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Élections municipales françaises : un scrutin sanction
Par la Gauche Révolutionnaire (CIO-France)
La baffe a été sévère pour le PS. La politique du gouvernement a été largement sanctionnée que ce soit par une abstention record ou par un vote de défiance. L’UMP en retire un certain score et le FN, qui effectue un retour à ses meilleurs scores des années 90, plus encore. Mais ils s’en sortent surtout par rejet du PS et de ses alliés et non sur la valeur de leur programme, leur politique n’étant absolument pas différente sur le fond de celle du PS et Europe Ecologie – Les Verts (EELV). Ils récupèrent ainsi le fait d’être présenté comme «l’opposition» par absence d’une véritable opposition de gauche. Là où une liste organisait un début de rassemblement d’opposition de gauche au gouvernement et d’alternative à la politique du PS, qu’elle avait une audience, les scores ont été bons. C’est le cas de nombreuses listes du Front de Gauche en commun parfois avec le NPA. situé à un moment particulier, entre les affaires politico-judiciaires et les nombreux mauvais coups aux travailleurs et à la population donnés par le gouvernement Hollande-Ayrault, ce scrutin confirme d’une certaine manière le rejet important des politiciens et la forte nécessité d’une véritable alternative à la gauche du PS et d’EELV.
Énorme recul de la gauche gouvernementale
La « gauche de gouvernement » a fortement reculé entre les premiers tours des élections municipales de 2008 et 2014. Elle perd quasiment dix points, passant de 44,63% à 36,41%. Et même là ou par le passé (en 2001 notamment) elle arrivait à compenser un mauvais score national par des réussites symboliques, notamment dans les grandes villes, c’est complètement raté. Les résultats sont bien moins bons que prévus pour Hidalgo à Paris par exemple, à Marseille c’est un échec complet. Le PS perd 20% à Nantes (ville du 1er ministre), à Rouen (ville de la ministre des Sports) sans que le fait qu’EELV fasse une liste à part au 1er tour (pour fusionner au second) ne compense ce recul. En Guadeloupe, la liste du ministre de l’Outre Mer, V. Lurel connaît une vraie déroute, n’étant même pas qualifiée pour le second tour sur la commune de Vieux Habitants. A Lille, Martine Aubry perd 12% par rapport à 2008. Au delà des personnalités du PS identifiables avec le gouvernement, il y a des éléments locaux qui peuvent entrer en jeu, accentuant souvent le recul comme c’est le cas à Grenoble, Nancy ou Avignon, etc. Dans les villes moyennes et les banlieues ouvrières, le tassement du PS est tout aussi important.
A Marseille, où le PS challengeait le maire actuel (Jean-Claude Gaudin), le PS il n’est que 3ème et ce ne sont pas seulement les querelles et les nombreuses affaires locales qui expliquent cela. Deux ans de politique d’austérité, de cadeaux aux plus riches, de refus de soutenir les travailleurs (le PS subit un net recul à Hayange, Florange, ou Forbach en Lorraine, où le candidat Hollande avait promis qu’il n’y aurait pas de fermeture du site d’Arcelor Mittal avant de décider de ne pas empêcher celle-ci), d’augmentation des impôts et des taxes pour les travailleurs et les classes moyennes, et le résultat est là. Si la gauche gouvernementale a massivement reculé entre les élections de 2008 et 2014, c’est à cause de la politique du PS et de ses alliés. Seule quelques villes (Grenoble où EELV prend une posture d’opposition et bénéficie du soutien du Front de gauche) font exception. Ainsi, quand on compte à part du « total gauche » les listes « d’union de la gauche » (PS, EELV et parfois PCF) et celles présentées par le PS seul ont chuté de plus de dix points, passant de 36,25% à 25,69%.
