Tag: Philippe Moureaux

  • Le meeting Front National annulé

    Le meeting Front National annulé

    Le Front National a annulé son meeting du 4 octobre à Molenbeek. Le FN déclare que son meeting a été annulé parce qu’il n’a pas trouvé de salle et en raison de l’action de protestation. C’est naturellement un peu exagéré, la raison déterminante est évidemment qu’il n’y a pas de soutien à Molenbeek pour la haine raciste du FN.

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    Suite à l’annulation du meeting du FN le 4 octobre, un premier article était paru sur notre site annonçant que la manifestation organisée par Résistance Internationale à Molenbeek n’aurait pas lieu. Il s’agit d’une erreur pour laquelle nous tenons à présenter nos excuses à l’ensemble de nos lecteurs. Ce malentendu fait suite à la discussion que nous avons dû mener en précipitation sur la réaction à adopter face à cette nouvelle.

    Nous voulons effectivement maintenir notre manifestation ce 4 octobre, même s’il est probable que l’annulation du meeting du FN aura pour effet que la mobilisation antifasciste sera moins importante que prévu. Car pour nous, le message anti-raciste et le combat contre l’extrême-droite en général ne se limite pas à ce meeting du FN à Molenbeek. Nous voulons non seulement démontrer dans la pratique que le FN ne sera jamais le bienvenu dans nos quartiers, mais aussi engager la discussion avec tous les antifascistes présents sur la nécessité de continuer la lutte et d’être actif au travers de nos campagnes.

    S’il est clair que l’annulation du meeting du FN est une victoire pour tous les antifascistes, et démontre que ce parti ne dispose d’aucun soutien actif dans les quartiers de Molenbeek, le combat contre l’extrême-droite ne s’arrête pas pour autant ! Pour le FN, ce n’est que partie remise. En témoigne la volonté de la direction du FN d’être quand même présente « quelque part à Molenbeek » (dixit Patrick Sessler) en présence de leurs médias le 4 octobre, ainsi que leur volonté d’entamer une tournée de meetings électoraux dont Molenbeek n’était que la première étape. Ce que les fascistes n’ont pas été capables de réaliser à Molenbeek, ils essaieront de le réitérer dans d’autres communes telles que Saint-Josse, Anderlecht, Schaerbeek, Saint-Gilles,… Ce qui illustre que la mobilisation contre ce parti reste plus que jamais nécessaire.

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    Il y a quelques temps, le Front National avait annoncé l’organisation d’un meeting pour lancer la campagne préélectorale du FN rénové. Le petit parti d’extrême-droite s’est récemment défait de son ancien président-à-vie, Daniel Féret, condamné pour utilisation des moyens du parti à des fins personnelles : il s’est ainsi bâti une villa dans le sud de la France.

    Le FN, sous la direction de Delacroix et de Sessler, a rompu avec Féret et a essayé de lancer une nouvelle dynamique. C’est dans ce cadre que devait se placer le meeting électoral du 4 octobre. Nous avions décidé d’appeler à une contremanifestation afin d’éviter que l’extrême-droite ne puisse s’organiser du côté francophone. Tenir un meeting raciste à Molenbeek était bien entendu une provocation. En outre, le FN considère les immigrés comme les responsables des nombreux problèmes rencontrés dans cette commune bruxelloise pauvre. Le thème du meeting était: « Molenbeek : paradis ou enfer multiculturel ? »

    L’endroit où devait originellement se tenir le meeting était connu depuis quelque temps et Le Soir l’avait publié dans ses pages. Il devait se dérouler dans un café de supporters du FC Brussels, à condition que le bourgmestre de Molenbeek, Philippe Moureaux, n’interdise pas le meeting. Le tenancier du café s’est ensuite retiré en affirmant que la salle avait déjà été louée pour une fête de mariage.

