Tag: Socialisme 2015

  • Socialisme 2015 : Discours de Thierry Müller (réseau Stop Art.63&2)

    thierry_soc2015Le samedi 28 mars dernier se déroulait la journée “Socialisme 2015”, à la Pianio Fabriek, à Bruxelles. L’événement, organisé par le PSL, a notamment accueilli un représentant du réseau Stop Art. 63&2 pour son meeting de clôture autour du slogan “Michel dégage”. Nous reproduisons ci-dessous l’intégralité de la prise de parole de Thierry Müller.

    “Bonsoir. Un tout grand merci de me donner l’occasion de prendre la parole, en tant que militant du réseau Stop Article 63§2, dont le PSL a signé l’Appel, tout comme Ega d’ailleurs, et tout comme 104 autres organisations. Merci, camarades, d’être ainsi à nos côtés.

    Cela faisait des mois qu’ils l’avaient annoncé, 3 ans très exactement, et ils l’ont fait. Froidement. Cyniquement. Crapuleusement. Depuis le 1er janvier 2015, plus de 20 000 personnes… DEJA… ont perdu leurs allocations de chômage. Moins de la moitié devrait échouer aux portes des Cpas où ils rafleront un RIS sous le seuil de pauvreté, des CPAS souvent exsangues et englués dans les mêmes travers du contrôle social, de l’activation, de la contractualisation du droit.

    Le PS nous l’avait vendue, cette mesure, comme la concession nécessairement faite aux libéraux, après 500 j de négociation pour la constitution d’un gouvernement, une quasi crise de régime déclarait et déclare encore Elio Di Rupo… Une concession visant à nous préserver de la NVA. Aujourd’hui, Elio, on a l’Article 63§2 et articles connexes, et puis son cortège de misère qui fait saigner ton coeur, mais en prime, Elio, on a la NVA, ce qui a conduit à aggraver encore la mesure : plus d’allocation d’insertion avant 21 ans pour ceux qui n’ont pas un diplôme d’études secondaires supérieures ou d’études en alternance, ce qui crée ce précédent qu’un droit lié à la sécurité sociale est désormais conditionné à l’obtention d’un diplôme qui n’est pas le moindre. Et obligation de demander l’accès aux allocations d’insertion avant 25 ans , ce qui de facto va en exclure une bien grosse part des universitaires.

    Mais de quoi s’agit-il en somme, à quoi riment au fond toutes ces mesures dont l’Article 63§2 ? Fallait-il nécessairement que des sacrifices soient ainsi faits pour sauver le pays, notre pays, sur-endetté ? Tout le monde, nous a-t-on répété devra, doit, faire des efforts, se serrer la ceinture.

    Alors ces exclus de l’Article 63§2 ont- ils été offerts en sacrifice pour renflouer les dettes NATIONALES ? Le gain engrangé sera tout au plus de 50 à 100 millions d’euros ! Et là on vient de nous annoncer qu’il va falloir trouver 2 milliards d’économies… supplémentaires !

    Exclus alors pour relancer l’économie ? Leur retirer des allocations, c’est globalement réduire le pouvoir d’achat de la population, c’est contracter une économie déjà en surproduction, c’est, l’exemple Grec le démontre, aggraver mois après mois la situation, c’est comme le montre chaque exercice d’ajustement budgétaire, répéter le sempiternel discours que l’on vient d’entendre cette semaine encore : il nous faudra trouver plus, toujours plus…Et donc encore plus… d’austérités.

    Ce pays avait-il besoin pour s’en sortir de créer cette misère ? Le 17e pays le plus riche au monde, le 10e le plus riche d’Europe, devant l’Allemagne, la France et l’Italie ! En 2011, quand fut décidée cette mesure, Eurostat déclarait que la Belgique était le pays où le patrimoine financier moyen par ménage était le plus élevé d’Europe. A la même époque, la RTBF titrait sur son site web : « En dix ans, le Belge aurait augmenté son patrimoine financier de 18% ». Elle précisait que «Le Belge dispose en moyenne de 167.600 euros»… moi, pas ! Mais je ne suis qu’un foutu féniasse de chômeur de longue durée ! A côté de cela, en réalité, 15% de la population de notre pays vit en dessous du seuil de pauvreté, comme moi. Fallait-il vraiment renforcer de tels écarts pour sauver les avoirs d’une classe moyenne aux abois ? Qu’y gagne-t-elle ?

    Rien. En réalité, il ne s’agissait pas de sacrifices légitimes, rationnels. La vérité, c’est que ces exclus étaient estimés coupables de quelque chose de répréhensible, de très condamnable même si l’on mesure les effets conséquents de ces exclusions sur leur existence et sur celle de leur famille ?

