Tag: Sindh

  • Les révolutions ne se font pas sans les femmes !

    8 mars : journée internationale des femmes

    Depuis plus d’un siècle, le 8 mars est la date où l’on commémore et célébre la lutte des travailleuses et des femmes révolutionnaires pour de meilleures conditions de vie et pour une société socialiste. Cette date trouve ses origines dans les luttes des femmes américaines, au XIXème siècle, pour un salaire égal à celui des hommes et des conditions de travail décentes.

    Déclaration du CIO

    Le 8 mars 1857, les travailleurs du textile de New York ont manifesté et organisé des piquets de grève pour exiger de meilleures conditions de travail et un salaire égal pour les femmes. Leurs rangs ont été brisés par la police. Cinquante-et-un an plus tard, le 8 mars 1908, leurs camarades de l’industrie textile ont manifesté à nouveau, honorant les grèves de 1857 et demandant le droit de vote ainsi que la fin des ateliers clandestins et du travail infantile. La police était là encore à cette occasion.

    En 1910, une conférence de femmes socialistes de la Deuxième internationale a adopté la proposition faite par la militante révolutionnaire Clara Zetkin, d’établir une journée internationale de la femme. Les femmes russes l’ont appliquée le dernier dimanche de février (selon le calendrier pré-révolutionnaire julien).

    En 1917, c’est aussi un 8 mars (cette fois selon le calendrier grégorien utilisé ailleurs dans le monde) que les femmes de Pétrograd ont littérelement commencé une révolution. Protestant contre les augmentations de prix et les pénuries alimentaires, elles ont envahi le centre de la ville, appelant tous les travailleurs à les rejoindre.

    « A bas la guerre et la famine ! ». La faim était responsable de la mort de milliers d’enfants et de personnes âgées, mais aussi de personnes très pauvres ou malades. La première guerre mondiale avait pris les vies de millions de paysans et de travailleurs. La Révolution de février en 1917, qui a renversé le tsarisme dans l’Empire Russe, a été le précurseur de la révolution socialiste victorieuse d’octobre cette même année.

    Sous le capitalisme : des acquis et des pertes

    Quasiment cent ans plus tard, le système dont on nous dit qu’il n’a pas d’alternative subit probablement la pire crise de son histoire. Au XXème siècle, dans beaucoup de pays européens et aux Etats-Unis, sous la pression de puissantes luttes de la classe ouvrière, le capitalisme a été forcé d’accorder l’accès à la sécurité sociale, l’éducation et à des crèches. Pendant les périodes de boom économique, les services à domicile devinrent accessibles. Mais la majorité des femmes en Afrique, en Asie et en Amérique Latine, qui travaillent sans relâche, et des millions d’autres même dans les pays les plus développés, n’ont peu ou pas bénéficié de ces avancées.

    En Europe et en Amérique principalement, une couche de femmes travailleuses peut se battre pour un salaire égal, une égalité des chances et des heures de travail modulables. Au XXème siècle, les attitudes chauvinistes envers les femmes et la promotion du sexisme ont aussi été contrastées par des victoires arrachées par les luttes. Dans le système capitaliste, la « domination masculine » est partie intégrante du système : une réminiscence du passé qui constitue un moyen de maintenir la division et l’exploitation de la classe ouvrière. Mais ses pires expressions peuvent être combatues par les luttes, surtout là où elles sont liées à un mouvement unifié de la classe ouvrière contre les patrons et leur système tout entier.

    Plus durement touchées par la crise

    Aujourd’hui, dans le contexte de la crise mondiale du capitalisme, les acquis des femmes des classes ouvrière et moyenne sont attaqués. Le salaire égal à travail égal, là où il a été gagné, doit être défendu. Si les directions syndicales n’organisent pas la lutte, ce droit de base comme beaucoup d’autres seront remis en cause. Les avancées dans la classification des violences domestiques comme crime et les mesures de protection des femmes cherchant un refuge face à un compagnon violent ont aussi reculé.

    Pendant la première vague de la crise, les travailleurs (masculins) ont pu être les premiers à perdre leurs emplois face à des travailleuses dont le salaire était moindre. Mais alors que la crise s’approfondit et que les emplois publics sont massacrés, ce sont les femmes les plus durement touchées : elles peuvent perdre leur emploi rémunéré, voir leurs allocations fondre et les services sociaux atomisés. Ce n’est pas un hasard qu’elles soient en première ligne des grèves et des grèves générales en Europe notamment.

    Ce sont toujours les femmes qui s’occupent en majeure partie du foyer. Elles font la plupart des courses, de la cuisine, du ménage et ce sont elles le plus souvent qui s’occupent des autres membres de la famille. En période de crise, cela signifie cauchemar sur cauchemar sur le budget familial ; les revenus qui diminuent et les coûts qui augmentent. Alors que les services publics sont attaqués, cela veut aussi dire qu’il faut trouver plus de temps et d’énergie pour s’occuper des enfants, mais aussi des membres âgés ou malades de la famille. Le chômage de masse chez les jeunes est aussi un souci énorme : les possibilités de faire des études s’amenuisent et les aides sont inexistantes ou presque. Les jeunes sont de plus en plus dépendants de leur famille. Le poids que cela fait peser sur les familles de la classe ouvrière peut devenir insupportable, et les parents peuvent constamment avoir la peur que les adolescents chômeurs se replient sur eux-mêmes, plongent dans l’alcool, la drogue ou la petite criminalité.

    Au fil de la crise qui frappe l’Europe, des centaines de milliers de familles ont été brisées : expulsions, émigration de jeunes, suicides, ou incapacité à s’occuper des plus jeunes et des plus faibles… En Grèce, des femmes désespérées par leur incapacité matérielle à s’occuper de leurs enfants les envoient aux autorités étatiques dans l’espoir que ces derniers puissent le faire.

    Ce n’est pas un mystère si dans les manifs en Grèce, les femmes sont les plus bruyantes. Elles ne veulent pas remonter le temps, être confinées à gérer le foyer, être torturées par la pauvreté et la faim ou une nouvelle dictature militaire. Elles n’ont rien d’autre à perdre que leur futur. Un programme socialiste "Non à la dette, non à l’UE" est de plus en plus soutenu. L’idée d’un changement révolutionnaire, de l’auto-organisation, de dégager les capitalistes et les banquiers et de planifier la société selon les besoins et non la cupidité d’une poignée. Tout ceci peut attirer les femmes, les jeunes et les plus âgés. L’alternative qui consisterait à rester sous le capitalisme est un cauchemar.

    Ce sont les femmes qui souffrent le plus des guerres, guerres civiles, famines, catastrophes naturelles, saisies de terres ou dégradations environnementales. Ce sont elles qui souffrent le plus des pratiques religieuses réactionnaires comme les mariages forcés ou les mutilations génitales. Mais elles souffrent aussi le plus de l’incapacité du capitalisme à développer les économies pour le bénéfice de tous au lieu du seul bien-être d’une poignée d’ultra riches.

    Dans les pays soi-disant développés, si les longues heures de travail mettent la pression sur la vie familiale, surtout pour les femmes, dans les économies moins développées, les femmes effectuent tout le travail fatiguant dans les champs. Ce sont aussi elles qui doivent porter de l’eau sur des kilomètres à travers le pays. Elles et les enfants sont parmi les travailleurs les plus exploités et harcelés dans les usines et les mines.

    Selon l’association "Care International", 70% des plus pauvres du mondes sont des femmes et des petites filles, deux tiers des gens qui ne savent pas lire et écrire sont des femmes, et dans beaucoup de pays, plus de femmes sont susceptibles de mourir en couche que de recevoir une éducation. Dans un monde où partout les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres, le combat pour gagner des femmes socialistes à la bannière de la socialiste et de la révolution devient chaque jour plus urgent.

    Inde et Chine

    Dans des pays comme la Chine ou l’Inde, la majorité des femmes et de leurs enfants vivent dans une pauvreté absolue. Une certaine couche de la société (environ 300 millions de personnes dans ces deux pays) a pu s’élever d’une pauvreté absolue au niveau de vie moyen des classes populaires. Mais avec le choc de la crise ils commencent à s’embourber à nouveau dans la pauvreté et à se retrouver sans abri. Certains commencent à résister et à se battre sur les questions de logement et d’environnement.

