Tag: Nico Cué

  • Manifestation à Tournai : NON à l'austérité

    Ce matin, une manifestation syndicale a eu lieu à Tournai dans le cadre du plan d’action décidé par le Bureau Fédéral de le FGTB. Cette manifestation – où de 3 à 4000 travailleurs étaient présents – a encore une fois démontré la volonté qui existe a la base pour l’organisation d’actions. On regrettera cependant le manque de clarté du fameux "plan".

    En effet, on a appris les informations sur les actions au compte goutte, plutôt que d’avoir un ensemble de dates prédéterminées et suffisamment connues que pour permettre à chaque militant de trouver sa place dans le plan, mobiliser comme il le peux, prendre des initiatives, etc.

    On aurait espéré l’annonce d’un premier jour de grève générale dans le cadre de ce plan, afin que chaque action permette de construire le mouvement progressivement jusqu’à l’utilisation de l’arme ultime des travailleurs, la grève.

    Soulignons cependant le fait que le président de la Régionale WAPI a évoqué à la tribune la possibilité d’une grève dans la prochaine période. Nico Cué, le président des métallos Wallonie-Bruxelles de la FGTB, écrivait d’ailleurs dans son édito d’il y a quelque jour : "L’heure est à la riposte. Elle doit être à la hauteur des agressions. Quoi d’autre que la grève générale ?"

    Espérons que ces vœux soient exaucés et qu’on rattrape le côté brouillon et mal organisé du "plan d’action" par l’organisation sérieuse d’une grève générale et de sa suite.

    Par Ben (Charleroi)

  • ArcelorMittal : Pour un Plan d’action vers la nationalisation sous le contrôle et la gestion des travailleurs !

    Aujourd’hui, à Strasbourg, les métallos d’ArcelorMittal de divers pays sont côte-à-côte, par-delà leurs frontières nationales. Cette solidarité internationale est cruciale dans ce combat contre une des multinationales les plus riches au monde. Une étape a été franchie, plusieurs autres sont encore devant nous.

    Tract du PSL

    La solidarité internationale doit accompagner la construction de la solidarité dans notre environnement le plus proche. La population est très largement acquise à la cause des métallos, en région liégeoise mais également au-delà. Ce potentiel doit être mobilisé. Nous gardons tous en mémoire les grandes manifestations de Seraing (10.000 personnes) et de Liège (40.000 personnes) à l’annonce de la fermeture de la filière chaude. Il est plus que possible de dépasser ces chiffres. Pensons au combat de Clabecq, lorsque le Front Commun des Forges avait appelé à une manifestation à Tubize, à laquelle 70.000 personnes avaient répondu.

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    Journée de discussion et de débat "Pour un syndicalisme de combat!"

    Le 16 février prochain se tiendra à Liège une journée de projection de reportages militants, de débats, de témoignages,… autour de la nécessité de renouer avec le syndicalisme de lutte, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel. Le programme complet de cette journée est disponible ici.

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    Aujourd’hui, les yeux des travailleurs des plus de 11.000 entreprises qui ont fait faillite en 2012 ainsi que ceux des 17.000 travailleurs victimes de licenciements collectifs la même année sont braqués sur l’action des camarades d’ArcelorMittal. Ils sont loin d’être les seuls. La lutte des métallos peut être un véritable phare de résistance. A contrario, la lutte des travailleurs de Renault avait été en son temps épuisée par une succession de manifestations internationales, mais dans un certain isolement en Belgique.

    Les occasions ne manquent pas de rompre cet isolement : demain, les fonctionnaires fédéraux seront dans la rue. Les cheminots – et plusieurs sont ici avec nous à Strasbourg – sont demandeurs d’actions contre le ‘‘Plan Magnette’’. Le 21 février promet d’être une journée de grande mobilisation interprofessionnelle. Il faut se mettre à la tête de cette manifestation, en compagnie des autres sites menacés de fermeture ou de restructuration, pour assurer que la manifestation soit à la hauteur de la revendication de la collectivisation de l’outil. Mais de quel type de nationalisation parlons-nous ? Nous n’avons pas besoin d’une gestion aux mains de managers publics pour qui le service est une machine à produire des dividendes pour des actionnaires privés. Il nous faut une nationalisation sous le contrôle et la gestion démocratiques des travailleurs.

    Pour arracher cela, nous avons besoin d’un plan d’action ambitieux, à l’image de ce que Nico Cué avait proposé contre la politique d’austérité de Di Rupo 1er : un plan de grèves générales de 24, 48 et 72 heures. Une grève générale de 24h pour obliger les politiciens à prendre leurs responsabilités en nationalisant les sites menacés sous le contrôle des travailleurs. Et si une grève de 24 heures ne suffit pas, annonçons directement une nouvelle de 48 heures dans les semaines à venir, pas après des mois, et puis ensuite une autre de 72 heures.

    Nationaliser : Pas possible ?

    Vendredi dernier, l’Etat néerlandais a nationalisé le groupe bancaire et d’assurance SNS Reaal, pour un coût de 3,7 milliards d’euros. Il peut donc bien être question de nationalisation, mais uniquement dans l’intérêt des riches, des actionnaires et des spéculateurs. Dès qu’il s’agit de l’emploi, la volonté politique manque. Jean-Claude Marcourt a bien lancé un ‘‘appel solennel’’ à Mittal en s’engageant à utiliser ‘‘tous les moyens’’ pour faire plier le géant du métal, relayant ainsi la position officielle du PS. Mais de quels moyens parle-t-il ? Ces déclarations sont-elles autre chose que de la poudre aux yeux ?

    Les sondages indiquent que la population veut faire plus payer les entreprises et les riches. Chaque famille est choquée par ces géants capitalistes qui ne payent quasiment rien comme impôt, voire rien du tout. Transformons ce dégoût en combativité ! Une grande manifestation à Liège permettrait de donner une expression à cet Etat d’esprit. Pourquoi ne pas produire des affiches de solidarité défendant la revendication de la collectivisation de l’outil pour les coller dans les entreprises, aux fenêtres des maisons, dans les commerces,… avec la date d’une manifestation monstre dans la Cité Ardente ? On pourra alors voir qui mouillera vraiment sa chemise, et à hauteur de ses moyens, pour faire une réussite de cette initiative. Par ailleurs, pourquoi ne pas commencer à occuper les sites pour les transformer en quartiers généraux à partir d’où organiser la lutte ?