    Coupable, nous a déclaré Kris Peeters, de pas avoir cotisé suffisamment, ne pas avoir accumulé dans un temps donné suffisamment de temps d’emploi. Il s’agissait pour eux, il s’agit pour eux, car des exclus il y en aura dorénavant tous les mois, de travailler, par exemple s’ils ont moins de 36 ans… 12 mois ETP dans un délai de 21 mois. Tiens ! Tiens ! Juste au-dessus d’un mi-temps ; 10 ans, 20 ans à mi-temps vous replongeront systématiquement en cas de licenciement dans des allocations d’insertion, vous remettront en risque de vous faire couper la tête ! Voilà pourquoi 66% des exclus sont des femmes d’ailleurs.

    Trouver en trois ans… de quoi cumuler 12 mois de travail ETP dans une période de 21 mois, alors que, dans ce pays, chaque mois, sont mis en concurrence, pour 30 à 50 mille jobs à pourvoir…combien de personnes à votre avis ? Combien sont totalement ou partiellement sans emploi, et tenues par la carotte ou le bâton de se sortir de là ? Plus de 900 000, toutes catégories confondues. Cela fait une moyenne nationale de 1 emploi pour 30 personnes susceptibles de vouloir occuper le poste ! En réalité, à chaque job, et même aujourd’hui à chaque formation, pour lesquels vous postulez, vous vous retrouverez en pratique mis en concurrence avec 50, 100 ou parfois 150 candidats ! Qui en tire les choux gras ? Ceux qui sur le marché de l’emploi ne viennent pas se vendre eux mais faire leurs emplettes !

    Mais il y a plus absurde : la plupart de ces jobs « offerts », -ben oui, c’est sûr!-, ne permettent jamais de quitter le régime des allocations d’insertion. La plupart sont des jobs à temps partiels, ou à durée extrêmement courtes, des intérims, pire : des pseudos emplois comme indépendants ou franchisés, qui ne sont aucunement comptabilisables pour ouvrir votre droit à des allocations sur base d’un travail !

    Le réseau Stop Article 63§2 s’est constitué pour dénoncer les dérives et les délires justificatoires extrêmes que renferme cette mesure, mais elle n’est juste qu’emblématique de toutes les autres que nous n’oublions pas.

    Comme bien sûr, et nous le dénonçons avec force, le renforcement draconien et généralisé des contrôles de la disponibilité « active », qui a fait exploser les exclusions ou sanctions pour insuffisance de recherche d’emploi : 62 000 en 2014 ! Et cela va se durcir encore, et bien, selon nos informations ! La chasse est sans pitié contre ceux qui ne cherchent pas assez, comme si partir à la cueillette aux champignons allaient les faire pousser, comme si chercher de l’emploi allait le faire exister ! Tout cela s’ajoutant à toutes les autres mesures prises ces dernières années : généralisation de la dégressivité des allocations sur base d’un travail qui finit par conduire tout chômeur de longue durée sous le seuil de pauvreté, obligation d’accepter un boulot à moins de 60km de votre domicile quelque soit le temps nécessaire pour y arriver, obligation d’accepter n’importe quel job que vous êtes intellectuellement ou physiquement capable d’assumer quelle que soit votre formation si dans les 5 mois après la fin de vos études, vous n’avez pas trouvé dans votre secteur.

    7 ans de menuiserie, vous ne trouvez pas comme menuisier ? Vous ferez bien facteur, barman, call center ou livreur de pizzas ! Y a pas de sots métiers Et si vous avez philo, romane, psycho, entre 5 et 7 ans d’études universitaires, massivement financés avec l’argent de la collectivité ? Pareil : si, dans les 5 mois, vous n’avez pas trouvé comme philosophe, prof de français ou psychologue, vous ferez caissier, ré-assortisseur de rayons ou vous reprendrez une formation comme conducteur de clark, histoire d’enrichir votre profil de compétences ! Une bonne manière de valoriser l’investissement collectif, public, dans la formation des jeunes, non ? !

    Alors que faire ? Sur la question de l’Article 63§2, dont nous faisons une obsession parce que nous ne voulons pas lâcher l’affaire, parce que nous continuons de penser que c’est gagnable, parce que nous continuons de penser que nos luttes ont besoin de victoire et d’arrêter l’infernale spirale des défaites, cette spirale qui entretient l’impuissance, nous avons deux pistes à court terme sur lesquelles nous voulons vous proposer de vous mobiliser avec nous !

