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Tag: Soyons
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Le régionalisme de gauche à nouveau à l’agenda ?
Face à une Flandre dominée par des partis politiques de droite dure, certains pourraient croire que si la Wallonie (et éventuellement Bruxelles aussi) se gérait toute seule, on s’en sortirait mieux pour mener une politique plus à gauche et refuser l’austérité. Le sentiment régionaliste wallon pourrait resurgir dans la prochaine période et nous devons donc nous y préparer.
Article de Ben
Ce sentiment est renforcé par le discours du PS, qui cherche à masquer ses responsabilités derrière l’idée que ce sont les partis politiques flamands qui imposent les mesures d’austérité les plus dures. La question du régionalisme de gauche peut donc revenir a l’agenda. Mais soyons clair, l’austérité ne nous est pas imposée par la Flandre, mais par la classe dominante, c’est-à-dire le patronat et les politiciens qui lui sont lié. Les politiciens wallons sont tout autant convaincus de la nécessité de mener l’austérité que leurs collègues flamands. La stratégie et le timing pour appliquer cette austérité peuvent bien différer, les conséquences sont identiques. La résurgence du sentiment régionaliste wallon chez certains politiques et dirigeant syndicaux cachent mal leurs illusions dans le Parti ‘‘Socialiste’’.
Du neuf avec du vieux
Mais l’idée n’est pas neuve. Le régionaliste de gauche André Renard avait déjà expliqué durant la grande grève générale de 60-61 que pour appliquer un véritable programme de gauche (les réformes de structures de la FGTB) il fallait que la Wallonie soit plus autonome. Le PS y étant majoritaire, on appliquerait alors beaucoup plus facilement les réformes de structures.
Même s’il est clair que Renard a popularisé l’idée régionaliste pour dévier la grève de 60-61 du mot d’ordre de ‘‘Marche sur Bruxelles’’ (mot d’ordre derrière lequel se trouvait la confrontation ouverte avec le régime lui-même), cette idée a pourtant fait son chemin parmi les travailleurs. Beaucoup ont cru qu’on pouvait, avec la régionalisation, avoir une Wallonie socialiste. Le Mouvement Populaire Wallon (MPW) qui s’est constitué après la grève de ’60 a popularisé l’idée. A l’origine, le régionalisme et les réformes de structures, sous la pression d’un mouvement de masse, ont été comprises comme anticapitalistes. Par après, ce point de vue a complètement changé : les réformes de structures anticapitalistes sont devenues une recherche réformiste sans principe vers des réformes “réalistes” au sein du capitalisme.
Un bilan tout sauf socialiste
Aujourd’hui, la régionalisation a eu lieu. Le PS est puissant en Wallonie depuis déjà de nombreuses années et le bilan des politiques régionales est très loin du socialisme. Qui est satisfait de la politique menée par le PS avec les compétences régionales et communautaires? Aller plus loin dans ce processus ne règlera en rien les problèmes auxquels nous sommes confrontés.
Ce que l’histoire du régionalisme de gauche en Wallonie nous apprend, c’est que ce ne sont pas les questions institutionnelles qui déterminent la capacité de mener une politique de gauche. C’est l’existence même d’une politique de gauche qui est déterminante, c’est-à-dire un programme ainsi qu’une force sociale concrète pour faire appliquer ce programme.
L’unité de classe la plus large
Soyons clair, que ce soit au niveau régional ou national, on ne pourra mener de véritable politique socialiste qu’en s’attaquant au grand capital : en nationalisant (ou régionalisant) les secteurs clés de l’économie sans rachat ni indemnités pour le patronat et les actionnaires, tout cela sous le contrôle et la gestion démocratiques de la collectivité. Pour cela, l’unité la plus large au sein de la classe des travailleurs est nécessaire: wallons comme flamand et bruxellois. D’ailleurs, chaque structure syndicale qui a été divisée sur base communautaire (FGTB enseignement, FGTB métal,…) a immanquablement vu croître les difficultés de mener le combat.
Faute d’y prendre garde, les sentiments régionalistes pourraient détourner les travailleurs de cette nécessité. Il y a quelques années seulement, une des grosses têtes du PS avait déclaré qu’il se sentait plus proche d’un patron wallon que d’un travailleur flamand ! Même s’il semble bien que les dirigeants du PS sont plus proches du patronat que des travailleurs dans leur ensemble, flamand comme wallon.
Il est donc très difficile de parler correctement de la question du régionalisme de gauche. Il ne suffit pas de dire que l’on est pour ou que l’on est contre et d’argumenter. Au PSL, nous ne sommes ni pour, ni contre, le tout est de voir ce qui se cache derrière ce régionalisme.
Nous devons être clair que tant que l’on reste dans le cadre du système capitaliste, le régionalisme ne peut rien amener d’autre que des illusions et des déceptions. Les discussions institutionnelles font systématiquement l’impasse sur la question des intérêts de la grande majorité de la population. D’ailleurs, pour la classe des travailleurs, les discussions institutionnelles sont bien moins décisives que les questions sociales, la situation des services publics, les conditions de travail, la lutte contre le patronat national et international,…
Seule la reconstruction d’un rapport de force syndical combiné à la construction d’un relai politique de gauche véritable pourra répondre à nos besoins, c’est-à- dire mettre l’économie au service de la collectivité et non plus au service d’une minorité de profiteurs capitalistes et de leur amis politiciens traditionnels.
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Pour un syndicalisme de combat !