    Ce ne sera pas facile et le boulot ne manque pas. Nous comprenons bien que les délégations syndicales ont fort à faire pour l’instant entre les réunions avec les autorités, la maîtrise de sujet plus techniques,… Pour renforcer ce travail, la constitution d’un Comité d’Action serait d’une aide cruciale afin d’organiser la solidarité locale – mais aussi nationale avec les autres entreprises menacées de fermeture et internationale avec les camarades de Florange et d’ailleurs -, rendre visite aux travailleurs pour assurer l’implication maximale de chacun dans la bataille,…

    • Pour un plan d’action combatif !
    • Occupation des sites pour les transformer en quartier général d’un mouvement d’envergure pour la nationalisation de l’outil !
    • Expropriation de l’outil sans rachat ni indemnité !
    • Nationalisation sous le contrôle et la gestion démocratiques des travailleurs !
  • Expropriation et nationalisation!

    • Aucune confiance pour les politiciens du capital !

    • Occupation des sites pour les transformer en quartier général d’un mouvement d’envergure pour la nationalisation de l’outil !

    La colère au ventre, nous faisons face à un géant. Mais si Mittal a le chiffre, son capital, nous avons le nombre. Cette force collective nous permet de frapper là où ça lui fera le plus mal, au portefeuille, avec l’expropriation de des outils et leur nationalisation sous le contrôle des travailleurs. Canalisons la rage avec un bon plan d’action combatif capable d’arracher des victoires ! Celui qui lutte peut gagner, celui qui ne se bat pas a déjà perdu !

    Tract du PSL

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    Journée de discussion et de débat "Pour un syndicalisme de lutte!"

    Le 16 février prochain se tiendra à Liège une journée de projection de reportages militants, de débats, de témoignages,… autour de la nécessité de renouer avec le syndicalisme de lutte, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel. Le programme complet de cette journée est disponible ici.

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    Toute la population, très largement acquise à la cause des travailleurs, peut être mobilisée pour arracher l’expropriation et la nationalisation de la sidérurgie intégrée liégeoise, sous le contrôle des travailleurs. Pourquoi ne pas produire des affiches de solidarité défendant cette revendication pour les coller dans les entreprises, aux fenêtres des maisons, dans les commerces,… Cela pourrait être lié à l’appel pour une manifestation de masse dans les rues de Liège autour du même mot d’ordre.

    Pourquoi ne pas commencer à occuper les sites pour les transformer en quartiers généraux à partir d’où organiser la lutte ? Cela marquerait l’imagination des travailleurs d’autres secteurs en démontrant que les travailleurs ne sont pas seulement destinés à faire des manifestations symboliques et à subir les diktats du patronat.

    Les Liégeois ne sont pas seuls à avoir les yeux rivés sur les métallos. Ceux des travailleurs des plus de 11.000 entreprises qui ont fait faillite en 2012 et ceux des 17.000 travailleurs foutus à la porte dans le cadre d’un licenciements collectif la même année observent avec attention les camarades d’ArcelorMittal. Eux, ils ont l’attention médiatique. Ils peuvent être un phare de la lutte contre la crise.

    Il y a des pertes d’emplois partout, y compris dans les services publics. Durant les 6 premiers mois de 2012, plus de 1.400 équivalents temps plein sont passés à la trappe chez les fonctionnaires fédéraux. Le 7 février prochain, ils manifesteront à Bruxelles et les gardiens de prison seront en grève. Les cheminots aussi sont demandeurs d’action contre le plan de libéralisation de Magnette. Et le 21 février est prévue une action interprofessionnelle en front commun. Pourquoi ne pas se mettre à la tête d’une telle manifestation avec tous les sites menacés de fermeture ou de restructuration pour revendiquer de mettre en application le plan proposer en son temps par Nico Cué contre l’austérité : un plan de grèves générales de 24, 48 et 72 heures?

    Une grève générale de 24h pour obliger les politiciens à prendre leurs responsabilités en nationalisant les sites menacés sous le contrôle des travailleurs, pas sous le contrôle de managers publics qui considèrent le service comme une machine à produire des dividendes pour des actionnaire privés. Ces entreprises ont été construites par les travailleurs, c’est à la collectivité que les richesses doivent revenir ! Et si une grève de 24 heures ne suffit pas, annonçons directement la tenue d’une grève générale de 48 heures dans les semaines à venir, pas après des mois, et puis celle d’une grève générale de 72 heures.

    Nous ne croyons pas en la Task Force du gouvernement. Comment trouver de l’emploi avec les milliers qui disparaissent ? L’idée de cette économie de la connaissance sans économie de production est une bêtise. Si des entreprises partent, les centres de recherches feront de même. La réalité, c’est que le secteur privé est incapable d’encore faire avancer la société. Ce qu’il nous faut, fondamentalement, c’est nous diriger vers une transformation socialiste de la société.

  • Les travailleurs d’ArcelorMittal se rassemblent devant la résidence du premier ministre : ‘‘Réquisition et nationalisation!’’

    Quelles perspectives pour le maintien de l’emploi ?

    Depuis jeudi et les mauvaises nouvelles venues de la direction d’ArcelorMittal, les questions concernant l’avenir de la sidérurgie liégeoise sont sur toutes les lèvres, dans tous les médias. Une réunion des gouvernements fédéral et wallon se tenait ce vendredi matin, les syndicats devaient être reçus en début d’après-midi. C’est avec 400-500 travailleurs de Liège que les syndicats se sont déplacés, organisant ainsi un rassemblement devant la résidence du premier ministre. Une délégation du PSL était également présente en solidarité.

    Rapport par Par Nico M., photos de Karim (Bruxelles)

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    Journée de discussion et de débat "Pour un syndicalisme de lutte!"

    Le 16 février prochain se tiendra à Liège une journée de projection de reportages militants, de débats, de témoignages,… autour de la nécessité de renouer avec le syndicalisme de lutte, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel. Le programme complet de cette journée est disponible ici.

