Tag: RMT

  • ArcelorMittal : ‘‘Assemblée générale’’ et manifestation à Namur. Et ensuite ?

    Hier, une ‘‘assemblée générale’’ des travailleurs d’ArcelorMittal s’est tenue au Centre Acier de Flémalle, avant qu’un demi-millier de participants ne parte vers Namur (où les ont rejoint des travailleurs de Caterpillar) pour une manifestation destinée à instaurer une pression sur les politiciens du Parlement wallon, avant que les conclusions de la Task force ne soient rendues fin du mois. Mais qui se fait encore des illusions sur ce qui en sortira ? Et comment instaurer une réelle pression ?

    Par Nicolas Croes

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    Socialisme 2013

    Commission le samedi 13 avril (15.00 – 17.30): "Leçons de la lutte chez Ford et ArcelorMittal : de la nécessité de la démocratie ouvrière, de l’unité des travailleurs et de la lutte pour la nationalisation sous contrôle ouvrier"

    Meeting le samedi soir (19.00 – 21.00) "Contre l’austérité et les pertes d’emploi QUELLE ALTERNATIVE POLITIQUE ?" Avec des témoignages de Ford et d’ArcelorMittal – Daniel Piron, secrétaire général FGTB Charleroi Sud-Hainaut – Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général CNE – Alex Gordon, syndicat des travailleurs du transport RMT, Royaume-Uni – Levi Sollie, FGTB BAYER et PSL – Eric Byl, membre de la direction du PSL.

    Plus d’infos et programme complet

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    Lorsque la délégation qui avait discuté avec les Parlementaires s’est adressée aux manifestants – en commençant par déclarer que chaque parti soutenait le combat des métallos – une clameur s’est élevée de la petite foule de militants. Bien sûr que les politiciens traditionnels ne vont pas ouvertement dire qu’ils envoient les travailleurs au diable ! Mais concrètement, que feront-ils après avoir versé des larmes de crocodile ? Il faudrait croire que ceux-là même qui approuvent la politique d’austérité (ou de ‘‘rigueur’’) et ont appliqué la politique néolibérale des années durant vont, tout à coup, s’en prendre au capital ?

    Tout au début de l’annonce de la fermeture de la phase à chaud, en octobre 2011, la revendication de la nationalisation a été soulevée. Cette revendication bénéficie d’un soutien fantastique : un sondage de La Libre/RTBF a dévoilé en février dernier que 43% de la population belge est favorable à la ‘‘nationalisation/régionalisation pour prolonger l’activité’’ (36% en Flandre, 52% à Bruxelles et 53% en Wallonie). Hélas, il n’en a jamais véritablement été question depuis lors, particulièrement depuis que la Task force a été lancée à l’initiative du gouvernement wallon. Ce groupe d’étude aura-t-il finalement eu un autre objectif que celui de chloroformer les revendications les plus radicales du mouvement et le mouvement lui-même ?

    Hier, durant les discours des dirigeants syndicaux FGTB et CSC après leur rencontre avec les parlementaires, il semblait bien qu’une bonne partie des travailleurs voulait directement discuter de la manière de forcer ces politiciens à traduire ce ‘‘soutien’’ dans les faits. Des cris se sont élevés du type : ‘‘on ne se laissera pas faire, ok, mais comment ?’’ Il était toutefois difficile de se faire une idée exacte de ce qu’ils avaient en tête puisque la parole n’a malheureusement pas été donnée aux travailleurs présents – malgré un mécontentement pourtant bien visible – et que leurs cris ont été couverts par les micros.