    Les travailleurs (hommes et femmes) qui ont quitté les campagnes désœuvrées pour les grosses usines ont aussi commencé à lutter contre les horaires interminables et les conditions de travail dignes de l’esclavage qui leur sont imposés. En Inde, les jeunes travailleurs de Suzuki Maruti, par exemple, ont formé leur propre syndicat, se sont mis en grève et ont gagné de meilleures conditions de travail ainsi que de meilleurs salaires. Ainsi, ils peuvent nourrir, habiller et loger leur famille dans de meilleures conditions et passer plus de temps avec elle.

    Dans les usines chinoises, les jeunes femmes travaillent parfois jusqu’à 12 heures par jour. Elles ont récemment été impliquées dans d’importantes grèves. Dans l’entreprise Foxcon qui emploie un million de personnes en Chine, principalement des femmes, le suicide apparait comme la seule issue. Cependant, les grèves de l’année dernière ont permis une légère amélioration. Des menaces de suicides collectifs ont encore fait les gros titres, mais l’idée de luttes de masse progresse à nouveau. Le potentiel pour des soulèvements révolutionnaires est ancré dans la situation actuelle de la Chine dans lesquelles de nombreuses femmes joueront un rôle important pour qu’ils soient victorieux.

    Un fort ressentiment monte aussi en Chine contre la politique rigide de l’enfant unique. Elle crée de grandes souffrances émotionnelles et matérielles, surtout pour les femmes. Celles qui peuvent trouver l’argent nécessaire vont à Hong Kong pour contourner la loi et accoucher là bas. Mais elles doivent faire face, non seulement à la possibilité de sanctions à leur retour chez elles, mais aussi des tentatives racistes de faire monter l’hostilité contre les chinois du continent. Les membres du CIO à Hong Kong se battent résolument pour les droits de femmes et aussi contre toutes les expressions du racisme.

    Droits des femmes

    Les femmes doivent avoir le droit de décider si, quand et combien elles veulent d’enfants. Elles peuvent grandement souffrir de la décision d’avoir ou de ne pas avoir d’enfant. Les vrais socialistes défendent le droit de choisir de mettre fin à une grossesse non désirée dans des conditions de sécurité satisfaisantes. Les membres du CIO mènent campagne, partout dans le monde, contre les religieux et autres réactionnaires qui refusent le droit à un avortement libre, dans des conditions satisfaisantes de sécurité et de délais. Cela doit être considéré comme un droit et non comme les militants hypocrites des mouvements nativistes l’appellent, un « infanticide » ! En Irlande, la députée du Socialist Party, Clare Daly, est intervenue au parlement pour défendre le droit à l’avortement.

    Avec l’approfondissement des crises, il sera de plus en plus difficile pour les femmes (seules ou avec leur conjoints) de nourrir et habiller leurs enfants. Si elles veulent ou doivent limiter le nombre d’enfants qu’elles ont (ou ne pas en avoir du tout), elles ne doivent pas en être empéchées par des restrictions religieuses, étatiques ou financières sur la contraception ou l’avortement. Les femmes doivent pouvoir profiter des plaisirs sexuels sans peur d’une grossesse non désirée. Elles doivent aussi, d’autre part, être aidées dans les problèmes d’infertilité, avec toute l’aide nécessaire de la part de l’Etat.

    Les militants pour le socialisme doivent mener des campagnes contre les mariages forcés, le viol, la circoncision, avec toute la sensibilité nécessaire quant à ces questions délicates. La religion est importante pour beaucoup de personnes qui doivent pouvoir la pratiquer tant que cela n’affecte pas les droits fondamentaux des autres. Cela inclu donc le port du hijab ou même de la burka. Ce droit ne doit pas être refusé aux femmes ni leur être imposé.

    Révolution

    L’année dernière, les révolutions étaient à l’agenda. A travers l’Histoire, en France en 1789 ou en Russie en 1917, ou plus récemment dans les rues de Tunis ou du Caire, les révolutions ont montré qu’elles peuvent éclater sur des revendications basiques comme celle du pain. Et elles peuvent finir par dégager des rois, des tsars ou des dictateurs.

    Dans les révolutions d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, les femmes ont joué un rôle important dans les batailles de rue et dans les grèves qui ont mené à la victoire. Elles ont surtout montré une grande détermination à gagner une société différente de celle prescrite par les dictateurs et par les religieux fondamentalistes réactionnaires.

    Cependant, l’ampleur de la tâche qui reste dans les pays comme la Tunisie et l’Egypte s’est illustrée dans les attaques brutales contre les femmes, même sur la place Tahrir – le centre de la révolution. Les femmes ont organisé des manifestations importantes contre cela. En Tunisie, des membres de la secte extrême des Salafistes ont attaqué des femmes relativement « libérées » qui travaillent dans les universités parce qu’elles choisissent de ne pas porter le voile.

    Aussi longtemps que survivra le capitalisme, l’exploitation et l’oppression des femmes continueront. L’une de ses pires expressions est le trafic d’êtres humains, notamment dans le but de vendre des femmes et des filles pour les forcer à se prostituer. Les campagnes contre toutes les formes d’exploitations et d’oppression dans la société actuelle, et contre toutes les formes de discrimination sur la base du sexe, de la nationalité, des croyances ou de l’orientation sexuelle, ont besoin de l’appui total du mouvement ouvrier organisé.

    Les femmes doivent être à l’avant-garde dans toutes les luttes pour les réformes aussi bien que pour la révolution. Le CIO fait tout ce qui est en son pouvoir pour cela. Les livres, pamphlets et tracts sur les questions qui affectent le plus les femmes sont d’une aide énorme. Les meetings et manifestations sur des questions particulières (fermetures de crèches, de maternités… ) peuvent attirer des femmes à la lutte socialiste. Elles jouent déjà un rôle crucial dans les campagnes pour l’emploi des jeunes, tout comme contre les coupes et l’austérité dans les grèves d’enseignants, de fonctionnaires ou de corps médical.

    Au Sri Lanka, les travailleuses des Zones Franches ont mené une grève contre la réforme des retraites de la dictature de Rajapakse et ont gagné! Au Pakistan une grève importante d’infirmières a été victorieuse. Dans la province de Sindh l’année dernière, les femmes du CIO ont organisé une marche impressionnante et bruyante sous la bannière de l’ « Association des Travailleuses de la Santé Progressive » (voire la vidéo). Au Kazakhstan, les femmes jouent un rôle primordial dans la lutte contre les expulsions de logement. Aux USA et partout, les mouvements « Occupy » ont vu des femmes exprimer leur colère contre les banquiers et les 1% de privilégiés qui dominent la société sous le capitalisme. La façon d’écrire ‘indignad@s’ en Espagne – combinant la terminaison féminine “a” avec la terminaison masculine “o” – indique une certaine conscience de l’importance de ce que les femmes soient traitées en égales.

    A l’occasion de la Journée Internationale des Femmes de 2012, le CIO salue les courageuses femmes pionnières du socialisme. On voit s’ouvrir une période de soulèvements révolutionnaires dans laquelle le CIO sera enrichi par le recrutement de femmes combattantes, sans peur.

    Les bolcheviks qui sont arrivés au pouvoir sous la direction de Lénine et Trotski ont immédiatement ouvert la porte à une “Nouvelle Vie” pour les femmes, comme le disait une célèbre affiche de propagande de l’époque. Sur la base d’une économie nationalisée, gérée par les représentants élus des travailleurs, et d’une extension de la révolution aux économies les plus avancées où l’industrie pourrait se développer plus rapidement, le rêve d’une vie sans corvée à la maison ni au travail, pourrait rapidement se réaliser.

    La montée de Staline, l’écrasement de l’internationalisme socialiste authentique, a fermé cette porte. Sous le dictateur, la vie des femmes est devenue de plus en plus dure – supportant à nouveau le double fardeau des longues heures à l’usine et le manque de crèches, de laveries, de restaurants et de loisirs.

    Dans le monde d’aujourd’hui, les révolutions prennent place dans un contexte complètement différent. Elles feront tache d’huile d’un pays à l’autre de la même façon que l’année dernière. Les gouvernements ouvriers, établis par une lutte massive, auront la tâche de réorganiser et de développer la société sur base d’un niveau plus élevé de technologies et de sciences.

