrain de football où ont été découvertes des activités néonazies. Des marches militaires ont été organisées, avec des saluts nazis, ici, sur ce terrain de football. Maintenant, nous le reprenons à nouveau. Et nous le reprenons à jamais, nous écraserons le nazisme”, a déclaré un responsable sous les applaudissements.

    Le premier orateur était Peter Myllykoski, membre de Rättvisepartiet Socialisterna et responsable du service d’ordre de la manifestation. ”Les néonazis nous ont attaqués – une attaque armée et planifiée. C’est nous – tous les manifestants – qui, collectivement, ont chassé ensemble les néonazis. C’était une grande victoire, non ?”, a-t-il demandé à la foule, recevant des applaudissements massifs et un ”oui” retentissant. Il a également critiqué la police pour son comportement du dimanche précédent : “Vous savez probablement que nous avons déposé plainte contre la police. Ils ont sous-estimé la menace, ils n’ont pas réussi à agir et, finalement, ont même protégé les néonazis. Maintenant, nous voulons des réponses de la police et des tribunaux : les néonazis vont-ils être punis ? Que 23 des 26 arrêtés aient été relâchés n’est pas un bon signal. Ni d’ailleurs le fait qu’ils sont accusés d’émeute alors qu’ils y a tentative d’assassinat.”

    L’orateur suivant était Lena Ezelius, dirigeante de la section locale de Kommunal (syndicat des travailleurs communaux). Elle a expliqué comment le racisme tente d’instrumentaliser l’injustice sociale pour s’en prendre aux immigrés: ”Ce n’est pas la faute des immigrés si la pauvreté des enfants et les différences entre classes sont de plus en plus fortes en Suède. Ce n’est pas les immigrés qui sont à la base du fait que les entreprises suédoises exploitent une main-d’œuvre étrangère dans de très mauvaises conditions. Ce n’est pas les immigrés qui ont diminué les budgets pour l’enseignement et le soins aux personnes âgées alors que l’argent de nos impôts va dans les poches des patrons.”

    Plusieurs autres intervenants – militants politiques, artistes, activistes locaux – ont également pris la parole. Le discours de Petri Myllykoski’s disait encore au sujet de la manifestation : “Kärrtorp a appris que l’antiracisme vient d’en bas, des gens ordinaires. De nombreuses personnes ont ressenti la nécessité de s’organiser eux-mêmes, localement et à travers tout le pays, contre le fascisme et le racisme. Stopper le racisme et le fascisme nécessite une lutte commune contre toutes les injustices et contre toutes les tentatives de nous diviser.”

    Durant cette manifestation, nous avons vendu 400 exemplaires de notre journal hebdomadaire ”Offensiv” et obtenus 25 abonnements. Pourtant, la plupart des membres de Rättvisepartiet Socialisterna étaient mobilisés dans le service d’ordre de la manifestation. De nombreux participants ont également fait part de leur intérêt pour en savoir plus sur nos activités, en comprenant que c’était notre section locale qui avait été à la base de la campagne antifasciste à Kärrtorp et que le rôle de notre organisation avait été crucial pour construire le réseau antifasciste à la base de cette manifestation massive. D’un autre côté, une journaliste de droite a écrit qu’elle avait quitté la manifestation “attristée et apeurée” à cause de l’atmosphère de gauche radicale présente.

    Les manifestations qui se sont déroulées dans tout le pays illustrent le potentiel présent pour le lancement d’un nouveau mouvement antiraciste contre le parti raciste des Démocrates Suédois et contre les groupes néonazis de même que contre les politiques néolibérales qui offrent au racisme un terreau pour se développer.

  • Atmosphère combative au congrès de nos camarades suédois

    Le thème de la réponse socialiste à apporter face à la menace du changement climatique a constitué un grand foyer de discussions lors du Congrès de Rättvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède) qui s’est tenu fin octobre. Ce Congrès a été caractérisé par un nombre impressionnant de rapports sur la crise et les luttes en Suède et, plus globalement, par une très forte atmosphère combative.