    Nombreux sont ceux qui – en plus du manque de perspective claire pour la poursuite du combat – nous ont parlé de la présence particulièrement limitée à cette action. Le sort de l’acier liégeois concerne pourtant directement des milliers de personnes. L’égoïsme serait-il donc tellement répandu ? N’est-ce pas plutôt l’expression d’une lassitude et d’un découragement après avoir été baladés vers Namur, Strasbourg ou encore Bruxelles ? Depuis le début du conflit, en octobre 2011 déjà, beaucoup se sont sentis comme pris au piège dans un sombre tunnel sans percevoir la moindre lumière au loin, sans échéancier d’action clair, sans débat sur la stratégie à adopter, sans construction effective d’un véritable rapport de force. La lutte peut tenir un moment sur le sens du devoir et la colère, deux éléments qui sont très certainement présents chez les métallos, mais il est maintenant plus que temps de sérieusement organiser la lutte, au risque de voir le noyau dur se retrouver à courte échéance totalement isolé de la majorité des travailleurs.

    Une grande frustration était donc présente à Namur. Celle-ci, combinée aux grossières provocations policières, permet de comprendre les débordements qui ont eu lieu. Mais la réaction policière face à quelques jets de peinture et de cannette a été démesurée et particulièrement violente, à coups de jets d’autopompes, de jets de gaz au poivre,… Un travailleur a quitté les lieux le visage ensanglanté, touché à l’œil par un puissant jet d’eau (il aurait depuis lors perdu l’usage de cet oeil), tandis qu’un autre a brutalement été saisi. Ce n’est qu’ensuite que quelques pavés ont été lancés, des événements grossièrement exagérés dans la presse afin de criminaliser les travailleurs. Finalement, les métallos s’en sont retournés vers leurs cars après avoir obtenu la libération du camarade arrêté.

    Et maintenant ?

    Deux dates ont été annoncées du podium dressé à Namur : le 30 mars, à l’occasion de la Marche pour l’emploi qui se tiendra à Liège, et le 4 avril, où devrait se tenir une action concertée des travailleurs d’ArcelorMittal de toute l’Europe.

    Hélas, alors que le matériel du front commun syndical existe déjà pour la manifestation du samedi 30 mars, des paquets de tracts et d’affiches n’ont pas été distribués. Cela pourtant aurait été une bonne occasion de donner une approche concrète aux militants pour aller discuter avec les collègues absents, mais aussi avec tout leur environnement, de la buvette du club de foot du petit au voisinage immédiat. Ce samedi 30, pour la première fois depuis le mois de décembre 2011, il sera possible à la population liégeoise de venir soutenir et encourager les métallos dans leur combat, en plein centre de la Cité Ardente. C’est une occasion à saisir. Pourquoi ne pas prévoir des affiches de solidarité à distribuer en grand nombre sur place, dans le cortège et sur le côté de celui-ci ? Sortons la lutte du cadre strict de l’usine, et cherchons à impliquer la population, dont la solidarité est largement acquise à la cause des métallos !

    Si longtemps après le début du combat, tous les travailleurs ont un avis sur la manière dont la lutte a été orientée jusqu’ici. Pourquoi ne pas commencer par organiser des assemblées générales sur les différents sites, en plus petits nombre, afin de laisser la parole aux travailleurs ? Ce serait aussi un excellent moyen de remobiliser les nombreux métallos qui se sont mis sur le bord du chemin.

    • Pour des assemblées générales démocratiques et l’élaboration d’un plan d’action avec l’implication de l’ensemble des travailleurs !
    • Pour l’occupation des sites et leur transformation en centres névralgiques d’une campagne massive pour la nationalisation de la sidérurgie sous le contrôle des travailleurs, et en tant que premier pas en cette direction ! Organiser, mobiliser, occuper et exproprier pour nationaliser !

  • Socialisme 2013 : En résistance contre la crise et le capitalisme

    Chaque année, le PSL organise un week-end de débats et de discussions politiques. L’édition 2013 de cet événement est particulièrement intéressante : nous y accueillerons entre autres des travailleurs de Ford et d’ArcelorMittal qui livreront leurs témoignages, Daniel Piron (secrétaire général de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut), Felipe Van Keirsbilck (secrétaire général de la CNE), Alex Gordon (du syndicat des travailleurs du transport RMT au Royaume-Uni), Paul Murphy (député européen du Socialist Party irlandais), des militants d’Espagne, de France,… Ne manquez pas ce rendez-vous !