Le contexte politique et économique ne laisse aucune marge de manœuvre à la concertation. Nous ne sommes plus au temps des demi-mesures : soit on accepte que le patronat et le gouvernement détruisent progressivement le niveau de vie de l’ensemble de la population et on se contente de serrer les fesses en priant pour ça s’arrête un jour, soit on remet clairement en cause le fonctionnement du système et, dans ce cas, on s’en donne les moyens. Et la mise en place d’un plan d’action ambitieux contre l’austérité et pour l’emploi est une base minimum.
Par Ben (Charleroi)
La demande pour un tel plan se fait d’ailleurs de plus en plus sentir, comme l’ont montré le récent appel des jeunes-FGTB, la carte blanche de Francis Gomez (président des métallos FGTB Liège-Luxembourg) ou encore le fait que pour le 14 novembre, la proposition d’un petit rassemblement de quelques centaines de personnes à Bruxelles se soit transformée en grèves de certains secteurs (CGSP wallonne, CGSP-Administrations locales et régionales bruxelloises, les métallos FGTB Wallonie-Bruxelles) voire en grève générale pour certaines régionale comme Liège et La Louvière. La volonté de lutte est croissante.
Mais les larges masses ne sont pas encore conscientes de leur force collective. La population a besoin de perspectives de lutte crédibles pour se mettre en mouvement. Un bon calendrier d’action permettrait d’élargir un mouvement actuellement limité à une minorité d’habitués, de construire des expériences de lutte et de renouer avec les traditions perdues. Parmi celles-ci : celle des assemblées générales régulières sur les lieux de travail, mais aussi dans les quartiers ou dans les écoles, afin d’expliquer clairement la situation politique et économique à tous, ainsi que les propositions alternatives à l’austérité.
La Belgique possède un mouvement syndical potentiellement surpuissant avec un taux de syndicalisation parmi les plus élevés au monde. Cette puissance est un atout important, mais elle ne suffit pas. Il nous faut aller plus loin sur le chemin de l’organisation collective des travailleurs et renouer avec un syndicalisme de combat, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel.
Un plan d’action, c’est quoi ?
Un plan d’action cohérent pourrait, par exemple, être composé d’une succession de journées de grève prévues à l’avance, de 24h pour commencer, puis de 48h et pourquoi pas de 72h. C’est une proposition un temps défendue par Nico Cué, président des métallos FGTB Wallonie-Bruxelles, mais nous n’en avons plus entendu parler depuis un bon moment. La grève est l’arme ultime des travailleurs, elle permet de montrer au patronat et au gouvernement le mécontentement qui existe à la base, mais permet également aux travailleurs de prendre conscience de leur propre force. Et puis, surtout, la grève permet de poser une question fondamentale : qui produit la richesse dans notre société ? Elle y répond en montrant que ce sont les travailleurs eux-mêmes. La grève pose la question de la propriété privée ou collective des moyens de production, elle montre que si on le veut, on peut produire pour nos besoins, sans s’encombrer de la dictature des patrons et des actionnaires. Cela suffira-t-il ? Il ne suffit pas de faire des grèves générales et des manifestations pour que l’austérité s’arrête et soit remplacée par une politique de gauche véritable. Une lutte syndicale combative et bien organisée est une nécessité absolue sur le chemin du changement de société. Mais pour que ce changement de société soit effectivement possible, il faut un niveau d’organisation plus grand encore.
Un socialiste irlandais du début du siècle utilisait une image frappante : le mouvement des travailleurs est tel un boxeur : il a deux bras pour lutter. Son premier bras, c’est le syndicat, l’outil où les travailleurs sont massivement organisés pour défendre leurs conditions de travail. Son deuxième bras, c’est un parti politique, le relais politique des revendications concrètes des luttes des travailleurs permettant la prise du pouvoir. Aujourd’hui, les travailleurs se battent un bras attaché au dos. Seul le syndicat lutte encore. Le deuxième bras, le parti, n’existe plus. Il est certain que notre bras syndical pourrait se renforcer et être plus combatif, mais sans relai politique clairement combatif, on peut vite se retrouver dans une impasse.
Le PS, frein des luttes sociales
”Il y a une fidélité profonde, pas toujours rationnelle, au PS”, a expliqué Pascal Delwit dans les pages de La Libre. En effet, la fidélité de certains vis-à-vis du PS est très loin d’être rationnelle, elle est même complètement irrationnelle au regard des politiques menées par le PS depuis près de 30 ans. Il faut accepter que les ‘‘socialistes’’ ne le sont plus depuis bien longtemps. Soyons clairs, la croyance mystique selon laquelle le Parti socialiste serait de gauche empêche le développement de luttes contre l’austérité.
Il est complètement absurde d’entendre le 14 novembre dernier Anne Demelenne (secrétaire générale de la FGTB) expliquer qu’elle félicite Laurette Onkelinkx pour ses prises de position en faveur du maintien de l’index ! La fédération de Liège du Parti Socialiste a eu le culot de déclarer publiquement son soutien à la grève ! À La Louvière, des élus socialistes étaient en tête de la manifestation syndicale ! Voilà qu’on fait des manifestations et des grèves contre l’austérité avec ceux-là mêmes qui votent et appliquent cette austérité ?
De véritables socialistes ne voteraient pas l’austérité, ils ne voteraient pas un budget aussi défavorable à l’ensemble de la population. Ceux qui le font sont des traîtres ou des ennemis, et on doit les traiter comme tels. De véritables socialistes organiseraient la résistance à l’austérité quoiqu’il en coûte. Et aujourd’hui, ça veut dire quitter cette machine nauséabonde, bureaucratique et antisociale qu’est le PS.
