Tag: Pegida

  • Anvers. Petite manifestation de l’extrême droite et contre action de Hart boven Hard

    HBH_anversDans un premier temps, la manifestation de PEGIDA à Anvers devait constituer la plus grande mobilisation anti-islam jamais vue dans notre pays. Un rassemblement planifié plus tôt à Lommel avait ainsi été reporté afin d’assurer de réunir le plus de troupes possibles à Anvers. Mais l’événement a progressivement disparu à l’arrière-plan. Au final, PEGIDA a réuni hier bien moins de monde qu’en janvier, où une autre manifestation de PEGIDA avait eu lieu : 400 personnes selon l’extrême droite cette fois-ci contre 600 en janvier. La police en a compté 350.

    Cette participation limitée fut source de nervosité et de frustration. C’est ainsi que la devanture d’un magasin a été détruite dans la Lange Koepoortstraat. Il est d’ailleurs très remarquable que le conseil communal d’Anvers a autorisé un tel groupe à occuper la ville en pleine journée de shopping. Quelle bienveillance envers une marche de la haine ! Toutes les manifestations ne sont pas logées à la même enseigne chez De Wever.

    Une contre action avait été organisée ailleurs par Hart boven Hard (pendant néerlandophone de Tout Autre Chose). Nous avons soutenu cette initiative, même si nous n’avons pas été des plus enthousiastes quant à la forme qu’a pris cette action. Il n’y a pas eu de contre-manifestation contrairement aux trois derniers rassemblements d’extrême droite en Flandre. Les antifascistes avaient d’ailleurs à chaque fois été plus nombreux. Il n’y a seulement eu hier qu’une action symbolique où des fleurs ont été distribuées au parc Spoor Noord. Ce n’est pas très combattif et le caractère antifasciste ne ressort pas immédiatement, c’est le moins que l’on puisse dire. De plus, la pluie est tombée peu de temps avant le début de l’action, le parc a donc été déserté alors qu’il peut être bondé par temps agréable. Cette action n’a donc au final réuni qu’environ 60 personnes. Il est vrai que les diverses manifestations (de la marche contre la terreur et la haine de la semaine dernière à la manifestation anti-guerre d’aujourd’hui) n’ont pas aidé.

    Heureusement toutefois qu’il y a eu une contre action et que des bénévoles n’ont ménagé ni leur temps ni leur énergie pour l’organiser. Un micro ouvert a été organisé à la manière de «Nuit Debout». Cela a permis à tous les participants d’exprimer leurs opinions, ce qui fut très enrichissant. Le premier orateur fut le futur recteur de l’université d’Anvers. D’autres orateurs ont suivi, dont un responsable de notre campagne antifasciste flamande Blokbuster ou encore un membre du Centre antifasciste (Steunpunt Antifascisme) et du Mouvement X. Le texte d’appel à cette action a également été distribué.

    Ce n’est pas parce que PEGIDA réunit moins de gens que le danger est passé. Il suffit de jeter un œil sur les médias pour voir que les opinions racistes sont de plus en plus assumées. Les personnes issues de l’immigration ou qui semblent «différentes» peuvent également témoigner de la croissance du racisme. L’extrême droite ne parvient pas encore à se construire avec de grandes mobilisations, mais il n’est pas exclu qu’elle puisse utiliser ces développements au niveau politique, y compris aux élections.

    Mobiliser contre l’extrême droite de manière combative restera important à l’avenir, de même que répondre à son discours de division raciste, sexiste et homophobe. Organisons le soutien au combat antiraciste et lions cette lutte à l’opposition aux politiques d’austérité. Le paradis des riches (à Panama ou ailleurs) est construit sur la misère des pauvres. L’extrême droite fait le jeu de l’élite capitaliste en favorisant la division parmi les pauvres.

    "Vergeet Pegida" - antiracistische actie // foto's door Liesbeth

  • Liège. Pour le droit à se rassembler contre la haine et la terreur- Solidarité avec Bruxelles

    Liege_solidariteJeudi 14 avril, 16h, Place du 20 Août à Liège

    Il y a quelques jours 400 hooligans islamophobes étaient escortés par la police jusqu’à la place de la Bourse. Après avoir mené plusieurs agressions, seules 15 personnes ont été arrêtées.

    Il y a quelques jours 100 citoyen.ne.s étaient arrêté.e.s sur cette même place pour avoir voulu affirmer collectivement que le racisme fait partie du problème et non de la solution.

    Le 14 avril prochain le mouvement islamophobe Pegida a annoncé qu’il comptait se rassembler à Liège, place du xx août.

    Face à ces discours de haine qui instrumentalisent nos peurs pour nous diviser, il ne s’agit plus de savoir si la police nous autorise à nous exprimer, il s’agit d’agir et de nous rassembler pour ce qui nous semble juste.

    De Molenbeek à la place de la Bourse, de Liège à Anvers, faisons vivre nos libertés d’opinion et d’expression et exerçons notre droit à se rassembler.

    Appel initié par la plateforme « Pas en notre nom »

    Signataires :

    • ATTAC Liege
    • Barricade
    • CADTM Belgique
    • Collectif alternative libertaire Bruxelles
    • Coordination des Sans Papiers de Bruxelles
    • CPCR
    • Ecolo (Liège)
    • Etudiants de Gauche Actifs
    • RWLP
    • Jeunes FGTB Liège
    • Jeunes FGTB Verviers
    • La Voix des Sans Papiers de Liège
    • Le Monde des Possibles
    • LCR
    • Parti Socialiste de Lutte
    • Riposte-CTE

    => Evénement Facebook

  • De Pegida à un concert néo-nazi: les organisateurs sont les mêmes

    robgoudendageraadberteryan

    Les organisateurs centraux du mouvement raciste Pegida-Vlaanderen (Pegida-Flandre) sont également engagés sur d’autres fronts. Au niveau musical par exemple. Samedi prochain, un groupe néo-nazi français est ainsi invité à se produire à Sint Niklaas à l’occasion d’un évènement organisé par ‘Identiteit, Muziek & Cultuur’.

