Tag: Ostende

  • Elections du 14 octobre : la crise politique n'est pas finie

    Les bonnes nouvelles ont dominé jusqu’aux élections du 14 octobre. Personne n’a parlé d’assainissements et, dans tous les partis, de beaux visages souriants ont tenté de nous convaincre de leur dévouement et de leur engagement. Mais la crise économique, politique et sociale est loin d’être finie, et cela a été confirmé par les résultats de ces élections. Les partis traditionnels ont perdu du terrain, particulièrement en Flandre au profit de la N-VA. Mais on constate aussi une plus grande ouverture pour une gauche conséquente.

    Mécontentement à l’égard des partis établis

    Une période de crise conduit à l’érosion des partis établis ainsi qu’à la recherche d’alternatives. A titre d’exemple, les résultats des élections provinciales dans la ville d’Anvers ont donné aux trois principaux partis traditionnels moins d’un tiers des voix (18,1% pour le SP.a, 7,9% pour l’Open-VLD et 5,9% pour le CD&V). Aux communales, un certain nombre de bourgmestres ont tenu le coup, mais les partis au pouvoir ont en général perdu du terrain. La casse a été limitée par le caractère local des élections, les choses auraient pu être bien pires pour des élections nationales. L’espace est là pour une plus grande instabilité politique avec des changements rapides et importants dans les résultats électoraux.

    En Flandre, l’attention était concentrée sur la N-VA et sa capacité à s’implanter localement. Avec ses 37,7% obtenus à Anvers, le parti de De Wever est passé de un siège à 23 et a littéralement balayé les précédents records électoraux de ses prédécesseurs, tant du Vlaams Belang que de Patrick Janssens. Dans la plupart des autres villes flamandes, la N-VA a également engrangé des scores impressionnants (d’une ampleur similaire à Alost, Turnhout, Roeselare et Sint-Niklaas et au-dessus ou autour des 20% à Ostende, Bruges, Hasselt, Malines et Louvain), tout comme dans de nombreuses petites communes. Dans la banlieue d’Anvers, à Brasschaat ou Schoten, la N-VA obtient près de 40%.

    Le résultat de la N-VA indique à quel point la situation politique est instable et combien est large le mécontentement éprouvé envers la politique actuelle. La question reste maintenant de savoir dans quelle mesure la N-VA sera apte à profiter de cette lune de miel en arrivant au pouvoir. De Wever a envahi l’Hôtel de ville tel un empereur, mais il devra y mener une politique d’austérité héritée de l’administration précédente (à laquelle a également participé De Wever) et en accélérant le rythme des attaques.

    Le mécontentement contre la politique en place se manifeste également à gauche. A Anvers, le PTB a obtenu 8% et quatre élus. Dans différents districts d’Anvers, ce parti obtient même des résultats supérieurs aux listes du CD&V et de l’Open-VLD mises ensemble. Ailleurs également, le PTB a progressé (et possède aujourd’hui dans tout le pays 31 conseillers communaux, 17 conseillers de district et 4 conseillers provinciaux) tandis que d’autres listes de gauche ont connu des résultats respectables et généralement meilleurs qu’en 2006.

    Là où nous avons participé à des listes de gauche, nous avons pu remarquer l’ouverture croissante qui se marque dans la société pour la gauche. En 2006, nous n’avions obtenu que 1% à Saint-Gilles, et des scores à décimales ailleurs. Maintenant, Gauches Communes a pu remporter 3,65% des voix à Saint Gilles et des liste unitaires de gauches ont généralement pu obtenir plus de 1%. À Saint-Gilles, un front unitaire entre Gauches Communes et le PTB aurait permis d’obtenir deux élus. A Gand, une dynamique similaire aurait permis de faire entrer une voix d’opposition de gauche au conseil communal.