    Johanna Evans, Rättvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède)

    «Nous avons de grandes choses à discuter à ce Congrès. Les élections de l’an prochain, les nouvelles discussions sur les salaires – qui peuvent briser le reflux actuel de la lutte de classe – et notre intervention au sommet de l’ONU de Copenhague consacré au climat», a précisé Elin Gauffin lors de l’ouverture du Congrès.

    Plus de 100 personnes issues de différentes régions du pays ont participé à ce week-end. Pour la première fois, le parti a discuté et voté des résolutions consacrées au climat aussi bien qu’aux droits des LGBT. Des résolutions ont également été votées au sujet de la situation politique en Suède, de la construction du parti et du recrutement, en plus des élections de 2010.

    Des visiteurs internationaux étaient aussi présents: Clare Doyle, du Secrétariat International du CIO, et des camarades d’Islande et de Belgique.

    Le congrès des sociaux-démocrates se déroulait au même moment, et a accentué son adaptation à la politique de droite, en soutenant par exemple la mainmise croissante de sociétés anonymes privées sur des hôpitaux et des écoles. En revanche, notre congrès a traité de la manière dont la crise et les politiques du gouvernement ont frappé les ménages ainsi que de la nécessité de la lutte.

    La première discussion a abordé les perspectives globales. «Il y a maintenant un milliard de personnes qui souffrent de la faim à travers le monde. En même temps, les banques ont encore des bonus record et leurs actions remontent en flèche. Stopper l’effondrement financier a exigé les plus grandes opérations de sauvetage jamais connues, pour quelque chose qui en soi impossible à soutenir. Qu’importe ce que peuvent bien raconter les médias et les politiciens, la crise est loin d’être finie», a affirmé PerAke Westerlund dans son introduction.

    Dans la discussion proprement dite, beaucoup d’excellentes contributions ont été faites, couvrant par exemple le Pakistan, la crise dans les Etats baltes et la lutte de masse en Iran. Des salutations envoyées par des camarades du CIO du Brésil et d’Asie ont été lues. Elément positif: la majorité des contributions ont été faites par des camarades féminines.

    La journée du vendredi a continué avec des commissions, sur le travail des conseillers communaux du parti, sur les campagnes jeunes, la situation dans les entreprises et les syndicats,… Dans l’après-midi, la lutte pour les droits des LGBT a été débattue. Lina Westerlund a introduit cette discussion, et a notamment parlé de la fondation de «LGBT-socialistes», un grand pas en avant pour le travail de notre parti sur ces questions.

    Cette première journée s’est terminée par un meeting consacré à la crise climatique. Arne Johansson a souligné le sérieux de la menace du climat, en précisant que seule une planification socialiste et démocratique de l’économie pouvait encadrer toutes les conversions nécessaires au niveau de l’orientation de la production. Johanna Evans a parlé de nos plans d’intervention pour le sommet de Copenhague et Clare Doyle a parlé d’exemples de mises à mort dues au capitalisme et de la nécessité d’une approche et d’un programme socialistes sur cette question. La discussion s’est concentrée sur ces questions et sur la tâche importante de l’intervention à Copenhague en décembre dans le but de ré-implanter le CIO au Danemark.

    Samedi et dimanche

    La deuxième journée a commencé par une discussion sur la résolution «perspectives suédoises – préparez-vous pour la lutte de classe». «La Banque Centrale compte sur une croissance stable, mais croit également que plus de 160.000 sans-emploi viendront grossir les rangs des chômeurs en 2011 par rapport à 2007», a dit Per Olsson dans son introduction. Il également analysé l’atmosphère contradictoire d’aujourd’hui, avec peu de protestations et de grèves puissantes, mais avec une colère croissante sous la surface.

    Des contributions ont été consacrées au chômage parmi les jeunes, avec notre campagne Elevkampanjen (ISR-Suède) «La jeunesse exige des emplois et un avenir vert». D’autres orateurs ont soulevé la crise de la direction des syndicats. A titre d’exemple, la marche pour l’emploi organisée par la Fédération suédoise des syndicats dans le nord a rassemblé moins de 30 participants…

    Plusieurs contributions ont rendu compte des luttes actuelles – les protestations contre les coupes budgétaires de Gothenburg, la grève des éboueurs de Stockholm et la grève chez Lagena à Haninge, les protestations contre les économies dans les soins de santé et la lutte contre des réductions de salaire pour des travailleurs âgés à Lulea. Les contradictions aigües des prochaines négociations salariales ont été abordées dans beaucoup de contributions.