    SAMEDI 13 AVRIL

    13.00 – 14.30 Meeting d’ouverture : LES JEUNES EN LUTTE POUR UN AVENIR

    Avec un représentant de la campagne contre les SAC "Tegengas" (Gand), un jeune espagnol au sujet de la crise de l’emploi en Europe du Sud, un représentant des Etudiants de Gauche Actifs secondaire (Bruxelles) et une Étudiante contre le sexisme (Namur)

    15.00 – 17.30 8 commissions de discussion

    • La menace d’Aube Dorée. Rapport de la lutte antifasciste en Grèce
    • Capitalisme = crise. La pertinence du marxisme aujourd’hui
    • De la lutte contre l’apartheid à la lutte des travailleurs aujourd’hui. Une histoire de la classe ouvrière sud-africaine
    • De l’Ecosse à la Catalogne. La montée du nationalisme en Europe
    • Les causes de la violence envers les femmes et comment les combattre
    • Leçons de la lutte chez Ford et ArcelorMittal : de la nécessité de la démocratie ouvrière, de l’unité des travailleurs et de la lutte pour la nationalisation sous contrôle ouvrier
    • L’économie durable/verte est-elle possible sous le capitalisme ? Discussion avec Matthias Lieven (auteur de “Le mythe de l’économie verte”) et Bart Vandersteene (porte-parole du PSL, Gand)
    • Actualité en Asie du Sud, avec des militants marxistes originaires du Sri Lanka, d’Inde et du Népal. Comment organiser les immigrés avec le mouvement ouvrier en Belgique ?

    19.00 – 21.00 – Meeting du soir : Contre l’austérité et les pertes d’emploi QUELLE ALTERNATIVE POLITIQUE ?

    Avec des témoignages de Ford et d’ArcelorMittal – Daniel Piron, secrétaire général FGTB Charleroi Sud-Hainaut – Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général CNE – Alex Gordon, syndicat des travailleurs du transport RMT, Royaume-Uni – Levi Sollie, FGTB BAYER et PSL – Eric Byl, membre de la direction du PSL

    DIMANCHE 14 AVRIL

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    En pratique :

    Socialisme 2013 se déroulera les 13 et 14 avril à Bruxelles, au centre ‘‘De Kriekelaar’’ (rue Gallait n°86, 1030 Schaarbeek, à 10 min. à pied de la gare de Bruxelles Nord). Des rendez-vous locaux sont prévus dans chaque région.

    Un Baby-sitting sera organisé, il faut juste mentionner le nombre d’enfants à garder lors de l’inscription ainsi que leur âge. Des snacks, des boissons et des repas chauds seront disponibles à la cafétéria à prix démocratiques.

    Participez au succès de Socialisme 2013 ! Les volontaires sont les bienvenus pour la cuisine, le bar,…

    INSCRIPTIONS : via info@socialisme.be ou au 02/345.61.81.

    Préventes : (n° de compte: 001-2260393-78)

    • Weekend entier : 10€ / 15€ pour les salariés
    • Une journée : 6€ / 8€ pour les salariés

    Sur place :

    • Weekend entier : 15€ / 20€ pour les salariés
    • Une journée : 7€ / 10€ pour les salariés

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    10.00 – 12.00 : 7 commissions de discussion

    • Les cheminots en lutte contre la libéralisation et la privatisation en Europe (cette commission se poursuit l’après-midi) – Avec des cheminots de Belgique et de l’étranger (notamment: Alex Gordon RMT, Royaume-Uni, et Christian Mahieux Sud Rail, France). La situation et la lutte dans leurs propres pays et la nécessité d’une résistance européenne unifiée
    • La guerre civile américaine. Comment une révolution aux USA a mis fin à l’esclavage. Ce que le film ‘Lincoln’ ne raconte pas.
    • 80 ans après l’arrivée d’Hitler au pouvoir : présentation du livre ‘Léon Trotsky et la lutte contre le fascisme’
    • Quel programme pour la question nationale en Belgique, en préparation des élections de 2014
    • La révolution russe et son actualité
    • Révolution et contre-révolution au Moyen-Orient et en Afrique du Nord – avec Brecht De Smet (demandé) et Geert Cool (membre de la direction du PSL)
    • Actualité de la lutte pour les droits des LGBT