    Les travailleurs – hommes et femmes – qui feront les révolutions socialistes du XXIème siècle se battront obstinément pour empêcher les anciens dirigeants de s’accrocher au pouvoir. Ils se battront aussi becs et ongles pour empêcher un personnage comme Staline, ou une clique de privilégiés, de leur voler leur révolution. Sur la base de nationalisations sous le contrôle et la gestion par les travailleurs, des perspectives s’ouvriront pour une nouvelle société – basée sur la satisfaction des besoins et des aspirations plutôt que sur la cupidité et l’exploitation, de telle façon que personne n’acceptera de revenir en arrière.

    Nous, au CIO, luttons sans cesse pour que le socialisme soit atteint dans le monde entier. Une telle société, réalisée par la propriété publique, le contrôle et la planification démocratiques, sera finalement capable d’utiliser harmonieusement et co-opérativement les talents de chaque être humain et les ressources naturelles de la planètes pour le plus grand bénéfice de la société humaine.

  • Pakistan : Inondations du Sindh : un témoin raconte

    Des centaines de milliers de personnes déplacées alors que l’inondation empire.

    Les violentes pluies de la mousson ont continué à s’abattre sur la plus grand partie de la province de Sindh, et ont causé des ravages dans les districts de Badin, de Mirpurkhas et de bien d’autres encore, laissant derrière elles une trentaine de morts et un grand nombre de blessés dus à des éboulements et à divers incidents liés à la pluie. Des centaines de villages ont été submergés par les flots, qui ont anéanti la récolte ainsi que des milliers d’acres de terre agricole.

    Hameed Channa (membre de la Fédération Progressive des travailleurs du Pakistan et du Mouvement Socialiste du Pakistan, section pakistanaise du CIO).

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    A la fin de la saison des moussons, de nouvelles inondations massives ont frappé le Pakistan. Dans la province de Sindh, dix millions de personnes ont été directement et indirectement touchées. Près d’un million de bovins ont été tués. Des villages entiers sont anéantis, toutes les cultures (la province est le grenier de la région) ont été détruites. L’eau conduit aussi à des maladies de peau, et environ 7000 personnes ont dû être traitées en raison de morsures de serpents venimeux.

    Le ‘Progressive Workers Federation of Pakistan’ (PWFP), une fédération syndicale dans laquelle les marxistes du Mouvement Socialiste du Pakistan (SMP) jouent un rôle de premier plan, a mis en place deux camps de réfugiés à Mirpur Khas. Dans cette région 275.000 personnes ont dû quitter leurs maisons, plus de 200.000 maisons ont été sérieusement endommagées. Le PWFP organise des camps de réfugiés pour près de 200 syndicalistes, socialistes et leurs familles. Ils y fournissent des médicaments, de la nourriture et l’hébergement sur base de la solidarité des syndicalistes dans le reste du pays et par des dons internationaux. L’aide est contrôlée démocratiquement. Les besoins sont grands, d’autant que les autorités ne parviennent pas à fournir une aide suffisante.

    Nous voulons soutenir les militants syndicalistes dans la région touchée. Il est nécessaire qu’ils soient en mesure de transformer le mécontentement et le désespoir en opposition active contre le régime et contre le capitalisme. Pour les soutenir et pour soulager les besoins immédiats, nous appelons à une contribution financière. Faites une contribution sur le numéro de compte 001-2260393-78 du PSL en mentionnant “Pakistan”. Nous assurons que votre contribution arrivera de manière intégrale au Pakistan.
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    En apparence, c’est un peu comme si le problème se limitait à la mousson elle-même, en tant que phénomène que personne ne peut contrôler. Mais, en réalité, le problème vient des erreurs et des omissions au niveau de l’évacuation de la bande gauche de l’embouchure, erreurs et omissions qui ont joué un rôle clé dans cette destruction.

    Le projet d’évacuation de la bande gauche de l’embouchure (LBDO) a été porté, entre autres, par la banque mondiale dans le souci d’améliorer le système d’irrigation du Sindh et de diminuer la salinité de son sol.

    Mais le LBOD a provoqué des dégâts irréparables en termes de perte, au niveau de l’agriculture, de l’environnement et du gagne-pain des gens. Il a causé le déplacement de communautés entières d’un endroit à un autre. Dans toute l’histoire du siècle dernier, on ne trouve aucune trace d’une quelconque inondation ayant ravagé la partie inférieure du Sindh. Les inondations précédentes furent détournées par des systèmes de drainage naturel, mais le LBOD les a bloqués les empêchant de drainer les pluies de la mousson sans risque.

    Suite à l’inondation, le district de Mirpurkhas a subi une destruction inoubliable. Plus de 200.000 personnes ont été contraintes de migrer vers des lieux plus sûrs tandis que dans le même temps plus de 30.000 habitations étaient détruites.

    Des douzaines de barrages en état d’infraction ont causé la destruction de cultures. Dans le seul district de Mirpurkhas, 400.000 personnes sont touchées. Plus de 100 personnes tombent malades chaque jour, touchées par des infections stomacales, la malaria ou des maladies de peau. Les maladies se répandent aussi parmi le bétail.

    Les inondations ont recouvert tout le Sindh. Les gens qui étaient déjà étranglés par la pauvreté et n’avaient pas d’accès à l’eau potable ont vu leur terre devenir inutilisable. Le Bas Sindh fait face à une situation similaire. Tous ces problèmes sont multipliés en raison du système précaire de la LBOD.

    Les systèmes relatifs à l’éducation, l’irrigation, l’agriculture et le bétail sont totalement détruits. 90% des habitations sont anéanties. L’inondation continue dans plus de 6 districts du Sindh… La situation désespérée menace d’empirer après les éruptions d’épidémies dans les secteurs touchés par le fléau.

    Un grand nombre de gens souffrent de maladies liées à ces eaux stagnantes : infections, problèmes de peau et autres problèmes de santé. Cela empirera encore si aucune mesure immédiate n’est adoptée pour contrer l’indisponibilité en eau potable et en nourriture appropriée.

    On évalue jusqu’à 90% le nombre des récoltes de coton, de piment et de sucre de canne qui ont disparu du sol de Mirpurkhas. Des familles vivant le long des routes n’ont plus accès à la nourriture, à l’eau potable, à un abri et aux médicaments.

    Beaucoup de jeunes enfants souffrent d’infections de la peau – comme des furoncles et des éruptions diverses dues à l’eau des crues. Les gens souffrent de fièvres et il existe un haut risque d’épidémie de typhoïde, de fièvre virale, de diarrhée aiguë, de choléra, de dysenterie et de bronchite, risque dû à des conditions de vie sans hygiène et au fait d’être contraint de se laver dans l’eau des crues.

    D’un côté, les gens sont exposés aux inondations en restant dans leur village et, de l’autre, ils se tracassent parce qu’ils sentent que s’ils quittent leur village, leur taudis sera détruit pour toujours et il ne sera pas possible de le reconstruire.

    Reconnaissant le danger inhérent à la situation, notre équipe de la Fédération progressive des travailleurs du Pakistan a répondu rapidement. Dès que les pluies violentes se sont mises à tomber, le 10 août, les membres de notre équipe sont arrivés sur les lieux et ont apporté leur aide aux victimes. Nous les avons encouragées à se déplacer du lieu de la catastrophe vers un lieu sûr. Nous avons construit deux camps à Mirpurkhas pour nos camarades et nous avons approvisionné plus de deux cents personnes en nourriture et en médicaments.

  • Pakistan – rapport de l’utilisation de l’aide

    Le Workers’ Relief Committee (WRC) a jusqu’ici fourni de l’aide à plus de 300 familles à travers le pays – principalement de la nourriture, des tentes et des médicaments. Nous avons dépensé 5.000 euros dans ces opérations d’aide, 3.000 a été récolté par des donations internes au Pakistan et 2.000 euros en tant que premier versement de la campagne internationale de solidarité organisée par la campagne TURCP (Campagne pour les droits syndicaux).

    Par, Khalid Bhatti, Coordinateur National du WRC, Organisateur National de TURCP

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    Appel à la solidarité des travailleurs! De la part de la Progressive Workers Federation (PWF) et de la Trade Union Rights Campaign Pakistan (TURCP)

    Nous invitons tous nos frères, nos sœurs et nos camarades dans le mouvement syndical international à montrer leur solidarité et à soutenir les personnes affectées par les inondations, particulièrement des syndicalistes, des travailleurs et des paysans.

