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  • [VIDEO] 50 jours de grève à Mistral… et la victoire !

    Au bout de 50 jours de grève, le personnel de Mistral (une asbl hébergeant des adultes autistes à Saint-Georges) a recommencé le travail après avoir obtenu gain de cause sur ses deux revendications : réintégration du délégué syndical et départ de la directrice. Une victoire dans un conflit historique marqué par la solidarité effective.

    Nous avons déjà abordé cette lutte au travers d’une interview, voici ci-dessous une vidéo réalisée par le SETCa.

  • [INTERVIEW] Grève victorieuse pour les travailleurs de l’ASBL Mistral !

    Photo : Julien Dohet

    Cinquante jours. C’est le temps qu’il aura fallu aux travailleurs du Mistral, une association qui accueille une trentaine d’autistes adultes à Saint-Georges-sur-Meuse (Liège), pour remporter leur combat les opposant à la direction. Du 21 septembre au 10 novembre, le piquet de grève fut lieu de débats et de prises de décisions collectives. Si le conflit a partiellement été couvert par les médias traditionnels, ce ne fut que de façon très insuffisante. Lutte Socialiste et socialisme.be ont souhaité participer à la médiatisation de ce conflit en interrogeant Julien Dohet, secrétaire politique au SETCa Liège.

    Propos recueillis par Sébastien (Liège)

    Socialisme.be : Bonjour Julien. Tout d’abord, peux-tu revenir sur les raisons qui ont poussé les travailleurs à se mettre en grève ?

    Julien Dohet : Le facteur déclencheur a été le licenciement du délégué syndical SETCa pour ‘‘faute grave’’. Afin de justifier sa décision, la direction a accusé ce dernier de maltraitance envers les résidents. Un comble pour cette personne présente depuis des années et ayant la confiance de ses collègues mais aussi des parents… Cela dit, le climat social se dégradait déjà depuis 18 mois, au moment de l’arrivée de la nouvelle directrice et de ses techniques de management. Certaines revendications ont commencé à poindre à ce moment, signe d’un malaise plus profond dont le licenciement ne représenta que la goutte d’eau de trop.

    Quelles étaient leurs revendications ?

    J.D. : Elles ont évolué au cours du processus. Tout d’abord, les travailleurs exigeaient la réintégration du délégué syndical licencié ainsi que des changements dans le management. Finalement, le CA et la direction rechignaient tant à se pencher sur les problèmes que cette dernière revendication a évolué au fur et à mesure du conflit pour finalement exiger le départ de la directrice !

    Mener une lutte n’a rien de simple ; la transformer en victoire, encore moins. Pourrais-tu expliquer comment Mistral s’est organisé pour faire plier la direction ?

    J.D. : Effectivement ! Je pense que l’élément central fut la très bonne organisation du piquet. Durant 50 jours, les travailleurs y ont tenu débats et prises de décisions collectives. Le contact avec les parents s’est très vite instauré, ce qui est primordial dans ce secteur. Aussi, c’est la détermination des travailleurs qui leur a permis de tenir alors que le CA tentait de les décourager en jouant la montre. Mais pour tenir sur le temps long, la création du fond de soutien fut déterminante. Et quel succès ! Celui-ci a permis d’augmenter l’indemnité de grève versée aux travailleurs, ce qui a créé un appel d’air de solidarité alors que le conflit commençait à tirer en longueur. Ce fond a donc certes eu une importance financière, mais il a aussi rendu visible aux yeux des travailleurs cette solidarité large qui existait autour d’eux. On a notamment pu voir que telle entreprise a contribué à hauteur de tel montant à travers leur caisse de grève, que tels autres travailleurs rejoignaient le piquet en solidarité, etc.

    Finalement, quel résultat au bout de 50 jours ?

    J.D. : Une grève de 50 jours dans le secteur, c’est déjà historique… mais gagner ! Et sur les deux revendications ! La victoire fut totale : réintégration du délégué et licenciement de la directrice !

    En conclusion, quels conseils et encouragements pourrais-tu communiquer aux travailleurs actuellement en lutte dans leur entreprise ?