    Selon le FN, un autre facteur a joué un rôle : "les communistes du MAS (Mouvement pour une Alternative Socialiste) ont appelé à manifester contre le droit du FN à s’exprimer publiquement dans la commune symbolique de Molenbeek." Le FN a protesté auprès du bourgmestre à propos de cet appel de Résistance Internationale et du Mouvement pour une Alternative Socialiste. Du reste, l’appel avait été lancé par Résistance Internationale et Blokbuster.

    Il est naturellement exagéré d’affirmer que notre appel a été la seule cause de l’annulation du meeting du Front National. En janvier dernier, nous avions déjà mobilisé contre la venue de Jean-Marie Le Pen et nous avions manifesté avec une septantaine de personnes dans le quartier européen où se déroulait la rencontre entre Le Pen et le FN belge. Le 1er mai, nous avons participé à la mobilisation antifasciste à Charleroi contre le groupuscule « Nation » qui avait annoncé une activité le premier mai. A chaque fois, ces mobilisations ont été relativement restreintes. Le FN n’a pas pu tenir son meeting dans une autre salle à Molenbeek parce qu’il n’y a pas de soutien actif dans les quartiers pour une formation raciste et d’extrême-droite. C’est la véritable raison pour laquelle le FN a dû annuler son meeting.

    Nous sommes bien entendu contents que le meeting du FN ne se déroule pas, mais cela ne suffit pas pour crier victoire. La campagne contre le FN continue. Pour le FN, la publicité autour de son meeting du 4 octobre a été une étape importante pour essayer de se profiler comme un parti actif. Le FN essayera encore d’organiser des meetings et des réunions. La protestation reste nécessaire. Participe avec nous à nos campagnes antifascistes !

    Rendez-vous: 4 octobre, 13h Étangs Noir

    La manifestation sera suivie d’un meeting:

    "QUELLE ALTERNATIVE POLITIQUE FACE A L’EXTRÊME-DROITE?"

    15h00, salon de thé "Le Royal", parvis saint Jean-Baptiste, métro Comte de Flandre

  • PS: De “OK Patron” à “OK Corall”

    Règlements de comptes au PS… Vous avez vos pop corns?

    Jean Peltier

    On s’amuse dans les colonnes du « Soir ». Van Cauwenberghe et Janssens s’en prennent à Di Rupo qui nomme comme ministres des « petits jeunes » (qu’il sait ambitieux et qu’il espère reconnaissants) en dédaignant royalement les parlementaires chevronnés et expérimentés (eux, par exemple). Philippe Moureaux flingue Laloux qu’il veut voir démissionner et reproche à Di Rupo sa mollesse envers ceux qui manquent d‘éthique (suivez son regard vers Anne-Marie Lizin). Demotte et Picqué glorifient les Régions et descendent en flamme la Communauté française actuelle, en sérieux décalage avec Di Rupo qui n’a pas cessé de vanter ces derniers mois la primauté de la solidarité communautaire francophone. Y a pas à dire, c’est fête tous les jours au PS…

    Il faut dire que les sondages se suivent en répétant le même message : le PS continue à reculer tant en Wallonie qu’à Bruxelles. Et Di Rupo, qu’on a effectivement connu plus flamboyant par le passé, semble incapable d’inverser la tendance. Dès lors, les couteaux s’aiguisent et les prétendants à une éventuelle succession commencent à s’agiter. Il n’y a qu’une seule question que ces messieurs-dames ne (se) posent pas : si, au-delà des « affaires », c’était la politique néo-libérale que le PS mène au pouvoir depuis vingt ans qui faisait fuir peu à peu son électorat ouvrier et populaire ?


    Pour en savoir plus:

  • 1er Mai à Bruxelles. L’an prochain… avec les majorettes?

    La FGTB de Bruxelles a décidé cette année de ne pas organiser de fête de Premier Mai à la place Rouppe. C’était pourtant un rendez-vous annuel important pour toute la gauche à Bruxelles. Dès le début de l’après-midi, une foule d’organisations et d’associations politiques de gauche installaient leur stand, plusieurs milliers de personnes se rassemblaient autour du podium central où se succédaient une multitude de groupes musicaux tandis que les discussions allaient bon train autour des stands.