    Nous avons un besoin urgent de ressources afin d’aider nos frères et sœurs. Parmi les millions de personnes touchées par les inondations se trouvent 200 membres de la campagne TURCP (Trade Union Rights Campaign – Pakistan) et de la Progressive Workers Federation ainsi que leurs familles. Leurs maisons, leurs champs et tout se qu’ils possédaient a été emporté. Ils ont besoin de nourriture, d’eau potable, de médicaments, de tentes et d’autres objets d’utilité quotidienne. Nous tentons de les aider, selon nos moyens, mais nous avons un besoin urgent de votre aide, de votre solidarité et de votre soutien. Nous invitons tous les syndicats, les sections syndicales locales, les travailleurs et les syndicalistes à soutenir notre campagne. Chaque euro récolté sera consacré à l’aide pour les personnes touchées par le désastre.

    Syed Fazalabbas Secrétaire Général de la Progressive Workers Federation, Organisateur en chef pour le syndicat United Workers Union (TP: +92 321 426 2167)

    Malik Muhammad shabir Président de la Progressive Workers Federation, secrétaire général du PTV, le syndicat central des employés

    Khalid Bhatti Secrétaire financier de la Progressive Workers Federation, organisateur national de la campagne TURCP (TP: +92 333 433 1755)

    Rukhsana Manzoor Secrétaire financier de la campagne TURCP

    Vous pouvez envoyer vos donations au n° de compte du PSL 001-2260393-78 avec mention “Pakistan”.

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    Nous avons ainsi pu distribuer de l’huile de cuisine, du savon, des lentilles, de la farine de blé, du riz, des casseroles, du sucre, des vêtements, du lait pour bébé, du lait, de l’eau potable et des tentes. Le WRC a lui-même réuni les produits alimentaires et tout le matériel pour sa campagne. Nous avons aussi envoyé 750 euros aux victimes de la région de Kharan, dans la province de Baloutchistan, comme il n’est pour l’instant pas possible d’envoyer des denrées alimentaires vers cette contrée lointaine. Le Comité essaye principalement de satisfaire les demandes issues de travailleurs, de militants syndicaux et des différents organismes ouvriers. La priorité première a été accordée aux secteurs où aucune aide n’a été fournie par le gouvernement et les ONG.

    Il n’est pas possible d’atteindre toutes les régions du pays en conséquence de l’inondation et également parce que nous avons des ressources limitées. Dans cette situation, le WRC a décidé de se concentrer sur quelques secteurs particuliers pour y fournir de l’aide (les districts de Nowshera et de la vallée de Swat dans la province de Khyber Pakhtoonkhwa, les zones de Muzafar Garh, de Rajan Pur, de Mianwali et de Layyah dans la province du Pendjab, Kharan au Baloutchistan et enfin Dadu, Shikarpur et Larkana dans la province de Sindh).

    Le WRC a été parmi les premiers organismes à envoyer des biens de première nécessité à la vallée de Swat. Quelques endroits de ces zones sont encore aujourd’hui inaccessibles par route. Des personnes de ces régions n’ont toujours reçu aucune aide. Ainsi, le 24 août encore, le WRC a reçu des demandes de Jatoi et d’Alipur, à Muzafar Garh, où les habitants n’ont toujours reçu aucune nourriture et sont toujours sans le moindre abri. Atteindre ces secteurs et y fournir de l’aide constitue un défi important. Nous avons organisé des comités de district pour le WRC afin de mieux mener à bien l’aide, de façon organisée et transparente. Ces comités ont jusqu’ici été installés dans les districts de Muzafar Garh, de Nowshera, de Kharan, de Rajan Pur, de Dadu et de Mianwali. La formation de comités dans d’autres districts est en actuellement en cours.

    Des demandes de nourriture et d’autres articles ont été envoyées par divers syndicats, car leurs membres sont aussi victimes des inondations. Nous devons immédiatement fournir de la nourriture et des abris à plus de 200 familles abandonnées dans différents secteurs. Le Comité a un besoin urgent de 7.500 euros pour pouvoir continuer à fournir de la nourriture aux familles affamées. Les enfants ont particulièrement besoin de lait et de médicaments de base. Beaucoup d’enfants décèdent déjà de famine et de maladies causées par le manque d’eau potable. Le gouvernement n’a pas donné de nourriture, de médicaments ou d’abris à ces personnes, et nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer dans notre aide. Des gens désespérés nous contactent comme dernier espoir d’obtenir un peu de soutien.

    Le WRC est une initiative de la Trade Union Rights Campaign (TURCP – Campagne pour les droits syndicaux) et de la Progressive Workers’ Federation of Pakistan (PWFP – Fédération progressiste des travailleurs du Pakistan) afin d’organiser l’aide aux victimes au niveau national. Son but est d’impliquer différents syndicats, organismes locaux et mouvements sociaux pour coordonner le travail d’aide aux niveaux local et national.

    Nous rassemblons les organisations suivantes : l’Organisation des femmes de Swair, la Fédération progressiste des travailleurs, la Commission des droits du travail du Pakistan, le Syndicat des employés de la télécommunication, le Syndicat général du commerce (GCU), la Campagne contre la violence domestique contre les femmes, l’Organisation du Secteur informel, l’Organisation des travailleurs agricoles, la Campagne pour les droits syndicaux et le Mouvement Socialiste du Pakistan (CIO-Pakistan).

    Le comité de coordination est composé de sept membres démocratiquement élus pour diriger le WRC. Toutes les décisions sont prises lors des réunions de ce comité de coordination.

  • Dévastations sans précédent causées par les inondations au Pakistan : les pauvres souffrent le plus. Appel à la solidarité des travailleurs !

    Socialisme.be et Socialistworld.net, le site du Comité pour une Internationale Ouvrière, vous invitent à répondre de toute urgence à l’appel à la solidarité en faveur des victimes des récentes inondations au Pakistan. Des militants de la Fédération Progressiste des Travailleurs du Pakistan et de la campagne TURCP (Campagne pour les Droits Syndicaux) luttent héroïquement pour organiser l’aide, malgré qu’ils aient eux-mêmes été affectés par ce désastre. Pour effectuer une donation, voyez qui accompagne cet article.

    Par Khalid Bhatti, Trade Union Rights Campaign (TURCP) et secrétaire général du Mouvement Socialiste du Pakistan (CIO-Pakistan)


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    Appel à la solidarité des travailleurs! De la part de la Progressive Workers Federation (PWF) et de la Trade Union Rights Campaign Pakistan (TURCP)

    Nous invitons tous nos frères, nos sœurs et nos camarades dans le mouvement syndical international à montrer leur solidarité et à soutenir les personnes affectées par les inondations, particulièrement des syndicalistes, des travailleurs et des paysans.

    Nous avons un besoin urgent de ressources afin d’aider nos frères et sœurs. Parmi les millions de personnes touchées par les inondations se trouvent 200 membres de la campagne TURCP (Trade Union Rights Campaign – Pakistan) et de la Progressive Workers Federation ainsi que leurs familles. Leurs maisons, leurs champs et tout se qu’ils possédaient a été emporté. Ils ont besoin de nourriture, d’eau potable, de médicaments, de tentes et d’autres objets d’utilité quotidienne. Nous tentons de les aider, selon nos moyens, mais nous avons un besoin urgent de votre aide, de votre solidarité et de votre soutien. Nous invitons tous les syndicats, les sections syndicales locales, les travailleurs et les syndicalistes à soutenir notre campagne. Chaque euro récolté sera consacré à l’aide pour les personnes touchées par le désastre.

    Syed Fazalabbas Secrétaire Général de la Progressive Workers Federation, Organisateur en chef pour le syndicat United Workers Union (TP: +92 321 426 2167)

    Malik Muhammad shabir Président de la Progressive Workers Federation, secrétaire général du PTV, le syndicat central des employés

    Khalid Bhatti Secrétaire financier de la Progressive Workers Federation, organisateur national de la campagne TURCP (TP: +92 333 433 1755)

    Rukhsana Manzoor Secrétaire financier de la campagne TURCP

    Vous pouvez envoyer vos donations au n° de compte du PSL 001-2260393-78 avec mention “Pakistan”.