    13.30 – 16.00 4 commissions de discussion

    • Les cheminots en lutte contre la libéralisation et la privatisation en Europe (suite de la matinée)
    • Stop aux SAC (Sanctions administratives communales) : Donnez-nous un avenir, pas la répression – Comité d’action contre les SAC (Gand) – JOC (Bruxelles) – Ligue des droits de l’homme
    • L’unité de la gauche : comment la développer ? Avec Anja Deschoemacker, PSL-LSP / tête de liste Gauches Communes (Saint-Gilles) – Stephen Bouquin, porte-parole Rood – Thomas Héricks, 2ème de liste à la province Front de Gauche Charleroi – Charles Ruiz, Parti Humaniste / tête de liste Gauches Communes (Anderlecht)
    • Le débat pro-choix sur le droit à l’avortement. Avec des militantes pour les droits des femmes, notamment Aisha Paulis (commission femmes du PSL)

    16.30 – 17.30 Meeting de clôture : L’EUROPE EN CRISE – LA LUTTE POUR LE SOCIALISME

    Avec des militants de France, de Belgique (Els Deschoemacker, membre de la direction du PSL), d’Espagne et d’Irlande (Paul Murphy, Socialist Party, député européen)

  • Manifestation européenne contre la privatisation du transport

    Ce 28 mars 2012, à l’initiative du syndicat britannique le RMT, quelques centaines de membres de délégations européennes de syndicats du transport se sont réunies à Bruxelles afin d’y protester contre un texte de l’Union Européenne prévoyant la privatisation de tous les secteurs du transport. Des membres des syndicats britanniques RMT, Unison et Aslf étaient présents, de même que des syndicats français Sud RATP et Solidaires Transports, du syndicat italien USB, du syndicat portugais CGTB, du syndicat chipriote POA, de la CGT de Barcelone, du CIPTU irlandais et de la CGSP Transports. Il est toutefois regrettable que la Fédération Européenne des syndicats du Transport (FET) n’ait pas activement soutenu l’initiative. Une délagation de la Gauche Unitaire Européenne (GUE/NGL) était aussi présente.

    Par Karim (Bruxelles)

  • 30 novembre: Grève générale des services publics britanniques

    Ce mercredi, la Grande Bretagne connaîtra sa plus grande grève depuis 1926. Environ 3 millions de travailleurs devraient prendre part à cette grève générale qui va toucher les services publics. Les ouvriers communaux, les fonctionnaires, les enseignants,… partiront tous ensemble en action pour riposter contre la politique d’austérité du gouvernement Cameron.

    Article basé sur l’édito de l’hebdomadaire ‘The Socialist’, de notre parti frère le Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    Ce gouvernement de millionnaires (qui en comprend pas moins de 18 sur 25) voulait que les politiques d’économies très sévères permettent de retrouver un budget en équilibre pour 2014-15. Comme nous l’avons toujours dit, le Premier ministre David Cameron doit maintenant reconnaître que ce ne sera pas possible.

    Le gouvernement prétend que le secteur privé bénéficierait de la réduction du secteur public. Mais il est maintenant devenu lipide que cela n’est pas le cas. La destruction du secteur public n’a conduit qu’à une aggravation de la crise économique capitaliste et a assuré une augmentation du nombre de travailleurs sans emploi (pas moins de 2,62 millions, dont 1,2 million de jeunes) de même qu’une réduction des recettes fiscales pour les autorités. Le déficit budgétaire s’est encore accru.