    Dans les coulisses, nous retrouvons Rob Verreycken et Bert Decker, anciens employés du parti d’extrême droite flamand Vlaams Belang qui aujourd’hui adoptent des positions plus radicales. Ils étaient présents lorsque le groupuscule néo-nazi Nation a voulu attaquer des sans-papiers le 1er juin dernier à Bruxelles, pour finalement faire déferler leur rage d’extrême droite sur un sans-abri. Ils avaient pris part à l’action sous le nom de ‘Vlaanderen Identitair’. Cette violence a conduit à ce que des poursuites soient engagées contre certains militants et visiblement également au développement de désaccords au sein de Nation. Depuis lors, nous n’avons pas beaucoup entendu parler de ‘Vlaanderen Identitair’. Rob Verreycken a encore organisé en octobre dernier une soirée avec Udo Voigt (député européen du parti néo-nazi allemand NPD et employeur de Verreycken) à Anvers, mais c’est tout. En dehors d’une photo prise lors d’un défilé de la défunte organisation “Groen Rechts” (Verts de droite) en 2004, ‘Vlaanderen Identitair’ n’a depuis plus rien publié sur son blog.

    Rob Verreycken et Bert Decker sont tous deux également actifs dans ‘Rechts Actueel’ et Pegida-Vlaanderen, qui ont tenu une manifestation à Anvers samedi dernier avec des délégations venues des Pays-Bas et d’Allemagne et où le porte-parole du Vlaams Belang, Dewinter, avait reçu l’aide du responsable de l’aile allemande de Pegida (et criminel condamné) Lutz Bachmann afin d’attirer l’attention des médias et de chauffer ses troupes en vue de la campagne électorale pour les communales de 2018. Cela rappelle la campagne de l’ancien Vlaams Blok. Est-ce la raison pour laquelle le duo Verreycken-Deckers a laissé Dewinter librement utiliser l’étiquette de Pegida ce samedi?

    A peine une semaine après la manifestation de Pegida suit donc un concert qui se tiendra là où habite Rob Verreycken, à Sint-Niklaas. Fin décembre, un concert d’extrême droite y avait déjà été organisé avec le chanteur allemand Frank Rennicke. C’est maintenant au tour du groupe français «In Memoriam» de s’y produire, au Museumthater, une salle communale. Le bourgmestre se cache derrière la «liberté d’expression» pour expliquer l’autorisation de l’utilisation des lieux.

    «In Memoriam» est un groupe de rock identitaire français. Comme quoi toutes les chansons françaises ne sont pas un problème pour les nationalistes flamands radicaux. Les 120 billets pour le concert ont tous été vendus. Ce groupe a été créé en 1995 par Julien Beuzard et son nom fait référence à un néo-nazi tué après des émeutes survenues à la suite d’une action menée notamment par le Groupe Union Défense (GUD). «In Memoriam» s’est déjà fait connaitre en Belgique pour avoir joué en 2002 à l’invitation du groupe italien CasaPound, un groupe qui se revendique du « fascisme du 21e siècle », ainsi qu’en 2014. De CasaPound aux amis de Rechts Actueel et de Pegida-Flandre, il n’y a qu’un petit pas à faire, surtout lorsque l’on sait que les organisateurs de CasaPound sont des invités populaires dans l’extrême droite flamande. Ils ont déjà été invités par le NSV, la fraternité étudiante du Vlaams Belang, et par le Voorpost.

    Un groupe qui puise ses racines dans les milieux néo-nazis et qui va jouer chez des fascistes italiens, voilà apparemment le type de groupe que les organisateurs de Pegida-Flandre sont trop heureux d’accueillir. Ceux qui pensaient que le mouvement Pegida était constitué de « citoyens préoccupés » par les questions migratoires et par le flux de réfugiés dans un contexte où existent tant de déficits sociaux se sont trompés. Il s’agit très clairement d’un instrument pour des néo-fascistes qui n’hésitent pas à recourir à la violence avec des néo-nazis (comme à Bruxelles le 1er juin) et qui organisent ensuite des manifestations Pegida ou des concerts de groupes néo-nazis. Sous le nom de Pegida, ils espèrent simplement se constituer une plus large base de soutien.

    A notre connaissance, aucune action de protestation n’est organisée contre ce concert. Nous voulons mettre sur pied un évènement antifasciste lors d’un prochain rassemblement de l’extrême droite en Belgique, à l’occasion d’une action du groupe Voorpost à Gand à la fin du mois de février. Dans l’actuel contexte de croissance des tensions sociales, des pénuries causées par les politiques d’austérité, du flux de réfugiés à la suite des guerres impérialistes,… une croissance du soutien à l’extrême droite ne doit pas être exclue. Cela peut rapidement dégénérer en violence, comme nous l’avons déjà vu en Suède et en Allemagne. Nous devons nous organiser pour arrêter ce développement en coupant l’herbe sous le pied de l’extrême droite et en construisant simultanément une alternative politique face à la ruine sociale du capitalisme.

  • Blokbuster manifeste contre Pegida à Anvers

    Anti_pegida_anversNous ne voulions pas laisser la rue à l’extrême droite. C’est la raison pour laquelle nous avions pris l’initiative d’appeler à la tenue d’une manifestation contre le mouvement raciste Pegida-Fandre, qui s’inspire du mouvement du même nom né en Allemagne ces dernières années. Fin novembre, une précédente action de Pegida avait pris place à Anvers sans que l’opposition à ce message de haine ne soit visible. Cette fois-ci, la résistance antifasciste s’est faite entendre.

    Déclarationd e Blokbuster, campagne antifasciste flamande des Etudiants de Gauche Actifs et du PSL.