    A première vue, la situation semble plus stable en Wallonie et à Bruxelles. Des changements aussi majeurs qu’en Flandre ne s’y rencontrent pas (il suffit de penser au 23% perdus par le Vlaams Belang à Anvers aux communales, aux 29,4% perdus dans le district de Deurne et aux 37% réalisés par la N-VA à Anvers). A Charleroi, le MR perd son bonus de 2006 (après les scandales liés au PS) pour le PS. A Liège, le PS se maintient. Ecolo et le CDH sont au coude-à-coude, sauf dans le Luxembourg. A Bruxelles, le FDF maintient sa position malgré la rupture avec le MR.

    Mais du côté francophone, on assiste aussi à une croissance du mécontentement contre la politique dominante. A Charleroi et Liège, des élus de gauche radicale sont désormais élus, avec 2 élus pour le PTB et 1 pour la liste VEGA (verts et à gauche) à Liège. En dépit de sa grande division, l’extrême-droite obtient 2 élus à Charleroi et plus de 10% (en réunissant les six listes qui se sont présentées). A Bruxelles, la gauche conséquente a réalisé des progrès avec l’obtention d’élus pour le PTB à Molenbeek et Schaerbeek. À Saint-Gilles, Gauches Communes atteint les 3,65%, mais sans remporter d’élu.

    La Question nationale n’a pas disparu…

    Concernant l’essence même de la politique d’austérité, les partis établis savent s’accorder. Ce constat est évident au vu de la formation des diverses coalitions où règne l’interchangeabilité des partis établis, y compris concernant la N-VA et les verts. A Courtrai, l’Open-VLD, la N-VA et une partie du SP.a figurent dans une coalition anti-CD&V. A Malines le cartel du VLD, des verts et d’indépendants constitue une coalition de droite avec la N-VA et le CD&V. A Gand, le bourgmestre Termont avait adopté une rhétorique de gauche avec son cartel ‘‘progressiste’’, mais pour former une coalition, il frappe à la porte du VLD alors que ce parti avait adopté une approche bien plus à droite que le CD&V. Ecolo n’a pas hésité à former ou poursuivre des coalitions avec la droite, notamment à Schaerbeek où Ecolo rempile avec le FDF et le CDH tandis que le parti participe à une coalition anti-PS à Molenbeek.

    Un certain nombre de patrons flamands (qui éprouvent généralement de la sympathie pour la N-VA) se sont plaints durant la campagne électorale de la politique soi-disant ‘‘marxiste’’ de Di Rupo, au moment-même où les patrons français sont attirés par le paradis fiscal belge. Afin de parvenir à vendre la politique d’austérité du côté francophone, le PS doit tenir compte des fortes traditions du mouvement ouvrier. De cette nécessité proviennent parfois quelques paroles de gauche, sans toutefois connaître de concrétisation (ce en quoi n’est pas différent Termont et le SP.a à Gand). Pour être capable de soutenir cette rhétorique, le PS doit jouer sur les contradictions communautaires afin de se faire passer comme le rempart érigé contre la droite flamande de la N-VA, alors qu’il applique lui-même une politique d’austérité. Compte tenu de la faiblesse des partis traditionnels flamands et du renforcement de la N-VA, les négociations de 2014 seront très difficiles.

    Maintenant que les élections sont derrière nous, l’avalanche d’austérité peut se poursuivre. Le gouvernement fédéral annoncera bientôt un nouveau budget et les attaques antisociales frapperont à tous les niveaux de pouvoir. Le fait que sept communes flamandes sur dix termineront cette année dans le rouge, tout comme six sur dix à Bruxelles et quatre sur dix en Wallonie, indique suffisamment que la marge dont bénéficiera la politique communale sera limitée. Pour réussir à vendre d’impopulaires mesures d’austérité au niveau local, le grand jeu communautaire va être ressorti. La N-VA aura besoin de couvrir sa propre politique locale et le PS saisira la menace de la ‘‘droite flamande’’ pour se parer de la cape du ‘‘moindre mal’’.

