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Tag: Socialismo Revolucionario
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Amérique latine : de retour dans l'épicentre de la lutte mondiale
Rapport de la discussion sur l’Amérique latine au Comité Exécutif International du CIO
La réunion de décembre du Comité Exécutif International (CEI) du CIO a marqué le début d’une nouvelle phase tumultueuse de la situation en Amérique latine. Le débat en séance plénière fut présenté et conclu par André Ferrari, de Libertade Socialismo e Revolução (LSR, la section brésilienne du CIO). Après une période durant laquelle l’Amérique latine fut quelque peu en marge de l’épicentre des évènements qui ont secoué le monde au cours des premières années de la crise, les évènements actuels sur le continent acquièrent à présent une importance grandissante pour les perspectives et la situation mondiale.
Par Dany Byrne
Cette nouvelle phase met fin à une conjoncture assez prolongée de stabilité économique relative, et de continuité politique. Dans la dernière décennie et demie, les principaux gouvernements du continent jouissaient d’une continuité sans précédent, avec la réélection répétée de ses dirigeants les plus proéminents, et la domination, qui en apparence semblait fort peu menacée, de différents blocs politiques dirigeants passant le pouvoir de chef de file en chef de file, tels que les Kirchner en Argentine, l’aile droite Uribe-Santos en Colombie, etc.
Fin de la « lune de miel » économique
Dans de nombreux cas, cette stabilité a été basée sur un soi-disant « miracle économique »: l’idée qu’apparemment l’Amérique latine avait « évité le pire » de la crise capitaliste mondiale, et que ses principales économies continuaient à croître rapidement. Toutefois, les choses, sous la surface, étaient plus compliquées. André a expliqué comment la force des principales économies d’Amérique latine au cours de cette dernière période a été basée en grande partie sur la demande forte et continue de produits de base, en particulier de la part de Chine.
Cette croissance ne représentait pas une sorte d’émancipation du continent sud-américain, et signifiait encore moins l’entrée de ce continent dans le club du « monde développé ». En fait, une désindustrialisation importante a eu lieu et l’activité économique sur le continent a été limitée à la production et à l’exportation de matières premières. Ce nouveau modèle a également laissé l’économie latino-américaine beaucoup plus vulnérable à l’impact du ralentissement actuel dans les soi-disant «économies émergentes», emmenées par la Chine. En effet, cette année verra le plus faible taux de croissance pour l’Amérique latine depuis plus de 10 ans, entre 2% et 2,5%.
André et d’autres camarades qui sont intervenus dans la discussion (du Vénézuela, de la Bolivie, du Chili, de Cuba, de Suède, d’Irlande, des Etats-Unis et du Secrétariat international du CIO) ont indiqué comment cette fin de la « lune de miel » économique de l’Amérique latine a déjà été traduite en termes d’une plus grande agitation sociale et politique. On l’a vu dans chacune des quatre plus grandes économies du continent – Brésil, Mexique, Argentine et Colombie – qui, entre elles, représentent plus de 75 % de l’économie latino-américaine.
Le Mexique et la Colombie dans la tourmente
Au Mexique , les élections de cette année ont vu le parti PAN, d’obédience néo-libérale, écarté du pouvoir et remplacé par le PRI, qui avait occupé le pouvoir pendant plus de 70 ans. Toutefois, le PRI (traditionnellement plus «protectionniste») a continué fidèlement avec les politiques du PAN, notamment la privatisation rampante des secteurs du pétrole et de l’électricité. Cela a été facilité par le pacte néo-libéral « Pacto por Mexico », qui vise à obtenir l’accord de tous les partis pour une série de «réformes», et qui a été honteusement soutenu à l’origine même par le parti de la gauche traditionnelle, le PRD. André, ainsi que Alan Jones des États-Unis, ont souligné la dégénérescence politique du PRD dans les dernières années, ainsi que la scission qui en est issue pour former « Morena », organisé par Lopez Obrador (candidat de gauche vaincu par la fraude lors des élections de 2006, aussi connu sous le nom de « AMLO »). Cependant, AMLO tient aujourd’hui une position plus «modérée» que précédemment, plus proche de celle de Lula au Brésil que lors de sa campagne de 2006. La politique de sa campagne de 2012 pour les élections présidentielles a été particulièrement faible et démagogique.
Cependant , malgré l’absence d’une gauche révolutionnaire de masse et combative, le processus d’attaques néo-libérales n’a pas pu avancer sans la résistance héroïque de secteurs importants de la classe ouvrière. Des camarades ont évoqué les grèves des travailleurs de l’électricité contre la privatisation, ainsi que celle des enseignants. Deux luttes qui ont fait face à une brutale répression de l’État, dans une atmosphère de plus en plus militarisée, alors que le gouvernement tente de doper sa puissance militaire dans la «guerre» contre les narco-trafiquants.
La Colombie, un autre des principaux piliers de la droite traditionnelle pro-américaine sur le continent, a également connu la tourmente. Le gouvernement Santos a été contraint de modérer ses positions, en particulier en ce qui concerne la guerre avec la guérilla des FARC (avec lesquels des négociations sont en cours avec le gouvernement). Cependant, cela a conduit à une scission au sein de l’aile droite, avec Uribe, le prédécesseur de Santos, défendant une position plus intransigeante, et s’engageant dans la compétition électorale contre Santos pour les élections de l’année prochaine, où ce dernier sera également contesté par le « Front Patriotique », une large force de gauche alignée avec certaines sections de la guérilla.
Il y a également eu une énorme reprise des luttes sociales avec un mouvement massif des travailleurs ruraux qui a jeté le gouvernement dans la crise, ainsi qu’un mouvement solide dans l’éducation impliquant conjointement des enseignants et des élèves dans des actions de grève. La répression brutale de l’appareil d’État reste une grande caractéristique du pays, les assassinats de militants étant monnaie courante. La réunion du CEI a d’ailleurs adopté une résolution en solidarité avec les ouvriers d’une usine de Nestlé où des militants syndicaux ont récemment été tués.
L’Argentine entre dans une nouvelle crise, des gains pour la gauche révolutionnaire
En Argentine, le régime de Kirchner, relativement stable jusqu’à récemment, est également entré dans la crise. Tout en essayant de donner l’impression d’un certain déplacement vers la gauche, avec la nomination d’un nouveau ministre supposément «gauchiste» au ministère des Finances le gouvernement de Christina Kirchner est en réalité engagé dans un virage à droite, comme en témoignent les nouveaux arrangements afin de repayer la dette des créanciers américains, et l’entente visant à dédommager massivement la multinationale espagnole YPF après son expropriation partielle l’année dernière. Elle prépare également un nouvel « ajustement » -entendez austérité- massif d’ici à 2015.
La reprise des luttes provoquée par cette situation s’est traduite lors des élections législatives, où le FIT (« Front Ouvrier de la Gauche » – une alliance d’organisations trotskystes) a reçu 5 %, avec 1,2 millions de voix, et remporté trois députés (qui auraient été 4 s’il n’y avait pas eu de fraude électorale évidente) et des députés régionaux dans 7 régions. Particulièrement frappant fut le cas de Salta, où le PO (la plus grande composante du FIT) a reçu 27 %, le score le plus élevé pour un parti lors de ces élections. Ce grand pas en avant a été partiellement facilité par le passage à droite du « centre-gauche », ce qui a laissé un certain espace à combler, mais reflète également des années de travail patient parmi les travailleurs et les mouvements sociaux.
Tony Saunois, du Secrétariat International du CIO, a souligné que la question fondamentale est maintenant une question de perspectives pour le FIT, de savoir quelle va être la façon avec laquelle celui-ci peut se développer en tant que nouvelle force de masse. Cela posera des questions tactiques importantes, entre autres sur comment se positionner face au discrédit/aux scissions de la tradition péroniste, qui continue de dominer le mouvement ouvrier argentin. Bien que l’audience de masse obtenue par le FIT semble avoir servi à atténuer l’approche traditionnellement assez sectaire de certaines de ses composantes, la nécessité de maintenir une orientation vers le mouvement de masse des travailleurs et des jeunes, tout en plaidant pour un programme socialiste révolutionnaire, reste une question-clé.
Le Brésil, crucial pour l’ensemble du continent
Le pays le plus crucial pour le CIO en Amérique latine reste le Brésil, en raison de son importance régionale et de la base impressionnante que nous avons construit dans ce pays depuis de nombreuses années. Économiquement, il est passé du statut de LA puissance régionale à la croissance la plus faible de tous les pays du «BRICS» (= Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Le « Lulaisme », précédemment une référence pour le capitalisme dans la région, fut pour la première fois cette année confronté à l’explosion massive de la colère de la rue. Alors que la présidente Dilma Roussef reste relativement forte et est encore susceptible de gagner les prochaines élections présidentielles, la stabilité de son gouvernement, autrefois incontestée, a été mis en doute pour la première fois. André a expliqué comment un nouveau facteur est entré sur la scène politique – « la rue ».
Luciano, également membre de LSR (CIO au Brésil) a parlé du mouvement massif qui a explosé en juin, en expliquant que si son déclenchement fut la hausse des prix de transport, en réalité, il s ‘agissait d’une révolte généralisée contre tout l’ordre des choses. L’accueil de la Coupe du Monde et des Jeux Olympiques, et les millions gaspillés sur des projets d’infrastructure massifs pour faciliter ce processus, a permis d’exposer les inégalités abyssales, où des millions de personnes croupissant dans les favelas se font dire qu’il n’y a « pas d’argent » pour améliorer leur sort.