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    En savoir plus:

    • Pakistan – rapport de l’utilisation de l’aide
    • Témoignage – Crise humanitaire à Khyber Pakhtoonkhwa
    • Témoignage – Situation après les inondations dans la vallée de Swat

    14 millions de personnes affectées, plus de 1.500 morts, des milliers menacés de personnes menacées par la faim – l’incompétence du gouvernement a empiré les choses

    Selon les Nations Unies, 6 millions de personnes ont un besoin urgent d’aide, tout simplement afin de pouvoir survivre. Sans vivres ni aide, leur vie est en danger. L’Organisation des Nations Unies estime qu’elle va lancer une des plus grandes campagnes de son histoire en termes de nombre de personnes à secourir. La situation actuelle dépasse les 5 millions de personnes qui ont été aidées après le tsunami dans l’Océan Indien, et les quelques 300.000 foyers détruits au Pakistan rivalisent avec le nombre de logements détruits par le tremblement de terre dévastateur de Haïti.

    Mais selon les chiffres du National Disaster Management Authority (NDMA), la catastrophe connue par le Pakistan est plus grande qu’initialement estimé. Il semblerait que le nombre de personnes affectées dépasse les 11 millions et que le total des maisons détruites ou endommagées s’élève à 750.000. Au total, 8.604 villages ont été affectés. Les plus grands dégâts ont touché les 8 districts de la province de Khyber Pakhtoonkhwa et les 7 districts de la province de Punjab. Mais 4 districts de la province de Sindh et quelques endroits du Cachemire, du Balûchistân et du Gilgit-Biltistan ont aussi été atteints.

    Des centaines de milliers de personnes, y compris des enfants, des personnes âgées et des femmes, vivent en plein air faute de tentes. Ils font face à un temps très chaud et humide ainsi qu’à des pluies torrentielles. Ces pluies ajoutent l’insulte aux blessures, des milliers de personnes ont dû rester dans les eaux des jours durant suite à l’inondation, sans toutefois pouvoir boire une goutte d’eau potable ou avoir accès à de la nourriture. Les infrastructures ont également été affectées, des ponts, des écoles, des hôpitaux et des routes ont été emportés par les eaux.

    Ce désastre est sans précédent. A côté des pertes immédiates de vies humaines et la dévastation de propriétés publiques ou privées, l’impact global de la catastrophe peut être bien plus grand qu’actuellement envisagé. A court terme, la pénurie alimentaire, l’inondation des champs et les hauts prix de l’alimentation vont attaquer chaque pauvre et chaque travailleur.

    Une réponse très faible

    La destruction causée par les inondations est visible presque partout dans le pays. Plus de 1.500 personnes ont perdu la vie, des centaines de milliers de personnes sont maintenant sans-abri et des biens ainsi que de la nourriture pour une valeur de plusieurs milliards de roupies ont été détruits. Le gouvernement affirme que cette destruction est la conséquence d’un désastre naturel, mais le fait est que le niveau de destructions n’aurait pas été si élevé si les dirigeants et les autorités concernées avaient tenté quelque chose pour améliorer la situation.

    Le Pakistan est au beau milieu de la plus grande catastrophe de son histoire. Cependant, ce qui est le plus marquant, c’est la réponse totalement inadéquate de l’Etat. Il semble bien que malgré les désastres répétés, les institutions étatiques ont bien peu appris de leur expérience. Le National Disaster Management Authority (NDMA) qui a spécifiquement été créé pour faire face aux désastres naturels et aux situations d’urgence a totalement failli à sa mission. Il y a un manque criant de préparation et de planification. La réponse du NDMA face à la présente catastrophe est en soi devenue un désastre national. Cette institution a été instaurée dans la suite du tremblement de terre de 2005 et a été dirigée au début par un général, et actuellement par un ancien général. On se demande comment une institution aussi cruciale peut espérer faire relever les défis sans équipement ou machines de sauvetage et en étant caractérisée par le manque de moyen et d’entraînement.

    La capacité du gouvernement à agir face aux désastres n’a cessé de diminuer, que cela soit vis-à-vis du tremblement de terre, du cyclone dans les régions côtières, les éboulements et la formation du lac dans la région d’Attabad à Gilgit, ou encore du crash aérien de Margla. Il y a une absence complète de sensibilité aux victimes ou de vision quant à la manière de prendre en main leurs problèmes. Le message indubitablement donné à la population est qu’elle doit se tenir prête à se defendre d’elle-même. De l’autre côté, les travailleurs et les pauvres ont démontré un sens remarquable de la solidarité, qui a survécu désastre après désastre.

    Le service météorologique avait prévenu les autorités concernées que des pluies torrentielles étaient attendues pour cette saison des moussons. Le service météo avait même prévenu que ces pluies allaient causer des inondations importantes. On se demande donc pourquoi les autorités concernées n’ont pris aucune mesure de précaution après avoir reçu ces informations. Mais la raison est simple à comprendre : ils s’attendaient à ce que les victimes ne soient que des pauvres et des travailleurs et non l’élite du Pakistan. Maintenant, le Premier Ministre a lui-même admis que le gouvernement a fait l’erreur de ne pas informer la population de la possibilité d’inondations. Beaucoup de mesures auraient pu être prises pour minimiser les dégâts. Mais les bureaucrates, assis dans leurs bureaux confortables avec air conditionné, n’ont montré qu’indifférence et attitude pathétique face aux pauvres et aux travailleurs. Les “efforts” de nos dirigeants, des principaux partis politiques, du grand capital et d’autres institutions de l’Etat n’ont concerné que la défense de leurs propres intérêts. Les gouvernements fédéral et provinciaux ont commence très tard à venir en aide aux victimes, avec un planning totalement inefficient. La bureaucratie a une nouvelle fois fait la preuve de son incapacité et de son manque d’intérêt quant au sort du peuple. La faillite de la bureaucratie civile et des politiciens a une nouvelle fois poussé les personnes affectées à regarder en direction de l’armée pour leur aide. L’armée est la principale force impliquée dans le travail de secours et a donc été capable d’améliorer son image et sa réputation.

    Les profits avant le peuple

    Le grand capital, les industriels, les banques et les traders se préparent à utiliser ce désastre pour servir leurs intérêts. Ils ont augmenté le prix de la nourriture, y compris ceux des fruits et des légumes de tous les jours. Tout le pays est touché par une inondation d’augmentation des prix. Le prix du sucre, par exemple, est passé de 62 roupies 74 pour un kilo, mais le prix des légumes a augmenté de presque 100%! Le prix du thé a augmenté de 30% et le prix du lait ou du lait en poudre a aussi augmenté. La banque centrale a augmenté ses taux d’intérêt pour rendre les prêts plus chers. Les entreprises de transports ont augmenté les prix des camions et des autres moyens de transporter la nourriture. Dans quelques régions affectées, les gens ont été forcés de payer 300 ou même 400% de plus pour véhiculer leurs biens. Pour le transport de passagers, la situation est identique. D’autres augmentations sont encore à craindre comme la période sainte du Ramadan a commencé. Les prix de certaines denrées pourraient même être plus chers qu’en Angleterre ou dans d’autres pays européens! Le gouvernement a totalement perdu le contrôle des prix. L’économie de marché libre tourne uniquement pour le grand capital, alors que des millions de travailleurs et de pauvres sont en train de souffrir. L’échec du gouvernement à contrôler les prix et les super profits d’une minorité de riches va rendre la vie des victimes encore plus misérable. La soif de profits va encore augmenter les prix de l’alimentation, même des familles de la classe moyenne vont éprouver des difficultés pour faire face à leurs frais de cuisine. Une fois de plus, il vient d’être démontré que le capitalisme est un système basé sur le profit et non sur les besoins de la population. Sous le capitalisme, le peuple va continuer à souffrir de misère et des désastres naturels ou de la main de l’homme. Les moyens existent en suffisance pour venir en aide aux personnes affectées, mais une redistribution équitable et juste de ces moyens est nécessaire. Cela est impossible sur base capitaliste. Nous avons besoin du socialisme pour donner l’accès aux ressources. Une économie socialiste démocratiquement planifiée est nécessaire pour lutter contre ce genre de désastres et pour les prévenir. La nationalisation des grandes industries, des banques, des compagnies d’assurance et d’autres secteurs importants de l’économie sous contrôle démocratique des travailleurs est une urgente nécessité.

    La menace des maladies

    En plus des morts et de la destruction, la population va avoir à faire face à un autre danger; celui des épidémies. Au vu de la situation concrète dans les régions affectées, le développement de maladies liées à la pollution de l’eau est un réel problème. Les rapports font état de milliers de patients souffrant de diverses maladies conséquentes à l’impureté de l’eau dans différent districts de Sindh. Des rapports de Khyber Pakhtunkhwa suggèrent que plus de 100.000 personnes, principalement des enfants, souffrent de diarrhée et de gastroentérite. Les maladies de peau se développent aussi en conséquence de l’ingestion d’eau non-potable. De telles maladies s’étendront aux autres régions. Si le gouvernement, et particulièrement les services de soins de santé, échouent à donner les soins adéquats, une nouvelle crise va arriver. De l’eau potable et de bonnes installations sanitaires sont nécessaires pour stopper le développement de ces maladies.