    La première est pour tout bientôt. Pour des raisons que nous ne discuterons pas ici, das le courant du mois qui vient, Ecolo et… le PS, si!si !, il faut bien juguler la veine qui suinte, vont déposer chacun,- -c’est inattendu et prequ’inespéré pour nous, comme quoi la lutte paie !-, une proposition de loi visant à abroger l’Article 63§2 et suivants. La pression doit donc être maximale dans les jours qui viennent. La clé sera dans les mains des 18 députés Cd&V. Nous allons faire des propositions dans lesquelles vous pourrez entrer pour aider à faire monter cette pression, à commencer par être présent et présente ce jour-là devant le Parlement. Malheureusement nous ne savons pas encore la date. Nous ne la connaîtrons que deux semaines à l’avance. Sous cette législature, il n’y aura pas d’autres opportunités pour qu’un vote ait lieu sur cette question. Alors SVP, venez !

    La seconde piste : convaincre les organisations syndicales, et surtout leurs dirigeants, que ces questions de régression des droits au chômage méritent une 5e balise. Les attaques contre les droits au chômage ne sont pas des attaques contre les chômeurs, catégorie sociale singulière, qu’il s’agirait d’entendre et de défendre comme les pensionnés par exemple, les jeunes ou les immigrés. Les attaques contre les droits au chômage affectent directement ici et maintenant tout salarié, sans ou avec emploi… Le gars qui tous les jours va travailler, avec dans sa voiture une radio qui lui assène les discours méprisants et stigmatisants sur les chômeurs, lui rabachent les commentaires les plus crapuleux sur ces « sans emploi » qui en profitent, qui entend les mesures que subissent ceux qui en sont et la mise en misère dans laquelle cela les place, eux et leur famille … ce gars-là arrive façonné au boulot, formaté, à accepter ce qui lui sera demandé sans l’ouvrir, à laisser toute exigence au vestiaire voir même au parking, de l’entreprise !

    Il en accepte, nous en acceptons… la déglingue de nos conditions de travail avec toute la souffrance physique et psychique que cela entraîne jusqu’à l’insupportable, qui nous ferait, qui nous fait parfois, haïr ceux qui au chômage y échappent, pourtant nos frères de classe ! Accepter aussi au nom de plus de facilités d’embauche pour les patrons, donc espérons-nous, d’une réduction de la pression que nous subissons tous sur le marché du travail, accepter donc une lente mais sûre déconstruction du fleuron de nos conquêtes politiques qu’est la sécurité sociale ! Réduction des cotisations depuis trente ans, réductions en parallèle des prestations, menace permanente, -chantage en réalité-, sur nos pensions et le remboursement de nos soins de santé… Et à côté…

    A côté quoi ? A côté, durant ces trente calamiteuses, la répartition de la richesse produite par notre travail, que mesure économiquement le Produit Intérieur Brut, a vu la part qui revient au capital, parasitaire, grimper de 10% et celle… qui nous revient à nous, les seuls réels producteurs de cette richesse, chuter d’autant ! En trente ans, camarades, ils en sont arrivés à nous piquer dorénavant 40 milliards de plus que ce qu’ils nous piquaient déjà ! Cela représente un vol mensuel SUPPLEMENTAIRE réalisé sur chaque habitant de ce pays de 300 euros. 300 euros par personne et par mois !

    La capture capitaliste aujourd’hui sur la richesse que nous produisons en commun, en dehors ou dans l’emploi, est de 150 milliards chaque année ! 12 milliards par mois… plus de 1000 euros par habitant, volés au profit en bout ce course d’une poignée de spéculateurs ou de fonds d’investissement sur lesquels nous n’avons aucun contrôle !
    Se battre aujourd’hui pour le renforcement de la sécurité sociale, et particulièrement pour des droits au chômage maximum, c’est se battre pour créer les conditions légales et institutionnelles permettant que l’ensemble des salariés reconquièrent pas à pas ce dont chaque mois, chaque jour, chaque heure les capitalistes les spolient.
    Se battre aujourd’hui pour les droits au chômage, ce n’est pas faire oeuvre de solidarité envers les chômeurs attaqués, ce n’est pas non plus sauvegarder des droits dont on pourrait un jour avoir besoin… En réalité, c’est créer, maintenir ou retrouver les conditions même d’un rapport de force nécessaire à la lutte de classe. Il en va de notre survie, de notre dignité et de celles de nos enfants.”

  • [VIDEO] Il nous faut un deuxième plan d'action!

    La vidéo ci-dessous a été réalisée dans le cadre de la préparation de la journée "Socialisme 2015", où elle a été projetée en introduction au meeting de clôture de l’évènement. Divers syndicalistes y prennent la parole au sujet de la nécessité d'un deuxième plan d'action contre le gouvernement des riches.