    Filip Dewinter, du Vlaams Belang, avait invité quelques uns de ses amis d’Allemagne et des Pays-Bas pour cette parade xénophobe sous le slogan «fermez les frontières». C’est ainsi que se sont retrouvés en Belgique un extrémiste de droite néerlandais et un criminel condamné allemand, le porte-parole du mouvement Pegida à Dresdes. D’après ce que nous avons entendu, 400 personnes ont répondu à cet appel de Pegida-Flandre, essentiellement à partir des Pays-Bas. Pour une mobilisation nationale de l’extrême droite où le Vlaams Belang tire très clairement les ficelles, avec un soutien international et dans le cadre du climat actuel de discussion sur les migrants et les réfugiés, c’est un résultat limité.

    La campagne antifasciste flamande Blokbuster et les Étudiants de Gauche Actifs avaient donc appelé à la tenue d’une contre-manifestation. Ce n’est pas que nous avions pensé pouvoir faire une large mobilisation juste après la période des vacances de Noël, mais il nous a semblé crucial de faire entendre une autre voix ce samedi dans les rues d’Anvers. La surenchère de haine et de violence de l’extrême droite ne conduira pas à plus de sécurité ou à la paix. Au contraire, cela n’aura pour conséquence qu’une nouvelle croissance de la haine et de la violence. La seule riposte efficace est une lutte unitaire contre l’austérité, contre la guerre, contre la misère sociale,… Pour nous, cette lutte est à considérer dans le cadre du combat pour une autre société où les richesses existantes seraient utilisées pour le bien-être de la majorité sociale et non pour satisfaire la soif de profits d’une petite élite richissime. La lutte antifasciste fait partie intégrante de la lutte contre le système capitaliste.

    Nous avons réuni une centaine de manifestants. S’il ne nous a pas été autorisé de suivre le parcours que nous avions prévus, il nous a toutefois été possible de manifester. Nous avons donc tenu une petite manifestation et avons ensuite pris plus de temps pour le meeting qui a clôturé l’événement antifasciste.

    La manifestation s’est ébranlée à la suite d’un discours de Geert Cool, porte-parole de Blokbuster. Après la manifestation, Tine a parlé des événements survenus à Cologne en cette fin d’année et de la lutte pour les droits des femmes, une lutte dans laquelle nous sommes actifs depuis des années. Mathias a ensuite parlé de la nécessité de livrer une réponse sociale aux problèmes sociaux qui constituent le terreau sur lequel l’extrême droite peut se développer. Rachid a ensuite parlé, en français, au sujet des déclarations scandaleuses de Bart De Wever concernant les berbères. Le racisme est également présent dans les partis traditionnels et nous nous opposons à toute forme de racisme. Après Rachid, le micro à été ouvert à toute personne désireuse de prendre la parole. Une activiste qui a déjà de nombreuses années de lutte derrière elle a notamment parlé, en se désolant de devoir encore manifester contre l’extrême droite autant d’année après les actions qui s’étaient tenues contre le Vlaams Militante Orde (VMO), mais a précisé se sentir encouragée en voyant de jeunes militants reprendre la relève. Un travailleur de la société flamande de transports en commun De Lijn a mis en garde contre les généralisations portant sur les «groupes spécifiques de la population» que nous connaissons, en particulier ces derniers jours.

    Les antifascistes ont également explicitement exprimé leur solidarité avec la protestation contre Pegida qui prenait place au même moment à Cologne. Là-bas, 4000 antifascistes ont défilé contre environ 500 partisans de Pegida. Ce n’est qu’un début, continuons le combat!

    Photos de PPICS:
    #NoPegida Protest in Antwerpen // Foto's: PPICS

    Photos de Liesbeth

    #NoPegida Protest in Antwerpen // foto's door Liesbeth

  • Le Vlaams Belang accueille un responsable allemand de Pegida à Anvers – Rejoignez la contre-manifestation!

    bachmannCe samedi se déroule une à Anvers une action du mouvement raciste Pegida-Vaanderen (Pegida-Flandre), une initiative prise en main par le Vlaams Belang. Dewinter ne sera pas le seul orateur lors de l’événement, le parti d’extrême droite a également invité un de ses amis allemands. En dépit du fait que le programme raciste en 70 points développé dans les années ’90 par le Vlaams Belang défend que les étrangers ne doivent pas être autorisés à faire de la politique en Flandre, un militant allemand controversée est invité à Anvers pour y livrer son message de haine.

    Article de blokbuster.be, la campagne antifasciste flamande du PSL et des Étudiants de gauche Actifs.

    Lutz Bachmann a agi des mois durant comme responsable de Pegida à Dresde, là où ce mouvement raciste a émergé. Dresde était aussi le seul endroit où Pegida peut se targué d’être devenu un phénomène de masse. Les tentatives de copier le phénomène ailleurs dans le pays se sont limitées à constituer des rassemblements de figures connues de l’extrême droite et des néo-nazis. Pegida-Flandre n’a pas dérogé à la règle. Bachmann a été mis sous pression alors que les mobilisation contre Pegida prenaient de l’ampleur. Poussé dans une position défensive, y compris à Dresde, le mouvement raciste a commencé à exposé les divisions qui existaient à son sommet.

    Bachmann n’a jamais eu de problème avec l’implication de voyous nazis. Il n’a d’ailleurs pas hésité à faire des selfies grimé en Hitler. Il a un casier judiciaire et a été reconnu coupable de vol. Lors de l’une de ses arrestations, il avait 40 grammes de cocaïne en poche. Il a été condamné mais a fui sous un pseudonyme en Afrique du Sud, d’où il a été expulsé en tant que criminel étranger. Quand Pegida a connu sa percée fin 2013 et début 2014, il n’a pas pu participer aux élections parce qu’il avait été déchu de ses droits civiques dans le cadre de ses condamnations pénales.

    Il s’agit donc en bref d’un excellent orateur pour un défilé organisé par le Vlaams Belang à Anvers. Il ressort très clairement que le parti est derrière Pegida en Flandre au regard de la liste des orateurs annoncés. Outre Filip Dewinter, on retrouvera également à la tribune Hilde De Lobel, ancienne députée flamande et active au Voorpost; Chris Janssens, chef de file du Vlaams Belang au parlement flamand; et Kristof De Smet, porte-parole de Pegida-Flandre qui se trouvait à la direction du parti pour Heist-op-den-Berg. Les autres orateurs sont Lutz Bachmann et le porte-parole De Pegida-Pays-Bas qui est un marchand d’armes et un hooligan néonazi. Pour la première fois, Pegida Flandre ne va pas seulement organiser un meeting du la Place Conscience mais va également manifester dans la ville. Il n’est toutefois pas encore certain que Bachmann sera effectivement présent à Anvers puisqu’il semble maintenant qu’un autre rassemblement de Pegida NRW aura lieu à Cologne au même moment.

    Blockbuster a pris l’initiative d’organiser une contre-manifestation. Nous ne voulons pas laisser l’extrême droite tout simplement défiler pour diffuser son message de haine. Compte tenu des ressources mises sur table par le Vlaams Belang – matériel professionnel, orateurs internationaux,… – il est clair que ce parti espère pouvoir utiliser les préjugés racistes renforcés par la crise des réfugiés. Nous ne pouvons pas laisser passer ça. Pegida s’est trouvé dans la défensive en Allemagne après que des contre-manifestations aient été organisées. La violence raciste augmente partout en Europe. Nous devons nous organiser pour stopper ce développement inquiétant. C’est pourquoi la manifestation antifasciste de ce samedi est importante.

    S’en prendre au terreau sur lequel peuvent se développer la haine et la barbarie de l’extrême droite, cela signifie de défendre une alternative qui répond aux nécessités sociales et offre à chacun la perspective d’un avenir décent. Cela signifie de lutter contre le capitalisme. Luttons ensemble pour une alternative sociale et contre la rhétorique de division de l’extrême droite.

    Samedi janvier. Action contre la haine et la terreur. 15h, de Coninckplein, Anvers

  • Non à la criminalisation des réfugiés, organisons-nous contre la violence raciste!

    europe_forteresseC’est au système qu’il faut s’en prendre, pas à ses victimes !

    la situation désespérée au Moyen-Orient est à la base d’un afflux de réfugiés en Europe et ailleurs. Le renforcement des interventions militaires est susceptible de mener à une nouvelle expansion régionale du conflit. Dans cette Europe ravagée par l’austérité, de nombreux demandeurs d’asile qui fuient la guerre et la misère ne trouvent que des abris insalubres tandis qu’ils ressentent une méfiance croissante de la part d’une partie de la population. La peur éprouvée après les attentats est stimulée par les gouvernements de droite, cela conduit à une multiplication des cas de discrimination et de violence contre les migrants.

    Par Fabian (Gand)

    Croissance du racisme et des discriminations

    Le bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever, stimule une politique des fouilles arbitraires. Il existe de nombreux récits des personnes fouillées ou même arrêtées uniquement sur base de la couleur de leur peau. Un jeune d’origine immigrée a été arrêté au Shopping de Wijnegem et détenu trois heures parce qu’il ressemblait à un suspect. La création d’une atmosphère de suspicion a poussé des clients de l’hôtel Radisson à Anvers à appeler la police pour signaler… le Diable Rouge Radja Nainggolan ! Toute personne avec une peau un peu foncée ou un look un peu différent est maintenant un suspect. A Paris, un jeune a été fouillé parce qu’il portait un sweat-shirt anticapitaliste ! Le slogan ‘‘Résistance internationale contre le capitalisme et le racisme’’ était, selon le policier, un message de haine contre l’Etat français.

    La situation des migrants n’étaient pas réjouissante avant même ces attentats. Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) avait lancé l’idée d’un badge visible d’identification pour les réfugiés. Cette proposition faisait trop rapidement penser aux étoiles jaunes imposées aux Juifs dans l’Allemagne nazie, elle a donc rapidement été balayée. Mais l’idée d’un statut temporaire pour les réfugiés (contrairement à la législation actuelle) est par contre restée sur la table. Cette idée est même soutenue par John Crombez, le président du SP.a !

    Les déclarations de Bart De Wever, fin septembre, concernant la nécessité d’adapter la Convention de Genève pour la protection des réfugiés avaient créé la polémique. De Wever défendait sa révision pour protéger la sécurité sociale. D’autres politiciens ont entre-temps repris cette approche et ne veulent pas que des réfugiés reconnus disposent de pleins droits dans un pays signataire de la Convention de Genève. Mais ce ne sont pas les réfugiés qui creusent le trou de la sécurité sociale ! C’est la politique d’austérité de ce gouvernement et des précédents ! Les ressources de la collectivité sont pillées par les cadeaux aux grandes entreprises.

    L’extrême droite se frotte les mains

    Ces manœuvres qui tentent de faire passer les mesures antisociales au second plan avec un écran de fumée de politique de diviser-pour-régner peuvent être instrumentalisées par l’extrême droite. Le Vlaams Belang défendait premièrement que le gouvernement fédéral avait transféré une partie de son austérité vers la Flandre, mais ce sont maintenant soudainement les réfugiés qui seront responsables de l’austérité. ‘‘Assainir sur l’asile, pas sur notre propre peuple’’ est devenu son sloganphare à grand renforts de comparaisons fantaisistes sur le luxe dans lequel vivent les réfugiés en Belgique. Tom Van Grieken, ke président du Vlaams Belang, a affirmé qu’un réfugié coûte 1.290 euros par mois alors que sa grand-mère ne touche qu’une pension de 1.083 euros par mois. Il ‘‘oublie’’ de dire que cet argent ne va pas dans les poches des réfugiés (personnel, infrastructure,…) et qu’une bonne partie tombe dans les caisses d’entreprises privées pour qui le secteur de l’aide aux demandeurs d’asile est une bonne opportunité. Van Grieken n’aime pas la nuance. Pourquoi n’exige-t-il pas plutôt l’augmentation des pensions (jusqu’au moins 1.500 euros nets par mois) ? Il est plus facile de trouver des boucs émissaires au bas de l’échelle sociale.