    Guy Van Sinoy

    Albert Faust, à l’époque président de la FGTB de Bruxelles et secrétaire général du SETCa, avait pris l’initiative en 1995 d’organiser la première fête du Premier Mai. Bernard Lavilliers y avait donné un concert. Cette initiative allait faire école puisque quelques années plus tard la FGTB de Liège décida de faire de même à la Place St-Paul. L’enterrement de cette fête de Premier Mai est un peu comme si on enterrait Albert Faust une seconde fois. Le motif officiel avancé pour annuler la fête est d’ordre financier (180.000 euros). Les communiqués aux journaux avancent que cette somme permettra d’organiser des formations (les syndicats reçoivent pourtant des subsides pour cela) et… d’envoyer des e-mail de solidarité aux travailleurs en lutte dans d’autres pays. Cela fait cher l’e-mail !

    Nous savons de bonne source que les responsables du SETCa bruxellois ont mis leur veto à l’organisation de cette fête en prétextant des difficultés financières. Or l’argent nécessaire à l’organisation de la fête était provisionné sur le plan interprofessionnel. Plus crûment, certains responsables du SETCa ont avancé «qu’ils en avaient marre de voir des tracts de soutien à Albert Faust». En sabordant la fête du Premier Mai, que Faust avait initiée il y a 10 ans, les responsables syndicaux actuels donnent la mesure du gouffre qui sépare le syndicalisme d’épicier du syndicalisme de panache. Car au-delà des gros sous, la fête du Premier Mai avait le mérite de placer la FGTB de Bruxelles au centre de tout ce qui gravite à gauche à Bruxelles. La social-démocratie n’était pas mise à l’écart, mais toutes les forces de gauche avaient droit à faire entendre leur voix.

    Dans les années 80, avant l’instauration de cette fête, après avoir écouté le discours de Philippe Moureaux, un maigre cortège de syndicaliste FGTB défilait, avec les mutuelles socialistes, derrière un groupe de majorettes. L’élimination de Faust a permis au PS de remettre la main sur l’appareil de la FGTB. Reverra-t-on bientôt les majorettes ?

  • Travailleurs cherchent opposition. Si pas sérieux, s’abstenir!

    Travailleurs cherchent opposition.

    Thierry Pierret

    PS: une opposition de gauche dans le gouvernement?

    De tous les partis de la coalition violette, c’est le seul qui tire son épingle du jeu. Les sondages le pointent à la hausse en Wallonie comme à Bruxelles. En Wallonie, il frôle la barre des 40%. A Bruxelles, il pourrait ravir la première place au MR. Les déboires du MR ne suffisent pas à expliquer cette progression du PS.

    En Flandre, la chute annoncée des libéraux ne profite d’ailleurs pas au SP.a. Alors, comment expliquer ce qui peut sembler une aberration? En fait, le PS est perçu par nombre de travailleurs et d’allocataires sociaux comme une opposition de gauche au sein du gouvernement.

    Laurette Onkelinx, Vice-première PS, ne s’est-elle pas rudement accrochée avec le Ministre SP.a Frank Vandenbroucke sur le dossier des titres-services? Philippe Courard, le Ministre wallon de l’Emploi, ne s’est-il pas opposé aux velléités du même Vandenbroucke de mettre les données du FOREm à la disposition de l’ONEm pour faciliter la traque des chômeurs?

    Le groupe MR du Parlement Bruxellois ne reproche-t-il pas à Alain Hutchinson, le Ministre PS du Logement, d’être «le Ministre du Logement social»? Il faut pourtant relever que cette opposition du PS est largement de façade. Dans les dossiers ci-dessus comme dans bien d’autres, le PS a finalement cédé sur l’essentiel. Philippe Moureaux, le Vice- Président du PS, a beau traiter Didier Reynders de «Ministre des banquiers et des rupins», le PS n’en a pas moins souscrit à son projet d’amnistie fiscale.

