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Tag: Réfugiés
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Des millions de personnes fuient l’Ukraine. Face à la solidarité populaire, un monde politique à la traîne

Les images ont choqué: des enfants et leur mère dormant à proximité de l’Institut Jules Bordet à Bruxelles, transformé en centre d’accueil et d’enregistrement des exilés ukrainiens. Si la solidarité manifestée par la population belge est impressionnante, l’inorganisation officielle de l’accueil est abominable.
Par Nicolas Croes
Plusieurs observateurs se sont interrogés : la récente campagne de vaccination n’avait-elle pas fait sortir de terre des infrastructures capables d’accueillir des centaines de personnes dans des conditions correctes ? Dans le cas présent, toutes les structures étaient débordées plus de dix jours avant le début du conflit. Enfin, il a été annoncé que le Palais 8 du Heysel allait prendre le relais. Cette absence de prévoyance malgré l’urgence traduit un problème plus profond : les conditions d’accueil sont depuis longtemps déplorables en Belgique. D’ailleurs, en octobre dernier, le personnel du centre du Petit Château (Centre d’accueil pour demandeurs d’asile à Bruxelles) était entré en grève pour dénoncer les conditions de travail difficiles et leurs répercussions humaines.
Les moyens des structures étaient déjà faméliques avant que n’arrive cette nouvelle crise des réfugiés. Près de 200.000 personnes provenant d’Ukraine devraient arriver en Belgique, selon les estimations du secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Sammy Mahdi (CD&V). Plus de 4 millions d’Ukrainiens devraient fuir leur pays. Pour la Belgique, cela représente dix fois plus que la vague de demandeurs d’asile de 2015 qui fuyaient l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie. Pour l’instant, il est difficile pour l’extrême droite ou la droite populiste de simplement ressortir leurs vieilles rengaines anti-migrants. Le Ministre-Président flamand Jan Jambon (N-VA) a annoncé un subside spécial par place d’accueil que les villes et communes flamandes libéreraient pour des réfugiés ukrainiens. Théo Francken (N-VA) a précisé quant à lui « il faut penser à l’accompagnement psychologique des personnes traumatisées par la guerre ».
Mais une fois l’émotion passée, la vague de réfugiés ukrainiens servira de prétexte pour toutes les carences budgétaires des CPAS, de l’enseignement, etc. Mais ces budgets vont réellement avoir besoin d’aide. Comme l’explique Sotieta Ngo, directrice de Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers (CIRE) : « En principe, c’est le Fédéral qui compensera les dépenses induites par l’accueil auprès des communes. Le logement social dont la temporalité se décline en années ne bénéficiera pas, dans un premier temps, aux Ukrainiens. Quelle proportion va rester sur le carreau et émarger au Revenu d’Insertion Social (RIS) ? Il n’y a pas de monitoring du profil socio-professionnel des arrivants. Combien de personnes âgées, combien en état de travailler, combien sont des femmes avec des jeunes enfants qui ne seront pas tout de suite disponibles pour le marché du travail ? On en sait rien. Mais il y aura du RIS: 10 ou 15% de cette population ? Cela va, en tous les cas, coûter au Fédéral, aux Régions, aux communes… ».
La solidarité contre la division et l’exploitation
En un temps record, 24.000 familles se sont déclarées auprès de leur commune comme disposées à vouloir accueillir des réfugiés ukrainiens. Cela fait écho au développement de la Plateforme citoyenne de Soutien aux Réfugiés, une coordination de bénévoles qui, depuis 2015, a géré la rencontre de dizaines de milliers d’hébergés avec plus de 7.000 familles hébergeuses. Cet élan de solidarité ne peut qu’être renforcé par une lutte en commun visant à arracher les moyens nécessaires pour que toute personne présente sur le sol du pays puisse mener une vie digne.
Les bâtiments inoccupés pour raisons spéculatives doivent être saisis pour être aménagés de manière à accueillir toute personne en difficulté de logement. Parallèlement à cela, un plan massif de construction de logements sociaux doit être mis en œuvre de toute urgence pour que plus personne ne se retrouve sur liste d’attente pendant des années. Cela ferait d’ailleurs pression à la baisse sur les loyers de chacun tout en offrant des perspectives d’emploi à des milliers de personnes.
Si ce type d’approche n’est pas adoptée (pour l’enseignement, les soins de santé,…) en allant chercher l’argent là où il est – sur les comptes en banques des grandes entreprises et de leurs actionnaires – les réfugiés ukrainiens, essentiellement des femmes avec enfants, seront les proies de toutes sortes de réseaux d’exploitation d’êtres humains. Les conséquences en seraient terribles.
Le mouvement ouvrier a son rôle à jouer à cet égard. Les organisations syndicales devraient de toute urgence lancer une vaste campagne de syndicalisation des réfugiés et demandeurs d’asile, d’où qu’ils viennent, notamment en envoyant des militants à tous les centres d’accueil avec tracts et brochures. De cette manière, les demandeurs et demandeuses d’asile pourraient directement savoir vers qui se tourner en cas d’abus de la part de leur patron ou du propriétaire de leur logement.
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Manifestation – Les Afghans marchent sur Gand
En lutte depuis plusieurs mois, les centaines de sans papiers Afghans ont entamé une marche de trois jours vers Gand. Ils avaient déjà marché en décembre sur Mons afin de construire la solidarité en Wallonie et pour obtenir un entretien avec le Premier Ministre Di Rupo. Ce matin du 11 janvier, ils prenaient donc la route de Gand avec un premier arrêt à Merchtem, ville dirigée par Eddie De Block, le frère de Maggie De Block, secrétaire d’ état en charge de l’asile et de la migration.
- Collectif Krasnyi
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Sémira: On n'oublie pas !
Un meeting musical a pris place ce 22 septembre, très exactement 15 ans après l’assassinat de Semira Adamu par la police belge lors de son rapatriement forcé. L’évènement était organisé par ‘‘Bruxelles Laïque’’ et de nombreux partenaires. Les revendications des organisateurs comprenaient la suppression des centres fermés, l’arrêt des expulsions, la condamnation des violences policières et la révision des politiques d’asile et de migration en vue de les acheminer vers la liberté de circulation pour toutes et tous. Le jour-même, les 400 réfugiés afghans qui mènent une occupation rue du Trône pour leur régularisation ont rejoint l’évènement en manifestation avec les slogans suivant ‘‘Nous voulons la justice’’, ‘‘Nous voulons travailler’’.
Par Boris (Bruxelles)
Le PSL était présent avec un stand et a soutenu l’évènement. Nous défendons la régularisation de tous les sans-papiers et le droit à un emploi décent pour tous. La brutale politique d’immigration actuelle est la conséquence du système d’exploitation capitaliste. Le patronat et ses politiciens appliquent une politique de pillage et de ravage des pays du monde néocolonial pour assouvir leur soif de profit.
Cette politique s’en prend ensuite à ses victimes, avec l’objectif de diviser les travailleurs par le racisme et de disposer d’une main d’œuvre bon marché et exploitable à merci afin d’instaurer une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail de chacun.
Nous pensons que la lutte des travailleurs sans-papiers ne peut compter sur les partis traditionnels, et doit rechercher ses alliés parmi le mouvement des travailleurs.