    Fondamentalement, l’extrême droite et les terroristes ont un agenda identique : diviser la population. L’extrême droite belge n’est pas encore capable de passer à la violence ouverte, cela ne serait pas accepté par des couches plus larges de la population. Mais les attaques sévères contre les conditions de vie de la population, la menace terroriste et la crise des réfugiés peuvent élargir l’espace dont peut disposer le racisme et la violence d’extrême-droite.

    De nombreux pays européens connaissent déjà une croissance des cas de violence contre les immigrés et les centres d’asile. Un bâtiment qui devait devenir un centre d’accueil pour réfugiés à Dresde (Allemagne) a été incendié après une manifestation du mouvement anti-immigré Pegida. En novembre, des néonazis ont attaqués des réfugiés à Magdebourg (Allemagne) à coups de battes de base-ball. En Suède, plusieurs incendies criminels ont touché des centres d’asile. A Göteborg, des appartements de membres de notre organisationsœur ont été victimes d’incendies criminels. Durant la semaine qui a suivi le 13 novembre, le nombre d’attaques racistes a triplé en Grande-Bretagne. Cette même semaine, il y a eu 32 rapports de crimes racistes en France commis contre des musulmans alors qu’il y a en moyenne quatre ou cinq rapports de ce type par semaine. Les femmes voilées ont particulièrement été visées.

    Et en Belgique ?

    L’extrême-droite flamande a déjà organisé diverses actions face à des centres d’accueil à Coxyde, St Nicolas, Zwijndrecht,… la participation était limitée. Le Vlaams Belang a activement soutenu une mobilisation Pegida à Anvers le 16 novembre, qui a rassemblé 200 militants d’extrême-droite selon les médias, entre autres Filip Dewinter et Tom Van Grieken.

    L’organisation étudiante liée au Vlaams Belang, le NSV, a vite déplacé sa manifestation annuelle de mars vers novembre pour être capable d’instrumentaliser la crise des réfugiés. Mais cette manifestation, qui devait prendre place à Louvain, a été interdite en raison de la menace terroriste. Le soir-même, un concert antiraciste organisé par Comac avec le soutien des Etudiants de Gauche Actifs a reçu la visite de quelques militants du NSV qui voulaient intimider les participants.

    L’extrême-droite veut maintenant organiser différentes manifestations. Le 9 janvier, Pegida veut à nouveau manifester à Anvers avec le slogan ‘‘Terrorisme – islamisation – abus d’asile : nous en avons marre, fermez les frontières’’. Le 21 février, le Voorpost, le service d’ordre du Vlaams Belang, veut manifester à Gand sous le slogan : ‘‘En finir avec le terrorisme, fermer les frontières.’’ Jusqu’ici, les mobilisations de l’extrême-droite restaient très limitées. Mais en l’absence de réponse à ces actions, la confiance des racistes risque de croître. Cela peut mener à une escalade de la violence. Après une manif de Pegida à St Nicolas, un immigré a été tabassé. Nous voulons éviter cela et assurer la mobilisation antiraciste. Premier rendez-vous: action contre Pegida à Anvers le 9 janvier prochain.

    C’est au système qu’il faut s’en prendre, pas à ses victimes

    L’Europe et les différents gouvernements ne peuvent pas fournir de solutions aux problèmes. Ils se limitent à des propositions comme la construction de murs ou de clôtures pour physiquement arrêter le flux des réfugiés. En même temps, les interventions militaires en Syrie sont intensifiées. La politique d’austérité a déjà créé des contradictions sociales plus aiguës en Europe, toute une couche se voit totalement exclue de la société. Cette politique conduit à un flux des réfugiés et à une montée du racisme.

    Pour obtenir du changement, on doit s’attaquer aux véritables responsables. Les interventions impérialistes au Moyen-Orient, alimentées par le trafic d’armes et les accords conclus avec des régimes douteux, contribuent au problème des réfugiés. Il faut mobiliser des moyens pour offrir un avenir décent aux travailleurs et aux pauvres du Moyen-Orient, allons chercher cela dans les poches des riches et de ceux qui ont se sont enrichis dans la région, notamment les secteurs du pétrole et de l’armement.

    Une lutte unitaire de la base

    Le potentiel pour la solidarité et la lutte unitaire n’est pas négligeable. La grande manifestation ‘Refugees welcome’ de fin septembre à Bruxelles a réuni plus de 20.000 personnes. D’innombrables personnes ont aussi proposé leur aide (avec des dons, l’organisation de concerts de solidarité,…). Certains ont accueilli des demandeurs d’asile qui n’avaient plus de place dans les centres d’accueil. L’aide humanitaire est importante, mais elle ne suffit toutefois pas. Nous devons nous organiser politiquement pour arracher les conditions qui nous permettront d’avoir un avenir décent pour tous, avec ou sans papiers, ici et ailleurs.

    Les demandeurs d’asile et les réfugiés doivent s’orienter vers le mouvement des travailleurs, qui lui-même doit défendre de manière plus offensive les intérêts de tous. Tout ce qui nous divise nous affaiblit ! Laisser l’espace à des forces réactionnaires qui sèment la division va à l’encontre de nos intérêts. Il nous faut mobiliser contre l’extrême droite. Pegida en Allemagne a perdu son élan quand la pression des contreactions devenait plus massive et a exposé leurs divisions internes. A Lille, des néonazis ont été chassés d’un rassemblement après les attentats de Paris. Les participants n’acceptaient pas que l’extrême droite tente de transformer la douleur en haine islamophobe.

    A travers ces mobilisations et actions antiracistes, nous devons également répondre aux problèmes sociaux sur base desquels l’extrême droite mais aussi des fondamentalistes réactionnaires peuvent trouver du soutien : les contradictions sociales et l’aliénation. Il nous faut un programme social pour des emplois, des services publics, des logements,… – ce qui nous unit, en bref – comme meilleur réponse contre ceux qui nous divisent, tant les partis austéritaires que les fondamentalistes et l’extrême droite.

    Samedi janvier. Action contre la haine et la terreur. 15h, de coninckplein, Anvers

  • Aix-La-Chapelle. Mobilisation anti-PEGIDA

    AntiPegida_02Ce dimanche 13 décembre, quelques membres des Etudiants de Gauche Actifs et du PSL se sont rendus à Aix-La-Chapelle pour y soutenir une mobilisation antifasciste contre le mouvement xénophobe et réactionnaire PEGIDA, qui voulait tenir sa première mobilisation dans cette ville allemande frontalière de la Belgique.

    PEGIDA visait à rassembler 300 personnes, mais moins de la moitié fut au rendez-vous malgré l’aide apportée par PEGIDA-Vlaanderen/Flandre. A leurs slogans racistes se sont opposés les voix de plus de 500 activistes antifascistes essentiellement venus sur base de deux rassemblements, l’un à la gare centrale, l’autre à la gare de l’ouest.

    Plusieurs appels à la tenue de rassemblements anti-PEGIDA en divers endroits du centre-ville avaient été lancés afin d’empêcher le mouvement raciste de s’y réunir. Ce n’est que l’avant-veille de la mobilisation qu’il a été connu que PEGIDA se réunirait en bordure de la ville, au stade Tivoli.

    L’une des initiatives à la base du rassemblement antifasciste est l’Antirassistische Offensive Aachen (Offensive Antiraciste Aix-La-Chapelle) qui regroupe une vingtaine d’organisations parmi lesquelles des jeunesses syndicales ou encore SOLID (branche jeune du parti de gauche Die Linke) et le SAV (Sozialistische Alternative, organisation soeur allemande du PSL). Leur cortège, qui démarrait de la gare de l’ouest a pu compter sur 250 personnes, essentiellement des jeunes. Les prises de parole ont accentué la nécessité d’opposer une alternative sociale au discours de division de PEGIDA.

    Marie, une camarade du SAV, nous explique : “Cela fait des années qu’une crise majeure du logement est en germe. Des logements à faible loyer ont été détruits pour faire place à des logements de luxe, les autorités ont cessé d’investir dans les logements sociaux et on a même vu des étudiants dormir dans des containers! Aujourd’hui, la droite et l’extrême droite affirment que c’est l’afflux de réfugiés qui est à la base de la crise du logement, mais c’est totalement faux! Ils pointent du doigt des boucs émissaires et veulent protéger les promoteurs immobiliers! Pour arracher les racines du développement de PEGIDA, il faut riposter contre le manque de logements et d’emplois, protéger notre sécurité sociale, défendre un enseignement public de qualité et gratuit,… en bref : lutter contre le capitalisme.”

    Le rassemblement s’est terminé par une action de solidarité devant le commissariat de police où avait été emmenés plusieurs manifestants. L’attitude de la police durant l’évènement fut faite de complaisance à l’égard des manifestants de PEGIDA et de répression à l’égard des activistes antifascistes. Marie nous explique encore : “c’est tout à fait typique. Il y a eu en 2015 plus de 800 actes de violence raciste juridiquement considérés comme tels (ce qui signifie que la réalité est bien plus élevée que ce nombre) en Allemagne. Dans ces cas-là, la police met toujours un temps dingue à réagir. Ici, ils accompagnent des racistes à travers la foule des manifestants antiracistes, c’est une provocation et une aide claire au rassemblement PEGIDA.”

    Au discours de division et de haine de PEGIDA, nous opposons la solidarité et la lutte commune contre l’austérité et pour un meilleur avenir pour tous. Le prochain rendez-vous anti-PEGIDA sera ce samedi 9 janvier à Anvers, à 14h, à De Coninckplein.

    Aix-La-Chapelle. Mobilisation anti-PEGIDA

  • Anvers et Aachen. Contre le mouvement raciste Pegida: RESISTANCE!

    Aachen_antifaLe 13 novembre dernier, l’État Islamique a commis une terrible attaque terroriste à Paris qui a fait 129 morts. La colère, la peur et l’indignation sont des sentiments légitimes. Mais avant même de nous être remis de cet acte barbare, l’extrême droite a saisi l’opportunité de diffuser son message de haine. Ce 9 janvier, le mouvement raciste Pegida mènera campagne à Anvers contre les réfugiés, les musulmans et toute personne d’origine étrangère. Avant cela, ce dimanche, Pegida-Liège, après une tentative de lancement ratée le 21 novembre dernier à Liège, participera à un rassemblement organisé par Pegida Rhénanie du Nord-Westphalie à Aix-La-Chapelle (Aachen), en Allemagne. Nous répondons par la solidarité!

    Selon Pegida, ce sont les réfugiés et les musulmans qui sont responsables des atrocités de Paris. Mais ce sont justement eux les plus grandes victimes de la violence fondamentaliste! 78% des décès liés au terrorisme à travers le monde en 2014 sont des personnes qui ont perdu la vie en Irak, au Nigeria, au Pakistan, en Afghanistan et en Syrie. La grande majorité des réfugiés tentent d’ailleurs d’échapper à la terreur et à la situation désespérée qui prévaut dans ces pays.

    A l’instar de l’extrême droite, les idées réactionnaires de l’État Islamique ne peuvent qu’exister sur base du désespoir et de la misère créée et entretenue par le système capitaliste. En Belgique, une partie croissante de la population n’arrive plus à maintenir la tête hors de l’eau. Selon l’OCDE, 19% des jeunes restent chez eux sans la moindre perspective d’avenir. En 2008, ce chiffre n’était «que» de 12,1%. Ces problèmes sont encore plus aigus parmi la population d’origine immigrée.

    Mais ce n’est pas à ces problèmes que veut s’en prendre le mouvement Pegida. Il exige plus de répression et de criminalisation. Le gouvernement fédéral n’a pas attendu leurs «bons conseils» pour organiser la répression jusqu’à l’absurde. Dans le centre commercial de Wijnegem (Anvers), Yassine Boubout, un jeune homme de 18 ans, a été arrêté par la police, maintenu en joue et embarqué sans la moindre explication. Pourquoi? Délit de “sale gueule”.

    geenpegidaaffiche
    “Contre la haine, la terreur et le racisme – Pas de Pegida à Anvers – La droite nous divise, la lutte pour une alternative sociale nous unit.”

    Pegida appelle à l’intervention militaire étrangère. Comment donc le bombardement d’une région déjà en ruine pourra-t-il stopper l’État Islamique ? Ils ne sont pas clairs là-dessus… Répéter les erreurs de la «guerre contre le terrorisme» qui a suivi le 11 septembre 2001 servira-t-il à quelque chose ? Cela n’a conduit qu’à plus de chaos et de misère tandis que les services de sécurité ont pu procéder à un espionnage intensif de la population.

    S’en prendre au terreau sur lequel peuvent se développer la haine et la barbarie de l’extrême droite et de l’État Islamique, cela signifie de défendre une alternative qui répond aux nécessités sociales et offre à chacun la perspective d’un avenir décent. Cela signifie de lutter contre le capitalisme.

    Luttons ensemble pour une alternative sociale et contre la rhétorique de division de l’extrême droite. Les Étudiants de Gauche Actifs et leurs campagnes antiracistes et anticapitaliste Blokbuster et Résistance Internationale appellent donc à rejoindre les mobilisations de ce dimanche 13 décembre à Aix-La-Chapelle et du 9 janvier à Anvers pour manifester contre la haine, le terrorisme et le racisme et pour une alternative anti-austérité.

    Aix-La-Chapelle : Dimanche 13 décembre. Blocage de Pegida. Nous prendrons le train de 10h04 des Guillemins afin de rejoindre nos camarades allemands du SAV. Infos et RDV : 0485/05.86.39 (Nico)
    Anvers : Samedi 9 janvier. Action contre la haine et la terreur. 15h, De Coninckplein, Anvers

  • Après une fête réussie à Gand, des manifestations contre les prochaines actions de Pegida?

    La campagne antifasciste néerlandophone du PSL, Blokbuster, et les Étudiants de Gauche Actifs (EGA) ont mené une enquête durant la « Fête de la diversité » qui a illustré le large soutien pour l’organisation de manifestations.

    diversiteit-300x200Ce lundi soir, Pegida Vlaanderen, dont l’ambition est de copier les mobilisations xénophobes organisées en Allemagne par le mouvement du même nom (dont l’acronyme signifie « Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident »), a réuni environ 200 racistes et membres de l’extrême droite à Gand. Parmi eux se trouvaient notamment Filip Dewinter (Vlaams Belang) ainsi que des militants du Voorpost. Au même moment, en périphérie du centre-ville, 400 antiracistes se sont retrouvés pour défendre un message positif de solidarité contre la haine et la division. L’organisation de jeunesse du PSL, les Étudiants de Gauche Actifs, ainsi que notre campagne antifasciste Blokbuster étaient bien sûr présents au rendez-vous.

    Rapport de Michael (Gand)

    Nous saluons le fait qu’une initiative ait été prise par Hart Boven Hard afin d’éviter que Pegida ne puisse occuper les rues sans la moindre réponse antiraciste. Sur base de l’intérêt des médias et d’une opposition limitée à ses actions, Pegida peut toutefois gagner de l’ampleur. Nous devons donc nous tenir prêts à réagir si Pegida développe la confiance d’organiser de nouvelles actions.

    C’est dans ce cadre que les Étudiants de Gauche Actifs et la campagne Blokbuster ont diffusé une enquête parmi les participants à la « fête de la diversité ». Nous avons demandé aux antiracistes réunis comment ils estimaient préférable de répondre aux futures actions de Pegida. Nous avons proposé trois options :

    • ne rien faire pour éviter que Pegida puisse bénéficier de plus d’attention;
    • ré-organiser une fête de la diversité en périphérie du centre-ville afin de démontrer que plus de personnes se réunissent pour la diversité et contre la xénophobie;
    • organiser une manifestation à travers le centre-ville pour illustrer que les habitants de nos communautés de font partie de la ville et refusent d’être montés les uns contre les autres et se réapproprient donc la ville, pour la majorité de la population.

    Nous avons rempli 132 enquêtes. De ces 132 personnes, 78 ont indiqué préférer participer à une manifestation la prochaine fois, 48 estimaient nécessaire d’organiser une fête similaire à celle de ce lundi et 6 ont expliqué vouloir une nouvelle fête, mais cette fois-ci au centre-ville (bien que cela n’ait pas été explicitement proposé comme possibilité). 59,09% sont donc favorables à l’organisation d’une manifestation ; 36,36% à une fête de la diversité en dehors du centre-ville ; 4,54% pour une fête au centre-ville et 0% pour ne rien faire.

    Nous soutenons l’idée défendue par la majorité des personnes ayant répondu à notre enquête. Nous pensons qu’il faudra organiser de bonnes mobilisations pour mettre la ville de Gand suffisamment sous pression afin qu’elle autorise la tenue d’une manifestation antiraciste non-violente. Cette manifestation peut par ailleurs être liée à une fête populaire avec musique, discours,…

    A l’occasion de cette enquête, nous avons eu de nombreuses discussions très intéressantes et animées au sujet de Pegida, de ses origines, de la lutte antiraciste qui a été menée en Allemagne mais aussi sur l’alternative de société à défendre pour en finir avec le terreau sur base duquel peuvent croitre les idées xénophobes et réactionnaires.

    Les discussions entre antiracistes ne doivent pas être limitées aux méthodes à utiliser mais aussi aborder en profondeur le contenu politique de chaque action. Une manifestation ou une fête de la diversité ne constituent pas une réponse concrète contre la douloureuse réalité : la diversité signifie malheureusement chômage, pauvreté et racisme pour beaucoup de personnes d’origine immigrée. Cela ne répond pas non plus en soi au désespoir, à la peur et à la pauvreté qui peuvent pousser certains dans les bras de l’extrême droite. La question centrale, c’est le programme de revendications à défendre pour instaurer une alternative aux divisions causées par l’austérité, le chômage et la casse sociale!

    EGA et Blokbuster défendent une politique de gauche basée sur le partage du temps de travail, l’expansion des services publics et sociaux, l’accès garanti à un enseignement gratuit et de qualité pour tous,… Nous sommes donc résolument opposés aux coupes budgétaires et à la politique d’austérité chers aux partis traditionnels (y compris le SP.a, au pouvoir à Gand). Cette politique assure qu’un groupe croissant de la population se retrouve en marge de la société, aliénés, et c’est sur cette base qu’augmente l’espace que peuvent investir toutes sortes de courants réactionnaires, qu’ils soient d’extrême droite ou fondamentalistes religieux. Intégristes religieux et néofascistes cherchent à semer la discorde parmi les travailleurs et leurs familles par la haine et le racisme. Seule une lutte unitaire destinée à améliorer les conditions de vie de chacun et à accorder à tous de bonnes perspectives d’avenir, indépendamment de leur origine, peut constituer une réponse au désespoir instrumentalisé par les réactionnaires.

    Dans le cadre de cette lutte unitaire et solidaire pour une réelle alternative de société, nous pensons qu’une manifestation est de nature à donner un signal plus fort et est capable de mobiliser plus de personnes de toutes les communautés et de tous les coins d’une ville. Ce signal serait encore plus fort si la manifestation était liée à la défense de revendications réellement socialistes, bénéficiant à l’avenir de la majorité de la population.

    Ne laissons pas l’extrême droite sentir que ses militants peuvent occuper les rues tranquillement. Nous ne devons pas accepter une nouvelle fois qu’un centre-ville soit occupé par l’extrême droite tandis que les antiracistes se réunissent en périphérie. Les manifestations et mobilisations de masse ont été couronnées de succès en Allemagne, où le mouvement Pegida a pu être stoppé. Dans les villes où une telle réaction n’a pas pris place, comme à Dresde, Pegida a pu gagner en confiance rapidement croitre jusqu’à plusieurs milliers de partisans.

    Photos de Liesbeth

    Photos de Jean-Marie

  • 13 avril. Gand. Stoppons le mouvement islamophobe Pegida!

    pegida_gandContre la haine et la terreur, la solidarité!

    Après son passage à Anvers, le mouvement Pegida-Flandre veut manifester à Gand le 13 avril prochain. Pegida veut protester contre ‘‘l’islamisation’’ de la société. Ce terme emprunté au mouvement islamophobe allemand du même nom ne sert qu’à masquer quelque peu les opinions racistes et réactionnaires défendues en son sein. Nous ne pouvons laisser le moindre espace à ces racistes pour qu’ils expriment leur haine !

    En Belgique, le mouvement Pegida est encore un mouvement marginal qui ne dépasse pas les rangs du Vlaams Belang et des groupuscules néo-nazis. L’unique action de Pegida-Wallonie, le 21 mars, n’a su réunir qu’une poignée de racistes, notamment autour du groupuscule néonazi ‘‘Nation’’. Mais ce mouvement fait appel au racisme plus largement présent dans la société. La politique d’austérité ne nous laisse que des miettes, la sécurité sociale est compromise, le chômage augmente,… Dégoûtés par cette situation, certains peuvent se tromper de colère et rechercher une alternative vers l’extrême droite alors qu’elle pointe du doigt des boucs émissaires qui ne sont en aucun cas responsables des pénuries sociales.

    Les groupes de néo-nazis violents peuvent tenter de se construire derrière un mouvement plus large, à l’instar d’Aube Dorée en Grèce ou de Casapound en Italie, des organisations qui n’hésitent pas à physiquement partir à la chasse aux immigrés, aux homosexuels, aux militants de gauche,… Le développement d’un mouvement tel que Pegida en Belgique risquerait d’offrir un peu d’oxygène aux partisans belges d’Aube Dorée et de Casapound.

    Ne laissons pas la rue à ces réactionnaires ! La meilleure riposte à organiser contre Pegida est une mobilisation de masse. En Allemagne, ce mouvement a obtenu un caractère massif à Dresde, à l’Est du pays. C’est l’action de masse antiraciste qui a su empêcher son développement, jusqu’à sa fragmentation. Cet exemple illustre très clairement l’importance que revêt la mobilisation de larges couches en réponse au racisme et à la haine.

    Notre campagne antifasciste flamande Blokbuster ainsi que les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) défendent la nécessité d’une campagne de mobilisation active contre Pegida, avec une contre-manifestation. Le succès de la manifestation anti-NSV (organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang) le 12 mars dernier à Gand a représenté un bon point de départ pour cette campagne contre la manifestation de Pegida le 13 avril. Plus de 400 jeunes antifascistes se sont réunis dans la rue face à une maigre centaine de manifestants d’extrême droite.

    Occuper les rues n’est toutefois pas suffisant. Tant que le terreau de désespoir social et économique reste intact et faute d’une alternative basée sur la solidarité, l’extrême droite parviendra à revenir à l’avant plan tôt ou tard. C’est pourquoi nous défendons avec énergie de lier la lutte antiraciste à la lutte contre l’austérité et le capitalisme. En Grèce, si Aube Dorée perd actuellement du terrain, c’est en raison de l’espoir que suscite le gouvernement de SYRIZA. Une rupture décisive avec la politique d’austérité peut bloquer la progression de l’extrême droite. Mais si SYRIZA échoue, la désillusion apportera de l’eau au moulin d’Aube Dorée.

    Le capitalisme est incapable d’offrir des perspectives d’avenir aux couches larges de la population. Un autre modèle de société est nécessaire. Rejoignez-nous et luttez, vous aussi, pour une véritable alternative basée sur la solidarité, pour une société où est centrale la satisfaction des besoins de la majorité et non la soif de profit de l’élite capitaliste.

    13 avril: 20h Rabotpark (Opgeëistenlaan) à Gand : Action contre Pegida sous la forme d’une “fête de la diversité”.

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