Nous devons donc construire une nouvelle formation politique qui soit véritablement à gauche. Une formation qui soit la nôtre, celle de la classe des travailleurs. Une formation où l’ensemble des sensibilités et des tendances existantes au sein de la classe des travailleurs serait représenté et s’unirait sur base d’un minimum de clarté idéologique. Une clarté qui émergerait grâce aux débats d’idées, aux discussions parfois polémiques, mais c’est comme ça qu’on aura le couteau le plus aiguisé : c’est-à-dire des perspectives et une direction capable de conduire à la victoire.
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Bruxelles : Appel commun de soutien aux mobilisations du 14 novembre
Le 14 Novembre des millions d’ Européens dans plusieurs pays vont se mobiliser et se mettre en grève : Espagne, Portugal, Italie, Grèce, Belgique, Malte, Chypre,… C’est le même cri de colère partout : nous refusons que ceux qui créent la richesse, les travailleurs, ainsi que la majorité des citoyens payent à la place des vrais responsables de la crise : les multinationales, les banques et leurs serviteurs politiciens !
Appel commun
Les politiques d’austérité mises en ?uvre par la Troïka (UE, BCE, FMI) et par nos gouvernements mettent en péril nos droits sociaux. En Belgique à travers l’AIP et le budget, le gouvernement Di Rupo s’attaque aux salaires, aux services publics et aux travailleurs sans emploi.
Ce 14 novembre doit être une journée combative de tous les travailleurs et travailleuses avec ou sans emploi, avec ou sans papiers. Face à l’austérité qui nous attaque toutes et tous, la journée se doit d’être unitaire !
Construire ce 14N, c’est le premier pas vers la grève générale européenne qui doit nous mener vers un plan d’action coordonné et offensif.
Soyons donc nombreux à…
- 8h : à la gare du midi (rue de France n°40) au piquet de la CGSP cheminots et Administrations Locales et Régionales de Bruxelles.
- 14h : gare du Luxembourg pour une manifestation unitaire à l’initiative de la CNE. Marchons tous ensembles, solidaires avec les syndicalistes les plus combatifs !
Premiers signataires :
- Comités Action contre l’austérité en Europe (CAE),
- EGA-ALS,
- Egalité,
- Etudiants FGTB,
- FEWLA (soutien actif à la lutte du peuple Mapuche),
- Gauches Communes
- Iniciativa per Catalunya Verds,
- Initiative de Solidarité avec la Grèce qui résiste,
- Izquierda Unida,
- JAC
- JOC bxl,
- LCR-SAP,
- LCT-CWB,
- PH-HP
- PSL-LSP,
- Régionale bruxelloise de la CGSP-Cheminots
- Rifondazione Comunista – Federazione Comunista del Belgio,
- Syriza-Belgique,
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Pays-Bas: Vers une victoire éclatante du SP !
Le parti de gauche a le potentiel de devenir le plus grand parti du pays
Les sondages consacrés aux élections législatives du 12 septembre prochain aux Pays-Bas confirment les uns après les autres la percée du SP. Même le parti libéral (VVD) semble rester derrière le parti de la tomate rouge (son symbole). Evidemment, les débats électoraux doivent encore avoir lieu au moment d’écrire ces lignes, et le résultat final peut être influencé par divers évènements.
Par Gerbrand Visser, Socialistisch Alternatief (Alternative Socialiste, CIO-Pays-Bas)
Image ci-contre : Le magazine ‘Quote’ mène campagne contre le SP et Emile Roemer, car il veut s’en prendre aux super-riches…
La tendance est claire: les gens se détournent des partis traditionnels. Ils les tiennent à juste titre responsables de la crise économique et rien n’indique qu’ils puissent changer leur fusil d’épaule : ils ne font au contraire que promettre encore plus d’assainissements, plus d’Union Européenne, plus de soutien aux banques, moins de droits sociaux, moins d’enseignement et, très important, moins de soins de santé. Le rythme de l’austérité et ses accents divergent quelque peu entre eux, mais la recette est fondamentalement identique.
A deux exceptions près : le PVV et le SP. Le PVV (parti de la liberté, populiste de droite et très réactionnaire) critique l’Union Européenne, mais est par contre lié aux 18 milliards d’euros de coupes budgétaires opérées par le gouvernement Rutte, tombé un peu avant l’été. Actuellement, la crise de l’euro n’étant (temporairement) pas en première page de la presse, la course se développe entre les libéraux du VVD et le SP (Parti Socialiste, bien à gauche du PS de Di Rupo, représenté aux Pays-Bas par le Parti Travailliste). Le PVV reste en ce moment à l’arrière plan.
L’attitude qu’adopteront les autres partis après les élections est claire. Que ce soit avec le dernier cabinet (les libéraux du VVD, les chrétiens-démocrates du CDA, et les populistes de droite du PVV), avec le précédent (les sociaux-démocrates du parti travailliste PvdA et le CDA) ou encore avec la coalition ‘‘Kunduz’’ (VVD, CDA, D66, GroenLinks et ChristenUnie), la politique fut à chaque fois faite d’attaques antisociales. Les attentes sont donc grandes envers le SP. Le SP se prononce contre l’Union Européenne néolibérale, contre les coupes budgétaires et ne s’est pas compromis dans un cabinet appliquant les décisions prises par la dictature des marchés. Tout cela est suffisant pour une bonne victoire électorale, c’est certain. Mais le SP deviendra-t-il ‘‘grand’’ ou ‘‘le plus grand’’ ?