    Mais ce gouvernement de conservateurs et de libéraux-démocrates continue à se cramponner à la politique d’austérité. Seuls les riches y ont intérêt. L’an dernier, les topmanagers des 100 plus grandes entreprises ont reçu une augmentation de 49% de leurs primes. Les récentes données de la High Pay Commission démontrent que l’écart entre les plus riches et le reste de la population est maintenant aussi grand que durant le règne de la reine Victoria!

    Les coupes budgétaires détruisent la vie de millions de personnes, et parmi eux, les jeunes, les aînés, les malades et les handicapés sont les plus touchés. Cette politique des autorités ne réserve qu’une dégradation des conditions de vie pour la majorité de la population.

    Assez, c’est assez! Il est grand temps de mener la contre-attaque! C’est très précisément ce que vont faire les millions de travailleurs du personnel du secteur public le 30 novembre (”N30”), notamment pour défendre leurs pensions. Ce sera la plus grande journée de grève depuis 1926, et le gouvernement tremble de peur.

    Pour le gouvernement, les travailleurs du public doivent cotiser plus pour leurs pensions et travailler plus longtemps pour recevoir une pension moindre. Les pensions ”trop généreuses” actuelles ne seraient plus payables. Ces propos sortent de ministres conservateurs qui vont recevoir un bonus pour leur pension de 731.000 livres en plus de leur pension annuelle de 43.825 livres!

    Le 30 novembre, il sera directement question des retraites, mais aussi plus largement de la question de la meilleure riposte contre l’austérité. Nous sommes tous confrontés aux réductions de salaires et de la prestation de services, au manque d’emplois,… Une grève impliquant trois millions de travailleurs donnera au gouvernement Con-Dem un avant-goût de la résistance qui est possible. Nous disposons d’une force potentielle gigantesque, et il faut l’organiser en une direction capable de remporter la victoire.

    Les syndicats doivent faire de ce 30 novembre un véritable commencement pour une stratégie résolue contre l’austérité, et non pas une journée destinée à laisser un peu de pression de la base s’échapper. La fédération syndicale TUC doit utiliser cette journée pour annoncer la prochaine journée grève générale, de 24 heures ou de 48 heures au cours des deux mois à venir.

    Les actions doivent également être étendues au secteur privé. Nous devons regarder comment il est possible de faire de la prochaine journée de grève une véritable grève générale touchant tant le secteur privé que le public. Il faut donc appeler les différents syndicats à coordonner leurs actions. Pour l’instant, par exemple, des actions sont prévues pour les électriciens, en lutte contre l’accord salarial national qui prévoit des diminutions de salaires allant jusque 35% dans les entreprises qui bénéficient des crédits des autorités.

    D’autres grèves

    Des actions nationales contre les attaques qui menacent les pensions peuvent renforcer d’autres grèves. Il y a d’autres thèmes spécifiques en jeu, comme celui des privatisations.

    Pour obtenir une stratégie combative, il est des plus crucial que les décisions ne soient pas simplement prises par un petit groupe de dirigeants au sommet des syndicats. Il doit y avoir l’implication la plus large possible de la base syndicale, tous les syndicalistes doivent pouvoir user d’un contrôle démocratique sur les négociations et le plan d’actions.

    Au sein des syndicat, il y a grand besoin d’une gauche combative qui assure la défense des intérêts de la base syndicale. Une revendication allant en ce sens est que chaque permanent responsable du syndicat soit élu et que les dirigeants syndicaux ne gagnent pas plus du salaire moyen d’un travailleur. Le réseau de délégués National Shop Stewards Network (NSSN) organise les syndicalistes combatifs et peut jouer un rôle important dans l’organisation de cette gauche combative et militante.

    Des actions de grève coordonnées peuvent faire chuter ce gouvernement. Cela renforcerait grandement la confiance des masses en leurs capacités. Mais il n’y aurait pas grand chose de changé si cela ne conduisait qu’à un nouveau gouvernement travailliste.

