Your cart is currently empty!
Tag: Rudy Demotte
-
Budget wallon : Le début d’une période d’austérité sans fin
La fin du mois d’octobre a été une période délicate pour le gouvernement wallon. En cette période où l’on craint une récession de l’économie mondiale à moyen terme, dans une période où la zone euro subit des énormes turbulences, alors que des entreprises font faillite ou licencient du personnel, le gouvernement devait présenter son budget 2012. L’Olivier (PS-CDH-ECOLO) devait trouver 300 millions d’euros. Selon les termes des politiciens eux-mêmes : ‘‘le budget le plus difficile que nous ayons eu à affronter…’’ Après une nuit blanche, ils ont annoncé non sans fierté qu’ils avaient réussit à boucler le budget sans mesures trop dures pour les citoyens. La question est évidente : comment ont-ils fait ? La réponse est simple : procrastiner beaucoup, mentir un peu et tricher tant qu’on le peu.
Par Alain (Namur)
Procrastiner beaucoup
L’Olivier a pris comme base de travail une croissance d’environ 1,2%, alors qu’au niveau fédéral, les prévisions annoncent 0,8% de croissance pour la Belgique et qu’à moyen terme, on craint une récession mondiale. Cela veut dire que si la croissance attendue n’est pas au rendez-vous, il faudra un conclave budgétaire qui devra trouver le manque à gagner.
Peut-être que les politiciens membres de l’Olivier espèrent que la croissance se maintiendra le plus longtemps possible pour pouvoir annoncer des mesures d’austérité dans une période favorable, genre après les communales. En fait, cela veut dire que les secteurs qui dépendent des entités fédérés doivent se préparer pour un avenir où chaque nouveau budget comportera de l’austérité. Une série de secteur (FOREM, SRWT, SWDE, AWEX, ONE, RTBF…), ne seront pas indexés et il n’y aura pas de politiques nouvelles, alors que les manques sont pourtant bel et bien présents partout.
Mentir un peu
La majorité wallonne a affirmé préserver l’enseignement, les transports en commun et le portefeuille des citoyens. Pour cela, Rudy Demotte (PS) dit avoir gratté chaque eurocent des fonds de tiroir. Ils auraient également dû gratter les quelques eurocents qui lestent leurs portefeuilles personnels, car ces derniers n’ont pas subi l’austérité. La crise n’affecte pas tout le monde… Mais ce n’est pas ça l’essentiel du mensonge.
Dire qu’ils n’ont pas touché à l’enseignement, c’est faire injure à l’histoire quand on sait que cette coalition a déjà attaqué la prépension des professeurs, ce qui a entrainé une grève qui a mis dans la rue plus de 10.000 enseignants en colère. Les TEC ont déjà subi l’austérité et il y a eu des suppressions de ligne dans les régions rurales. De plus, les tarifs des tickets vont augmenter pour combler le déficit de la SRWT. Cela fait quand même 3 augmentations en 3 ans !
Pour le portefeuille du citoyen, c’est une augmentation de la taxe sur l’eau qui aura un coût de 25 à 30 euros. À ce sujet, le cynisme politique va très loin. La Wallonie étant exportatrice d’eau, cette taxe touchera beaucoup plus les Bruxellois et les Flamands. Il y a aussi un nouveau calcul pour les éco-boni et les éco-mali pour l’achat de voiture. Selon l’opposition, un acheteur sur 3 de véhicule neuf ou d’occasion sera touché. Celui qui n’aura pas assez d’argent pour s’acheter une voiture ‘‘écologique’’ devra payer. Alors que l’on pénalise le transport individuel, on déforce et on augmente le prix des transports en commun… (éco)logique ?
Il y aura aussi une nouvelle taxe sur les guichets bancaires qui sera répercutée sur le consommateur. On oublie encore de dire que la culture et la télévision publique ont fait les frais des mesures d’austérités ces 2 dernières années.
Tricher tant qu’on le peu
L’opposition MR a mis en avant le fait que pour boucler le budget, la Région avait pris en compte les nouvelles recettes issues de la dernière réforme d’Etat qui, selon elle, équivaut à 250 millions. Cela veut dire, si l’opposition dit vrai, que le grattage de poche se résume à 50 millions…
On peut ajouter que le calcul ne prend pas en compte les dépenses supplémentaires qu’entraîneront la régionalisation des allocations familiales et de l’accueil des personnes âgées. Avec la pyramide des âges que connaît la Belgique, ce n’est pas le genre de coût qui est négligeable.