Les partis traditionnels font tout pour mettre hors jeu le dirigeant du SP Emile Roemer, en le dépeignant comme “extrémiste, irresponsable, dépensier”, avec pour l’instant comme seul effet de confirmer aux électeurs qu’il est différent des politiciens établis. Si Roemer ne commet pas lui-même de fautes, les autres partis semblent bien incapables d’empêcher sa victoire. Soyons clair : plus grande sera la victoire du SP, plus grand sera le pas en avant posé pour la classe ouvrière néerlandaise. Alternative Socialiste appelle à voter pour le SP et à s’impliquer activement dans la campagne, et ensuite faire en sorte que Roemer tienne réellement ses promesses. Les structures syndicales ont malheureusement sérieusement abdiqué face à la politique d’austérité, une victoire écrasante du SP constituerait un certain rempart contre la logique néolibérale. Il faut assurer que cela devienne bien le cas !
Tout en soutenant le SP, nous ne partageons cependant pas l’enthousiasme de la direction du SP concernant une éventuelle participation gouvernementale. Le SP collabore déjà dans certaines localités avec le VVD, une approche qui promet un désastre politique à court terme. Quant au PvdA et au CDA, le PvdA refusera d’être sous la domination du SP et le CDA commettrait un suicide politique en entrant en coalition avec les deux plus grands partis “de gauche”.
L’élite politique fera tout pour isoler le SP et éviter de lui donner le pouvoir, une option qui ne lui est envisageable qu’en tout dernier recours. La bourgeoisie n’a pas peur des dirigeants du SP qui ont déjà démontré à plusieurs reprises qu’ils sont bien conciliables. La bourgeoisie a peur de l’influence des travailleurs sur le SP. Ce sont eux qui votent pour lui et qui l’animent jusqu’à un certain point.
De plus, la bourgeoisie a besoin de partis fiables pour appliquer l’austérité, des partis inflexibles face aux sentiments des masses. La situation la plus probable après le 12 septembre est un cabinet composé de plusieurs partis unis par l’impasse de l’austérité et l’absence de toute idée sur ce qui convient d’être fait, avec un SP dans l’opposition qui continuera à profiter de cette situation compliquée. De plus en plus, le SP peut représenter l’alternative politique aux yeux de ceux qui en ont marre des assainissements.
Les populistes de droite du PVV n’ont aucune chance d’instrumentaliser la situation pour l’instant, en raison de leur racisme virulent et de leur responsabilité dans l’application des mesures d’austérité du gouvernement précédent. Le SP pourra alors prendre la voie de la résistance active contre l’austérité et organiser la colère en transformant le soutien électoral en un soutien militant, vers une rupture avec la société capitaliste, vers une société socialiste. L’arrivée d’un gouvernement majoritaire du SP, basé sur un programme socialiste, est un objectif réalisable.
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Le problème c’est les banquiers, pas les immigrés !
Stop au racisme !
Suite à la crise et à la politique d’austérité, beaucoup de jeunes se retrouveront dans la galère. Niveau études, ce sont des classes surpeuplées dans un enseignement de moindre qualité qui nous attendent dans le secondaire, tandis qu’il faudra payer plus cher les droits d’inscription dans le supérieur. Niveau ‘‘marché de l’emploi’’, le stage d’attente est dorénavant allongé : décrocher un job relève désormais du parcours du combattant. Et lorsque l’on parle d’emplois, on parle surtout de jobs précaires et flexibles qui rendent presque impossible de se consruire un avenir. La politique antisociale des partis traditionnels, c’est plus de chômage, de précarité, d’exclusion et de pauvreté parmi la jeunesse.
Tract d’été des Etudiants de Gauche Actifs
En France et en Grèce, le Front National et les néonazis d’Aube Dorée pénètrent dans les parlements. En Flandre, les néofascistes du Vlaams Belang ont forcé des enfants d’une école primaire à manger des saucisses ‘‘pur porc’’. A Bruxelles, les petits réactionnaires populistes de droite du Parti Populaire ont fait une marche raciste et xénophobe en compagnie des néonazis de Nation. Etc. L’extrême droite instrumentalise l’absence de perspective et la frustration engendrée par la crise pour répandre leurs messages de haine. Ils pointent du doigt les immigrés, les musulmans, les ‘‘Wallons’’, les ‘‘Flamands’’, ou encore les syndicalistes combatifs afin de dévier l’attention des véritables responsables du déclin social: les banquiers et les 1% les plus riches qui spéculent et détruisent notre avenir.
Les De Wever, Renders & Co suivent les traces de Sarkozy et de la ‘‘droite décomplexée’’ avec un discours raciste et populiste: diviser pour mieux régner. A l’image de leur modèle, Margaret ‘‘la Dame de Fer’’ Thatcher, ils rêvent de briser la résistance des jeunes et des travailleurs afin d’imposer des décennies d’austérité à la grecque. Les sociaux-démocrates et les verts sont également contaminés par le dogme néolibéral, tout juste s’arrangent-ils pour que l’emballage soit un peu plus social. Jeunes et travailleurs, belges et immigrés, Wallons et Flamands, ne comptons que sur notre force collective pour résister à l’offensive de l’austérité !
Résistance contre le chômage et la précarité
Après une manif régionale à Bruxelles des syndicats ayant rassemblé 1500 personnes en juin, une manifestation nationale aura lieu en septembre contre les attaques du gouvernement Di Rupo contre le système de chômage et pour une flexibilisation accrue du marché du travail. Les jeunes, déjà les plus fortement touchés par le chômage, en seront les principales victimes. L’allocation de cohabitant diminuera jusqu’à 483 euros et l’allongement à 12 mois du stage d’attente plongera des dizaines de milliers de personnes sous le seuil de pauvreté. EGA mobilise les jeunes aux côtés des syndicalistes pour s’en prendre au chômage, pas aux chômeurs, et mettre un terme à l’avalanche d’austérité.