  • S2015. Contre le capitalisme et son cortège de misère, construisons une alternative socialiste !

    soc2015_01Avec 170 participants, l’édition 2015 de la journée « Socialisme » fut un beau succès. Comme l’a fait remarquer un travailleur, on ne trouvait pas dans ces discussions politiques de jargon académique. La politique a été abordée à partir du monde qui est le nôtre, celui des travailleurs, des précaires, des allocataires sociaux,… La parole a été donnée à de nombreux militants qui, comme chacun d’entre nous, souffrent des politiques d’austérité. Mais se limiter à la dénonciation n’était pas l’objectif de cette journée. Son but était bien plus de discuter de la stratégie nécessaire pour faire avancer la lutte et la défense de notre avenir.

    La journée a débuté par un meeting international. Sans surprise, une large attention a été consacrée aux développements de la situation en Grèce. Nikos Kanellis (conseiller communal élu sur une liste de SYRIZA à Volos et membre de la direction de notre organisation sœur grecque Xekinima) a parlé de l’appel issu des tréfonds de la société grecque pour un véritable changement de politique et de la manière dont l’ensemble de l’establishment capitaliste européen est affolé. Les négociations n’offrent rien, l’Union européenne n’accepte aucun aménagement de sa politique d’austérité. Rompre avec cette logique socialement dévastatrice exige d’activement mobiliser la base de la population. Mais si le pendule va vers la gauche à travers l’Europe, cela ne signifie pas pour autant que le danger des courants réactionnaires de droite a disparu. A la suite de Nikos Kanellis, nous avons d’ailleurs pu écouter notre camarade Lucy Redler (membre de notre organisation-seur en Allemagne et porte-parole du courant de la Gauche Anticapitaliste au sein du parti de gauche Die Linke) qui a parlé du mouvement xénophobe Pegida en Allemagne. Elle a également fait état de la renaissance de la lutte de classe dans le pays et de la manière dont cela peut constituer une base importante pour la solidarité internationale à construire avec la résistance anti-austérité grecque. Ce meeting a été clôturé par Bart Vandersteene, porte-parole national du PSL, qui a très activement été impliqué dans le développement de notre organisation-sœur américaine Socialist Alternative ces deux dernières années. À Seattle, il a notamment participé à la campagne qui a permis l’élection de notre camarade Kshama Sawant. Il y retournera bientôt afin de permettre la réélection de « la femme la plus dangereuse des Etats-Unis », selon le chroniqueur Chris Hedges. Dangereuse pour l’establishment capitaliste bien entendu…

    Après ce meeting ont pris place cinq ateliers de discussion destinés à aborder un thème spécifique plus en profondeur. Au sein de l’un d’eux, notre camarade Orhan Kilic a livré son rapport d’une récente visite de solidarité au Kurdistan et a abordé la lutte courageuse menée contre l’Etat islamique (Daesh) notamment à Kobané. Il a aussi été question de la lutte pour les droits des femmes dans une perspective socialiste, de la défense de l’environnement en relation avec la nécessité d’une économie démocratiquement planifiée et de l’évaluation du premier plan d’action du front commun syndical qui a renoué avec la tradition de la « grève belge », comme en parlait la révolutionnaire allemande Rosa Luxemburg, c’est-à-dire des actions de grève avec un objectif politique. L’atelier qui a bénéficié de la plus large présence était consacré à la Grèce. Nikos Kanellis est revenu plus en détail sur la lutte anti-austérité, sur les limites de SYRIZA et sur le potentiel présent pour une mobilisation de masse.

    Deux commissions simultanées ont ensuite eu lieu. La première était consacrée aux discussions sur la « justice fiscale », l’impôt sur la fortune, le taxshift, etc. Jon Sneyers, militant de la LBC (la CNE flamande) a encadré la discussion aux côtés de Stefan Herweg, collaborateur du parti de gauche allemand Die Linke au Parlement européen et spécialiste de la fraude fiscale et plus particulièrement du scandale de LuxLeaks. Ensuite, Peter Delsing a livré une critique marxiste du célèbre livre de l’économiste français Thomas Piketty consacré aux inégalités, le Capital au XXIe siècle.

    L’autre commission était consacrée à la lutte contre la haine et le terrorisme. Notre camarade Jarmo a expliqué pourquoi l’approche du gouvernement contre la radicalisation est destinée à rencontrer l’échec. Répondre par la répression à la menace terroriste laisse intact le terreau sur lequel se développe l’aliénation d’une partie grandissante de la population. Lucy Redler était elle aussi présente et a abordé le développement du mouvement xénophobe Pegida et ses causes, de même que la lutte contre mouvement réactionnaire ainsi que les discussions stratégiques, tactiques et programmatiques qui animent les antifascistes. Une lutte apolitique contre le racisme ne représente par exemple pas une riposte efficace si nous voulons toucher des couches larges et pas seulement les convaincus. D’autre part, il est nécessaire d’aborder la question de l’impérialisme. La menace terroriste est réelle, tout comme la guerre est une réalité au Moyen-Orient. «La guerre, c’est du terrorisme avec un budget plus important » a ainsi déclaré Lucy, en écho au slogan qui avait été popularisé il y a quelques années par le groupe punk britannique Chumbawamba. Comment la menace terroriste peut-elle être stoppée ici par ceux-là même qui sont à la base des conflits au Moyen-Orient?