    J.D. : Aujourd’hui, le mouvement social manque un peu de victoires. Il faut donc montrer que même dans un secteur qui n’est ni connu par ses structures ni par sa combativité, on peut remporter des luttes. Pour ça il faut rester unis et organiser la solidarité autour du conflit. Malgré le soutien extérieur, ce sont les travailleurs qui ont mené le cœur du conflit. On n’a pas été obligés de demander à des permanents ou à d’autres délégués temps-plein de se rendre sur le piquet pour effectuer des remplacements ou relancer le souffle du piquet. Le piquet n’aurait pas tenu dans un tel cas de figure ! Non : définitivement, l’issue d’une lutte n’est dans les mains de personne d’autre que les siennes propres, celles des travailleurs !

  • [INTERVIEW] Vague d’actions dans les maisons de repos Orpea.

    orpea-300x165Entretien avec un secrétaire du Setca, interview réalisée par Wouter

    Toute une série d’actions spontanées ont éclaté début mars dans les maisons de repos de l’entreprise Orpea. Pour la plupart des aides-soignants, la pression au travail est vraiment devenue intolérable. Ils revendiquent plus d’embauches et de meilleures conditions de travail. Nous en avons discuté avec Francis Stevens, secrétaire du SETCa – Bruxelles Halle Vilvorde.

    Pourquoi les employés sont-ils partis en grève ?

    ‘‘La multinationale Orpea gère 58 homes en Belgique. Malgré plusieurs mois de négociations en vue d’obtenir un allègement du travail destiné à assurer de meilleurs soins et une meilleure assistance aux personnes âgées, la direction n’a pas voulu apporter la moindre solution. Elle a aussi refusé d’utiliser les subsides fédéraux (le fonds Maribel Social, visant à promouvoir l’emploi dans le secteur non-marchand) qui auraient permis de créer 22 emplois, parce qu’ils devaient avancer cet argent à l’avance. Cela n’a pourtant jamais posé problème dans les services subventionnés. La pression sur les travailleurs est intolérable, et ce sont les résidents qui en souffrent le plus. Au même moment, cette entreprise cotée en bourse a connu une énorme hausse de ses profits, avec une hausse de +20 % de la valeur de ses actions en l’espace d’un an (de 46,24 € le 21/01/2014 à 56,48 € le 23/01/2015).’’

    Les moyens existent donc ?

    ‘‘Très certainement. Il s’agit d’une multinationale qui gagne beaucoup d’argent et qui a totalement les moyens de garantir des conditions de travail acceptables et les meilleurs soins à chaque personne âgée. Mais son intérêt est uniquement financier. C’est l’optimisation du profit qui justifie ses attaques contre les employés. Le profit provient en grande partie de l’exploitation du personnel.’’

    Comment la grève a-t-elle été décidée ?

    ‘‘Après toute une série de négociations, la présentation d’un préavis de grève et une tentative de conciliation, rien n’a changé. Les travailleurs en ont eu marre et ont interrompu le travail. Des actions spontanées ont eu lieu dans une dizaine d’établissements.’’

    Et ensuite ?

    ‘‘En ce moment, nous cherchons à sensibiliser chacun : les travailleurs, les résidents, leurs familles, afin que tout le monde comprenne bien ce qui se passe. Les actions vont se poursuivre jusqu’à ce que nous parvenions à une solution décente. On ne peut plus reprendre comme avant, tout le monde veut continuer !’’

    Comment pouvons-nous montrer notre solidarité ?

    ‘‘Les employés d’Orpea auront besoin de votre soutien à chaque étape de la lutte. Les actions de solidarité peuvent permettre d’élargir l’ampleur des actions. Toute présence lors de nos actions sera un encouragement, surtout s’il s’agit de travailleurs ou de délégations de notre secteur.’’

    Quelle est l’importance de votre mouvement pour le secteur social ?

    ‘‘La commercialisation des soins de santé a mené à de moins bonnes conditions de travail et à ce que les soins de santé deviennent moins facilement accessibles ; tout ça diminue la qualité globale. Nous devons donc nous opposer en masse à cette situation. Nous avons besoin de soins de santé publics et de qualité pour le futur. Tant pour les travailleurs que pour nos vieux jours à tout un chacun. Cela ne peut se faire que par un changement fondamental dans la société, pour donner le contrôle aux travailleurs et aux utilisateurs des services, pas aux patrons et aux actionnaires des multinationales.’’

  • Procès de 5 permanents SETCA BHV licenciés : Méthodes, plaidoiries, discours… quand la direction syndicale s’apparente au patron du syndicat.