    Dans cette discussion, des salutations ont été apportées par un représentant du SP, la section suédoise du Secrétariat Unifié de la Quatrième Internationale (l’équivalent de la LCR en Suède, NDT). D’autres salutations ont été faites par un représentant de l’Association des Réfugiés Ethipiens et du Foro Latinamericano.

    Les discussions suivantes ont été consacrées à la construction du parti, aux élections et aux finances du parti. Des rapport des adhésions et des nouvelles sections ont été faits et l’objectif est maintenant d’avoir 100 nouveaux membres d’ici septembre prochain. A propos des finances, nous avons décidé de lancer un appel pour augmenter les cotisations pour obtenir plus d’abonnés pour notre hebdomadaire. Samedi soir, la collecte de fonds a permis d’avoir 82.500 SEK (environ 8.250 euros).

    Le dimanche, Clare Doyle, du secrétariat international du CIO, a présenté le rapport du CIO, en commençant par le mouvement étudiant qui se développe en Autriche. Elle a donné beaucoup d’exemples de l’énormes travail et des sacrifices réalisés par nos camarades à travers le monde, par exemple au Sri Lanka et au Pakistan. Elle a également rendu compte des pas en avant qui ont été faits en termes d’expansion des sections nationales du CIO entre autres au Québec, en Malaisie et au Brésil.

    Ce congrès a été une source d’inspiration pour notre travail quotidien et a illustré la force de notre parti, avec les interventions de beaucoup de jeunes camarades et également un nombre croissant de camarades féminins.

    Juste après le congrès, nous avons commencé notre campagne annuelle pour les abonnements à notre journal. L’objectif est de recruter 300 nouveaux abonnés par ordre permanent, plus une centaine d’abonnements pour 9 mois au moins. Maintenant commence également une mobilisation de la plus haute importance pour Copenhague.

  • Manifestation de masse contre le sommet du G8

    Ce samedi 2 juillet, pres de 250.000 personnes ont manifeste a travers les rues d’Edinbourgh contre le sommet du G8 qui se tiendra cette semaine a Gleneagles. C’est devenu la plus grande manifestation politique de l’histoire de l’Ecosse. Le Comite pour une Internationale Ouvriere (CIO) etait present avec un bloc jeune et tres visible.

    Kristof

    Les organisateurs avaient demande que chaque manifestant s’habille en blanc. Cet appel avait ete suivi par a peu pres 90% des personnes presentes. Cela rappelait la Marche Blanche de 1996 en Blegique ou 300.000 personnes ont proteste contre le rôle de l’appareil policier et la maniere dont fut menee l’enquete autour de l’enlevement et de la mort de plusieurs jeunes filles. Comme lors de cette marche, la couleur blanche fut utilisee en Ecosse pour limiter le caractere politique de la manifestation.

    Tandis que l’appel a la manifestation trouvait une grande reponse parmis des couches larges de la population, les organisateurs ont seulement considere la manifestation comme un moyen pour faire pression sur le G8 et les dirigeants du monde pour faire entrer la pauvrete dans l’histoire. La forte mobilisation des eglises et des ONG signifie que cette position etait partagee par enormement de gens ce jour-la. Il y avait aussi une attitude tres ouverte aux idees plus radicales. La manifestation elle-meme exprimait le fait que beaucoup sont prets a descendre dans la rue pour agir contre la misere et la pauvrete et peuvent ainsi chercher des moyens pour la combattre.