La nécessite d’un plan de lutte
Nous ne devons plus nous faire d’illusions, nous sommes partis pour une austérité sans fin. Au niveau fédéral, au niveau des communautés et des régions ainsi qu’au niveau communal.
Ces tours de vis sont le résultat de l’offensive du capital contre le travail. Lors des négociations sur l’AIP, les travailleurs ont constaté que le patronat ne voulait plus de la concertation sociale. Ils préfèrent compter sur les politiciens pour appliquer des politiques antisociales qui vont faire accroître leur richesse et augmenter notre pauvreté.
Cette offensives est généralisé dans tout les pays de l’Union Européenne, où l’ont impose la misère alors que les riches n’ont jamais été aussi riches. Le patronat nous a déclaré la guerre et profite de la crise pour nous envoyer ses missiles. Nous devons leur opposer une résistance déterminée et organisée. L’AIP nous l’a appris, de simples ballades dans les rues ne suffiront pas. Si l’on veut gagner, on doit aller plus loin et discuter largement d’un plan d’action pour que les travailleurs et leurs familles soient capables de riposter. Il est aussi nécessaire de discuter d’un prolongement politique pour les luttes des travailleurs. Cette coalition Olivier démontre que les partis soi-disant progressistes n’ont aucune volonté de les représenter.
-
Estivage avec le formateur Elio Di Rupo
La seule chose certaine, c’est que chaque gouvernement nous fera payer pour la crise d’une façon ou l’autre !
Après ‘‘explorateur royal’’ et ‘‘clarificateur’’, nous pouvons ajouter “estivage’’ à notre dictionnaire politique. Ce n’est pas que beaucoup de monde ait confiance en cette nouvelle phase pour trouver une solution mais, au moins, il ne faudra pas se casser la tête cet été ! Le PSL appelle toutefois à rester vigilant : qu’importe la mesure dans laquelle partis flamands et francophones peuvent être sur des planètes différentes, ils semblent être bien d’accord sur ceux à qui présenter la facture de la crise. A nouveau, il ne s’agira pas des grandes entreprises et des détenteurs de capitaux.
Par Anja Deschoemacker
En Flandre, on sonne le tocsin concernant le manque de personnel pour les soins aux personnes handicapées, l’aide à la jeunesse ou les maisons de repos (où, malgré des prix bien plus élevés qu’une pension moyenne, on utilise massivement des antidépresseurs et des calmants pour faire face à la surcharge de travail). Mais les militants syndicaux reçoivent du ministre-président Kris Peeters une réponse identique à celle que les enseignants francophones ont reçue du ministre-président Rudy Demotte : il n’y a pas de moyens, priorité au dés-endettement.
La réforme d’Etat sert aussi d’excuse pour expliquer pourquoi il est impossible de renforcer la politique sociale et les services publics. Les fonctionnaires bruxellois (qui attendent leur nomination en masse) entendent du ministre-président Charles Picqué qu’il faut un refinancement de la Région Bruxelles-Capitale.
L’histoire du gouvernement en affaires courantes n’est pas différente. Le gouvernement a par exemple postposé l’adaptation au bien-être de nombre de pensions. Sur ce sujet, le gouvernement est capable de prendre une décision, y compris en étant affaires courantes. Mais prendre position pour dire que les grandes entreprises et les riches doivent stopper leur évasion fiscale légale, semi-légale et illégale, là, ce n’est ‘‘évidemment’’ pas possible en affaires courantes : interdiction de toucher aux intérêts notionnels. Aucun parti ne propose d’ailleurs d’abolir cette mesure, ni même de la réduire fondamentalement une fois qu’un vrai gouvernement installé.
Elio Di Rupo n’a pas dit grand-chose dans son discours annonçant sa fonction de formateur, mais il a de suite clarifié qu’il accepte totalement de trouver les 17 à 20 milliards d’euros d’assainissement pour obtenir un budget équilibré en 2015. Le PS affirme s’opposer à une politique d’austérité dure, mais cette somme dans un délai aussi court représente la plus grande opération d’austérité de l’histoire de Belgique.
