Tag: Prépension

  • L’attaque contre la retraite anticipée se poursuit sans relâche

    Manifestation en défense de nos pensions du 16 mai. Photo : Liesbeth

    L’accord d’été s’inscrit dans la continuité des précédentes mesures d’austérité. Les fonctionnaires malades et les chômeurs sont en ligne de mire, mais aussi ceux qui ont travaillé pendant des années et veulent prendre une retraite anticipée (ou doivent le faire après un licenciement collectif). L’âge de la retraite a déjà été relevé à 67 ans et les conditions de retraite anticipée, rebaptisée RCC (Régime de chômage avec complément d’entreprise), avaient été durcies. Un nouveau tour de vis arrive.

    Par Sander (Termonde)

    Après les licenciements collectifs de Carrefour au début de l’année, les politiciens néolibéraux ont eu des discussions difficiles. Non pas au sujet de l’avidité du conseil d’administration de Carrefour qui se débarrasse du personnel d’une entreprise rentable. Non, le débat concernait les travailleurs âgés de Carrefour qui pouvaient utiliser le chômage avec complément d’entreprise dès l’âge de 56 ans. Inacceptable, pour la N-VA. Ces travailleurs qui avaient perdu leur emploi après des années de service ont été présentés comme des ‘‘profiteurs’’. On s’est par la suite servi d’eux pour rendre les choses pires encore.

    Dans l’accord d’été, la décision a été prise d’augmenter la durée de carrière requise pour bénéficier d’une RCC de 40 à 41 ans. La possibilité de RCC en cas de restructuration ne sera possible qu’à partir de 59 ans l’année prochaine et à partir de 60 ans en 2020. Les dérogations sur base de la négociation sociale ne sont plus possibles. Il s’agit d’un pas de plus vers une retraite anticipée pratiquement inaccessible. De cette façon, le gouvernement veut que tout le monde travaille jusqu’à 67. Le fait qu’un employé n’est en moyenne en bonne santé que jusqu’à l’âge de 64 ans n’est pas pertinent pour le gouvernement. Nous devons travailler plus longtemps parce que l’espérance de vie augmente, voilà l’argument. Aux Etats-Unis, la même logique de précarisation de l’emploi et de pénurie sociale conduit déjà à une diminution de l’espérance de vie.

    Dans la pratique, la suppression de la prépension pour les victimes de licenciements collectifs signifie le retour aux allocations de chômage. Le même accord d’été prévoit une réduction plus rapide des allocations après plusieurs mois de chômage. L’objectif : forcer les gens à retrouver plus rapidement des emplois mal rémunérés et précaires, ce qui, soit dit en passant, ne les sortira pas non plus de la pauvreté. Refuser des allocations à ceux qui sont mis à la porte après des années de travail est, semble-t-il, une priorité pour ce gouvernement. Cette attaque contre les travailleurs âgés devrait rapporter 20 millions.

    Le ministre de l’Emploi Peeters (CD&V) tente de se présenter comme le visage social du gouvernement. Contre ses collègues de la N-VA, il a approuvé le plan RCC de Carrefour. Toutefois, on a immédiatement saisi l’occasion d’abolir cette possibilité. En échange de nouvelles promesses concernant les coopérateurs de la banque Arco, Peeters a avalé une nouvelle attaque contre le RCC. Mais cela ne suffira pas non plus, car la N-VA veut complètement éliminer toute possibilité d’une retraite anticipée.

    La contestation sociale doit continuer. Le journal des syndicats sur les pensions, publié à un million d’exemplaires, fut une excellente initiative pour expliquer les mesures du gouvernement et ainsi renforcer la mobilisation contre elles. Une nouvelle édition de ce journal serait la bienvenue, de préférence immédiatement liée à des appels à l’action. Une mobilisation de masse sera nécessaire pour arrêter la casse sociale et lutter pour une société où les gens pourront prendre leur retraite à un âge humain, où il y aura des emplois pour tous avec des salaires et des conditions de travail décents, où ceux qui se retrouvent sans travail ne sont pas condamnés à la pauvreté,… Un plan d’action généralisé allant crescendo peut rassembler la colère et cibler le véritable coupable des attaques contre notre niveau de vie : la cupidité des 1% les plus riches.

  • Le patronat à l’attaque contre les prépensions dans l’industrie

    Par Geert Cool

    Lors des négociations pour les conventions collectives de travail (CCT) dans les entreprises, le mécontentement est important face à l’absence d’augmentation salariale. Maintenant, le patronat va encore plus loin avec une offensive sur les prépensions, avec à la clé des grèves remarquables, notamment à Agfa Gevaert à Mortsel et à ArcelorMittal à Gand.

    Agfa

    Agfa Gevaert a réalisé un profit net de 49 millions d’euros en 2013, après des années de pertes. Pour la presse spécialisée, cela est dû à l’abandon du plan d’assurance médicale pour les pensionnés aux Etats-Unis et à d’autres mesures d’austérité. Le manager Reinaudo (qui reçoit lui-même un salaire annuel de 1,8 millions d’euros), veut maintenant aussi sabrer dans les pensions en Europe, et plus spécifiquement au niveau des prépensions.

    Au cours des négociations sur la convention collective, les syndicats avaient proposé une convention zéro, c’est-à-dire une convention avec maintien des acquis sociaux, sans y ajouter de nouveaux. Mais la direction exigeait des concessions de la part des travailleurs concernant l’actuel régime des retraites anticipées. Il était encore possible auparavant de partir en retraite à 56 ans avec un bon supplément à l’allocation payé par Agfa Gevaert. Les exigences patronales portaient sur une réduction sérieuse de ce supplément, une perte d’environ 600 euros par mois pour un pensionné.