    Des comités locaux de travailleurs et de paysans

    Les travailleurs, les pauvres et la population rurale ne doivent pas faire confiance aux institutions de l’Etat et du gouvernement. Il est nécessaire de construire des comités ouvriers et paysans pour gérer l’approvisionnement des communautés et le travail de reconstruction. Ces comités doivent être responsables des personnes affectées, de leur approvisionnement et de leur secours, et également être responsables devant elles et fonctionner de façon transparente et démocratique. Des représentants par district doivent aussi être nommés pour coordonner le travail au niveau des différents districts.

    La Progressive Workers Federation et la Trade Union Rights Campaign ont déjà lancé des comités de travailleurs à une échelle nationale. Beaucoup de syndicats locaux et nationaux ont rejoint ces comités. Nous nous occupons actuellement de campagnes d’approvisionnement dans différents endroits du pays et appelons tous les syndicats et les mouvements sociaux à se joindre pour aider les personnes affectées, dont l’écrasante majorité est composée de travailleurs et de pauvres.

  • Pakistan. Après l’assassinat de Benazir Bhutto : Opposition de masse face aux militaires et au régime de Musharraf

    Le comité exécutif central du Pakistan People’s Party et la réunion du Conseil fédéral tenue dans la maison de la défunte Benazir Bhutto, dans la province de Sindh le 30 décembre, n’ont livré aucune surprise à ceux qui connaissent un tant soit peu le PPP et la politique pakistanaise. Le fils de Benazir Bhutto âgé de 19 ans, Bilawal Bhutto, a été nommé Président du parti, la coprésidence revenant au mari de Benazir, Asif Zardari. La direction du PPP a aussi décidé de contester l’élection générale prévue le 8 janvier et de poursuivre les politiques adoptées par Benazir Bhutto.

    Khalid Bhatti, Lahore, Socialist Movement Pakistan (section de notre internationale – le CIO – au Pakistan).

    Beaucoup de commentateurs politiques considèrent cette réunion comme une deuxième fondation du PPP, avec une nouvelle direction. Toutefois, en réalité, cette nouvelle direction ne fait que confirmer le règne de la famille Bhutto au-dessus du PPP, selon les volontés laissées par Benazir pour sa famille et le parti. Elle avait ainsi demandé à son mari de prendre la direction du PPP. Si ce dernier a laissé la présidence à son fils, c’est pourtant bien lui, Asif Zardari, qui continuera dans les faits à dominer le parti au nom des Bhutto.

    Cette tradition de transmission familiale du pouvoir avait déjà été utilisée par Zulifqar Ali Bhutto en 1979 quand il a remis la direction du parti à sa fille, Benazir, sans aucune consultation. La tradition féodale dynastique est ainsi toujours d’application au 21ème siècle…

    L’avenir de la politique du PPP

    La disparition soudaine de Benazir Bhutto a créé un vide énorme non seulement au sein du PPP, mais également dans la politique nationale, où elle était une personnalité incontournable avec derrière elle une histoire de lutte et de sacrifice contre l’establishment et la dictature militaire. Son image anti-établissement s’était cependant considérablement fanée, particulièrement ces derniers mois, en raison des accords qu’elle essayait de conclure avec le général Musharraf, avec le soutien de l’impérialisme occidental.

    Malgré tout, la mort violente du chef du PPP a fait d’elle un symbole de la lutte ou encore du courage contre le fondamentalisme et la dictature. Cette situation va la laver de plusieurs trahisons et erreurs politiques qu’elle a commises durant sa carrière politique.

    La direction du PPP va utiliser la vague de sympathie et de peine pour poursuivre les politiques qui servent leurs propres intérêts. Le PPP est maintenant plus susceptible de maintenir intacte son unité et d’éviter de grandes scissions à court terme tout en étant plus capable de remporter une majorité lors des prochaines élections pour la formation d’un gouvernement. La direction féodale du PPP emploiera l’atmosphère actuelle et la colère contre le régime pour rassembler à son avantage le soutien des masses pour se tailler un nouvel accord avec l’establishment militaire afin de partager le pouvoir.

    Une fois au gouvernement, le PPP devra traiter des véritables problèmes. Les masses laborieuses ne vont pas donner énormément de temps à un gouvernement du PPP pour résoudre leurs problèmes. S’il est une chose qui est très claire, c’est que le parti de Bhutto ne saura pas résoudre les problèmes rencontrés par la classe ouvrière et les pauvres : il ne possède aucun programme alternatif ni aucune stratégie pour cela. Ce parti ne fera que poursuivre les politiques économiques soumises au marché « libre » que les précédents gouvernements du PPP avaient appliquées, avec en conséquence une baisse de son soutien. Le plus probable est que le PPP poursuive sa politique pro-américaine et soutienne la prétendue « guerre contre la terreur ».

    Le PPP comporte beaucoup de factions et de groupes résultant du culte des personnalités au sein du parti. Les dirigeants les plus connus du PPP ont chacun leurs propres groupes de supporters basés non pas sur des idées, des principes ou des programmes différents, mais bien sur le simple soutien à des figures connues pour en retirer le maximum de gains politiques. Ces groupes et factions peuvent s’engager dans une bataille ouverte pour obtenir le contrôle de l’appareil du parti. Asif Zardari ne pourra pas maintenir le PPP intacte pendant une longue période. De grandes ou plus modestes scissions peuvent apparaître autour de différentes questions.

    Alors que le PPP souffre de l’absence d’un programme clair capable de l’unifier, il n’y a maintenant plus de chef charismatique pour rassembler le parti sur le long terme, à la manière de Benazir Bhutto. À l’avenir, la PPP peut se diviser en différents groupes qui peuvent mener à de nouvelles formations.

    Si un mouvement de la classe ouvrière commence à se développer dans les prochains temps, alors une formation plus radicale pourrait se développer, autour de dirigeants comme Aitzaz Ahsan (le chef du récent mouvement des avocats). La taille et la nature de n’importe quelle scission du PPP dépendra des conditions concrètes du moment mais une chose est claire : la route politique sur laquelle le PPP s’engage le conduira dans le désordre et la crise la plus profonde.

    Sentiments de la classe ouvrière

    La probable victoire électorale du PPP sera décrite par de nombreux commentateurs comme la renaissance d’une tradition politique. Le PPP va assurément gagner un certain appui électoral sur base de la vague de sympathie et de peine. L’assassinat de Benazir Bhutto a certainement enclenché une colère contre l’establishment auprès des masses. Cette sympathie et cette colère peuvent s’exprimer en assez de voix pour que le PPP puisse défaire les partis pro-Musharraf. Mais ce phénomène a des limites et ne sera que de courte durée. Il ne changera pas fondamentalement la conscience et l’attitude de la classe ouvrière envers le PPP.

    Le plus probable est que le PPP sera incapable de rétablir sa base et son appui dans la classe ouvrière. Toute sympathie disparaîtra dès que ce parti arrivera au pouvoir pour appliquer les mêmes mesures contre les travailleurs et les pauvres. Quelques sections de la classe ouvrière sortiront pour diriger leurs votes contre le régime et, en l’absence d’une alternative viable pour la classe ouvrière, ces voix iront en faveur du PPP.

    Il n’est pas possible pour le PPP de redevenir le parti des masses comme il a pu l’être dans le passé. Il sera vu différemment. Les couches les plus avancées des travailleurs ne sont pas prêtes à accorder leur confiance à la direction du parti. Même dans les couches plus larges, la sympathie ne se manifeste pas en appui pratique. La majorité écrasante de la classe ouvrière n’est pas prête à s’exprimer politiquement pour la plateforme du PPP.

    La province de Sindh pourrait toutefois être une exception dans cette situation. Le PPP bénéficie de l’appui des masses à l’intérieur de cette province (les régions les plus rurales et féodales) en raison d’une montée du nationalisme sindhi. Faute d’alternative pour les travailleurs, le PPP peut maintenir un important appui électoral parmi des sections des masses laborieuses. Néanmoins, il n’est pas possible pour la direction du PPP de transformer le parti en force politique capable de rencontrer les espoirs répandus parmi les masses.