    A l’instar du PS français aux régionales de mars, le PS belge francophone gagne par défaut. Par défaut d’une réelle opposition de gauche qui organise la résistance contre la politique antisociale dans les entreprises, les quartiers, les écoles. Par défaut d’un nouveau parti des travailleurs qui redonnerait au monde du travail ce prolongement politique que la social-démocratie a définitivement cessé d’être. La «participopposition» du PS peut sans doute faire illusion en période d’austérité «douce». Il en sera tout autrement après les élections, lorsque le gouvernement s’attaquera pour de bon à la dérégulation du marché du travail.

    CDH: le «syndicat des gens»?

    Alors que le CD&V a le vent en poupe du côté flamand, le CDH stagne et peine à trouver ses marques. L’ex-PSC a perdu sa position d’instrument principal de la bourgeoisie. Qu’à cela ne tienne, le CDH sera désormais le «syndicat des gens» à en croire sa présidente Joëlle Milquet. Lors des premières manifestations du secteur non-marchand, Joëlle Milquet a pourtant reproché au gouvernement… d’avoir «suscité des attentes irréalistes chez les gens». Ce syndicat des gens a furieusement tendance à copier les pires travers de la bureaucratie syndicale.

    Joëlle Milquet dénonce, non sans raison, les trucs et ficelles du gouvernement pour boucler le budget. Mais c’est pour signifier qu’il faudra prendre des mesures structurelles pour assainir les finances publiques. Le CDH se profile ainsi comme un partenaire responsable dans le prochain gouvernement, sur lequel on pourra compter pour appliquer la politique de régression sociale. Ce programme néo-libéral est nappé d’un «nouvel humanisme» qui charrie pêle-mêle qualité de la vie, «post matérialisme » et retour à l’ordre moral. Joëlle Milquet a biffé toute référence à la religion, mais elle a gardé l’opium du peuple.

    Ecolo: planter un Olivier?

    Dans les derniers sondages, Ecolo remonte à 7,1%, soit son score du 18 mai 2003 qui était pourtant une défaite historique. Le parti joue sa survie, car un nouvel échec électoral signifierait le début de la fin. Ecolo est toujours au pouvoir à la Région wallonne et à la Communauté française. Le bilan de ses ministres n’y est guère brillant. Par exemple, le plan «Cigogne» du Ministre Ecolo de l’Enfance, Jean-Marc Nollet, qui consent d’importantes déductibilités fiscales pour la création de crèches d’entreprise.

    On aurait mieux fait d’utiliser cet argent pour créer des crèches publiques accessibles à tous. Ecolo place tous ses espoirs dans un changement de coalition au Fédéral et à la Région bruxelloise. Il se verrait bien former une coalition «de gauche» – l’Olivier – avec le PS et le CDH. Mais le positionnement du CDH – et plus encore du CD&V – ne laisse guère planer de doute sur ce que serait la politique d’un tel Olivier.

    FN: l’extrême-droite la plus bête du monde

    Les sondages attribuent 8,4% au FN qui devancerait Ecolo. Pourtant, le FN ne fait pratiquement pas campagne. Ses élus n’inter viennent jamais dans les assemblées ni dans les quar tiers. Leurs électeurs ne les connaissent donc pas et votent pour le sigle qu’ils assimilent à Le Pen. Cela démontre le potentiel qui existe pour l’extrême droite en Wallonie où des régions entières sont sinistrées sur les plans économique et social. Ce potentiel reste largement inexploité à cause de l’incompétence des dirigeants du FN. D’où l’urgence de construire une alternative de gauche crédible pour donner un relais politique utile à la colère qui s’exprime aujourd’hui par le vote d’extrême droite.

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