    Les sociaux-démocrates du Parti travailliste reçoivent la majeure partie de leurs moyens des syndicats qui participent à cette journée du 30 novembre. Cependant, le dirigeant travailliste Ed Balls a déclaré lors d’une conférence du parti plus tôt cette année qu’un gouvernement travailliste opérerait lui aussi des économies sur les pensions du secteur public et défendrait encore de travailler plus longtemps, de cotiser plus, et de recevoir moins. Au niveau local, chaque conseil communal qui comprend une majorité travailliste applique l’austérité du gouvernement national avec loyauté. Aucun élu local du parti Travailliste n’a voté contre les économies dans les conseils communaux contrôlés par les travaillistes.

    Le président du parti Travailliste Ed Milliband a clairement exprimé de quel côté il est en condamnant les actions de grève du 30 juin dernier. Pour illustrer cela, il s’est laissé photographier ce jour-là en prenant joyeusement une tasse de thé avec le Premier ministre Cameron et le dirigeant des libéraux-démocrates Nick Clegg. Et maintenant, malgré le soutien énorme dont dispose la grève générale du 30 novembre, il refuse de la soutenir. Même le quotidien ‘Daily Mirror’ appelle à ne pas critiquer ces “travailleurs du secteur de la santé, du personnel communal, enseignant,… qui se révoltent contre le fait qu’ils doivent payer pour les bonus des ‘banksters’ [jeu de mot basé sur les termes ”banquiers” et ”gangsters”]”.

    Le N30 montrera le potentiel gigantesque qui est celui de la classe ouvrière organisée. Mais sans instrument politique, nous partons au combat une main liée dans le dos. Nous défendons que les syndicats construisent un nouveau parti, un parti qui se lève pour défendre les intérêts de la majorité de la population.

    Ces 18 derniers mois, le Socialist Party a participé à la Trade Unionist and Socialist Coalition (TUSC), une alliance électorale qui implique notamment des syndicalistes combatifs membres du RMT, du PCS et de la NUT. L’intérêt de cette TUSC est grand, car cela offre aux syndicalistes, aux activistes et aux socialistes l’opportunité de participer aux élections et de donner une voix à la résistance contre le consensus d’austérité des partis traditionnels. Cette initiative peut se développer grandement au cours de la période devant nous. Lors de la grève du 30 juin dernier, l’appel lancé aux grévistes de se présenter eux-mêmes aux élections en tant que candidats contre l’austérité a reçu de très très bonnes réactions.

    Programme

    Même avec un programme limité – contre toutes les économies sur le dos des travailleurs, en défense des pensions et des services publics, contre toute législation antisyndicale – la présentation de candidats syndicalistes serait un énorme pas en avant. La lutte du personnel du secteur public sera renforcée. Cette lutte est en réalité un combat à mener contre les conséquences du capitalisme, il faut donc aborder la question de l’alternative socialiste à proposer.

    La crise économique ne vient pas de la population, c’est la crise du système capitaliste. Ces mêmes banquiers et spéculateurs à la base de la crise revendiquent maintenant que le gouvernement nous fasse payer pour leur crise. Partout à travers l’Europe, les gouvernements défendent les revendications de ces charognard.

    Une société socialiste défendrait les intérêts des millions de gens issus de la population ordinaire, pas ceux des milliardaires. Il faut commencer avec la nationalisation du secteur financier – pas pour sauver les banquiers comme le veulent les travaillistes – mais pour placer ce secteur sous le contrôle démocratique de la population.

    Cela ne serait qu’un début. En Grande-Bretagne, environ 10% des richesses ont été perdues en conséquence de la récession. Il y a maintenant 2,62 millions de chômeurs selon les statistiques officielles. Nous devons placer toutes les grandes entreprises qui contrôlent l’économie dans les mains du public afin d’orienter la production et la distribution selon une planification destinée à répondre aux besoin de tous, et pas à la soif de profits de quelques uns.

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