Concernant le refinancement nécessaire pour la sécurité sociale (non pas à cause du vieillissement de la population, mais à cause de la diminution systématique des contributions patronales), Laurette Onkelinx a elle aussi été très claire. Même si la Banque Nationale et le Bureau du Plan évoquent l’augmentation des impôts des entreprises (en diminuant l’impact de la déduction des intérêts notionnels), elle propose de son côté une Cotisation Sociale Généralisée, procédé par lequel ce que les patrons ne payent plus pour les salaires globaux sera payé… par tout le monde, avec son salaire net !
Que nous ayons après l’été un nouveau gouvernement, toujours un gouvernement en affaires courantes avec compétences élargies ou des élections, cela ne changera finalement que peu de choses. La seule chose sur laquelle nous pouvons compter, c’est notre propre force et notre mobilisation. Six Belges sur dix s’inquiètent de la crise politique, et ils ont évidemment raison.
Mais si nous ne gardons pas les yeux ouverts sur l’unité des partis traditionnels concernant la sauvegarde des intérêts de la minorité super riche et leur volonté de refiler la facture de la crise à la grande majorité de la population, nous allons droit dans le mur. Ils ne sont peut-être pas d’accord sur la manière de nous faire payer la crise, mais aucun de ces partis n’a comme priorité de défendre bec et ongle nos conditions de vie et celles de nos enfants.
-
Parti Socialiste. Quand la Brabançonne remplace l’Internationale…
Où est le PS depuis six mois ? On serait tenté de dire : aux abonnés absents ! Mais cette discrétion illustre bien son projet politique. Depuis les élections, le PS a assisté – sans doute avec un plaisir gourmand mais en tout cas de manière fort discrète – aux problèmes que rencontrait la coalition Orange bleue. Mais cette discrétion a été sélective. On l’a très peu entendu quand l’Orange bleue a commencé à empiler les propositions les plus antisociales.
Par contre, Di Rupo est monté aux barricades quand les partis flamands ont voté la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde en Commission de l’Intérieur de la Chambre : agression inqualifiable, insulte aux francophones, atteinte aux droits de l’homme, on en passe et des meilleures. Il a ensuite continué à se profiler avant tout sur le terrain communautaire, en enfourchant le cheval belgicain et en participant à la manifestation pour la défense de l’unité de la Belgique.
En se profilant comme le super-défenseur des francophones, Di Rupo essaie de redonner au PS son image de « premier parti de la Communauté et père de la nation francophone »… et de mettre en difficulté un Reynders prêt à toutes les concessions à la droite flamande pour pouvoir mettre en place un gouvernement sans le PS. En jouant la défense de la Belgique, il mise sur la peur qui grandit dans la population wallonne et bruxelloise. Et en s’opposant à toute nouvelle avancée de régionalisation, il tente de gagner du temps en espérant que son Plan Marshall permettra dans quelques années de relancer l’économie wallonne.
Par contre, sa discrétion face aux attaques préparées par l’Orange bleue contre les travailleurs s’explique parce qu’il sait que si celle-ci s’écrase au décollage, le PS pourrait être appelé à participer aux nouvelles négociations gouvernementales dans un contexte où une récession économique approche et où plus de six mois auront été perdus en vaines palabres. Dans ce cas, le PS devrait sans l’ombre d’un doute s’associer à une nouvelle volée de mesures d’austérité. Ce n’est donc pas le moment pour les dirigeants du parti de jouer le mariolle dans les rues aux côtés de la FGTB et de faire de grandes promesses aux travailleurs.
Il suffit de se rappeler comment Rudy Demotte, quand il est devenu Ministre-Président de la Région wallonne cet été, promettait de refaire de la Wallonie une « terre laborieuse » en « libérant le marché », en « offrant les meilleures conditions aux investisseurs » et en limitant le droit de grève.
Alors que le SP.a ne jure plus que par le lion flamand, le PS veut nous faire marcher au pas vers un avenir néo-libéral, au son de la Brabançonne et main dans la main avec nos patrons, le tout au nom de la Belgique éternelle et de la Wallonie renaissante. Plus que jamais, nous avons besoin d’un nouveau parti qui appelle tous les travailleurs, wallons comme flamands, belges comme immigrés, à manifester et à lutter sous leur propre drapeau – le rouge – et surtout sur leurs propres revendications.
-
Débat fins de carrière. L’heure de vérité approche – il nous faut un plan d’action!