    « Socialisme 2015 » a été clôturé par un meeting final qui a débuté par une projection vidéo de divers témoignages de syndicalistes concernant la lutte contre le gouvernement Michel. Anja Deschoemacker a ensuite parlé de l’impact de l’austérité pour les femmes et de la manière dont la lutte sur ce thème est de nature à renforcer la mobilisation globale contre l’austérité. A sa suite, Thierry Müller, membre du Réseau StopArt. 63§2, a abordé la lutte contre les exclusions de chômeurs des allocations dites d’insertion. Comment peut-on considérer les chômeurs comme responsables de leur situation alors que le nombre d’emplois disponibles est insuffisant ?, a-t-il demandé. Thierry a étayé ses dires de nombreux faits et chiffres sans équivoque. Le Réseau Stop Art. 63§2 a mené combat des mois durant contre la suppression des allocations de chômage. La pression des diverses actions de protestation et du large mécontentement a poussé l’ancien Premier ministre Di Rupo a verser des larmes de crocodile et a publiquement déclaré qu’il regrettait l’adoption de cette mesure profondément antisociale. Plusieurs propositions visant à l’abolir seront proposées au Parlement dans les semaines à venir. La dernière prise de parole fut celle d’Eric Byl, qui est revenu sur le premier plan d’action syndical et sur le large soutien dont il a bénéficié, notamment parmi la jeunesse et le secteur socio-culturel. Eric a souligné que le potentiel restait gigantesque pour un mouvement large de résistance, mais aussi qu’il est crucial de lier cette résistance à la défense d’une alternative politique. Le PSL veut jouer un rôle concernant ces discussions sur le relais politique des luttes sociales dont nous avons besoin.

    Cette journée « Socialisme 2015 » a pu être un succès grâce aux efforts de nombreuses personnes pour la préparation de la salle et des repas, pour les traductions, pour la tenue du stand de livres et brochures, etc. Cinq personnes ont fait part de leur volonté de rejoindre notre parti au cours de l’évènement, et plus de 400 euros ont été récolté par la vente de livres. « La révolution trahie» de Léon Trotsky, que nous venons d’éditer, a pu compter sur un bon écho, mais nous avions aussi de nombreux ouvrages marxistes à petits prix.

    Ces dernières semaines n’ont pas manqué de mobilisations sociales diverses. Mais il est également important de prendre le temps nécessaire à la formation politique afin de renforcer l’organisation les actions à venir et de construire le soutien pour une alternative socialiste à la crise capitaliste. Cette journée, comme chaque année, fut un pas important dans cette direction.

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    Photos de SooRa

    Photos de Jente

    Photos de PPICS

  • Participez à Socialisme 2015 !

    affiche_Soc2015

    L’évènement annuel de discussions et de débats politiques du Parti Socialiste de Lutte (PSL) réunit de nombreux activistes et syndicalistes de Belgique et de l’étranger pour aborder collectivement les questions sociales et politiques les plus cruciales du moment.

    Par Els Deschoemacker

    Les opportunités qui s’ouvrent au nouveau gouvernement grec pour rompre avec l’austérité européenne seront largement discutées dans le cadre de cette édition. Cela sera également le cas pour les perspectives et les tâches de l’opposition sociale en Belgique ou encore la manière de combler le fossé entre riches et pauvres.

    Nikos Kanellis, conseiller municipal de SYRIZA, évaluera les deux premiers mois d’activité du gouvernement SYRIZA. Ce gouvernement de gauche saura-t-il répondre aux attentes de la population et changer le cap de la politique du pays ? Cette question est d’une grande importance non seulement pour la Grèce, mais également pour toute la classe des travailleurs européenne. Un conflit majeur est en préparation. Le capitalisme européen reste inflexible, il ne peut pas se permettre la moindre concession pour améliorer le sort des masses grecques. Après tout, cela ouvrirait la boite de pandore pour l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, l’Italie, la France, la Belgique, etc. Les travailleurs y seraient tentés de suivre l’exemple grec. Ce constat est important, il signifie très clairement que le capitalisme est désormais incapable de nous offrir le moindre progrès social. Nous ne devons donc pas seulement lutter contre l’austérité, mais bien combattre le système capitaliste dans sa globalité!