    Le quotidien ‘Sunday Herald’ ecrivait aujourd’hui un rapport sur la manifestation et mentionnait qu’il y avait entre les masses blanches, un groupe tres anime de jeunes portant des t-shirts rouges et criant des slogans. C’etait la delegation d’International Socialist Resistance (ISR) et du CIO. Dans cette article, il y avait une courte interview de Sarah Sachs-Eldridge du Socialist Party (section anglaise du CIO) : ‘Tant que nous vivrons dans un systeme capitaliste, il y aura de la pauvrete. Le G8 travaille pour le ‘big business’. Il ne faut pas leur faire confiance. Il faut changer le systeme ou alors il n’y aura jamais de changement’.

    Dans notre delegation, il y avait environ 250 membres et sympathisant venant de differents pays comme l’Ecosse, l’Angleterre/Pays de Galles, l’Irlande, la Belgique, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suede. Nous etions le groupe le plus visible (calicots, t-shirts et drapaux rouges !) et le plus bruyant. Nos slogans combattifs ont ete entendu dans tout Edimbourg.

    Le trajet de la manif etait un peu court. Des manifestants commencaient seulement le parcours tandis que nous arrivions a la fin de celui-ci dans Meadows Park. A 18h, il y avait encore des personnes qui n’etaient pas parties. L’apres-midi, le parc ressemblait a une scene de festival ou les organisateurs prirent la parole plus pour amuser les foules que pour faire de reels discours politiques.

    Il y avait une reponse tres enthousiaste envers ISR et le CIO. Les camarades belges du CIO ont vendus a eux seuls pres de 230 journaux et recolte environ une centaine de pounds de fond de lutte en vendant des bracelets rouges ‘Make capitalism History’ (l’argent recolte sera envoye aux sections de l’internationale qui en ont le plus besoin comme le Sri Lanka, le Nigeria, …). Nous sommes intervenus, au nom du CIO, avec un journal international exclusif ecrit par nos sections anglaises et ecossaises. C’etait le seul journal donnant une idee claire sur comment mettre fin a la pauvrete en luttant pour une alternative socialiste. Nous nous sommes fortement demarque des autres organisations avec ce journal.

    Discussions avec des manifestants

    Lors de la manif nous avons discute avec beaucoup de personnes au sujet du G8 et des actions de protestation contre celui-ci. Trois jeunes venant d’Espagne nous ont dit : ‘C’est tres difficile de faire entrer la pauvrete dans l’histoire car celle-ci est liee au systeme capitaliste. La pauvrete, comme toutes les questions importantes, est une question politique. Les manifs ‘blanches’ ne seront pas suffisantes pour combattre la pauvrete’.

    Un manifestant anglais a dit qu’il etait venu a la manif a cause des problemes enormes dans le monde d’aujourd’hui. Quand nous avons demande aux gens a la manif qu’est-ce qu’il faudrait faire contre cela, beaucoup nous ont repondu qu’une meilleure repartition des ressources naturelles et du pouvoir etait necessaire.

    Il y avait aussi une confusion enorme sur la reduction de la dette par le G8. Un manifestant nous a dit que cela pouvait etre une maniere d’aider certains pays a se developper et a sortir de la pauvrete. La reduction de la dette promise est cependant tres limitee et n’apportera aucun changement fondamental. D’autres etaient d’accord avec ce point de vue. Un jeune manifestant nous a declare : ‘Ce n’est pas assez et des cacahouettes compare au montant depense pour la guerre en Irak’.

  • Manifestation de masse contre le sommet du G8

    Ce samedi 2 juillet, pres de 250.000 personnes ont manifeste a travers les rues d’Edinbourgh contre le sommet du G8 qui se tiendra cette semaine a Gleneagles. C’est devenu la plus grande manifestation politique de l’histoire de l’Ecosse. Le Comite pour une Internationale Ouvriere (CIO) etait present avec un bloc jeune et tres visible.

    Kristof Verslype

    Les organisateurs avaient demande que chaque manifestant s’habille en blanc. Cet appel avait ete suivi par a peu pres 90% des personnes presentes. Cela rappelait la Marche Blanche de 1996 en Blegique ou 300.000 personnes ont proteste contre le role de l’appareil judiciaire dans l’enlevement et la mort de plusieurs jeunes filles. Comme cette marche, la couleur blanche fut utilisee en Ecosse pour limiter le caractere politique de la manifestation.