Le débat sur les fins de carrière en question/réponse par Anja Deschoemacker
De quoi s’agit-il?
Il s’agit de ce que veut la bourgeoisie depuis les années 80 sans vraiment y parvenir jusqu’ici: le démantellement de la sécurité sociale. La sécurité sociale a été acquise après la seconde Guerre Mondiale, et fut élargie jusqu’à la moitié des années ’70. Depuis la fin des années ’70, ce système fut mis sous pression par la période de dépression qui s’ensuivit.
Quelles sont les propositions du gouvernement ?
La question devrait être: y-a-t-il encore un gouvernement? La Ministre du Travail Freya Van den Bossche (SP.a) a publié la note « Vieillir activement ». Dans cette note, figurent des propositions inacceptables pour les syndicats comme pour le PS, par exemple l’abolition de fait de la prépension, le système de malus pour les pensions (une amende de 4% sur la pension par année de départ anticipé),… Cette note n’est pas celle du gouvernement, mais un rassemblement de propositions élaborées par Van Den Bosche et Verhofstadt.
Le conseil général de la CSC a depuis lors voté 13 points à problème, voire de rupture, dont pas mal de propositions de cette note. Si le gouvernement reprend telle quelle cette note comme base de négociation ou s’il reprend ces points de ruptures dans une nouvelle note, la CSC décidera le 20 septembre de ne pas négocier et commencera à mobiliser. Des dirigeants de la CSC se réfèrent à l’énorme mouvement de grève de 1977, qui fit alors tomber le gouvernement.
Le ministre des affaires sociales Rudy Demotte (PS) a fait une autre proposition à titre personnel. Contrairement à « Viellir activement » , cette note est bien acqueillie par la FGTB et carrément applaudie par la CSC. Demotte s’oppose directement aux propositions des VLD, MR et SP.a (le financement alternatif par une hausse de la TVA), ce qui toucherait surtout les plus pauvres. Le Bureau du Plan – suivi par la Banque Nationale et la CNT – déclare de plus que cela plomberait fortement l’économie.
En bref, Demotte propose une forte diminution des charges patronales, mais non-linéaire. Demotte veut baisser les charges sur les salaires les plus bas (et sur ceux des plus de cinquante ans), tout en augmentant celles sur les plus hauts salaires. En outre, il veut élargir l’assiette des charges à tous les revenus, y compris les revenus mobiliers et immobiliers, mais aussi la fameuse « taxe-robot ». En contradiction avec les autres partis, Demotte propose de lier les allocations au bien-être.
Quelles sont les tendances internationales?
Tous les pays européens ont subi une offensive de grande ampleur sur le système des pensions. On essaye d’augmenter « le taux d’activité des travailleurs les plus âgés », c-à-d augmenter l’âge de la pension. En Belgique, ce taux d’activité est bas, dû surtout à la haute productivité de l’économie, avec une pression de travail presque intenable qui use les travailleurs très rapidement.
Il va de soi que la bourgeoisie belge ne veut pas pas être en reste. Mais le fait est que les pensions belges ont déjà été réformées, pas d’un coup, mais sur base des assainissements des 20 dernières années. Pour avoir une pension complète, il faut 45 années de travail (depuis 1997 également pour les femmes), condition parmi les plus hautes en Europe, alors que les allocations sont parmi les plus basses (plus de 60% des pensionnées ont une pension inféreieure à 1000 euros par mois).
Est-ce que les pensions sont effectivement impayables?
Pas du tout! Alors que les pensions pesaient 5,4% du produit intérieur brut (PIB) en 1980, ce n’est plus que 5,2% aujourd’hui. Les déficits dans la sécurité sociale sont négligeable comparés à la richesse produite : en 2003 un déficit de 0,5% du PIB, en 2004 de 0,1%. Ensuite, les cinq dernières années prises globalement dégageaienrt toujours un surplus (de 0,6% du PIB en 2000, de 0,7% en 2001 et de 0,3% en 2002). Enfin, les dépenses de sécurité sociale ne pèsent que 16,7% du PIB, malgré la hausse spectaculaire du chômage et des coûts des soins de santé, contre 16,2% en 1980.
Que faire?