Ce mouvement n’était pas un évènement isolé, mais l’aboutissement d’un processus de remontée des luttes des travailleurs et des luttes sociales en général, déjà évident en 2012 (l’année du plus grand nombre de grèves au Brésil depuis 16 ans). Cette année a vu une nouvelle vague de lutte des travailleurs, y compris une grève de 300.000 travailleurs de l’administration publique qui a duré pendant des mois ainsi que l’immense grève des enseignants dans l’État de Rio de Janeiro, dans lequel les camarades de LSR ont joué un rôle crucial.
Comme dans d’autres pays, le mouvement a été marqué par une répression brutale, avec l’usage industriel de tirs de balles en caoutchouc et beaucoup d’emprisonnements arbitraires. La répression a été renforcée sous toutes ses formes, mais plus particulièrement par la police militaire dans les favelas. Cependant, il y a eu un changement important dans l’état d’esprit des opprimés, en particulier dans la jeunesse, qui a perdu la peur. Cette nouvelle confiance a également été affichée dans la façon dont le mouvement a répondu à la victoire partielle obtenue lorsque les prix des transports ont été réduits: au lieu de s’arrêter, les protestations se sont multipliées, non seulement par leur taille, mais aussi en terme de revendications et d’exigences plus radicales et plus profondes.
Si un certain « sentiment anti-parti » existait dans le mouvement, cela doit être en pris en compte afin d’aider à développer la compréhension de la nécessité d’un instrument politique pour la lutte. LSR a réussi à recruter des couches significatives de gens issus du mouvement, malgré cet état d’esprit complexe.
La nécessité que le « PSOL » (= Parti pour le Socialisme et la Liberté, une formation large de gauche dans laquelle nos camarades sont impliqués) de se développer comme une force de masse, de lutte, et indépendante de la bourgeoisie, afin de donner une voix politique à ces luttes et les doter d’un programme socialiste, est cruciale pour pouvoir surmonter la crise de direction politique qui existe au sein de ce parti. Malheureusement, l’aile droite du parti a réussi à frauduleusement maintenir sa majorité lors du récent congrès du PSOL; toutefois, le bloc de gauche au sein duquel LSR participe a également émergé renforcé dans sa lutte contre les accords de coalition sans scrupules avec les partis bourgeois prônés par l’aile droite, et pour l’adoption d’un programme véritablement socialiste. Paolo Eduardo Gomes, conseiller municipal pour le PSOL à Niteroi, et proche collaborateur de LSR, était invité à la réunion du CEI et a également parlé lors de cette session, soulignant l’urgence et la nécessité pour le PSOL de se développer comme une force socialiste combative.
Chili
Cette année, les élections présidentielles au Chili ont aussi reflété l’entrée dans une nouvelle ère. Encore une fois, c’est le reflet avant tout d’une reprise de la lutte de classes, en particulier suite au mouvement de masse mené par les étudiants en faveur d’un enseignement gratuit, soutenu au cours des dernières années. La coalition de la « nouvelle majorité » que Michèle Bachelet a conduit au pouvoir est en fait davantage une « nouvelle minorité », sachant que la majorité des électeurs se sont abstenus au premier et au deuxième tours, ce qui reflète une désillusion de masse et une méfiance profonde dans le système politique.
Patricio Guzman, de Socialismo Revolucionario (SR, le CIO au Chili), ainsi que d’autres camarades, ont expliqué la situation actuelle dans ce pays. En vue d’assurer sa réélection, Bachelet a eu besoin de la couverture de gauche du Parti Communiste, lequel s’est incorporé récemment dans la coalition de la Concertation et est maintenant susceptible d’entrer dans le gouvernement de Bachelet. Dans ce contexte, la nécessité d’une gauche indépendante, challengeant le pôle Bachelet -lequel a déjà gouverné à l’aide de politiques néo-libérales entre 2005 et 2009 – s’imposait plus que jamais. Le candidat qui de prime abord se profilait pour remplir cet espace fut Marcel Claude, autour duquel un mouvement (« Todos a la Moneda ») s’est développé. SR a été impliqué dans le développement de ce mouvement depuis ses débuts, et présenta des candidats pour le conseil régional et les listes du Sénat, remportant des résultats très respectables (Celso Calfullan a remporté 16.000 votes pour le conseil régional, et Patricio Guzman 13.000 pour le Sénat).
SR est cependant intervenu dans cette campagne en étant conscient des limites et des contradictions de celle-ci. Marcel Claude a commencé la campagne avec un discours et un programme assez radical, exigeant par exemple la nationalisation du secteur du cuivre et de toutes les ressources naturelles, ainsi qu’une Assemblée constituante pour en finir avec la constitution de Pinochet -laquelle est toujours en vigueur. Cependant, au cours de la campagne, il a commencé à se déplacer vers la droite, édulcorant sensiblement son discours, allant même à un certain point jusqu’à nier qu’il était de gauche! Cela a eu un impact concret sur le développement de sa campagne. Bien qu’il avait initialement rassemblé des milliers de supporters à des rassemblements de masse -dont de nombreux jeunes et étudiants-, et était prédit dans les sondages de résultats avoisinant les 7 %, la campagne a perdu son élan au fur et à mesure que les élections approchaient, et Claude n’a finalement obtenu que 2,8 %.
Patricio a aussi expliqué comment le soutien de SR pour cette campagne a été combinée avec une intervention politique opposant au programme de Marcel Claude un programme clairement socialiste, revendiquant la propriété publique et la gestion démocratique par les travailleurs des grands moyens de production. Nous avons également durant la campagne aidé à organiser les secteurs les plus avancés du mouvement des jeunes et des travailleurs, au travers du «Front des travailleurs pour Marcel Claude » qui implique la fédération, très militante, des employés de banque, et un certain nombre de groupes d’extrême gauche. Grâce à ce front, nos camarades ont pu faire avancer le débat sur la nécessité de poursuivre la construction d’une alternative politique ouvrière de masse après les élections. Pour cette raison, ce front ouvrier a été maintenu, et Socialismo Revolucionario, qui a connu une croissance importante dans les derniers mois, va se battre pour faire en sorte que ce front se développe selon des lignes socialistes, comme une étape vers un nouveau parti de masse servant les intérêts de la classe ouvrière.
La réunion a débattu de la question de savoir comment est-ce que les marxistes révolutionnaires se positionnent vis-a-vis de premiers pas, dans un sens large, vers la recomposition de la gauche et du mouvement ouvrier, comme on l’a vu lors de la récente campagne chilienne; de telles initiatives en effet, tout en représentant des pas en avant importants, n’ont pas à ce stade un caractère socialiste ou même de classe clairement défini. Le CIO souligne à chaque étape la nécessité de lutter au sein du mouvement pour une politique socialiste révolutionnaire, et pour la construction de forces de masse indépendantes, par et pour la classe ouvrière, en maintenant bien haut la bannière du marxisme révolutionnaire. Cependant, comme Tony Saunois l’a entre autres expliqué, dans cette lutte, nous devons être prêts à nous engager dans des initiatives et des formations qui attirent de nouvelles couches de travailleurs et de jeunes dans la lutte contre l’austérité, contre le capitalisme et l’oppression, avec la compréhension que ces initiatives représentent des étapes transitoires et vivantes dans le processus de recomposition de la gauche et du mouvement ouvrier organisé. Ce dernier, jamais et nulle part, n’a pris directement une forme « pure », mais s’est au contraire toujours formé dans des batailles avec d’autres courants et confusions politiques existantes. Cette méthode a permis à nos forces d’intervenir avec succès dans des formations plus larges au Chili et au Brésil, mais aussi en Europe.
Vénézuela et Bolivie
La nouvelle phase de crise et d’instabilité sur le continent a également secoué les pays-clés du processus révolutionnaire « bolivarien » des 10-15 dernières années. Johan Rivas, de Socialismo Revolucionario (CIO au Vénézuela) a expliqué comment la mort de Chavez a ouvert une nouvelle situation dans laquelle les contradictions du processus bolivarien, longtemps expliqués par le CIO, ont été mises à nu. La base fondamentale de cela est que, malgré les réformes progressistes et les nationalisations mises en œuvre par le « chavisme » au cours des 15 dernières années, le capitalisme n’a à aucun moment été complètement renversé. Cela a conduit à une situation dans laquelle, sous l’impact d’une crise économique profonde – avec des éléments de « stagflation » (stagnation économique + inflation) – la droite, précédemment discréditée et désorientée, a été en mesure de faire des gains importants, et ce y compris parmi la base du chavisme, comme en témoigne les dernières échéances électorales. Entre la réélection de Chavez en novembre dernier et l’élection de son successeur Nicolas Maduro en avril, le chavisme a perdu 2 millions de votes, une tendance qui a été maintenue par la suite dans les élections législatives et locales.
Alors que l’énorme autorité et le charisme de Chavez avaient contribué à maintenir la stabilité et l’unité du gouvernement dans ces conditions, son remplacement par Maduro ouvre une situation beaucoup plus instable. La «guerre économique» menée par les patrons et la droite, à laquelle Maduro fait référence, est en réalité facilitée par les politiques du gouvernement, qui inclut des éléments de conciliation avec le secteur privé et l’impérialisme, et il existe une aile au sein du chavisme lui-même qui est en train de flirter avec certains secteurs de l’opposition. Il y a aussi une fissure croissante entre les ailes civile et militaire au sein du gouvernement, cette dernière ayant été renforcée depuis la mort de Chavez.
Dans cette situation, la seule force capable d’empêcher durablement un retour au pouvoir de la droite, et de mettre un terme à la situation économique difficile des masses, est la classe ouvrière qui doit lutter pour sa propre expression politique indépendante, afin de lutter pour une rupture révolutionnaire avec le capitalisme. SR se bat pour le développement d’une gauche alternative pour les travailleurs et es pauvres, s’appuyant sur la base militante du chavisme et sur les secteurs-clés des travailleurs en lutte, lesquels ont mené des mouvements de grève importants dans les derniers mois, y compris des occupations et la mise en œuvre du contrôle ouvrier au niveau local.
En Bolivie, le gouvernement de Morales s’est tourné contre sa propre base, les travailleurs et les paysans, de manière plus décisive, avec un certain nombre de nouvelles mesures anti-ouvrières, en particulier la nouvelle loi sur les pensions implémentée cette année. Cela, à son tour, a provoqué une nouvelle vague de lutte contre ces mesures, dont le point culminant fut la grève générale illimitée de la confédération syndicale COB, qui a duré une semaine. Plus important encore, l’idée de construire un parti des travailleurs – dont l’absence fut une des principales faiblesses du mouvement révolutionnaire qui a mené Morales et son parti, le MAS, au pouvoir – a été reprise par des secteurs avancés du mouvement ouvrier. Cela a conduit à l’importante initiative lancée par la COB en février, pour la construction d’un nouveau parti des travailleurs (PT). Cependant, le développement futur de cette initiative n’est pas clair à ce stade. Franco d’ASR (Alternativa Socialista Revolucionaria, la section du CIO en Bolivie) a souligné combien il est nécessaire de lutter pour l’indépendance continue du PT vis-à-vis du gouvernement, et pour son renforcement en tant que force politique de masse dotée d’un programme révolutionnaire, plutôt que de le voir transformer en un simple outil de négociation pour la bureaucratie syndicale du COB.
Cuba
La discussion a été profondément enrichie par la présence importante, pour la première fois, d’un représentant d’Observatorio Critico, un réseau cubain de militants de gauche. Rogelio a expliqué les contradictions croissantes qui ont émergé dans la société cubaine sur la base des nouvelles réformes pro-marché limitées mises en œuvre par le gouvernement de Raul Castro. Alors que pour beaucoup au sein de la bureaucratie cubaine, ces réformes signifient le début d’un processus en vue du rétablissement de l’économie de marché, Tony Saunois a expliqué qu’il serait erroné de croire qu’un tel processus à Cuba sera une simple répétition de l’effondrement de l’URSS ou du processus d’ouverture au marché capitaliste tel qu’il s’est effectué en Chine. Les racines profondes des gains de la révolution cubaine dans la conscience de millions de Cubains signifie que dans les faits, un tel processus peut être ralenti ou même inversé sous la pression des événements et des masses. Cette discussion a mis au jour la nécessité pour les marxistes révolutionnaires d’approfondir la compréhension de la révolution cubaine et surtout de sa situation actuelle, afin d’approfondir et d’élaborer le programme nécessaire pour la défense de la révolution contre l’impérialisme, et son approfondissement sur la base de la démocratie ouvrière et du socialisme international.
André Ferrari a conclu la discussion, en soulignant les possibilités importantes de croissance pour le CIO, en taille et en influence, dans la période à venir, y compris la possibilité de pénétrer de nouveaux pays comme la Colombie ou le Pérou. La nouvelle conjoncture passionnante qui s’ouvre en Amérique Latine verra ce continent propulsé une fois encore vers l’épicentre de la situation, et de la révolution, mondiale. Les pas importants qui ont été faits par le CIO au Brésil, au Chili, au Vénézuela et ailleurs serviront à améliorer considérablement la possibilité pour que les idées du socialisme révolutionnaire soient situées dans la ligne de front des batailles et des victoires de la classe ouvrière en Amérique Latine dans la période à venir, dans la lutte pour une confédération socialiste de la région.
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Second tour des élections présidentielles chiliennes, encore une fois l’abstention est victorieuse.
L’instabilité sociale et politique persistera durant la prochaine période
Le Chili est entré dans un nouveau cycle politique, un pourcentage élevé de la population ne croit plus dans les institutions démocratiques de la bourgeoisie. En effet, la droite de ”l’Alianza” ou le centre gauche de la ”Concertación”, l’actuelle Nouvelle Majorité, sont les grands perdants du deuxième tour de l’élection présidentielle. Seul 5,6 millions des 13 millions d’électeurs se sont déplacés pour aller voter, cela représente une abstention de 57% !
Celso Calfullan, Socialismo Revolucionario (CIO -Chili)
Le jour des élections, le dimanche 15 décembre, tous les journalistes ont montré des bureaux de votes vides ou les responsables de certains bureaux qui dormaient car personne ne venait voter.
Dire que l’abstention démontre clairement une position politique serait absurde, mais le fait que la majorité de la population ne va pas voter indique l’absence d’une vraie démocratie au Chili. Les gens ont arrêté de croire qu’en participant, sous les conditions actuelles, ils pouvaient changer quoi que ce soit avec leur vote. Cet élément doit être mis en rapport avec l’énorme mal-être qui existe parmi la population chilienne, illustré par les grandes mobilisations des années 2011 et 2012, où plusieurs millions de jeunes et de travailleurs sont sortis manifester dans les rues de toutes les villes du pays.
Un autre élément important à prendre en compte est que ceux qui ont effectivement été voter sont fondamentalement les personnes issues des vieilles générations, pratiquement personne de moins de 40 ans n’a participé à ces élections. Ainsi, ceux qui n’ont pas été voté sont précisément ceux qui étaient dans les rues durant les grandes mobilisations sociales de ces dernières années et n’ont aucune confiance dans le fait que les nouvelles autorités puissent faire quelque chose de concret pour résoudre leurs problèmes.
Un ras-le-bol est clairement perceptible parmi la population, spécialement parmi la jeunesse qui n’a pas vécu sous la dictature et qui ne vit plus avec la crainte de la répression ou d’un retour à la dictature si elle va ”trop loin”. Les étudiants et les jeunes travailleurs n’ont connu que les gouvernements de la Concertation et de la droite et se sentent floués.
Nous devons aussi ajouter que le soutien réel à Bachelet est très faible. En effet, il est théoriquement de 62%, mais avec une participation à 43% le soutien réel ne s’élève qu’à 25%, ce qui est beaucoup moins que ce qu’elle n’a obtenue lors des élections présidentielles de 2005, quand elle a été élue présidente pour la première fois.
Le mouvement étudiant n’a aucune confiance en Michelle Bachelet, d’autant plus avec les antécédents répressifs de son ancien gouvernement. Le mouvement a déjà menacé de recevoir le futur gouvernement avec des mobilisations et des manifestations. Les jeunes veulent voir des mesures concrètes qui mettent fin à l’enseignement privé et au profit dans l’éducation.
Tout semble démontrer que la ”Lune de Miel” du futur gouvernement sera très courte et quant aux grandes espérances que certains ont pour Bachelet, la déception aussi sera grande. Ce sera comme verser de l’essence sur le feu social que nous avons vu au cours des années précédentes.
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Elections chiliennes : Victoire de l’abstention
Avec un niveau de 51,4%, l’abstention a largement gagné le premier tour des élections chiliennes du 17 novembre dernier. Cela est révélateur du désintérêt des électeurs pour le système politique actuel et nuance grandement la ‘‘victoire’’ de Michelle Bachelet, la candidate social-démocrate. En effet, non seulement elle n’a pas été élue dès le premier tour comme initialement espéré mais, en plus, ses 3.070.012 voix (46.67%) ne correspondent qu’à 22.7% des électeurs.
Par Pablo N (Bruxelles)
Quant à la candidate de la droite et de l’extrême-droite, Evelyn Matthei, elle n’a obtenu que 1.645.271 voix (25.01%), soit à peine 12.1% du corps électoral. Ce score correspond à la base traditionnelle de la droite putschiste et montre clairement qu’elle n’a pu remporter les élections de 2010 que grâce au dégoût profond de la population envers la Concertación (coalition de centre-gauche qui était au pouvoir depuis le début des années nonante). Le gouvernement de la Concertación (maintenant Nouvelle Majorité) dirigé par Bachelet fut marqué par de grandes mobilisations, particulièrement des jeunes écoliers, et par la répression des grévistes ou du peuple Mapuche (littéralement ‘‘Peuple de la terre’’, communauté originaire du centre-sud du Chili et de l’Argentine représentant environ 4% de la population chilienne), qui laissa plusieurs morts. Contre ces derniers, ce même gouvernement appliqua d’ailleurs une loi ultra-répressive “anti-terroriste” datant de la dictature de Pinochet. La décomposition de cette coalition paraissait inéluctable, mais elle fut stoppée par le prestige de la présidente et par l’arrivée du Parti Communiste Chilien en son sein.
Le potentiel pour la gauche radicale
Au niveau de la gauche, le candidat Marcel Claude qui avait suscité l’espoir d’un bon résultat électoral n’a pas réussi à massivement attirer les jeunes qui se sont mobilisés ces dernières années ainsi que la majeure partie de l’électorat traditionnel de gauche. Il n’a pu récolter que 184.906 voix (2.81%).