    Tandis que l’appel a la manifestation trouvait une grande reponse parmis des couches larges de la population, les organisateurs ont seulement considere la manifestation comme un moyen pour faire pression sur le G8 et les dirigeants du monde pour faire entrer la pauvrete dans l’histoire. La forte mobilisation des eglises et des ONG signifie que cette position etait partagee par enormement de gens ce jour-la. Il y avait aussi une attitude tres ouverte aux idees plus radicales. La manifestation elle-meme exprimait le fait que beaucoup sont prets a descendre dans la rue pour agir contre la misere et la pauvrete et peuvent ainsi chercher des moyens pour la combattre.

    Le quotidien ‘Sunday Herald’ ecrivait aujourd’hui un rapport sur la manifestation et mentionnait qu’il y avait entre les masses blanches, un groupe tres anime de jeunes portant des t-shirts rouges et criant des slogans. C’etait la delegation d’International Socialist Resistance (ISR) et du CIO. Dans cette article, il y avait une courte interview de Sarah Sachs-Eldridge du Socialist Party (section anglaise du CIO) : ‘Tant que nous vivrons dans un systeme capitaliste, il y aura de la pauvrete. Le G8 travaille pour le ‘big business’. Il ne faut pas leur faire confiance. Il faut changer le systeme ou alors il n’y aura jamais de changement’.

    Dans notre delegation, il y avait environ 250 membres et sympathisant venant de differents pays comme l’Ecosse, l’Angleterre/Pays de Galles, l’Irlande, la Belgique, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suede. Nous etions le groupe le plus visible (calicots, t-shirts et drapaux rouges !) et le plus bruyant. Nos slogans combattifs ont ete entendu dans tout Edimbourg.

    Le trajet de la manif etait un peu court. Des manifestants commencaient seulement le parcours tandis que nous arrivions a la fin de celui-ci dans Meadows Park. A 18h, il y avait encore des personnes qui n’etaient pas parties. L’apres-midi, le parc ressemblait a une scene de festival ou les organisateurs prirent la parole plus pour amuser les foules que pour faire de reels discours politiques.

    Il y avait une reponse tres enthousiaste envers ISR et le CIO. Les camarades belges du CIO ont vendus a eux seuls pres de 230 journaux et recolte environ une centaine de pounds de fond de lutte en vendant des bracelets rouges ‘Make capitalism History’ (l’argent recolte sera envoye aux sections de l’internationale qui en ont le plus besoin comme le Sri Lanka, le Nigeria, …). Nous sommes intervenus, au nom du CIO, avec un journal international exclusif ecrit par nos sections anglaises et ecossaises. C’etait le seul journal donnant une idee claire sur comment mettre fin a la pauvrete en luttant pour une alternative socialiste. Nous nous sommes fortement demarque des autres organisations avec ce journal.

    Discussions avec des manifestants

    Lors de la manif nous avons discute avec beaucoup de personnes au sujet du G8 et des actions de protestation contre celui-ci. Trois jeunes venant d’Espagne nous ont dit : ‘C’est tres difficile de faire entrer la pauvrete dans l’histoire car celle-ci est liee au systeme capitaliste. La pauvrete, comme toutes les questions importantes, est une question politique. Les manifs ‘blanches’ ne seront pas suffisantes pour combattre la pauvrete’.

    Un manifestant anglais a dit qu’il etait venu a la manif a cause des problemes enormes dans le monde d’aujourd’hui. Quand nous avons demande aux gens a la manif qu’est-ce qu’il faudrait faire contre cela, beaucoup nous ont repondu qu’une meilleure repartition des ressources naturelles et du pouvoir etait necessaire.

    Il y avait aussi une confusion enorme sur la reduction de la dette par le G8. Un manifestant nous a dit que cela pouvait etre une maniere d’aider certains pays a se developper et a sortir de la pauvrete. La reduction de la dette promise est cependant tres limitee et n’apportera aucun changement fondamental. D’autres etaient d’accord avec ce point de vue. Un jeune manifestant nous a declare : ‘Ce n’est pas assez et des cacahouettes compare au montant depense pour la guerre en Irak’.

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