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Tag: Nouveau parti des travailleurs
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En France et ailleurs: la social-démocratie n’a que l’austérité à nous proposer!
Il n’en fallait pas plus pour remettre la machine en route. Le projet de loi déposé par la nouvelle ministre française de l’emploi Myriam El Khomri (PS) visant à réformer le Code du Travail a mis le feu aux poudres. A l’occasion de la première mobilisation nationale du 9 mars, 500.000 jeunes et travailleurs sont descendus dans la rue pour protester contre ce plan de casse sociale estampillé Valls-Hollande.
Par Baptiste (Hainaut), article tiré de l’édition d’avril de Lutte Socialiste
Cela fait des mois que le patronat fait pression pour obtenir la casse du Code du Travail, ce texte formalisant dans la loi de nombreux acquis sociaux acquis au fil des luttes des travailleurs. Ce souhait a finalement été exaucé à l’occasion du remaniement ministériel du gouvernement Valls 2 avec la sortie de ce maudit projet de loi. Au menu : facilitation des licenciements (allègement des motifs et des indemnités), flexibilisation accrue du temps de travail et des horaires de travail d’une semaine à l’autre (jusqu’à 60h/semaine !), diminution des plages de repos minimales entre journées de travail, diminution du taux de majoration des heures supplémentaires etc.
Le projet de loi entend également transférer une série de matières du Code du Travail vers les conventions d’entreprises, ou à la bonne volonté du patron quand il n’y a pas d’organisation syndicale dans l’entreprise. Cela permet aux patrons d’isoler les travailleurs les uns des autres et d’accroître leur rapport de force pour tenter d’imposer, entre-autres, des baisses de salaire, des augmentations du temps de travail,… au sein de leur entreprise.
Un gouvernement PS totalement acquis au patronat
Avec cette attaque néolibérale pur jus, le gouvernement Valls 2 prétend chercher à diminuer un taux de chômage qui ne cesse de croître depuis le début de la crise, en particulier chez les jeunes. Ce genre de prétention ressemble à de l’humour noir quand derrière cela il y a une facilitation des licenciements et une augmentation du temps de travail et de la flexibilité ! En réalité, ce gouvernement PS ne fait qu’instrumentaliser la problématique du chômage pour précariser et niveler vers le bas l’ensemble des conditions de travail de l’ensemble des salariés.Ce projet de loi constitue une ligne de plus au CV antisocial de la présidence de François Hollande. Le PS a à nouveau démontré que non seulement il défendait les intérêts des nantis et des patrons, mais qu’en plus, en temps de crise, il était prêt à mener une guerre contre les travailleurs pour préserver au mieux les profits des entreprises. Des travailleurs d’Air France à ceux de Goodyear, le PS saute sur chaque occasion pour réprimer et criminaliser le mouvement syndical, tout en instrumentalisant l’état d’urgence pour organiser la répression des mouvements sociaux.
Il n’est même plus surprenant qu’une telle déferlante néolibérale soit initiée par un parti social-démocrate comme le PS. En Europe, il n’y a plus un seul pays où les PS, SPD, New Labour, Pasok, PSOE etc. n’ont pas été à l’origine de gouvernements néolibéraux faits de casse sociale, de privatisation et de détricotage des services publics. La concertation sociale avec les syndicats et les mouvements sociaux est présentée comme l’atout progressiste de ces partis. Mais ça fait longtemps que cette concertation ne fonctionne plus qu’à sens unique : faire avaliser les plans néolibéraux par les directions syndicales avec lesquelles des liens historiques sont maintenus, tout en s’assoyant bien fermement sur toutes les revendications des jeunes et travailleurs.
Non seulement ces partis ont perdu leur base ouvrière, mais en plus leur discrédit parmi les masses est tel que certains d’entre eux ont disparu de l’échiquier politique (Irlande, Grèce…). En Grande-Bretagne, le processus de radicalisation contre l’austérité s’est par coïncidence exprimé au sein du parti travailliste, le New Labour, avec Jeremy Corbyn. Mais il s’est directement heurté à toute la machine du parti et une guerre civile politique s’est développée dans le parti. C’est l’inévitable conséquence d’une politique de gestion du capitalisme en temps de crise. Tant qu’existe une certaine croissance économique, une marge reste relativement accessible pour faire certaines concessions aux luttes des travailleurs (pour peu qu’elles soient acharnées) et permettre l’obtention d’acquis. Mais en temps de crise, gérer le capitalisme ne revient à rien d’autre que mener la guerre de classe des riches et des patrons contre les travailleurs, les jeunes, les retraités, les pensionnés, les allocataires, les sans-papiers… Sur l’année 2015, les entreprises du CAC40 (le principal indice boursier de la Bourse de Paris) ont ainsi cumulé quelques 54 milliards € de profit !
La jeunesse et les travailleurs reprennent le chemin de la lutte
Le mouvement ouvrier a traversé pendant de longs mois une atmosphère d’abattement, où la colère anti-austérité a été temporairement étouffée par l’instrumentalisation sécuritaire des attentats de la part du gouvernement et par l’instrumentalisation xénophobe de la crise migratoire par le FN et d’autres populistes de droite. Cette réforme du Code du Travail, de par sa brutalité généralisée, a un effet fédérateur parmi les jeunes et les travailleurs qui a stimulé la volonté de retrouver le chemin de la lutte contre l’agressivité du patronat et de son gouvernement.
Un sondage indique que 71% des Français sont opposé à la ‘‘loi Khomri’’. Parmi les 18-34 ans, l’opposition est de 78%! La journée de mobilisation du 9 mars fut un succès enthousiasmant qui doit servir à préparer les prochaines dates et à construire un mouvement généralisé en vue du 31 mars, journée pour laquelle 7 syndicats ont déjà appelé à la grève.
Le gouvernement, probablement surpris et apeuré par l’ampleur des mobilisations du 9/03 a d’ores et déjà lâché quelques maigres concessions avec le retrait de certaines réformes, en particulier le plafonnement des indemnités en cas de licenciement abusif qui n’aurait plus qu’une valeur indicative. C’est de la poudre aux yeux ! Ces concessions sont insignifiantes et ont pour seul but de semer la division entre organisations syndicales et casser l’unité. Il ne faut pas se faire berner et maintenir les mobilisations en vue du 31/03 avec comme objectif le retrait de ce projet de loi. Non seulement le contenu de cette loi est nocif en France, mais aussi pour le reste du mouvement ouvrier européen, car si de telles régressions passent, elles constitueront des précédents que s’empresseront de vouloir appliquer d’autres gouvernements néolibéraux sous prétexte de ‘‘maintien de la compétitivité’’.
Nous avons besoin d’un relai politique qui défende les intérêts des travailleurs !Un mouvement généralisé peut faire tomber un projet de loi et marquer une rupture avec l’atmosphère moribonde dans la société. Mais nous avons également besoin d’un outil politique pour porter un programme qui défende les intérêts des jeunes et de travailleurs contre le néolibéralisme. Une telle alternative à gauche est indispensable si l’on veut pouvoir empêcher l’extrême droite et autres populistes de tirer profit des pénuries et de la désintégration du tissu social dans la société consécutive à l’austérité appliquée par les différents partis traditionnels.
En définitive, cette attaque illustre une nouvelle fois que, sous le capitalisme, un acquis n’est jamais définitivement acquis. Dès que les capitalistes ont un rapport de force ascendant, ils tenteront d’y mettre fin en mettant les travailleurs au défi à l’aide de tout l’establishment. Une rupture avec ce système est indispensable si l’on veut développer des conditions de vie et de travail décentes pour le plus grand nombre. Jamais autant de richesses n’ont existé dans la société, le problème est que celles-ci sont accaparées par une minorité. Les richesses doivent être prises là où elles sont pour créer massivement des emplois entre-autres par une diminution du temps de travail sans perte de salaires et avec embauches compensatoires. C’est seulement de cette manière que le chômage peut être diminué et que des millions de jeunes peuvent se projeter dans l’avenir.
Un système économique où les moyens de production ne seraient plus aux mains des ultra-riches mais contrôlés démocratiquement par les travailleurs à travers une économie planifiée permettrait une telle redistribution des richesses, en fonction des besoins, de sorte à résoudre les pénuries, et non en fonction des profits. Un tel système est ce que nous appelons le socialisme.
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Grande-Bretagne : les travaillistes n'ont pas pu vaincre les Tories, préparons la résistance!
Avec 24% de l’électorat, les Tories n’ont aucun mandat pour leur austérité sauvage
Le vendredi 8 mai, la première page du Daily Mirror était entièrement noire, à l’exception d’un petit titre: “A nouveau condamné – cinq années maudites de plus”. Cela aura très certainement correspondu au sentiment de millions de personnes qui ont découvert que les conservateurs du parti Tory avaient réussi, de façon inattendue, à arracher suffisamment de voix que pour constituer un gouvernement majoritaire. David Cameron est ainsi le premier Premier Ministre en exercice à accroître le soutien électoral de son parti depuis 1955. Travailleurs, pensionnés, jeunes, chômeurs, handicapés, etc. vivent maintenant dans la crainte des misères qu’infligera ce nouveau gouvernement. Pendant ce temps l’indice FTSE 100 (indice boursier des cent entreprises britanniques les mieux capitalisées cotées à la bourse de Londres, NDT) a grimpé de 40 milliards £ , signe que les marchés financiers célébraient l’élection de «leur gouvernement».
Déclaration du Socialist Party (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Angleterre et au Pays de Galles)
Il est incroyable que le Parti Travailliste ne soit pas parvenu à vaincre les Tories après ce qui s’est passé ces 5 dernières années. Le gouvernement dirigé par les Tories (en coalitions avec les Libéraux-Démocrates) a opéré des coupes à hauteur de 35 milliards £ dans les budgets des services publics, soit plus que tout autre gouvernement depuis la seconde guerre mondiale.
Près d’un million de personnes dépendent maintenant des banques alimentaires pour nourrir leurs familles. Les travailleurs ont souffert de la plus sévère contraction salariale depuis l’ère victorienne et, malgré les propos du chancelier George Osborne au sujet de la reprise économique, la moyenne des revenus reste 2% en dessous du niveau connu avant la récession. La coalition conservateurs / libéraux-démocrates avait promis que l’austérité serait capable d’en finir avec le déficit budgétaire. C’est tout le contraire qui s’est produit ! Osborne avait estimé que le déficit serait de 37 milliards £ en 2015, il serait bien plus question de 80 milliards £!
Les conservateurs n’ont pas gagné, ce sont les travaillistes qui ont perdu !
Les conclusions tirées par les experts et les médias capitalistes sont que toute cette misère n’est pas trop impopulaire et que les travaillistes ont perdu parce que, comme l’a expliqué le partisan de Tony Blair Lord Hutton, les gens refusent le vieux «menu socialiste de la vieille école». Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Les travaillistes n’ont pas perdu pour avoir été trop à gauche, mais au contraire parce qu’ils ne l’ont pas suffisamment été et qu’ils ont refusé de défendre une alternative à l’austérité. Ils se sont limités à soutenir une «austérité-light».
Même le Financial Times, dans un article intitulé «Miliband paie le prix de son virage à gauche», admet (en totale contradiction avec son titre) que les seules fois où la popularité de Miliband a augmenté étaient lorsqu’il semblait fugitivement vouloir s’en prendre aux intérêts des banquiers, des médias ou des entreprises énergétiques.
La popularité du refus de l’austérité a été illustrée par le succès obtenu par le SNP (parti nationaliste écossais) en Ecosse. Les travaillistes, qualifiés par les Ecossais de «Tories rouges» ont pratiquement été annihilés (le SNP a raflé 56 sièges sur les 59 sièges écossais en jeu pour le parlement de Westminster, NDT). En réalité, le SNP a appliqué une politique d’austérité en Ecosse, mais ce parti a été capable de vaincre en se profilant à la gauche des travaillistes et en adoptant une rhétorique anti-austérité.
Les travailleurs écossais n’ont pas d’approche fondamentalement différente de celle en vigueur en Angleterre et au Pays de Galles. Là aussi, nombreux ont été ceux qui ont été enthousiastes en entendant une voix qui semblait s’élever contre l’austérité. Un sondage d’opinion a d’ailleurs montré que le SNP aurait pu remporter 9% des voix en Angleterre et au pays de Galles, alors qu’il ne s’est présenté qu’en Ecosse ! Durant les débats électoraux, l’une des recherches les plus fréquentes sur google était : «Puis-je voter pour le SNP en Angleterre ?»
Les travaillistes n’ont eu de cesse de répéter qu’ils allaient eux aussi procéder à l’application de mesures d’austérité dans les dépenses publiques et serait «plus dur concernant les avantages sociaux» que les conservateurs… Ed Miliband a refusé d’envisager toute formation d’un gouvernement soutenu par la SNP, même si cela devait signifier que les conservateurs arrivent au pouvoir en tant que minorité. Le Parti Travailliste a clairement signalé qu’il n’était pas question pour eux d’en finir avec l’austérité et que personne ne devait entretenir d’illusion sur ce point. Finalement, les travaillistes n’ont réussi qu’à très légèrement augmenter leur vote, avec une hausse de 1,8% par rapport au résultat catastrophique de 2010.
Les premières analyses des résultats suggèrent qu’un des facteurs clés de ces élections a été le taux de participation. Le taux de participation en Angleterre n’a été que d’un peu plus de 65% et il semble bien qu’une bonne partie de ceux qui avaient initialement dit qu’ils voteraient travailliste soient restés chez eux.
Un vote de protestation
D’autres ont voulu marquer leur protestation en votant pour le parti populiste de droite UKIP, qui a su s’attirer près de quatre millions de voix et est arrivé en deuxième position dans plus de 90 circonscriptions électorales, nombre d’entre elles étant d’anciens bastions travaillistes. Il semble que les électeurs traditionnellement conservateurs soient retournés au bercail et ont voté Tory quand l’heure de vérité a sonné tandis que plus d’anciens électeurs travaillistes issus de milieux ouvriers soient restés coincés avec le UKIP. D’autres – autour d’un million de personnes – ont voté pour les Verts, qui ont augmenté de façon spectaculaire leur nombre de voix en mettant l’accent sur une rhétorique anti-austérité.
