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Tag: Peter Mertens
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Elections du 14 octobre : la crise politique n'est pas finie
Les bonnes nouvelles ont dominé jusqu’aux élections du 14 octobre. Personne n’a parlé d’assainissements et, dans tous les partis, de beaux visages souriants ont tenté de nous convaincre de leur dévouement et de leur engagement. Mais la crise économique, politique et sociale est loin d’être finie, et cela a été confirmé par les résultats de ces élections. Les partis traditionnels ont perdu du terrain, particulièrement en Flandre au profit de la N-VA. Mais on constate aussi une plus grande ouverture pour une gauche conséquente.
Mécontentement à l’égard des partis établis
Une période de crise conduit à l’érosion des partis établis ainsi qu’à la recherche d’alternatives. A titre d’exemple, les résultats des élections provinciales dans la ville d’Anvers ont donné aux trois principaux partis traditionnels moins d’un tiers des voix (18,1% pour le SP.a, 7,9% pour l’Open-VLD et 5,9% pour le CD&V). Aux communales, un certain nombre de bourgmestres ont tenu le coup, mais les partis au pouvoir ont en général perdu du terrain. La casse a été limitée par le caractère local des élections, les choses auraient pu être bien pires pour des élections nationales. L’espace est là pour une plus grande instabilité politique avec des changements rapides et importants dans les résultats électoraux.
En Flandre, l’attention était concentrée sur la N-VA et sa capacité à s’implanter localement. Avec ses 37,7% obtenus à Anvers, le parti de De Wever est passé de un siège à 23 et a littéralement balayé les précédents records électoraux de ses prédécesseurs, tant du Vlaams Belang que de Patrick Janssens. Dans la plupart des autres villes flamandes, la N-VA a également engrangé des scores impressionnants (d’une ampleur similaire à Alost, Turnhout, Roeselare et Sint-Niklaas et au-dessus ou autour des 20% à Ostende, Bruges, Hasselt, Malines et Louvain), tout comme dans de nombreuses petites communes. Dans la banlieue d’Anvers, à Brasschaat ou Schoten, la N-VA obtient près de 40%.
Le résultat de la N-VA indique à quel point la situation politique est instable et combien est large le mécontentement éprouvé envers la politique actuelle. La question reste maintenant de savoir dans quelle mesure la N-VA sera apte à profiter de cette lune de miel en arrivant au pouvoir. De Wever a envahi l’Hôtel de ville tel un empereur, mais il devra y mener une politique d’austérité héritée de l’administration précédente (à laquelle a également participé De Wever) et en accélérant le rythme des attaques.
Le mécontentement contre la politique en place se manifeste également à gauche. A Anvers, le PTB a obtenu 8% et quatre élus. Dans différents districts d’Anvers, ce parti obtient même des résultats supérieurs aux listes du CD&V et de l’Open-VLD mises ensemble. Ailleurs également, le PTB a progressé (et possède aujourd’hui dans tout le pays 31 conseillers communaux, 17 conseillers de district et 4 conseillers provinciaux) tandis que d’autres listes de gauche ont connu des résultats respectables et généralement meilleurs qu’en 2006.
Là où nous avons participé à des listes de gauche, nous avons pu remarquer l’ouverture croissante qui se marque dans la société pour la gauche. En 2006, nous n’avions obtenu que 1% à Saint-Gilles, et des scores à décimales ailleurs. Maintenant, Gauches Communes a pu remporter 3,65% des voix à Saint Gilles et des liste unitaires de gauches ont généralement pu obtenir plus de 1%. À Saint-Gilles, un front unitaire entre Gauches Communes et le PTB aurait permis d’obtenir deux élus. A Gand, une dynamique similaire aurait permis de faire entrer une voix d’opposition de gauche au conseil communal.
A première vue, la situation semble plus stable en Wallonie et à Bruxelles. Des changements aussi majeurs qu’en Flandre ne s’y rencontrent pas (il suffit de penser au 23% perdus par le Vlaams Belang à Anvers aux communales, aux 29,4% perdus dans le district de Deurne et aux 37% réalisés par la N-VA à Anvers). A Charleroi, le MR perd son bonus de 2006 (après les scandales liés au PS) pour le PS. A Liège, le PS se maintient. Ecolo et le CDH sont au coude-à-coude, sauf dans le Luxembourg. A Bruxelles, le FDF maintient sa position malgré la rupture avec le MR.
Mais du côté francophone, on assiste aussi à une croissance du mécontentement contre la politique dominante. A Charleroi et Liège, des élus de gauche radicale sont désormais élus, avec 2 élus pour le PTB et 1 pour la liste VEGA (verts et à gauche) à Liège. En dépit de sa grande division, l’extrême-droite obtient 2 élus à Charleroi et plus de 10% (en réunissant les six listes qui se sont présentées). A Bruxelles, la gauche conséquente a réalisé des progrès avec l’obtention d’élus pour le PTB à Molenbeek et Schaerbeek. À Saint-Gilles, Gauches Communes atteint les 3,65%, mais sans remporter d’élu.
La Question nationale n’a pas disparu…
Concernant l’essence même de la politique d’austérité, les partis établis savent s’accorder. Ce constat est évident au vu de la formation des diverses coalitions où règne l’interchangeabilité des partis établis, y compris concernant la N-VA et les verts. A Courtrai, l’Open-VLD, la N-VA et une partie du SP.a figurent dans une coalition anti-CD&V. A Malines le cartel du VLD, des verts et d’indépendants constitue une coalition de droite avec la N-VA et le CD&V. A Gand, le bourgmestre Termont avait adopté une rhétorique de gauche avec son cartel ‘‘progressiste’’, mais pour former une coalition, il frappe à la porte du VLD alors que ce parti avait adopté une approche bien plus à droite que le CD&V. Ecolo n’a pas hésité à former ou poursuivre des coalitions avec la droite, notamment à Schaerbeek où Ecolo rempile avec le FDF et le CDH tandis que le parti participe à une coalition anti-PS à Molenbeek.
Un certain nombre de patrons flamands (qui éprouvent généralement de la sympathie pour la N-VA) se sont plaints durant la campagne électorale de la politique soi-disant ‘‘marxiste’’ de Di Rupo, au moment-même où les patrons français sont attirés par le paradis fiscal belge. Afin de parvenir à vendre la politique d’austérité du côté francophone, le PS doit tenir compte des fortes traditions du mouvement ouvrier. De cette nécessité proviennent parfois quelques paroles de gauche, sans toutefois connaître de concrétisation (ce en quoi n’est pas différent Termont et le SP.a à Gand). Pour être capable de soutenir cette rhétorique, le PS doit jouer sur les contradictions communautaires afin de se faire passer comme le rempart érigé contre la droite flamande de la N-VA, alors qu’il applique lui-même une politique d’austérité. Compte tenu de la faiblesse des partis traditionnels flamands et du renforcement de la N-VA, les négociations de 2014 seront très difficiles.
Maintenant que les élections sont derrière nous, l’avalanche d’austérité peut se poursuivre. Le gouvernement fédéral annoncera bientôt un nouveau budget et les attaques antisociales frapperont à tous les niveaux de pouvoir. Le fait que sept communes flamandes sur dix termineront cette année dans le rouge, tout comme six sur dix à Bruxelles et quatre sur dix en Wallonie, indique suffisamment que la marge dont bénéficiera la politique communale sera limitée. Pour réussir à vendre d’impopulaires mesures d’austérité au niveau local, le grand jeu communautaire va être ressorti. La N-VA aura besoin de couvrir sa propre politique locale et le PS saisira la menace de la ‘‘droite flamande’’ pour se parer de la cape du ‘‘moindre mal’’.
De Wever bourgmestre
Avec 37,7% et 23 sièges, Bart De Wever est le nouveau bourgmestre d’Anvers. Il a directement décrit l’évènement comme un ‘‘dimanche noir et jaune’’, une référence directe au ‘‘dimanche noir’’ de 1991, lorsque le Vlaams Blok avait réalisé une grande percée. Il n’a guère de choix pour son partenaire de coalition. A l’exception d’une ‘‘grande coalition’’ avec le Stadspartij (le parti de la ville, composé du SP.a et du CD&V) de Patrick Janssens (SP .a), il reste la possibilité d’une coalition avec le CD&V (ce qui signifierait une rupture avec le SP.a et laisserait les chrétiens démocrates avec 5 siège), ou avec le Vlaams Belang, ou encore avec les verts et le PTB. De Wever a déclaré qu’il discutait avec tout le monde, en précisant toutefois qu’une coopération avec le Vlaams Belang n’est pas à l’ordre du jour.
Qu’attendre de De Wever ? Les programmes de Bart De Wever et de Patrick Janssens se sont rapprochés et tous les deux sont basé sur la politique de manque de moyens pour les besoins sociaux. De Wever a déjà annoncé qu’aucun nouveau logement social ne sera construit, et que le manque de crèches et d’autres services devra être comblé en étant laissé à la soif de profits d’entreprises privées. Concernant le personnel communal, De Wever veut réaliser d’importantes économies, le vieillissement étant à ses yeux une ‘‘opportunité’’ pour réaliser des économies sur le dos du personnel de façon relativement indolore en évitant de remplacer des départs en pension et donc en exerçant une grande pression sur les travailleurs restants, de même que sur la qualité du service. La N-VA veut aussi mettre en œuvre son approche répressive.
Patrick Janssens et son SP.a ont semé avec leurs politiques ce que De Wever peut désormais récolter. La défaite du Stadspartij de Janssens n’est pas due au désaveu de la gauche, mais au manque de véritables éléments de gauche dans la politique menée à Anvers (et même au niveau de la rhétorique). Il ne semble pas que cela puisse changer si le parti entre dans une grande coalition. L’opposition serait divisée entre trois partis de force à peu près égale : le Vlaams Belang, le PTB et Groen. La Ministre Turtelboom (Open-VLD) s’est faite élire, accompagnée d’un unique second élu libéral. Le Vlaams Belang s’est fait remarquer dans la campagne par sa rhétorique radicale, qui ne va pas s’améliorer maintenant que le parti d’extrême-droite a été décimé dans son bastion. Selon l’ancien président du Vlaams Belang Frank Vanhecke, l’élément fort du parti était constitué de la fraction du conseil communal anversois, qui ne comprend dorénavant plus que cinq membres (les trois chefs de groupe du VB, au Parlement Flamand, à la Chambre et au Sénat accompagnés par le président du parti et un illustre inconnu élu suite à un problème rencontré par le vote électronique…). Groen a tenté de se présenter comme étant plus à gauche durant la campagne, tout en restant très vague concernant des questions cruciales comme celles du logement, de l’emploi, de l’enseignement ou encore des soins de santé.
Avec quatre sièges, le PTB a fait une entrée remarquée au conseil communal. Le PTB a mené une vaste campagne à Anvers et a également pu compter sur une bonne présence dans tous les médias (De Morgen a ainsi calculé que Peter Mertens, président du PTB et candidat à Anvers, était 14e en termes de temps de parole à la chaîne VRT). Le PTB a surtout réalisé un grand bond en avant à Borgerhout, en passant de 2,4% à 17,1%. Dans son bastion de Hoboken, le PTB a réalisé le score de 16%. Cette progression du PTB illustre l’ouverture qui existe pour une opposition de gauche. Cela élargit l’espace dans la société pour des discussions portant sur les alternatives à la politique dominante actuelle (ce qui, inévitablement, nécessitera aussi d’avoir une clarté sur le passé et les réalisation du socialisme) et offre à l’opposition de la rue une opportunité de s’exprimer au conseil communal. Nous espérons que le PTB ne cherchera pas à se présenter comme un parti comme les autres, mais comme une réelle force d’opposition avec une approche ouverte envers tous ceux qui s’opposent aux politiques néolibérales.
Résistance contre la politique d’austérité
La surenchère communautaire correspond à de véritables aspirations nationales et à la l’espoir de réalisations à long terme, mais il s’agit aussi d’éviter d’avoir une opposition unifiée contre la politique d’austérité. C’est une tentative de diviser les travailleurs, ce face à quoi la meilleure riposte est faite de l’unité des travailleurs et d’une opposition constante à l’austérité, à tous les niveaux de pouvoir. Un certain nombre de questions importantes sont à l’ordre du jour, tels que le budget fédéral, l’accord interprofessionnel (AIP) et la norme salariale, l’austérité aux niveaux régional et communal et de nouveaux carnages sociaux qui arriveront inévitablement en conséquence de la crise du capitalisme.
Les résultats obtenus par la gauche conséquente lors de ces élections communales sont un premier aperçu, relativement faible, du potentiel d’une opposition conséquente de la part du mouvement syndical. Cela permettra d’accroître l’espace disponible pour la gauche, et offrira de nouvelles opportunités pour toutes les formations de gauche. Le test consistant à savoir si les forces de gauche peuvent véritablement faire une différence se trouve principalement dans les luttes. La profondeur de la crise capitaliste laisse peu d’espace à la tergiversation politique et aux compromis. Cela signifie de disposer d’un programme de rupture anticapitaliste et de redistribution des richesses basé sur propriété collective et publique des principaux leviers de l’économie – des secteurs clés tels que l’énergie, la finance, la sidérurgie,… – sous le contrôle démocratique et la gestion du mouvement ouvrier. Les critiques portant sur le capitalisme et sa faillite sont aujourd’hui plus largement acceptées, et cela ouvre également la porte à des discussions plus pointues sur ce qu’une alternative socialiste signifie ainsi que sur ce qu’ont représenté les diverses expériences historiques que nous avons connu et en quoi elles nous concernent aujourd’hui.
Les liens entretenus entre les dirigeants syndicaux et les partis traditionnels constituent un obstacle dans la direction d’un plan d’action cohérent sur le plan syndical afin de défendre les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Le monde syndical, le pan le plus fort du mouvement ouvrier, doit aussi investir le champ politique. La rupture de ces liens pourrait constituer la base de la fondation d’un nouveau parti des travailleurs où chaque opposant à la politique néolibérale pourrait trouver sa place.