La droite, un regain par défaut
A droite, l’UMP arrive en tête en termes de chiffres sur le total. Bien que ne présentant pas une politique différente de celle du PS (ou le PS continuant la politique de l’UMP de Sarkozy, ça marche dans les deux sens) ce scrutin la favorise du fait qu’il se situe deux ans après l’élection de Hollande et alors que la droite ne dirige réellement aucune assemblée de manière significative : Assemblée nationale, Sénat et Régions sont aux mains du PS de même que les très grandes villes. Là où elle dirige la ville (Bordeaux, Marseille, etc.) c’est bien souvent en mettant de côté son étiquette UMP et en jouant la carte du « maire de terroir ». Ainsi, des villes qui votent majoritairement à gauche comme Bordeaux réélisent une fois de plus Juppé dès le premier tour. Mais ce succès ne va pas plus loin. La droite a ciblé les villes moyennes et son électorat classique s’est mobilisé. Mais il n’y a eu aucun enthousiasme pour l’UMP et sa politique. L’UMP ne profite pas vraiment de ce vote sanction. Les affaires et le dégoût des politiciens véreux (les procédures judiciaires se multiplient pour Sarkozy et elles sont toujours en cours pour Copé) pèsent, ainsi de la même manière que le ras-le-bol des mêmes politiques anti-ouvrières menées par Sarkozy et aujourd’hui Hollande. Bien souvent cependant, la droite n’évite pas un 2ème tour, même à Nice. Mais elle l’emporte dès le 1er tour dans une ville très ouvrière et longtemps bastion communiste comme Le Havre…
Il n’est pas impossible que l’électorat du PS qui ne s’est pas déplacé au premier tour pour montrer sa mauvaise humeur, se mobilise un peu plus pour le second ne serait-ce que pour conserver certaines villes « à gauche » ou pour contrer le score du FN.
FN : Regardons-y de plus près !
Le FN arrive en tête dans 17 villes de plus de 10 000 habitants (sur 947 qui ont cette taille), et fait plus de 25% des voix dans 50 villes de plus de 1000 habitants (sur plus de 6000). Ses gros scores sont dans la basse vallée de la Seine, lourdement frappée les fermetures d’usine et le chômage de masse persistant : Le Havre, Elbeuf et PetitQuevilly en banlieue de Rouen, Hayange, Forbach en Lorraine… Il a également des scores assez importants dans les zones parfois semi rurales touchées de plein fouet par la crise et le déclin industriel (région de Saint-Etienne, Picardie, Alsace) où souvent la poignée d’entreprises qui existait avant soit a disparu soit n’emploie plus grand monde. Enfin, il confirme son implantation électorale dans le Sud (Gard, Var, Bouches du Rhône) et dans le Nord pas de Calais. C’est à dire dans des villes qui ont été des villes ouvrières socialistes ou communistes comme Hénin-Beaumont dans le Pas de Calais ou Brignoles dans le Var, Istres dans les Bouches du Rhône. A côté de cela, des villes qui ont depuis longtemps un électorat très à droite comme Fréjus ou Saint Gilles ont confirmé à ce scrutin une tendance qui existe depuis des années (ainsi, Saint Gilles où le candidat du FN, le très «people» avocat Gilbert Collard, est en tête, a été la première ville à avoir un maire FN en 1989).
Le FN récolte les voix des gens qui ne voient plus d’autre choix, partout où la politique du PS depuis 20 ans a été celle de renoncements et de trahisons, de justifications des plans de licenciements. A côté d’une couche d’électeur certainement attirée par des idées racistes ou réactionnaire, il y a une grande majorité qui se sent à juste titre délaissée, oubliée voire trahie par les renoncements successifs de la « gauche ». Et au bout de 20 ou 30 ans d’un tel abandon, d’un tel chômage de masse, le score du FN est logique. D’autant que le FN n’a pas hésité à parier sur le long terme après son creux d’après 2002. A cette époque, d’une part les luttes sociales se multipliaient, d’autre part le score de Le Pen qualifié au second tour de la présidentielle montrait avant tout l’incapacité du FN à aller plus loin. Sarkozy reprenant certaines thématiques du FN a pu capter une partie de l’électorat, chose que l’UMP a moins pu faire cette fois-ci.
Et quand on compare le nombre de voix fait par le FN à cette élection et celui de 1995 où le FN avait remporté plusieurs villes, la « progression du FN » n’est pas si importante. D’une part, le FN avait eu énormément de mal à présenter des listes aux municipales de 2008 dans de nombreuses villes, d’autre part, en 2001 ou 2008, des listes à gauche du PS recueillaient les suffrages du mécontentement social. Ainsi, en Seine-Maritime à Elbeuf ou au PetitQuevilly, le FN dépasse largement les 30% mais c’est parce qu’il est le seul en face du PS et de ses alliés, dans ces deux villes où aux scrutins précédent, il y avait des listes à gauche du PS qui avaient d’ailleurs obtenu des élus. Le FN n’a d’ailleurs pas vraiment de militants sur ces villes mais sa persistance à se présenter aux élections et le virage prétendument « social » du discours de Marine Le Pen leur a permis d’engranger un certain succès.
