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Tag: Paul Magnette
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Le PS de Magnette accusé d’être de gauche… On aura tout vu !
La rentrée politique s’est bien passée, merci pour elle ! Tout était bien dans l’ordre, chaque parti traditionnel jouant bien son rôle. C’était musculation & Cie, aucun des partis traditionnels n’ayant intérêt à dire que tous font et vont continuer à faire la même politique. En bons comédiens, ils s’activent l’un contre l’autre sur scène pendant que, une nouvelle fois, les travailleurs et leurs familles n’ont qu’à regarder. Et payer, parce qu’en coulisse, soyez-en sûrs, tous sont unis pour faire quand même payer quelqu’un ; et ce ne sera pas la bourgeoisie.
Par Stéphane Delcros, édito de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste
Niveau médiatique, le Mouvement Réformateur n’a pas loupé sa rentrée. Après avoir parlé de ‘‘berlusconisation de la Wallonie’’ concernant le Parti Socialiste et le dossier du rachat des Éditions de L’Avenir par Tecteo début septembre, Charles Michel lançait quelques jours plus tard un ‘‘Anne Demelenne, sors de ce corps !’’ à Paul Magnette qui défendrait des ‘‘idées bolchéviques’’. Pauvre MR qui, malgré sa volonté, ne réussit pas à se faire passer pour le ‘parti principal de la bourgeoisie’, rôle qui a été réquisitionné par le PS pour son propre compte. Alors à défaut de pouvoir réellement se distancer du PS au niveau programmatique, le MR se voit depuis longtemps obligé de lancer de grandes ‘phrases chocs’ qui ne pèsent pas lourd mais peuvent frapper beaucoup d’esprits. Bon, passons le dossier Tecteo : l’opacité et le manque de démocratie dont le PS fait preuve ne sont plus à démontrer. Le MR, d’ailleurs, fait rarement mieux. Le summum des manœuvres rhétoriques du chef de la droite francophone officielle réside évidemment dans la tentative d’assimilation de la secrétaire générale de la FGTB, Demelenne, à un élément de la gauche radicale dont Magnette s’inspirerait. C’est bien sûr ne rien comprendre aux dynamiques des rapports de force et des pressions exercées par la base syndicale sur les dirigeants syndicaux. Et, dans le cas présent, c’est même consciemment les nier.
Ce type de déclarations est bien sûr dans l’intérêt des deux parties : elles permettent au MR de rappeler qu’il est bien de droite et de continuer à essayer de faire croire que le PS est de gauche. Il tente ainsi de pérenniser un soi-disant affrontement gauche-droite et espère que les gens y croiront, malgré l’évidence de plus en plus forte que le PS ne joue plus un rôle progressiste depuis longtemps.
Ce n’est pas autre chose qui est mis en avant au niveau national, avec la N-VA cette fois. C’est dans l’intérêt des deux parties que la N-VA représente ‘la Flandre de droite’ et le PS ‘la Wallonie, la gauche et les syndicats’. Rien de tel que de tenter de rassembler ses troupes face à ‘l’ennemi ultime’. D’autant qu’à la N-VA, on commence à comprendre qu’il ne suffit pas seulement d’être anti-establishment pour attirer des électeurs.
Tout cela plaît évidemment du côté du PS. Tant d’énergie dépensée – et surtout par les autres! – pour faire oublier qu’il mène des politiques néolibérales avec le gouvernement fédéral depuis 1988, pour continuer à faire croire qu’il est de gauche, et est le relais syndical par excellence. Voilà qui plaira évidemment à Magnette qui se voit de plus en plus mis sous pression notamment par les scores plus élevés du PTB dans les sondages. Et ils ont raison de s’inquiéter car, comme l’appel de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut le démontre, la possibilité d’un premier pas vers un nouveau pôle de gauche, qui pourrait devenir majeur, est en train d’être discutée.
Car à la base des syndicats, ça grogne depuis un bout de temps. Une base qui est, de loin, bien plus à gauche que Demelenne, par ailleurs membre du PS, et dont beaucoup de militants syndicaux ont souvent le sentiment qu’elle est plus occupée à essayer de trouver un moyen d’adoucir la résistance syndicale là où ils voudraient surtout essayer de garantir les acquis sociaux.
Beaucoup de travailleurs savent que l’on devra passer par un affrontement gauche-droite, mais un vrai, avec un réel instrument politique dans leurs mains. Donc un instrument autre que ces partis – PS, SP.A, CD&V,… – qui se servent du lien privilégié historique avec le syndicat pour étouffer toute contestation et continuer ainsi la politique d’austérité au profit de la bourgeoisie.
Le processus lancé à Charleroi et la brochure qui le prolonge peuvent être un premier pas vers la reconstruction d’un relais politique pour notre classe, orpheline d’un tel outil dans et autour duquel organiser les luttes. Des dizaines de milliers de jeunes, de travailleurs, de chômeurs et de pensionnés n’attendent que ça, et des centaines de milliers d’autres attendent de voir avant de s’enthousiasmer.
Depuis longtemps le PS n’est plus de gauche. Le processus est irréversible. Et depuis longtemps, la classe des travailleurs a besoin d’un nouvel outil politique, large et accessible à tous ceux qui veulent lutter, avec lequel elle pourrait se défendre, résister, et même passer à l’attaque contre un système économique qui, lui aussi, est irréversible.
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Mancheurs, artistes de rue et bientôt prostituées, la répression continue à Charleroi
Ce lundi 30 septembre, une action s’est encore déroulée devant le conseil communal de Charleroi. Après avoir voté un règlement mendicité le mois passé qui ouvre la voie à la répression des mancheurs, c’est maintenant au tour des artistes de rue.
Par Ben (Charleroi)
- Charleroi : Hé Magnette, un vrai socialiste, ça s’en prend à la pauvreté, pas aux pauvres !
- Charleroi, exemple d’une politique socialiste ?
- Groupe facebook “PSL-Charleroi”
Cette fois-ci, le conseil communal a voté un règlement sur les artistes de rue, ceux-ci devant passer devant une commission qui jugera de leurs qualités d’artiste avant de leur donner une autorisation. Car, selon la majorité communale, comme expliqué dans la proposition de règlement : ‘‘Il convient de garantir la tranquillité et la sécurité aux riverains, commerçants et autres usagers en réglementant l’occupation de l’espace public de la Ville de Charleroi, y compris à des fins artistiques.’’ La majorité cache encore une fois sa politique antisociale derrière l’argument de la tranquillité et de la sécurité des habitants et des commerçants.
En très peu de temps, la nouvelle majorité communale dirigée par le PS de Paul Magnette a trouvé sa dynamique politique : une combinaison de mesures politiques néolibérales avec une tendance très autoritaire et bureaucratique.
Nous savons que le prochain règlement communal répressif ne se fera pas attendre longtemps et touchera certainement les prostituées. Réfléchissons donc à la manière dont nous pouvons mieux coordonner les différentes organisations et citoyens prêts à mener le combat. Nous avons besoin d’élaborer des stratégies communes et d’élargir la contestation avant qu’elle ne s’essouffle. Une ligne politique et d’action cohérente doit être adoptée afin que les futures mesures antisociale de Magnette soient confrontées à une opposition de masse les rendant inapplicables.
Voici une proposition d’action faite par une militante hier et que nous reproduisons ici :
‘‘Bonsoir, pour faire suite à l’action lors du vote en conseil communal sur la réglementation ‘‘mendicité’’, j’ai proposé de mener une action dans les rues du bourgmestre (PS), de l’échevine responsable (CDH) et de l’échevine (MR) en charge du logement. Nous commencerions par l’échevine responsable du social, ensuite le bourgmestre et puis l’échevine du logement.
‘‘Pour mener à bien l’action dans la rue de Véronique Salvi, le 7 octobre, l’idéal serait d’être présent entre 16h et 18h, l’adresse du jour est rue Massart 61 à Monceau sur Sambre.
‘‘Ceux et celles qui veulent participer peuvent m’envoyer un mail : baffimaigre@gmail.com
‘‘D’avance merci.’’
Voici le tract distribué aux conseillers communaux hier par le groupe ‘‘rassemblement vigilant de Charleroi.’’
Bonsoir Mesdames et Messieurs les Conseillers Communaux,
Ce soir sera voté (bien sûr !) le règlement sur les artistes de rue, dans la même ‘‘philosophie’’ que celui sur les mendiants et, plus tard, celui sur la prostitution.
Une ville propre sur elle.
A quand un règlement sur les flâneurs ? Sur les enfants qui font désordre ?
Nous ne sommes ‘‘que’’ des citoyens.
Mais nous avons voté. Vous êtes nos élus. Nous attendons de vous que vous écoutiez notre voix ailleurs que dans les urnes.
Nous ne voulons pas de la ville que vous nous préparez, nous ne voulons pas de vos compromissions à de fâcheux promoteurs prometteurs nettoyeurs.
Vous leur livrez notre ville. Enfin, ce qu’il en reste…
Nous pensons que la politique doit anticiper sur l’avenir en faisant des projets de société, vers un développement durable, un équilibre de vie et d’échange. Vous parlez de bien vivre ensemble mais en éjectant ce qui dérange. Qui dérange qui ?
Nous voulons une ville vivante. Dans ce qu’elle est. Nous voulons que puissent vivre, en harmonie, dans cette ville, les quelques nantis, et tous les autres. Les gens qui font une ville. Oui, et des mendiants. Oui, et des gens qui nous donnent de la musique ou de la gestuelle. Maladroite parfois, oui, et alors ?
Edith Piaf, Renaud et tant d’autres ont chanté dans les rues… Y compris Jacques Bertrand, le chantre dont Charleroi reste si fier… Que se serait-il passé si une commission les avait jaugés, jugés ? Qui peut juger de l’art, des tripes, du vécu, de la rencontre avec le passant, surtout, et du bonheur d’entendre de la musique, là au coin de la rue, une musique de rue qui vient vous chatouiller ? Que direz-vous à Mirella, qui nous enchante tous par sa présence ?
Et puis… tout est si relatif… Souvenez-vous de Joshua Bell, illustrissime violoniste, jouant sans être entendu, sauf par un petit garçon, dans le métro de Washington…
Éditeur responsable :
Marie-Claire Blaimont – Véronique Janzik – Ludivine Joinnot, Rassemblement vigilant de Charleroi
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Charleroi, exemple d’une politique socialiste ?
Si par socialiste on entend la politique que mène le Parti Socialiste alors d’accord. Mais force est de constater que la politique menée par ce parti est très loin des idées socialistes véritables. Un Bourgmestre MR ou CDH ne changerait pas grand chose à la politique menée à Charleroi, ni même aux bases idéologiques de droite qui fondent cette politique.
Par Ben (Charleroi)
Photo ci-contre: action contre une réglementation comunale interdisant les soupes populaires à Liège, en septembre dernier.
Cela fait 6 mois que le Sénateur et Président du PS Paul Magnette est en place dans sa fonction de Bourgmestre de Charleroi. Certains pourraient dire qu’il est trop tôt pour juger, mais bon, son bref bilan au fédéral nous avait déjà donné un petit aperçu de ses qualités de néolibéral acquis au ‘‘pragmatisme’’ de la défense inconditionnelle du système capitaliste et de son fonctionnement. Les premières politiques menées sur Charleroi semblent confirmer la tendance.
Magnette a pourtant un discours très à gauche, oserons peut être dire l’un ou l’autre militant du PS rempli d’illusions. Et ils citeront le dernier congrès du PS, le lancement du six pack ‘‘socialiste’’ et les critiques sur l’Europe aux mains de la droite, etc. A ceux-là, répondons que ce soi-disant discours de gauche est très loin de notre notion de gauche mais, surtout, qu’entre la parole et les actes de Paul Magnette, il y a un gouffre infranchissable rempli d’hypocrisie.
La politique communale de Monsieur Magnette
Ce qui est expliqué dans le projet de ville, c’est que ‘‘Charleroi doit être the friendly city (1) ’’, en référence à la publicité de l’aéroport de Charleroi, ‘‘the friendly airport’’. Cependant, tout comme pour l’aéroport où les conditions de travail montrent clairement qu’il n’est pas Friendly pour tout le monde, la politique que Magnette mène à Charleroi pour une ‘‘Friendly city’’ n’est pas friendly pour tous les carolos non plus.
C’est simple. Tout d’abord, il y a le constat inavouable par l’équipe Magnette, ‘‘Charleroi est une ville pauvre habitée par des gens pauvres (2) ’’ dixit l’ancien échevin des finances, le CDH Antoine Tanzilli. Sa solution, ‘‘il faut ramener des habitants avec de plus hauts revenus’’. Et comme on n’attire pas les mouches avec du vinaigre, tout en faisant sienne cette conclusion, l’équipe Magnette nie le constat afin d’essayer de donner une image de la ville qui pourrait être plus attractive pour les hauts revenus.
Rien de bien innovant dans la logique qui sous-tend la politique de la ville de Charleroi, c’est le genre de politique que presque chaque ville wallonne a mené ces dernières années. On rénove le centre ville avec des travaux de prestige. Les galeries commerciales de luxe du projet rive gauche dans la ville basse en sont un bon exemple. On s’arrange ensuite pour faire disparaître la pauvreté et les ménages les plus précaires du centre ville pour les refouler en périphérie et on attire ainsi plus facilement des ménages aux revenus plus élevé. La friendly city pour classe moyenne et petite-bourgeoisie sera alors de plus en plus réelle, celle-ci étant alors sensée attirer plus facilement les investissements privé tandis que les pauvres et les bas revenus continueront quant à eux à voir leurs difficultés matérielles augmenter. Rien de socialiste dans ce projet typiquement néolibéral.
Le projet de nouveau règlement communal sur la mendicité est un autre exemple flagrant.
Chasser les pauvres ou la pauvreté ?
Le Collège de la Ville de Charleroi a annoncé qu’à partir du 15 septembre, les mendiants devraient changer de commune tous les jours, sauf le dimanche, où la mendicité serait interdite. Dans sa première mouture, les mendiants en infraction devaient se faire saisir leur recette du jour et en cas de récidive, ils devaient être emprisonnés. On est là face au plus bel exemple de tentative de cacher la pauvreté en la chassant du centre-ville par la répression.
Fort heureusement, la régionale de la FGTB de Charleroi, ainsi que diverses associations, ont réagi en organisant une action de protestation le dimanche 2 juin et le lundi 24 juin, jour où le règlement aurait été voté si la FGTB n’avait pas adressé une lettre de protestation aux 51 conseillers communaux de Charleroi. Dans cette lettre, elle écrit qu’elle publiera les noms de tous ceux qui voteront ce projet de règlement et appellera ses affiliés à ne plus leur accorder leur confiance lors de prochains scrutins.
Le vote a donc été repoussé au 2 septembre, mais on s’inscrit bel et bien dans une volonté de la majorité communale de faire passer le règlement après en avoir modifié légèrement l’habillage sans en toucher le corps. Dans l’Echo (3) , les mots de Magnette pour ceux qui critiquent son règlement sont dur : ‘‘Je suis en rage contre certaines critiques de bobos, ces gens qui nous expliquent, depuis les beaux quartiers, qu’il faut s’attaquer à la pauvreté et pas aux pauvres. Comme si on n’y avait pas pensé avant.’’ Puis, il nous explique plus loin dans l’article que Charleroi fait un superbe travail en amont, pour s’attaquer à la racine du problème, et il cite les systèmes d’accompagnement des personnes précarisée qui existent, avant de déclarer ‘‘mais si ça ne suffit plus, alors il faut prendre des mesures plus fermes.’’
Alors pour commencer, se faire traiter de Bobo par quelqu’un qui touche plus de 10 000 euro par mois, c’est assez intrigant. Mais c’est certainement à Ecolo qu’il devait penser, ceux-ci l’ont très certainement fâché en déclarant qu’ ‘‘Alors qu’il tente de persuader l ‘opinion d’un revirement à gauche, le masque tombe dans les faits avec une politique “ sarkozyste ” (4).
Mais soit, ce n’est que de la forme. Ce qui est plus grave, c’est que Magnette affirme qu’il fait du travail en amont alors qu’en amont justement, le sénateur Magnette a voté le TSCG, un traité européen d’austérité qui va mettre de plus en plus de gens dans la précarité et générer de l’exclusion à tout va. On fait donc face a une hypocrisie totale de la part de l’équipe Magnette, une équipe qui a des difficultés à faire passer des mesures de droite pour de la politique de gauche.
De véritable socialistes ne s’attaquent pas aux pauvres, mais à la pauvreté. Car comme le disait le tract que les associations ont distribué lors de l’action du 2 juin, ‘‘Chaque mendiant, qu’il soit ou non toxicomane, qu’il soit ou non sans domicile, qu’il soit ou non membre d’un réseau, est une personne en souffrance.’’
Mais surtout, car dans un pays ou on est passé de 77.000 belges millionnaires en 2011 à 82.000 en 2012 (5) , il est inacceptable de s’attaquer aux mendiants. Dans un pays ou il y a tant de richesse, il est inacceptable de voir tant de pauvreté.
Et pour conclure, j’ai envie de dire que ce n’est même pas à la pauvreté, mais à la richesse qu’il faut s’attaquer, ou plus précisément à la richesse de quelque uns, d’une minorité. Car on dissocie trop souvent les deux phénomènes, et pourtant, c’est bien la richesse démesurée de cette minorité qui empêche la richesse raisonnable de tous. Veut-on une société où une minorité peut s’enrichir au détriment du reste de la société et ou l’ensemble des institutions font tout pour que cette minorité se sente le mieux possible ? Ou veux-t-on que ce soit l’ensemble de la société qui bénéficie de la richesse que produisent les travailleurs de notre pays ?
Notes
(1) Page 14 du Projet de ville , disponible sur le site de la ville de Charleroi.
(2) Le Soir du 03/09/2012
(3) L’Echo du Samedi 8 Juin 2013
(4) L’Avenir du samedi 1 Juin 2013
(5) Site de RTBF info le 19 juin, accessible içi : http://www.rtbf.be/info/economie/detail_de-plus-en-plus-de-belges-sont-millionnaires-en-dollars?id=8021599&hkey=84d5299261d1d6544c7f84f3741cd5f2
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A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
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A noter dans votre agenda
- Di. 9 juin. Paris. Marche des femmes contre l’austérité.
- Ma. 18 juin. Bruxelles. Débat sur l’unité de la gauche. Plus d’infos
- Sa. 22 juin Bruxelles. Café syndical
- Sa. 29 juin. Manifestation contre les Sanctions Administratives Communales
- Sa. 22 juin. Fête de Rood! à Gand.
- 30 juin. Ouverture du local du PSL à Charleroi
- 4-7 juillet. Camp d’été des Etudiants de Gauche Actifs
- 22-26 juillet. Ecole d’été du CIO à Louvain
- 26 juillet – 4 août. Grèce. Camp antifasciste de YRE (Youth against Racism in Europe) et zone Antinazi
- 26 octobre. Manifestation nationale contre les Sanctions Administratives Communales
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Manifestation Syndicale
Ce jeudi, une grande manifestation syndicale a pris place à Bruxelles.Le PSL était bien entendu présent. Nous avons distribué deux tracts, l’un d’entre eux étant plus spécifiquement consacré à la question de l’impact de l’austérité sur les femmes, avons tenus trois stands politiques tandis qu’un groupe de nos militants vendait notre journal dans le cortège. Nous avons vendu 93 exemplaires de Lutte Socialiste et avons fait un abonnement supplémentaire. Aux stands, nous avons également pu récolter du fonds de lutte pour financer nos campagnes politiques.
Protestation contre l’interdiction de la mendicité à Charleroi
Toute la phraséologie "de gauche" du PS ne signifie en aucun cas d’avoir une politique de gauche. Dans le fief de Paul Magnette, la mendicité est strictement réglementée. Dimanche dernier, une action a ét tenue à l’initiative d’Occupy Charleroi et de la FGTB. Lors de l’action, plusieurs militants de la FGTB étaient présents, ainsi que des membres de partis de gauche, c’est-à-dire à la gauche du PS et d’ECOLO. Nos militants y ont vendu 15 exemplaires de notre mensuel et ont pu faire 5 abonnements.
Protestations de la communauté turque
Ces derniers jours, diverses actions de protestation ont été tenues par la communauté turque dans le cadre des mobilisations de masse qui se déroulent actuellement dans le pays. Mais toutes les actions ne sont pas ouvertes à la discussion politique… Ainsi, mardi dernier, il y a eu une tentative de faire taire les militants, dont ceux du PSL. Un fait étrange dans une manifestation en soutien à une mobilisation contre le régime autoritaire qui prévaut en Turquie.
Différentes positions existent dans la communauté turque en Belgique. Un soutien certain est présent pour le gouvernement d’Erdogan tandis que d’autres soutiennent l’ancienne élite des kémalistes du CHP. D’autre part, il est possible d’entrer en discussion avec la gauche turque. Sur ce point, une grande ouverture était présente ce mardi.
Dans les différentes réunions de section du PSL qui auront lieu ces prochains jours, la situation en Turquie sera discutée.

Café syndical à Bruxelles
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Week-end de congrès chez ECOLO et au PS : Le bal des Menteurs et des Hypocrites
Alors que dans un peu plus d’un an se profilent des élections monstres (régionales, fédérales et européennes), le PS et ECOLO se sont lancés dans les grandes manœuvres pour se préparer à ces échéances. Il ne s’agissait pas à proprement parler de ‘congrès’. Pour nous, un congrès est une période de discussion démocratique organisée au sein d’un parti et impliquant tous les membres, période dont l’objectif est de disposer de l’analyse la plus juste de l’actualité et de ses perspectives pour pouvoir orienter le travail du parti. Dans le cas des deux partis établis, nous n’avons vu qu’un bal médiatique où le but recherché était avant tout de lancer leur campagne électorale et de décliner comment emballer, en rouge ou en vert, la catastrophe qui se dessine.
Par Alain (Namur)
L’emballage vert : l’éco-keynésianisme
Les ECOLO ont tenu a rappelé lors de leur congrès qu’ils n’étaient pas pour un changement de société. Ils ont mis en avant leur matrice idéologique : l’éco-Keynésianisme et le protectionnisme.
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Meeting pour une alternative à la gauche du PS et d’ECOLO Samedi 27 avril de 13h30 à 17h30 à la Géode, rue de l’Ancre – 6000 CHARLEROI (en voiture : sortie ‘expo’ sur le ring de Charleroi, en train, descendre à ‘Charleroi-Sud’) Plus d’infos
- [DOSSIER] Pour un relais politique des luttes des travailleurs!