Pourtant, avec la participation de centaines de bénévoles, le mouvement de Marcel Claude Todos A La Moneda (auquel participaient le Parti Humaniste chilien, le Mouvement Rodriguiste et Socialismo Revolucionario, l’organisation-sœur du PSL au Chili) avait un potentiel incroyable. Ainsi, il proposait le programme politique de gauche le plus radical depuis la fin de la dictature avec entre autres la convocation d’une assemblée constituante, la renationalisation du secteur du cuivre et des ressources naturelles en général, la fin du système des pensions privées (AFP), l’accès gratuit à l’éducation et à la santé ou encore la construction d’un Etat à caractère plurinational tenant compte des communautés originaires comme nations à part entière. Il a pu, jusqu’à un certain point, bénéficier de l’appui de la jeunesse qui d’habitude ne participe pas aux élections. Il a également réussi à avoir l’appui de dizaines d’organisations et des comités du mouvement se sont autoconvoqués dans tout le pays.
Nous analysons que cette défaite est en partie due à l’impossibilité de certaines organisations ou de certains individus de la gauche chilienne de dépasser leur intérêts mesquins ou de réprimer leur arrogance. Ainsi, la fragmentation des forces anticapitalistes fut un grand obstacle pour la formation d’une force électorale crédible, capable de toucher et d’organiser une bonne partie de la population. De plus, la campagne électorale a été menée de manière très présidentielle, sans considération pour les candidats parlementaires et les candidats conseillers régionaux du mouvement. Mais les difficultés électorales de la gauche ne sont pas attribuables uniquement à ces points faibles. Le retard dans la conscience des masses et le monopole des partis capitalistes dans les médias dominants sont aussi des facteurs importants à prendre en compte.
Ceci étant, les Comités de Campagne de Todos A La Moneda ont été une opportunité pour que les militants de plusieurs horizons et tranches d’âge puissent se rencontrer, surpassant quand même une certaine division. Une proposition de constituer un Front des Travailleurs dans tout le pays est née dans le mouvement et est en train de prendre forme. Si ce Front des Travailleurs se constitue réellement, en tant que premier pas pour l’unification et la conscientisation de la classe ouvrière et la jeunesse chilienne, ce sera finalement le plus grand apport de cette campagne. De plus, un secteur du mouvement étudiant regroupé autour de la Izquierda Autónoma Universitaria (la Gauche Autonome Universitaire) a réussi à faire élire un candidat au parlement chilien.
En conclusion, l’abstention des secteurs les plus jeunes et les plus dynamiques, le dégoût pour l’establishment, les inégalités sociales brutales, l’endettement privé général et l’accentuation de la baisse de croissance chilienne promettent un gouvernement avec très peu de légitimité et de fortes mobilisations sociales. Cela donne également un terrain propice pour les idées vraiment démocratiques et socialistes dans les prochaines années.
Nos candidats
Celso Calfullan de Socialismo Revolucionario était candidat pour le conseil de Santiago. Il a reçu 16.500 voix dans le deuxième district électoral, un des meilleurs résultats du mouvement ‘Todos a la Moneda’. Patricio Guzmán, également membre de Socialismo Revolucionario, a recueilli 13.000 voix pour le Sénat à Santiago Oriente.
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Venezuela: la crise s’intensifie
L’économie du Venezuela fait face à une inflation et une spéculation hors de contrôle ainsi qu’à d’importantes pénuries de nourriture. En même temps, les forces capitalistes gagnent en audace à cause des divisions croissantes au sein du gouvernement. Le vide à la tête du gouvernement vénézuélien depuis la mort d’Hugo Chávez, associé à l’intensification de la crise économique globale et aux limites des réformes gouvernementales, a contribué à exposer les faiblesses et les contradictions de la fameuse ”révolution bolivarienne”. Cela marque une nouvelle étape dans le développement de la lutte des classes.
Johan Rivas, Socialismo Revolucionario (CIO-Venezuela)
Dans le même temps, l’absence d’une organisation conscientisée de la classe ouvrière et des pauvres, opposée au capitalisme, à la corruption et à la bureaucratisation, a permis aux forces de droite de lancer une nouvelle offensive politique et économique dans le but de reprendre le flambeau.
Depuis la mort de Chávez au mois de mars, les contradictions du chavisme se sont accentuées, ce qui a conduit à des clivages et à des divisions entre les secteurs civil et militaire pour le contrôle du PSUV (Partido Socialista Unido de Venezuela) au pouvoir et du gouvernement. Cela a conduit à une crise politique du PSUV, qui se reflète dans le choix des candidats pour les élections municipales qui auront lieu le 8 décembre.
L’imposition de candidats par la direction du parti sans prendre en considération la base et les représentants des communautés a provoqué des fissures. Dans certaines régions, des membres en colère de la base du PSUV, qui se réclament du ”chavisme rebelle”, ont présenté des candidats indépendants sans consulter la direction du parti. Diosdado Cabello, vice-président du PSUV et président du parlement, a qualifié ceux qui ne ”respectent pas” les décisions du parti de traîtres et de contre-révolutionnaires, ajoutant qu’aucun candidat non-membre du PSUV ne pourrait être digne de l’héritage de Chávez.
Dans un contexte qualifié de ”sabotage” et de ”guerre économique” par le gouvernement, la bourgeoisie est accusée de conspiration, alors qu’en même temps, le gouvernement tente de former des alliances avec des capitalistes qu’il qualifie de ”nationaux” et de ”démocratiques”.
Le successeur de Chávez, Nicolás Maduro, n’a pas appelé à un rassemblement des travailleurs, des pauvres et des mouvements sociaux afin de développer un plan politique révolutionnaire pour affronter le capitalisme (et la violence des casseurs réactionnaires qu’il encourage) après son élection le 14 avril. Au lieu de cela, il a rencontré de grands patrons et des représentants de la bourgeoisie, dont la famille Mendoza, propriétaire de l’entreprise d’alimentation et de boissons POLAR, le plus gros monopole du pays. Le gouvernement leur a offert de grosses concessions pour qu’ils puissent promouvoir leurs affaires, notamment en les autorisant à ignorer d’importantes obligations concernant les droits des travailleurs et en leur octroyant des conditions de financement plus favorables, avec comme résultat une forte hausse du prix des aliments de base et une dévaluation de la monnaie nationale de 46%.
Les patrons ne se sont pas montrés satisfaits et font maintenant pression pour plus de flexibilité sur le marché des changes et pour une dévaluation accélérée, ce que le gouvernement envisage. En même temps, ils exigent un affaiblissement du droit du travail, qui représente 20 à 30% du coût de la production. Selon les patrons, les droits des travailleurs sont l’un des facteurs derrière les pénuries dans l’économie.
Inflation et spéculation
Malheureusement, les principaux porte-paroles des fédérations syndicales comme la CBST (Central Bolivariana Socialista de Trabajadores) et l’UNETE (Unión Nacional de Trabajadores de Venezuela) ont aussi déclaré que l’absentéisme des employés est un facteur du déclin de la production. Ils ”modèrent” cependant leurs propos en disant que les travailleurs ont besoin de davantage de stimulation pour contribuer davantage au travail de leur entreprise.
Bien sûr, il y a d’autres raisons à la baisse de la production. Par exemple, dans la région de Cordero dans l’Etat de Lara, l’entreprise de poulet SOUTO a fait banqueroute et a été fermée de manière frauduleuse, un coup orchestré par ses propriétaires. Puis, en août, l’entreprise toute entière et ses nombreuses usines ont fermé, ce qui a contribué à la pénurie d’aujourd’hui. Les travailleurs de SOUTO ont organisé une résistance héroïque pendant plusieurs mois, exigeant la nationalisation des usines sous contrôle des travailleurs et de la communauté. La réaction du gouvernement a été d’augmenter les importations de nourriture, y compris de poulet. Il existe bien d’autres exemples.
La bureaucratie syndicale semble préférer s’allier de manière opportuniste à l’opposition au gouvernement plutôt que de lutter pour une action unie pour la défense des droits des travailleurs et une alternative révolutionnaire à la droitisation du gouvernement et au sabotage orchestré par la droite.
Les mesures du gouvernement empirent la situation économique. La rareté des denrées atteint des niveaux historiques, généralement 20%, mais parfois 50% et même 100% pour certains produits comme le lait, le poulet, l’huile,… Les tentatives des bureaucrates de contrôler les prix ont échoué et les patrons continuent à spéculer. L’inflation atteint en moyenne 40%, et s’élève à 70% en ce qui concerne la nourriture. Les prix élevés du pétrole dans le monde, qui ont dépassé les 100$ depuis des années, n’ont pas suffi à permettre au gouvernement de maintenir ses politiques sociales, qui sont de plus en plus sapées au profit des concessions accordées à certains patrons (qui tentent malgré tout de faire tomber le gouvernement).
Le gouvernement connaît une sérieuse crise de liquidités, principalement causée par des problèmes de production dans l’entreprise pétrolière nationale PDVA et à la CVG (secteur national du métal et des mines), qui représentent 97% du PIB. Phénomène accru par les fuites massives de capitaux causes par les capitalistes et les mafias.
Malgré des recettes de 900 milliards de dollars ces 14 dernières années, le gouvernement est dans un déficit profond qui ne fait qu’empirer. La Chine est devenue son principal créancier. Mais le régime chinois s’inquiète de l’instabilité du Venezuela et de ses demandes constantes pour plus de crédit. Maduro s’est ainsi rendu en Chine au mois d’octobre pour demander un allongement de crédit. Le régime chinois investit dans la technologie, la construction, les télécommunications et l’automobile, en plus de chercher à s’approprier d’énormes espaces cultivables. Cela peut sembler paradoxal pour un pays qui connaît une énorme pénurie alimentaire.