    Dans la période qui a précédé sa mort, Benazir Bhutto n’a pas réussi à mobiliser les masses derrière son parti. Ses meetings électoraux et publics comprenaient moins de monde en comparaison des campagnes électorales précédentes.

    Les seules personnes au Pakistan à croire encore que le Pakistan People’s Party peut être remanié ou transformée en une organisation radicale de gauche, une organisation de combat pour la classe ouvrière sont les prétendus marxistes révolutionnaires qui travaillent en son sein. Néanmoins, il est possible que quelques dirigeants ou sections du PPP, sous la pression des masses, adoptent – au moins verbalement – des positions plus à gauche, radicales, anti-impérialistes ou sociale-démocrates.

    Des leçons qui n’ont pas été tirées

    Zulifqar Ali Bhutto – père de Benazir et président-fondateur du PPP – avait tiré les conclusions de ses échecs politiques avant de se retirer en 1979. Dans son dernier livre écrit en prison, « Si j’étais assassiné », il concluait ainsi : « Je passe mon temps dans cette cellule de mort parce que j’ai essayé de faire des compromis entre deux classes en lutte – la classe ouvrière et la classe dirigeante. Aucun compromis ne peut être fait entre ces classes aux intérêts contradictoires. Cette guerre de classe finira seulement avec la défaite décisive d’une des classes. C’est la leçon de ma condition présente ».

    Bhutto n’a pas eu l’opportunité d’une seconde chance après avoir tiré cette conclusion mais sa fille a refusé d’apprendre les leçons de son expérience. Z.A. Bhutto a eu la chance de pouvoir transformer la structure d’Etat et le système politique, mais il n’a finalement fait que le renforcer : il a appliqué des réformes qui ont blessé la classe régnante et l’ont décidé à prendre sa revanche. Bhutto a essayé de reformer l’Etat et le système, mais a échoué.

    Benazir Bhutto avait essayé la même chose et a misérablement échoué. Elle n’a pas défendu et ni favorisé les intérêts de la classe ouvrière et des masses pauvres, mais a par contre fait tout ce qui était possible pour passer des compromis avec l’establishment, sans toutefois jamais réussir à obtenir leur confiance. Ses efforts se limitaient à apaiser la classe dirigeante pakistanaise et à sembler acceptable pour l’impérialisme.

    La lutte pour la liberté, la démocratie, les droits fondamentaux, pour une transformation politique et sociale, pour résoudre tous les problèmes rencontrés par la classe ouvrière et les masses pauvres du Pakistan est une lutte pour changer le système et la structure d’Etat. Cela signifie une lutte contre le capitalisme, le féodalisme, l’impérialisme et l’Islamisme politique de droite – tout cela en même temps. Chaque aspect est lié avec les autres ; n’importe quel effort contre un seul d’entre eux échouera parce que les autres viendront à son secours.

    Benazir Bhutto a voulu en finir avec le fondamentalisme religieux réactionnaire sans en finir avec le capitalisme, l’impérialisme et le féodalisme. C’est irréalisable. La lutte contre la pauvreté, le chômage, l’inflation des prix et la faim est liée à la lutte pour le renversement du capitalisme et pour l’instauration du socialisme.

    La direction actuelle du PPP n’est pas prête à engager cette lutte contre le capitalisme et le féodalisme. Au lieu de cela, ce parti veut renforcer le « statut-quo » : le système actuel tel qu’il est putréfié. La direction du PPP n’est pas prête à apprendre les leçons du passé et semble prêt à en reproduire les erreurs. Les travailleurs et les pauvres, cependant, seront disposés à tirer des conclusions sur base de leur expérience et des déceptions amères qu’ils auront eues. Au regard de la manière dont la « succession » de Benazir Bhutto a été réglée et de l’absence de volonté de la part des chefs du PPP pour une véritable rupture avec le féodalisme, le capitalisme et l’impérialisme, il ressort clairement que la nécessité d’un mouvement et d’un parti indépendant pour les travailleurs et les pauvres est un besoin urgent. Ce serait là une force avec laquelle pourrait être engagé le combat pour un réel changement des conditions de vie des masses de la population du Pakistan et pour mener la lutte pour le socialisme.

  • La Campagne pour les Droits Syndicaux au Pakistan (Trade Unions Rights Campaign / Pakistan – TURCP) organise des activités à travers tout le pays

    1er Mai

    Les activités se développent malgré les intimidations des autorités. La TURCP a organisé des activités de 1er Mai dans 16 villes et a pris part à des activités dans 21 autres villes dans les quatre provinces du Pakistan. Pour préparer ces activités, la TURCP a produit une affiche spéciale pour le 1er Mai et un tract national dans les deux langues du pays (l’urdu et le sindhi) ainsi que des tracts spécifiques locaux. Les membres du Mouvement Socialiste du Pakistan (la section pakistanaise du Comité pour une Internationale Ouvrière) ont également produit un numéro spécial de leur journal, The Socialist, à l’occasion du 1er Mai.

    Reporters du TURCP, Pakistan

    Les activités organisées par la TURCP ont été couvertes par les principaux journaux nationaux et chaînes TV. Des activités ont été organisées à Islamabad, Faisalabad, Multan, Karachi, Muzafargar, Shikarpur, Bahawalpur, Dadu, Larkana, Tando Jam, Tharri Mohabat, Sahiwal, Mardan, Peshawar, Dir, Swat. Des membres de la TURCP ont également pris part à des rassemblements et des manifestations du 1er Mai organisées par le mouvement ouvrier à Lahore, Hyderabad, Quetta, Khuzdar, Sukhar, Sangar, Rawalpindi, Gujrat et dans quelques autres villes. Plus de 1000 exemplaires de The Socialist ont été vendus lors de ces activités. Les brefs rapports qui suivent donnent une indication de ce qui a été fait lors de ce 1er Mai.

    Islamabad

    La TURCP a été la seule organisation à organiser une activité du 1er Mai dans la capitale du Pakistan. Ce fut aussi la première activité publique jamais organisée un 1er Mai dans la capitale. Normalement la police et les services de sécurité font de l’intimidation auprès de ceux qui essaient de tenir des activités du 1er Mai, sous prétexte du caractère prestigieux de la capitale.

    L’an dernier, la TURCP avait tenu un colloque dans un hôtel mais, cette fois-ci, elle a décidé d’organiser une activité publique ouverte en défiant l’interdiction de tout rassemblement public à Islamabad.

    Plus de 200 militants syndicaux ont participé à la réunion publique tenue dans la zone résidentielle de la compagnie de télécommunication PTCL. La direction de PTCL et la police ont essayé d’arrêter cette réunion. La direction de PTCL a lancé une campagne d’intimidation dans le but de décourager les travailleurs de participer à cette réunion publique.

    Celle-ci a été la première réunion publique organisée dans des locaux de PTCL depuis la privatisation de cette compagnie de télécommunication. Les autorités d’Etat ont exercé une forte pression sur les dirigeants de la TURCP pour qu’ils annulent l’activité. Lorsque ceux-ci ont refusé de céder, les autorités ont coupé le courant dans ce quartier pour saboter la réunion.

    En dépit de toutes ces intimidations, les membres de la TURCP ont poursuivi cette réunion, à laquelle ont participé 13 syndicats différents. Les principaux orateurs ont été Azad Qadri, Aazam Janjua, Sajid Tanuali, Anwar-ul-haq, Akram Bundah, Chaudhary Muazam, Mumtaz arzoo, Zahoor ahmad, Shahid Zaheer et Shafique Awan.

    Les orateurs ont condamné avec force la politique anti-ouvrière du régime Musharraf. Cette réunion publique a obtenu une excellente couverture dans les media (voir les coupures de presse plus bas). Huit journaux nationaux ont publié des articles à ce sujet.

    Des membres de la TURCP ont également pris part à d’autres activités du 1er Mai organisées par différentes organisations dans la ville voisine de Rawalpindi. Azad Qadri était parmi les principaux orateurs d’un colloque organisé par un Comité du 1er Mai (une alliance de différents syndicats et groupes de gauche à Rawalpindi). Des membres de la TURCP ont aussi participé à un colloque organisé par la Fédération des Travailleurs (WF).

    Dadu, Sindh intérieur

    La TURCP a organisé une conférence et un rassemblement pour les travailleurs à Dadu, dans le district du Tharri Mohabat situé dans la province du Sindh. L’Alliance Urbaine du Sindh, formée de 50 syndicats, organisations paysannes et campagnes de quartiers, a décidé à l’unanimité de rejoindre la TURCP juste avant le 1er Mai. 300 travailleurs, paysans et jeunes ont participé à la conférence et près de 400 étaient présents au rassemblement. Des membres de la TURCP de cette région ont également produit un tract spécial pour le 1er Mai en langue sindh. Khalid Bhatti, organisateur national de la TURCP, et Zubair Rehman, organisateur du SMP pour Karachi, étaient les principaux orateurs de la conférence. Hameed Chana, Mumtaz Barohi et d’autres y ont également pris la parole. Des représentants et des travailleurs affiliés à quatre syndicats nouvellement constitués étaient également présents à la conférence. Ces quatre syndicats – le Syndicat des Potiers, le Syndicat des Travailleurs du Transport, le Syndicat des Cordonniers et des Verriers et le Syndicat des Travailleurs de la Construction – ont été formés avec l’aide de membres locaux de la TURCP. Ces syndicats se sont affiliés à la TURCP. Beaucoup d’autres syndicats sont en train de prendre contact avec les dirigeants de la TURCP de cette région dans le but de rejoindre la TURCP.

    Des colloques ont aussi été organisés à Radhan Station, Mehar and Dadu. Khalid Bhatti, l’organisateur national de la TURCP, a été le principal orateur de ces colloques.

    Tando Jam

    Les membres de la TURCP ont organisé un meeting public à Tando Jam auquel ont pris part 250 travailleurs et jeunes. L’ensemble des syndicats, des organisations de quartier et des organisations paysannes de cette région ont participé à la manifestation qui a parcouru les grandes rues de la ville et s’est terminée sur le marché principal.

    Faisalabad

    La TURCP a organisé un colloque en commun avec le Syndicat des Tisserands dans cette ville, l’une des principales du Pakistan. Plus de 200 travailleurs ont pris part à ce colloque. Quatorze orateurs se sont adressés au public. Des représentants d’onze syndicats étaient présents à ce colloque. A la fin de celui-ci, les participants ont aussi organisé une manifestation de protestation contre l’Ordonnance 2002 sur les Relations Industrielles, une loi violemment anti-ouvrière, et contre les privatisations.

    Karachi

    Plus de 350 travailleurs ont participé à un rassemblement du 1er Mai organisé en commun par la TURCP et par la Watan Dost Mazdoor Federation du Sindh. Lors de ce rassemblement, qui a été couvert par tous les principaux journaux et chaînes TV du pays, Iqbal Rind, Zubair Rehman, William Sadique et d’autres dirigeants syndicaux sont intervenus, des tracts de la TURCP ont été distribués et de nombreux exemplaires de The Socialist vendus.

    William Sadique, un membre de la TURCP, était parmi les principaux orateurs d’un colloque organisé par le Syndicat des Tisserands et des Travailleurs du Textile. 600 travailleurs ont pris part à ce rassemblement.

    Lahore

    Des membres de la TURCP ont participé au principal meeting organisé par la Confédération des Travailleurs du Pakistan (PWC). Plus de 5.000 travailleurs ont participé à ce meeting. Les membres de la TURCP ont distribué des tracts et vendu beaucoup d’exemplaires de The Socialist. Des membres de la TURCP ont aussi participé à trois autres activités du 1er Mai. La TURCP organisera un colloque à Lahore le 10 Mai.

    Des interventions importantes ont aussi eu lieu à Quetta, Peshawar, Hyderabad et Sukhar.

  • «Pour survivre, nous devons lutter pour le socialisme!»

    Pakistan/Cachemire:

    Du 23 au 6 avril, j’ai visité le Pakistan et le Cachemire afin de participer à une série d’activités de nos organisations-soeurs dans ces régions. Le Comité pour une Internationale Ouvrière est une organisation socialiste internationale organisée dans plus de 35 pays. Le Socialist Movement Pakistan (SMP) et le CIO au Cachemire sont, tout comme le MAS/LSP en Belgique, des sections de ce parti révolutionnaire mondial.

    Geert Cool

    Pakistan: lutte contre les privatisations

    Notre organisation au Pakistan est très jeune, mais possède déjà une bonne réputation. Ces dernières années, les conditions de vie des travailleurs, des jeunes et des paysans pauvres se sont considérablement dégradées. Le fossé entre riches et pauvres est plus grand que jamais, comme en témoigne le taux d’analphabétisme, de 55% à travers le pays. Dans la province de Sindh, à côté des gigantesques villas protégées par des milices armées, 1 million d’habitants souffrent de tuberculose. A Rawalpindi (ville de 3 millions d’habitants) un tiers des maladies sont uniquement dues au manque d’eau potable.

    De pareilles conditions sociales ont des conséquences pour l’organisation de la résistance contre la politique néolibérale du dictateur Musharraf. Celui-ci tente de mettre en avant le pays comme un compagnon de route islamiste, mais moderne, des Etats-Unis en dressant une façade de démocratie.

    En réalité, il mène une politique néolibérale très brutale qui augmente encore l’écart entre riches et pauvres. Mais les premiers signes de résistance apparaissent, comme l’an dernier lors du mouvement contre la privatisation de l’entreprise télécom PTCL. Nos camarades ont joué un rôle crucial dans l’organisation des actions de grève et des manifestations. Cela n’a pas échappé à l’attention du régime et divers camarades dirigeants du SMP ont temporairement dû continuer leur travail clandestinement.

    Ce mouvement, bien que n’ayant pas mené à une victoire, a mis l’idée de la lutte à l’ordre du jour. C’est pourquoi le SMP jouit d’une autorité et d’un respect général. Cela m’a particulièrement frappé lors d’un meeting de notre section d’Islamabad où étaient présents beaucoup de dirigeants et de militants syndicaux combatifs. A Karachi, une réunion de la direction nationale d’un nouveau syndicat des postiers, où se trouvaient 200 participants, a explicitement demandé un speetch d’un orateur du CIO.

    Notre organisation pakistanaise est aussi active parmi les paysans pauvres et la jeunesse. Une section de notre campagne internationale de jeunes "Résistance Internationale" a été récemment mise sur pied et nous menons également des campagnes contre l’oppression de la femme etc.

    Travailleurs et paysans pauvres mènent une lutte quotidienne contre la misère, lutte qui ne peut être gagnée fondamentalement qu’en établissant une société socialiste mondiale.

    Cachemire: 6 mois après le tremblement de terre, le cauchemar continue

    Il y a six mois, le Cachemire et le Pakistan ont vécu un terrible tremblement de terre. Des villes et des villages entiers ont disparu. Aujourd"hui, la situation ne s’est guère améliorée, la reconstruction est loin d’avoir commencé. La petite ville de Bagh demeure toujours un grand camping dans lequel la population a dû passer l’hiver. Même l’hôpital est encore abrité par des tentes.

    Depuis Islamabad, au Pakistan, le voyage vers Bagh dure 5 heures, même si cette ville n’est pas lointaine. Quelques ponts supplémentaires suffiraient à réduire le trajet actuellement fait de routes étroites et sinueuses à travers les montagnes. Dans la ville de Kotli, il n’existe l’électricité que depuis 1980.

    A Bagh, presque toutes les habitations ont été détruites par les ravages du tremblement de terre et tous ont perdu des parents ou des amis. Un camarade m’a ainsi raconté comment 36 membres de sa famille ont péri.

    Le Kashmire est une région disputée et occupée tant par l’Inde que par le Pakistan (et une petite partie par la Chine). La population y revendique l’indépéndance et nous soutenons cette lutte, mais nous lions cette revendication à la nécessite du socialisme. Nous y avons une section indépendante, même si la coopération avec la section pakistanaise est étroite.

    Nos camarades y ont construit de petites écoles et postes médicaux, aux côtés d’une implication active dans la reconstruction des instruments de lutte que sont les syndicats. Il est nécessaire de soutenir les revendications pour la reconstruction et de garantir qu’il y ait un contôle démocratique sur les travaux de reconstruction. Ces travaux ont été cofinancés par une campagne de solidarité que nous avons entre autre mené en Belgique. L’argent que nous avons recolté a été intégralement versé à la Trade Union Rights Campaign (campagne pour les droits syndicaux).

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