Résistance contre les catastrophes nucléaires et climatiques !
Le désastre nucléaire de Fukushima illustre les conséquences qu’a la logique de course au profit du privé sur nos vies et notre environnement. Pour EGA, il faut retirer le secteur de l’énergie des mains du privé et le placer sous contrôle public. EGA mène chaque année campagne à la rentrée en vue de la manifestation de début décembre organisée par la coalition climat des ONG en défense de l’environnement.
Résistance contre le racisme et l’extrême-droite !
Chaque année, nous organisons avec la campagne Blokbuster une manifestation nationale d’un bon millier de jeunes contre la marche de la haine du NSV (organisation étudiante du Vlaams Belang). La prochaine contre-manifestation se déroulera en mars prochain, à Louvain. Soyons beaucoup plus nombreux qu’eux ! Nous menons aussi campagne contre l’extrême droite francophone et en faveur de la régularisation des sans-papiers, notamment avec la manifestation contre le centre fermé de Vottem (à Liège), qui se tiendra début avril.
Résistance contre le sexisme et l’homophobie !
Sexisme en rue, à l’école, sur les festivals,… le combat est loin d’être terminé. Idem pour le mouvement LGBT avec l’augmentation de la violence homophobe. Pour la première fois en trois ans, la marche réactionnaire contre le droit à l’avortement, les droits des femmes et des LGBT a été moins nombreuse que celle des pro-choix. Nous ne devons pas nous arrêter là, mais construire la résistance pour stopper leurs intimidations contre les femmes devant les centres d’avortement ainsi que leurs propos et actes homophobes avec une manifestation massive le 23 mars prochain !
Résistance contre l’europe des banques et des multinationales !
L’Union Européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire International (la troïka) essayent de forcer les jeunes et les travailleurs à accepter une diminution très forte de leur niveau de vie au lieu de s’en prendre aux véritables responsables de la crise. Partout en Europe, les gouvernements ont sauvé les énormes profits des banques et des multinationales et mènent maintenant une politique d’austérité qui approfondit la récession et augmente la pauvreté. Contre l’Europe du Capital, participe avec EGA au mouvement de solidarité avec le peuple grec, au mouvement Occupy/Indignés,…
Rejoins EGA !
EGA, c’est quoi ?
Les Etudiant de Gauche Actifs constituent une organisation de gauche par et pour les jeunes, active dans ton école, ta haute-école, ton université, ton quartier ou ta ville. Nous nous rassemblons, discutons des idées, organisons des actions et mobilisons.
Crise, sous-financement de l’enseignement, précarité, austérité, racisme, sexisme, danger nucléaire, guerre,… Nous lions tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés au capitalisme, un système qui est basé sur la course au profit à court terme pour une petite élite.
EGA est présent en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles car nous nous opposons à la logique de surenchère communautaire des politiciens traditionnels.
EGA fait partie d’une organisation de jeunes, ISR (International Socialist Résistance), présente dans plus de 40 pays et sur tous les continents. Cela nous permet de tirer les leçons des révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient avec des jeunes tunisiens impliqués dans les événements ou encore d’apprendre de nos interventions dans les mouvements de masses en Grèce, en Espagne, au Québec,…
Partout, nous lions les luttes des jeunes à celles des travailleurs et de leurs organisations syndicales, car ce sont ceux qui produisent les richesses et détiennent la position clé pour renverser la société capitaliste.
EGA lutte quotidiennement parmi la jeunesse afin construire un monde où la production et toute la société sera démocratiquement gérée et contrôlée par les organes issus des luttes de masse des travailleurs et des jeunes eux-même. Cette démocratie réelle pourra alors satisfaire les besoins de tous et leur épanouissement dans une société socialiste démocratique. Rejoins-nous !
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La politique de Sarko et du gouvernement c’est misère, guerre, danger nucléaire, racisme : Il faut qu’ils dégagent !
Le 26 Mai se tient à Deauville le G8, le sommet des 8 chefs d’états les plus puissants du monde. Ce sommet est l’image parfaite de la société capitaliste, 8 dirigeants s’accordant pour les intérêts d’une minorité au mépris de millions de travailleurs et de jeunes. Voici ci-dessous le tract de nos camarades français. Le PSL et EGA participeront égalment aux mobilisations, si vous voulez y participer avec nous, contactez nous au 02/345.61.81 ou au 0485/05.86.39.
Tract de la Gauche Révolutionnaire (CIO-France)
Depuis le début de la crise capitaliste, les banques, les patrons et autres spéculateurs ont reçu des sommes d’argent astronomiques soit-disant pour éviter la faillite et sauver l’économie. 3 ans plus tard on voit le résultat : les 40 plus grandes entreprises françaises annoncent 84 milliards d’euros de profit alors que les travailleurs et les jeunes sont massivement touchés par cette crise. Les prix ne cessent d’augmenter, le chômage en France est à plus de 10%, chez les jeunes à plus de 25% ! Tout ce qui nous attend à la sortie des études c’est du chômage ou des petits boulots à contrat précaire, et cela en France comme dans toute l’Europe. Tout ce que Sarkozy a à proposer : réduire l’impôt sur les grandes fortunes et multiplier les déclarations racistes pour diviser les travailleurs ! Ras le bol de sa politique au service des riches !
La planète ou le capitalisme : pour préserver l’un il faut détruire l’autre !