Il s’agit d’une politique très risquée. Malgré sa croissance record des dernières années, la Chine n’est pas immunisée à la crise du capitalisme. Le ralentissement de son économie et l’effondrement économique du Venezuela, combinés à une chute généralisée des prix du pétrole, mettraient le pays dans une situation critique. Cela élèverait aussi l’intensité de la lutte des classes.
Sous prétexte de combattre la corruption et la fuite de capitaux, le gouvernement s’en prend aux gens ordinaires qui, pour une raison ou une autre, souvent pour cause de nécessité absolue, se retrouvent enrôlés dans des réseaux criminels qui achètent de la monnaie étrangère à bas prix et la revendent à des prix bien plus élevés sur le marché noir. Les dirigeants de ces réseaux s’en sortent pour la plupart sans problèmes.
La domination du marché noir des devises étrangle l’économie, avec une spéculation massive sur les prix. Par exemple, les prix des vols en avion ont augmenté de 400%. Les appareils électroniques et les téléphones qui coûtent généralement entre 100 et 500$ à l’étranger coûtent entre 1000 et 5000$ au Venezuela ! Le gouvernement a pris de nouvelles mesures via l’agence nationale de contrôle des devises, la DADIVI, pour limiter la quantité de devises étrangères auxquelles les Vénézuéliens peuvent avoir accès à l’étranger. Mais cela ne représente que le sommet de l’iceberg, environ 10% des fuites de capitaux seulement.
Inégalités croissantes
Rien que l’année dernière, 23 milliards de dollars ont été donnés au secteur privé pour compenser les ”coûts de l’importation”. Cet argent a disparu dans des entreprises fantômes créées pour faciliter la corruption, avec l’implication d’éléments de la bureaucratie d’Etat. Le gouvernement tente d’éviter ce sujet qui a provoqué le mécontentement parmi la base des chavistes, qui s’est mise à se demander si la croisade contre la corruption était vraiment sérieuse. Le gouvernement tente de cacher le fait que la bureaucratie décide de tout sans réelle participation des travailleurs, et que les taux élevés de corruption au sein de l’Etat ont provoqué et encouragé cette crise.
Ces 14 dernières années, le gouvernement a gardé intactes les principales forteresses économiques des capitalistes, qui continuent à maintenir et à augmenter leurs profits. 70% du PIB reste concentré entre les mains de 1% de la population. L’année dernière, 97% des revenus des banques du pays venaient de la PDVSA. Les 1% les plus riches contribuent donc à moins de 3% ! 60% de cet argent a été dépensé en importations, en majorité de nourriture et de biens manufacturés, en grande partie à destination du secteur privé. La classe parasite bénéficie donc de la plus grande partie de l’argent du pétrole et du PIB.
L’ALEM (Association Sud-Américaine des Economistes Marxistes) estime qu’au Venezuela, il y a 423 « unités » de production agricole. 2% d’entre elles possèdent 17 millions d’hectares, 55% des terres. Depuis 1999, l’Etat a augmenté les vides juridiques pour les grandes entreprises. Les multinationales basées à l’étranger ne paient aucune taxe sur la production vénézuélienne, juste celles de leur pays « d’origine ». Cette nouvelle législation a été dénoncée par Luis Brito Garcia, membre de gauche bien connu du Conseil Fédéral. Il dit que l’Etat a perdu 17 milliards de $ en taxes depuis 2009 à cause de cette législation. Cette réduction de taxe doit clairement être abolie, tout comme les taxes injustes telles que la TVA.
Malgré le fait que la radicalisation des masses a poussé Chávez à nationaliser des entreprises et à exproprier de grands propriétaires terriens, faisant ainsi trembler le capitalisme et l’impérialisme, ces mêmes capitalistes ont maintenu et même augmenté leurs bénéfices sous Chávez et Maduro. Par exemple, le secteur banquier et financier privé continue à battre des records de profits, même en période de récession.
De plus, malgré des conflits diplomatiques et des tentatives de nouvelles alliances avec la Russie et la Chine, l’économie vénézuélienne reste très dépendante des Etats-Unis, qui restent son principal partenaire dans des secteurs-clés. Le Département d’Etat des Etats-Unis a ainsi résumé la situation : ”Les tensions diplomatiques entre le gouvernement du Venezuela et l’administration des Etats-Unis n’affectent pas et n’ont rien à voir avec les relations commerciales fructueuses entre les deux pays.”
Les victoires du passé menacées
La classe ouvrière fait face à de nombreux défis majeurs au Venezuela, et pas qu’à celui de remplacer le poids politique de Chávez. Le défi principal est de continuer avec le processus qui a posé la question d’une révolution socialiste pour mettre fin à la pauvreté dans l’esprit de larges couches des travailleurs et des pauvres.
Cependant, l’absence d’une organisation de la base des travailleurs et des pauvres, prête à jouer un rôle-clé, fait que le processus restera faible et limité à des réformes démocratiques et populistes dans le cadre du capitalisme. C’est le facteur principal qui explique comment un processus qui est devenu une référence si forte pour ceux en lutte contre le capitalisme à travers le monde a été incapable de se défaire définitivement du système.
La crise politique et économique actuelle menace non seulement d’en finir avec les acquis de la révolution, mais augure aussi une défaite politique. Cela pourrait être utilisé par la classe dominante, comme c’est déjà en partie le cas, pour argumenter que le « socialisme » a échoué, qu’il s’agit d’un modèle obsolète et que l’on ne peut que chercher à réformer le capitalisme et à atteindre la paix sociale entre les classes. Rien ne pourrait être plus faux, au vu de la réalité dans laquelle nous vivons à l’échelle globale.
Le gouvernement a parlé de sabotage et de guerre économique contre lui durant toute la période actuelle. Il l’a répété à l’occasion de la 40ème commémoration du coup d’Etat militaire contre Salvador Allende au Chili en 1973. Il a tenté de faire une référence historique de manière mécanique pour convaincre le peuple que la situation actuelle n’a rien à voir avec ses échecs politiques mais ne représente qu’une autre tentative du capitalisme et de l’impérialisme d’en finir avec la révolution. Il s’agit clairement de manipulation visant à dissimuler le fait que le gouvernement s’est engagé dans une politique de conciliation de classe, trahissant les aspirations des travailleurs qui ont soutenu Chávez et l’idée d’une révolution socialiste.
Le rôle de l’armée
L’échec de la politique économique du gouvernement et ses affaires avec les capitalistes ont fait trembler sa base sociale. Les élections du 14 avril ont montré que le chavisme a perdu 2 millions de votes en moins de 5 mois. Il y a un mécontentement croissant parmi la base du chavisme et les travailleurs qui, malgré la confusion et le manque de direction politique, conserve ses aspirations révolutionnaires et de changement de régime. Cela rend impossible pour l’aile droite et la bureaucratie chaviste de contrôler la situation à 100% ou de prévenir une nouvelle explosion révolutionnaire.
Dans une telle situation, l’armée joue souvent un rôle d’arbitre et intervient pour préserver la stabilité du système. Cependant, il s’agit aussi d’un sujet complexe et il existe de nombreuses contradictions politiques au sein même de l’armée. Au Venezuela, certains éléments de l’armée sont d’origine prolétaire, contrairement à de nombreux autres pays de la région, et Chávez avait introduit l’idée du socialisme parmi les troupes, avec cependant une vision nationaliste.
Même si ces idées socialistes sont abstraites et confuses, elles ouvrent la possibilité de divisions et de confrontations au sein des forces armées. Malgré tout, la majorité des militaires sont décidés à protéger le système, et ils pourraient jouer un rôle-clé.
Maduro a aussi exercé plus de pouvoir sur l’armé, bien plus que Chávez. De nombreux départements-clés de l’Etat sont dirigés directement ou non par des personnalités militaires, dans le but de pacifier une partie du mécontentement qui s’élève dans l’armée. Le gouvernement a annoncé des augmentations de salaires pour le personnel militaire, et de nouveaux crédits pour acheter des armes et de l’équipement et financer des réparations. Rien de nouveau ; Chávez avait adopté une approche similaire. La différence, c’est que Chávez avait suffisamment de charisme et d’autorité pour être capable d’équilibrer la balance entre l’armée et les secteurs civils. Il profitait aussi d’une meilleure situation économique.
Les contradictions croissantes au sein du chavisme, la crise politique et économique, et l’intensification des divisions parmi les partis qui soutiennent le gouvernement, particulièrement le PSUV, ouvrent la voie à une réorganisation de la gauche et de la base qui lutte pour une radicalisation et un approfondissement de la révolution bolivarienne.
Dans la prochaine période, nous assisterons à une montée des conflits sociaux, comme c’est déjà le cas pour les travailleurs du métal de SIDOR et pour d’autres travailleurs. La nécessité d’une direction bâtie sur les luttes des travailleurs et des pauvres reste un facteur décisif. Cela représente le principal défi pour la gauche révolutionnaire.
D’un autre côté, vu la balance actuelle des forces, il ne serait pas surprenant que la bourgeoisie reprenne tout le pouvoir, soit via une alliance de droite, MUD (Mesa de Unidad Democratica), ou à travers une contre-révolution au sein du chavisme même. Cependant, ce serait une erreur de tirer des conclusions défaitistes, car les contradictions du capitalisme au Venezuela atteignent leurs limites.