Néanmoins, comme le montre le cas de Marseille ou celui d’Avignon, le FN réussi à capter à la fois un mécontentement social, qu’une force d’opposition de gauche pourrait relayer, et un vote réactionnaire plus « classique ». Béziers, Perpignan, ou Agen symbolisent plus des villes où les classes moyennes traditionnelles (petits patrons, artisan etc.) ne votent plus pour la droite classique mais pour le FN qui représente à leurs yeux la nouvelle droite.Comme nous l’écrivions dans l’Égalité, le FN reste un danger mortel pour les travailleurs. Mais son apparition et sa persistance n’est que le produit des trahisons de la « gauche » de gouvernement dont il n’y a plus rien à attendre aujourd’hui et du fait que les forces à la gauche du PS refusent de s’engager sérieusement dans la construction d’une opposition de gauche au gouvernement et au patronat. Les rares fois où il a pris une mairie, cela a été pour mener une politique antisociale (fermeture de centre sociaux, suppressions des aides aux associations sociales). Mais ayant subi de telles politiques par l’ensemble des gouvernements depuis 30 ans, une partie des électeurs laisse exprimer sa colère en votant pour le FN tandis qu’une majorité s’abstient.
L’abstention a principalement touché les travailleurs, les chômeurs et les jeunes et semble t-il l’électorat traditionnel de gauche. Le malaise est clairement visible parmi les couches populaires. Le désaveu est grandissant. D’une manière générale, plus de moitié des habitants en droit de voter se sont abstenus ou font partie des non-inscrits soit environ 5 millions de personnes !
Où en est l’opposition de gauche au gouvernement ?
De fait, malgré la focalisation des médias sur le phénomène FN, les listes à gauche du PS ne font pas un si mauvais score. Les bons résultats du Front de Gauche malgré les dissensions en sont une bonne expression. D’après le parti de Gauche, les listes du FdG en indépendance par rapport au PS (donc parfois avec le NPA et parfois avec… EELV) font une moyenne de 11 % environ. Dans certaines banlieues ouvrières, les liste du type FdG/NPA (avec ou sans le PCF selon les cas) font effectivement des scores assez corrects, parfois à plus de 12%. C’est le cas dans la banlieue de Rouen, en Charente, dans la banlieue de Bordeaux, de Nantes, à Avignon, Chambéry, en Bretagne…
Mais il y a aussi de nombreux endroits où le score est resté habituel pour une force de la « gauche de la gauche », entre 1 et 3 %. Idem pour les cas où LO (ou le NPA) se présentaient de manière classique. Ils n’ont rassemblé que leur noyau dur électoral, loin des scores qu’ils ont pu connaître en 2008 (pour le NPA) ou en 2001 pour LO. Le refus d’aller au delà des succès électoraux a certainement pesé, de même que l’incapacité du NPA (en fait de la LCR qui a lancé le NPA) à se construire de manière large et ouverte explique la désaffection des électeurs tout autant que la difficulté de la période économique et sociale actuelle qui voit de nombreuses luttes avoir du mal à triompher.
De fait, plus le FdG a été en alternative au gouvernement plus les scores sont bons dans la plupart des cas. C’est en anticipation de cela que nous écrivions dans l’Égalité : «Notre choix de vote plus précis reposera sur le type de programme défendu par les listes, leur dynamique et leur volonté de défendre les travailleurs et la population et leur impact. Même si nous ne pensons pas que les élections peuvent à elle seules changer fondamentalement la donne politique, nous sommes en faveur de listes qui pourraient être un appui, en partie par leur audience, dans le débat sur la nécessité d’une opposition de gauche au gouvernement et au PS et EELV. »
Pourtant, la déroute du PS n’a pas profité à la gauche de la gauche. Comme nous le défendions il aurait fallu des listes front de gauche et plus largement de gauche non gouvernementale sans ambiguïté vis-à-vis du PS partout en France.
Il était indispensable dans ces élections de tenter de construire une alternative crédible, visible et audible au PS et à EELV. Nous partageons le point de vue de JL Mélenchon quand il dit qu’il aurait été préférable que le Front de Gauche et toutes ses composantes aient une ligne claire d’opposition au PS et présente des listes unitaires partout. Il est clair que de telles listes auraient permis que s’exprime au moins partiellement un début d’opposition de gauche au gouvernement Hollande-Ayrault.
Mélenchon en disant cela vise le PCF qui a adopté des positions très diverses, soit pour cause de réalités politiques locales, soit pour garantir ses positions d’élus comme à Grenoble ou à Paris. Mais ce que ne dit pas Mélenchon, c’est que dans les combinaisons qu’il propose, il intègre les listes avec EELV, ce qui a été le cas dans 90 villes. Or EELV n’est pas un partenaire inconscient du gouvernement. Ou alors demain on devrait croire Montebourg s’il dit qu’il a fait ce qu’il a pu pour empêcher les fermetures d’usine et autres fables pour enfants.