Nous avons franchi une étape dans cette direction en participant à ces élections locales en collaboration avec toutes les forces de gauche qui y étaient disposées. Avec Rood ! (Rouge !), côté flamand, une base électorale a pu être rapidement constituée et partout les résultats ont été supérieurs à 1%, y compris à Anvers où la pression était grande pour voter contre De Wever et où le PTB était vu comme un vote efficace contre les partis établis. A Gand, Rood ! a également obtenu 1% et d’autres scores ne se limitent pas à une décimale après zéro (comme 5% à Niel ; 1,4% à Oostkamp, 1,1% à Ostende et 1,8% pour LSP-Rood! à Keerbergen). À Herzele, LEEF a obtenu 9,2% et 1,7% à Zottegem. A Bruxelles, Gauches Communes a réalisé 3,7% à Saint-Gilles (soit un meilleur score qu’avec le Front des Gauches lors des élections de 2010) et 1,4% à Ixelles. A Jette, le résultat de 1,3% a été obtenu et celui de 0,62% à Anderlecht. La liste Gauche à Etterbeek a obtenu 2,48%. En Wallonie, des campagnes enthousiastes de ‘‘Front de Gauche’’ ont été menées à Charleroi et La Louvière et la liste VEGA a obtenu un siège à Liège. Enfin, le Front des Gauches a obtenu 6,12% et un siège à Courcelles. Le nouveau ‘‘Mouvement de Gauche’’ constitué autour de l’ancien membre d’Ecolo Bernard Westphael n’avait pas participé à ces élections locales.
Un nombre croissant d’électeurs se dirige vers la gauche et la première (relativement) grande progression a été rencontrée. Le danger est que les formations de gauche, dans leur impatience électorales, accordent des concessions sur leur programme et virent à droite (relativement parlant bien entendu), et ne représentent ainsi pas l’outil politique que désirent les électeurs qui vont dans l’autre direction. Le résultat de Gauches Communes obtenu à Saint-Gilles illustre qu’il est possible de défendre un programme ouvertement socialiste (comprenant par exemple la question de la nationalisation des secteurs clés de l’économie) et d’obtenir un score électoral.
Les résultats électoraux indiquent que l’espace pour la gauche s’élargit, y compris sur le plan électoral. Dans nos pays voisins, cet espace ne s’est pas limité à une seule formation et nous avons pu constater que les collaborations entre partenaires politiques avec une attitude ouverte réalisaient généralement de meilleurs résultats. Nous allons poursuivre la construction d’une force marxiste révolutionnaire avec le PSL, tout en poursuivant parallèlement notre collaboration constructive avec ceux qui ont été nos partenaires dans ces élections, autour de la nécessité de construire un large front de gauche composé de tous les opposants aux politiques d’austérité.
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A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
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A noter dans votre agenda
- Ma. 15 nov. Bruxelles. Concentration de militants syndicaux pour protester contre l’austérité. 9h30 Heizel
- Me. 16 nov. Anvers. 19h30. Rodestraat R0.10 (stadscampus). Débat. Le capitalisme en crise : quelle réponse de la gauche?
- Je. 17 nov. Anvers. The Occupied University of Antwerp. 12h30-14h à l’Agora, Grote Kauwenberg 2
- Je. 17 nov. ULB. Occupy ULB. 12h30-15h. ULB Solbosh. Av. Paul Héger
- Je. 17 nov. Gand. Occupy Ugent: 17-20h Rectorat de l’université de Gand (St Pietersnieuwstraat, près du Vooruit), suivi d’une Assemblée Générale à 19h30 à l’auditoire Blandijn
- Je. 17 nov. Louvain. Occupy Universiteit. 19h30 Alma 2
- Ma. 22 nov. Liège. Meeting: Quelles leçons des luttes étudiantes au Chili? Lucas Gillis, militant de Socialismo Revolucionario au Chili et un orateur du Centre Culturel Chilien de Liège. 19h30, Université de Liège place du XX Août, salle Wittert
- Ve. 25 nov. Namur. Concert de solidarité avec les grévistes du pétrole au Kazakhstan
- Sa.-Di. 26-27 novembre. Congrès régionaux du PSL
- 3 décembre: Manifestation Climat
- 8 mars 2012: Manifestation antifasciste contre le NSV à Louvain
- 25 mars 2012: Protestations contre le rassemblement anti-avortement à Bruxelles
Agenda de Rood!
Le PSL est actif dans la construction de Rood!, une initiative large lancée en Flandre autour d’un groupe sortit du SP.a. Voici ci-dessous quelques dates de l’agenda du mouvement.
- Je. 24 nov. Anvers. Réunion de Rood!-Anvers pour discuter des prochaines élections communales. Uniquement pour les membres de Rood!
- Ma. 6 déc. Hasselt. Présentation du livre d’Erik De Bruyn. 20h. Vrijzinnig centrum, A. Rodenbachstraat 18, 3500 Hasselt
- Ve. 9 déc. Boom. Présentation du livre d’Erik De Bruyn. 20h. Het feestpaleis, Colonel Silvertopstraat 13
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Pourquoi j’ai rejoint le PSL
Tous les jours, j’entends et je découvre comment les politiciens et les multinationales s’enfuient avec notre argent, sans éprouver la moindre honte, et comment ils cherchent en plus de nouvelles façons de nous faire payer.
J’ai entendu parler d’un jeune homme qui a choisi le VLD, et a été élu au conseil. On lui a demandé pourquoi il s’est engagé dans la politique et pourquoi il assiste à leurs réunions. Il a dit d’emblée qu’il ne présent que pour gagner 250 euros. Pourquoi pas, se défend-il, ”je gagne de l’argent en ne faisant rien”.
J’ai d’abord choisi EGA et le PSL pour fait quelque chose, pour lutter. Je veux défendre l’arrivée d’un autre avenir, pas seulement pour moi, mais aussi pour les générations futures. Je ne choisi pas un parti pour gagner de l’argent!
Stefie, étudiante, Anvers
Comité National du PSL
Ce week-end se réunit le Comité national du PSL. Une trentaine de membres de toutes les régions du pays, et élus lors du dernier Congrès National du PSL, se réunissent à cette occasion pour discuter de la situation politique et de la construction de notre parti. Ce Comité National sera la dernière préparation pour les Congrès régionaux du PSL qui se tiennent fin du mois. La discussion politique sera renforcée par par la présence d’un membre du Secrétariat International du Comité pour une Internationale Ouvrière du CIO, d’un ancien membre du CN qui s’est installé au Chili et y est actif dans notre organisation-sœur et d’organisateurs de notre travail dans les chemins de fer.
Au vu du degré d’activité du parti et du nombre d’évènements à discuter, il est de la plus haute importance de libérer du temps pour mener des discussions politiques intenses afin de renforcer nos analyses. Cela est très important pour bien nous préparer aux différentes activités que nous aurons à mener au cours des prochains jours et des prochaines semaines. Cette semaine seulement, par exemple, nous aurons notamment à intervenir le mardi lors de la concentration de militants des syndicats et le jeudi aux actions menées aux universités.
Congrès régionaux du PSL
Partout nos sections locales se préparent en vue de nos Congrès régionaux de districts, qui regroupent celles-ci. Les enjeux de ces discussions ne peuvent être sous-estimés. Les tâches que nous avons devant nous pour les deux années à venir, jusqu’aux prochains Congrès régionaux, seront fondamentalement différentes de celles des deux dernières années.
Le capitalisme est en chute libre, notamment du point de vue de la confiance qu’il inspire. Il y a deux ans existait encore l’illusion selon laquelle les milliards d’euros et de dollars qui avaient été injectés dans l’économie avaient permis de retrouver le cours normal des choses, et que la crise avait somme toute été temporaire. Ce mirage s’est fracassé à la réalité, avec maintenant un nouveau ralentissement de l’économie et une nouvelle crise bancaire, de crédit et de dette.
Cette crise force constamment plus de gens à descendre en rue manifester pour la défense de l’emploi, de l’enseignement, des soins de santé ou encore des pensions. Les révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ont poussé des dictateurs vers la sortie et ont renforcé la confiance des jeunes et des travailleurs en leurs capacités à lutter pour leur avenir. Au printemps, l’Espagne a été ébranlée par le mouvement des Indignados, imités ensuite au Portugal, en Grèce, en Israël, … L’arrivée de l’automne a été marquée par #Occupy Wall Street et, avec le 15 octobre, le caractère international des protestations s’est renforcé. Notre pays aussi a connu son mouvement des Indignés et des actions locales #Occupy se sont développées.
Une des caractéristiques de ces mobilisations est la profonde méfiance et l’opposition à la logique de profit du système, avec une compréhension croissante que les intérêts de la majorité (99%) doivent céder la place à ceux d’une petite minorité (1%). L’appel à la ‘Démocratie réelle’ ne tire pas un constat passif, et engage à lutter contre cette logique, activement.
Nos précédents Congrès nationaux ou de districts avaient déjà souligné l’inévitable développement d’un tel type de période. La crise conduit d’abord à un choc et à une certaine paralysie. Mais, à un moment donné, la lutte revient au premier plan. Avec ces Congrès régionaux, nous voulons préparer nos membres et nos sections à intervenir dans ces mouvements ouvertement, en défendant honnêtement un programme socialiste ainsi que la nécessité de construire tant un nouveau parti des travailleurs que la force révolutionnaire organisée et militante. Maintenant, ce sont encore principalement les jeunes qui sont impliqués dans la lutte, mais ils seront bientôt suivis par la classe des travailleurs. C’est ce dernier groupe qui, de par sa position dans la société et sa capacité à bloquer l’économie, peut jouer le rôle décisif dans la lutte pour un autre type de société.
Il est vrai que, dans la première phase de la lutte, il règne encore une confusion héritée de la période précédente. Ainsi, l’idée selon laquelle un parti est nécessaire pour parvenir à la prise de décisions démocratiques et à l’élaboration d’un programme et d’un modèle social qui réponde aux aspirations et aux besoins des masses n’est pas encore immédiatement saisie, de même que le fait de se baser sur la force des travailleurs.
Les anciens partis sociaux-démocrates et communistes en portent une grande responsabilité en ayant sérieusement discrédité l’idée de socialisme. Mais la crédibilité d’une véritable alternative socialiste contre ces tendances du passé s’imposera, si elle est défendue par une sérieuse analyse.
Nous voulons nous orienter activement vers les jeunes et les travailleurs qui entrent en action aujourd’hui, pas seulement avec un programme qui répond aux besoins immédiats, mais aussi avec un programme capable d’opérer un changement réel, et dirigé vers les couches larges du mouvement syndical.
En préparation à ces Congrès régionaux, les membres vont prendre le temps de discuter de l’évolution de l’actualité et des tendances générales de cette situation objective. Aux attaques antisociales massives répondra une résistance massive. Mais nous devrons nous organiser pour rendre plus puissante cette force du nombre. Toutes les difficultés et les complications ne vont pas disparaître immédiatement, mais les partis qui s’impliqueront dans ce combat pour un réel changement social trouveront une large audience.
Dans les années ’90, le PSL est passé d’un groupe d’une trentaine de militants à une petite organisation d’une centaine de membres. Depuis lors, cette dernière décennie, nous avons à nouveau triplé pour atteindre les 300 membres actifs. A chaque fois où notre croissance a été la plus rapide, il y avait des mouvements dans la société. C’est vers cela que nous nous dirigeons aujourd’hui. Ces Congrès régionaux doivent nous aider à nous préparer pour une prochaine période de croissance rapide.
Vous aussi, luttez pour une autre société contre ce système capitaliste pourri ! Participez à la construction d’un outil révolutionnaire comme le PSL ! Prenez contact dès aujourd’hui !
Anvers. Débat – La politique de droite conduit à la crise! Quelle réponse de la gauche?
Mercredi prochain, les Etudiants de Gauche Actifs d’Anvers organisent un débat au sujet de la réponse de la gauche face à la crise, conséquence de la politique de droite. Parmi les orateurs, les participants auront l’occasion d’entendre la tête de liste de Groen! Pour les prochaines élections communales, Meyrem Almaci, un conseiller communal du SP.a, Seppe De Blust, mais aussi Peter Mertens, le président du PTB, Erik De Bruyn, Rood!, et Bart Vandersteene du PSL. Le débat sera modéré par Karim Zahidi, membre du groupe de pilotage de la Table Ronde des Socialistes en Flandre. Il sera notamment question de la crise de l’euro, des élections communales à Anvers, des négociations pour la formation du gouvernement fédéral, de la chute de Dexia,… Il y aura bien entendu de l’espace pour laisser la salle intervenir dans le débat.
Informations pratiques: mercredi 16 novembre, 19h30, local R0.10, stadscampus, Université d’Anvers, Rodestraat 14.
Facebook-event: http://www.facebook.com/event.php?eid=134775873292520
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Remettre la gauche à l’ordre du jour
Ce samedi 29 octobre se déroulera à Gand, au Vooruit, la seconde Journée du socialisme, un événement organisé par la Table Ronde des Socialistes. Nous avons interrogé Bart Vandersteene, membre depuis la création de la direction nationale de la Table ronde, et également porte-parole du PSL.
LS : La première Journée du socialisme (le 20 mars 2010) a été un immense succès ; l’amphithéâtre du Vooruit était rempli à craquer. À cette date s’étaient réunis 750 socialistes pour discuter ensemble d’une interprétation neuve et actuelle du socialisme. Que pouvons-nous attendre de cette deuxième édition ?
Bart : « En termes de nombre de participants, nous ne pouvons pas mieux faire. L’an passé nous avons déjà atteint la capacité maximum. Il semble bien que cette année on sera forcé d’afficher “Complet” à l’entrée. Mais le plus important reste bien évidemment les aspects de contenu politique. L’objectif est de laisser plus d’espace aux discussions entre les orateurs et le public au sein des groupes de travail.