    De Wever bourgmestre

    Avec 37,7% et 23 sièges, Bart De Wever est le nouveau bourgmestre d’Anvers. Il a directement décrit l’évènement comme un ‘‘dimanche noir et jaune’’, une référence directe au ‘‘dimanche noir’’ de 1991, lorsque le Vlaams Blok avait réalisé une grande percée. Il n’a guère de choix pour son partenaire de coalition. A l’exception d’une ‘‘grande coalition’’ avec le Stadspartij (le parti de la ville, composé du SP.a et du CD&V) de Patrick Janssens (SP .a), il reste la possibilité d’une coalition avec le CD&V (ce qui signifierait une rupture avec le SP.a et laisserait les chrétiens démocrates avec 5 siège), ou avec le Vlaams Belang, ou encore avec les verts et le PTB. De Wever a déclaré qu’il discutait avec tout le monde, en précisant toutefois qu’une coopération avec le Vlaams Belang n’est pas à l’ordre du jour.

    Qu’attendre de De Wever ? Les programmes de Bart De Wever et de Patrick Janssens se sont rapprochés et tous les deux sont basé sur la politique de manque de moyens pour les besoins sociaux. De Wever a déjà annoncé qu’aucun nouveau logement social ne sera construit, et que le manque de crèches et d’autres services devra être comblé en étant laissé à la soif de profits d’entreprises privées. Concernant le personnel communal, De Wever veut réaliser d’importantes économies, le vieillissement étant à ses yeux une ‘‘opportunité’’ pour réaliser des économies sur le dos du personnel de façon relativement indolore en évitant de remplacer des départs en pension et donc en exerçant une grande pression sur les travailleurs restants, de même que sur la qualité du service. La N-VA veut aussi mettre en œuvre son approche répressive.

    Patrick Janssens et son SP.a ont semé avec leurs politiques ce que De Wever peut désormais récolter. La défaite du Stadspartij de Janssens n’est pas due au désaveu de la gauche, mais au manque de véritables éléments de gauche dans la politique menée à Anvers (et même au niveau de la rhétorique). Il ne semble pas que cela puisse changer si le parti entre dans une grande coalition. L’opposition serait divisée entre trois partis de force à peu près égale : le Vlaams Belang, le PTB et Groen. La Ministre Turtelboom (Open-VLD) s’est faite élire, accompagnée d’un unique second élu libéral. Le Vlaams Belang s’est fait remarquer dans la campagne par sa rhétorique radicale, qui ne va pas s’améliorer maintenant que le parti d’extrême-droite a été décimé dans son bastion. Selon l’ancien président du Vlaams Belang Frank Vanhecke, l’élément fort du parti était constitué de la fraction du conseil communal anversois, qui ne comprend dorénavant plus que cinq membres (les trois chefs de groupe du VB, au Parlement Flamand, à la Chambre et au Sénat accompagnés par le président du parti et un illustre inconnu élu suite à un problème rencontré par le vote électronique…). Groen a tenté de se présenter comme étant plus à gauche durant la campagne, tout en restant très vague concernant des questions cruciales comme celles du logement, de l’emploi, de l’enseignement ou encore des soins de santé.

    Avec quatre sièges, le PTB a fait une entrée remarquée au conseil communal. Le PTB a mené une vaste campagne à Anvers et a également pu compter sur une bonne présence dans tous les médias (De Morgen a ainsi calculé que Peter Mertens, président du PTB et candidat à Anvers, était 14e en termes de temps de parole à la chaîne VRT). Le PTB a surtout réalisé un grand bond en avant à Borgerhout, en passant de 2,4% à 17,1%. Dans son bastion de Hoboken, le PTB a réalisé le score de 16%. Cette progression du PTB illustre l’ouverture qui existe pour une opposition de gauche. Cela élargit l’espace dans la société pour des discussions portant sur les alternatives à la politique dominante actuelle (ce qui, inévitablement, nécessitera aussi d’avoir une clarté sur le passé et les réalisation du socialisme) et offre à l’opposition de la rue une opportunité de s’exprimer au conseil communal. Nous espérons que le PTB ne cherchera pas à se présenter comme un parti comme les autres, mais comme une réelle force d’opposition avec une approche ouverte envers tous ceux qui s’opposent aux politiques néolibérales.