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    Ces nouvelles sont une fausse surprise, ce sentiment est largement répandu. La fermeture de la phase à chaud avait déjà soulevé le danger d’un démantèlement progressif en vue d’une fermeture totale du site. Mais à l’époque les politiciens, les ministres et une partie du sommet syndical comptaient sur les bonnes intentions de Mittal pour sauvegarder ce qui pouvait encore l’être à Liège.

    Aujourd’hui, nos représentants sont bien obligés de l’admettre, ce que nous écrivions l’année passée s’avère être les bonnes perspectives : ‘‘le chaud menacé, ce n’était qu’une question de temps avant que le froid n’y passe aussi.’’ Une autre idée défendue par le PSL-LSP, celle de discuter d’un plan d’action en vue de la nationalisation du site, refait surface, plus fortement qu’il y a un an. Face à cela, les politiciens établis restent prudents dans leurs déclarations, de même que les médias dominants : ‘‘attention, une nationalisation est compliquée, voir illégale…’’ Ce que nous constatons, c’est que réquisitionner un site de production condamné pour sauvegarder l’emploi et entreprendre la reconversion vers une production socialement utile est interdit par la loi. Par contre, licencier à la pelle, condamner des régions entières, mener en bateau la classe ouvrière à cause de profits pas assez juteux, c’est légal et, en plus, c’est soutenu par la Sécurité sociale !

    SNCB, FORD-Genk, ArcelorMittal, pénurie de fonctionnaires fédéraux (ils seront dans la rue le 7 février),… la crise apporte partout son lot de mauvaises nouvelles pour les travailleurs et leurs familles. Il est plus que temps qu’un plan d’action émerge afin d’unifier tous les travailleurs dans une lutte contre l’austérité et pour l’emploi.

    Un plan d’action est nécessaire et réalisable !

    Partout, on nous dit que rien n’est possible, que c’est l’Europe, que c’est la crise etc. Pourtant, en pleine crise financière, là où on nous rabâchait que les finances publiques connaissaient un déficit profond nécessitant des coupes brutales, ces mêmes ministres, ces mêmes partis ont tout de même trouvé des milliards à la pelle pour sauver les banques et… nationaliser Dexia.

    A la sortie de la réunion, ce vendredi après-midi, la délégation a expliqué que le gouvernement était avec les travailleurs et qu’il allait chercher un repreneur. Les travailleurs ont scandé ‘‘réquisition et nationalisation !’’ Nous devons nous poser la question des objectifs réels du gouvernement. Cette question était présente au rassemblement. Après des mois de mensonges, doit-on se filler à ceux qui nous servent l’austérité et suppriment des postes de fonctionnaires d’un côté et, de l’autre, nous promettent soutien et solidarité pour sauvegarder l’emploi ?

    Il est temps que les travailleurs s’organisent indépendamment, se rassemblent (comme c’est le cas lundi matin en AG du personnel à ArcelorMittal) et discutent de leur propre alternative et du plan d’action nécessaire pour l’imposer.

    La question d’un repreneur privé n’efface pas le spectre des pertes d’emplois. Un nouveau venu tentera à coups sûr d’assortir son acquisition de conditions visant à baisser les coûts de production. Il est crucial que les travailleurs gardent le contrôle de l’outil afin d’éviter qu’une décision soit prise par-dessus leurs têtes. Un plan d’action peut poser les bases d’une telle occupation, en élisant un comité de lutte, en allant chercher le soutien dans la population, en maintenant l’outil en état de marche.

    Une de nos forces, c’est notre nombre. Un bon plan d’action devrait aussi aborder la nécessité de lier les luttes entre elles. Pourquoi ne pas prendre contact avec les travailleurs en lutte des sous-traitants de FORD-Genk par exemple ? Ou avec les cheminots ? Ce genre de question pourrait être débattu à l’AG de ce lundi. Un plan d’action pourrait proposer une date pour un rendez-vous national, une grande manifestation contre l’austérité et pour l’emploi. Ces premiers contacts et un premier rendez-vous national seraient l’occasion de discuter et de planifier la suite du plan d’action.

    L’année passée Nico Cué mettait à l’ordre du jour une suite de grèves générales de 24, 48 puis 72h contre l’austérité. Aujourd’hui rien n’a changé, les choses ont même empiré. De telles actions sont toujours nécessaires pour résister et illustrer en pratique qui crée réellement les richesses dans la société.

    La volonté de lutter était très présente au rassemblement. Les questions portaient plutôt sur la manière d’organiser cette lutte. Les militants du PSL ont discuté des premiers pas réalisables dans l’immédiat, pour commencer à mettre à l’ordre du jour un tel projet. L’AG de lundi est cruciale pour un tel plan : discuter collectivement des pas en avant à faire pour renforcer la solidarité et passer à l’action. Les altercations avec la police au rassemblement ont montré deux choses : les premières mesures du gouvernement pour soutenir les travailleurs : gaz et autopompe. Et la deuxième : la combattivité des travailleurs qui ne sont plus prêts à reculer et à se taire. Un plan d’action c’est justement canaliser cette combattivité : la diriger vers la victoire des revendications des travailleurs.

    Ils veulent nous imposer les conséquences de leur compétitivité, opposons leur la force de notre solidarité !

  • Namur : Grève régionale du 19 décembre – Il faut faire monter la pression et étendre le mouvement contre l’avalanche d’austérité !

    Ce qu’il ressort de l’assemblée de délégués et de militants de la FGTB du 23 novembre 2012, c’est la volonté de la base syndicale de lutter contre l’austérité. Ce soir-là, des discussions de délégués par centrales ont eu lieu pour remettre les volontés de la base à la direction. Et le résultat est là ; les militants de la régionale de Namur veulent engager le combat contre les mesures antisociales du budget Di Rupo.