Difficile de savoir si la liste de Grenoble a un pied dans l’opposition ou un pied dans la gauche gouvernementale. Même si ce sont parfois des cas locaux, cela montre le chemin qui reste à faire pour clarifier réellement, en tentant néanmoins de la construire, ce que veut dire « construire une opposition de gauche ». Car tout ceci ne rend pas la politique du Parti de Mélenchon, le PG, claire, et renvoie cette idée d’opposition à une série de combinaison électorales.
Le FdG, et d’autres forces, ont certainement déjà en tête les futures élections européennes. Celles-ci permettront certainement une ligne plus claire nationalement puisqu’il n’y aura pas d’enjeux quant à la participation à des exécutifs. Pour autant, c’est dans 3 mois. D’ici là, le Pacte de responsabilité d’Hollande va commencer à être dévoilé, avec de nombreuses nouvelles attaques contre les services publics, les salaires, la protection sociale et avec de nombreux nouveaux cadeaux aux riches et aux patrons. Sans le dire, Hollande fait la même politique que Sarkozy, qui consiste à faire payer aux travailleurs la crise du capitalisme. En 2013, les profits des entreprises du CAC 40 se sont montés à 48 milliards d’euros, et le pacte de responsabilité de Hollande vise à générer 50 milliards d’euros d’économie en prenant dans la poche des travailleurs et de leurs familles… Il va donc continuer sa politique. Certains ont peut être cru qu’en votant FN il faisait une protestation suffisamment tapageuse contre la politique du PS et la dureté de la situation économique et sociale. Il n’en est évidemment rien, le FN ne défend absolument pas la fin de l’exploitation capitaliste, ni le maintien des services publics, et ses propositions protectionnistes ou les mesures discriminatoires qu’il propose contre certains travailleurs étrangers ne fait que masquer la vraie responsabilité des capitalistes et de leur système économique injuste. Rempli d’aventuriers à la recherche d’une carrière de politicien, quand ils n’en ont pas déjà une de bouffon, le FN n’est pas un parti « anti-système » mais un parti qui entend profiter de la crise pour se faire élire.
D’autres se sont abstenus, certains parmi eux vont néanmoins aller voter PS au second tour pour empêcher la droite d’être trop triomphale. On peut le comprendre. Mais quand bien même il y aurait un remaniement ministériel après cela, la politique a déjà été décidée entre Hollande et le président du Medef – Pierre Gattaz. D’ailleurs, Hollande s’est empressé de dire qu’il avait entendu le message mais que cela ne remettait pas en cause le Pacte de responsabilité ! De qui se moque-t-on ?! Ce seront de nouvelles attaques contre les travailleurs et la population.
Les bons scores de certaines listes à gauche du PS montrent qu’il y a une vraie possibilité et la situation montre qu’il y a une urgente nécessité à la construction d’une opposition de gauche à Hollande et à tous ces partis pro capitalistes. Une telle opposition large et démocratique, rassemblant tous les travailleurs, les jeunes, les chômeurs, les retraités, homme ou femme, français ou étranger, qui veulent lutter contre les politiques au service des banquiers, des grands patrons et des groupes d’actionnaires, peut se discuter et avancer dès maintenant.
Le 12 avril une vaste manifestation appelant à une «révolte de gauche» est organisée à l’initiative de Mélenchon, Besancenot et de la plupart des forces à gauche du PS. Nous pouvons faire de celle-ci un premier pas pour la construction d’une véritable lutte contre la politique de Hollande et contre le capitalisme, tous ensembles, il est temps d’exprimer notre révolte !
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Madrid – Berlin – Prague – Bruxelles
Madrid – Berlin – Prague – Bruxelles
De partout en Europe, des dizaines de milliers de travailleurs répondent aujourd’hui à l’appel de la Confédération Européennes des Syndicats (CES). Ils protestent contre le chômage massif – temporaire ou complet – contre les pertes de salaire et contre un patronat de plus en plus arrogant. Ils ont été témoins des rémunérations royales que les managers ont reçus pour avoir pillé nos entreprises. Ils ont constaté que les actionnaires ne connaissent pas de «crise», seulement des «opportunités». Qu’importe le profit, on ne touche jamais aux dividendes! Jusqu’à aujourd’hui, tout cela ne se remarquait pas dans les médias, mais bien sur les lieux de travail, dans les quartiers, à la caisse et à la maison : nous ne voulons pas payer pour leur crise. Pourtant, c’est ce que nous sommes déjà en train de faire.