Ce système est aussi responsable de la catastrophe écologique qui a lieu au Japon. Le secteur de l’énergie représentant un marché juteux, source de profits, les capitalistes sont prêts à construire des centrales nucléaires comme celle de Fukushima sur des failles sismiques. Pour la nationalisation du secteur de l’énergie !
Tant que la logique reste celle de faire toujours plus de profits, impossible de produire de manière propre et durable l’énergie dont la société a besoin. C’est seulement par la gestion de la production de l’énergie par les travailleurs eux mêmes, pour les besoins de la société, qu’on pourrait éviter que ce genre de catastrophe se reproduise.
Non à la guerre ! Non aux interventions impérialistes !
Sous ce système la guerre est une manière comme une autre pour faire encore plus de profits. Que ce soit en Libye, en Côte d’Ivoire ou en Afghanistan l’intervention des troupes a pour seul but de s’implanter dans la région pour avoir des matières premières à bas prix et signer des contrats juteux pour les capitalistes. Ailleurs, ils continuent de soutenir des dictatures. Résultat dans les deux cas : des milliers de morts, des gens chassés de chez eux, plongés dans la misère… Tout ce fric utilisé dans la guerre pourrait être utilisé pour les services sociaux, comme la santé ou l’éducation, mais évidemment ils s’en fichent ! Du fric pour les services publics pas pour la guerre !
Le 26 Mai se tient à Deauville le G8, le sommet des 8 chefs d’états les plus puissants du monde. Ce sommet est l’image parfaite de la société capitaliste, 8 dirigeants s’accordant pour les intérêts d’une minorité au mépris de millions de travailleurs et de jeunes.
Non au G8 !
Les capitalistes sont les seuls responsables de la crise, de la guerre et des accidents nucléaires, et pour répondre complètement à ces questions c’est tout le système capitaliste qu’il faut remettre en cause.
Comment faire ? Les travailleurs et les jeunes d’Afrique du nord et du Moyen-Orient ont montré la voie: tous ensemble nous sommes plus fort que les gouvernements et les patrons. Il faut un mouvement de masse révolutionnaire. Soyons le plus nombreux possible à la manif contre le G8 pour dire : qu’ils dégagent tous et leur système capitaliste avec !
C’est ce que la Gauche Révolutionnaire défend. A la place de ce système nous luttons pour une société socialiste, une société dans laquelle l’économie n’est plus aux mains d’une minorité de gros riches, mais est une propriété publique, gérée collectivement par les travailleurs et les jeunes eux mêmes, permettant ainsi de satisfaire les besoins de tous.
Il faut s’organiser contre le G8 et les capitalistes !
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Elections – Une bien belle harmonie néolibérale
Tous les partis traditionnels clament aujourd’hui haut et fort qu’il faut sortir du communautaire pour s’attaquer aux conséquences de la crise économique et aux ‘‘vrais problèmes’’. Traduisez: s’attaquer aux travailleurs et à leurs familles. Pour reprendre les mots de David Coppi dans les pages du Soir: ‘‘En substance : vos difficultés ne sont rien, ce sera pire demain, avec du sang et des larmes!’’(1). Voilà l’avenir tel qu’il se présente à nous si aucune riposte n’est organisée face à Elio, Didier, Joëlle, Jean-Michel et leurs complices.
Par Nicolas Croes
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Ce 13 juin, votez Front des gauches!
==> Rubrique "Elections 2010"
Vous avez dit démocratie ?
Pour pouvoir déposer des listes aux élections, il faut récolter plusieurs milliers de signatures de parrainage de citoyens (de 500 par liste pour la Chambre à 5.000 pour le Sénat). Cet effort, qui est déjà un début de campagne, le PSL l’a systématiquement fait par le passé mais, avec ces élections anticipées, cela nous était impossible.
Pour pouvoir déposer des listes, les partenaires du Front des Gauches ont littéralement dû harceler les partis traditionnels et multiplier les pressions, comme avec une action et une conférence de presse devant un débat en présence d’Elio Di Rupo et de Paul Magnette à Charleroi. Finalement, nous avons eu la certitude de pouvoir nous présenter un mercredi vers 18h… alors que nous devions déposer les listes complètes de candidats le jeudi à 14h!
Au même moment, le Conseil d’Administration de la RTBF (composé de représentants du PS, du MR, du CDH et d’Ecolo) décidait de ne pas accorder de débat aux petites listes… Finalemant, un petit débat a tout de même eu lieu. A côté de cela, il reste encore la barre des 5% pour avoir un élu et un financement accordé uniquement aux parti représentés au parlement et d’autres mesures destinées à lutter contre les petites listes. Il faut croire que les partis traditionnels n’ont eux-mêmes pas trop confiance en leurs programmes et leurs actions pour acccepter le ‘jeu’ démocratique.
[/box]De bons copains habitués à travailler ensemble
L’an dernier, le débat fracassant entre Di Rupo et Reynders avait fortement marqué les esprits, Di Rupo déclarant qu’un gouvernement régional avec le MR serait sans le PS et, donc, synonyme de bain de sang social. La confrontation avait littéralement redistribué les cartes peu de temps avant la tenue du scrutin. Cette année aussi, nous avons eu droit au ‘‘choc des titans’’ de la politique francophone, mais ‘‘Un duo plutôt qu’un duel’’, comme l’a titré La Libre(2). Sur la même page, sous la photo des deux compères, on pouvait lire: ‘‘Fini les phrases assassines : les deux hommes ont préféré le respect, voire la très grande proximité.’’