Le MAS va, avec tous les moyens dont il dispose, participer à la lutte syndicale contre le démantèlement de nos droits acquis. Nos militants syndicaux vont défendre dans les deux grands syndicats la nécessité d’un plan d’action. Seule la construction d’un rapport de force par des manifestations, des actions, des grèves et des grèves générales nous permettra d’obtenir le maximum, de maintenir nos droits acquis et de les élargir avec une hausse plus que nécessaire des allocations et leur liaison au bien-être.
De l’autre côté, nous n’allons pas défendre les propositions du PS. Le PS – et les directions syndicales – sont fondamentalement d’accord avec l’argument des « charges salariales trop élevées ». Nous pensons au contraire que la classe ouvrière est assez forte pour stopper l’offensive contre les salaires directs et indirects pour autant que les syndicats élaborent une stratégie de lutte appropriée.
La sécurité sociale n’est pas impayable. Le « déficit » futur n’est pas causé par le vieillissement, mais organisé de façon consciente par la diminution continue de l’intervention de l’Etat et des charges soidisant patronales. C’est contre cela qu’il faut agir, sans entrer dans des négociations qui vont miner la structure même de la sécurité sociale.
-
Non Marchand. Nos revendications ne sont pas égoïstes, mais utiles à la société
Après une année 2004 agitée le non-marchand se prépare à faire de nouvelles actions cette année. Le 27 janvier de nouveau des milliers de travailleurs sociaux, d’infirmières, d’éducateurs iront à Bruxelles pour faire entendre leur voix et pour imposer des négociations.
Un militant de la LBC (syndicat CSC des employés en Flandre)
Sur le “communisme” de Stevaert
Les spécialistes avec de hauts salaires doivent collaborer pour sauvegarder l’équilibre budgétaire. C’est la proposition du président du SP.a Steve Stevaert. Cela a provoqué une critique violente de l’ABSYM (Association belge des Syndicats de Médecins). Selon son porte-parole Marc Moens cette proposition sentait “le communisme”.
Cette réaction ridicule montre que les spécialistes concernés ne veulent pas renoncer à leurs privilèges qui s’appuient sur le système de médecine à l’acte. Si les responsables l’ABSYM pense qu’écrémer les salaires les plus hauts sent déjà « le communisme », ils risqueraient de tomber dans les lits de leurs propres hôpitaux s’ils entendaient les proposition du MAS. Nous sommes pour l’installation d’un service national et public des soins de santé sous contrôle des travailleurs et des consommateurs. Nous luttons résolument contre la médecine à l’acte et pour la nationalisation de l’industrie pharmaceutique afin que les produits soient vendus au prix le plus bas possible.
Les travailleurs en ont assez de travailler dans les pires conditions de travail et de salaire. Une étude récente de l’Institut supérieur pour le Travail montre que les travailleurs du non-marchand gagnent en moyenne 10,5% de moins que leurs collègues des autres secteurs avec le même diplôme et la même ancienneté. C’est donc à juste titre qu’ils revendiquent une harmonisation des salaires et un réel treizième mois. À coté d’un manque de places d’accueil pour les personnes handicapées, les patients et les autres utilisateurs du secteur, il y a aussi un déficit énorme de personnel accompagnant, soignant et infirmier. Pour faire baisser le stress au travail, le secteur du non-marchand revendique une augmentation du personnel de 5% soit 25.000 emplois supplémentaires. Il revendique aussi la semaine de 36 heures sans perte de salaire avec embauche compensatoire, plus de moyens pour la formation, l’assouplissement du règlement de fin de carrière pour tous les secteurs du non-marchand et la mise sur pied d’un fonds de pension extra-légal (actuellement les pensions du non-marchand sont parmi les plus basses).
Tout cela doit éviter que le sec-teur ne se vide, ce qui engendre un coût énorme pour la société. Pensons seulement aux Pays-Bas, où le déficit de personnel entraîne la fermeture de nombreux départements d’hôpitaux, ce qui fait que les patients doivent attendre des mois pour une opération ou une hospitalisation et que des mil-liers de personnes handicapées sont inscrites sur de longues listes d’attentes,…
La situation objective dans laquelle le secteur se trouve semble d’ailleurs avoir fortement changé. Au cours des 10 dernières années les actions de lutte ont toujours mené à des concessions du gouvernement. Aujourd’hui cette époque semble révolue. En Flandre il n’y pas encore un début de négociations, bien que les cahiers de revendications aient été déposés dans les cabinets concer-nés fin 2003. Sur le plan fédéral il y a eu entretemps quelques discussions. Récemment le ministre Rudy Demotte a annoncé vouloir créer 7.500 emplois en 5 ans. Pas un mot sur les hausses de salaire ni sur les autres revendications.