Tract du PSL
De plus, la grande majorité des gouvernements planifient – pour après les élections – des assainissements drastiques à nos frais afin de payer les cadeaux accordés aux banquiers ainsi qu’aux autres spéculateurs. Il est donc plus que temps que les syndicats européens réagissent. "Put people first" clame la CES. Mais pour cela, nous craignons que la "plate-forme" de cette manif’ ne suffise pas. Les revendications de la CES ne sont hélas guère plus qu’une copie des propositions des partis traditionnels : une condamnation du protectionnisme et un appel à "investir afin de relancer l’industrie en donnant un avenir aux secteurs lourdement touchés comme l’automobile et le textile". Nous savons ainsi qui va bientôt encaisser l’argent de nos impôts… L’Europe doit aussi "construire les droits sociaux au lieu de les démanteler", mettre l’accent sur "une croissance verte et des emplois verts", "cesser de restreindre le rôle des pouvoirs publics, du non-marchand et de l’économie sociale, au profit du commerce" et lutter contre la fraude fiscale. Où avons-nous déjà entendu cela?
Espérons que cette manifestation ne soit pas un acte unique pour soutenir les "partenaires politiques privilégiés" à l’approche du scrutin de juin, mais au contraire le début d’un véritable plan d’action pour l’emploi avec une grève générale européenne en point culminant. Cela exige une plate-forme qui offre de vraies solutions : une réduction du temps de travail généralisée sans perte de salaire et avec embauches compensatoires pour réellement combattre le chômage ; interdire la participation au casino des bourses aux entreprises des secteurs clés de l’économie tels que l’énergie, le transport public, la poste, les télécoms et la finance ainsi que leur nationalisation sous le contrôle démocratique des travailleurs et des usagers; la renationalisation des anciens services publics et la mise sous contrôle public de la recherche scientifique pour une production propre. La plate-forme de la CES en est malheureusement très éloignée. Il n’apparaît même pas de condamnation du plan de libéralisation et de privatisation de l’Europe, le traité de Lisbonne. La CES ne sait-elle pas que cette Europe n’est rien d’autre qu’une machine de guerre contre les acquis des travailleurs, avec pour objectif de faire de l’Europe la région la plus compétitive du monde ?
Les syndicats belges ont ajoutés quelques modestes revendications. "Non aux économies sur les allocations sociales." Pourquoi pas leur augmentation? "Non au démantèlement des services publics collectifs". A nouveau : pourquoi pas leur extension? "Oui à des impôts justes, payés en fonction de la capacité contributive" et "Non à un nouveau Pacte des générations" disent-ils encore. Si nous voulons que cela ne reste pas lettre morte, la FGTB devra ravaler son appel à voter pour le PS lancé ce 1er mai et la CSC aussi ne pourra pas appeler à voter pour le PS, Ecolo ou le CDH. Tous ces partis ne laissent pas subsister de doute : après ces élections, des Pactes des générations nous attendent pour chaque année durant au moins quatre ans. Les syndicats belges ont donc suffisamment de raisons de se mettre en tête de la résistance sur le plan européen. A quand notre première journée d’action nationale? Comment pensons nous sinon pouvoir arrêter tout "nouveau Pacte"?
Le Parti Socialiste de Lutte (PSL) est membre d’une organisation socialiste internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO). Partout, nous plaidons pour de nouveaux partis des travailleurs qui, contrairement à "la gauche officielle", traduit les revendications syndicales sur le plan politique. Nos organisations-soeurs, la Gauche Révolutionnaire en France, Socialistische Alternative en Allemagne et Offensief aux Pays-Bas aident activement à construire respectivement le NPA, Die Linke et le SP. Le PSL voudrait qu’un tel parti existe également en Belgique. Dans cet esprit, en Belgique francophone, nous participons à des listes unitaires, LCR-PSL pour les Européennes et PCPSL- LCR-PH pour la région de Bruxelles. En Flandre, nous n’avons malheureusement pas réussi à convaincre les deux autres organisations de la gauche radicale, la fraction «Rood» du SPa et le PvdA (le PTB en Flandre). Nos sommes pourtant convaincus qu’une initiative commune aurait pu aider des couches importantes des syndicats à franchir le cap en direction d’un nouveau parti large et démocratique des travailleurs.
- Faisons de la manifestation du 15 mai de la Confédération Européenne des Syndicats une journée nationale de grève pour l’emploi tract de mobilisation du PSL
- Appel de la liste LCR-PSL pour la manifestation syndicale du 15 mai à Bruxelles
- Devons nous payer pour leur crise? Tract général du PSL