    Résistance contre la politique d’austérité

    La surenchère communautaire correspond à de véritables aspirations nationales et à la l’espoir de réalisations à long terme, mais il s’agit aussi d’éviter d’avoir une opposition unifiée contre la politique d’austérité. C’est une tentative de diviser les travailleurs, ce face à quoi la meilleure riposte est faite de l’unité des travailleurs et d’une opposition constante à l’austérité, à tous les niveaux de pouvoir. Un certain nombre de questions importantes sont à l’ordre du jour, tels que le budget fédéral, l’accord interprofessionnel (AIP) et la norme salariale, l’austérité aux niveaux régional et communal et de nouveaux carnages sociaux qui arriveront inévitablement en conséquence de la crise du capitalisme.

    Les résultats obtenus par la gauche conséquente lors de ces élections communales sont un premier aperçu, relativement faible, du potentiel d’une opposition conséquente de la part du mouvement syndical. Cela permettra d’accroître l’espace disponible pour la gauche, et offrira de nouvelles opportunités pour toutes les formations de gauche. Le test consistant à savoir si les forces de gauche peuvent véritablement faire une différence se trouve principalement dans les luttes. La profondeur de la crise capitaliste laisse peu d’espace à la tergiversation politique et aux compromis. Cela signifie de disposer d’un programme de rupture anticapitaliste et de redistribution des richesses basé sur propriété collective et publique des principaux leviers de l’économie – des secteurs clés tels que l’énergie, la finance, la sidérurgie,… – sous le contrôle démocratique et la gestion du mouvement ouvrier. Les critiques portant sur le capitalisme et sa faillite sont aujourd’hui plus largement acceptées, et cela ouvre également la porte à des discussions plus pointues sur ce qu’une alternative socialiste signifie ainsi que sur ce qu’ont représenté les diverses expériences historiques que nous avons connu et en quoi elles nous concernent aujourd’hui.

    Les liens entretenus entre les dirigeants syndicaux et les partis traditionnels constituent un obstacle dans la direction d’un plan d’action cohérent sur le plan syndical afin de défendre les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Le monde syndical, le pan le plus fort du mouvement ouvrier, doit aussi investir le champ politique. La rupture de ces liens pourrait constituer la base de la fondation d’un nouveau parti des travailleurs où chaque opposant à la politique néolibérale pourrait trouver sa place.

    Nous avons franchi une étape dans cette direction en participant à ces élections locales en collaboration avec toutes les forces de gauche qui y étaient disposées. Avec Rood ! (Rouge !), côté flamand, une base électorale a pu être rapidement constituée et partout les résultats ont été supérieurs à 1%, y compris à Anvers où la pression était grande pour voter contre De Wever et où le PTB était vu comme un vote efficace contre les partis établis. A Gand, Rood ! a également obtenu 1% et d’autres scores ne se limitent pas à une décimale après zéro (comme 5% à Niel ; 1,4% à Oostkamp, 1,1% à Ostende et 1,8% pour LSP-Rood! à Keerbergen). À Herzele, LEEF a obtenu 9,2% et 1,7% à Zottegem. A Bruxelles, Gauches Communes a réalisé 3,7% à Saint-Gilles (soit un meilleur score qu’avec le Front des Gauches lors des élections de 2010) et 1,4% à Ixelles. A Jette, le résultat de 1,3% a été obtenu et celui de 0,62% à Anderlecht. La liste Gauche à Etterbeek a obtenu 2,48%. En Wallonie, des campagnes enthousiastes de ‘‘Front de Gauche’’ ont été menées à Charleroi et La Louvière et la liste VEGA a obtenu un siège à Liège. Enfin, le Front des Gauches a obtenu 6,12% et un siège à Courcelles. Le nouveau ‘‘Mouvement de Gauche’’ constitué autour de l’ancien membre d’Ecolo Bernard Westphael n’avait pas participé à ces élections locales.