    Un ouvrier d’Agfa de 56 ans déclarait dans une interview avec le quotidien De Tijd : ‘‘Nous sommes bien payés, mais cela n’est pas pour ne rien faire. Nous travaillons dans l’obscurité, dans du poison. Je suis payé parce que je peux devenir aveugle à chaque instant. Je travaille depuis mes 19 ans en équipes, j’ai fait ma part pour la société.’’

    Les ouvriers sont partis en grève et ont ensuite rejeté une proposition du médiateur social, à une large majorité. Après deux semaines de grève, une nouvelle proposition est arrivée avec des concessions très limitées de la direction. 56,34% des ouvriers ont voté contre. Le travail a cependant dû reprendre puisqu’il n’y avait pas une majorité des deux tiers. Ces résultats ainsi que la combativité démontrée durant la grève illustrent toutefois que les ouvriers en ont marre. Ils ont dû, des années durant, avaler des augmentations de productivité tout en voyant leurs conquêtes sociales se réduire. Ils refusent de continuer à accepter cette logique.

    ArcelorMittal

    Chez ArcelorMittal à Gand, l’ancien Sidmar, la direction est également arrivée à la table de négociation avec des exigences offensives : une augmentation de 6 mois concernant l’âge de départ en prépension et une réduction du supplément à l’allocation de chômage et à la retraite. De plus, la direction voulait encore limiter les primes à la productivité. Plus de 80% des ouvriers ont voté contre cette proposition à deux reprises.

    Dans les deux cas, la vieille propagande contre la prépension a joué à plein régime : ce ne serait plus acceptable de partir à 56 ou 56,5 ans à un moment où la retraite anticipée est de plus en plus éliminée et puisque nous vivons plus longtemps. Mais en pratique, des travailleurs qui ont bossé en équipe avec parfois des substances dangereuses et un travail physique lourd ne peuvent pas travailler jusqu’à 65 ans ! Doivent-ils travailler jusqu’à tomber raides morts ? Les patrons viendront encore se plaindre de l’augmentation de l’absentéisme pour cause de maladie…

    Il faut instaurer une réduction collective du temps de travail jusqu’à 32 heures par semaine, avec baisse des cadences de travail. Nous défendons aussi le droit à la prépension et l’humanisation du travail en équipe. Les attaques patronales conduisent à des situations intenables, organisons la riposte !

  • Les indemnités de départ bien généreuses des politiciens…

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    A chaque plan social faisant suite à l’annonce d’un licenciement collectif, on peut voir apparaitre une meute de loups néolibéraux montrant leurs crocs. Les prépensions ? Scandaleuses ! Les indemnités de départ ? Scandaleuses ! Pour eux, le marché de l’emploi s’est assoupli et doit persévérer dans cette voie. La «flexicurité» doit devenir le maître-mot, au détriment de la sécurité sociale.

    Rien ne doit selon eux résister à cette logique patronale carnassière. Mais force est de constater que certains lieux en sont protégés. Le Président de la Chambre André Flahaut a ainsi annoncé qu’une provision de 3,1 millions d’euros a été mise de côté afin de payer les indemnités de départ des députés qui ne seraient pas réélus. La somme peut sembler limitée, mais si son estimation est correcte et qu’un tiers des 150 députés quittent effectivement leurs fonctions, cela signifie concrètement que nous parlons d’une indemnité d’environ 62.000 euros par député.

    Ce système a déjà changé. Au lieu d’une prime de départ maximale de quatre ans de salaire, les députés reçoivent maintenant une indemnité maximale de deux ans de salaire. En comparaison, avec le tout récent statut unique venu remplacer les statuts ouvrier et employé, obtenir deux ans de salaire de prime de départ est quasiment impossible pour un travailleur. Selon ces nouvelles règles, après 30 ans d’ancienneté, il n’est possible que de recevoir une prime de un an et 4 mois de salaire.

    Pour de nombreux politiciens établis, le nouveau statut unique ne va toutefois pas encore assez loin. Hors de question cependant de voir une telle logique s’appliquer à eux-mêmes ! Et ce passage de quatre à deux ans pose déjà problème. Le Président de la Chambre André Flahaut a ainsi déclaré dans le quotidien flamand De Standaard: « Certains m’ont dit que si c’était comme ça, ils ne continueraient pas. Bien sûr, cela signifie une perte d’expérience pour le parlement. » Ils ne sont pas encore au bout de leurs peines ! Jusqu’au 30 juin 2014, les parlementaires peuvent partir en retraite à 55 ans pour peu qu’ils aient 20 années d’ancienneté parlementaire derrière eux. Les nouveaux élus devront se “contenter” d’une «retraite anticipée» à 55 ans, l’âge du départ en pension étant porté à 62 ans. Vous avez dit deux poids, deux mesures ?

    Dès lors qu’il s’agit de nos emplois et de notre protection sociale, toute une meute est prête  à réclamer plus de rigueur. Mais leurs privilèges à eux sont inattaquables. Cela ne fait qu’illustrer – une fois de plus – à quel point leur univers est déconnecté du nôtre. Leur monde, c’est celui des dirigeants d’entreprises aux salaires monumentaux et aux parachutes dorés, c’est celui des spéculateurs qui jouent au casino et font payer leurs pertes à la collectivité. Ce n’est d’ailleurs pas surprenant qu’une fois leur carrière politique mise de côté tant d’ex-politiciens se retrouvent à siéger auprès de leurs amis capitalistes dans les conseils d’administration des grandes entreprises.

     

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