A l’échelle mondiale, la crise du capitalisme se poursuit. Le changement ne viendra pas tout seul, mais, dans le contexte d’une nouvelle période de la lutte des classes, tout gouvernement qui opère sur une base capitaliste connaîtra la possibilité d’explosions révolutionnaires des travailleurs et des pauvres.
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Élections présidentielles vénézueliennes : La menace de la contre-révolution grandit
Les travailleurs doivent prendre des mesures urgentes pour contrer le capitalisme et la droite
Lors d’un vote très serré, Nicolas Maduro a réussi de justesse à remporter les élections présidentielles vénézueliennes contre le candidat de droite Capriles, avec seulement 200.000 suffrages de plus. On attendait de Maduro, le successeur attitré de Chavez, qu’il triomphe avec une plus large majorité. Ce succès limité démontre clairement la menace d’une victoire des forces contre-révolutionnaires de droite.
W. Prieto et J. Rivas, Socialismo Revolucionario (CIO Venezuela)
Depuis les élections, la droite, qui a exigé un recomptage des votes (tout comme John Kerry, représentant de l’impérialisme américain), semble vouloir freiner la confrontation directe. Elle semble désormais décidée à saper le nouveau faible gouvernement, avec pour objectif de le renverser de force, vraisemblablement avec l’organisation de nouvelles élections dès que possible.
Après l’annonce de la mort de Chavez le 5 mars de cette année, des millions de personnes ont envahi les rues en affichant leur chagrin et leur soutien à la Révolution Bolivarienne. Cet évènement, combiné aux résultats des élections gouvernementales de décembre lors desquelles le chavisme a remporté 20 sièges sur 23, illustre que les chavistes étaient bien placés pour remporter n’importe quelle élection présidentielle populaire.
Quand l’élection présidentielle fut appelée le 14 avril, tout indiquait une victoire claire de Maduro, malgré le mécontentement grandissant parmi les masses vis à vis de la situation économique et l’inefficacité et la bureaucratisation des structures étatiques.
Avant ces élections, Socialismo Revolucionario (SR) avait publié un document basé sur notre position antérieure, celle des élections présidentielles d’octobre 2012, dans lequel nous déclarions : ”Un vote pour Maduro ne suffira pas” (voir la version de ce texte en anglais). SR a défendu un programme de revendications révolutionnaires démocratiques et socialistes pour pousser la révolution en avant, vaincre le capitalisme et corriger le programme actuel qui n’ouvre aucune voie vers l’achèvement de la révolution socialiste.
La position de SR était clairement en contraste avec celles d’autres organisations de gauche. Beaucoup mettaient en avant la position sectaire d’un vote blanc sans tenir compte des conséquences d’une victoire de la droite, de l’extrême polarisation dans le pays et de la conscience actuelle des masses. D’un autre côté, il y avait un appel opportuniste à voter pour Maduro sans aucune critique du processus ou du programme qu’il défendait.
Contrairement à bon nombre de ces groupes, nous avons distribué des tracts dans les stations de métro à Caracas lors des jours précédents les élections et pendant la manifestation finale de la campagne électorale de Maduro. Ce faisant, nous avons reçu de vives critiques mais également beaucoup d’intérêt de la part des membres de base du parti de Chavez, le PSUV.
Ces membres affirmaient penser que la mort de Chavez allait ouvrir un espace pour discuter de la direction de la révolution. Mais dans les faits, la direction du PSUV a fait comprendre qu’il n’était pas temps pour les dirigeants du parti de soulever les critiques car il fallait soutenir la candidature de Maduro.
Beaucoup de dirigeants chavistes étaient, et sont toujours, menacés d’expulsion, pour avoir fait des critiques même si celles-ci étaient de plus faible mesure que celles défendues par les membres de SR. De telles méthodes visant à empêcher le débat et les critiques internes, une méthode bien connue du stalinisme, ont eu un effet extrêmement négatif, particulièrement au sein d’un parti qui prétend agir au nom du socialisme révolutionnaire.
Maduro a remporté les élections avec un score minimal. Cela a été une sonnette d’alarme, même pour les membres les moins critiques du PSUV, qui soulève des questions au sein des rangs du parti et qui portera ces critiques sur le devant de la scène. En seulement sept mois après les dernières élections présidentielles, Maduro a perdu près de 700.000 voix des 8 millions qu’avait obtenu Chavez.
Même Diosdado Cabello, l’actuel président de l’Assemblée Nationale et un des dirigeant du PSUV, s’est interrogé publiquement sur le fait qu’un travailleur puisse voter pour ses oppresseurs (Capriles) et a affirmé que qu’il était désormais temps pour une ”auto-réflexion”.
La réponse à la question de Cabello est qu’il n’y a aucune alternative révolutionnaire qui soit présentée à la classe ouvrière, aux pauvres et aux exploités, tout comme à des parts de la classe moyenne. Beaucoup, malheureusement, considèrent la droite hypocrite, populiste et opportuniste comme la solution à leurs problèmes. Ces problèmes basiques quotidiens et l’absence de discussion autour de ceux-ci rendent difficile pour certain de soutenir le gouvernement. La réticence des dirigeants soi-disant révolutionnaires pour la discussion a écarté beaucoup de personnes du gouvernement. Le travailleur qui se voit dire que les fréquentes coupures d’électricité sont en partie de la faute de sa consommation et le travailleur qui paie la crise actuelle par la dévaluation monétaire et qui doit faire face à des pénuries alimentaires peuvent malheureusement être séduits par une droite populiste dangereuse qui se dépeint désormais elle-même comme une force démocratique et désirant simplement ”l’unité”.
Les pénuries alimentaires d’ailleurs sont le résultat de l’existence persistante d’une couche bourgeoise parasitaire au Venezuela aujourd’hui. C’est également la responsabilité du gouvernement qui continue à la soutenir financièrement dans l’importation des produits mais qui ne placera pas cette même industrie dans les mains des travailleurs.
Et maintenant ?
Aujourd’hui, nous avons une droite qui a retrouvé sa confiance et obtenu une base sociale importante. Electoralement, elle est presque au même niveau que le chavisme. Cela a été en partie dû à la capacité de la droite de tirer démagogiquement parti des erreurs et des faiblesses du gouvernement et de combler partiellement le vide d’une opposition socialiste d’une gauche critique qui n’a pas été en mesure de se développer dans le processus révolutionnaire.
Le gouvernement Maduro a maintenant la balle dans son camps. Il peut choisir la voie de la réconciliation avec la droite ou la voie de radicalisation et d’approfondissement du processus vers le socialisme. S’il opte pour cette dernière option – ce que nous espérons et ce pour quoi nous nous battrons – il devra prendre en compte la large base sociale qui voit aujourd’hui la droite comme son alternative pour le changement et proposer une nouvelle voie pour gagner une fois de plus son soutien.
Après 14 ans de lutte, un affaiblissement général du mouvement et un nombre considérable de mécontentements et d’erreurs accumulés, il faudra une lutte massive pour surmonter ces obstacles et développer un mouvement pour pousser en avant la révolution socialiste sur une base démocratique.
Cela est l’un des nombreux défis auquel est confronté le gouvernement Maduro. Nous ne pouvons pas tomber dans le piège de penser que les sept millions de personnes qui ont voté pour Capriles sont capitalistes ou oligarques. Comme Fidel Castro l’a dit à Chavez lors d’une réunion il y a quelques années : ”Ne croyez pas que les cinq millions de personnes qui sont aujourd’hui dans l’opposition au Venezuela sont bourgeoises.”
Socialismo Revolucionario met en garde contre la menace grandissante des forces contre-révolutionnaires de droite. Les travailleurs, les pauvres et tous ceux qui veulent pousser la révolution en avant doivent rapidement tirer les leçons de la montée de la droite dans ces élections. Il est nécessaire de continuer la révolution et de rompre avec le capitalisme.
Les masses de travailleurs et de jeunes doivent s’unir de toute urgence afin d’abattre la menace de la contre-révolution. Les masses doivent construire leurs propres organisations et leurs propres forces. Par l’occupation des lieux de travail, l’établissement de comité de contrôle démocratique et de défense contre les attaques de la droite. Elles doivent lutter pour la nationalisation des moyens de production (largement restés dans les mains de la classe parasitaire capitaliste) sous le contrôle inconditionnel des travailleurs et des communautés, et non sous le contrôle bureaucratique actuel. Une organisation démocratique des travailleurs et des communautés est nécessaire au sein de comités pour organiser une économie planifiée qui satisfera nos besoins et non pas ceux de la classe dirigeante. Cette économique sera différente de celle qui existe actuellement sous l’appellation biaisée de ”socialisme” au Venezuela.
De telles mesures ne stopperont pas seulement l’avancée de la droite mais regagneront aussi nos frères et s?urs qui ont été séduits par la droite. Elles gagneront aussi la solidarité internationale de ceux qui se battent pour un véritable changement et nous seront le stimulus pour que ces changements deviennent réalité. De tels pas sont urgents pour contrer le triomphe de la droite.
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‘‘Socialisme 2013’’ : Une riposte socialiste contre le nationalisme
Lors du week-end de discussion et de débat Socialisme 2013, il y aura deux commissions consacrées à la question nationale en Belgique et au nationalisme. Plusieurs pays d’Europe sont confrontés à une croissance du nationalisme, comme en Catalogne par exemple. La première commission sera concentrée sur le nationalisme en Europe à partir des exemples d’Irlande du Nors, d’Ecosse et d’Espagne. La seconde abordera plus spécifiquement la question nationale en Belgique dans le cadre des prochaines élections de 2014, avec Anja Deschoemacker.
Samedi 13 avril, 15-17h30 – De l’Ecosse à la Catalogne, la montée du nationalisme en Europe.
En 2014 un referendum aura lieu en Ecosse au sujet de l’indépendance. En Catalogne, la toute nouvelle majorité nationaliste au Parlement régional a voté pour l’organisation d’un tel referendum. Le regard de toutes les forces régionalistes et nationalistes est rivé sur ces développements. Sous la pression de l’approfondissement de la crise, parviendrons-nous à une situation où des pays européens vont effectivement commencer à désintégrer en régions différentes ? Qu’en pensent les marxistes, comment interviennent-ils dans ce débat et avec quel programme ?
Cette commission aura pour orateurs Kevin Henry, membre du Socialist Party (parti-frère du PSL en Irlande du Nord), qui abordera la question de la remontée du nationalisme en Ecosse et en Irlande du Nord, et Juan Antonio Herdi, membre de Socialismo Revolucionario (parti-frère du PSL en Espagne), qui parlera des récents développements qui ont eu lieu en Catalogne mais aussi de la lutte de classe qui se développe en réaction à l’austérité brutale.
Dimanche 14 avril, 10-12h. – Quel programme pour la question nationale en Belgique, en préparation aux élections de 2014 ?
Dans son speech de nouvel an devant ces troupes, Bart De Wever a affirmé que 2013 était une année très importante pour le nationalisme flamand, une année où le confédéralisme est élaboré et préparé. Année importante aussi puisque les chiffres de l’année 2013 peuvent donner la date 1302, quand a eu lieu la fameuse Bataille des Eperons d’Or…
Les médias et les grands partis politiques vont tout faire pour que le débat des élections de 2014 tourne exclusivement autour l’existence d’un Etat belge viable. Allons-nous vers une aventure qui peut conduire à l’autonomie de la Flandre ou les électeurs vont-ils voter contre une répétition du scénario de 2010, et donc préférer des ‘‘partis responsables’’ ? Mais le gouvernement qui sortira des urnes ne va pas se consacrer principalement à l’aspect institutionnel du vivre ensemble. Pour la première fois depuis longtemps, quatre années se succèderont sans aucune élection. La classe des travailleurs peut se préparer à une fameuse accélération de l’offensive concertée, unifiée et structurelle des gouvernements et du patronat contre nos acquis sociaux d’après-guerre.
Anja Deschoemacker, membre de la direction du PSL, parlera du lien entre la nécessité d’une riposte du mouvement ouvrier pour préserver les restes de l’Etat-providence et de l’attitude que doivent adopter les marxistes au sujet de la question nationale afin d’éviter toute division au sein du mouvement des travailleurs.
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Solidarité avec le "printemps de Valence"
La solidarité internationale et l’action en opposition à la violence d’état et à l’austérité!
Dans la ville espagnole de Valence, une campagne concertée de répression policière brutale s’est abattue sur les étudiants, y compris sur des mineurs, entre le 15 et le 20 février. Les sites internet et les médias regorgent d’images brutales de protestants ensanglantés au cours de cette incroyable lutte des étudiants de deuxième et de troisième année contre les coupes budgétaires et la dégradation de l’enseignement public.
Cependant, cette barbarie des gouvernements (central et régional) pourrait être une erreur stratégique. Plutôt que de briser le mouvement, les provocations ont mit le feu aux poudres, comme l’illustrent les dizaines de milliers de manifestants dans les rues de Valence dans les jours qui ont suivi. Leur cri était encore plus fort en faveur des revendications étudiantes, contre les coupes budgétaires et pour la démission des policiers responsables des attaques policières. A la manière du mouvement des ‘Indignados’ en mai dernier, les manifestations de solidarité se sont développées dans tout le pays, avec des milliers de manifestants dans toutes les grandes villes espagnoles, remplissant les quartiers et bloquant les routes.
Les membres de Socialismo Revolucionario (section du CIO en Espagne) ont été actifs dans ces protestations. Ils soulignent la nécessité d’intensifier le mouvement et de s’orienter vers la classe ouvrière dans la lutte contre le gouvernement Rajoy, qui est soumis aux marchés et à l’Union Européenne, et contre les mesures d’austérité que le gouvernement impose. Comme nos camarades l’ont suggéré, une grève générale étudiante a été appelée pour le 29 février par différentes organisations étudiante. C’est ce jour-là que les travailleurs iront dans la rue dans le cadre de la journée d’action européenne. Ceci a le potentiel de montrer le pouvoir que peuvent avoir les jeunes et les travailleurs quand ils s’unissent.
La grève générale des étudiants, qui devrait être suivie par une escalade d’actions, est aussi capable d’envoyer un puissant message au mouvement ouvrier. Elle peut servir d’argument pour les syndicalistes luttant contre l’aile droite des directions syndicales qui essaye d’éviter de mobiliser pour une grève générale, après les manifestations qui pouvaient atteindre 2 millions de personnes dimanche dernier, le 19 février.
La prochaine grève étudiante devrait être accompagnée d’une grève générale contre l’austérité, les réformes du travail, les brutalités policières et pour une politique alternative à la dictature des marchés. Une telle grève pourrait amener l’économie à être bloquée toute une journée, en tant qu’étape vers de nouvelles actions. Cela pourrait clairement montrer quel est le pouvoir de la classe ouvrière organisée.
Les motions et messages de solidarité avec ce mouvement magnifique, appelé ‘Printemps de Valence’, sont importants. Ceux-ci peuvent renforcer la détermination des militants, mais aussi souligner l’importance d’une lutte organisée internationalement contre l’austérité et la dictature des spéculateurs et des grandes entreprises partout en Europe.
Les politiciens capitalistes espagnols ont honteusement répondu aux évènements de Valence en disant que les étudiants protestants étaient des "ennemis"! La solidarité et la lutte internationale peuvent montrer aux jeunes et aux travailleurs d’Espagne, de Grèce et du Portugal que nous comprenons qui est notre ennemi véritable: l’élite capitaliste déterminée à envoyer notre niveau de vie aux égouts pour payer leurs dettes et "résoudre" la crise des super-riches.
Envoyez s’il vous plaît les messages de solidarités aux manifestations, campagnes, organisations, etc. à info@mundosocialista.net
29F Action à Bruxelles en Solidarité avec le "Printemps de Valencia"!
Ce mercredi 29 février, à 11h, devant les locaux de la région de Valencia à Bruxelles, situés dans le quartier européen de Bruxelles au Rond point Schuman, 227 rue de la Loi
- NON à la répression policière des jeunes à Valencia !
- NON aux assainissements dans l’enseignement !
- SOLIDARITE INTERNATIONALE avec les luttes des étudiants en Espagne !
Action organisée à l’initiative d’ATTAC-ULB, des Etudiants de Gauche Actifs Secondaires & Supérieur – Actief Linkse Studenten & Scholieren (EGA-ALS), de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne – Bruxelles (JOC), de la section Bruxelloise des Etudiants FGTB, de la FEWLA (soutien actif à la lutte du peuple Mapuche).
D’autres actions sont également prévues ce 29 février à Bruxelles:
- 12h action de la CES, Rond point Schuman
- 13h30 action des syndicats devant la banque nationale
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A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
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A noter dans votre agenda
- Ma. 22 novembre. Liège. Lutte de masse des étudiants au Chili : quelle expérience en tirer ? Avec Lucas Gillis, militant actif au Chili. 19h30, Salle Wittert à l’Université de Liège, place du XX août.
- Ve. 25 nov. Namur. Concert de soutien aux grévistes du secteur du pétrole au Kazakhstan
- Sa.-Di. 26-27 novembre. Congrès régionaux du PSL
- Me. 30 nov. Louvain. Comment mener la lutte contre le racisme ? Avec des orateurs d’EGA et de la campagne antifasciste flamande Blokbuster, dans le cadre de la campagne contre la manifestation anti-NSV de mars.
- Ve. 2 décembre. Bruxelles. Manifestation nationale des syndicats contre l’austérité
- Sa. 3 décembre. Bruxelles. Manifestation Climat, 14h gare de Bruxelles-Nord.
- Me. 7 décembre. Liège. Grève générale régionale et manifestation au centre ville contre la fermeture de la phase à chaud liégeoise. RDV au Torè (aux terrasses), à 10h.
- 31 décembre. Réveillon de nouvel an rouge à Bruxelles. PDF avec plus d’infos
- 8 mars 2012: manifestation antifasciste contre le NSV à Louvain
- 25 mars 2012: Protestations contre le rassemblement anti-avortement à Bruxelles
Agenda de Rood!
En Flandre, le PSL est actif dans la construction de Rood! en tant qu’initiative politique plus large. Voici quelques dates du mouvement.
- Je. 24 nov. Anvers. Réunion de Rood!-Anvers et discussion sur les élections communales. Uniquement pour les membres de Rood!
- Ma. 29 nov. Bruxelles. 19h30. Pianofabriek, Rue du Fort 35, 1060 Sint-Gilles. La ‘crise bancaire’ Et vous? Vous en comprenez encore quelque chose?