Soyons honnêtes et reconnaissons que même quand les échanges sont plus animés entre PS et MR, cela ne les empêche pas de mener une politique similaire. Ainsi, quand on évoque la Déduction des Intérêts Notionnels, le PS doit surtout espérer que personne ne rappelle trop fort que cette mesure ne serait jamais passée uniquement avec les parlementaires du MR. Cette fois-là, comme à bien d’autres moments, les élus PS ont voté pour favoriser les intérêts des grandes entreprises.
D’ailleurs, cette idée commune que l’on trouve dorénavant tant au PS qu’au MR – les patrons créent les richesses, pas les travailleurs – ressort tout naturellement lorsque l’on parle de la Grèce, par exemple. Lors de ce fameux débat, Reynders a accusé l’actuel gouvernement social-démocrate du PASOK d’être responsable du déclenchement de la crise, à l’opposé de Di Rupo qui a fustigé les gouvernements précédents, de la droite officielle. Mais le plus intéressant était le silence pesant autour du véritable fond de l’affaire, c’est-à-dire à propos du paquet d’attaques extrêmement sauvages destiné à faire payer la crise aux travailleurs grecs. C’est que, pour les deux compères, il n’y a pas d’autre alternative.
Cette approbation de la politique brutale du gouvernement grec n’est certainement pas de bon augure au vu des très sombres perspectives notamment dressées par le Bureau du Plan. Selon ce dernier, le prochain gouvernement aura à trouver comment assainir au moins 22 milliards d’euros d’ici 2015… ‘‘Heureusement’’, avec les prochaines élections en 2014 seulement (à l’exception des communales de 2012), le gouvernement peut ‘‘enfin’’ se mettre au boulot délivré de la crainte d’échéances électorales.
A gauche, pas mal de gens espéraient qu’avec l’approfondissement de la crise économique, avec la faillite du néolibéralisme et avec ses conséquences désastreuses sur un pays comme la Grèce, le PS aurait retrouvé des accents plus combatifs et plus agressifs contre la politique du tout-aux-patrons. Mais lors de ce débat révélateur à plus d’un titre, Di Rupo n’a mentionné ni les intérêts notionnels, ni osé être trop critique sur la gestion du ministère des finances, thèmes pourtant chers au PS. Cela a beau figurer dans le programme du PS, il faut visiblement ne pas trop en parler.
Pour d’autres, ECOLO représentait une alternative. On peut être séduit par un Jacky Morael déclarant à propos des mesures d’austérité: ‘‘Tout dépend de savoir pour qui ce sera difficile. Est-ce que ça va être difficile pour ceux qui ont déjà payé tout au long des années 80 et qui vont devoir repayer aujourd’hui alors que l’Etat s’est endetté pour sauver les banques ? Ou au contraire pour ceux qui se sont enrichis sur le dos de la crise ?’’(3). En fait, tout comme au PS, on trouve des dénonciations musclées chez certains verts (à mettre toutefois en parallèle avec les déclarations du type ‘‘Ecolo n’est ni de gauche ni de droite’’ ou avec la profession de foi monarchiste et catholique de Jean-Michel Javeau). Mais tout comme au PS aussi, on trouve un programme loin d’être à la hauteur de la dénonciation. Ecolo déclare qu’il faut ‘‘libérer l’économie de la dictature de la finance’’, mais les mesures concrètes telles que mieux encadrer l’activité des banques, interdire les parachutes dorés, réorienter l’économie vers l’énergie renouvelable et le développement durable,… sont tout à fait acceptables par le patronat. Pour un nouveau parti des travailleurs !
Un autre chiffre a fait une apparition remarquée dans cette campagne, celui de l’estimation de l’ampleur de la fraude fiscale en Belgique. Il s’agirait de pas moins de 45 milliards d’euros, soit une vingtaine de milliards de manque à gagner en termes de perception de l’impôt(4). De temps à autre, le PS se permet encore de critiquer le laxisme du ministère des finances. Mais jamais le PS n’a revendiqué ce poste comme condition pour participer à un gouvernement et jamais il n’a menacé de quitter le gouvernement face à l’incurie de la lutte contre la grande fraude fiscale. Pourtant, cela aurait été fort bien compris et accepté par la majorité de la population, très certainement du million et demi de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté en Belgique. La même chose vaut pour tous les autres partis, y compris Ecolo.
D’autre part, les quatre partis traditionnels ne remettent aucunement en cause les propositions de Michel Daerden (PS) destinées à faire travailler nos aînés plus longtemps. Il y a bien entendu des nuances entre partis, tout comme avec le reste, mais le point de départ fondamental reste inchangé : alors que le chômage parmi les jeunes devient sans cesse plus préoccupant (1/3 des jeunes de moins de 25 ans seraient au chômage en Belgique à l’horizon 2010), il faudrait que nos aînés restent plus longtemps au boulot!
Nous n’avons que des partis irresponsables au Parlement, des partis qui sont incapables de tirer les conclusions logiques de l’effondrement du système financier et de la faillite du système capitaliste. Les travailleurs et leurs familles sont aujourd’hui en quelque sorte orphelins de tout prolongement politique qui leur soit propre.
Nous ne voulons pas nous contenter de dénoncer cette situation, et c’est pourquoi nous participons au Front des Gauches. Avec cette liste unitaire, nous voulons diffuser l’idée de la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs, qui regroupe non seulement des organisations de gauche, mais aussi et surtout tous ceux qui aujourd’hui veulent lutter contre la politique fondamentalement de droite de tous les partis traditionnels.