    Même la dirigeante du FMI Christine Lagarde se voit forcée de citer Marx au Forum Économique Mondial de Davos en se demandant si le capitalisme peut être le moteur d’une prospérité pour tous. Ceci est une indication que le sommet du capitalisme international est inquiet pour l’avenir de son système. À Davos toujours, un membre de la direction de la multinationale Unilever a qualifié les inégalités croissantes de ‘‘menace capitaliste pour le capitalisme’’. Un des grands débats de cette journée ‘‘Socialisme 2015’’ sera consacré au fossé entre riches et pauvres. Nous aurons pour orateurs Jon Sneyers, délégué syndical de la LBC (la CNE flamande) à propos des revendications syndicales du mouvement contre le gouvernement Michel, mais aussi Stefan Herweg, collaborateur technique d’un député européen de la formation de gauche allemande Die Linke spécialiste de l’évasion fiscale et de Luxleaks, et enfin Peter Delsing, membre du PSL qui livrera une critique marxiste de l’ouvrage de l’économiste français Piketty ‘‘le Capital au 21e siècle’’.

    Le meeting de clôture sera consacré à l’opposition au gouvernement Michel et à la manière dont elle doit être menée. Nous avons maintenant derrière nous une des plus grandes journées de grève générale de l’histoire du pays. Le gouvernement a vacillé et il serait tombé si le mouvement des travailleurs avait poursuivi sur sa lancée. Mais le moment n’a pas été saisi. Les terribles attaques terroristes en France et la menace terroriste en Belgique ont redonné des ailes au gouvernement fédéral qui a pu distraire l’attention de ses mesures antisociales. Mais, les questions sociales ont vite fait leur retour au-devant de l’actualité. Lorsque la FGTB ne s’est à juste titre pas laissé trainer dans les négociations, la CSC a été mise sous pression par sa base au sujet de la nécessité d’un nouveau plan d’action. Ce gouvernement ne nous offrira que des mesures de crise antisociales. La paix sociale ne peut exister que si la majorité de la population peut aller de l’avant, mais le programme de ce gouvernement consiste entièrement en un déclin social. Ce gouvernement doit donc être balayé !

    Lors de cette grande journée de discussion et de débat, nous laisserons également la parole à divers syndicalistes pour parler des leçons de la grande grève du 15 décembre. Nous aurons aussi l’occasion d’écouter Thierry Muller, du Réseau “Stop article 63§2” au sujet de la lutte contre les exclusions des allocations de chômage dites d’insertion (mesure prise par le gouvernement Di Rupo et durcie par le gouvernement Michel). Anja Deschoemacker nous dira également quelques mots sur l’impact de l’austérité pour les femmes. Enfin, Éric Byl conclura la journée en évoquant l’alternative politique à défendre.

    ‘‘Socialisme 2015’’ n’est pas une journée de débats académiques, mais un endroit où nous pouvons discuter de la manière de construire un rapport de force efficace pour rendre ce monde meilleur à partir des leçons du passé et d’ailleurs. Nous serons ainsi mieux préparés à affronter les défis qui nous attendent!

    Programme :

    11h-13h : Meeting international – Le meeting portera sur les conséquences de la crise mondiale pour la lutte sociale. Les orateurs seront Nikos Kanellis, conseiller municipal élu sur une liste de Syriza à Volos, qui parlera des récentes élections grecques et des opportunités d’un gouvernement de gauche. Lucy Redler, porte-parole du courant ‘‘Gauche Anticapitaliste’’ du parti allemand Die Linke, abordera le risque du développement de mouvements de droite comme Pegida et la manière d’y riposter pour les jeunes et les travailleurs. Bart Vandersteene, porte-parole national du PSL, fera part de son implication récente dans la construction du mouvement anticapitaliste socialiste aux USA, avec notamment l’élection de la première conseillère municipale socialiste Kshama Sawant à Seattle.

    14h-16h: Cinq ateliers

    – Leçons du mouvement de masse et de la grève générale en Belgique.
    – Le potentiel de la gauche radicale en Europe du Sud – avec notamment Nikos Kanellis
    – La lutte des Kurdes pour la libération nationale – avec notamment Orhan Kilic
    – La nécessité d’une nouvelle lutte pour les droits des femmes – avec Lucy Redler et Aisha Paulis
    – Pourquoi le libre marché capitaliste doit être remplacé par un une économie socialiste démocratiquement planifiée.

    16h30-18h30: Deux grandes commissions.

    – Le fossé entre riches et pauvres et la question de l’impôt sur la fortune. Avec Jon Sneyers, délégué syndical de la LBC (la CNE flamande) à propos des revendications syndicales du mouvement contre le gouvernement Michel ; Stefan Herweg, collaborateur technique d’un député européen de Die Linke spécialiste de l’évasion fiscale et de Luxleaks ; et Peter Delsing, membre du PSL, qui livrera une critique marxiste de l’ouvrage de l’économiste français Piketty ‘‘le Capital au 21e siècle’’.
    – La lutte contre l’Etat Islamique en Irak et en Syrië et comment les marxistes doivent réagir au terrorisme en Europe.