- Ma. 6 déc. Hasselt. Présentation du livre d’Erik De Bruyn. 20h. Location: het Vrijzinnig centrum, A. Rodenbachstraat 18, 3500 Hasselt
- Ve. 9 déc. Boom. Présentation du livre d’Erik De Bruyn. 20h. Het feestpaleis, Colonel Silvertopstraat 13
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Concentration syndicale au Heysel
Ce mardi, le PSL était lui aussi présent à la concentration de militants syndicaux qui s’est tenue au Heysel à Bruxelles. Nous y avons tenu un stand avec notre matériel politique, diffusé un tract et vendu 53 exemplaires de notre journal, Lutte Socialiste. 3 de nos T-shirts ont aussi été vendus, de même que d’autres matériels destinés à nous soutenir financièrement.
Liège: Discussion sur l’expérience des luttes au Chili
Après vingt ans de relativement bas niveau des luttes dans le Chili de l’après-Pinochet, ces derniers mois ont connu une éruption de luttes ouvrières et sociales qui ont ébranlé le pays. Vingt ans de gouvernement par l’alliance de la “Concertación” des forces de “gauche” et “démocratiques” n’ont rien apporté si ce n’est des promesses vides, et la continuation de la politique néolibérale de la dictature – exaspérant de ce fait les espoirs longtemps retenus des masses, et aliénant la jeune génération. L’élection du gouvernement droitier de Sebastián Piñera et de sa politique plus ouvertement anti-ouvrière s’est avérée avoir joué le rôle du “fouet de la contre-révolution”, qui a fait volé en éclats la période de relative “paix sociale” au Chili.
Quelle leçons tirer de ces mobilisations pour les luttes en Belgique, à l’heure où l’austérité s’annonce et que des mobilisations syndicales de grande ampleur se préparent?
Venez en discuter avec nous, en présence d’un militant chilien de Socialismo Revolucionario, notre organisation-soeur au Chili!
Anvers: Débat sur la réponse de la gauche face à la crise
Mercredi dernier, les Etudiants de Gauche Actifs avaient organisé à l’Université d’Anvers un débat concernant la réponse que la gauche doit défendre face à la crise économique et à ses conséquences dévastatrices pour la population. Quatre orateurs étaient présents, issus de différents partis ou mouvements.
Environ 45 personnes ont participé au débat depuis la salle, et ont donc écouté Wouter Van Damme (PTB), Seppe De Blust (SP.a), Bart Vandersteene (PSL) et Erik De Bruyn (Rood!). Le débat était modéré par Karim Zahidi, membre du groupe de pilotage de la Table Ronde des Socialistes en Flandre. Les divergences d’opinion étaient bien entendu très profondes entre le représentant du SP.a et les autres orateurs, mais parmi eux se dégageaient également nombre de nuances importantes.
Dépêche des Etudiants de Gauche Actifs
Cette semaine parait la première dépêche des Etudiants de Gauche Actifs, dont l’objectif est de mettre en avant les principaux points de campagne de l’organisation étudiante du PSL au niveau national, mais aussi régional. PDF de cette dépêche.
Fêtez l’an neuf avec nous!
Après une année 2011 indignée et révolutionnaire, une année 2012 de combat en Belgique !
Comme chaque année, les sections bruxelloises du PSL vous invitent à un réveillon de nouvel an aussi combatif que festif. L’an dernier, quelque 110 personnes étaient présentes pour le repas. Difficile d’avoir une estimation pour la suite, qui a duré jusqu’aux petites heures… Bref, une très bonne soirée en perspective, dans une ambiance conviviale, pour un prix des plus démocratiques, ce qui n’est pas toujours évident à trouver !
MENU
- Soupe de poisson ‘‘Syntagma’’
- Scampis ‘‘Puerta del Sol’’
- Agneau de Sidi Bouzid, petits légumes Tahrir et croquettes du Wisconsin
- Fromages,
- Mousses au chocolat,
- Café & truffes
Inscriptions
Les inscriptions doivent être rendues pour le 15 décembre.
PRIX: 25€ pour les salariés, 20€ pour les non-salariés (-5€ en prévente), 5€ pour les moins de 12 ans (un babysitting est assuré sur place)
Inscrivez-vous via pablo@gauche.be ou au 0475/43 40 68. Vous pouvez également verser votre inscription au n° de compte 001-4505656-82 avec pour mention “31/12”.
Cette fête se déroulera à la salle Randstad, 47 rue Jardinier à Molenbeek.
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Venezuela : Des militants, dont des membres du CIO, arrêtés et détenus par les forces de l’Etat
La répression et la criminalisation des lutes, ce n’est pas du socialisme!
Ce mardi 2 septembre, 8 camarades du “Comité national contre la criminalisation des protestations sociales et pour la libération des militants sociaux et révolutionnaires”, dont deux membres de Socialismo Revolucionario (CIO-Venezuela) – Johan Rivas et Joseph Alvarado – ont été arrêtés par les forces de l’ordre de la ‘Garde Nationale Bolivarienne’.
Socialismo Revolucionario (CIO- Venezuela)
Cela s’est produit alors qu’ils collaient des affiches à Caracas en solidarité avec le dirigeant ouvrier Rubén González, le dirigeants indigène Sabino Romero et le dirigeant étudiant Williams Sanguino, tous arrêtés alors qu’ils ne faisaient que défendre leur droit fondamental de protester. Ces 8 militants ont donc été arêtes et détenus dans une “zone sûre” où ils ont été maintenus une heure et demi sans aucune charge ne pouvant justifier la détention si ce n’est d’avoir ‘disséminé de la propagande politique dans des endroits prohibés’, malgré le fait que les affiches étaient collées aux endroits publics, au côté d’autres affiches de nombreuses organisations sociales, politiques ou encore de publicités.
Ces camarades ont immédiatement contacté de nombreux réseaux, organisations, mouvements et collectifs pour soutenir leur campagne, les alerter de la situation et de la possibilité que des mesures plus sérieuses soient prises par les forces d’Etat. Toutes les organisations contactées se sont mobilisées, et ont ainsi permis la remise en liberté de ces 8 camarades, sans que leur arrestation n’ait pu recevoir la moindre justification.
Cet acte de répression n’était rien de plus qu’une façon de tester quel degré d’intimidation et de répression pouvait être utilisé contre les mouvements sociaux, populaires et révolutionnaires indépendants, qui tentent d’élever la voix contre ce qui se développe aujourd’hui sous le nom de “Révolution Bolivarienne”. Les autorités ont choisi de recourir à la force pour résoudre les conflits sociaux et politiques et de criminaliser et d’arrêter les militants et leurs dirigeants.
De ces 8 militants arrêtes, deux étaient membres de Socialismo Revolucionario (CIO-Venezuela). Nous rejetons toute intimidation et repression contre le mouvement populaire et révolutionnaire.
Nous exigeons:
- La voix du people et de la classe ouvrière ne doit pas être étouffée ! La répression et la criminalisation des lutes, ce n’est pas du socialisme !
- Libération de tous les prisonniers des mouvements politiques, sociaux et révolutionnaires détenus pour avoir défendus leurs droits !
- Non à la criminalisation des protestations sociales !
- Non à l’impunité des bureaucrates ! Pour le contrôle démocratique de la justice !
- Pour la construction d’une alternative révolutionnaire, démocratique et socialiste !
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La liste du gauche du P-SOL à 10% dans les sondages
Elections présidentielles au Brésil
Lorsque Lula, le candidat du Parti des Travailleurs (PT) a été élu Président du Brésil à la fin 2002, les travailleurs de ce pays ont été gagnés par l’espoir que, pour la première fois, il y aurait une politique en faveur des travailleurs et des pauvres. Mais Lula a estimé plus important de satisfaire les exigences du monde des entreprises et de la finance que de répondre aux attentes des travailleurs et des paysans pauvres.
Els Deschoemacker
Une première épreuve de force a eu lieu avec la lutte contre la réforme des pensions, qui a mené à des appels à la formation d’un nouveau parti des travailleurs. A peine un an plus tard, le Parti pour le Socialisme et la Liberté (P-SOL) voyait le jour. Quatre parlementaires exclus du PT en raison de leur opposition à la réforme des pensions ont été à la base du P-SOL. En comparaison avec d’autres pays d’Amérique latine, la situation est restée relativement calme au Brésil. Cette relative stabilité a été assurée en grande partie par une croissance économique reposant sur les exportations et par le soutien apporté au gouvernement par la CUT, la principale fédération syndicale. Mais, malgré cette croissance limitée, les annonces de licenciements de masse se sont succédées. De grandes entreprises comme Volkswagen préparent des licenciements. La compagnie aérienne Varig a déjà supprimé 9.000 de ses 11.000 emplois.
Mais, s’il n’y a pas eu de mouvements de masse comme dans d’autres pays, le deuxième mandat de Lula ne sera pas aussi calme. Son parti a été impliqué dans divers scandales et la politique néo-libérale du gouvernement a gravement porté préjudice au parti.
Lula reste nettement en tête des sondages mais le potentiel pour un mouvement de protestation de grande ampleur est très grand. Ce potentiel s’exprime en partie par les scores que les sondages d’opinion promettent au P-SOL pour les élections présidentielles. La candidate du P-SOL, Helena Heloïsa, obtiendrait entre 9% et 12% au niveau national. A Rio de Janeiro, elle talonnerait Lula (19% pour lui contre 18% pour Helena).
Des dangers guettent pourtant aussi le P-SOL. La pression s’y fait sentir pour affaiblir le programme et l’adapter à ce qui est possible dans le système actuel. Le patronat ne sera pourtant pas disposé à faire beaucoup de concessions. Socialismo Revolucionario, notre organisation soeur au Brésil, est active au sein du P-SOL et y milite pour faire du P-SOL un parti de lutte doté d’un programme socialiste conséquent.