    Tract du PSL

    C’est une très bonne chose que les directions syndicales soient plus à l’écoute de la volonté de la base, de ces militants qui se battent quotidiennement dans leurs entreprises pour garantir les droits des travailleurs. Ce modèle de réunions syndicales doit être réédité et amplifié pour assurer une mobilisation encore plus large dans le futur. Car elles permettent le dialogue démocratique au sein de nos organisations syndicales. Beaucoup de militants syndicaux en ont ras le bol des attaques permanentes contre les salaires et les conditions de vie des travailleurs. Si le permanent syndical de la Centrale Générale estimait ce soir-là que « nous sommes à un tournant de l’histoire sociale de Belgique », face à « un gouvernement à la botte du patronat », alors la réaction doit être à la mesure de l’attaque : organisée, planifiée et massive.

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    Un plan d’action, c’est quoi ?

    C’est avant tout un bon calendrier d’action qui permettrait d’élargir un mouvement actuellement limité à une minorité d’habitués, de construire des expériences de lutte et de renouer avec les traditions perdues. Parmi celles-ci : celle des assemblées générales régulières sur les lieux de travail, mais aussi dans les quartiers ou dans les écoles afin d’expliquer clairement la situation politique et économique à tous, ainsi que les propositions alternatives à l’austérité. De telles AG permettraient de construire sérieusement la mobilisation et de la renforcer dans la durée.

    Un plan d’action cohérent pourrait par exemple être composé de manifestations ou d’une succession de journées de grève en front commun, prévues à l’avance, de 24h pour commencer, puis de 48h et pourquoi pas de 72h. C’est une proposition un temps défendue par Nico Cué, président des métallos FGTB Wallonie-Bruxelles.
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    Le mouvement des travailleurs n’a pas encore conscience de sa force extraordinaire : en Belgique 75% des travailleurs sont syndiqués, 125.116 ont été candidats aux dernières élections syndicales, qui ont bénéficié d’un taux de participation de 70%. Ce qui en fait les élections les plus proches des gens.

    Mais pour saisir tout le potentiel de cette force collective, il nous faut un plan d’action concret avec des mesures politiques alternatives crédibles à présenter aux collègues de nos entreprises, de l’espace et du temps pour présenter les causes de l’austérité et ses conséquences dramatiques pour la majorité sociale. Il faut aussi, comme le fait la dernière campagne de la FGTB sur la dette, pointer du doigt la manière dont les énormes richesses produites collectivement sont accaparées par une minorité sociale par différents mécanismes fiscaux.

    Des politiques d’austérité inacceptables

    Le gouvernement Di Rupo a déjà réalisé une austérité de 18 milliards d’euros, soit deux fois le budget annuel de la Communauté Française. Les mesurettes telles que la réforme des intérêts notionnels ou la lutte contre la fraude fiscale pour à peine quelques centaines de millions d’euros alors qu’en Belgique, elle est estimée entre 13 et 30 milliards, sont des concessions que le grand patronat peut se permettre. Les attaques contre les travailleurs et les allocataires sociaux, par contre, sont intenables. Comment justifier les attaques contre les chômeurs lorsque, chaque mois, les pertes d’emplois se comptent par milliers ?! Dans notre région, AGC, Kraft, Solvay et bien d’autres, dégraissent à tour de bras.

    L’attitude des différents gouvernements (fédéral et régionaux) dans les dossiers chauds d’Arcelor Mittal ou Ford Genk est révélateur. Ils ont nationalisé les pertes énormes des banques, mais ne sont pas prêts à investir dans la production réelle pour préserver l’emploi. Le gel salarial est présenté comme un effort collectif indispensable à fournir, mais ce sont toujours les mêmes qui paient ! La productivité horaire belge est la cinquième meilleure au monde. Par contre, l’impôt effectif en Belgique sur les grandes entreprises n’est que de 5% notamment grâce au système des intérêts notionnels.

    L’arrogance du patronat à propos du prochain AIP, la marge de 0,0% d’augmentation décidée par le gouvernement et la discussion qui devrait porter sur la flexibilité est un exemple de plus que nous devrons lutter pour remettre en avant notre agenda. Le coût de la vie n’est pas compensé par l’index, ils l’ont vidé de sa substance en retirant les cigarettes, l’alcool et l’essence avec l’index santé, et cela va être encore aggravé par le nouvel « index produit blanc ».

    Unité des travailleurs

    Bien sûr, la combativité n’évolue pas au même rythme dans chaque secteur, chaque centrale, chaque fédération syndicale ou chaque région du pays. Utilisons notre combativité pour inspirer d’autres travailleurs, pour entamer un dialogue avec eux et voir comment ils peuvent nous rejoindre. Evitons d’approfondir les divergences ! Nous diviser, c’est déjà ce que font les patrons, leurs médias, leurs politiciens et, malheureusement aussi, certains « dirigeants syndicaux ».

    Le PS est un frein aux luttes sociales

    De véritables socialistes ne voteraient pas l’austérité, ils ne voteraient pas un budget aussi défavorable à l’ensemble de la population. Ceux qui le font sont des traîtres ou des ennemis, et on doit les traiter comme tels. De véritables socialistes organiseraient la résistance à l’austérité quoiqu’il en coûte. Et aujourd’hui, ça veut dire quitter cette machine nauséabonde, bureaucratique et antisociale qu’est le PS.

    Nous devons donc construire une nouvelle formation politique qui soit véritablement à gauche. Une formation qui soit la nôtre, celle de la classe des travailleurs. Une formation où l’ensemble des sensibilités et des tendances existantes au sein de la classe des travailleurs serait représenté et s’unirait sur base d’un minimum de clarté idéologique. Une clarté qui émergerait grâce aux débats d’idées, grâce aux discussions parfois polémiques, mais c’est comme ça qu’on aura le couteau le plus aiguisé : c’est-à-dire des perspectives et une direction capable de conduire à la victoire.

  • Pour un syndicalisme de combat !

    Le contexte politique et économique ne laisse aucune marge de manœuvre à la concertation. Nous ne sommes plus au temps des demi-mesures : soit on accepte que le patronat et le gouvernement détruisent progressivement le niveau de vie de l’ensemble de la population et on se contente de serrer les fesses en priant pour ça s’arrête un jour, soit on remet clairement en cause le fonctionnement du système et, dans ce cas, on s’en donne les moyens. Et la mise en place d’un plan d’action ambitieux contre l’austérité et pour l’emploi est une base minimum.

    Par Ben (Charleroi)

    La demande pour un tel plan se fait d’ailleurs de plus en plus sentir, comme l’ont montré le récent appel des jeunes-FGTB, la carte blanche de Francis Gomez (président des métallos FGTB Liège-Luxembourg) ou encore le fait que pour le 14 novembre, la proposition d’un petit rassemblement de quelques centaines de personnes à Bruxelles se soit transformée en grèves de certains secteurs (CGSP wallonne, CGSP-Administrations locales et régionales bruxelloises, les métallos FGTB Wallonie-Bruxelles) voire en grève générale pour certaines régionale comme Liège et La Louvière. La volonté de lutte est croissante.

    Mais les larges masses ne sont pas encore conscientes de leur force collective. La population a besoin de perspectives de lutte crédibles pour se mettre en mouvement. Un bon calendrier d’action permettrait d’élargir un mouvement actuellement limité à une minorité d’habitués, de construire des expériences de lutte et de renouer avec les traditions perdues. Parmi celles-ci : celle des assemblées générales régulières sur les lieux de travail, mais aussi dans les quartiers ou dans les écoles, afin d’expliquer clairement la situation politique et économique à tous, ainsi que les propositions alternatives à l’austérité.

    La Belgique possède un mouvement syndical potentiellement surpuissant avec un taux de syndicalisation parmi les plus élevés au monde. Cette puissance est un atout important, mais elle ne suffit pas. Il nous faut aller plus loin sur le chemin de l’organisation collective des travailleurs et renouer avec un syndicalisme de combat, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel.

    Un plan d’action, c’est quoi ?

    Un plan d’action cohérent pourrait, par exemple, être composé d’une succession de journées de grève prévues à l’avance, de 24h pour commencer, puis de 48h et pourquoi pas de 72h. C’est une proposition un temps défendue par Nico Cué, président des métallos FGTB Wallonie-Bruxelles, mais nous n’en avons plus entendu parler depuis un bon moment. La grève est l’arme ultime des travailleurs, elle permet de montrer au patronat et au gouvernement le mécontentement qui existe à la base, mais permet également aux travailleurs de prendre conscience de leur propre force. Et puis, surtout, la grève permet de poser une question fondamentale : qui produit la richesse dans notre société ? Elle y répond en montrant que ce sont les travailleurs eux-mêmes. La grève pose la question de la propriété privée ou collective des moyens de production, elle montre que si on le veut, on peut produire pour nos besoins, sans s’encombrer de la dictature des patrons et des actionnaires. Cela suffira-t-il ? Il ne suffit pas de faire des grèves générales et des manifestations pour que l’austérité s’arrête et soit remplacée par une politique de gauche véritable. Une lutte syndicale combative et bien organisée est une nécessité absolue sur le chemin du changement de société. Mais pour que ce changement de société soit effectivement possible, il faut un niveau d’organisation plus grand encore.

    Un socialiste irlandais du début du siècle utilisait une image frappante : le mouvement des travailleurs est tel un boxeur : il a deux bras pour lutter. Son premier bras, c’est le syndicat, l’outil où les travailleurs sont massivement organisés pour défendre leurs conditions de travail. Son deuxième bras, c’est un parti politique, le relais politique des revendications concrètes des luttes des travailleurs permettant la prise du pouvoir. Aujourd’hui, les travailleurs se battent un bras attaché au dos. Seul le syndicat lutte encore. Le deuxième bras, le parti, n’existe plus. Il est certain que notre bras syndical pourrait se renforcer et être plus combatif, mais sans relai politique clairement combatif, on peut vite se retrouver dans une impasse.

    Le PS, frein des luttes sociales

    ”Il y a une fidélité profonde, pas toujours rationnelle, au PS”, a expliqué Pascal Delwit dans les pages de La Libre. En effet, la fidélité de certains vis-à-vis du PS est très loin d’être rationnelle, elle est même complètement irrationnelle au regard des politiques menées par le PS depuis près de 30 ans. Il faut accepter que les ‘‘socialistes’’ ne le sont plus depuis bien longtemps. Soyons clairs, la croyance mystique selon laquelle le Parti socialiste serait de gauche empêche le développement de luttes contre l’austérité.

    Il est complètement absurde d’entendre le 14 novembre dernier Anne Demelenne (secrétaire générale de la FGTB) expliquer qu’elle félicite Laurette Onkelinkx pour ses prises de position en faveur du maintien de l’index ! La fédération de Liège du Parti Socialiste a eu le culot de déclarer publiquement son soutien à la grève ! À La Louvière, des élus socialistes étaient en tête de la manifestation syndicale ! Voilà qu’on fait des manifestations et des grèves contre l’austérité avec ceux-là mêmes qui votent et appliquent cette austérité ?

    De véritables socialistes ne voteraient pas l’austérité, ils ne voteraient pas un budget aussi défavorable à l’ensemble de la population. Ceux qui le font sont des traîtres ou des ennemis, et on doit les traiter comme tels. De véritables socialistes organiseraient la résistance à l’austérité quoiqu’il en coûte. Et aujourd’hui, ça veut dire quitter cette machine nauséabonde, bureaucratique et antisociale qu’est le PS.

    Nous devons donc construire une nouvelle formation politique qui soit véritablement à gauche. Une formation qui soit la nôtre, celle de la classe des travailleurs. Une formation où l’ensemble des sensibilités et des tendances existantes au sein de la classe des travailleurs serait représenté et s’unirait sur base d’un minimum de clarté idéologique. Une clarté qui émergerait grâce aux débats d’idées, aux discussions parfois polémiques, mais c’est comme ça qu’on aura le couteau le plus aiguisé : c’est-à-dire des perspectives et une direction capable de conduire à la victoire.

  • Charleroi : le Front de Gauche ''voit rouge'' au débat de la FGTB

    Le Front de Gauche de Charleroi a été invité ce lundi 8 octobre à la FGTB pour un débat organisé dans le cadre des élections communale. Les 6 partis présentant une liste complète étaient représentés, avec Monsieur Magnette pour le PS. Comme l’a précisé un article de la Nouvelle Gazette : le Front de Gauche a vu rouge !

    La FGTB avait posé une série de questions aux divers partis portant sur le chômage et la pauvreté, sur le redéploiement économique, sur le logement, les crèches et les services publics, sur la culture, sur la place que les partis donnent à la FGTB comme interlocuteur, sur la lutte contre l’extrême droite et la place réservées aux aînés et aux jeunes.

    Chaque parti a répondu aux questions, tous défendant le bilan de l’ancienne majorité, tous donnant des réponses formatées et consensuelles. Magnette en particulier a, comme dans beaucoup des débats où il se rend, expliqué qu’il fallait arrêter de tomber dans le misérabilisme, que tout n’était pas si noir, qu’il y a beaucoup de choses positives qui se passe à Charleroi. Sur le chômage, il a expliqué que nous ne devions pas nous inquiéter pour les finances communales, car le fédéral a prévu de compenser la surcharge financière des CPAS conséquente aux exclusions du chômage. Sur l’emploi, il a expliqué, comme beaucoup de ses camarades de la future majorité PS-MR-CDH-ECOLO que le problème venait du manque de formation des carolos. Et il donna un chiffre ; sur l’ensemble des policiers de Charleroi, seul 5% sont réellement carolos.

    Sur la question du rapport avec les syndicats, Monsieur Magnette a expliqué qu’il espérait qu’un jour on aurait un syndicat carolo qui ressemblerait à celui de liège où, selon lui, bon nombre de syndicalistes participent au développement de la ville. Que voulait-il dire ? Qu’à Charleroi les syndicalistes ne veulent pas participer au développement de la ville ? Ou est-ce une critique de la combativité des syndicalistes carolos et une réponse à l’appel que la FGTB Charleroi a fait lors du premier Mai dernier? Appel qui clamait la responsabilité du PS dans les diverses attaques que subissent les travailleurs depuis les années 80 et qui, en conséquence, propose de « Rassembler à gauche du PS et d’ECOLO. » Car disent-ils, « Il y a la des forces vives, actives, militantes et anticapitalistes porteuses d’espoir pour le monde du travail », ce qui n’est clairement plus le cas du PS.

    Cyprien, du MR, après avoir expliqué que dans l’actuelle majorité communale tout le monde y met du sien, nous a parlé du besoin de faire venir des investisseurs. Sur l’emploi, il allait dans le sens de Magnette sur la manque de formation des carolos et la preuve en serait toutes ces plaques d’immatriculation françaises que l’on voit sur les parking de certaines entreprises du zoning.

    Germain du PTB a pour sa part parlé du manque de logements et de crèches publiques. Il a alors parlé de la nécessité d’un plan d’urgence sociale pour répondre à la situation dramatique dans laquelle se trouvent beaucoup de carolos. Il termina ensuite par un appel à voter pour le PTB.

    Benjamin Dusaussois, membre du Parti Socialiste de Lutte, a ensuite prit la parole au nom du Front de Gauche de Charleroi. Voici quelques extrait de son intervention :

    « Je viens parler ici au nom du Front de Gauche, et vu que tout le monde ici ne nous connaît peut être pas encore, je vais nous présenter. Le Front de Gauche est une liste unitaire qui regroupe des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux, des personnes issues du monde associatif et des membres du Parti Communiste et du Parti Socialiste de Lutte. Rien à voir avec le Parti qui se dit socialiste ici a coté. Notre projet est de constituer une vaste coalition anti-austérité ainsi qu’un relais politique large véritablement de gauche.

    Maintenant, sur les questions de la FGTB même si c’est bien évidemment difficile de répondre à 10 question en 10 minutes.

    Sur le Chômage,

    Pour le Front de Gauche Charleroi, si de véritables socialistes avaient le pouvoir à Charleroi, ils considéreraient leur commune comme premier lieu de combat contre les mesures d’austérité imposées par les différents niveaux de pouvoir, qu’ils soient européen, fédéral ou régional.

    De véritables socialistes s’opposeraient fermement à l’actuelle réforme du chômage défendue par le gouvernement fédéral.

    De véritables socialistes organiseraient la lutte pour son retrait et iraient jusqu’à faire de la désobéissance civile organisée afin de ne pas l’appliquer, un peu à l’image du bourgmestre espagnol d’Izquierda Unida dans le sud de l’Espagne qui refuse lui aussi d’appliquer l’austérité dans sa commune et essaie de pousser les communes voisines à faire de même.

    Et ils ne proposeraient pas, comme le fait le 8ème sur la liste du PS, Philippe Van Cau, sur son mur Facebook, de mettre les chômeurs au travail gratuitement pour la ville en échange de leur allocation ! J’espère que vous direz un mot la-dessus Monsieur Magnette.

    Pour répondre à la question de la pauvreté galopante et des manques de revenus de la ville. Ceux qui veulent faire croire qu’on peut sortir Charleroi de sa lente descente aux enfers dans le cadre de l’actuel budget communal sont des menteurs. Seule une lutte massive pour augmenter les ressources budgétaire, provenant par exemple du fond des communes, peut donner à Charleroi les moyens dont la ville a besoin. De l’argent, il y en a, dans les poches du patronat, des actionnaires et des banques. De véritables socialistes organiseraient la construction d’un rapport de force en faveur des 99% pour aller le chercher.

    Sur la question du redéploiement économique,

    Au FDG, nous considérons que c’est la soif de profits et la logique destructrice et chaotique de l’économie de marché qui est responsable de la fermeture de nombreuses entreprises. Des entreprises qui font des profits, comme l’expliquait Nico Cué, ici même il y a peu de temps, pour ArcelorMittal, mais dont les profits ne suffisent pas aux actionnaires pour continuer à produire.

    Si les profits de la sidérurgie ne suffisent pas aux patrons et aux actionnaires, ils nous suffisent à nous !

    Nationalisons sans rachat ni indemnité et sous contrôle des travailleurs et des syndicats toutes ces entreprises qui veulent fermer. Et produisons pour nous même. De l’acier, on en aura toujours besoin, et certainement à Charleroi quand on voit les travaux énormes qu’il va falloir faire pour remettre la ville en état.

    Sur la formation,

    Je m’insurge contre l’idée selon laquelle les gens ne trouvent pas de travail car il ne sont pas assez formés. Comme s’il suffisait d’être formé pour décrocher un emploi ! Les diplômés universitaires que je connais et qui sont au chômage ou travaillent comme agent de sécurité sont là pour témoigner que le problème fondamental n’est pas le manque de formation, mais le manque d’emploi.

    Nous sommes évidement d’accord de stimuler et de créer de nouveaux outils afin de pousser les gens à se former, mais on considère que le meilleur stimulant sera la perspective d’un emploi réellement existant.

    Sur le logement social,

    Je ne m’attarde pas car on a un programme fort similaire à celui du PTB et Germain a déjà parlé la-dessus, tout comme sur la question des crèches. Nous sommes d’accord sur la nécessité de répondre à l’urgence sociale.

    Sur la culture,

    J’avoue ne pas être un spécialiste des questions culturelles. Mais il y a une ou deux choses que je sais. C’est que quand je vais au cinéma ou à une activité culturelle le soir, je dois rentrer 40 minutes à pied vu qu’il n’y a plus de transport en commun. Que quand je veux aller à certaines activités comme "rire sur la ville" je dois payer entre 40 et 60 euros pour une place. Je n’ai pas cet argent et beaucoup de jeunes ou de chômeurs ne l’ont pas non plus.

    Les seules activités culturelles que je peux faire c’est d’aller courir sur un terril, ou traîner avec une bande de potes aux abords des usines à l’abandon de la région, ou aller au café. Si la culture peut être utilisée pour redynamiser la ville, il faudrait qu’elle soit accessible et on retombe donc sur la question des moyens budgétaires de la ville.

    Sur la question de la FGTB comme interlocuteur,

    Un socialiste du début du siècle avait une image. Le mouvement des travailleurs, c’est comme un boxeur: il a deux bras pour lutter. Son premier bras, c’est le syndicat, l’outil ou les travailleurs sont massivement organisé pour défendre leurs conditions de travail.

    Son deuxième bras, c’est un parti politique, qui se ferait le relais politique des revendications concrètes des luttes des travailleurs et permettrait la prise du pouvoir. On est obligé de constater qu’aujourd’hui, les travailleurs se batte avec un bras dans le dos. Seul le syndicat lutte encore. Tandis que le deuxième bras, le parti, n’existe plus. Les socialistes ne le sont plus depuis bien longtemps et c’est devenu très clair depuis que Di Rupo est premier ministre.

    Avec le Front de Gauche, on pense qu’on a besoin de nos deux bras pour lutter en faveur d’une société plus juste et plus égalitaire. Et qu’on doit donc construire une nouvelle formation politique qui soit véritablement de gauche. Le Front de Gauche de Charleroi n’a pas la prétention d’être cette nouvelle formation mais on s’inscrit dans la continuité de l’appel du premier Mai lancé par la FGTB de Charleroi. Après les élections, on participera, avec d’autres je l’espère, à la construction d’une vaste coalition anti-austérité qui pourrait enfin donner ce prolongement politique aux luttes syndicales.

    Avant de conclure, vu que mon temps se termine, un mot sur l’extrême droite.

    Dans la lutte contre l’extrême droite, il y a deux éléments. Tout d’abord, il faut les empêcher d’occuper le terrain, car le jour ou ils pourront tranquillement déverser leur discours de haine dans la rue sans que personne ne s’interpose, on est foutu. Et on est donc ouverts au lancement d’une campagne de lutte contre l’extrême droite à Charleroi après les élections.

    Mais il y a un deuxième point qui est très important. C’est le fait de lutter contre les causes qui poussent de plus en plus de gens à voter pour l’extrême droite. Et si les gens votent pour eux, c’est qu’ils en ont ras le bol de la situation, ras le bol de la galère dans laquelle ils s’enfoncent de plus en plus chaque jour. Et je n’ai pas peur de le dire, le Parti Socialiste est responsable,

    Quand Van Cau père a dit de la lutte de Splintex que c’était une tâche noire pour la Wallonie, des travailleurs ont répondu qu’ils voteraient FN, et je comprends leur colère. Moi-même comme vous le voyez, je suis en colère.

    Quand Di Rupo mène l’austérité et pousse les gens dans la misère, beaucoup en réaction se tourneront vers l’extrême droite. On doit donc proposer une véritable alternative politique de gauche qui permette à la colère des gens de se manifester dans des propositions concrètes comme par exemple un logement décent pour tous, un emploi bien payé pour tous et plus encore. La lutte contre l’extrême droite passe aussi par la lutte pour une société plus juste, c’est-à-dire par la construction d’une alternative aux partis traditionnels.

    Et pour conclure, un mot sur la question de la place des jeunes et des moins jeunes.

    Je vais répondre de manière un peu détournée. Les anciens devraient avoir le droit de bénéficier pleinement d’une pension bien méritée après une vie de dur labeur. Et les jeunes devraient avoir le droit à une vie décente et un futur meilleur. Mais ce n’est clairement pas ce qui est en train de se passer. Et la faute en reviens aux partis traditionnels qui acceptent la logique du système capitaliste, qui acceptent de gérer les crises en les faisant payer à la population.

    Je propose donc, en tant que militant syndical, une vaste campagne de syndicalisation massive de la jeunesse, pour leur apprendre à lutter pour une société où on respecte ses anciens en leur donnant une véritable pension. Pour leur apprendre à ne compter que sur eux mêmes pour se construire un futur meilleur.

    Et dans le même temps, en tant que militant politique j’appelle à la construction d’une organisation politique qui se ferait le porte-parole de leurs revendications.

    Merci. »

    Après avoir applaudis cette dernière intervention, les militants dans la salle ont pu poser leur question. Un premier intervenant a parlé de la situation difficile des chômeurs et, quand Magnette, pour on ne sait quelle raison, a sourit, le militant s’est énervé, lui criant "Tu ris?, mais ce n’est pas drôle ! il y a des gens qui crèvent de faim !"