    19h30-21h30. Meeting central

    Comment balayer Michel Ier et toute la politique d’austérité? Meeting introduit par des témoignages-vidéos de délégués et de militants. Orateurs :

    – THIERRY MÜLLER. Du réseau Stop art.63§2, contre les exclusions des chômeurs des allocations dites d’insertion.
    – ERIC BYL. Secrétaire général et responsable syndical du PSL
    – ANJA DESCHOEMACKER. Tête de liste de ‘‘Gauches Communes’’

    • Prévente : 12 euros ou 7 euros pour les étudiants, les allocataires et les petits revenus
    • Sur place : 3 euros de plus
    • Boissons, snacks, sandwiches et repas sont prévus à prix démocratiques / Babysitting gratuit
    • Plus d’infos et inscriptions : info@socialisme.be / 02/345.61.81.
    • Vous voulez des affiches et des tracts de l’évènement ? Contactez-nous !

  • Grèce: "Oui, un choix différent existait"

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    Des politiques socialistes sont nécessaires, pas les accords avec la Troïka !

    Interview de Nikos Kanellis, Conseiller municipal à Volos (Xekinima/ section du CIO en Grèce) par Sascha Stanicic (SAV’/section du CIO en Allemagne)

    Comment voyez-vous l’accord entre l’UE et le gouvernement Syriza ?

    Pour nous il est clair que c’est un pas en arrière par rapport à ce que Syriza et Alexis Tsipras ont dit avant les élections.

    Le premier problème majeur est la dette. L’accord, signé par le gouvernement, dit que le gouvernement grec (c’est-à-dire les travailleurs) payera le montant entier de la dette (environ 320 milliards d’euros), c’est-à-dire plus de 170 % du du produit intérieur brut. Avant les élections Syriza disait que la dette doit être sérieusement réduite par une conférence internationale comme celle qui a eu lieu en 1953 réduisant la dette externe de l’Allemagne.

    Nikos sera présent en Belgique pour la journée  "Socialisme 2015" ce 28 mars.
    Nikos sera présent en Belgique pour la journée “Socialisme 2015” ce 28 mars.
    La deuxième question importante est que le nouveau gouvernement a accepté que toutes les politiques mises en œuvre au cours des quatre prochains mois auront à être acceptées et validées par la Troïka (l’UE, la BCE et le FMI). Cette dernière ne sera dorénavant pas appelée « la Troïka », mais « les Institutions ».

    De plus le gouvernement s’engage, par l’accord, à n’appliquer aucune politique qui annulerait les lois des mémorandum précédents (c’est-à-dire les lois d’austérité drastique). Cela signifie que le gouvernement sera sous la pression d’un chantage permanent de la troïka et que « le programme de Salonique » (les mesures immédiates pour les couches les plus pauvres de société qui ont été présentées et votées par Syriza en septembre 2014) est remis en cause. Le seul point positif de l’accord consiste à ce que les mesures de rigueur validées l’automne dernier par le gouvernement précédent et la Troïka ne se poursuivront pas.

    Y avait-il une autre alternative pour Tsipras et Varoufakis que d’accepter l’accord avec la pression du gouvernement allemand, Schäuble et cie. ?

    Oui il y avait une alternative, oui il y avait un choix différent ! La grande majorité de la population grecque était en faveur « d’une ligne dure ». C’est pourquoi des manifestations massives ont été organisées dans tout le pays, même dans de petites îles, en faveur du gouvernement et contre le chantage de la Troïka et particulièrement du gouvernement allemand. Les sondages à la hausse montrent que 70-80 % des Grecs ont soutenu le gouvernement grec dans cette « bataille ».

    Xekinima (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Grèce), aux côtés d’autres forces et même avec quelques députés Syriza, a proposé que Tsipras en appelle à la population grecque et appelle à un référendum à propos du dilemme « l’euro et l’austérité ou l’anti-austérité, des politiques en faveur des travailleurs et le retour à la drachme (monnaie grecque avant l’euro) ? ».

    Nous croyons fortement que si cette question avait été posée à la grande majorité des travailleurs grecs et des pauvres, ils auraient choisi de rompre avec l’euro. Bien sûr, en même temps, nous avons expliqué que le retour à la drachme ne fournirait pas, en soi, de solutions à la crise du capitalisme grec et que des politiques socialistes devraient être mises en œuvre immédiatement pour mettre l’économie sur le chemin de la croissance et dans l’intérêt des travailleurs.

    Comment les gens voient-ils ces développements ? Le soutien pour le gouvernement est fortement monté après les élections mais cela va t-il changer maintenant?