Avec les élections locales qui avaient lieu le même jour dans toute l’Angleterre (à l’exception de Londres), plus de 100.000 personnes ont voté pour l’alliance 100% anti-austérité de la TUSC (Trade Unionist and Socialist Coalition, coalition de syndicalistes et de socialiste, initiative à laquelle ont participé nos camarades du Socialist Party d’Angleterre et du Pays de Galles, NDT). Pour plus de détails : voir les résultats sur www.tusc.org.uk.
Des millions de personnes qui ont refusé de voter ou qui ont voté pour d’autres partis auraient pu être gagnés à voter pour le Parti Travailliste si ce dernier avait clairement dénoncé l’austérité en défendant un programme comprenant des mesures comme la renationalisation des chemins de fer, des compagnies énergétique et de la Royal Mail (la poste britannique) ; l’augmentation immédiate et substantielle du salaire minimum ou encore l’élaboration d’un programme massif de construction de logements sociaux. Mais au lieu de cela, le manifeste électoral des travaillistes a revêtu les habits des Tories et s’est concentré sur la nécessité de couper dans les dépenses publiques et sur la réduction du déficit budgétaire. Néanmoins, même les mesures très limitées proposées par Miliband (le gel des prix de l’énergie ou l’impôt sur les habitations secondaires) ont fortement irrité la classe capitaliste.
Ce ne fut toutefois pas Miliband ou la direction travailliste que les capitalistes craignaient. C’était l’appétit pour le changement que ces mesures, même excessivement mineures, auraient pu éveiller parmi la classe des travailleurs. Particulièrement dans le cas d’un soutien du SNP, les capitalistes craignaient qu’un gouvernement dirigé par les travaillistes soit incapable de résister à la pression de la classe des travailleurs pour exiger des changements profonds après les cinq dernières années de misère. En conséquence de quoi la plupart des médias ont littéralement vomi sur Miliband, en le qualifiant à tort du sobriquet de «Red Ed» (Ed le rouge). Les propositions minimes de Miliband ont été suffisantes pour que la classe capitaliste l’attaque sauvagement, mais elles n’ont pas permis de motiver la classe des travailleurs et la classe moyenne.
Les conservateurs
Les conservateurs ont donc été en mesure de remporter les élections en dépit de leur très faible progression. En 2010, seuls 24% des électeurs avaient voté conservateur. Cette fois-ci, leur soutien électoral a légèrement augmenté (un peu plus d’un demi-million de voix), mais il s’agit toujours de 24,4% de l’électorat global. C’est très loin de constituer une claire approbation de leur politique à venir, qui poursuivra l’application d’une austérité sauvage. Les libéraux-démocrates ont par contre été brutalement punis pour avoir participé à cette coalition : ils ont perdu plus de quatre millions de voix. C’est d’ailleurs essentiellement en ayant été en mesure de remporter une section des électeurs libéraux-démocrates les plus à droite que les conservateurs ont été en mesure de gagner plus de sièges au parlement. Pourquoi voter pour la copie quand l’original se présente à vous ?
Une partie des travailleurs les plus aisés ont espéré que le pire de l’austérité est passé et ont imaginé à tort qu’un nouveau gouvernement conservateur puisse apporter une certaine croissance économique. L’absence de confiance envers les capacités des travaillistes à gérer l’économie a sans doute été un autre facteur clé dans ces élections. C’est bien entendu inévitable au vu que ces derniers se sont alignés sur la logique poursuivie par les conservateurs et les libéraux-démocrates.
Le gouvernement a fait reporter la responsabilité de la crise du système capitaliste – déclenchée par les banquiers – sur les prétendues dépenses publiques excessives des travaillistes. Et face à cela, les travaillistes ont passé cinq ans à convenir qu’il était vital de réduire les dépenses publiques! Paul Krugman, l’économiste keynésien, a fustigé les travailliste une semaine avant la tenue des élections pour avoir rejoint les conservateurs en promettant «une nouvelle tournée d’austérité» après les élections et pour être «étonnamment disposés à accepter les propos selon lesquels les déficits budgétaires représentent le plus grand enjeu économique auquel la nation fait face.»
Toutes les illusions entretenues au sujet des capacités des conservateurs de faire revenir la croissance économique et une prospérité accrue pour la majorité de la population pourraient être brisées très rapidement. La croissance qui a pris place est largement basée sur le développement partiel des bulles financières et de crédit qui ont éclaté en 2007. Pendant ce temps, la production industrielle britannique reste exceptionnellement faible et l’écart de productivité avec les autres grandes puissances économiques continue de se creuser : la production par heure est 16% inférieure à ce qu’elle aurait dû être si la tendance pré-crise avait continué. La perspective d’une nouvelle récession, peut-être bien déclenchée une fois de plus par le secteur financier, se pose pour la période qui nous fait face, mais cette fois-ci alors que les conservateurs sont au pouvoir.
Les conservateurs ont également pu avoir un certain succès en jouant sur la peur du nationalisme écossais et du SNP. Les travaillistes auraient pu y couper court en défendant un programme résolument anti-austérité et en appelant le SNP à le soutenir au parlement. A la place, les travaillistes ont choisi, une fois de plus, d’accepter la rhétorique des conservateurs.
Affaiblir le nouveau gouvernement
David Cameron a donc été en mesure d’arracher une étroite majorité de douze sièges, soit une majorité encore plus limitée que celle du John Major (21 sièges), la dernière fois que les conservateurs sont parvenus à constituer un gouvernement majoritaire. A l’époque, l’euphorie des conservateurs qui avaient remporté les élections n’avait pas duré longtemps… Aujourd’hui, on se souvient du gouvernement Major comme d’un gouvernement Tory faible et divisé. Il en ira de même pour Cameron. Son gouvernement devra faire face à une énorme agitation sociale.
En 1992, les élections avaient été suivies par le Mercredi Noir (lorsque la livre sterling est sortie du Système monétaire européen, SME) et par une récession économique. Le mouvement massif contre les fermetures de mines à la fin de cette année avait bénéficié d’un énorme soutien populaire, y compris de la part de beaucoup de gens qui avaient voté pour les Tories quelques mois auparavant.
La faible majorité dont dispose ce gouvernement ne l’empêchera pas de lancer de nouvelles attaques antisociales encore plus vicieuses. Le Financial Times a déclaré que les réductions de dépenses publiques à venir seraient «nettement plus sévères que celles appliquées au cours des cinq années de la dernière législature»! Parallèlement à cela, le nouveau gouvernement est aussi susceptible de lancer un nouvel assaut contre les droits syndicaux.
Contre l’austérité, il nous faut un mouvement de résistance massif. Le dernier gouvernement aurait pu être battu si la grève générale du secteur public de novembre 2011 avait été utilisée comme point de départ pour un mouvement de masse généralisé contre l’austérité. Mais la majorité des dirigeants syndicaux ont fait dérailler la lutte en disant aux travailleurs qu’il fallait attendre l’arrivée d’un gouvernement travailliste. Nous devons nous organiser pour empêcher que cela se reproduise à nouveau.
La conférence nationale des délégués syndicaux (National Shop Stewards Network, NSSN) du 4 juillet sera essentielle pour aider à préparer ce combat. Quand ce gouvernement lancera sa prochaine attaque, le mouvement des travailleurs devra réagir avec une puissante grève générale de 24 heures. Si un mouvement contre l’austérité est bloqué par les dirigeants syndicaux, la résistance sociale trouvera une autre voie, comme cela est arrivé en Irlande avec le mouvement contre la taxe sur l’eau, qui s’est développé en dehors des structures syndicales.Dans le même temps, le mouvement des travailleurs a besoin de construire sa propre voix politique. Les dirigeants syndicaux travaillistes sont susceptibles de faire valoir une fois de plus que la seule réponse est d’essayer de pousser vers la gauche le Parti Travailliste. Pourtant, les partisans les plus farouches de l’ère de Tony Blair exigent une seule chose de Miliband : qu’il balance à la poubelle les derniers vestiges des structures démocratiques qui permettaient aux syndicats d’avoir un mot à dire sur l’orientation du parti.
La confédération syndicale Unite et les autres syndicats donnent plusieurs millions de livres aux travaillistes pour financer leur campagne électorale. Mais ils n’ont rien à dire sur la manière dont cette campagne est menée. Les syndicats ne disposent même pas d’une seule voix concernant l’élection du dirigeant du Parti Travailliste.
Les dirigeants syndicaux affiliés au Parti Travailliste sont susceptibles de regarder vers Andy Burnham avec l’espoir qu’il sera un dirigeant plus à gauche. Mais son histoire au sein du parti ne le situe pas plus à gauche que les autres. Alors qu’il était ministre de la Santé au sein du dernier gouvernement travailliste, il a supervisé l’extension dramatique de la privatisation du service national de soins de santé.
Avant les élections, Len McCluskey, secrétaire général du syndicat Unite, a suggéré que si les travaillistes se révélaient incapables de vaincre les conservateurs, le moment serait alors venu de réfléchir à un nouveau parti. Le résultat de ce 7 mai place ce constat au centre du débat. Le mouvement syndical a de toute urgence besoin de discuter de la création d’un nouveau parti de masse pour et par les travailleurs.
Lors de ces élections, la Coalition de syndicalistes et de socialistes (TUSC) ne disposait pas de la force ou du profil nécessaires pour attirer une majorité de l’atmosphère anti-austérité. Sa campagne a toutefois donné un aperçu de l’enthousiasme que pourrait créer une nouvelle force anti-austérité de masse.
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Une belle mise en scène pour la campagne électorale la plus longue de notre histoire
Budget(s), statut unique, monarchie,…
Cet été, alors que beaucoup d’entre nous jouissaient de vacances bien méritées, les divers gouvernements du pays n’ont pas été inactifs. Nous avons été témoins d’une mise en scène remarquable – orchestrée par les partis traditionnels avec l’aide des médias dominants – pour lancer dans les meilleures circonstances la campagne électorale la plus longue de notre histoire.
Par Anja Deschoemacker, article issu de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste
Le calme avant les élections
Pour la fin septembre, les budgets de tous les niveaux de pouvoir (fédéral, régions et communautés, communes) devaient être présentés pour pousser le déficit budgétaire du pays sous les exigences européennes (un déficit maximal de 2,15% concernant la Belgique). L’ampleur de cette nouvelle opération d’austérité (à nouveau plus de 4 milliards d’euros) passera toutefois inaperçue à la plupart des gens. Il est vrai que les coupes budgétaires, par définition, ne font sentir leurs effets qu’après coup, mais l’effet d’annonce suffit déjà généralement à gonfler le mécontentement et à entraîner une lutte. Cet automne, par contre, les partis traditionnels sont parvenus à faire disparaître cet effet d’annonce : pour le gouvernement fédéral – celui dont il est le plus question – on ne parlera ‘‘que’’ de 200 millions d’euros, puisque 2,4 milliards d’euros d’assainissements divers ont déjà été décidés cet été.
La Région Wallonne et la Communauté Française (la Fédération Wallonie-Bruxelles) ont elles aussi suivi l’exemple et la moitié des efforts prévus pour 2014 ont été réalisés, soit 300 millions d’euros de restrictions budgétaires. De plus, un nouveau roi est arrivé sur le trône et les médias ont fait leur boulot pour assurer la popularité de Philippe et Mathilde. Mais plus encore, le calme de l’été a été utilisé pour décider de l’unification des statuts ouvrier et employé, une décision unilatéralement favorable au patronat tandis que des centaines de milliers d’employés et d’ouvriers se sont retrouvés les dindons de la farce. Le gouvernement et le patronat n’auraient toutefois pas réussi pareil tour de passe-passe sans l’attitude des sommets syndicaux qui ont laissé faire sans organiser la résistance.
Quid de la N-VA?
L’argument-massue justifiant tout cela est simple à comprendre : éviter que les prochaines élections ne conduisent au chaos et à l’impasse. En d’autres termes, il faut éviter de répéter le scénario de 2010. Les médias les plus sérieux et tous les partis traditionnels affirment clairement que l’enjeu des élections de 2014 est de réussir à bloquer la N-VA, cette dernière ayant une fois de plus confirmé qu’il lui était impossible de rentrer dans un gouvernement fédéral sans confédéralisme. Comme le confédéralisme à la sauce N-VA (avec scission de la sécurité sociale et en rompant toute forme de solidarité entre les deux côtés de la frontière linguistique) est inacceptable pour les partis francophones et puisqu’aucun autre parti flamand ne rejoint la N-VA sur ce point, ce scénario est quasiment exclu.
Les médias, y compris et surtout en Flandre, ont tiré à boulets rouges tout l’été durant sur les frasques des mandataires locaux de la N-VA (un conseiller communal de Dilbeek qui a baissé son pantalon en pleine cérémonie de remise des prix pour ‘‘une blague’’, la ville de Turnhout plongée dans la crise politique ingérable suite à une dissidence de la N-VA, la décision prise à Sint-Niklaas de tout de même privatiser le ramassage des déchets bien qu’une large majorité des habitants se soient prononcés contre par référendum ou encore les tentatives de la NVA-Anvers d’imposer une taxe inconstitutionnelle aux étrangers). Des dissensions internes ont été révélées au sujet de la grogne qui vit contre les sorties de figures de premier plan de la N-VA comme Geert Bourgeois (qui s’est présenté dans la presse en tant que candidat ministre-président flamand) et, surtout, Siegfried Bracke (qui a parlé d’un possible gouvernement fédéral sans confédéralisme, parce que le socio-économique – une austérité plus brutale – est plus important).
Notre voix n’est pas prise en compte
Le ton est donné. Avec de bons outils politiques à sa disposition, la classe des travailleurs ne devrait pas se laisser ainsi mener par le bout du nez par les médias bourgeois et les partis traditionnels. Il lui faut son propre parti, un instrument politique défendant bec et ongles les intérêts de la majorité de la population contre cette idée d’un prétendu “intérêt général” belge. Dans une société capitaliste, ‘‘l’intérêt général’’ se réduit systématiquement à l’intérêt des capitalistes. Les travailleurs ont aussi besoin de syndicats démocratiques avec une direction libre de tout lien avec ces partis bourgeois et bourgeoisifiés. De cette manière, la classe ouvrière organisée pourrait contrer les attaques passées et à venir. La force du nombre est présente pour y parvenir, de même que le degré d’organisation. Mais il n’y a pas de parti des travailleurs et la direction des syndicats est étroitement liée aux partis (surtout le PS mais aussi le CD&V) qui sont centraux dans l’élaboration et l’application du programme de la bourgeoisie.
Qu’un nouveau parti tombe du ciel avant 2014, en parallèle avec une réorganisation des syndicats en instruments de lutte démocratiquement gérés et contrôlés par la base, est très improbable. Mais il n’existe pas d’autre raccourci. Sans cela, nous sommes condamnés à nous battre les mains liées dans le dos. C’est pour ça que les syndicalistes combatifs (FGTB et CSC), les jeunes qui veulent se battre pour un changement de système, les militants de divers mouvements sociaux,… doivent, au cours de cette longue campagne électorale, se concentrer sur la diffusion et la construction de l’appel de la FGTB de Charleroi, rejoint par la CNE, pour la construction d’une nouvelle formation politique de gauche (voir en page 4). C’est, de très loin, le développement syndical le plus important de ces dernières décennies, une opportunité monumentale pour la classe des travailleurs de pouvoir enfin – après avoir perdu ses propres partis à cause de la bourgeoisification du SP.A et du PS – avancer vers un nouveau parti des travailleurs. Un tel parti serait à même de dénoncer la meilleure des mises en scène ainsi que les mensonges les plus sournois des partis bourgeois. Un tel parti impliquerait les travailleurs et leurs familles dans la lutte pour éviter que nos conditions de vie en reviennent à la situation d’avant-guerre. Un tel parti assurerait que des patrons comme Mittal ne soient pas vainqueurs à l’avance. Un tel parti assurerait que les travailleurs ne doivent pas choisir entre la peste et le choléra, entre la stratégie de la NVA et celle des partis traditionnels.
Comme vous pouvez le lire ailleurs dans ce journal, les militants du PSL vont se concentrer sur cette tâche dans les mois à venir : la diffusion et la construction de l’initiative de la FGTB de Charleroi.
Si cette initiative ne parvient pas à livrer une liste de gauche unitaire pour les élections de 2014, nos militants feront tout leur possible là où nous sommes présents pour renforcer cet appel à l’unité de la gauche, même si cela doit signifier de ne pas nous-mêmes déposer de candidats. Informez-vous sur l’initiative de Charleroi et participez-y !
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Présentation de la brochure intitulée: "8 questions en relation avec l'appel du premier mai 2012 de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut"
Conférence de presse de la FGTB de Charleroi
Après la grève générale du 30 janvier 2012, de nombreux militants syndicaux ont dénoncé les liens existants entre la FGTB et un PS qui “trahit” les travailleurs en appliquant la politique d’austérité. Après divers débat dans le syndicat, la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut avait lancé un appel lors du 1er mai 2012, à l’occasion du discours du secrétaire régional Daniel Piron. Cet appel invite à un rassemblement politique anticapitaliste à la gauche du PS et d’Ecolo. La brochure, produite en plusieurs milliers d’exemplaires, doit servir à diffuser largement cet appel.
Dans la presse:
- Lavenir.net : Les huit questions qui balisent la voie
- Lavenir.net : La FGTB Charleroi précise le sens de son appel du 1er mai 2012 et annonce un plan «anticapitaliste»
Rubrique de socialisme.be consacrée à la nécessité d’un nouveau parti large des travailleurs
Extrait de l’introduction de Carlo Briscolini :
“Lors de son congrès d’orientation du 4 mai 2010, la FGTB Charleroi-sud Hainaut a décidé de reconsidérer le lien privilégié avec le PS et d’engager des rapports suivis avec tous les partis démocratiques de gauche.
Nous avons besoin d’une nouvelle stratégie politique car, sans relais politiques forts à gauche, nous sommes condamnés au recul en permanence. Au mieux, nous limitons les dégâts mais sur le long terme, c’est le pire qui détruit toutes nos conquêtes. Pour changer les rapports de force face au patronat et à la droite, nous avons besoin d’une FGTB forte et d’une nouvelle force politique à gauche digne de ce nom.
Aider à l’émergence et au développement de cette force pour qu’elle devienne la plus large possible, voilà la stratégie politique que nous proposons à la place de celle du “moindre mal” (social-démocratie). C’est le sens de l’appel que nous avons lancé le 1 Mai 2012.
Nous voulons donc que se forme un nouveau relais politique fort à gauche pour un changement de cap des politiques menées ces dernières décennies.
Au travers de cette brochure informative et explicative de notre démarche, nous souhaitons lancer un large débat démocratique au sein des structures de la FGTB, mais aussi en dehors avec toutes les forces progressistes qui voudraient nous rejoindre.
Se taire ou se résigner, jamais.”
Vous pouvez vous procurer la Brochure en téléphonant à la FGTB de Charleroi au 071/64.12.62. ou en nous contactant au 02/345.61.81 ou via mail à info@socialisme.be. Dépêchez-vous, elle partent très vite !