« D’un autre côté, le programme des sessions plénières va aussi montrer que, depuis la première Journée du socialisme, le monde n’est pas resté immobile. La crise du capitalisme s’est approfondie, les plans d’austérité sont, partout dans le monde, reçus par des protestations, et même le terme de “révolution” n’est plus un gros mot depuis que les masses en Tunisie et en Égypte ont “dégagé” leurs dictateurs respectifs. Une question importante est de savoir combien de temps la Belgique pourra encore rester une exception de calme relatif au milieu de cette tempête. »
LS : L’an passé, le bourgmestre de Gand, Daniel Termont, a pu ouvrir la journée. Cela n’a pas enthousiasmé tout le monde…
Bart : « Non, je n’en étais pas non plus partisan, mais une majorité du groupe de direction a trouvé que cette tactique était une bonne idée, pour le laisser parler en tant que bourgmestre de la ville où se déroulait la journée. Il y a adopté un discours comparativement radical, qu’il a bien vite jeté à la poubelle juste après. Il y a une gigantesque contradiction entre le discours d’un Termont lors d’une telle journée, et la pratique du SP.a qui se situe complètement dans la logique libérale et communautaire.
« En plus de cela, il était problématique que Termont soit le seul orateur en session plénière à être membre d’un parti politique. De ce fait il a pu dire tout ce qu’il voulait sans que quelqu’un puisse le contredire. C’était également un choix tactique : le groupe de direction ne voulait pas d’orateurs du PTB ou du PSL sur le podium, afin d’éviter que l’initiative ne soit perçue comme un énième bazar de la gauche radicale. »
LS : De quoi auront l’air les sessions plénières cette année ?
Bart : « On aura quelques personnalités syndicales, de même que des orateurs de la Table Ronde elle-même, dont Peter Mertens du PTB, et moi-même au nom du PSL. Il est clair que l’intention, en comparaison avec l’an passé, est de renforcer le contenu idéologique. C’est au final le défi de la journée toute entière : comment traduisons-nous les idées socialistes de sorte que de plus en plus de gens en voient l’intérêt ? Comment pouvons-nous convaincre les travailleurs et les jeunes qui vont entrer en action pour défendre leur niveau de vie qu’une alternative est possible à la logique capitaliste ? C’est ce défi que doivent relever tous les socialistes aujourd’hui. Le slogan de la journée n’a d’ailleurs pas été choisi par hasard: “Lutte, solidarité, socialisme”.
LS : Tu représentes aussi le PSL à bord du comité de direction national de Rood! (Rouge!). Comment ça se passe de ce côté-là ?
Bart : « L’annonce du départ du SP.a d’Erik De Bruyn et de la formation de Rood! comme initiative indépendante a été bien perçue auprès des socialistes, militants et syndicalistes. Mais c’est maintenant qu’arrive l’étape la plus difficile, celle d’organiser en une structure, en un mouvement politique, le grand potentiel qui existe sur le court terme. Et à ce moment-là, nous constatons que Rood! part d’une base relativement faible. SP.a-Rood avait un porte-parole connu, mais était faible sur le plan de l’organisation. Quoi qu’il en soit, nous attendons avec impatience les meetings de présentation prévus en septembre et en octobre, entre autres à Alost, Bruges et Louvain. À Gand, il y avait 80 personnes présentes lors de la première soirée de présentation. »
LS : Quel rôle va jouer le PSL dans Rood! ?
Bart : « Nous collaborons à Rood! parce que nous sommes convaincus qu’il existe un grand espace pour un parti de gauche large qui aille à l’encontre de la logique actuelle de soi-disant libre marché, ou plutôt de dictature du capital. Avec le PSL, nous avons un programme et une méthode clairement définis qui sont selon nous nécessaires pour parvenir à une société socialiste. Mais il y a une couche plus large qui, bien que pas entièrement d’accord avec nous, désire s’unir avec d’autres en un seul mouvement politique dans lequel différentes idées et courants peuvent être présents. Le PSL veut jouer un rôle et désire humblement mettre son expérience politique et sa capacité d’organisation à disposition de Rood! pour contribuer à la construction d’une organisation énergique. »
Site de Rood! : www.roodlinks.be Site de la Journée du socialisme : www.dagvanhetsocialisme.be
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Y-a-t-il encore quelqu’un pour engager le débat idéologique ?
Durant 25 ans, le dogme du marché "libre" était intouchable. Proclamé meilleur système, le marché "libre" était soi-disant le plus favorable au développement de la prospérité. La critique selon laquelle cette prospérité n’était basée que sur des bulles de savon spéculatives était balayée d’un revers de la main. Il semblait pourtant aussi que le gouffre entre riches et pauvres s’approfondissait, tant au niveau mondial qu’en occident. Mais cette tache de beauté devait disparaître à l’aide de temps et de bonne gouvernance. En définitive, ce sont surtout des illusions qui sont nées de la prétendue force créatrice du marché "libre". Au cours des prochaines années, la force destructrice du marché "libre" et du capitalisme va pousser le niveau de vie de la majorité de la population sur une pente dangereuse.
Point de vue de Bart Vandersteene, porte-parole du PSL/LSP
Marché "libre" ou dictature du marché?
"Le marché libre est un grand mensonge. Cela n’existe pas. La confusion entre marché libre et liberté humaine est dangereuse. (…) Cette crise confirme que le monde se trouve sur sa tête, les pieds en haut et la tête vers le bas. Ce qui doit être sanctionné est récompensé, et vice versa. Spéculer est récompensé et travailler est puni. Nous voyons aujourd’hui la nature de ce système, basé sur la privatisation des bénéfices et la socialisation des pertes."Eduardo Galeano, Mo-magazine, 27 mai 2009.
Le marché "libre" est un grand mensonge, comme le confirme aujourd’hui le système lui-même. Le gouvernement intervient de plus en plus dans ce marché qui n’est pas libre du tout : 80% de la production mondiale et du commerce sont dans les mains de 200 à 300 multinationales. Nous vivons dans un capitalisme de monopoles où les géants de chaque secteur enregistrent des profits absolumment gigantesques et imposent une dictature aux consommateurs et aux employés. Une chose n’est produite que si ces géants peuvent en tirer bénéfice. Notre emploi, notre environnement et notre avenir dépendent donc de la mesure dans laquelle les capitalistes peuvent s’enrichir. Ils nous demandent un jour d’être meilleurs marché par rapport à nos voisins, et demandent à ces derniers le jour suivant d’être encore meilleurs marché. De cette manière, il n’y a qu’un seul gagnant, celui qui détient le sceptre de la dictature néolibérale et pour qui la maximalisation des profits constitue le centre même de l’économie. Au besoin, les capitalistes peuvent encore faire appel à leurs marionnettes politiques pour défendre leurs intérêts.
Paul De Grauwe, un professeur d’économie, a écrit dans les pages du quotidien flamand De Morgen le 16 mai : "La politique appliquée vis-à-vis de la KBC depuis le mois d’octobre, dès le début de la crise, a comme fil rouge la protection des actionnaires de la KBC. La raison est très simple. Les actionnaires de la KBC sont des familles flamandes politiquement très puissantes chez nous, et elles utilisent leurs réseaux politiques avant tout pour préserver leurs intérêts."
Avec cette formule, De Grauwe affirme indirectement que les partis traditionnels sont des marionnettes qui défendent les intérêts de l’élite économique du pays. La crise illustre plus clairement que jamais ce rôle joué par les politiciens traditionnels. C’est d’ailleurs peut-être également bien pour cette raison que la fraude fiscale n’a jamais été résolue dans ce pays et qu’il existe deux formes de justice. Tandis que l’approche de la justice est sévère pour les conflits sociaux et la petite criminalité, la criminalité en col blanc et la grosse fraude fiscale ne rencontre que l’impunité.
Un politique de bac à sable
Les partis traditionnels dépensent des dizaines de millions d’euros pour leurs imprimés électoraux avec des slogans creux ou de vagues promesses, bien peu souvent réalisées par ailleurs. Des agences de publicité sont engagées pour trouver de bons jeux de mots et créer une certaine image. Les idées et le programme sont devenus des accessoires, des gadgets. C’est normal, tous les partis traditionnels défendent la même politique néolibérale, à quelques très petites nuances près. Malgré la faillite éclatante du libéralisme et du marché "libre", tous les partis classiques restent accrochés à leur propre variante du libéralisme, du marché "libre", pour le défendre ouvertement, réclamer une légère correction – ou une correction verte – ou encore mettre en avant une adaptation raciste.
Le débat est bien plus présent dans la société, beaucoup plus que ce que l’on peut soupçonner en examinant simplement cette campagne électorale. Les discussions officielles autour de ces élections ne sont pas représentatives de ce qui vit aujourd’hui parmi la population. Les guéguèrres de partis et les noms d’oiseaux servent surtout à cacher le fait que les partis traditionnels n’ont pas du tout de solutions pour cette crise.
Nous avons besoin d’une alternative au libéralisme
Le choc avec la réalité ve être très dur les années à venir. Les fonds de pensions tombent en faillite, les prêts hypothécaires sont impayables, un contrat à durée indéterminée devient un luxe, l’incertitude devient la règle, la sécurité sociale et les services publics doivent céder le pas sur le sauvetage des banques et de leurs actionnaires. Ceux qui veulent lutter contre cette logique regardent souvent impuissants la marche des évènements. Parfois, ils ne trouvent même pas de relais dans leur propre syndicat, qui parle une autre langue. Ils n’ont pas de voix à eux dans le débat politique actuel. C’est la dictature du capital qui décide de ce qui est produit, si nous pouvons travailler ou pas, et c’est encore elle qui décide de notre avenir. Nous avons besoin d’une alternative qui se base fondamentalement sur une autre logique, sur une société où les travailleurs et leurs familles peuvent avoir le contrôle sur la richesse produite. Alors, cette richesse pourra enfin être consacrée aux besoins véritables de la collectivité.
Selon l’idéologie dominante, la chute du mur a prouvé qu’aucune alternative au capitalisme n’est possible. Le libéralisme a lié à cette affirmation que le système nous apporterait à tous la prospérité pour autant que l’on laisse au privé un maximum de liberté.
La gauche s’est alors trouvée dans une position défensive. Le stalinisme a sombré. Tant pour ses partisans que pour les opposants libéraux, cela signifiait que le modèle socialiste était voué à l’échec. A travers le monde, toutes sortes de mouvements de gauche ont supprimé la référence à une société socialiste dans leur programme. Nous sommes maintenant 20 ans plus tard, c’est le 20ème anniversaire de la chute du mur. Pour l’écrasante majorité des habitants des anciens pays staliniens, le pays tant promis où le lait et le miel devait couler à flots n’est pas devenu une réalité. La crise actuelle confirmera une nouvelle fois que cet espoir était vain. Les Etats staliniens sont devenus des terrains de jeux pour les capitalistes occidentaux. Les piliers de l’économie planifiée ont été pillés à court terme, et la population a pu découvrir une version brutale et maffieuse du capitalisme du marché «libre». Différents sondages d’opinion ilustrent ce constat. En ex-Allemagne de l’Est, 73% des sondés approuvent les critiques de Marx sur le capitalisme et 66% pensent que le socialisme est une bonne idée qui a été incorrectement appliquée.
Nous avons un grand besoin de débat idéologique. Pour l’emporter dans cette lutte, la gauche a besoin d’une idéologie et d’un programme socialistes capables de répondre aux besoins concrêts de la population tout en expliquant pourquoi le socialisme a échoué au 20ème siècle.
Remettre le socialisme à l’agenda
«Durant vingt ans, nous avons essayé avec du contenu. Mais cela ne marche plus aujourd’hui.» Peter Mertens, dans le quotidien flamand De Standaard, le 28 mai 2009.
Nous souhaitons beaucoup de succès au Parti du Travail de Belgique (PTB) avec leur campagne électorale, mais nous ne partageons pas avec eux cette opinion selon laquelle le contenu serait subordonné à la forme. Nous pensons que la gauche a plus que jamais besoin de contenu pour pouvoir offrir une alternative face à la crise du libéralisme.
Un sondage d’opinion rendu public début avril a révélé que 53% des américains sont partisans du capitalisme, 20% affirment que le socialisme est un meilleur système et 27% disent ne pas être en mesure de répondre à cette question. Beaucoup d’observations peuvent être faites sur cette base. Mais le fait qu’une minorité importante d’Américains ne se dit pas partisane de ce système illustre que la recherche d’une alternative au capitalisme se développe.
La force destructrice du marché «libre» et du libéralisme est visible pour chacun. Ce n’est que l’intervention massive des autorités qui a évité un scénario «1929». Avec cette crise, le néolibéralisme prouve sa totale incapacité de tenir compte des besoins de la classe des travailleurs (soit ceux qui travaillent maintenant, sont sans emploi, retraité,…). A la recherche d’une alternative, de plus en plus de personnes voudront en savoir plus sur le socialisme. Nous ne pouvons que leur conseiller d’aller suffisamment loin dans leur recherche. Caroline Gennez, la dirigeante du SP.a, a défini son socialisme comme étant une «une forme évoluée du libéralisme». Dans les faits, les mesures proposées par le PS illustrent que Di Rupo et Compagnie ne pensent pas différemment. De son côté, le comité national républicains, aux Etats-Unis, a voté ce 20 mai une résolution dans laquelle ils demandent aux démocrates «d’arrêter de pousser le pays en direction du socialisme.»
La campagne électorale du Parti Socialiste de Lutte n’est peut-être pas assez attractive pour les médias selon les normes actuelles défendues par les médias classiques. Mais nous mettons en avant des idées, un programme et une idéologie. Les réactions et le soutien que nous avons obtenu dans la rue ont été très encourageants. Notre campagne idéologique et les listes auxquelles nous participons n’ont pas pu trouver une large entrée dans les médias. Pour l’instant, malheureusement, nos possibilités électorales sont très très réduites. Néanmoins, nous avons apporté de l’idéologie dans cette campagne, et nous avons aussi stimulé le débat sur la manière d’en finir avec l’avidité capitaliste. Pour cela, nous avons besoin d’une société socialiste.
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Le MAS évalue le CAP et son rôle dans la création d’un nouveau parti des travailleurs en Belgique
Le CAP était un essai louable pour la création d’un nouveau parti des travailleurs mais il s’est heurté aux obstacles sur son chemin
Comité National du MAS, 3-4 Mai
1. Que la création d’un nouveau parti des travailleurs ne serait pas un processus linéaire, nous le savions au travers des expériences internationales de plusieurs sections du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) et nous l’avions déjà écrit à de nombreuses reprises. L’expérience du CAP illustre que diverses étapes devront être parcourues avant de pouvoir réussir vraiment un nouveau parti.
2. Le processus de formation d’un organe politique de lutte pour la classe des travailleurs est déterminé dans chaque pays par la situation objective spécifique, l’organisation de la classe des travailleurs, les groupes de gauche existants,… En Belgique, comme nous le disions déjà dans le passé, le processus devrait inévitablement passer par l’étape de cassure massive de la part de la base syndicale avec sa direction social-démocrate et ses partis: le SP.a et le PS. La lutte contre le Pacte de Solidarité entre les Générations portait en soi, selon nous, des éléments d’une telle cassure. C’est sur base de cette lutte qu’un socialiste “classique” tel que Sleeckx et l’ancien président de la FGTB Debunne sont arrivés à la conclusion qu’à côté du SP.a, il fallait un nouveau parti pour la classe des travailleurs. Ce constat a été porté par un groupe important de syndicalistes en Flandre. Faire un constat correct est une chose, prendre une initiative politique adaptée, avec l’approche et le programme nécessaire pour faire aboutir un tel parti en est une autre. C’est ce que nous avons pu vivre dans la pratique ces deux dernières années.
3. Le Comité pour une Autre Politique avait un potentiel important et il était donc à 100% nécessaire que le MAS/LSP avec quelques centaines de syndicalistes, de militants et de gens de gauche saisissent ces possibilités afin de réunir les forces et de lancer un nouveau parti large des travailleurs.
4. La lutte des classes n’est pas un jeu de société, mais une lutte qui exige du sérieux et de l’acharnement, vu le caractère impitoyable de notre adversaire, la classe des capitalistes. Celle-ci a déjà suffisamment prouvé qu’elle ne se gênait pas pour museler la classe des travailleurs. La violence brutale est une méthode qu’elle utilise, mais la ruse, la tromperie, la corruption, la trahison,… sont souvent des méthodes plus subtiles. Face à cela, la classe des travailleurs à besoin d’un organe politique résolu, inflexible qui s’attaque avec un programme clair aux forces qui défendent les intérêts de la classe dominante et qui sont donc irréconciliables avec les intérêts des la classe laborieuse. La détermination, la clarté, l’ouverture (vers l’intérieur et vers l’extérieur) et un programme pour la classe des travailleurs sont indispensables si l’initiative veut avancer dans la direction d’un nouveau parti. Malgré la bonne volonté de bon nombre de ses membres, le CAP s’est heurté à plusieurs reprises à des obstacles sur la voie vers un tel parti.
5. Ce texte a comme objectif de faire une évaluation solide des deux années où le CAP a été un pôle d’attraction pour certains parmi les couches les plus conscientes de la classe des travailleurs. Cette évaluation ne sera pas seulement utilisée en interne au MAS/LSP afin de décider notre attitude face au CAP actuel. Mais elle sera aussi publiée afin de s’intégrer dans l’analyse et le débat qui découle de cette première étape dans le processus de la création d’un parti pour la classe des travailleurs.
6. Le contexte politique dans lequel les développements dans et autour du CAP se sont déroulés est essentiel. Dans un article approfondi paru dans le magazine Marxisme.Org, nous avions expliqué les développements politiques et sociaux qui ont menés à la création du CAP. Le lecteur pourra trouver des analyses et des commentaires sur les activités et les développements du CAP dans les dizaines d’articles publiés dans notre mensuel Alternative Socialiste et sur notre site www.socialisme.be, Ceux-ci sont déjà une source riche sur l’histoire du CAP. Ce texte a comme objectif de lier les divers points, de remplir les trous, d’offrir une vue d’ensemble des discussions les plus importantes et d’offrir une évaluation après les faits. Nous espérons qu’il sera une contribution pour tous ceux qui ont été impliqués dans une année et demi de fonctionnement du CAP et pour ceux qui s’impliqueront dans les futures initiatives de la classe des travailleurs pour se créer un organe politiquement indépendant.
L’appel de Sleeckx reçoit du répondant
7. C’est au début août 2006, période creuse dans les médias. Depuis novembre 2005, des articles étaient paru sporadiquement, notamment dans Knack, dans lesquels Jef Sleeckx exprimait son désaccord avec la politique du SP.a et suggérait la nécessité d’un nouveau parti. Le 2 août 2006, De Morgen publie un article sur les plans de Sleeckx. Très vite les événements s’enchaînent et des articles suivent dans tous les journeaux et magazines – Knack, Menzo, P-magazine, … Les titres parlent d’eux-mêmes : « Nouveau parti des travailleurs sur le chantier » (De Morgen, 02/08/06) et « Nouveau parti des travailleurs en automne » (De Standaard, 02/08/06). Ces titres et le contenu des articles ont créé un enthousiasme énorme dans un public large, en quelques jours des centaines de personnes intéressées s’inscrivent pour recevoir le bulletin d’information électronique du CAP ou envoient des mails et des lettres pour communiquer leur soutien. En même temps que l’enthousiasme, l’attention des médias a aussi fait naître des attentes : à l’automne un nouveau parti va se créer – c’est exactement ainsi que le CAP à été annoncé au grand public. Hélas, à ce moment, le CAP était déjà entré dans l’impasse de la recherche de compromis avec Une Autre Gauche (UAG). Et au lieu d’arriver à un compromis permettant d’aller de l’avant, le CAP a été pendant plus qu’un demi-an mené en bateau et finalement aussi largué.
8. En politique, le sens du moment est une arme importante. Lors de la création d’un nouveau mouvement politique, il faut utiliser la période limitée d’attention et d’enthousiasme. La stratégie qui consistait à essayer d’arriver à des compromis avec tout le monde, y compris un chien avec un chapeau, a conduit le CAP dans impasse qui a fait que les centaines de personnes vraiment intéressées qui ont pris contact pendant l’été ont dû prendre place dans la salle d’attente sans savoir si un jour ils seraient reçus. Ainsi, il a encore fallu 4 mois, soit jusqu’au 15 décembre, avant qu’une carte de membre puisse être proposée aux gens intéressés. En ce qui concerne la clarté sur une participation indépendante aux élections, il a fallu attendre encore plus longtemps.
9. Depuis quelques mois, avant que se déclenche l’orage médiatique, diverses réunions locales se sont déroulées de “l’initiative Sleeckx” qui deviendra plus tard le Comité pour une Autre Politique. En janvier 2006, Sleeckx avait accepté notre invitation à une rencontre avec le Bureau exécutif du MAS/LSP. La base pour la discussion était entre autre le rencontre intéressante que Jef a eu avec un petit vingtaine de délégués syndicaux du secteur de chimie en Anvers. De cette rencontre il apparait clairement que non pas seulement Jef était préparé de lancer un appel, mais aussi qu’une initiative de Jef pouvait compter d’un large soutien parmi les syndicalistes. Cette rencontre était une première expérience importante qui nous mettait à inviter Jef pour une discussion. Pendant cette conversation, il est apparu clairement que Sleeckx et un certain nombre de ses partisans (Lode Van Outrive, Raf Verbeke, Theo Mewis) avaient l’intention de lancer une campagne pour un nouveau parti large et qu’ils tendaient la main aux organisations existantes pour qu’elles participent à l’initiative tout en gardant leurs spécificités. Selon l’explication de Jef, il était clair que, sur un nombre important de questions, ils avaient des positions proches de celles du MAS/LSP. Tout d’abord, que l’initiative ne devait pas s’orienter principalement vers la gauche radicale, mais vers le nombre important de travailleurs et de jeunes qui n’ont plus de toit politique et sont à la recherche d’une alternative de gauche claire. Ensuite que nous avions besoin d’un parti national au delà des frontières linguistiques afin de pouvoir surmonter les discussions communautaires. Et finalement qu’un nouveau parti des travailleurs serait capable, à travers la lutte et un programme pour la classe de travailleurs, de reprendre des voix au Vlaams Belang et donc qu’un profil anti-raciste serait très important. Sur base de ces conditions, le MAS/LSP s’est directement rangé derrière l’initiative de Jef et a proposé d’organiser ensemble un certain nombre de meetings locaux afin de tâter le terrain.
10. Après la discussion nous avons proposé de lancer un appel pour un grand rassemblement en automne avec l’objectif de rassembler 5 à 600 personnes. Ce n’est que de cette manière que la campagne pouvait être concrétisée et qu’une mobilisation pouvait être faite afin de pouvoir à un certain moment évaluer les forces participantes. Ainsi l’idée d’organiser “une journée pour une autre politique” le 28 octobre 2006, soit un an après la manifestation de 100.000 syndicalistes contre le Pacte de Solidarité entre les Générations, a pris forme. La journée s’est finalement déroulée avec 650 présents.
UAG entre en scène
11. Le 22 février 2006 est paru dans La Libre Belgique un appel pour “Une Autre Gauche” signé par Carine Russo (qui se présentera finalement sur la liste d’Ecolo en 2007 et y obtiendra presque 58.000 voix de préférences), Jef Sleeckx, Nadine Rosa-Rosso (l’ancienne secrétaire générale du PTB) quelques professeurs d’université, des syndicalistes et les initiateurs, Freddy Dewille (POS), Alain Van Praet (ex-POS et délégué CSC) et Corine Gobin (prof à ULB). Ce texte commençait en force « Il est urgent de repenser la gauche. » Et finissait ainsi : « Nous invitons tous ceux et toutes celles qui ne veulent pas se résigner au désordre établi actuel, qui refusent de s’incliner devant la prétendue fatalité de la crise, qui excluent d’observer sans réagir la montée de la « peste brune », à se regrouper pour commencer à construire une alternative transformatrice de la société. » Pas mal en terme de phraséologie. Mais, après coup, beaucoup de bruit pour pas grand chose.
12. UAG s’est réunie pour la première fois le samedi 11 mars 2006. Parmi les 35 présents, il y avait quelques membres du MAS/LSP et quelques membres du CAP. La discussion s’est relativement bien passée, bien que beaucoup de questions subsistaient sur quel type d’initiative était nécessaire. Il a été décidé de se réunir à nouveau le 1er avril après concertation avec Sleeckx.
13. Le 1er avril s’est donc tenue la réunion suivante d’UAG, avec 45 présents, dont une dizaine de membres du MAS/LSP et Jef Sleeckx. On s’y est accordé après un long débat sur le fait de distribuer un tract commun le 1er mai. Des projets et des propositions pouvaient être envoyés à Nadine Rosa-Rosso et des volontaires devaient se réunir le lundi de Pâques (12 avril) afin de discuter et de décider du tract.
14. Le processus pour en arriver à un tract du 1er mai a tout de suite illustré le problème de méthode de fonctionnement au sein d’UAG, qui deviendra plus tard insurmontable. Les initiateurs considéraient UAG comme leur propriété personnelle et exigeaient par conséquent un droit de veto sur toute discussion et décision. Dans la discussion sur le tract du 1er mai beaucoup – énormément – de divergences politiques sont apparues. Mais il y avait néanmoins parmi les 30 individus à cette réunion la volonté politique d’aboutir à un tract commun. Après 2 heures de discussion, un petit groupe de travail a été formé pour écrire mot par mot un tract acceptable pour chacun. Ce groupe a réuni Bart Vandersteene et Griet VM du côté néerlandophone, Nadine Rosa-Rosso, Ataulfo Riera (POS) et quelques autres du côté francophone. Puis le projet de tract a été lu à haute voie aux présents et a été accepté avec enthousiasme sous les applaudissements. En réponse à tous les préjugés, il était démontré que la collaboration était possible. Mais les 30 braves qui se sont réunis ce lundi de Pâques afin d’écrire le tract n’avaient, dans leur enthousiasme, pas tenu compte des initiateurs d’UAG. Ceux-ci, qui ne savaient pas être présents ce lundi, n’ont pas été non plus d’accord après coup avec le contenu, ont changé le tract à leur gré et ont imposé leur version comme celle qu’UAG allait distribuer le 1er mai.
15. Le MAS/LSP à condamné cette méthode et refusé de distribuer le tract UAG : il a donc distribué le tract CAP dans les deux langues partout dans le pays. L’attitude des initiateurs d’UAG et encore plus l’acceptation de cette méthode par un nombre important d’UAG a illustré non seulement le caractère des initiateurs, mais surtout le caractère que toute l’initiative prenait. Chaque discussion portant sur le contenu se terminait en injures où les procès d’intentions et la méfiance étaient injectés comme un poison. Le POS/SAP (maintenant LCR/SAP) porte la responsabilité de cette méthode. Le contenu des discussions n’était pas négligeable et il était urgent de l’approfondir, mais cela ne s’est jamais fait de façon sérieuse.
Quelles étaient les divergences politiques les plus importantes?
Dans les paragraphes qui suivent nous voulons profondément entrer sur les différences d’opinion importantes qui parcouraient le CAP et UAG et qui sont apparu insurmontable pour arriver à une coopération. L’attention large qu’on donne à cet élément dans ce texte a tout à faire avec les arguments de contenu, qui vont selon nous revenir toujours de nouveau dans l’avenir s’il y a des initiatives envers un nouveau parti des travailleurs. La place qu’on donne ici n’est d’aucune manière une expression du poids dans la société qu’on donne à des organisations comme UAG et d’autres qui ont défendus leurs méthodes et programme.
Avons-nous besoin d’un nouveau parti des travailleurs ou plutôt d’une recomposition de la gauche radicale?
16. Un nouveau parti des travailleurs se crée selon nous après que la classe des travailleurs ait constaté à travers la lutte qu’elle ne dispose plus d’un instrument politique. La social-démocratie, qui depuis longtemps a à sa tête une direction pro-capitaliste, a été pendant longtemps le lieu de rassemblement des travailleurs les plus politisés. Dans les années de croissance économique inédite d’après la 2e Guerre mondiale, elle a pu, malgré son rôle traître, se créer une aura de lutte pour la justice sociale et pour les intérêts de la classe des travailleurs. Elle s’est accaparé les progrès obtenus. Pourtant c’est souvent malgré la direction social-démocrate que les travailleurs ont arraché des concessions. La phase de néolibéralisme, commencée dès le début des années ’80 avec la politique de Thatcher, Reagan,… a été renforcée par la chute du stalinisme. La social-démocratie qui avait jusque là exprimé de façon déformée la politique de la classe des travailleurs, a rejeté toute référence au socialisme et à la lutte des travailleurs et est devenue le meilleur exécuteur des plans et des intérêts de la bourgeoisie, justement à cause de son lien historique avec les sections les plus combatives du mouvement ouvrier.
17. Une classe de travailleurs dépourvue de voix politique et donc de cadre idéologique fait parfois des sauts étranges dans sa conscience et son comportement électoral. La baisse de conscience de la classe explique pourquoi toute une série de populistes, de tendance droitière et néo-fasciste, ont pu récolter des votes parmi ceux qui avaient quitté la social-démocratie par dégoût. Il faudra une lutte profonde avant qu’une masse critique se rassemble pour la création d’une nouvelle expression politique de la classe des travailleurs. Une telle formation aura comme tâche importante de remettre à l’ordre du débat politique une approche de classe.
18. L’appel à une “recomposition” de la gauche radicale, par contre, est de fait le cri désespéré et pessimiste des perdants de la gauche radicale. C’est l’expression du moral de ceux qui ont essayé en vain au cours de ces 25 dernières années de construire un mouvement de la gauche radicale et qui cherchent, après leur défaite, la chaleur d’un foyer afin de digérer « ensemble » leurs défaites. Car soyons honnêtes, l’existence séparée de quelques groupes de la gauche radicale n’est pas le problème fondamental. Additionnons-les et nous n’arrivons toujours qu’à une petite organisation. Le problème avec lequel la classe des travailleurs est confrontée, c’est qu’il n’existe pas un parti de quelques dizaines de milliers de membres, où des opinions et des courants idéologiques divergents coexistent dans un débat ouvert. Un parti qui par sa présence incite à l’action et au débat.
19. Qu’il existe aujourd’hui divers groupes de la gauche radicale avec divers programmes, diverses méthodes,… est le produit du 20e siècle qui a été un siècle de tentatives manquées de construire une société socialiste. A travers des dizaines de révolutions, en Russie, en Chine, en Allemagne, en Espagne, au Chili, au Portugal, au Nicaragua, à Cuba, … la classe des travailleurs a essayé de renverser la société capitaliste et de construire une société sans classes. Partout des erreurs terribles ont été commises, ou alors, comme cela a été le cas en Russie, une révolution réussie s’est bureaucratisée à cause de son isolement. Toute ces défaites et erreurs ont conduit à des analyses et des conclusions différentes et donc des organisations différentes. De cette manière, nous portons l’histoire du mouvement ouvrier avec nous.
20. Le problème avec la “recomposition de la gauche”, c’est que ce concept ne considère pas les tâches politiques d’aujourd’hui comme les conclusions de la lutte des classes, avec ses phases de montée et ses phases de recul, mais comme une affaire interne à la gauche radicale.
21. C’est un concept qui en même temps exprime aussi un manque de confiance en la capacité de la classe des travailleurs de reconstruire, même après une défaite comme celle de la chute du stalinisme, leur propre parti. Ces concepts différents mènent à des méthodes et des programmes totalement différents. Qui est l’acteur principal dans ce processus? La nouvelle génération de la classe des travailleurs qui veut lutter pour une nouvelle voix politique où plutôt les protagonistes de la gauche radicale qui veulent en arriver à un accord entre eux et qui, pour cela, doivent donc nier le 20e siècle?
Avons-nous besoin d’une initiative qui part de la lutte contre le néolibéralisme où d’un projet anticapitaliste?
22. La lutte contre le néolibéralisme et la défense des intérêts des victimes du néolibéralisme : c’était selon nous la base sur laquelle une nouvelle initiative pouvait être lancée. Cette ligne de rupture est un remplissage populaire et actuel des contradictions de classe dans la société. C’est une ligne claire. Selon UAG l’initiative devait avoir dès le début un caractère anticapitaliste. Cela exprimait de manière populaire les contradictions de classes dans la société. Pour UAG par contre, l’initiative devait avoir une étiquette clairement anticapitaliste.
23. Pour nous la proclamation d’une initiative comme anticapitaliste ou de gauche n’est pas en soi le principal. Il y a des partis en Europe qui se disent de gauche et même anticapitalistes et qui participent en même temps à la politique néolibérale. En Allemagne, Die Linke participe aux gouvernements locaux dans les Länder de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale et de Berlin, où elle applique une politique néolibérale désastreuse. C’est pourquoi le WASG Berlin a de justesse opté pour ne pas se présenter avec Die Linke aux élections régionales de septembre 2006, mais pour se présenter indépendamment. Comme Lucy Redler, porte-parole du WASG-Berlin, le disait: « Quelle est la crédibilité d’un parti qui parle du socialisme le dimanche et applique des assainissements le lundi ». Un autre exemple est le Parti de la refondation Communiste (PRC) en Italie, qui se dit de gauche et anticapitaliste tout en participant au gouvernement Prodi, en y ayant des postes de ministre et en étant ainsi coresponsable de la politique et de l’échec de ce gouvernement. On n’est pas nécessairement plus à gauche ou plus clairement anticapitaliste en se donnant ce titre, mais par ce qu’on fait en pratique. Le PRC, un parti qui n’a pas seulement un profil anticapitaliste, mais qui porte même le communisme dans son nom, vient de perdre tous ses parlementaires dans les élections récentes. Un parti avec plus de 100.000 membres a été démoli en une participation gouvernementale. Le sommet recherche déjà des postes dans la formation social-démocrate nouvellement construite et la base est délaissée, étonnée et indignée. Le PRC avait parlé à l’imagination partout en Europe et était devenu le point de référence pour beaucoup. Dans ce sens, sa défaite est une tragédie pour la gauche au niveau international. La thèse de base d’une nouvelle initiative doit selon nous contenir un rejet de la politique néolibérale et un rejet très clair de participation à cette politique. Après lequel suit évidemment la discussion sur le programme avec lequel cela est le mieux possible. MAS va dans ces discussions toujours défendre un programme anticapitaliste, même plus : un programma révolutionnaire. Mais cela n’est pas pour nous une condition pour notre participation dans un nouveau parti. Nous pouvons accepter si la tendance dominante dans le mouvement ouvrier part encore plus de tentatives de changements réformistes au capitalisme.
La défaite du Partito della Rifondazione Comunista est une confirmation de notre position qu’il ne suffit pas tout simplement de créer un nouveau parti. Mais nous avons besoin d’un parti enraciné dans la classe ouvrière, où toute la pourriture de la politique traditionnelle – la chasse aux postes, le carriérisme, la bureaucratie – est bannie. Ceci n’est possible qu’avec un vrai programme socialiste. Ce n’est pas le titre, le nom, ni l’étiquette qui déterminent la voie qu’un parti de gauche suivra, mais bien sa composition, son programme, sa direction et son activité.
24. Le POS/SAP va après présenter de nouveau l’attitude du MAS dans cette discussion comme un manœuvre. Dans ce sens qu’ils partent de l’idée que nous ne racontent dans notre argumentation jamais la vérité totale. Dans ces discussions nous avons eu selon eux surtout l’objective de lancer un parti large pou pouvoir nous identifier le plus clairement que possible comme l’aile révolutionnaire. Pour cette organisation la politique révolutionnaire n’est pas une question de discussion et de convaincre envers le débat et la pratique, mais un enchainement de manœuvres pour obtenir des choses, occuper des poste, influencer des décisions. Cette organisation, comme on l’a pu expérimenter plusieurs fois, et aussi un nombre important de leurs ex-membres qui ont été éduqué politiquement avec ces méthodes, ne peuvent apparemment ne pas s’imaginer que nous entrons la lutte de classe et le débat nécessaire dans cette lutte, à visage découvert, avec une argumentation et des idées ouverts. En vue qu’ils ont pris comme méthode le manoeuvrisme, qu’ils ont vue au travail les staliniens qui sont maître de cette méthode, ils partent sans doute de la constatation que c’est ce que tout le monde fait ;
25. Le point avancé dans cette discussion était selon nous aussi une discussion sur l’orientation du CAP et d’UAG. La question à laquelle il faut répondre est: comment atteindre les centaines et les milliers de travailleurs et de jeunes qui se sentent délaissés par ces partis qui ont dans le passé prétendu défendre leurs intérêts. Et quel est le langage que nous utiliserons? Est-ce un langage et un style compréhensibles, qui partent en premier lieu des expériences et des considérations de ces travailleurs et ces jeunes que nous voulons atteindre ? Où partons-nous au contraire de l’idée que la gauche est en crise et qu’elle doit se regrouper afin de construire la vraie gauche ? Ce sont deux visions différentes qui mènent à des pratiques différentes.
26. UAG et avec beaucoup d’ardeur aussi le POS/SAP expliquaient cette attitude du CAP de façon magique par l’impact de l’extrême- droite en Flandre. Ils prétendaient que le Vlaams Belang et la propagande de droite et raciste avaient frappé si fortement que même la gauche radicale n’osait plus se présenter comme anticapitaliste. De cette manière, une discussion sur le programme, l’orientation et les objectifs était facilement esquivée et ridiculisée.
Allons-nous lutter contre la surenchère communautaire et la politique de « diviser pour régner » ou sommes-nous d’accord que deux mondes différents ne peuvent collaborer dans un modèle confédéral ?
27. UAG a répandu l’idée que la situation en Flandre et en Wallonie était si différente que cela demandait des approches séparées. L’argument était surtout utilisé pour interdire aux Flamands de se mêler des discussions en Wallonie et cela a servi aussi comme explication magique face à chaque divergence d’opinion : « la situation chez nous est différente ».
28. Nier les différences réelles entre la Wallonie et la Flandre serait difficile vu les différences de langue et de culture, les différences économiques et de niveau de chômage, les rapports différents entre les syndicats rouge et vert, … Mais ces différences sont-elles tellement plus grandes que celles entre la ville d’Anvers et certaines régions de Flandre Occidentale ou du Limbourg, ou que celles entre Namur et le Borinage? Chaque parti traditionnel est aujourd’hui organisé sur base communautaire. C’est pourquoi ils approchent chaque problème à partir de cette logique. Cela est même apparu comme une bonne façon de détourner l’attention des réelles contradictions dans la société. Le mouvement ouvrier a au contraire besoin d’une unité la plus grande possible, au delà des frontières, qu’elles soient linguistiques, religieuses, de couleur de peau, de sexe, d’origine, de nationalité,…
29. UAG est arrivée avec cette proposition d’une coopération confédérale juste au moment où la surenchère communautaire commençait à se développer. Des sondages ont montré plus tard que, malgré l’énorme propagande communautaire, des deux côtés de la frontière linguistique, il y avait peu de monde qui était chaud pour une guerre communautaire. La plupart des gens se rendent compte que les mécanismes de solidarité vont être démantelés si le pays scissionne et que les gens normaux n’ont qu’à y perdre. Imaginez quel écho aurait trouvé un nouveau parti lorsqu’il aurait pris une position de classe conséquente dans la plus longue crise politique de l’histoire belge.
30. Dans l’Alternative Socialiste de juin 2006, nous avons répondu aux propositions d’UAG d’adopter une structure confédérale, dans laquelle un groupe néerlandophone et un groupe francophone se consultent : « Dans le contexte politique et social actuel, le mouvement ouvrier est menacé par un dangereux virus : l’idée qu’un travailleur wallon lutte dans un contexte fondamentalement différent du travailleur flamand, qu’il y a deux réalités distinctes qui demandent des réponses distinctes. Cette logique a mené à la scission de la Centrale des Métallurgistes de la FGTB et est utilisée pour agrandir encore la fissure entre travailleurs flamands, wallons et bruxellois. Les seuls à avoir un intérêt à diviser la classe ouvrière sont ceux qui le font consciemment pour pouvoir mieux régner. Le mouvement ouvrier a besoin d’une sécurité sociale nationale, d’un mouvement syndical national et d’un instrument politique national. Une telle initiative nationale doit être prête à l’automne. Chaque jour offre son lot de tentatives des partis traditionnels et des médias bourgeois pour dresser les différents groupes de la population les uns contre les autres. Mais une fois entré en action, comme contre le Pacte des Générations, le mouvement ouvrier peut comprendre rapidement que son atout le plus important est la solidarité. Cette solidarité doit être centrale à tout niveau dans une nouvelle formation politique. »
31. Un modèle confédéral ne crée pas seulement la désunion et des complications pratiques, par exemple autour de la question : "quid de Bruxelles"? Selon UAG, Bruxelles était une ville francophone et dès lors "territoire UAG" et elle a donc refusé d’organiser des réunions communes CAP/UAG à Bruxelles. C’était également en même temps une prise de position politique qui se serait faite à la longue sentir dans le programme qu’une telle formation politique défend, dans le sens où elle deviendrait la proie des réflexes régionaux, de la défense des intérêts d’un groupe linguistique contre l’autre.
Commençons-nous un processus avec des étapes successives ou délivrons-nous un projet tout prêt ?
32. UAG a voulu livrer d’abord un programme tout prêt et des statuts avant d’aller chercher des partisans. De cette manière, ils se préparaient à élaborer leur réflexion en tant qu’élite éclairée à la place des masses. Notre position était toujours de permettre à l’initiative d’avancer, avec par exemple un programme électoral, sans pour autant déjà graver dans la pierre le programme du nouveau parti. Dans une première phase CAP/UAG avait selon nous besoin d’un programme de dix points autour duquel tout le monde peut se mettre et qui montrait en grandes lignes notre résistance contre le néolibéralisme et des effets. Selon nous, le programme de celui-ci doit être le résultat d’un processus de discussion approfondi dans lequel les masses qui forment le parti sont impliquées et où la discussion est basée sur les premières expériences collectives de la lutte et des campagnes.
33. Nous aurions tout à fait pu décider le 28 octobre que le CAP/UAG défendrait un programme socialiste révolutionnaire. Malheureusement cela aurait été au même moment la fin de l’initiative large. La tendance dominante dans le mouvement des travailleurs n’en est pas à tirer des conclusions révolutionnaires – sinon nous pourrions construire le MAS/LSP en tant que parti de masse ! Ce qui existe principalement, c’est une recherche de réponses. Et nous sommes persuadés que si les travailleurs peuvent tirer des conclusions sur base des expériences concrètes dans la lutte et du débat qui vient avec, une grande partie d’entre eux en tirera des conclusions révolutionnaires. Mais cela ne pourra arriver que sur base des luttes et de l’expérience.. Comme nous l’avons déjà souvent expliqué, nous défendrons toujours un projet socialiste révolutionnaire au sein d’une nouvelle formation, mais comme contribution au débat et pas comme une condition pour notre engagement. UAG a voulu coller un billet anticapitaliste sur l’initiative avant que ceux à qui elle est destinée aient eu l’occasion de se prononcer au sujet du contenu d’un programme!
Une nouvelle initiative a-t-elle besoin d’un fonctionnement par lequel la liberté de débat est stimulée ou doit-elle surtout servir à clouer le bec aux organisations existantes?
34. Si une « recomposition » de la gauche est à l’ordre du jour, alors la conclusion est évidente : la première tâche est de finir avec la vieille composition. De cette logique l’existence des organisations de la gauche radicale est le problème fondamental et les organisations existantes doivent donc jeter par-dessus bord leurs structures, leur spécificité propre et le programme qu’elles ont mis un long travail à construire. Ce point de départ ne peut que mener qu’à des problèmes lorsqu’il s’agit de construire un parti où existe la liberté de défendre un certain programme. En fin de compte, au lieu d’organiser un endroit pour le débat, cette nouvelle initiative devient une prison pour tous ceux qui ont des idées et veulent les défendre.
35. Pour qui le MAS/LSP a-t-il été un problème au sein du CAP ? Pour les nombreux travailleurs ordinaires qui estiment chaque contribution honnête à sa valeur et pour ceux qui non seulement parlent mais en plus passent aux actes ? Non. Pour eux, il a été facile de voir qui étaient les beaux parleurs et qui a combiné les arguments et la pratique. Cependant, pour ceux qui ont essentiellement considéré le MAS comme une menace et ne le voyaient pas comme une contribution précieuse, notre organisation représentait l’ennemi public n°1 dont tout le monde devait se méfier et contre qui il fallait s’opposer et former un bloc. Cette politique de calomnie et manipulation n’a pas pris pendant la première phase de formation du CAP. Une fois le recul commencé plusieurs raisons étaient cherchées et trouvées pour l’échec, où le plus grand component était facilement montré du doigt par quelques uns. Même s’il n’y avait pas d’occasion directe et d’arguments concrets.
36. Chez quelques participants d’UAG, une peur presque phobique – et c’est encore un euphémisme – s’est développée face à notre organisation. Chaque proposition, idée ou argument était repris avec la méfiance nécessaire et ensuite analysé pour y chercher la petite bête et y trouver la manœuvre. Cette attitude a atteint des proportions hilarantes quand un membre juif de UAG a accusé les membres du MAS/LSP d’attitude antisémite en affirmant leur responsabilité dans le fait qu’une réunion avait continué le vendredi soir jusqu’après le coucher de soleil afin de le museler (il avait dû rentrer chez lui avant le coucher du soleil du fait de sa religion). Cette personne est allée tellement loin dans ses accusations que naturellement plus personne ne pouvait encore prendre ce genre de choses au sérieux. Mais cette accusation n’a toutefois pu arriver que par la création consciente d’une certaine ambiance par les protagonistes d’UAG.
Pourquoi avons-nous quitté UAG?
37. Vu a posteriori le MAS/LSP a décidé trop tard de se retirer de UAG. Dans une déclaration publique sur notre site Web, nous avions décrit notre décision (voir http://www.socialisme.be/mas/archives/2006/06/30/uag.html – Date de publication 30 juin 2006) : « Quelques uns, au sein du secrétariat et du Parti Humaniste entre autres, nous disent : « Mobilisons systématiquement pour les mettre en minorité ». Numériquement, pour le MAS/LSP, cela n’est aucunement un problème, mais nous faut-il descendre à ce niveau pour pouvoir faire de la politique au sein d’UAG ? Cela, nous le refusons. Les jeux de pouvoir bureaucratiques ne sont pas le terrain favori du MAS/LSP. Notre force est dans le mouvement réel et c’est sur cela que nous voulons nous concentrer. Certes, il faut parfois accepter des manœuvres bureaucratiques parce que c’est la seule façon d’entrer en contact avec la base. C’est par exemple le cas dans pas mal de centrales syndicales, c’était aussi le cas dans les années ’80 quand nous travaillions encore dans le SP. C’est avec cette idée en tête que nous n’avons pas déjà quitté UAG le 1er mai. Maintenant, après les faits, nous pensons que c’était une erreur : dès la première manœuvre, nous aurions pu déceler qu’UAG allait rester une initiative mort-née.
Nous sommes partis de l’idée que nous pouvions accepter les manœuvres bureaucratiques parce qu’un parti national plus large allait être créé le 21 octobre. Cela aussi était une erreur. UAG essaie de se présenter comme le seul partenaire francophone d’UAP (qui par après a changé de nom vers CAP) et, de cette façon, former une minorité de blocage pour imposer à UAP sa propre approche politique et probablement boycotter une formation nationale. Le MAS/LSP est numériquement plus fort que le reste d’UAG mis ensemble. A notre propre initiative, nous pouvons mobiliser un bon nombre de francophones pour la conférence du 21 octobre (qui est devenu le 28 octobre) et nous pouvons y assurer qu’UAP ne se fasse pas prendre en otage par UAG. Si, au contraire, nous restons dans UAG, nous risquons d’être englués dans d’incessants combats qui n’ont ni intérêt ni lien réel avec les questions qui se posent vraiment aux travailleurs et qui ne sont utiles ni pour nous, ni pour UAP. La seule réponse correcte à des jeux de pouvoir au sein d’UAG est une mobilisation francophone forte pour la conférence du 21 octobre. »La longue marche vers le 28 octobre 2006
38. Entre mai 2006 et septembre 2006, de nombreuses réunions, négociations et conversations ont été organisées pour essayer d’arriver à un compromis avec UAG concernant l’ordre du jour de la journée pour une autre politique le 28 octobre. La position de la majorité écrasante de CAP était de vouloir lancer une nouvelle organisation le 28 octobre, de présenter à cette occasion des cartes de membre et d’élire une direction provisoire. Pour UAG, le 28/10 était un test intéressant qu’ils voulaient ensuite évaluer dans leur propre petit cercle. Le CAP a été obligé par cette attitude d’UAG d’attendre jusqu’après le 28/10 pour s’organiser, en vue que les négociations avec UAG continuaient jusqu’à la semaine avant 28/10. UAG a imposé au nouveau mouvement et au CAP de facto un modèle confédéral en décidant déjà avant le 28 octobre d’établir ses propres structures, programme et méthodes de fonctionnement et en revendiquant qu’ils seraient le seule partenaire francophone dans le mouvement. . De cette manière, le 28/10, malgré la mobilisation forte de notre côté, est devenu un coup dans l’eau pour la construction d’une nouvelle force politique.
Toute dernière tentative de recherche de compromis entre CAP et UAG
39. Au début du mois d’octobre, les représentants du CAP et d’UAG se sont réunis pour discuter d’une dernière proposition de compromis. L’inquiétude majeure du CAP et du MAS/LSP était qu’UAG prenne en otage tous les participants au 28 octobre pour son propre agenda. Si le 28 octobre un nouveau mouvement n’était pas lancé, avec des cartes de membre, une structure, une direction élue,… tous les efforts seraient quasiment vains. Une ultime proposition pour la formation d’une direction nationale a été faite à UAG : une structure de 16 personnes, composée de 8 néerlandophones (5 du CAP et 3 parmi les présents au 28/10) et 8 francophones (5 d’UAG et 3 non UAG). Cette tentative de compromis a été poussée très loin. Nous étions prêts à laisser la majorité de la composante francophone de la direction dans les mains d’UAG, malgré le fait qu’elle ne mobiliserait pas la majorité des francophones pour le 28 octobre. Les négociateurs d’UAG pouvaient difficilement balayer une telle proposition; même les membres du POS/SAP semblaient prêts à la défendre auprès d’UAG. Grande fut la surprise de tout le monde quand cette proposition a été rejetée en assemblée générale d’UAG. Celle-ci exigeait d’être la seule représentante du monde francophone et d’avoir le monopole des accords de coopération avec le CAP. Elle voulait seulement constituer un secrétariat commun paritaire entre le CAP et UAG, sans tenir compte de la langue, ce qui en fait empêchait le CAP de travailler en territoire francophone. Même le POS/SAP s’est senti obligé de diffuser le 16 octobre une lettre ouverte qui refaisait la proposition de compromis comme seule possibilité d’arriver à un accord. Hélas, dans la pratique, il y avait manifestement peu de la bonne volonté exprimé dans la lettre ouverte et il n’y a pas eu d’arrangement avant ou après le 28 octobre.
Et pourtant, encore une tentative ?
40. Après le 28 octobre, alors qu’UAG a été fortement surprise par la grande affluence, une nouvelle ouverture pour aller de l’avant ensemble dans le cadre d’une campagne électorale semblait se profiler. Dans cette optique, lors d’une réunion d’évaluation commun de CAP/UAG le 6 novembre, une proposition concrète fut faite pour entre autre former une équipe de campagne commun pour coordonner la campagne électorale (voir ajout 3). Une fois de plus, cette offre de coopération a été rejetée par UAG, ce qui a définitivement séparé nos routes. Le CAP a exécuté toutes les résolutions des 28/10 et 06/11, avec pour résultat que les groupes provinciaux flamands, ainsi que ceux qui se sont mis en place du côté francophone à partir du 15 décembre, ont décidé au cours d’une conférence le 3 février 2007, de participer à la campagne électorale.
La conférence du 3 février
41. Le PTB a été aussi mis sous pression par le développement du CAP. Pendant les vacances de Noël 2007, deux discussions ont eu lieu entre le PTB et le CAP. Par la suite le PTB a laissé entendre que le CAP aurait refusé de reprendre le nom du PTB dans le nom de la liste et aurait donc ainsi refusé d’aller aux élections en cartel. L’article paru dans son propre journal Solidaire du 9 janvier contredit cela. La principale préoccupation du PTB était de savoir si Sleeckx serait sur la liste ou pas. S’il était sur la liste du CAP, cela aurait signifié une menace sérieuse pour la position électorale du PTB. Il fallait dès lors rendre Sleeckx inoffensif du point de vue électoral. En conséquence, la proposition du PTB était qu’il pouvait être discuté d’une collaboration, donc d’un cartel, à Anvers où Van Duppen tirerait la liste alors que Sleeckx la pousserait. De cette manière, la tête de liste Van Duppen aurait eu l’attention et, avec la contribution des voix de Sleeckx, Van Duppen aurait fait son entrée au parlement. Parallèlement, Sleeckx ne pourrait ainsi être utilisé pour attirer pour le CAP des voix dans toute la Flandre, par exemple en figurant sur la liste du Sénat. Le PTB savait d’ailleurs déjà à ce moment que Sleeckx était tout sauf prêt à faire un come-back sur une liste électorale après sa retraite politique à 74 ans. La proposition déloyale du PTB n’a pas été bien perçue au CAP et avant même que le CAP puisse élaborer une contre- proposition et la présenter (par exemple dans la forme de listes de cartel dans tout le pays, sans conditions), Peter Mertens a appelé Sleeckx pour lui demander s’il avait déjà décidé d’être candidat ou pas. Quand Sleeckx lui a répondu qu’il restait sur sa position de ne pas se présenter, le PTB en savait assez. L’opération « rendre Sleeckx inoffensif » avait réussie et le PTB pouvait, d’un pas tranquille, expliquer à ses membres qu’il ne collaborerait pas avec le CAP.
42. Cela a été expliqué de la façon suivante dans Solidaire le 9 janvier 2007. Là on ne parle pas d’un refus du CAP de prendre le nom PTB dans le nom de la liste. Au contraire, avec beaucoup de sens dramatique le PTB insinue qu’elle a attendu le CAP, deux mois au moins, et que, malheureusement, Jef ne voulait pas participer: « Le PTB+ a tendu la main pour rendre possible une liste de cartel entre Van Duppen et Sleeckx. Cela a duré deux mois de plus que prévu, malgré le fait que les élections seront peut-être anticipées. Au début, on espérait que la conférence du CAP, le 28 octobre, allait donner un signal en ce sens. Deux mois seulement plus tard, le sort en était jeté : Jef Sleeckx ne se présenterait pas. Si les inspirateurs et les porte-parole d’un mouvement se retirent, il ne peut en émaner ni le rayonnement ni la dynamique qui sont pourtant tellement nécessaires pour donner sa chance à un cartel progressiste. Cela signifie finalement que pas un seul des fondateurs du CAP, à savoir Lode Van Outrive, Georges Debunne et Jef Sleeckx, ne participera à une campagne électorale. Quant à savoir si, dans de telles circonstances, le CAP se rendrait tout seul aux urnes, la chose n’est pas claire. Le PTB laisse la porte ouverte à tous les membres du CAP pour qu’ils soutiennent, en tant que candidats indépendants, la campagne électorale du Dr Dirk « Kiwi » Van Duppen sur une liste PTB. »
43. Sleeckx ne sera pas avec le PTB, mais peut-être bien avec Groen!, titrait De Morgen le… mardi 9 janvier, le même jour que l’article de Solidaire, un jour après que le PTB ait envoyé, par une tactique magistrale, une déclaration de presse annonçant que le cartel d’Anvers n’aurait pas lieu. Ainsi les médias ont pu tout de suite intervenir pour débarrasser le PTB de toute responsabilité. Une petite leçon de manipulation par laquelle le PTB constate un danger, le rend inoffensif et s’érige en victime. Un vieux renard change de poils non d’esprit. C’est une leçon importante pour qui veut à l’avenir se mettre autour d’une table avec le PTB.
44. Entre temps l’immaturité du CAP a continué à peser douloureusement. Sleeckx a avancé lors d’une conversation téléphonique avec un journaliste du Morgen que les Verts étaient aussi intéressés par son projet. Le lendemain, on pouvait lire dans ce journal que Sleeckx serait peut-être sur la liste de Groen ! Cette proposition totalement fausse a ajouté à la confusion. Après quoi, Vera Dua (dirigeante de Groen !) a alors donné Sleeckx un coup de téléphone surprise et lui a, à ce moment seulement, proposé d’entamer une discussion.
45. Le 3 février plus de 300 personnes sont encore venues à la conférence du CAP, sans grande mobilisation (pas d’affiches ni tracts) et sans UAG, pour décider de la participation aux élections. Le manque de clarté sur l’avenir du CAP, que les membres n’ont pu suivre que via les médias, avait déjà eu un effet sur l’enthousiasme. Mais, malgré cela, la grande majorité restait gagnée à l’idée d’une participation indépendante aux élections. La meilleure preuve en est que, lors du vote, seul un groupe de maximum 10 personnes (soit 3% des présents) a voté pour la proposition de Groen – une « bande rouge » sur les listes vertes de Groen où les candidats du CAP occuperaient les places 5, 6, 7 et 8 sur toutes les listes – ou s’est abstenu.
46. A ce moment, la participation indépendante aux élections était la seule option qui s’offrait au CAP dans la perspective de poursuivre la construction d’un nouveau mouvement politique de la classe ouvrière. Accrocher notre locomotive au train de Groen aurait complètement coulé la crédibilité du CAP. Nous n’en voulons pour preuve que la campagne électorale de Groen totalement tournée vers une participation au gouvernement avec l’exigence principale d’obtenir le poste du ministre du climat dans le gouvernement à venir. Quelques membres du CAP, regroupés autour de la liste LEEF à Herzele, sont entrés dans le projet « rouge sur vert » et se sont retrouvés coincés dans la logique d’une possible construction d’une aile rouge chez Groen. Certains au sein du CAP doutaient du fait que nous puissions être prêts pour cette campagne électorale, ce qui était parfaitement justifié. Il nous était difficile de nier que les circonstances étaient tout sauf idéales. Une non-participation aurait, selon nous, mit un frein définitif au développement du potentiel encore présent dans le CAP à ce moment-là. Cela n’aurait pas été sérieux aux yeux de ceux qui espéraient encore dans le CAP.
47. L’un des résultats importants du CAP entre le 28 octobre 2006 et le 3 février 2007 a été son intervention dans la grève de VW. Quelle différence avec UAG qui, dans l’enceinte d’une salle de conférence, claironnait d’une manière plus radicale que radicale que l’industrie la plus importante qui restait à Bruxelles menaçait de fermer… mais qui, sur place, était invisible. Dès le début, le CAP a été massivement présent pour participer à la lutte, fournir du soutien, mobiliser pour les manifestations et entrer dans le débat politique. L’intervention à la manifestation de VW du 2 décembre a clairement placé le CAP sur l’échiquier de la lutte des travailleurs. Entretemps la victoire électorale du SP aux Pays-Bas avait ouvert le débat sur la question évidente si une telle percée serait possible pour un parti de gauche en Belgique. Bien plus tôt, dans le Standaard du 2 août, Noël Slangen (l’ancien porte-parole de Verhofstadt) avait déjà soutenu « qu’un tel parti peut obtenir 10%. A la seule condition que le nouveau parti ne se laisse absolument pas séduire par une participation au gouvernement ». Bart De Wever avait abordé dans une colonne la question d’un nouveau parti des travailleurs tandis que le président de Spirit Geert Lambert jetait l’initiative à la poubelle. « Sleeckx vient avec une vieille histoire. Il se repose spécifiquement sur ‘la classe ouvrière’, mais il y a aussi de petits épiciers qui ont des difficultés. La société de classes que Sleeckx a connu n’existe plus depuis longtemps ».
48. Un an plus tard, nous sommes au milieu de la crise financière la plus importante depuis la grande dépression des années ’30 et la société de classe n’est plus niée par les commentateurs sérieux. “Class is back”, écrit Naomi Klein dans son dernier livre. Les dernières années une expression a de nouveau été donné à la société de classes en termes de fossé entre les riches et les pauvres, les salaires des top managers par rapport à la baisse du pouvoir d’achat, d’élitisation de l’enseignement, de durcissement et d’américanisation de la société. La période qui se trouve devant nous sera celle de changements très rapides et de chocs dans les consciences. Un parti des travailleurs clairement profilé avec un programme correct pourrait obtenir des scores formidables dans un tel contexte.
49. Finalement nous avons pu réunir quelques 250 candidats (parmi lesquels 6 travailleurs de VW) dont 90 étaient membres du MAS/LSP. Une seule liste des dix, celle de la Chambre en Flandre Orientale, avait une tête de liste MAS/LSP. Ce choix conscient était un signe manifeste de notre part que nous ne voulions pas dominer le CAP ni obtenir les meilleures places sur les listes électorales. Nous avons rassemblé un peu plus de 20.000 euros pour la campagne et avons obtenu 21.252 voix pour le Sénat (0,32%) – 8.277 voix soit 0,33% pour le collège électoral francophone et 12.938 soit 0,32% pour le collège électoral néerlandophone. Aux élections européennes de 2004, le MAS/LSP avait obtenu 5.675 voix soit 0,23% en Wallonie et 14.166 voix soit 0,35% en Flandre. Ainsi le CAP a obtenu en Flandre moins de voix que nous sous le nom de LSP et en Wallonie plus de voix que nous sous le nom de MAS.
50. La campagne électorale a connu à divers moments un enthousiasme et une dynamique remarquables. Pendant la campagne plus que 250.000 tracts et 20.000 affiches ont été distribués et une centaine de nouveaux gens rejoignait le CAP. Sans secrétariat ou équipe rémunérée, entièrement basé sur le travail volontaire de quelques centaines de militants, le CAP a pu gagner de l’audience ici et là. Comme lors d’un débat dans une Haute Ecole de Gand où les étudiants pouvaient voter avant et après le débat. Le CAP qui avant le débat était inconnu auprès des quelque 200 étudiants n’obtenait que 1,14% des voix. Après un débat éblouissant avec quelques ténors de la politique nationale, le CAP a obtenu 23,81% des voix des étudiants présents. C’est un petit avant-goût de ce qui serait possible avec un programme fort et de bons porte-paroles qui parlent une langue claire.
Après le 10 juin 2007, le CAP reste-t-il sur les rails?
51. Beaucoup de gens ont prédit la punition du SP.a et du PS dans les élections. Comment aurait-il pu en être autrement après 20 années de participation à la politique néolibérale. C’était donc les élections idéales pour lancer une nouvelle formation. Malheureusement toute l’attention dans la campagne électorale est allée vers la droite. La nouveauté des élections, ce n’était pas Sleeckx, mais Dedecker. La question était de savoir qui du CD&V ou du VLD allait arriver premier et qui de la LDD ou du Vlaams Belang allait capter le vote de protestation. Un Sleeckx sur le liste du CAP n’aurait pas pu à lui seul retourner cette situation mais il avait pu montrer une autre voie dans le débat et obtenir plus d’attention pour le CAP.
52. Beaucoup d’encre a déjà coulé à propos de cette participation aux élections et beaucoup de membres du MAS/LSP se sont déjà creusé la cervelle pour analyser et aider à expliquer le mauvais résultat électoral du CAP. Dans notre journal Alternative Socialiste, nous avons pointé du doigt à plusieurs reprises quelles avaient été selon nous les erreurs de la campagne électorale. A coté des tergiversations, des discussions interminables, du manque de clarté pour le publique large et le fait qu’aucun des initiateurs n’était candidat, le slogan électoral vague a donné au CAP le coup de grâce. Malheureusement ce slogan n’était pas un accident de parcours mais l’expression de ce que quelques-uns dans CAP avaient prévu comme projet politique pour le CAP.
53. Après les élections l’objectif du CAP a été infléchi, sous insistance de nos membres dans le Comité National. La campagne électorale n’a pas apporté la dynamique, l’enthousiasme et les nouveaux membres nécessaires pour préparer un nouveau pas en avant, celui d’une campagne électorale vers un parti. Au contraire, la démoralisation après le mauvais résultat a conduit une partie de la base de CAP à l’inactivité. En préparant la conférence nationale suivante du 20 octobre, nous avons martelé le fait que le rôle du CAP n’était pas fini, mais devait être ajusté.
54. Dans notre texte interne pour notre conférence de novembre 2007, nous avons mis en avant notre perspective dans ces termes : « La campagne électorale a placé le CAP sur la carte politique, mais avec un résultat insuffisant pour pouvoir déjà maintenant se mettre en avant comme la structure d’organisation unique, à partir de laquelle un nouveau parti des travailleurs va naître. Pour cela, le CAP va devoir avoir un œil pour les développements dans la lutte de classes et être préparé à collaborer avec les nouvelles initiatives qui peuvent naître dans cette lutte. » Le fait que, lors de la conférence du 20 octobre, le CAP s’est donné comme objectif à une large majorité d’être « un mouvement politique indépendant qui, en dialogue avec d’autres partenaires, veut promouvoir un nouveau parti des travailleurs (c’est-à-dire un parti de ceux qui vivent d’un salaire ou d’une allocation ainsi que leur famille)», était selon nous un pas dans la bonne direction.
55. Hélas cette décision est restée lettre morte. Une petite minorité dans le CAP, mais dominant dans le secrétariat national, a refusé de mettre cette décision en pratique. N’était-il pas possible de réunir une conférence nationale pour reconfirmer cette décision et pour revendiquer son application ? Cela pouvait être une option. Malheureusement dans les derniers six mois d’amateurisme sans même une initiative nationale réussite, à part l’intervention dans la manifestation sur le pouvoir d’achat que nous avons imposée avec le MAS/LSP, le CAP s’est vidé encore un peu plus. Une conférence nationale aujourd’hui pour refaire la même discussion ne mènerait à rien qu’une cassure. Rien ne donne l’impression qu’il y a beaucoup de gens qui sont chauds pour ça, y compris parmi ceux qui en fait sont d’accord avec nos critiques. Les opportunités que le CAP a reçues n’étaient pas minces. Malheureusement nous devons constater qu’elles ont été systématiquement gâchées et que le CAP, dans sa composition actuelle, ne va pas être capable de jouer un rôle réel dans la construction d’un nouveau parti des travailleurs en Belgique.
56. En octobre déjà, nous écrivions dans une résolution d’actualité pour la Conférence Nationale du MAS/LSP de 2007 que l’avenir du CAP était incertain. « Si le CAP ne s’avère pas capable dans l’année qui vient de faire en avant des pas importants sur ce plan, il va probablement sombrer dans des discussions internes. Le seul groupe organisé, le MAS/LSP, va alors être pointé du doigt par les couches les moins conscientes et chargé de tous les fautes d’Israël par nos adversaires politiques. Les éléments nouveaux et les plus conscients vont avoir expérimenté notre approche comme principielle, politique et ouverte et vont être intéressés de continuer avec nous vers la création d’un nouveau parti des travailleurs. »
Conclusion
57. Le dernière année et demi du CAP s’est avérée un énorme apprentissage pour tous nos membres et aussi pour beaucoup de militants du CAP. Avons-nous commis des erreurs avec le MAS/LSP ? Certainement. Nous avons été probablement trop inconditionnels dans notre soutien au projet du CAP et nous aurions pu voir plus tôt que la faiblesse inhérente allait se retourner contre lui à un certain moment. Avec notre volonté énergique de construire le CAP, nous avons même pendant un certain temps bordé les faiblesses du CAP, espérant qu’une bonne campagne électorale pouvait remettre le CAP de nouveau sur le bon chemin. Nous n’avions pas du faire cela. Notre présence dominante était aussi pour quelques uns l’excuse parfaite de se mettre à coté. Il est compréhensible que, dans le contexte du moment, nous avons cédé dans la discussion sur le slogan électoral. Rétrospectivement ceci était un mauvais compromis qu’on a fait. Mais nous sommes convaincus que, sur les grandes lignes, nous avons à chaque fois défendue les positions correctes et pris une attitude correcte.
58. Nous pensons que, dans la situation actuelle, le CAP n’est pas capable de grandir vers un nouveau parti des travailleurs et que, s’il continue à suivre le chemin qu’il suit depuis le 20 octobre, il n’apportera plus une contribution constructive dans ce sens. Il va par contre devenir le joueur le plus petit et le moins radical sur le terrain des organisations de la gauche radicale.
59. Au vu de l’échec du CAP et du tournant du PTB, qui va probablement lui rapporter électoralement, même un début d’un processus dans la direction d’un nouveau parti des travailleurs semble être temporairement postposé. On ne doit probablement pas s’attendre à un développement fondamental dans cette direction avant les élections de 2009. Nous sommes ouverts à la discussion si cela se passait quand même.
60. Nous ne voulons pas laisser tomber tout simplement ceux qui aujourd’hui sont encore présents dans le CAP et qui étaient d’accord avec nous sur le potentiel du CAP. Partout où le CAP réunit des gens autour de la table avec l’idée de construire un nouveau parti des travailleurs, nous nous assiérons aussi à cette table. Dans ce sens, nous ne laissons pas purement et simplement tomber le CAP et les membres de MAS/LSP vont collaborer à l’organisation des activités avec lesquelles nous sommes d’accord. Cela se fera néanmoins avec un refus clair du chemin politique que le CAP a suivi les derniers mois.
61. Nous sommes au seuil d’une période de turbulences sur le plan économique, social et politique. La crise économique qui aujourd’hui déjà se traduit par deux trimestres de récession aux Etats-Unis, va aussi peu à peu saisir l’Europe à la gorge. La bourgeoisie belge qui a longtemps postposé une confrontation avec la classe des travailleurs, ne va plus avoir un autre choix que de lâcher à nouveau le monstre néolibéral. Une situation de crise peut mener à la paralysie de parties de la classe des travailleurs, mais elle peut mener aussi à la résistance quand seule la lutte offre encore une issue possible. A partir des mouvements contre la politique du gouvernement, contre les mesures néolibérales et la fermeture des entreprises, la nécessité d’un véritable instrument politique va devenir toujours à nouveau claire. Par le rôle qu’elles jouent au service de la politique traditionnelle, les directions syndicales vont essayer de toutes leurs forces d’arrêter un mouvement combatif généralisé. Au vu de l’attitude du PTB qui va chercher à chaque nouvelle occasion le plus grand diviseur commun dans les mouvements – ce qu’ils appellent eux-mêmes la stratégie de la « majorité syndicale » – pendant qu’il essaie d’être bon copain avec les directions syndicales, les groupes les plus combatifs ne vont pas se reconnaître vraiment dans le langage mou et la plateforme de revendications réformiste du PTB.
62. Il y aura à nouveau des moments où, après une lutte importante, des groupes de travailleurs arriveront à la conclusion qu’ils doivent construire un parti des travailleurs combatif, ouvert et démocratique afin de pouvoir traduire politiquement leurs intérêts. Mais cela va prendre du temps à cause des défaites dans le passée. Une nouvelle initiative risque d’être vue avec le scepticisme nécessaire, surtout en Flandre où nous avons maintenant l’expérience du CAP derrière nous. En Wallonie, il y a eu une expérience similaire avec la liste Debout, qui a obtenu de meilleurs résultats sur le plan électoral grâce au fait que les dirigeants de la lutte chez Clabecq ont pris leurs responsabilités et se sont mis à la tête de l’initiative, mais ils n’étaient malheureusement pas préparés à construire ensuite une nouvelle formation politique sur une base conséquente.
63. Pour 2009 les cartes semblent très vite jouées. Le CAP a refusé de jouer l’atout qu’il avait encore en main. Elle avait pu, comme nous l’avons formulé dans notre proposition début 2008, lancer une grande campagne pour des listes antilibérales en 2009. Mais cette opportunité aussi a été perdue. Chaque tentative qui va encore être lancée pour arriver à des listes unitaires à gauche va être écartée par les manœuvres politiques dans lesquels tout le monde va essayer de faire porter le chapeau à l’autre. Seuls un appel et une pétition pour des listes anti-néolibérales, autour desquels une campagne aurait pu être menée pendant des mois et autour desquels des syndicalistes et des militants auraient pu être réunis, aurait pu développer la force nécessaire pour mettre autour du table tous les partenaires de discussion qui sont nécessaires pour une lutte unitaire. Cette proposition du MAS/LSP au CAP en janvier 2008 a été refusée. Aujourd’hui le CAP tente bien de réunir la gauche radicale sur une liste unitaire, mais cela ressemble selon nous plutôt à une dernière tentative pour garder le CAP en vie au lieu d’être une initiative basée sur une campagne profonde dans le contexte politique et sociale actuelle.
64. Le MAS/LSP ne va pas participer à ce jeu d’échecs politique, où la seule question est qui va faire échec et mat à qui. Mais s’il existe une chance réelle d’aboutir à une liste large anti-néolibérale pour 2009, nous nous y insérerons constructivement. D’ici là, nous préparons notre parti, nos militants et nos sympathisants à une participation aux élections avec des listes MAS/LSP, des listes ouvertes à chaque individu ou chaque groupe qui veut propager la nécessité d’un nouveau parti de travailleurs.
65. Entretemps nous avons fait la proposition suivante au PTB dans notre déclaration à l’occasion du « renouveau » de leur parti. « Au lieu d’un tournant à droite, nous voulons proposer au PTB un tournant à gauche, vers le socialisme international et vers un front unique. Sur cette base, nous invitons le PTB à lancer avec le MAS un appel pour un parti large de lutte de tous les courants qui veulent s’opposer au néolibéralisme et à y représenter la tendance révolutionnaire avec le MAS. Le premier défi serait en ce sens les élections régionales, européennes et peut-être fédérales de 2009 avec une initiative commune pour une liste anti-néolibérale. »
Annexe 1:
Liste chronologique des évènements
- 7 octobre 2005 Grève générale de la FGTB contre le Pacte des Generations.
Le MAS/LSP intervient avec un appel pour un réseau des syndicalistes combatifs - 16 octobre 2005 Congrès du SP.a où plus de 200 militants FGTB accompagnés de Sleeckx tournent le dos au SP.a
- 28 octobre 2005 2e grève générale avec manifestation de 100.000 travailleurs à Bruxelles. Le MAS/LSP lance une pétition pour un nouveau parti des travailleurs
- 2 novembre 2005 Dans une lettre ouverte la délégation FGTB d’Agfa-Gevaert demande de casser les liens entre la FGTB et le SP.a
- 26 novembre 2005 Premier meeting avec Sleeckx dans le Limbourg, 20 présents
- 17 janvier 2006 Rencontre entre Jef Sleeckx et Theo Mewis d’une part et le Bureau exécutif du MAS/LSP d’autre part
- 22 février 2006 Pièce d’opinion d’Une Autre Gauche dans La Libre Belgique
- 30 avril 2006 Fête du CAP de veille du 1er Mai à Gand avec plus de 100 personnes présentes
- 28 octobre 2006 Journée pour une Autre Politique à l’ULB avec 650 présents. Le MAS/LSP est responsable à lui seul de la moitié de la mobilisation
- 15 décembre 2006 Réunions provinciales du CAP en 8 provinces
- 3 février 2007 Conférence nationale du CAP qui décide de la participation indépendante aux élections
- 14 avril 2007 Conférence national du CAP ou le matériel électoral et listes des candidats sont approuvées
- 20 octobre 2007 Conférence national du CAP ou l’évaluation des élections est faite et où de nouveaux objectifs sont mis en avant
Annexe 2:
MOTION CAP-UAG – 28 OCTOBRE 2006
1.Il est avant tout et surtout nécessaire de poursuivre la construction du mouvement sous la forme d’un programme politique combatif, basé sur des propositions concrètes et radicalement opposé à la politique actuelle néolibérale et pro capitaliste, à la fois sur le plan du social, de l’économie et de l’environnement. Nous nous y attelons dès aujourd’hui avec les propositions qui sortent des 12 groupes de travail.
2.Nous devons aller plus loin et participer aux prochaines élections fédérales, sans par ailleurs rompre avec la dynamique propre au mouvement. Là où les conditions nécessaires seront réunies pour une participation crédible, des listes seront déposées pour les élections fédérales.
Nous nous engageons sur base des propositions de cette réunion et de toutes nos expériences, à soumettre un programme électoral à l’approbation de notre mouvement.
3.Tous les habitants de Belgique peu importe la langue qu’ils parlent seront invités à collaborer de manière aussi intensive que possible. UAG et CAP doivent poursuivre leur collaboration et l’intensifier, tendre à former une solide coordination, et à s’élargir selon les besoins. Une période d’expériences communes sera nécessaire avant de décider si notre organisation politique doit devenir un parti ou rester un mouvement. Cette question sera posée lors d’un futur congrès.
Bruxelles, le 28 octobre 2006
Annexe 3:
Proposition pour la réunion du 6/11 d’évaluation du 28/10
- Les éléments positifs du 28/10, la présence et la décision pour les élections, doivent être transformés d’un coté en un bon fonctionnement des groupes locaux existants et la création de nouveaux groupes locaux, et d’un autre coté en une structure politique concrète, tenant compte des différentes initiatives politiques qui s’inscrivent dans le projet du 28/10. La construction du nouveau mouvement après le 28/10 continue ou tombe avec la construction des groupes locaux qui appliquent avec leurs forces les décisions du 28/10, et les groupes locaux qui cherchent une alternative.
- Nous proposons que tous les groupes locaux se rassemblent, en décembre, au sein d’une réunion par province, qui correspond aux circonscriptions électorales pour la Chambre en Flandre et à un rassemblement des quelques circonscriptions électorales en Wallonie. Ces réunions se font par invitation de tous “les présents du 28/10 CAP/UAG”. Elles préparent la campagne électorale, font les contacts politiques nécessaires, discutent sur la construction des groupes locaux et mettent en avant un calendrier provincial.
- La décision du 28/10 de participer ensemble (nord et sud, CAP et UAG) aux élections parlementaires de 2007 fait partie du processus dans lequel on considère la possibilité de transformer la formation de ce mouvement en un parti.
- La seule structure qui peut suivre de cette décision est une structure temporaire de campagne avec un mandat clair. Nous créons une équipe nationale de campagne qui doit créer les conditions pour pouvoir participer aux élections et coordonner cette campagne. Elle organisera une réunion nationale le 03/02/2007 où un programme sera décidé, une campagne élaborée, un budget déterminé et un nouveau nom proposé. Cette équipe est composée sur base d’une parité linguistique parmi ceux qui ont rendu le 28/10 possible. La composition de cette équipe est organisée sur base de mandats concrets qu’elle doit remplir. Cette équipe est confirmée le 03/02/2007 et y est éventuellement élargie.
- Dès le 03/02/07, on peut travailler sous le nouveau nom des listes électorales. La base de l’affiliation à ce nouveau mouvement est une contribution au fonds électoral et un engagement dans la campagne électorale.
- A côté de cela, un groupe est formé autour de Lode, Jef et Georges qui, sur base du succès du 28/10, va commencer des discussions avec d’autres forces et individus politiques qui s’opposent au Pacte des Génération et à la Constitution européenne et qui veulent aussi participer aux élections.
- Une commission (limitée en nombre, à peu près 6) sera composée pour faire la rédaction d’une proposition de programme électoral, proposé le 03/02/2007 à la réunion nationale. Les commissions thématiques vont jouer un rôle important en donnant des éléments à cette commission sur base de propositions concrètes de programme et d’initiatives d’actions. Nous demandons à ces commissions de faire passer leurs premières conclusions avant la fin de cette année.
- Cette méthode de fonctionnement est utilisée pour les 7 prochains mois. Après les élections, une nouvelle réunion d’évaluation va déterminer une méthode de fonctionnement pour commencer à préparer le congrès de fondation pour la fin 2007.
Annexe 4:
Principes de fonctionnement du Comité pour une Autre Politique, proposition de discussion dans la préparation du congrès de 20 octobre 2007.
Le Comité pour une Autre Politique s’est posé sur la carte politique par son travail et sa participation aux élections. CAP veut donner une voix aux travailleurs ou allocataires sociaux et à leurs familles. L’énoncé des principes de fonctionnement esquissés ci-dessous est une méthode de travail temporaire afin d’atteindre notre but, la création d’une alternative politique.
Le CAP est né de la critique contre la Constitution Européenne néolibérale et du soutien politique de Georges Debunne, Lode Van Outrive et Jef Sleeckx aux syndicats et à la population contre le Pacte entre Générations. Le CAP s’est développé par une participation aux luttes sociales et politiques et sur base de sa campagne électorale du 10 juin 2007.
Le CAP est un mouvement politique indépendant qui, en dialogue avec d’autres partenaires, veut promouvoir un nouveau parti des travailleurs (c.-à-d. un parti de ceux qui vivent d’un salaire ou d’une allocation ainsi que leur famille). Le CAP se pose pour la réalisation des besoins de chacun par le biais de la défense et l’accroissement de services publics et collectifs, et s’oppose à une société qui se base l’appât du gain. La politique de privatisation et de libéralisation mine notre tissu social, notre environnement ainsi que nos conditions de vie et de travail. La première base provisoire du CAP est la ligne générale du programme défendu pendant les élections fédérales.
CAP est un mouvement de membres. Les membres paient une cotisation annuelle de 25 euros ou de 12 euros pour les bas revenus. Dans la mesure du possible le CAP insiste auprès de ses membres pour qu’ils versent une cotisation mensuelle d’au moins 1 euro par mois.
La plus haute instance de décision du CAP est le Congrès annuel qui réunit ses membres au moins une fois par an. Le Congrès continue l’élaboration du programme, définit la ligne politique générale du mouvement et les actions globales de l’année à venir. Le Congrès élit annuellement un Comité national. Tous les membres ont un droit de vote au Congrès. Tous les membres peuvent se présenter comme candidat au Comité national.
L’organe de base est le groupe local du CAP. Le Comité national reconnaît un groupe local s’il y a au moins 5 membres dans un quartier, une commune, une école ou sur un lieu de travail, qui y en prennent l’initiative. Tous les membres du CAP sont appelés à être actifs dans les groupes locaux existants ou à former. Le groupe local règle ses propres activités dans le cadre des décisions du Congrès et du Comité national. Différents groupes locaux peuvent élire, en assemblé générale de leurs membres, un Comité exécutif par ville, commune ou région.
Les groupes locaux peuvent élire, en assemblée générale de leurs membres, un Comité exécutif provincial. Si l’initiative d’un Comité provincial n’est pas prise, les groupes locaux proposent au Congrès 2 membres comme coordinateurs provinciaux au Comité national. Leur tâche de coordonner les groupes locaux de la province là où il n’y a pas de Comité provincial. Il est laissé aux membres de Bruxelles-Halle-Vilvoorde la liberté de se grouper comme " province" et d’adhérer soit à un Comité exécutif du Brabant flamand, soit à un Comité exécutif bruxellois. Cette décision est prise par une assemblée générale des membres de BHV.
Les membres du CAP peuvent s’organiser en groupes de travail par thèmes ou secteurs pour autant que ces groupes de travail soient reconnus par le Comité national, le point de départ étant les 10 groupes de travail réunis le 28 octobre 2006.
Toutes les autres règles concernant la gestion des finances, l’administration des membres, le fonctionnement des organes du CAP et l’installation des organes de travail (rédaction, secrétariat national, etc.) ou l’installation de structures locales, provinciales ou nationales avec personnalité juridique (asbl p.e.) sont élaborées par le Comité national élu le 20 octobre 2007. A toutes les réunions nationales du CAP tout le monde peut parler sa langue maternelle. Cela implique qu’une traduction appropriée est prévue.
Le congrès de 20 octobre 2007 décide de la situation initiale concernant la reconnaissance des groupes locaux, groupes de travail et comités provinciaux déjà existants. Tous les membres reconnaissent ce statut comme base du fonctionnement interne et externe du CAP.
- 7 octobre 2005 Grève générale de la FGTB contre le Pacte des Generations.