(1) Le corps électoral fait la tête, Le Soir, édition du 18 mai 2010. (2) La Libre, édition du 20 mai 2010. (3) Jacky Morael trace le cap d’Ecolo, RTBF.be, 21 mai 2010. (4) Estimation de la fraude fiscale en Belgique, département d’économie appliquée de l’Université Libre de Bruxelles, étude commandée par la FGTB (www.dulbea.org).
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Ecolo et l’anti-racisme. Certain(e)s n’ont pas encore tout compris…
“Il y avait moins de candidats d’origine étrangère chez Ecolo, sans doute parce que nous rétrocédons une part de nos émoluments au parti” C’est ce qu’Isabelle Durant a déclaré à la RTBF, relayée par Le Soir du 13 novembre. Et c’est scandaleux.
Ainsi donc, de même qu’on attire pas les mouches avec du vinaigre, on attire pas les immigrés sans pognon, selon l’une des principales figure d’Ecolo? Nous aurions été en droit d’attendre ce genre d’« analyse » de la part d’élus à l’idéologie bien plus douteuse. Force est de constater que Mme Durand, qui, elle, ne court pas après les mandats et l’argent qui va avec – comme en témoigne son attitude à Schaerbeek le soir des élections communales… (hum) – a du travail à donner aux militants de son parti qui estiment être dans une organisation qui lutte efficacement pour une société ouverte à tous.
Soyons sérieux, il est fort peu probable que Mme Durand soit une « raciste cachée », elle ne s’est probablement tout simplement pas rendu compte de ce qu’elle disait sur le moment. Mais ce fait même est préoccupant et mérite que l’on s’y attarde.
Beaucoup de gens sont attirés par la « politique » pour des raisons peu honorables, uniquement pour faire carrière par exemple, et non pas pour défendre des idées. Combien sont-ils à ne s’intéresser vraiment au partis politiques qu’une fois leur diplôme de science politique obtenus ? Combien sont-ils à être rentré chez Ecolo après la « marée verte » qui a suivi les affaires de la dioxine et de la vache folle aux élections de 1999, et ce uniquement parce qu’à ce moment ce parti commençait à avoir lui aussi le potentiel d’offrir emplois et privilèges?
Parmis les couches les plus pauvres, il y a également la question de se sortir de la misère, des problèmes sociaux et économiques. Les partis traditionnels ne proposent que des solutions individuelles à ces problèmes, et aucune solution collective (ce qui reviendrait à dire qu’il faudrait s’attaquer aux véritables parasites du systèmes : actionnaires et patrons qui vivent de notre travail). Autrement dit, pas grand chose. On répartit la pénurie. C’est la politique du « si tu as ta carte, tu pourras avoir un job ou un logement plus rapidemment et surtout plus sûrement » au lieu du « luttons ensemble pour une autre société, basée sur les besoins de la majorité ». Et le PS est loin d’être le seul à agir de la sorte. Si Ecolo échappe, dans une certaine mesure, à ce processus, c’est moins par éthique interne (les alliances MR-Ecolo, le soutien d’Ecolo à la constitution européenne néo-libérale, les accords pré-électoraux brisé –n’est-ce pas Mme Durant… – ont entre autres démontré les limites étroites de cette éthique) que par manque de temps passé au pouvoir. Du temps est nécéssaire pour prendre et s’assurer des places que d’autes se sont déjà distribuées.
Au sein de la population immigrée, ces problèmes sociaux sont plus pointus. Une étude commandée par la Fondation Roi Baudouin a fait ressortir quelques données intéressantes à ce sujet. En 2001, le pourcentage de personnes d’origine turque vivant sous le seuil de pauvreté était de 58,94%, et celui chez les personnes d’origine marocaine de 55,56% ! Même en ce qui concerne l’immigration italienne, bien moins récente, le chiffre est de 21,49%. A titre de comparaison, le taux de pauvreté chez Belges d’origine était de 10,16%. Et la situation a été bien loin de s’améliorer puisque le taux de pauvreté globale était de 12,66% à l’époque, il est de 15,2% actuellement…
Dans ce cadre, que certains candidats immigrés n’aient vu dans la cour que leur faisait les partis traditionnels qu’une occasion de s’en sortir eux-même (et leurs amis par la même occasion) n’est pas étonnant. Mais généraliser cela, et surtout laisser entendre que les seuls candiadats immigrés fonctionnent ainsi, c’est non seulement une gigantesque et impardonnable erreur, mais c’est aussi un élément qui renforce les sentiments racistes qui se développent sur le terreau de la politique asociale des partis traditionnels (auto-proclamés, assez cyniquement, « partis démocratiques »).
Plusieurs idées à la limite du racisme émergent souvent sur la scène publique sans succiter, à tort, de grands remous. Ainsi, à l’époque du meurtre de Joe Van Holsbeeck, un édito de La Libre commençait en expliquant que la peur de l’autre est dans la nature de l’homme. A regarder l’histoire, on se rend pourtant rapidement compte qu’Indiens d’Amérique du nord ou du sud, Africains et autres peuples non-européens n’ont arrêté d’accueillir les colonisateurs à bras ouverts qu’à force de se faire tirer dessus. Cela fait beaucoup de gens qui ont eu comme premier réflexe d’aller à l’encontre d’une prétendue nature humaine faite de peur et qui n’a eu comme principale fonction que de justifier bien des massacres…
La lutte anti-raciste, c’est aussi celle contre des idées préconçues largement acceptées à grand renfort d’articles de presse et de déclarations de personnes pourtant réputées au-dessus de tout soupçon. Ces idées découlent en fait de l’absence de véritable analyse sur les fléaux que rencontrent la société actuelle, et sont autant de solutions de facilité.