    Un nombre croissant d’électeurs se dirige vers la gauche et la première (relativement) grande progression a été rencontrée. Le danger est que les formations de gauche, dans leur impatience électorales, accordent des concessions sur leur programme et virent à droite (relativement parlant bien entendu), et ne représentent ainsi pas l’outil politique que désirent les électeurs qui vont dans l’autre direction. Le résultat de Gauches Communes obtenu à Saint-Gilles illustre qu’il est possible de défendre un programme ouvertement socialiste (comprenant par exemple la question de la nationalisation des secteurs clés de l’économie) et d’obtenir un score électoral.

    Les résultats électoraux indiquent que l’espace pour la gauche s’élargit, y compris sur le plan électoral. Dans nos pays voisins, cet espace ne s’est pas limité à une seule formation et nous avons pu constater que les collaborations entre partenaires politiques avec une attitude ouverte réalisaient généralement de meilleurs résultats. Nous allons poursuivre la construction d’une force marxiste révolutionnaire avec le PSL, tout en poursuivant parallèlement notre collaboration constructive avec ceux qui ont été nos partenaires dans ces élections, autour de la nécessité de construire un large front de gauche composé de tous les opposants aux politiques d’austérité.

  • Construisons la résistance contre les anti-IVG

    Plus de 20 ans après le retrait de l’avortement du droit pénal, les vieux adversaires du droit à l’avortement sont de retour. Devant différents centres d’interruption de grossesse, le ‘‘Groupe de Saint-Nicolas’’ proteste contre ce droit, distribuant aux femmes des tracts contenant des images choquantes.

    Tract du PSL

    Ces dernières années, nous avons vu le retour d’une droite conservatrice et catholique qui tend à s’organiser et à manifester. Fin mars, une ‘‘Marche pour la vie’’ a lieu et ce depuis quelques années. Il s’agit en réalité d’une manifestation contre l’avortement. Cette manif est soutenue par l’extrême-droite ainsi que par l’establishment catholique, autour de l’archevêque Léonard.

    A Liège, Gand, Ostende et Anvers, et peut-être aussi ailleurs, se tiennent régulièrement des activités du ‘‘Groupe de Saint- Nicolas’’, une organisation obscure dont on ne sait pratiquement rien. Le groupe tire son nom de St-Nicolas, patron des écoliers, et pour les militants anti-avortement, cette notion va loin en arrière… Vu l’agressivité des actions, le matériel professionnel et la coordination des actions dans différentes villes, il est fort probable que des forces organisées se trouvent derrière. Auparavant, l’extrême- droite (Voorpost et le NSV) avait mené des actions similaires et, sur le plan national, les conservateurs religieux tentent de mettre en place des actions contre l’avortement.

    Le ‘‘Groupe Saint-Nicolas’’ est actif aux centres d’avortement avec de grandes images de foetus morts. Toutes les femmes qui vont au centre, reçoivent une brochure qui s’en prend virulemment à l’avortement. Même après un viol, l’avortement est inacceptable pour ces militants. Selon eux, l’avortement serait même pire que le viol.

    Les activistes anti-avortement ne sont jamais beaucoup, mais ils prétendent que la majorité de la population ne veut pas que des ressources de la collectivité soient consacrées à l’aide aux femmes qui veulent avorter. Que pensent les femmes ou les filles qui sont déjà en difficulté quand elles sont confrontées à ces fanatiques hystériques ? Une femme victime de viol ne souffre-t-elle déjà pas assez pour se faire insulté ‘‘d’assassinat de foetus’’ ?

    L’avortement est toujours une décision difficile, pour chaque femme. La décision est souvent dictée par des problèmes financiers ou un manque de perspectives d’avenir pour l’enfant. Nous défendons le droit à l’avortement, le droit des femmes à disposer de leur corps. Parallèlement, nous luttons pour assurer que les femmes ne doivent pas faire un choix pareil pour des raisons financières. Nous devons aller contre le fait que la société se décharge de ses responsabilités quant à l’enfance sur le dos des mères. Il faut aussi répondre à la pénurie de centres d’avortement.