Et c’est encore pis: les gouvernements passent à la contre-attaque. Le ministre du Travail et de l’Enseignement pour la Région flamande, Frank Vanden-broucke (SP.a), a annoncé en octobre 2004 un gel salarial pour deux ans. La ministre du Bien-être, des Soins de la Santé et de Famille, Inge Vervotte (CD&V,) affirme que le gouvernement flamand “a constaté qu’il n’y a en fait pas de marge pour une augmentation salariale supplémentaire”.
Il semble que les gouvernements vont essayer de concéder le moins possible. Il n’est même pas irréaliste de penser qu’ils tenteront de décrire les travailleurs du non-marchand comme des égoïstes. C’est pour cela qu’il est important que les syndicats élargissent leurs actions et ne les limitent pas à des manifestations et des grèves d’un jour. Ils pouvaient entre autres expliquer aux étudiants du secteur que les 25.000 emplois supplémentaires ne sont pas seulement revendiqués pour faire baisser les cadences de travail, mais aussi pour contrecarrer le chômage chez les jeunes. Aux organisations de consommateurs et des patients on peut montrer que plus de personnel, plus de moyens et plus d’éducation vont garantir de meilleurs soins. Les revendications du non-marchand ne sont pas égoïstes. Au contraire, elles vont dans l’intérêt commun de la société.
-
Fin de la gratuité pour la pilule du lendemain
Contraception
Après 1945, beaucoup de femmes sont entrées sur le marché du travail dans le cadre d’une longue période d’expansion économique. L’entrée en masse des femmes sur le marché de l’emploi leur a donné une certaine indépendance économique. Cela leur a permis de faire des choix dans leur vie: remise en cause du mariage et de leur rôle au sein de la famille (divorce, femme au foyer,…).
Magda Badrakhan
Au début des années 70, il y a eu une véritable explosion du mouvement de libération des femmes qui ont revendiqué le droit au plaisir sexuel. Elles ont voulu se réapproprier leurs corps. Cette lutte est allée de pair avec les luttes pour la contraception, le droit de disposer de leur propre corps et la dépénalisation de l’avortement. Aujourd’hui, la contraception est un droit acquis, l’avortement est dépénalisé mais il n’est possible que dans un cadre contraignant.
Mais qu’en est-il de leur accessibilité?
L’ancien ministre des Affaires sociales et de la Santé Thierry Detienne (Ecolo) avait dégagé un budget pour que les plannings familiaux puissent accéder à un stock de pilules du lendemain (Noverlo) pour la fournir gratuitement aux filles ayant eu des rapports non protégés la veille. Mais tout à une fin! Detienne n’ayant pas fait inscrire la gratuité de cette pilule dans la loi, son successeur Rudy Demotte (PS) n’a pas jugé utile de renouveler le subside. Il s’est par contre arrangé pour qu’elle reste «accessible». En pratique les filles de moins de 21 ans ont trois options devant elles. Primo y accéder via la pharmacie en remplissant un formulaire qui leur donne droit a un remboursement de la mutuelle sans en avertir leurs parents (avancer les 9 euros, n’est pas toujours possible). Quelle joie pour une fille d’expliquer devant toute la clientèle de quand date son «rapport non protégé», de se faire expliquer le mode d’emploi et les effets secondaires que cela peut engendrer (perte de sang, douleurs de poitrine, changement d’humeur,…).
Secundo l’obtenir gratuitement par certificat médical, en d’autres termes, payer une consultation chez le médecin. Tertio, elles peuvent y accéder via le planning familial où elles sont conseillées et suivies psychologiquement dans la stricte confidentialité. Mais pour cela, elles doivent débourser 6 euros sans remboursement. Pour les femmes de plus de 21 ans par contre, rien n’est mis en oeuvre pour les aider à ce niveau-là.
Il est flagrant qu’aucune mesure concrète n’est mise en oeuvre pour aider à une totale émancipation de la femme. C’est dans ce cadre que le MAS revendique la gratuité totale de tout moyen contraceptif, le droit à l’avortement et sa gratuité pour toutes les femmes sans aucune distinction.