    Une grande partie de la société grecque soutient toujours le gouvernement parce qu’ils le comparent au gouvernement précédent de la Nouvelle Démocratie/PASOK, un des gouvernements les plus détestés, répressifs et anti-ouvriers de l’histoire récente. Les gens sont un peu soulagés qu’il n’y ait aucune nouvelle mesure de rigueur à l’ordre du jour ! En même temps, c’est clair (particulièrement parmi les couches les plus radicalisées) que le gouvernement recule massivement sous la pression des classes dirigeantes allemandes, européennes et grecques. Il est clair que le gouvernement ne mettra pas en œuvre les mesures immédiates promises avant l’élection et qu’il essaie d’accepter un compromis avec l’ennemi de classe. Donc parmi de nombreuses parties de la société, il y a de la confusion et partiellement une déception. Et ceci se voit clairement par l’absence de participation massive aux manifestations récentes.

    Que proposez-vous que le gouvernement et la gauche grecque fassent ?

    Le gouvernement devrait immédiatement prendre des mesures contre « la crise humanitaire », la pauvreté généralisée et massive dans laquelle vit la grande majorité de la population. Il devrait aussi avancer, comme promis, le retour aux conventions collectives, la hausse du salaire minimum à environ 670 euros (net, après les prélèvements sociaux et taxes sur une base de 751euro brut) par mois et supprimer la taxe foncière qui pèse lourdement sur les familles ouvrières qui ne peuvent pas la payer et risquent de perdre leurs maisons. De telles mesures, même basiques, remporteront le soutien enthousiaste de la société grecque.

    En même temps, Tsipras devrait expliquer qui sont les véritables responsables pour la dette (les banquiers, les capitalistes, les classes dirigeantes grecque, allemande et européenne dans leur ensemble) et immédiatement arrêter de la payer. Alors ils devraient effectuer des politiques socialistes : la nationalisation des banques sous le contrôle et la gestion des travailleurs et engager un vaste plan d’investissements publics, planifier l’économie et la mettre sur le chemin de croissance. L’économie devrait être « protégée » de la spéculation et du sabotage du capitalisme grec et européen, par le contrôle des capitaux et le contrôle du commerce extérieur.

    Il est clair que Tsipras ne choisit pas ce chemin. C’est pourquoi la pression d’en-bas, de la classe ouvrière et d’autres mouvements sociaux, est cruciale. Les forces de gauche qui comprennent cette perspective et qui ne sont pas d’accord avec l’approche sectaire ultra-gauche du KKE (le parti communiste grec) et d’ANTARSYA (« la gauche radicale anticapitaliste ») ont des tâches cruciales et historiques. D’une part, ils doivent organiser un mouvement de masse pour faire pression sur le gouvernement. D’autre part, ils doivent se réunir, discuter, coordonner et expliquer aux couches larges parmi la population la nécessité de politiques socialistes pour commencer à construire une alternative politique de masse révolutionnaire-socialiste.

  • [VIDEO] Interview de Thierry Müller, du Réseau Stop Art.63§2

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    Interview de Thierry Müller du Réseau STOP Art.63§2 dans le cadre d’un reportage de la RTBF consacrée à la journée d’action contre l’Article 63§2 et les exclusions des chômeurs de leurs allocations dites d’insertion.

    Thierry Müller sera orateur lors de la journée “Socialisme 2015” organisée par le PSL le 28 mars à Bruxelles (plus d’infos).

  • [VIDEOS] Rassemblement de solidarité avec la lutte anti-austérité en Grèce

    Voici ci-dessous une vidéo de la prise de parole de notre camarade Eric Byl lors de l'action de solidarité avec la résistance grecque contre l'austérité qui a eu lieu hier à Bruxelles, face à la Bourse. Eric a bien entendu abordé la situation en Grèce et la réaction de l'establishment capitaliste européen, mais il a aussi parlé de la résistance qui se développe en Irlande et de la nécessité de s'impliquer au maximum dans la lutte contre le gouvernement Michel et toute la politique d'austérité en Belgique. A la fin de son petit discours, Eric a été chaudement salué par Manolis Glezos, député européen de Syriza et héro national en Grèce. En mai 1941, il était monté au sommet de l'Acropole en compagnie d'un camarade afin de dérober le drapeau nazi qui y flottait depuis un mois, moment de l'entrée des troupes allemandes à Athènes. Il est par la suite resté très actif dans les luttes sociales et antifascistes.

    Éclairages sur la lutte contre la taxe sur l’eau en Irlande

    A la fin du rassemblement de solidarité avec les luttes du peuple grec, Eric a expliqué quels sont les enjeux du mouvement contre la taxe sur l’eau en Irlande dans le cadre d’un appel à la solidarité qui fait suite à l’arrestation de plus de 20 activistes la semaine dernière.

    Présentation du meeting international lors de la journée “Socialisme 2015”

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