Brochure au format PDF
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L’enjeu des élections du 25 mai 2014… et le défi à relever pour la gauche
Cela semble encore loin, mais dès l’automne, tout sera consacré aux élections si redoutées du 25 mai 2014. La bourgeoisie traditionnelle et leurs partis parviendront-ils à nouveau à nous vendre leur politique comme un mal nécessaire ? A moins que la petite bourgeoisie flamande impatiente et ses extrémistes communautaires ne leur mettent des bâtons dans les roues, au risque d’une nouvelle crise politique prolongée ? De leur côté, les dirigeants syndicaux parviendront-ils encore une fois à mobiliser leur base derrière le “moindre mal” ou le fossé existant entre des pans du mouvement ouvrier et les partis traditionnels se manifestera-t-il enfin au Parlement ?
Edito de l’édition de septembre de Lutte Socialiste, par Eric Byl, membre du Bureau Exécutif du PSL
C’est avec satisfaction que la grande bourgeoisie belge peut regarder en arrière et considérer le choix tactique auquel elle a poussé il y a près de deux ans. Un gouvernement dirigé par le PS était en effet l’instrument le plus adéquat pour faire avaler au mouvement ouvrier le programme d’austérité le plus sombre de l’histoire du pays. En deux bonnes années, une demi-législature à peine, le gouvernement Di Rupo a mis en œuvre toute une batterie de réformes jugées nécessaires par la bourgeoisie. Nous allons maintenant travailler plus longtemps, la chasse à ce qu’à droite on qualifie de “profitariat social” (allocataires sociaux, chômeurs, malades chroniques, handicapés, réfugiés politiques et autres immigrés) est passée à la vitesse supérieure, les salaires sont gelés, la flexibilité accrue et la fonction publique étouffée. Pour la bourgeoisie, ce sont de bonnes nouvelles.
Parallèlement, les banques ont été soutenues avec les ressources de la collectivité, les spéculateurs de la dette publique ont eu leur attention provisoirement attirée ailleurs et les entreprises ont été irriguées de subventions et d’allègements fiscaux. De plus, le gouvernement a gracieusement pu ériger une réforme d’Etat et l’unification des statuts ouvrier et employé. Enfin, il a pu respecter avec un certain retard les normes budgétaires imposées par l’Europe. La résistance à la politique menée a fait face à une augmentation de la répression. Pétitions et gentilles “manifestations” doivent soutenir la façade démocratique, mais au- delà, méfiez-vous des Sanctions Administratives Communales (SAC). L’amnistie ou la réduction de peine ne sont que des privilèges pour les grands fraudeurs et autres criminels de haut vol, car là aussi il s’agit d’une société de classe.
Après cinq ans de la plus grande crise du capitalisme depuis la Grande Dépression des années ’30, plus rien n’est garanti. On peut toutefois supposer que le gouvernement va passer en mode électoral. Pour la N-VA, la casse sociale n’est pas assez dure. De Wever & Co vont tout faire pour augmenter la pression y compris, quand ils le peuvent, en utilisant systématiquement la rhétorique de “responsabilisation” des partis traditionnels : tu as des droits, mais aussi pas mal de devoirs. Après les élections, la casse sociale prendra fortement de l’ampleur ; avec la N-VA pour illustrer la force du changement, ou sans elle pour montrer que “le changement” peut s’en passer. La N-VA sera l’enjeu majeur des élections et qu’importe la manière dont cela se jouera, cela annonce de mauvaise nouvelles pour le mouvement ouvrier.
À moins toutefois que le mouvement des travailleurs ou certaines de ses sections ne commencent à infléchir cette tendance en forçant les portes des Parlements avec un ou plusieurs élus indépendants de la bourgeoisie. C’est ce à quoi la régionale de la FGTB Charleroi & Sud- Hainaut et la CNE, la centrale des employés de la CSC, ont ouvertement appelé avec sans aucun doute une large approbation de militants syndicaux de tout le pays. A Liège et Anvers, surtout, le PTB est bien placé pour ce faire. Comme d’innombrables autres militants, le PSL aimerait y contribuer, d’où notre appel pour des listes unitaires sous le nom de PTB-Unité.
Le PSL ne peut pas déterminer ce que pourrait faire le PTB de ses élus, mais nous avons quelques suggestions. Nous ferions de ces élus les porte-paroles de l’ensemble du mouvement, pas seulement de nos propres militants. Nous sommes également d’avis qu’il ne faut pas chercher à n’importe quel prix à formuler des revendications acceptables pour le Parlement, mais répondre aux besoins réels du mouvement, et aussi rester le plus loin possible de petits postes et des coalitions avec les partis de l’austérité. Enfin, nous souhaiterions les encourager à utiliser leur position afin de populariser un véritable programme socialiste démocratique car cela renforcerait le mouvement.