    Il faut riposter contre le retour des militants antiavortement. Le 25 mars prochain, il y aura une nouvelle ‘Marche pour la vie’ des anti-avortement. Nous organisons, avec d’autres, une contre-action. Cela peut être un point de départ pour une campagne qui défend le droit au libre choix et s’opposant donc au retour de la droite religieuse.

  • Offensive d’activistes anti-avortement. Construisons la résistance !

    Plus de 20 ans après le retrait de l’avortement du droit pénal, les vieux adversaires du droit à l’avortement sont de retour. Devant différents centres d’interruption de grossesse, le ‘‘Groupe de Saint-Nicolas’’ proteste contre ce droit, distribuant aux femmes des tracts contenant des images choquantes.

    Ces dernières années, nous avons vu le retour d’une droite conservatrice et catholique qui tend à s’organiser et à manifester. Fin mars, une ‘‘Marche pour la vie’’ a lieu et ce depuis quelques années. Il s’agit en réalité d’une manifestation contre l’avortement. Cette manif est soutenue par l’extrême-droite ainsi que par l’establishment catholique, autour de l’archevêque Léonard.

    A Liège, Gand, Ostende et Anvers, et peut-être aussi ailleurs, se tiennent régulièrement des activités du ‘‘Groupe de Saint-Nicolas’’, une organisation obscure dont on ne sait pratiquement rien. Le groupe tire son nom de St-Nicolas, patron des écoliers, et pour les militants anti-avortement, cette notion va loin en arrière… Vu l’agressivité des actions, le matériel professionnel et la coordination des actions dans différentes villes, il est fort probable que des forces organisées se trouvent derrière. Auparavant, l’extrême-droite (Voorpost et le NSV) avait mené des actions similaires et, sur le plan national, les conservateurs religieux tentent de mettre en place des actions contre l’avortement.

    Le ‘‘Groupe Saint-Nicolas’’ est actif aux centres d’avortement avec de grandes images de fœtus morts. Toutes les femmes qui vont au centre, reçoivent une brochure qui s’en prend virulemment à l’avortement. Même après un viol, l’avortement est inacceptable pour ces militants. Selon eux, l’avortement serait même pire que le viol.

    Les activistes anti-avortement ne sont jamais beaucoup, mais ils prétendent que la majorité de la population ne veut pas que des ressources de la collectivité soient consacrées à l’aide aux femmes qui veulent avorter. Que pensent les femmes ou les filles qui sont déjà en difficulté quand elles sont confrontées à ces fanatiques hystériques ? Une femme victime de viol ne souffre-t-elle déjà pas assez pour se faire insulté ‘‘d’assassinat de fœtus’’ ?

    L’avortement est toujours une décision difficile, pour chaque femme. La décision est souvent dictée par des problèmes financiers ou un manque de perspectives d’avenir pour l’enfant. Nous défendons le droit à l’avortement, le droit des femmes à disposer de leur corps. Parallèlement, nous luttons pour assurer que les femmes ne doivent pas faire un choix pareil pour des raisons financières. Nous devons aller contre le fait que la société se décharge de ses responsabilités quant à l’enfance sur le dos des mères. Il faut aussi répondre à la pénurie de centres d’avortement.

    Il faut riposter contre le retour des militants anti-avortement. Le 25 mars prochain, il y aura une nouvelle ‘Marche pour la vie’ des anti-avortement. Nous organisons, avec d’autres, une contre-action. Cela peut être un point de départ pour une campagne qui défend le droit au libre choix et s’opposant donc au retour de la droite religieuse.

  • Elections européennes. Une occasion pour faire connaître nos idées et nous renforcer

    Le LSP/MAS doit récolter 10.000 signatures pour déposer des listes aux élections européennes du 13 juin prochain: 5.000 pour la liste francophone et 5.000 pour la liste néerlandophone. A la mi-mars nous avions aucompteur 4.956 signatures du côté francophone et 4.260 du côté néerlandophone. L’objectif de notre participation à la campagne politique électorale n’est pas électoraliste. Nous voulons avant tout faire connaître nos idées, discuter avec le maximum de gens, faire de nouveaux contacts. Nous nous sommes fixés comme objectif de mettre sur pied deux nouvelles sections en Wallonie et une au Limbourg.