    Ce lundi 21 octobre avait lieu l’audience du tribunal du travail de Bruxelles concernant le licenciement pour faute grave des 5 secrétaires syndicaux du SETCa BHV sauvagement licenciés, il y a déjà plus de trois ans, par la direction syndicale du SETCa fédéral. Retour sur les éléments de la plaidoirie de la direction du SETCA fédéral.

    Par un correspondant du PSL

    Plusieurs syndicalistes étaient présents ce 21 octobre pour marquer leur solidarité avec leurs anciens permanents, mais également des syndicalistes de la CNE, et dénoncer les méthodes patronales utilisées par l’appareil syndical.

    En effet, les longues plaidoiries de ce lundi ont remis en évidence les pratiques empruntées par la direction syndicale aux pires patrons. Pratiques que le syndicat dénonce, par ailleurs, dans toutes ses publications destinées aux affiliés et militants :

    • Judiciarisation du conflit : alors que le syndicat dénonce partout le recours systématique aux tribunaux par les directions d’entreprises (en cas de piquets de grève, notamment), il règle le différend qui l’oppose aux 5 en justice en outrepassant les structures décisionnelles régionales. En effet, le Comité exécutif de la section régionale de BHV n’a jamais eu l’occasion de débattre et de voter la question du licenciement pour faute grave des 5 de l’industrie. D’ailleurs, les 5 permanents ont été élus par la base, ce licenciement court-circuite donc les structures de base du syndicat. Seuls les syndicalistes qui les ont élus devraient pouvoir révoquer éventuellement leur mandat.
    • Banalisation de la faute grave : être licencié pour faute grave a des conséquences dramatiques pour un travailleur : licenciement immédiat, sans préavis ni indemnité et, dans la plupart des cas, sanction par l’assurance-chômage pendant plusieurs mois. Dans la loi, ce type de licenciement est exceptionnel et réservé à une faute gravissime, clairement établie. Classiquement, il s’agit de violence au travail, de vol ou de fraude avérée. Tout syndicaliste a à cœur d’intervenir pour éviter que ce mécanisme soit utilisé voire, le cas échéant, de transformer une faute grave en un licenciement normal (lorsque la réintégration n’est vraiment pas possible). Ici, l’organisation syndicale non seulement utilise ce procédé indigne mais le rend collectif (cinq licenciements pour la même soi-disant faute grave) et le banalise car la faute prétendue n’est que l’envoi, jugé déplacé, d’un e-mail. La faute avancée est pour le moins subjective : insubordination, obstruction, atteinte à l’honorabilité ;
    • Criminalisation de la contestation : une divergence de point de vue sur la gestion financière de la régionale est sanctionnée d’une faute grave pour insubordination alors que la contestation est la base du travail syndical des délégués d’entreprise quand ils constatent un dysfonctionnement ou un investissement qui risque d’hypothéquer l’avenir de l’entreprise. Il ne s’agit pas ici de départager qui a ou non raison. Mais si un délégué syndical ne peut plus mettre en question, par des arguments posés, qu’il ait tort ou raison, le projet d’une direction, si cela est à considérer comme une faute grave, alors demain tous les représentants et délégués syndicaux pourraient être licenciés pour faute grave par leur entreprise !
    • Mépris pour les actions et témoignages de soutien aux 5 permanents licenciés : sous prétexte qu’aucun procès-verbal du Comité Exécutif n’acte de contestation du licenciement, il n’y aurait eu aucune protestation ni soutien aux licenciés ;
    • Criminalisation des actions syndicales : paradoxalement, par rapport au point précédent, alors que les permanents licenciés ont organisé pendant des mois après leur licenciement, et avec les nombreux militants qui les soutenaient, diverses actions au sein de l’organisation syndicale pour exiger leur réintégration (manifestations, tractage, occupation, meetings), les dirigeants syndicaux appellent cela des “voies de fait”. Comme le premier patron anti-syndical venu qui va en justice contre un piquet de grève ou une occupation d’entreprise en criant aux “voies de fait”.
    • Espionnage des boîtes mail des licenciés : sur base d’une jurisprudence rendue au pénal selon laquelle une preuve recueillie illégalement peut être recevable en fonction de la gravité de la faute, la direction syndicale se sert de mails relevés illégalement dans les boîtes mail des permanents licenciés. Pourtant, un arrêt de la Cour de Travail de Bruxelles (niveau d’appel) a déjà clairement établi que ce principe n’a pas sa place en droit du travail. Comment le syndicat pourra-t-il demain contester aux employeurs le droit de fouiller dans les boîtes mail de ses travailleurs, pour en sortir, hors de tout contexte, le message un peu maladroit permettant de les incriminer ? De même, un statut Facebook sorti de leur contexte a été utilisé par les avocats du SETCa fédéral, dans les plaidoiries ;
    • Incohérence et mépris : les dirigeants syndicaux reprochent à ceux qu’ils prétendaient licencier d’avoir continué à faire du syndicalisme dans les entreprises et ont tout fait pour les en empêcher (y compris la collusion avec les directions d’entreprise), malgré le soutient des militants de ces entreprises. Mais, de façon complètement incohérente, ils leur reprochent aussi de s’être inscrits au chômage et d’avoir retrouvé de nouveaux emplois, prétextant que cela indique que les licenciés auraient accepté leur licenciement.

    A la fin d’une interview au journal De Standaard, le 4 septembre 2010, le président fédéral du SETCa justifiait son acte en disant “Un syndicat a des budgets et du personnel et doit donc être géré comme une entreprise”. C’est faux, un syndicat n’est pas une entreprise : le pouvoir vient de la base et non d’en haut ; les valeurs et objectifs n’ont rien à voir. En outre, même dans une entreprise, aucun syndicaliste ne peut tolérer de telles méthodes.

    Toutes ces tactiques démontrent que l’appareil syndical est prêt à aller très loin pour museler toute opposition en son sein et à quel point il est important que la base s’organise pour reprendre en main les rênes du mouvement qui lui appartient et créé pour défendre ses intérêts et non ceux d’une petite minorité prête à tout pour préserver sa position.

    Verdict annoncé pour le 2 décembre 2013, au plus tôt ! A suivre…


  • Bruxelles : Action de solidarité ce lundi avec les 5 secrétaires du SETCA licenciés

    Ce lundi, une action de solidarité prendra place au Tribunal du Travail de Bruxelles concernant les cinq secrétaires syndicaux du SETCa sauvagement licenciés en septembre 2010 par la direction syndicale. Un appel a été lancé pour les soutenir devant le tribunal, et nous tenons à le relayer ici, avec des liens vers divers articles que nous avions écris à l’époque.


    Lundi 21 octobre à 14h, tribunal du travail de Bruxelles, place Poelaert 3, 1000 Bruxelles, salle 4.


    Camarades,

    Cela fait maintenant plus de trois ans qu’Eric, Bernadette, Rik, Ria et moi-même avons été sauvagement et brusquement écartés du SETCa, avec en sus l’ignominie d’être accusés de « faute grave ».

    Ce fut un traumatisme pour nous tous. Au-delà des difficultés personnelles, du manque de respect total envers de véritables « combattants » de la cause, cette affaire a ébranlé beaucoup des certitudes et convictions qui nous permettent de tenir bon, au jour le jour.

    Les lenteurs de la justice sont telles que ce sera seulement ce lundi 21 octobre, à 14h, qu’aura lieu l’audience du tribunal concernant notre affaire (du moins pour les trois, moi, Eric et Bernadette, ayant porté l’affaire devant les tribunaux francophones).

    Je vous invite à y participer et, ce faisant, à nous soutenir. Eric n’y sera pas, malheureusement. Mais il aurait apprécié votre soutien, tout comme Bernadette et moi l’apprécierons.

    La plupart d’entre vous n’ont pas abandonné l’espoir de faire vivre les valeurs syndicales au sein du SETCa, et je les en félicite. Il vous sera d’autant plus utile d’être témoins de ce que l’organisation syndicale avance comme arguments contre nous.

    Considérer comme une faute grave, qualifier de « insubordination, obstruction systématique et atteinte à l’honneur » le simple fait d’exprimer, en interne, des réserves sur un projet financier d’une direction, c’est mettre en danger tous les syndicalistes du pays.

    Je vous invite à nous rejoindre à l’audience, ce lundi 21 octobre à 14h, au tribunal du travail de Bruxelles, place Poelaert 3, 1000 Bruxelles, salle 4.


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