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La crise structurelle détruit la planète, les conditions de vie de l’ensemble de la population et déstructure le tissu social et économique. Face à cela, les ECOLO proposent d’en revenir à un capitalisme des trente glorieuses. Sans voir que dans les années ‘70 la phase ‘Keynésienne’ de l’économie est entrée dans une crise de profitabilité qui a poussé les capitalistes et leurs politiciens à disqualifier ce modèle…
Pour les pays capitalistes avancés, la période des trente glorieuses a permis – grâce à la lutte des travailleurs – d’obtenir des salaires intéressants, une couverture sociale forte, le développement des services publics, une redistribution des richesses créées par les travailleurs qui leur était moins défavorable qu’actuellement, également du fait d’une hausse raisonnable de la productivité et des taux de profit. Par contre, pour les pays du monde colonial et néocolonial, la situation ne s’est jamais apparentée à ce que l’on a connu ici. La misère et l’enfer colonial constituait la réalité d’une bonne partie de la planète. Vive le Keynésianisme…
De plus, les dites 30 glorieuses ont été une catastrophe en terme d’impact du système de production sur la planète. Rajouter un préfixe ‘Eco’ ne suffira pas. Le système capitaliste est incapable de résoudre les problèmes environnementaux auxquels il est confronté. La relance verte, avec l’échec terrible des marchés CO2 sensés résoudre la problématique de l’émission de gaz à effet de serre. On peut aussi parler du secteur photovoltaïque qui, malgré le fait qu’il constitue un secteur technologique du futur à haute valeur ajoutée, subit la crise du fait de la concurrence et de la course aux profits.
On le voit, les verts n’ont aucune solution face à la crise de ce système, à part emballer en vert la catastrophe qui vient !
L’emballage rouge : le citoyen engagé
Après 25 ans de participation gouvernementale, 25 années durant lesquelles le taux de pauvreté a augmenté, où la part des salaires dans le Produit Intérieur Brut a chuté, où les services publics ont étés laminés, où la privatisation des joyaux de l’Etat a bien avancé, où l’enseignement public a vu son nombre d’enseignement diminuer,… le PS a senti qu’il était temps de produire un emballage plus foncé.
C’est une nécessité car, autrement, le risque est là de perdre des plumes sur sa gauche. Une autre question se pose : malgré le travail démiurgique du PS au service du patronat, ce nabab n’est jamais content et en veut toujours plus et plus vite. Un dossier spécial du journal Le Soir est récemment revenu sur les 25 ans au pouvoir du PS. Dans cette édition, le quotidien évoquait la possibilité que le PS soit envoyé dans l’opposition en 2014. Il est vrai qu’une partie de la bourgeoisie veut imprimer un tempo plus rapide à l’austérité, ce qui n’est pas la stratégie du PS, qui l’a encore répété dimanche par la voix de son président Paul Magnette : le PS est pour les assainissements mais ceux-ci doivent être étalés dans le temps. Cela permet en effet de faire passer la pilule plus facilement.
La bourgeoisie veut passer nos acquis à la tronçonneuse, le PS veut lui utiliser la tondeuse ou la râpe à fromage. La taille de la lame diffère, mais c’est toujours les mêmes qui se font tondre. Le PS sait que son poids électoral et le réseau socialiste (l’action commune) le rendent incontournable dans la manière traditionnelle de faire de la politique. Il a d’ailleurs retissé les mailles de l’action commune en nommant Mabille (ancien président de Solidaris) au gouvernement. Jusqu’à maintenant, la direction de la FGTB fait toujours allégeance au Parti. Ceci permet au PS d’avoir un contrôle relatif sur le mouvement ouvrier organisé qui lui, avance en ordre dispersé.
L’emballage de la catastrophe est donc rouge, mais la catastrophe est bien là. Le lancement de la campagne ‘citoyens engagés’ ne peut pas faire illusion. Engagé dans quoi… Et avec qui ? Avec des personnalités comme Eric de Keuleneer qui propose la suppression de l’augmentation barémique ? Avec Paul Magnette qui déclare que l’harmonisation des statuts doit se faire dans l’intérêt des patrons ? Avec Laurette Onkelinx qui est prête à sacrifier de l’index sur l’hôtel de compétitivité ? Avec tous les parlementaires PS qui votent tous les traités d’austérité européens ? Le PS cherche des citoyens engagés dans la destruction sociale.
Enfin, le PS dit souvent que sans sa présence au gouvernement, les choses seraient pires. Mais dans les faits, sans sa collaboration active avec le patronat, ce dernier serait incapable d’appliquer des politiques aussi dures contre les travailleurs sans être directement confronté à une opposition massive de l’ensemble du mouvement ouvrier.
Le mouvement ouvrier a-t-il besoin des ‘moustiques’ ou de bazookas ?
Face à l’avalanche d’austérité et en l’absence d’un mouvement ouvrier fort, nous n’avons pas encore réussi à faire reculer les mesures de régressions sociales passées depuis que Di Rupo 1 est en marche. Malgré le fait que tous les secteurs de la classe ouvrière aient été attaqués plus d’une fois et que le patronat annonce encore de nouvelles attaques, plus dures, la classe des travailleurs peine à élaborer une stratégie gagnante.
Le problème auquel nous faisons face est que le rapport de force est entièrement à l’avantage de la bourgeoisie. Cela s’illustre très bien par le débat actuel sur l’index. Le gouvernement veut magouiller l’index, avec des nuances selon les partis, tandis que l’opposition ECOLO veut préserver l’index, mais diminuer le coût du travail. L’ensemble des partis politiques au parlement sont dans la même matrice idéologique.
Mais que changerait fondamentalement l’envoi de 3 ou 4 parlementaires de gauche radicale ? Il est clair que cela permettrait de mettre en lumière les luttes, de les populariser et de proposer d’autres alternatives mais, pour que ces parlementaires ne crient pas dans le désert, il faut que le mouvement ouvrier organisé modifie le rapport de force partout où il est attaqué : sur les lieux de travail où ceux qui résistent et qui luttent doivent faire face à la répression patronale.
Il nous faut unifier là où le capitalisme cherche à diviser : travailleurs avec et sans emploi, avec ou sans papier, jeunes ou plus âgés, flamands, bruxellois ou wallons, verts ou rouges, ouvriers ou employés, du public ou du privé, hommes et femmes. Nous devons marcher ensemble pour imposer notre force collective.
La constitution d’une force politique qui rassemblerait toutes les tendances opposées au néolibéralisme serait un excellent outil de débat et d’organisation des luttes. Dans le respect des sensibilités et de la représentativité de chacun, ce bazooka pourrait forcer n’importe quel gouvernement à changer de voie.
- [DOSSIER] Pour un relais politique des luttes des travailleurs!
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“La colère gronde”, reste à l’organiser politiquement !
“La colère gronde” disait encore récemment, paniqué, le sénateur PS Ahmed Laaouej au secrétaire d’Etat à la fonction publique Hendrik Bogaert. Dans ce cas précis, il parlait des fonctionnaires fédéraux, mais ce constat vaut bien plus largement : 81% de la population est favorable à un impôt sur la fortune, 59% veut la suppression des avantages fiscaux pour les multinationales et 43% défend la nationalisation pour sauver l’emploi.
Edito de l’édition de mars de Lutte Socialiste, par Nicolas Croes
Au lendemain de la manifestation syndicale du 21 février, La Libre relayait les propos de l’un des plus de 40.000 manifestants : “A quoi sert donc d’avoir un Premier ministre de gauche si la politique suivie est le copié-collé des revendications patronales ?” A quoi bon un ministre de l’emploi “socialiste” comme Monica De Coninck (SP.a) pour qui “il y a toujours quelque chose qui ne va pas avec la FGTB”, selon ses propres termes ? Avec des “amis” pareil, plus besoin d’ennemis ! “Sans nous, c’eût été bien pire” affirment d’une même voix et la bouche en cœur Johan Vande Lanotte (SP.a) et Paul Magnette (PS), après avoir joyeusement appliqué des mesures d’austérité pour 18 milliards d’euros. Et la Commission européenne en réclame encore au moins le double… Qui croit encore que les “camarades” du Boulevard de l’Empereur vont s’opposer aux diktats des marchés ?
L’appel du premier mai de Charleroi
Le premier mai de l’an dernier, Daniel Piron, secrétaire général de la FGTB de Charleroi, avait déclaré “Aujourd’hui, Camarades du PS, la politique du moindre mal ne passe plus chez nos militants. La phrase magique “ce serait pire sans nous” fait offense à leur intelligence. C’est pourquoi nous lançons solennellement de cette tribune, sans être sous l’emprise de la colère, mais au contraire après mûre réflexion dans nos instances, un appel à un rassemblement à gauche du PS et d’Ecolo. (…) Je sais que cela ne sera pas chose facile, mais si chacun peut faire un pas vers l’autre, PTB, LCR, PSL, PC, gauche chrétienne peut-être, gauche du PS et d’Ecolo s’il en reste, nous pourrons certainement, nous l’appelons de toutes nos forces, renouer avec l’espoir pour le monde du travail.” Peu après, c’est le secrétaire général de la centrale des employés de la CSC, Felipe Van Keirsbilck, qui se prononçait lui aussi publiquement pour la construction d’un nouveau relais politique pour la classe des travailleurs.
Diverses rencontres ont eu lieu et, fin février de cette année, un communiqué commun annonçait que “à l’initiative de la FGTB de Charleroi Sud Hainaut, et en présence d’une représentante de la CNE, des responsables du PTB, de la LCT, du MG, du PH, du Front de Gauche de Charleroi, du PSL, du PC et de la LCR décident de prendre leurs responsabilités et de répondre “présent” à ces différents appels.”
Un comité de soutien a donc été mis en place afin d’avancer concrètement vers le lancement d’une nouvelle formation politique pour le monde du travail, une formation politique large, diverse et respectueuse des différentes tendances qui existent au sein du mouvement organisé des travailleurs. Une journée de débat sera organisée dans ce cadre fin du mois d’avril, avant d’autres initiatives dont l’onde de choc dépassera de loin la région de Charleroi, jusqu’en Flandre où la création d’une opposition de gauche à la politique d’austérité est une nécessité tout aussi cruciale.
La colère gronde, c’est un fait. Nous avons commencé à la voir s’exprimer dans la rue, avec une large sympathie de la part de la population. Qu’elle continue à se structurer dans les luttes et sur le plan politique, et alors le camp d’en face aura véritablement de quoi paniquer !
Pour paraphraser le communiqué commun des diverses forces de gauche : “Tous ensemble, contre l’austérité, la misère et l’injustice. Pour une alternative de gauche à la crise capitaliste.”
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La zone euro dans la tourmente
“Il n’y aura pas de sauvetage de l’Espagne. Cela serait la fin de l’euro et il faudrait sauver toute l’Europe.” Voilà comment Felipe Gonzalez, président du gouvernement espagnol entre 1982 et 1996, pose le problème de l’eurozone. Après le quasi soulagement provoqué par le défaut partiel de la Grèce qui s’est passé sans remous majeur, la zone euro recommence à avoir des sueurs froides avec les difficultés de financement que connaît l’Etat espagnol. Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a pourtant donné des gages de bonne volonté en annonçant une réforme du marché du travail et des coupes monstrueuses dans le secteur de l’éducation et du social. Cela n’a pas, de toute évidence, apaisé la soif de destruction sociale des marchés.
Par Alain (Namur)
La construction européenne, un rêve qui se transforme en cauchemar
Depuis le lancement de l’unification européenne en 1957, avec la création du marché commun, le visage de l’Europe a fortement évolué. Il y a eu une intégration plus grande au niveau politique et économique. La construction européenne a été vantée par tous les politiciens traditionnels et leurs relais médiatiques comme la solution aux problèmes rencontrés par les travailleurs, les jeunes et les allocataires sociaux des différents pays.
Dans tous les pays européens, y compris la Belgique, la social-démocratie a défendu la construction européenne. Paul Magnette, dans son livre Le Bel Avenir du socialisme écrivait en 2009: “l’Europe (…) est aussi le lieu où développer une régulation toujours plus efficace du capitalisme. L’euro est un succès et une arme de poids contre la spéculation ; la monnaie européenne est un vecteur de la stabilité du cadre financier international…” En réalité, le projet de construction du marché commun n’a jamais eu comme objectif d’améliorer les conditions de vie des travailleurs. Il correspondait à la nécessité qu’avaient les capitalistes des différents pays d’Europe d’agrandir leur marché et d’avoir un bloc plus intégré pour résister à leurs concurrents sur la scène mondiale.
Les travailleurs européens ont été floués par la construction d’une soi-disant citoyenneté européenne. Ils ont par contre bien compris qu’avec l’Europe de la libre circulation des capitaux et du Traité de Maastricht, la seule chose que l’Europe apporterait c’est plus de concurrence entre les travailleurs et plus d’austérité au niveau de l’Etat-providence.
Certains commentateurs ont cru voir une disparation des Etats-nations. Il est vrai que le lancement de l’Euro dans une période de croissance économique a généré beaucoup d’enthousiasme pour toutes les bourgeoisies nationales européennes. Mais lors de la première récession généralisée de l’économie, l’euro a révélé ces contradictions internes.
Une crise qui révèle les faiblesses structurelles de l’euro
La crise actuelle révèle un problème insoluble pour le capitalisme. D’un coté, il faut comprimer les salaires et les dépenses sociales pour pouvoir être compétitifs dans une économie mondialisée. De l’autre, il faut vendre sa marchandise à des consommateurs qui voient leur pouvoir d’achat comprimé par la perte ou la diminution de revenu et par la dégradation des services publics.
N’ayant aucune solution viable, les capitalistes restent assis sur leur montagne d’argent qu’ils ne veulent pas investir. On peut même dire que l’on est dans une “grève du capital”. En effet, si l’on additionne les profits réalisés par les banques et les entreprises des USA, de l’Eurozone, du Japon et du Royaume-Uni, ce n’est pas moins de 7,75 mille milliards de dollars qui dorment. Le ratio investissement/PIB est à son niveau le plus bas depuis ces 60 dernières années. Si l’on prend juste le Royaume-Uni, c’est 750 milliards de livres sterling que les banques et les entreprises gardent sans trouver comment les investir.
L’attitude de la BCE
La BCE, qui se glorifie de sa soi-disant indépendance, continue à jouer son rôle. Elle mène encore une politique accommodante avec des taux directeurs qui tournent autour des 1%. Cela permet aux banques de faire du “carry-trade” : emprunter à un taux de 1% environ pour ensuite prêter cet argent via l’achat de bons d’Etat aux pays en difficulté, pour lesquels les banques vont exiger un taux qui avoisine les 5%, comme pour l’Italie, ou les 6%, comme pour les taux à 10 ans de l’Espagne.
La BCE a aussi dû injecter des liquidités sur le marché afin de favoriser les prêts interbancaires mais aussi les prêts aux entreprises. C’est plus de 1.000 milliards qui ont été injectés dans le circuit financier européen.
A côté de cela, c’est cette même BCE qui exige des Etats qui se sont massivement endettés pour sauver les banques de retourner à l’équilibre pour 2014-2015. Sous le prétexte de juguler l’inflation, elle appelle à supprimer les mécanismes d’indexation en Belgique et au Luxembourg.
La crise de l’eurozone n’est pas finie
Les banques de l’eurozone ont dû lever 115 milliards pour respecter les engagements pris dans le cadre de Bâle 3, qui imposent une réserve de 9% afin d’éviter le “crédit crunch” (une pénurie de crédit) des années 2008-2009. Mais pour cette fin d’année, elles devront retrouver 500 milliards d’euros. Les gouvernements devront trouver 1.600 milliards d’euros pour se financer et honorer leurs prêts, dans une situation où règne une méfiance généralisée entre les banques.
De plus, le secteur manufacturier européen connaît lui aussi des reculs. La surcapacité de production dans le secteur automobile est évaluée à 20%. Mais dans tous les secteurs industriels, la crise se fait sentir. C’est le cas par exemple du secteur des panneaux photovoltaïques qui est au désespoir face à la concurrence chinoise. Avec la nouvelle ligne d’attaques sur la compétitivité des entreprises lancée dans tous les pays européens, il est clair qu’une spirale risque à nouveau d’entraîner les salaires vers le bas. Dans pareille situation, la concurrence sera d’autant plus rude entre producteurs afin de pouvoir écouler les stocks.
L’Espagne, une nouvelle épine dans le pied de l’éclopé
L’Espagne a subi de plein fouet la crise de 2008-2009. La bulle immobilière qui avait tiré l’économie espagnole durant les années Aznar et le début du mandat de Zapatero a éclaté. Depuis, l’économie espagnole peine à se relever.
Le taux de chômage avoisine les 25%, tandis qu’un jeune sur deux est sans emploi. En 4 ans, c’est presque 2,9 millions d’emplois qui ont été perdus. Cette année, le déficit sera de 5,8% du PIB au lieu des 4,4% attendus, alors que les critères de Maastricht imposent un déficit sous les 3%. Ce fut le prétexte utilisé par le gouvernement Rajoy pour lancer un plan d’austérité d’une ampleur jusqu’alors inconnue, la plus grande attaque contre la classe ouvrière espagnole depuis l’ère franquiste : des coupes sociales et des augmentations de taxes pour un montant de 27 milliards d’euros, ainsi qu’une réforme de la législation du travail. Certains secteurs de la bourgeoisie pensent que ce plan ne va pas assez loin alors que d’autres pensent qu’il va tuer toute relance et va augmenter la tension sociale. En plus de tout cela, les banques espagnoles devront trouver 50 milliards cette année.
Cette situation avec des éléments dépressionnaires a eu un impact sur le mouvement ouvrier espagnol. Après moins de 100 jours de gouvernement, le premier ministre a été confronté à une manifestation de 1,5 millions de personnes. Un calicot exprimait la volonté de lutte du prolétariat espagnol : “Mariano, à ce rythme tu n’atteindras pas l’été !”
Lors de cette manifestation, il y a eu énormément de pression et d’appels de la base pour un plan d’action. La tête des syndicats a été forcée d’appeler à une grève générale, une victoire pour la base du mouvement ouvrier dans la lutte contre l’austérité. Le 29 mars, la grève générale a très bien été suivie : on parle de 10 millions de participants, avec des taux de participation de 77% des salariés dans les entreprises. Dans l’industrie, le transport et l’agriculture, les taux de participation étaient respectivement de 97%, 95% et 95%. Le gouvernement a vu l’énorme potentiel qu’avait cette grève et appréhende la possible escalade du mouvement. Il y a eu une forte répression de la part de l’Etat, 176 personnes ont été arrêtées et on a dénombré 116 blessés.
La situation à ce stade est très ouverte. Si la pression de la base continue, on pourra voir d’autres appels à la grève générale et d’autres mouvements se développer. La colère dans la société espagnole est énorme. Les indignés qui ont pris les rues l’an passé sont un exemple de cette colère qui cherche une alternative.
On le voit, le mouvement ouvrier en Espagne, mais aussi de façon plus large en Europe, est à un moment crucial. La bourgeoisie dans tous les pays d’Europe n’a aucune solution face à la crise. La seule voie pour elle dans cette situation, c’est de profiter de la crise pour faire avancer son programme : réduction des coûts salariaux et des services publics. Il en résultera un appauvrissement généralisé et une diminution des conditions de vie de toute la population en Europe. La classe ouvrière détient les clés de la situation. Elle peut arrêter cette avalanche d’austérité en mettant en avant son propre programme. Pour cela, nous avons besoin d’organisations politiques et syndicales combatives, démocratiques, indépendantes des partis de l’austérité et orientées vers le renversement du capitalisme.
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Conférence de Jean Ziegler à Charleroi
Jean Ziegler est passé à l’Université du Travail de Charleroi ce vendredi 27 janvier pour présenter son nouveau livre ”Destruction Massive”. Le ministre à la coopération au développement, Paul Magnette, était présent, ainsi que Philippe Defeyt. Sans avoir lu le vivre, une critique, positive ou négative ne peut pas encore en être faite, disons cependant que jean Ziegler n’a pas la langue dans sa poche pour ce qui à trait au droit à l’alimentation. Ce qu’il appelle une destruction massive, c’est le fait qu’un enfant de moins de dix ans meurt de faim toutes les cinq secondes, des dizaines de millions d’autres, et leurs parents avec eux, souffrent de la sous-alimentation et de ses terribles séquelles. Tout cela, alors que l’on pourrait nourrir normalement 12 milliard d’être humains, soit le double de la population mondiale actuelle.
Par Ben (Charleroi)
Lors de la présentation, il insista sur l’importance de la question alimentaire, expliquant qu’à ses yeux, il était incompréhensible qu’il y ait tant de pauvres alors que la planète déborde de richesses. Il en expliqua quelque causes, comme par exemple la spéculation sur les matières premières. Il expliqua que dans la Corne de l’Afrique, les camp de l’ONU refusaient des demandes d’aide de personnes affamées, car le budget de l’aide alimentaire de l’ONU a diminué de moitié à cause des différents Etats qui ne payent plus autant qu’avant. Il fit aussi un clin d’œil à Paul Magnette en lui disant qu’il espérait que celui-ci allait faire pression pour s’assurer que la Belgique maintiendrait son aide… Il n’était apparemment pas au courant que le nouveau gouvernement compte baisser le budget de l’aide au développement de 10%, ce que Magnette se gardera bien de lui dire par ailleurs.
Jean Ziegler expliqua encore que les 500 plus grosses sociétés mondiales contrôlent 58% du PIB Mondial (c’est-à-dire 58% des richesses produites en une année), et que ces entreprises échappent à tout contrôle. Au vu du constat désastreux du néolibéralisme, il dira que ce n’est plus une idéologie mais carrément de l’obscurantisme. L’Etat a perdu ses forces immunitaires car les politiques ont été baigné dans le néolibéralisme, >”sauf quelques ministres bien sûr” dira-t-il en regardant Magnette, déclenchant un éclat de rire de la salle. Car si Magnette a tenté de se faire passer pour un homme de gauche lors de la conférence, la plupart des personne dans la salle savaient très bien que le Parti ”Socialiste” est très éloigné de la réelle idéologie socialiste et que celui-ci est tout simplement entrain de mener la pire politique d’austérité que la Belgique ait connu.
Pour conclure, Jean Ziegler a dit qu’à la fin d’un discours, il faut toujours de l’espoir, peu importe ce que l’on a dit. Il cita alors Pablo Neruda : ”Eux, nos ennemis, pourront couper toutes les fleurs, mais jamais ils ne seront les maîtres du printemps.”
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Pourquoi faire grève est indispensable
Rarement une grève n’a été autant décriée dans les médias. On qualifie cette grève ‘‘d’irresponsable’’, comme s’il était normal de nous faire payer cette crise provoquée par les entreprises et les banques malades. Assommés par toute la propagande patronale, même certains travailleurs estiment préférable de payer. ‘‘Pour en être tranquille’’. Mais ce sera tout le contraire. Une fois que l’on cède au chantage, cela ne s’arrête plus. Si nous ne résistons pas avec énergie, on nous dira à nouveau de payer ces prochaines années et les attaques se suivront. C’est, en substance, pourquoi faire grève est aussi crucial et nécessaire.
Tract du PSL
Un retour au 19e siècle, aux saucisses et aux matraques
A entendre toutes ces pleurnicheries contre notre grève, on se croirait revenu à l’ère du prêtre Daens et des délires de Woeste, fin du 19e siècle. Woeste et sa classe trouvaient eux aussi que les revendications du mouvement syndical étaient irresponsables. Eux aussi détenaient entre leurs mains la quasi-totalité des médias. Daens était selon eux un démagogue, une menace pour l’avenir, bon pour l’excommunication. Bref, un criminel de droit commun. Les politiciens de droite et les patrons actuels ne sont pas bien différents avec leur plaidoyer pour limiter le droit de grève avec le service minimum, pour l’octroi de primes à ceux qui veulent travailler – avec Woeste c’était des saucisses – et pour que le gouvernement fasse respecter l’état de droit pendant la journée de grève. A la place de s’en prendre aux diamantaires et banquiers frauduleux, ils se tournent contre les grévistes, qu’ils veulent frapper d’amendes avec l’aide d’huissiers.
D’où vient cette virulence ?
Parce que le gouvernement et les patrons n’ont pas le moindre argument. Que deviendrions-nous sans indexation des salaires et sans protection sociale ? Ces mesures sont destinées à nous protéger de la crise. Mais au moment même de la crise, le gouvernement et les patrons veulent s’y attaquer pour aider à payer leurs dettes de jeu. Un saut d’index donnerait 1 milliard d’euros, mais sur une carrière de 40 ans, cela signifie une perte cumulée de 25.000 euros pour un travailleur ! Il n’y a donc qu’une seule chose à faire: isoler les syndicats et les grévistes, les intimider et les criminaliser comme de vulgaires bandits. C’est le type de lutte de classe que nous réservent les patrons et les politiciens.
Un plan d’action adapté à la tempête qui vient
Pour leur résister, nous avons besoin d’un plan d’action adapté pour la tempête qui arrive à notre rencontre. Cela implique des arrêts de travail pour informer les collègues et voter la grève collectivement. Cela implique des réunions publiques pour préparer le grand public à la confrontation et les impliquer dans la lutte. Cela implique de lier nos journées de grève à des manifestations régionales et nationales pour rassembler les militants et s’adresser à l’opinion publique. Cela implique également que nos collègues des PME, sur qui s’exerce plus librement la terreur des patrons, reçoivent un coup de main d’ailleurs pour pouvoir partir en action. A Liège, par exemple, des militants syndicaux bloqueront des ronds-points proches des entreprises. Le plan proposé par Nico Cué, le président des Métallos FGTB Wallonie-Bruxelles, d’une grève générale de 48 heures si celle de 24 heures échoue, puis d’une autre de 72 heures encore si nécessaire doit être sérieusement envisagé.
Si on veut réussir, on doit être à 100%
Mais il semble bien qu’une partie des directions syndicales soit intimidée. L’annonce selon laquelle tous les zonings industriels ne seront pas bloqués laisse des travailleurs qui n’ont pas de délégation syndicale à la merci de petits patrons. La grève ne pourra donc pas être véritablement générale. Cette journée de grève est annoncée depuis plus d’un mois mais, jusqu’il y a quelques semaines encore, les dirigeants syndicaux semblaient hésitants. Dans de nombreuses entreprises, aucun tract n’a été disponible jusqu’à ces derniers jours. Si le sommet hésite, il n’est guère surprenant que des doutes émergent également à la base.
Déjà 20% pour la grève
Tant les ‘‘représentants politiques’’ que l’ensemble des médias se prononcent contre la grève, mais une récente ‘‘enquête’’ a dévoilé que 20% de la population la soutient, et que 55% sont contre. 11% ont déclaré qu’ils allaient faire grève. Entretemps, notre sentiment est que la campagne de dénigrement des patrons, des politiciens et des médias a fait changé de camp plus d’un opposant à la grève ou ‘‘sans-avis’’. C’est nécessaire, on n’en restera pas à 11,3 milliards d’euros d’économies. Avec le contrôle budgétaire s’ajoute 3 milliards d’euros supplémentaires et, pour l’an prochain, il est question d’économiser 13 milliards. Les attaques viendront de partout, du gouvernement fédéral mais aussi des communautés, des régions et des communes après octobre. Après cela, le gouvernement et les patrons aborderont le problème du "vieillissement" et il faudra trouver 25 milliards d’euros pour les deux années suivantes. Celui qui est encore plus ou moins épargné aujourd’hui est attendu au tournant. Si avant même l’application de toutes les mesures 20% de la population est en faveur de la grève et 23% se disent neutres, combien seront-ils quand ce que l’on veut nous imposer sera clair aux yeux de tous ?
Notre pays en danger ?
Selon Di Rupo, les syndicats conduisent les ‘‘citoyens à l’abîme’’. Tobback a déclaré dans Le Soir qu’une grève générale est telle une bombe atomique, sans le moindre effet toutefois si le gouvernement ne tombe pas. Il avertit aussi qu’un gouvernement de droite prendrait des mesures vraiment de droite. La date de péremption de cette vieille histoire du ‘‘moindre mal’’ est pourtant dépassée depuis bien longtemps. Rik Van Cauwelaert, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire flamand Knack, a réagit aux critiques de Paul Magnette contre la politique ultralibérale de la Commission européenne en soulignant que les ‘‘socialistes’’ ont collaboré à la construction européenne, y compris au Pacte de stabilité européen et au ‘‘six pack’’. La même stratégie a sapé la base sociale des premiers ministres "socialistes" de Grèce, d’Espagne et du Portugal, où la droite est parvenue au pouvoir.
Avec de tels amis, pas besoin d’ennemis
Les soi-disant partenaires politiques des syndicats, les sociaux-démocrates et les sociaux-chrétiens, appliquent les politiques néolibérales depuis déjà des décennies. Ils nous disent qu’ils n’ont pas le choix, ce qui signifie en fait qu’ils ne veulent pas rompre les règles qu’ils ont eux-mêmes instaurées. C’est leur choix. Mais changer des points et des virgules n’est pas suffisant, il nous faut une politique fondamentalement différente. Les syndicats en ont développé les bases, mais les sociaux-chrétiens et démocrates n’en veulent pas. Ils nous menacent et disent que si ce gouvernement tombe, il y en aura un de droite. Ce chantage doit cesser. À un certain moment, on se doit de crier : faisons les tomber ! Et si on peut faire tomber Di Rupo, on peut faire de même avec De Wever. Mais nous ne pouvons évidemment pas continuellement renverser les gouvernements. Il existe des dizaines de milliers de militants syndicaux qui se dévouent à leurs collègues, quotidiennement, à leurs propres risques, et de façon désintéressée. Il existe de solides militants politiques, dont certains ont depuis des années abandonné les sociaux-démocrates et les sociaux-chrétiens tandis que d’autres ne leur ont jamais fait confiance. Les syndicats ont la capacité et les moyens de les rassembler en un même parti politique, pour assurer que les 20% et 23% dont nous avons parlé plus haut disposent, enfin, d’une expression politique.
Lier les luttes d’aujourd’hui au combat pour une société meilleure
Le Parti Socialiste de Lutte a dans ses rangs des délégués et militants syndicaux, des jeunes et des étudiants qui sont respectés pour leur engagement et leur persévérance. Nous défendons les besoins concrets d’aujourd’hui, en écoutant et en formulant nos propres propositions, mais en plaçant notre action actuelle dans le cadre de la lutte pour une autre et meilleure société. Nous luttons pour une société socialiste démocratique où la production sera destinée à satisfaire les besoins de tous et non à étancher la soif de profits d’une infime élite.
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En Bref…
Chaque samedi, nous publions dans cette rubrique quelques faits marquants, des citations, de petites vidéos,… Aujourd’hui, petit retour sur la situation en Haïti deux ans après le séisme, l’austérité en Belgique et son porte-parole Elio Di Rupo, le taux de pauvreté en Belgique et quelques autres petites choses.
Haïti : 500.000 personnes vivent toujours sous tentes
Deux ans après le séisme qui avait frappé Haïti le 12 janvier 2010 et avait causé la mort de plus de 200.000 personnes, le chaos persiste encore. Le responsable de l’USAID, l’agence américaine pour le développement, a déclaré que "Haïti est en train de se reconstruire (…) L’économie a connu une croissance de 6% l’an passé et USAID y a participé de plusieurs manières." Mais le principal exemple qu’il cite est la mise en place d’une… zone industrielle! L’assistance des Etats-Unis se poursuivra dans les années à venir, a-t-il encore assuré, avec des efforts portés sur le "redressement de l’économie" et le "renforcement des institutions politiques". Autrement dit, les priorités concernent le fait de garantir les profits des entreprises et la ”stabilité politique du pays”. Pendant ce temps, plus de 500.000 personnes sont encore forcées de vivre dans des tentes…
Di Rupo : ”Personne ne peut échapper aux efforts de redressement !”
Cette semaine s’est déroulée la cérémonie du Manager de l’Année de Trends-Tendance, en présence notamment du Premier Ministre Elio Di Rupo. Il a notamment été question dans son discours des mesures d’austérité. Il y a déclaré entre autres : ”Des efforts importants sont demandés à chacun. Aux politiques, aux fonctionnaires, aux allocataires sociaux, aux travailleurs et aux entreprises. Personne ne peut échapper aux efforts de redressement car il en va de l’équilibre global de notre société. Les réformes profondes et indispensables que nous mettons en œuvre ne seront acceptées que si tout le monde contribue à leur réussite.” On se demande bien de quel équilibre il veut parler, puisque ces mesures antisociales frappent durement les travailleurs et leurs familles, et laissent les spéculateurs, grands patrons et banquiers en paix. Cette même semaine, Di Rupo a d’ailleurs reconfirmé son allégeance à la Commission européenne et à ses politiques, notamment après les propos de Paul Magnette…
Des troubles internes au PS ?
… Paul Magnette a donc été l’invité de Matin Première ce jeudi. En cette occasion, il a critiqué la politique de la Commission européenne qui "prépare 15 ans de récession pour l’Europe". Il a aussi critiqué le salaire perçu par les patrons des entreprises publiques : "Il faut revenir à la gestion raisonnable". Il poursuit : "Qui est en train de faire l’analyse de nos budgets et de nous donner des bons ou des mauvais points ? C’est la Commission européenne !" C’est donc normal qu’elle soit dans le collimateur, estime-t-il. "Pour le reste, il y a beaucoup d’hommes politiques flamands qui se cachent derrière la Commission pour faire passer des réformes de droite sans l’assumer". A ce niveau, le PS n’a aucune leçon à recevoir. Combien de fois de pareilles déclarations ont pu permettre au PS d’être un pied au pouvoir (où il est depuis… 1988!) et un pied dans l’opposition. Sauf que, maintenant, le Premier Ministre est PS, et a dû désavouer les propos de Paul Magnette. Que l’on se rassure toutefois, il y a de fortes chances que tout cela n’était qu’une belle opération de communication, domaine dans lequel excelle le PS. Paul Magnette n’a tout de même pas appelé à participer massivement à la grève générale du 30 janvier pour lutter contre l’application de la politique de la Commission européenne en Belgique, une opération de communication a d’étroites limites…
Près de 15% des Belges vivent sous le seuil de pauvreté
Le premier annuaire fédéral sur la pauvreté vient d’être publié et met en avant que pas moins de 14,6% de la population belge vit sous le seuil de pauvreté, un pourcentage encore plus important parmi les jeunes et les personnes âgées. Quant au reste de la population, travailler ne constitue même plus une protection contre la pauvreté. Le seuil de pauvreté est fixé à 973 euros par mois pour les personnes isolées et 2.044 euros pour les ménages composés de deux adultes et deux enfants. Le seuil de pauvreté atteint 18,5% des enfants âgés de 0 à 18 ans et 19,4% des personnes âgées de plus de 65 ans. "Le préjugé selon lequel il suffit de travailler pour échapper à la pauvreté s’avère faux", a expliqué l’un des auteurs, Willy Lahaye, de l’Université de Mons, en pointant la responsabilité de l’augmentation des emplois précaires. Entre données, cet annuaire dénonce qu’un quart des Belges bénéficiant des revenus les plus faibles (28,5%) postposent leurs soins de santé pour raisons financières. Près de 32% des Belges bénéficiant des revenus les plus faibles souffrent d’une ou plusieurs maladies chroniques.
Une génération sans avenir
Le Forum Economique Mondial (FEM) tire des perspectives bien sombres pour notre avenir. Son rapport concernant les “risques mondiaux” rendu public en introduction au sommet de Davos et parle du danger constitué par tous ces jeunes qui forment une “génération sans avenir”. Que ces jeunes entrent en résistance contre le système capitaliste rendent sa survie incertaine. Voilà en tout cas l’avis des chefs d’entreprises, car ce rapport du FEM est basé sur un sondage qui a impliqué 469 chefs d’entreprises et topmanagers. Le texte accorde une place de choix au mouvement Occupy et aux soulèvements révolutionnaires en Afrique du Nord et au Moyen Orient.
La Belgique joue un rôle important dans la répression au Moyen Orient
Notre pays est le plus grand exportateur d’armes militaires vers le Moyen Orient. En 2010, des armes ont été exportées vers cette région pour une valeur de 63 millions d’euros, une augmentation de 50% par rapport à l’année précédente. C’est plus de la moitié des exportatiopns totales de l’Europe. Les commenditaires sont essentiellement la Jordanie et l’Arabie Saoudite. Globalement, notre pays a exporté des armes pour une valeur de 1 milliards d’euros en 2010.
Sureté d’Etat : l’extrême-droite ne va pas bien
Ce que la sureté d’Etat a dévoilé dans son rapport, les antifascistes le savent déjà très bien : l’extrême-droite n’a pas une forme excellente en Belgique. Les néonazis de Blood&Honour n’ont pu organiser que quelques concerts en 2010, contre plus d’une quinzaine il y a quelques années. Le Voorpost, qui sert notamment de service de sécurité au Vlaams Belang, a perdu des membres. Des groupes comme le N-SA ou Nation, du côté francophone, ne dépassent pas les 10 ou 20 membres actifs (ce qui n’empêche pas Nation de crier à la victoire sur son site à la lecture de ce rapoort…). Cela étant dit, le fait que l’extrême-droite ne se porte pas très bien ne signifie aucunement qu’il faut arrêter de la combattre ! Le prochain grand rendez-vous sera ce 15 mars à Louvain, pour la manifestation antifasciste contre le NSV.
C’est cool le socialisme ?
Même au Etats-Unis, ce n’est pas des plus évident de distribuer des auto-collants anti-socialistes. Dans cette vidéo, issue d’un groupe de droite, les réactions des passants face à ces stickers ‘socialism is not cool’ sont des plus intéressantes! De nombreuses personnes réagissent en affirmant le contraire de leur slogan et répondent : si, le socialisme c’est cool!