    Eric Byl

    La campagne a démarré en trombe du côté francophone. Les sections de Schaerbeek, St-Gilles, Liège et Mons ont démarré en force en collectant des signatures de parrainage sur les bureaux de pointage des chômeurs. Il faut dire que la forte augmentation du chômage et les nouvelles mesures cyniques de Vandenbroucke contre les chômeurs nous facilitent la tâche. Notre journal est bien accueilli et certains se portent volontaires pour nous aider dans la campagne.

    Nous avons de nouvelles adhésions entre autres à Verviers, à Mons et à Tubize. Nous sommes en discussion avec d’autres camarades notamment à Huy et à Charleroi. Notre objectif de mettre sur pied deux nouvelles sections commence à prendre corps à Verviers et à Tubize, alors que nous ne sommes qu’au début de la campagne. La décision de mener campagne à Charleroi nous a amené des sympathisants. Nous allons de-voir peutêtre revoir nos objectifs en Wallonie en nous attelant dès maintenant à la mise sur pied d’une section à Charleroi.

    Le logement est un de nos axes importants de notre campagne. La hausse des loyers pèse lourd sur le budget de nombreuses familles. C’est une cause importante de l’extension de la pauvreté. Nous revendiquons plus de logements sociaux et la garantie de ne pas devoir consacrer plus de 20% de son budget pour le loyer. C’est une nécessité objective pour gagner la bataille contre la pauvreté. Ni les partis traditionnels, ni l’extrême-droite n’y sont disposés. Pour mettre en pratique cette revendication il faut oser s’opposer à la logique capitaliste du profit.

    Un autre enjeu est de vaincre le relatif désintérêt pour les élections, en particulier pour les élec-tions européennes. Bien que le campagne ait bien démarré en Flandre – et que nous ayons en-registré de nouvelles adhésions à Gand, Louvain, Anvers, Malines, Ostende et Turnhout et fait des contacts à Genk – on rencontre plus d’apolitisme que précédemment. Les réactions à la manifestation de Blokbuster contre le NSV à Anvers et les progrès que nous enregistrons dans le travail syndical indiquent un changement dans la situation.

    Avec 14 nouvelles adhésions et les dizaines de contacts avec qui nous discutons en ce moment, nous sommes en mesure d’atteindre l’objectif que nous nous sommes fixés de gagner une centaine de nouveaux membres d’ici la fin juin. Il y a cinq ans, nous avions lancé (nous nous appelions encore à l’époque, Militant) l’appel pour une Alliance de gauche de tous ce qui se trouvait à gauche de la social-démocratie et des verts. Notre proposition a été poliment boycottée. Maintenant que nous avons plus de poids, nous espérons être mieux entendus.

    Participer à une campagne électorale coûte beaucoup d’argent. En 2003 les partis traditionnels ont dépensé chacun entre 850.000 et 985.000 euros. Il faut ajouter à ces montants les dépenses individuelles des candidats. La campagne d’Hugo Coveliers (VLD) a coûté à elle seule 75.000 euros! Le PTB a quant à lui dépensé 50.000 euros. Le MAS/LSP a dépensé de son côté 5.000 euros. Selon De Standaard le cartel SP.a/Spirit a dépensé le moins de tous les partis traditionnels par nombre de voix re-cueillie: 1,22 euro par voix. Pour le Vlaams Blok cela représente 1,27 euro par voix et 3,04 euros par voix pour le N-VA. Selon le même mode de calcul cela fait 3,12 euros par voix pour le PTB et 0,60 euro par voix pour le MAS/LSP.

    Pour cette campagne électorale nous avons déterminé un budget de 8.000 euros pour l’ensemble du pays. Mais nous n’avons pas encore ces 8.000 euros. Nous lançons un appel à tous nos militants, nos sympathisants, nos abonnés et nos lecteurs occasionnels de nous soutenir en versant un soutien au compte 001-22603393-78 avec la mention «Campagne élections».

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop