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Tag: Parti Communiste
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Charleroi : Des loyers abordables pour des logements de qualité !
- Charleroi : Le 14 octobre, votez pour le changement – PRENEZ LE POUVOIR !
- Page Facebook du Front de Gauche – Charleroi
Plusieurs milliers de familles sont sur liste d’attente pour un logement social. Découragés, beaucoup de ceux qui y ont droit ne s’inscrivent même plus. Les promesses électorales n’ont jamais été tenues et la pénurie de logements sociaux publics tire le coût de l’ensemble des loyers vers le haut. La majeure partie des locataires consacrent plus de 30% de leur budget au logement, ce qui est une aubaine pour les promoteurs immobiliers et les «marchands de sommeil ». Il est possible d’y remédier par la construction de logements neufs, par l’acquisition ou la location de logements inoccupés à rénover, et par la réquisition si nécessaire.
Luttons tous ensemble pour :
- un plan de construction et de rénovation massive de logements sociaux !
- un minimum de 15 000 nouveaux logement sociaux publics de qualité pour Charleroi dans les 4 ans afin de résoudre la pénurie !
MILITONS !
Qu’est ce que le Front de Gauche ?
Le Front de Gauche est une liste unitaire qui regroupe des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux, des personnes issues du monde associatif et des membres du Parti Communiste (PC) et du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Notre objectif est de constituer une vaste coalition anti-austérité ainsi qu’un relais politique large véritablement de gauche.
Comment participer ?
Diffuser des tracts, organiser des rencontres avec des candidats, ses collègues et sa famille, coller une affiche à sa fenêtre, participer aux assemblées pour discuter et élaborer la construction du Front de Gauche… Chacun peut contribuer à cette campagne, chacun peut participer à la construction d’une véritable gauche.
Des élus du Front de Gauche ?
Contrairement aux politiciens traditionnels, les candidats du Front de Gauche s’engagent :
- A développer activement la résistance contre les politiques d’austérité et à ne participer à aucune coalition avec les partis pro-austérité.
- A ne pas s’enrichir grâce à la politique. L’éventuel surplus sera entièrement consacré à construire et à soutenir la résistance aux attaques antisociales.
- A présenter les prises de décisions collectives et démocratiques des militants et sympathisants.
SAMEDI 6 OCTOBRE – 17H MEETING DU FRONT DE GAUCHE – MAISON DES 8 HEURES, PLACE CHARLES II – CHARLEROI
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Charleroi : Des emplois communaux décents !
- Charleroi : Le 14 octobre, votez pour le changement – PRENEZ LE POUVOIR !
- Page Facebook du Front de Gauche – Charleroi
À Charleroi, il y a seulement un emploi disponible pour 40 chômeurs. Il faut s’attaquer au chômage, pas aux chômeurs. Ce qu’il faut, c’est des emplois de qualité pour tous. La commune pourrait montrer l’exemple en lançant un vaste programme de travaux publics répondant aux besoins urgents de la population, construction et rénovation des logements, des crèches, des écoles… Mais aussi en diminuant le temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires pour l’ensemble des travailleurs communaux. Ce ne sera possible que si nous nous décidons à aller chercher l’argent là où il est !
Luttons tous ensemble pour :
Créer des emplois statutaires en nommant les agents et en introduisant la semaine de 32h sans perte de salaires avec embauches compensatoires !
MILITONS !
Qu’est ce que le Front de Gauche ?
Le Front de Gauche est une liste unitaire qui regroupe des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux, des personnes issues du monde associatif et des membres du Parti Communiste (PC) et du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Notre objectif est de constituer une vaste coalition anti-austérité ainsi qu’un relais politique large véritablement de gauche.
Comment participer ?
Diffuser des tracts, organiser des rencontres avec des candidats, ses collègues et sa famille, coller une affiche à sa fenêtre, participer aux assemblées pour discuter et élaborer la construction du Front de Gauche… Chacun peut contribuer à cette campagne, chacun peut participer à la construction d’une véritable gauche.
Des élus du Front de Gauche ?
Contrairement aux politiciens traditionnels, les candidats du Front de Gauche s’engagent :
- A développer activement la résistance contre les politiques d’austérité et à ne participer à aucune coalition avec les partis pro-austérité.
- A ne pas s’enrichir grâce à la politique. L’éventuel surplus sera entièrement consacré à construire et à soutenir la résistance aux attaques antisociales.
- A présenter les prises de décisions collectives et démocratiques des militants et sympathisants.
SAMEDI 6 OCTOBRE – 17H MEETING DU FRONT DE GAUCHE – MAISON DES 8 HEURES, PLACE CHARLES II – CHARLEROI
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Charleroi : Des crèches publiques pour tous ! Des écoles gratuites et de qualité en suffisance !
- Charleroi : Le 14 octobre, votez pour le changement – PRENEZ LE POUVOIR !
- Page Facebook du Front de Gauche – Charleroi
Des crèches publiques pour tous !
Le nombre de crèches publiques est très faible vis-à-vis des besoins réels. Il est de plus en plus difficile de trouver une place. C’est ce qui explique que les coûts des crèches privées soient si élevés, jusqu’à 600 €. Les partis établis comptent tout au plus maintenir le taux de couverture actuel, sans l’augmenter.
Des écoles gratuites et de qualité en suffisance !
Nos écoles tombent en ruine et sont manifestement sous-financées. Le nombre d’élèves par classe augmente, diminuant la qualité de l’enseignement. Le manque de moyens dont souffrent les écoles est systématiquement compensé par une augmentation des frais que les élèves doivent payer pour leurs fournitures scolaires, les cantines ou les voyages. Le bien-être des élèves et les conditions de travail des enseignants ne font qu’empirer.
Luttons tous ensemble pour :
- accorder plus de moyens publics à l’enseignement (7% du PIB) pour davantage d’enseignants, des classes plus petites et une rénovation massive des bâtiments scolaires!
- multiplier massivement le nombre de crèches publiques et élargir différents types de services qui permettent de combiner famille, travail et loisirs.
MILITONS !
Qu’est ce que le Front de Gauche ?
Le Front de Gauche est une liste unitaire qui regroupe des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux, des personnes issues du monde associatif et des membres du Parti Communiste (PC) et du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Notre objectif est de constituer une vaste coalition anti-austérité ainsi qu’un relais politique large véritablement de gauche.
Comment participer ?
Diffuser des tracts, organiser des rencontres avec des candidats, ses collègues et sa famille, coller une affiche à sa fenêtre, participer aux assemblées pour discuter et élaborer la construction du Front de Gauche… Chacun peut contribuer à cette campagne, chacun peut participer à la construction d’une véritable gauche.
Des élus du Front de Gauche ?
Contrairement aux politiciens traditionnels, les candidats du Front de Gauche s’engagent :
- A développer activement la résistance contre les politiques d’austérité et à ne participer à aucune coalition avec les partis pro-austérité.
- A ne pas s’enrichir grâce à la politique. L’éventuel surplus sera entièrement consacré à construire et à soutenir la résistance aux attaques antisociales.
- A présenter les prises de décisions collectives et démocratiques des militants et sympathisants.
SAMEDI 6 OCTOBRE – 17H MEETING DU FRONT DE GAUCHE – MAISON DES 8 HEURES, PLACE CHARLES II – CHARLEROI
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Charleroi : Le 14 octobre, votez pour le changement – PRENEZ LE POUVOIR !
Face aux politiques d’austérité menées à tous les niveaux de pouvoir, il est urgent de proposer une alternative. Le Front de Gauche à Charleroi a pour vocation de créer une telle alternative et tient à poser deux principes fondamentaux à son projet politique. Tout d’abord, nous sommes résolument opposés à toutes les mesures d’austérité qui n’auront pour effet que d’accroître les inégalités et ne résoudront nullement la crise. Le Front de Gauche à Charleroi s’engage donc à combattre toute mesure d’austérité déjà prise ou à venir. Ensuite, nous estimons que la démocratie ne doit pas être un vain mot. Il est primordial que toutes et tous soient impliqués au maximum dans la gestion et les prises de décision qui les concernent. Cela doit être vrai dans le cadre de la commune mais également au sein même du Front de Gauche, où toutes celles et tous ceux qui partagent nos valeurs de solidarité et de progrès participent directement à l’élaboration de nos programmes, activités…
Tract du Front de Gauche, avec liste des candidats
SAMEDI 6 OCTOBRE – 17H MEETING DU FRONT DE GAUCHE – MAISON DES 8 HEURES, PLACE CHARLES II – CHARLEROI
La commune, premier terrain de lutte contre l’austérité
Les mesures d’austérité, qu’elles soient imposées par le gouvernement Di Rupo ou par les autres entités fédérées, vont largement accroître les inégalités et mettre à mal des populations déjà fragilisées. Ceci se vérifie particulièrement dans notre commune. Il est primordial de mettre en place une politique sociale d’envergure au niveau communal, pour empêcher le fossé de se creuser et aller de l’avant.
Tous ensemble, on peut :
- réaliser un plan de construction et de rénovation massive de logements sociaux!
- accorder plus de moyens publics pour l’enseignement (7% du PIB) pour davantage d’enseignants, des classes plus petites et une rénovation massive des bâtiments scolaires !
- multiplier massivement le nombre de crèches publiques et élargir différents types de services qui permettent de combiner famille, travail et loisirs.
- créer des milliers d’emplois statutaires en nommant les agents et en introduisant la semaine de 32 heures sans perte de salaires avec embauches compensatoires.
- construire une vaste coalition antiaustérité ainsi qu’un relais politique large véritablement de gauche dans le respect de chaque tendance.
- mettre en place une société guidée par les principes de la planification écologique.
- prendre le pouvoir et construire une démocratie réelle en vue d’établir la justice sociale.
Un programme impayable ?
Nous rejetons le diktat de la pensée néolibérale. Nous devons abolir la dette et les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises. Nous pouvons régler la facture en imposant les grandes fortunes et les profits. Nous avons besoin d’un refinancement massif des communes et des budgets pour satisfaire les besoins de l’ensemble de la population et non pas une logique d’austérité. Jamais les richesses, le potentiel technique et scientifique n’ont été aussi importants qu’aujourd’hui.
Nous devons nous libérer du carcan de l’économie de marché qui ne profite qu’à quelques-uns.
VOTEZ FRONT-GAUCHE
QU’EST CE QUE LE FRONT DE GAUCHE?
Le Front de Gauche est une liste unitaire qui regroupe des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux, des personnes issues du monde associatif et des membres du Parti Communiste (PC) et du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Notre objectif est de constituer une vaste coalition anti-austérité ainsi qu’un relais politique large véritablement de gauche.
COMMENT PARTICIPER?
Diffuser des tracts, organiser des rencontres avec des candidats pour ses amis, ses collègues et sa famille, coller une affiche à sa fenêtre, participer aux assemblées pour discuter et élaborer la construction du Front de Gauche… Chacun peut contribuer à cette campagne, chacun peut participer à la construction d’une véritable gauche.
DES ÉLUS DU FRONT DE GAUCHE?
Contrairement aux politiciens traditionnels, les candidats du Front de Gauche s’engagent :
Contactez le Front de Gauche : frontdegauchecharleroi@gmail.com
- à développer activement la résistance contre les politiques d’austérité et a ne participer à aucune coalition avec les partis pro-austérité.
- à ne pas s’enrichir grâce à la politique. L’éventuel surplus sera entièrement consacré à construire et à soutenir la résistance aux attaques antisociales.
- à présenter les prises de décisions collectives et démocratiques des militants et sympathisants.
LISTE FRONT-GAUCHE
PROVINCE
- LAGAE Stefanie 27 ans enseignante
- HERICKS Thomas 35 ans infographiste sans emploi
- PIERRET Cécile 75 ans retraitée
- ROUSSELET Matthieu 35 ans artiste
- DOMINO Gaetano 59 ans chef de gare SNCB
- WAUTHIER Synthia 26 ans mère au foyer
- DUSAUSSOIS Benjamin 29 ans sans emploi
- FAUCONNIER Martine 63 ans éducatrice
- ANDERSEN René 66 ans retraité SNCB
COMMUNE
- ANDERSEN René 66 ans retraité SNCB
- LAGAE Stefanie 27 ans enseignante
- MORTELETTE Pierre 62 ans électricien
- PIERRET Cécile 75 ans retraitée
- DUSAUSSOIS Benjamin 29 ans sans emploi
- HERICKS Thomas 35 ans sans emploi
- WAUTHIER Synthia 26 ans mère au foyer
- DECKERS Olivier 28 ans apprenti tatoueur
- DEVILLIER Mauricette 65 ans retraitée
- ROUSSELET Matthieu 35 ans artiste
- ANDRE Nelly 71 ans retraitée
- GONSETTE Jean-François 48 ans employé
- LECLERCQ Gisèle 75 ans retraitée
- PASTORELLI Guido 59 ans retraité
- RUBBENS Alicia 36 ans ouvrière
- LECLERCQ Daniel 63 ans retraité
- FAUCONNIER Fabienne 60 ans ouvrière
- LOUIS Philippe 46 ans ouvrier sans emploi
- LOUIS Odette 75 ans retraitée
- DURVAUX Marc 61 ans technicien
- LECHIEN Simone 60 ans ouvrière
- KEGELART Jean-Luc 61 ans électricien
- HAGON Anne 69 ans retraitée
- PASTORELLI Salvatore 47 ans ouvrier
- FAUCONNIER Martine 63 ans éducatrice
- DOMECIJN Camille 60 ans ajusteur SNCB
- LAMBRICHTS Claude 69 ans retraité
- BENBELLAT Isabelle 55 ans retraitée
- LANGLOIS Dominique 44 ans éducateur A2
- HELBACH Léa 82 ans retraitée
- TIRLEROUX André 70 ans retraité (permanent syndical)
- PIRAUX Josette 54 ans ouvrière
- LEMIELLE Jean-Marie 63 ans ouvrier
- PASTORELLI Vincenza 42 ans ouvrière sans emploi
- ANDRIOLA Angela 55 ans ouvrière
- PIETTE Léon 69 ans retraité SNCB
- PAUL Anne-Marie 64 ans retraitée
- BLAIRON Alain 60 ans ouvrier
- MYS Murielle 48 ans sans emploi
- DOMINO Gaetano 59 ans chef de gare SNCB
- TAYENNE Martine 57 ans éducatrice
- STAMPER Josette 56 ans caissière
- WATTIEZ Isabelle 43 ans sans emploi
- CHAVATTE Raymond 62 ans monteur
- PICHON Françoise 51 ans docteur es lettres
- VANDEWALLE Luc 55 ans entrepreneur
- HARDENNE Dominique 56 ans secrétaire médicale
- PASTORELLI Fabrizio 35 ans sans emploi
- CRABBE Daniel 58 ans ajusteur SNCB
- BUFFIN Nadine 53 ans employée SNCB
- MORTELETTE Olivier 36 ans conducteur SNCB
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Grèce : Echec de la formation d’une coalition pro-austérité et nouvelles élections
Pour un gouvernement de gauche ! Pour une politique anti-austérité, favorable aux travailleurs et socialiste !
A la suite du séisme politique constitué par les élections du 6 mai dernier, caractérisées par un rejet massif des partis pro-austérité soumis à la ‘Troïka’ (Fonds Monétaire International, Banque Centrale Européenne et Union Européenne), les principaux partis ne sont pas parvenus à former un gouvernement de coalition. Les tentatives du président grec de parvenir à un gouvernement ‘d’unité nationale’ ou de constituer un ‘gouvernement de technocrates’ n’ont pas eu plus de succès. De nouvelles élections cruciales se tiendront donc, au plus tard le 17 juin.
Par Nikos Anastasiades, (Xekinima, CI0-Grèce) et Niall Mulholland, CIO
Les partisans de Xekinima (section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière) soutiennent fermement la décision du parti de gauche Syriza de refuser de se joindre à un gouvernement composé de partis pro-austérité tels que le parti social-démocrate Pasok et le parti de droite Nouvelle Démocratie.
Syriza
Lors de ces élections, Syriza (une coalition de la gauche radicale) est passé de 4,6% à 16,78%, remportant ainsi 52 siège et devenant de ce fait la deuxième force politique du pays, largement sur base de son approche anti-austérité et de son appel à un gouvernement de gauche.
Lors de la semaine écoulée, les principaux partis politiques ont désespérément tenté de trouver un moyen d’échapper à la tenue de nouvelles élections. La classe dirigeante grecque est désorientée au vu du fait que ses soutiens traditionnels – la Nouvelle Démocratie et le Pasok – ont dramatiquement perdu les élections. Ce résultat est la conséquence directe de leurs mesures d’austérité qui frappent le pays depuis des années, entraînant un flot de misère et de pauvreté, de sans-abris, de chute drastique des conditions de vie et de suicides. Pour la fin de cette année 2012, il est prévu que le Produit Intérieur Brut aura chuté de pas moins de 20% depuis 2008, tandis que le chômage frappera 25% de la population active.
Les dirigeants de la Nouvelle Démocratie et du Pazok, de même que la plupart des medias, ont très hypocritement blâmé Syriza d’avoir conduit le pays vers de nouvelles élections. Mais le dirigeant de la formation de gauche radicale, Alexis Tsipras, a très correctement rejeté ces accusations en déclarant que l’establishment politique espérait surtout que Syriza devienne complice d’un véritable crime en participant à l’élaboration de nouvelles attaques antisociales.
L’aversion de ces partis et de l’establishment grec face à la tenue de nouvelles élections démocratiques provient surtout du fait que Syriza menace d’y devenir le plus grand parti en remportant entre 20,5% et 28% (en fonction des sondages). Syriza est ainsi la seule formation politique à voir son soutien croître dans les sondages, alors que tous les autres chutent. La Nouvelle Démocratie devrait obtenir 18,1% des voix et le Pasok seulement 12,2% : les taux les plus bas pour ces deux formations depuis près de 40 ans ! Cela reflète la popularité croissante de l’opposition publique de Syriza à toute nouvelle mesure d’austérité.
La menace de l’extrême-droite
Le parti néofasciste Aube Dorée a également remporté un certain succès lors des dernières élections, et est entré au Parlement pour la première fois. Mais nombreux sont ceux qui ont voté pour ce parti afin de “punir les politiciens” et qui peuvent maintenant voir l’étendue du caractère anti-classe ouvrière de ce parti d’extrême-droite. Aube Dorée s’effondre maintenant dans les sondages, sous les 3% selon certains, ce qui signifierait que ce parti n’obtiendrait aucun élu aux nouvelles élections.
Les travailleurs et leurs familles ne peuvent cependant pas prendre cette menace à la légère. Depuis qu’Aube Dorée a remporté des sièges au Parlement, ses partisans ont attaqués physiquement plusieurs immigrés. Xekhinima appelle à la création de comités antifascistes locaux afin de démocratiquement organiser l’auto-défense de la population. Ces comités doivent concerner les quartiers, les écoles, les universités et les lieux de travail. Si la gauche échoue à offrir une alternative viable et socialiste face à la crise, l’extrême-droite peut obtenir de nouveaux succès et la classe dirigeante grecque (qui a dans le passé déjà recouru à l’imposition d’un régime militaire pour défendre ses intérêts) pourrait également prendre plus de mesures autoritaires afin de s’en prendre au mouvement ouvrier.
Une sortie de l’eurozone ?
Les partis patronaux recourent à la menace et disent que la Grèce sera forcée de quitter l’eurozone si de nouvelles élections sont tenues et que Syriza arrive au pouvoir avec sa politique opposée aux coupes d’austérité. Les dirigeants de Syriza affirment vouloir prendre des mesures destinées à augmenter le niveau de vie de la population et à revenir sur les mesures d’austérité tout en maintenant la Grèce à l’intérieur de l’eurozone. Alors que la vaste majorité des Grecs s’opposent au programme d’austérité, ils désirent également rester au sein de l’eurozone. De façon bien compréhensible, ils craignent un avenir qui s’inscrirait sans la monnaie commune.
Les médias et les politiciens bourgeois ne cessent de prévenir de ce qui arriverait en cas de départ de la zone euro : une chute encore plus dramatique du niveau de vie, la banqueroute financière et une hyperinflation des prix. Sans surprise, un récent sondage d’opinion a mis en avant que 78% des sondés désiraient un gouvernement qui fasse tout son possible pour rester au sein de la zone euro. Mais en même temps, rester dans la camisole de force de l’euro ne promettrait qu’une austérité sans fin aux Grecs, et un nombre croissant d’entre eux exige de quitter la zone.
Mais malgré la volonté des dirigeants de Syriza de rester dans l’eurozone, même s’ils appliquent leur politique dans un nouveau gouvernement limité à une renégociation ‘radicale’ des conditions de renflouement du pays, ils feront face à une opposition résolue de la part de l’Union Européenne et des capitalistes grecs, ce qui conduirait probablement la Grèce à être éjectée de l’eurozone. La Troïka a indiqué qu’elle était prête à discuter de certaines clauses du renflouement, mais pas des thèmes principaux, ce qui signifie très clairement une poursuite dans l’offensive contre les conditions de vie de la population grecque.
Pourtant, Syriza ne prépare pas encore ses membres, ses partisans et plus généralement la classe ouvrière face aux conséquences d’une confrontation avec la Troïka, les marchés et la classe dirigeante grecque. De la même manière, Syriza ne tient pas encore compte de la plus que probable féroce campagne qui se déchaînera contre cette formation de gauche radicale dans les médias et du fait des partis bourgeois au cours de la nouvelle campagne électorale.
Certains dirigeants de Syriza défendent que s’ils forment un nouveau gouvernement, la Troïka devra faire face à son propre bluff, et sera forcée de faire de grandes concessions car les dirigeants de l’Union Européenne sont terrifiés à l’idée d’un défaut de paiement de la Grèce et d’un départ de l’euro. Cela causerait une nouvelle crise financière et une profonde dépression à travers l’Union Européenne, avec la menace que des pays comme l’Espagne, le Portugal et l’Irlande soient également forcés de quitter l’euro. C’est vrai, mais certains dirigeants européens craignent que le pays ne soit sur une pente glissante qui pousse irrésistiblement la Grèce à l’extérieur de l’eurozone, et ils se préparent, de même que les marchés financiers, à faire face à cette éventualité.
Angela Merkel et le président de la Commission Européenne Jose Manuel Barroso ont ouvertement prévenu que si la Grèce ne respectait pas les engagements pris par les précédents gouvernements, le pays devrait quitter l’euro. Cela peut partiellement être une menace pour forcer l’arrivée d’une coalition d’austérité de même qu’une tentative visant à faire prendre conscience de ce qui peut arriver à chaque pays de l’eurozone qui oserait se dresser contre la Troïka.
Un gouvernement de gauche
Dans cette situation, que doit faire la gauche ? Xekinima accueille avec enthousiasme l’appel public de Syriza pour un gouvernement unitaire de gauche. Syriza devrait ouvrir et développer ses structures en tant que large alliance de gauche afin que de nouvelles couches de travailleurs et de jeunes rejoignent l’initiative et puissent démocratiquement décider de la politique du parti. Xekinima soutient l’unité d’action des partis de gauche pour les prochaines élections et appelle à voter pour Syriza.
Syriza devrait lancer un appel pour redynamiser les actions de masse sur les lieux de travail, dans les écoles et les quartiers et pour des syndicats combatifs et démocratiques, avec la tenue d’assemblées de masse aux niveaux local, régional et national afin d’impliquer largement les travailleurs et leurs familles dans les discussions portant sur le programme, les revendications et les tactiques électorales afin de faire massivement campagne pour un gouvernement de gauche et assurer que la pression existe pour que ce gouvernement lutte contre l’austérité et pour les travailleurs.
Le Parti Communiste (KKE) et Antarsya (la Coopération de la gauche anticapitaliste) ont tous les deux adopté une approche sectaire avant les dernières élections et ont rejeté les propositions unitaires de Syriza, avec en résultat une stagnation de leur soutien électoral. A la surprise de millions de travailleurs, la direction du KKE continue d’ailleurs de refuser la constitution d’un bloc avec Syriza. Sous la pression de leur base, et de la classe ouvrière en général, une partie d’Antarsya a de son côté indiqué qu’elle était prête à travailler avec Syriza. De nombreux membres du KKE parlent eux aussi de faire d’unité. Xekinima enjoint Syriza à lancer un appel clair et conséquent orienté vers la base du KKE et des autres forces de gauche pour constituer un bloc basé sur une plateforme anti-austérité afin de lutter pour un gouvernement de gauche armé d’un programme socialiste.
Xekinima fera campagne dans ces élections pour un gouvernement de gauche radicale, pour une politique anti-austérité et favorable aux travailleurs avec un programme socialiste destiné à changer de société.
Un programme pour l’unité d’action de Syriza et du KKE autour de l’opposition à toutes les mesures d’austérité, pour l’annulation de la dette, pour l’expropriation et la mise sous le contrôle public et démocratique des principales banques et industries et pour un renversement socialiste de la société gagnerait un soutien massif parmi la classe ouvrière, la jeunesse et la classe moyenne. Mais une politique favorable aux travailleurs déchainerait les foudres des patrons à travers l’Europe, et ils organiseraient rapidement l’éjection de la Grèce hors de l’eurozone.
Hors de l’euro, un gouvernement des travailleurs devrait instaurer un programme d’urgence avec un contrôle étatique sur les importations, les exportations ainsi que sur le capital, tout cela étant destiné à prévenir de toute évasion de capitaux organisée par les grands patrons, les actionnaires et les multinationales. Des comités démocratiques devront assurer la distribution de médicaments, de nourriture, d’essence et d’autres denrées vitales pour les travailleurs.
Un gouvernement des travailleurs en Grèce devra également se lier aux mouvements de lutte des travailleurs dans les autres pays de l’eurozone, et plus particulièrement en Espagne, au Portugal, en Irlande et en Italie afin de rompre la dictature de la Troïka, des patrons, de l’Union Européenne et du capitalisme. Ces pays pourraient constituer une confédération sur une base socialiste et commencer à coordonner leurs économies de façon démocratiquement planifiée, dans le cadre de la lutte pour une confédération socialiste européenne, sur une base volontaire et égalitaire. Cela remporterait un soutien enthousiaste et massif parmi toute la classe ouvrière européenne.
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“We live in a political world” Le Parti Communiste et Bob Dylan
Cet automne s’est éteint Irwin Silber, membre de la Ligue américaine de la jeunesse communiste et rédacteur en chef du magazine américain de musique folk Sing Out ! dans les années 60. C’est lui qui avait initié la campagne contre Bob Dylan l’accusant d’avoir prétendument trahi les mouvements radicaux de l’époque. Frank Riley, un ancien député travailliste du Lancashire, s’est penché sur la relation entre Dylan et le Parti Communiste.
Jamais un artiste populaire n’avait reçu autant d’attaques virulentes et de critiques que Bob Dylan lors de son apparition au Newport Folk Festival en mai 1965 et, par la suite, lorsqu’il est passé à l’électrique. Cette polémique a perduré pendant des années et fait même encore écho aujourd’hui. La performance de Dylan à Newport a eu des répercussions considérables, pas seulement dans le monde de la musique folk, mais aussi sur la musique populaire basée sur les traditions américaines, en particulier la musique rock.
Bob Dylan a ramené les paroles pleines de sens dans les chansons populaires. En plus de cela, il a produit de véritables textes poétiques et a été, pour le meilleur ou le pire, l’inspirateur d’une multitude d’auteurs-compositeurs. Même les Beatles ont déclaré s’être écartés de paroles niaises sous l’influence de Dylan. Mais le rôle du Parti ‘‘Communiste’’ (CP) – aux Etats-Unis et, plus tard, en Grande-Bretagne – qui dans un premier temps l’a porté aux nues pour ensuite tenter de le démolir, n’a pas été correctement expliqué. Les partis ‘‘Communistes’’ étaient les alliés du régime bureaucratique d’Union Soviétique, soutenant l’Etat totalitaire comme étant le véritable socialisme et justifiant toutes les dérives de la politique soviétique.
Lorsque Dylan est monté sur scène à Newport avec un groupe de rock électrique et a entamé la chanson Maggie’s farm, une adaptation d’une vieille chanson folk, Penny’s Farm, il a créé un véritable tollé au sein des traditionalistes folk. Pete Seeger, qui était à l’époque (et toujours maintenant d’ailleurs) le leader vétéran de la scène folk américaine et qui a figuré sur liste noire durant l’ère Maccarthiste, a quasiment fait une attaque. Il y a beaucoup de légendes concernant cette journée : on raconte notamment que Seeger aurait tenté de couper les fils électriques avec une hache et que lui et le manager de Dylan, Albert Grossman, se seraient battus dans la boue.
Seeger a admis que s’il avait eu une hache, il aurait coupé les câbles et les tensions entre les organisateurs et l’équipe de Dylan dans les coulisses seraient avérées. Ce qui est certain, c’est que Dylan a été hué par une grande partie du public. L’ordre a dû être rétabli et, finalement, Dylan est revenu sur scène avec une guitare acoustique et a chanté certaines de ses chansons « acceptables ».
Dans quelle mesure l’explosion de Newport a été organisée et préparée, personne ne le sait vraiment. Mais il semblait bien y avoir une véritable organisation derrière les protestations qu’il a reçues à tous les concerts de sa tournée mondiale qui a suivi. Sa conversion à l’électrique n’était pourtant pas si étonnante. Son album Bringing It All Back Home, mi acoustique mi électrique, sur lequel figurait la chanson Maggie’s Farm, était en vente depuis des mois.
En fait, Dylan avait commencé à jouer du rock’n roll à l’école. Il avait même joué du piano à quelques concerts avec Bobby Vee. Dans le ‘‘yearbook’’ de son école, dans lequel les étudiants écrivent ce qu’ils comptent faire après leurs études, même si ses projets étaient d’aller à l’Université du Minnesota, il a écrit : ‘‘Rejoindre Little Richard’’. Sa prétendue ‘‘trahison’’ était simplement un retour aux sources. Il a d’ailleurs changé plusieurs fois de style au cours de sa longue carrière, ce qui a souvent ravi, troublé ou irrité les fans, ses homologues et les critiques.
Le jeune Robert Allen Zimmerman, devenu par la suite Bob Dylan, originaire de Hibbing, une ville minière du Minnesota, est rapidement devenu célèbre en 1962-63 grâce à plusieurs chansons contestataires qu’il avait écrites dans la tradition populaire, notamment Blowin ‘in the Wind et The Times are A-Changin. Depuis lors, Dylan a écrit et interprété toutes sortes de chansons populaires américaines à partir de diverses traditions – folk, rock, blues, country, gospel, même jazz – devenant, sans doute, l’auteur-compositeur et interprète le plus influent dans l’ère de l’après-guerre. Bien qu’il ait été initialement présenté comme une sorte de Messie politique, et soigneusement entretenu par le Parti Communiste américain inconsciemment et contre sa volonté, il est soudainement devenu un ‘‘traître’’.
Un nouveau Woody Guthrie?
Dylan est arrivé à New-York en 1961 alors qu’il était âgé de 19 ans. Il était passionné par la musique du chanteur folk Woody Guthrie auquel il avait rendu visite avant sa mort dans un hôpital du New Jersey. Guthrie était un proche sympathisant du Parti Communiste. Ses collègues, dirigés par Pete Seeger, ont repopularisé ce qu’ils considéraient comme des chansons du peuple dans le cadre de leur activité politique. Bien que Guthrie n’ait probablement jamais rejoint officiellement le Parti Communiste, il acceptait la ligne du parti tout autant que ses camarades qui étaient membres. Il a d’ailleurs eu, pendant un moment, une colonne dans le journal du Parti Communiste, le People’s Daily World. Il a également écrit et chanté des chansons de paix entre 1939 et 1941, pendant la période du pacte Hitler-Staline, lorsque les partis Communistes en Grande Bretagne et aux Etats-Unis s’opposaient à la guerre.
En fait, selon Seeger, c’est Guthrie qui a en premier changé la ligne quand Hitler a envahi l’Union Soviétique. Seeger raconte : ‘‘Woody a eu un sourire sur le visage. Il m’a dit ‘‘Bon, je suppose que nous n’allons plus chanter de chansons pacifistes’’. Je lui ai dit ‘‘Quoi ? Tu veux dire que nous allions supporter Churchill ?’’. Il m’a dit ‘‘Churchill a retourné sa veste. Nous allons retourner notre veste’’. Il avait raison’’. (Interview de Phil Sutcliffe, Mojo n°193, décembre 2009). Il est intéressant de constater qu’ils n’ont pas dit que c’était Staline, mais Churchill, qui a été obligé de retourner sa veste.
Guthrie est devenu célèbre aux Etats-Unis particulièrement avec sa chanson This Land is Your Land qu’il concevait comme un hymne radical, une alternative au God Bless America de Irving Berlin. Cependant, le fond de sa chanson correspondait plus au rêve américain qu’à une revendication pour la collectivisation des terres. Il a d’ailleurs été engagé par les organismes gouvernementaux pour promouvoir le New Deal de Roosevelt. Il a été payé pour chanter dans les villes touchées par la crise et dans les villages qui allaient être détruits pour faire place à des projets hydroélectriques, notamment le barrage de Grand Coulee, qui est devenu le titre d’une de ses chansons.
Dylan fréquentait le Greenwich Village à New York, un quartier ouvrier et bohémien. Talent précoce, il a été nourri par beaucoup d’artistes plus âgés qui gravitaient autour de Seeger. Il est tombé amoureux de Suze Rotolo, une artiste de 19 ans qui militait dans le mouvement pour les droits civiques (elle apparait sur la couverture du deuxième album de Dylan Freewheelin’). Ses parents ayant été des ouvriers communistes militants, Rotolo était ce qu’elle appelait ‘‘un bébé à couche-culotte rouge’’. Elle a grandit dans ce milieu.
Les membres du Parti Communiste, Seeger et Irwin Silber, éditeurs de Sing Out !, un magazine qui présentait les nouvelles chansons, étaient constamment en contact avec Rotolo, faisant en sorte qu’elle garde leur protégé sous la main. Mais il semble qu’elle n’était pas vraiment consciente de ce qu’ils faisaient. Pour ce qui la concernait, elle voulait juste aider Bob. Ils espéraient que Dylan deviendrait le nouveau Woody Guthrie et contribuerait à la diffusion de leur version du socialisme en devant la grande star du monde folk.
Dylan a avoué : ‘‘Elle vous dira combien de nuits je suis resté éveillé pour écrire des chansons que je lui montrais en lui demandant si c’était juste. Parce que je savais que son père et sa mère étaient associés aux syndicats et elle était familière aux concepts d’égalité et de liberté depuis plus longtemps que moi. On vérifiait les chansons ensemble.’’ (Robert Shelton, No Direction Home : The Life and Music of Bob Dylan). Plus tard, il a dit qu’il ne savait pas qu’ils étaient communistes et que même si il l’avait su, il n’en aurait pas tenu compte. Dave von Rong, chanteur folk qui se surnommait lui-même ‘‘le maire troskyste de la rue McDougall’’ (Greenwich Village), est également devenu l’ami de Dylan et a rapidement découvert que celui-ci était apolitique.
Un explorateur musical
Ceci ne veut pas dire que Dylan n’était pas sincère dans ses chansons sur les droits civiques et ses actions. Son amour de la musique afro-américaine et son éducation juive ont fait de lui un antiraciste naturel. Les artistes noirs avaient également un très bon rapport avec Dylan – il n’a jamais été considéré comme un libéral blanc qui se donne bonne conscience. Les artistes noirs américains, de la famille Staples, en passant par Stevie Wonder à Jimi Hendrix, ont enregistré des chansons de Dylan. Bobby Seale (un des fondateurs du Black Panther Party For Self Defense) a consacré un chapitre de son livre Seize the Time à une discussion avec Huey P Newton, le leader des Black Panthers, sur le morceau Ballad of the thin man de Dylan. Ironiquement, pendant que le Parti Communiste attaquait cette chanson et d’autres, Columbia records a failli ne pas la sortir sous prétexte qu’elle était communiste.
Harry Belafonte, un chanteur noir qui avait connu le succès dans le mainstream (style de jazz apparu dans les années ‘50), a consacré beaucoup de son temps et de son argent à promouvoir de nouveaux artistes noirs. Néanmoins, il a permis à Dylan de connaitre sa première expérience d’enregistrement en lui permettant de jouer de l’harmonica sur son album Midnight special. Dylan recourt encore occasionnellement à des commentaires politiques dans ses chansons.
Dylan a été grandement sous-estimé par ceux qui cherchaient à l’exploiter, y compris par le PC. Loin d’être le plouc de Hibbing, Dylan profitait sans scrupule de ceux qui pouvaient être bénéfiques à sa carrière. Ses camarades d’école et ses amis musiciens de Saint Paul et de Minneapolis l’avaient bien compris. Il ‘‘absorbait’’ tout ce qui pouvait être utile plus tard, d’où son surnom ‘‘d’éponge’’ pour ses ‘‘emprunts’’ de tout ce qu’il pourrait utiliser musicalement : les idées, les chansons et les arrangements. Il tente toujours de justifier cela en disant qu’il était un ‘‘explorateur musical’’.
Ce à quoi les musiciens folk autour de Seeger se sont vraiment opposés en 1965 n’était pas le passage de Dylan aux instruments électriques, mais son refus d’écrire plus de chansons ‘‘qui pointent du doigt’’ (tel que Dylan appelait les chansons protestataires). Ils l’ont accusé d’être ‘‘introspectif’’ et donc implicitement d’être réactionnaire. C’était, en fait, un écho du ‘‘réalisme socialiste’’ et de la ‘‘culture prolétaire’’ stériles qu’avait adopté Staline et qui se manifestaient dans les instances folks de la pureté musicale.
La scène folk britannique
En Grande-Bretagne, un développement similaire s’est développé dans le monde de la musique folk. En 1951, le Parti Communiste de Grande-Bretagne (le CPGB) a publié une brochure ‘‘La menace américaine sur la culture britannique’’. La menace perçue sur la musique britannique a été prise avec sérieux par les membres du Parti Bert Lloyd (mieux connu comme le folkloriste A. L. Lloyd) et par le chanteur folk Ewan MacColl (de son vrai nom Jimmy Miller), auteur de la chanson populaire Dirty Old Town qui parle de sa ville natale, Salford.
MacColl, après avoir rencontré le folkloriste américain et membre du Parti communiste Alan Lomax, dont la secrétaire s’est révélée être Carla Rotolo, la sœur de Suze, a changé son attention vis-à-vis de la musique folk. MacColl et Loyd ont entrepris, avec succès, d’instaurer un ‘‘revival’’ folk en Grande-Bretagne. Il y avait beaucoup d’échanges créatifs entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Effectivement, il est évident que Pete Seeger, dont la sœur Peggy, chanteuse folk, est devenue par la suite la compagne de MacColl, a modelé le revival folk aux Etats-Unis sur le travail de Lloyd et MacColl.
Cette année a également été celle de la rédaction du programme du CPGB, La Route Britannique du Socialisme, une affirmation complètement réformiste de la théorie stalinienne du ‘‘socialisme dans un seul pays’’. Les théories musicales de MacColl découlaient directement de cela. Un débat sur ce qu’étaient les chansons ‘‘pures’’ et ‘‘ouvrières’’ a fait rage dans le monde folk britannique, avec MacColl en chef d’orchestre. Il a finalement adopté la position absurde que si un chanteur était anglais, alors la chanson devait être anglaise, un chanteur américain, la chanson devait être américaine et ainsi de suite. Ils ont également précisé les définitions de ‘‘traditionnel’’, ‘‘commercial’’, ‘‘ethnique’’, ‘‘amateur’’, etc. Cela a été adopté en tant que politique dans une majorité groupes sur lesquels MacColl et ses supporters avaient de l’influence.
Entre alors, dans ce champs miné, Bob Dylan. En 1962, Dylan vient en Grande-Bretagne. Après quelques difficultés à entrer dans le Club de Singer, installé dans le pub Wakefield de Londres, on l’a autorisé à chanter trois chansons, dont deux à lui. Des témoignages contemporains disent que MacColl et Peggy Seeger, qui tenaient le club, étaient hostiles. Comme Dylan était peu connu, une explication pourrait être qu’Alan Lomax leur ait parlé de lui. La relation entre Dylan et Carla Rotolo battait de l’aile, une relation immortalisée dans le morceau Ballad in Plan D : ‘‘Pour sa parasite de sœur, je n’avais aucun respect’’, ce qui peut l’expliquer. Ou cela pourrait être qu’ils ne considéraient pas ses propres chansons comme du folk ‘‘combatif’’. Plus tard, quand Dylan a été déclaré traitre par le PC, MacColl a été un pas plus loin et a annoncé que le travail précédent de Dylan n’avait pas été de la vraie musique folk.
La campagne pour les droits civiques
Dylan n’a été impliqué que rarement dans les actions politiques publiques. Il s’est rendu dans les états du sud aux Etats-Unis avec Pete Seeger pour supporter la campagne de droit de vote des noirs. Il a également chanté, avec Joan Baez, aux côtés de Martin Luther King sur la plateforme de la Marche sur Washington – là ou a été prononcé le fameux discours ‘‘J’ai fait un rêve’’. (L’activité politique de Baez provient d’un mouvement Quaker de paix : son père était un éminent physicien qui a refusé de travailler sur des projets liés aux armes et ses chansons traditionnelles folks lui viennent de sa mère moitié écossaise moitié américaine).
Quand il était dans le sud avec Seeger, Dylan a chanté une nouvelle chanson, Only a Pawn in Their Game, sur le récent meurtre du leader du mouvement des droits civiques, Megdar Evers. Tout le monde savait que le coupable était Byron De La Beckwith, un membre du Ku Klux Klan. Mais cela a pris 30 ans (jusqu’en 1994…) pour trouver un jury du Mississipi prêt à le condamner. Dans sa chanson, Dylan accuse fermement le capitalisme, en montrant que les blancs pauvres sont utilisés comme des pions par la classe dirigeante pour diviser la classe ouvrière. ‘‘Le pauvre homme blanc est utilisé dans les mains de ceux-là comme un outil’’, un extrait qui résume le contenu de cette chanson.
Seeger a affirmé avoir trouvé ce nouveau point de vue intéressant (No Direction Home, film documentaire de Martin Scorsese (2005)). Cela montre la position libérale du PC: voir le racisme simplement comme une question de blancs et de noirs. Les mots de Dylan, au contraire, reflètent une certaine conscience de classe.
The « Judas » protest
Un mois après la débâcle de Newport, le 28 aout 1965, Dylan a joué à Forest Hills avec un groupe de rock nouvellement formé basé sur The Hawks et qui prendra plus tard le nom de The Band. Une foule de 14.000 personnes a applaudi les 45 premières minutes acoustiques du concert et a ensuite hué la deuxième moitié du concert quand le groupe est monté sur scène. Le 24 septembre 1965, à Austin aux Texas, Dylan a débuté une tournée autour de l’Amérique et puis du monde qui a durée une année entière. L’évènement de Forest Hills s’est répété partout. Jamais encore on avait vu des gens acheter des tickets de concert pour exprimer un tel mécontentement sonore. Levon Helm, le batteur, a été tellement dégouté qu’il a renoncé avant la fin de la tournée américaine et a été remplacé.
Alors que la tournée avait atteint la Grande-Bretagne en mai 1966, la tendance était installée. A Edinburgh, la Ligue des Jeunes Communistes a débattu et a décidé d’organiser une grève quand les instruments électriques sont apparus sur scène. Des évènements similaires sont arrivés à Dublin et à Bristol. La presse a très peu couvert cela, excepté pour le Melody Maker qui a fait la une le 14 mai. Avant le concert à Manchester, la société universitaire de Folk a tenu un meeting lors duquel a été voté le boycott du concert.
C’était dans ce contexte que s’est déroulé l’extraordinaire concert au Free Trade Hall de Manchester le 17 mai 1966. Lors de la première partie du concert, il n’y a eu comme d’habitude aucun problème. Après trois chansons dans le second set – ironiquement, immédiatement après la chanson ‘‘communiste’’ Ballad of a Thin Man – les protestations ont commencé. Une fille s’est approchée de Dylan et lui a donné un bout de papier, sur lequel était écrit, on l’apprendra plus tard, ‘‘Dis au groupe de rentrer chez eux’’. Ensuite, dans un moment de silence entre deux chansons, on a pu clairement entendre le cri de protestation ‘‘Judas !’’. Dylan était visiblement et audiblement furieux et secoué – ce concert figure à présent officiellement sur un cd, après des années de contrebande.
Bien que cela soit généralement vu comme le summum de cette période bizarre, les choses sont devenues bien plus sérieuses à Glasgow, ou un fan, armé d’un couteau, a tenté de pénétrer dans la chambre d’hôtel de Dylan. Personne ne peut véritablement accuser le Parti Communiste à propos de ce dernier évènement, mais il y a toujours un doute sur le fait que ses membres dirigeaient les évènements extraordinaires de la tournée de 1965-66, basées sur une interprétation stalinienne déformée de la culture prolétaire mêlée à une dose malsaine de nationalisme.
Note:
‘‘Nous vivons dans un monde politique’’ est la première ligne de la chanson Political World qui ouvre l’album O Mercy (1989) de Bob Dylan
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Conférence-débat : “Le mouvement ouvrier : hier, aujourd’hui et… demain”
Ce vendredi soir s’est déroulé à Courcelles un débat fort intéressant consacré aux luttes qui se développent face à la crise du capitalisme et à celles à venir en Belgique. Les orateurs étaient Gustave Dache, témoin et militant de la grève générale de l’hiver 60-61 (que l’on ne présentera plus aux habitués de ce site…) et Sandro Baguet, du Parti Communiste. Le débat était présidé par Laurent D’Altoé, coordinateur des Activités d’éducation permanente de la FGTB, et a pu compter sur la présence de plusieurs syndicalistes.
Il s’agissait de la clôture d’une exposition consacrée à la grève générale de 60-61 organisée par les ASBL Progrès et Culture et Cenforsoc. A l’inauguration, le 14 janvier, avait déjà pris place la projection d’un DVD de témoignages de militants syndicaux de l’époque, sous la présidence de Robert Tangre, président du Progrès et conseiller communal à Courcelles, membre du Parti Communiste et tête de liste du Front des Gauches pour le Sénat lors des élections de 2010. Le 18 avait aussi eu lieu la projection du film "Il y a 50 ans: la grève" , avec encore une fois un débat, présidé cette fois-là par Thierry Van Loo, documentaliste de Cenforsoc.
Toutes ces personnes étaient encore là pour la clôture, et le débat a vraiment été la conclusion de cette semaine de commémoration. La tonalité de cette dernière discussion était partagée entre impatience, voire pessimisme, au sujet du ‘‘calme social belge’’ et enthousiasme face aux luttes qui commencent à se développer à travers le globe face à la crise. Les différents échanges et interventions (durant plus de 2h30) ont permis d’aborder en profondeur les luttes récentes (les deux journées de grève générale de 2005 contre le Pacte des Générations, le mouvement pour plus de pouvoir d’achat en 2008,…) et divers conflits (à La Poste, à la SNCB,…) pour en tirer les leçons. L’absence de réelle volonté de lutte de la part des directions syndicales, l’absence de tout plan d’action, a clairement été pointée du doigt. Mais il a aussi beaucoup été question des changements qui s’opèrent sous la surface de la société et qui peuvent à tout moment surgir, comme cela a parfaitement été illustré par la révolte des masses en Tunisie.