    Une autre personne est intervenue pour parler des statuts et sous-statuts. Notamment des titres services et du fait qu’on oblige des gens à retourner au chômage alors qu’ils ont du travail, simplement parce qu’ils perdent un statut qui donnait des avantages financiers à l’employeur. Un délégué de la Sonaca est intervenu pour répondre à ce qui a été dit sur le fait qu’il y a de nombreux Français qui travaillent dans des entreprises du coin. Pour lui, c’est clair, c’est la faute aux employeurs et non au manque de formation des carolos.

    D’autres questions du même genre sont posées et un tour de réponses des partis commence. Les divers représentant des partis traditionnels interviennent pour expliquer les problèmes de budget de la ville, en donnant des chiffres par rapport à Liège. Ils ont également expliqué le besoin de mixité sociale, de faire venir des revenus plus élevé à Charleroi. Il ont affirmé qu’ils étaient contre le problème que sont les pièges à l’emploi en réponse à la question de la salle et particulièrement le représentant du CDH, ce qui n’a pas manqué d’étonner l’assemblée. Ils ont également rappelé qu’il ne fallait pas tomber dans la caricature et que tout n’allait pas si mal.

    Seul Germain et Benjamin sont intervenus dans le sens de la salle, critiquant le bilan de la majorité et leur vision angélique de la situation à Charleroi. Germain parlant du besoin d’avoir un élu de gauche au conseil communal et Benjamin appelant à construire un rapport de force sur le terrain avec un plan d’action. Benjamin a également interpellé Magnette : "vous n’avez pas répondu à mon interrogation de tout à l’heure, que voulez-vous dire par : il faut réorganiser l’administration communale. Est-ce comme votre huitième de liste le propose, mettre les chômeurs gratuitement à disposition de la ville?"

    La salle a ensuite eu de nouveau la parole et les critiques se sont faites plus vives encore vis-à-vis du PS. Monsieur Magnette y répondant en disant qu’il ne comprenait pas pourquoi il répondait aux invitations de la FGTB, car on lui crie dessus à chaque fois et que si ça continuait ainsi, il ne viendrait plus. Mais la salle insiste, explique qu’on n’attend rien du MR et du CDH, mais que c’est du PS qu’on attend quelque chose. Le vétéran syndical Gustave Dache est alors intervenu également pour, entre autres, critiquer la vision du PS et des autres partis traditionnels selon laquelle tout ne serait pas si terrible à Charleroi. Il pose alors la question : "Les politiques vivent-ils sur la même planète que nous ?"

    Les politiques ont alors de nouveau eu la parole, pour la dernière fois. Sans que rien de bien intéressant ne sorte de leur réponses. Magnette a toutefois été obligé de déclarer que si c’était vrai, il condamnerait les déclaration de son huitième de liste.

    Enfin, Benjamin a dit un dernier mot que voici :

    "Je veux répondre à la question de Paul, qui semble s’étonner de ce que certains ici s’énervent et lui crient dessus. Peut-être même encore plus que sur le MR et le CDH de qui personne n’attend rien ici. Ce n’est pas parce qu’on aime crier et s’énerver, moi par exemple j’ai systématiquement une migraine lorsque je sors de ce genre de débat ou je m’énerve également. La raison de cet énervement c’est que vous ne répondez pas à une question pourtant simple : Pourquoi vous dites vous socialiste alors que votre parti participe à la mise en place de l’austérité ?"

    Magnette souffle immédiatement : "Tu n’était pas là, la fois dernière pour t’en rendre compte."Ce a quoi Benjamin répond en disant : "ben si, j’étais présent la fois dernière et je faisais partie de ceux qui vous ont crié dessus depuis le fond de la salle. Et je vais continuer en répondant à une question à laquelle on n’a pas encore répondu : les politiques vivent-ils sur la même planète que nous ?

    Je suis tenté de dire que non, parce que quand on touche entre 10 et 15000 euros par mois comme Paul, on ne vit pas dans les même conditions. Est-ce qu’on a faim ? Est-ce qu’on a froid ? Parce que moi j’ai froid pour le moment, car le chauffage, je vais pas le mettre avant le mois de novembre. Et laissez-moi vous dire, je me souviens du titre de votre livre, "Le bel avenir du socialisme". Eh bien il est pas beau votre socialisme et je vous le dis, votre avenir c’est celui du PASOK en Grèce, c’est la faillite !

    Pour conclure, je vais répéter une chose, car ma grand-mère me dit toujours qu’il faut taper sur le clou. De l’argent, il y en a. Pas dans mes poches, mais dans les poches des riches, comme le montre cet article de la presse patronale, "les Belges n’ont jamais été aussi riches" et dans les poches des entreprises, mais comme le montre cet autre article, nos 500 plus grandes entreprises ne payent que 5,44% d’impôts. Pourtant, on verra après ces élections où les partis traditionnels vont aller le chercher leur argent, que ce soit au fédéral ou à la commune.

    Alors j’ai envie de dire, pour répondre à notre camarade du CDH qui nous disait tout à l’heure qu’il n’y avait plus de guerre en Europe qu’au contraire, il y a bel et bien une guerre en Europe, et pas une guerre entre la Grèce et l’Allemagne comme certains veulent nous le faire croire. Pas une guerre entre flamands et wallons, pas une guerre entre étrangers et belges. Mais une guerre de classe pour savoir qui va payer la crise."

    Le débat s’est alors terminé tout d’abord par une interpellation de René Andersen, ancien cheminot et tête de liste du Front de Gauche à Charleroi, sur la situation a la SNCB puis par une intervention d’un ancien militant socialiste qui a énuméré les différentes attaques contre les travailleurs auxquelles le Parti Socialiste a participé depuis les années ’80, en parlant de trahison honteuse.


    Article de La Nouvelle Gazette

  • Rapport général de Liège

    Il est tôt le matin quand la première équipe de Liège s’en va vers les piquets, une paire d’heures à peine après être rentrée du piquet des cheminots, à proximité de la gare des Guillemins. La neige tombe, il fait bien froid, mais tout au long de la journée, nous pourrons constater que les piquets n’en avaient pas trop souffert.

    Rapport par Nico, photos de Daphné et Simon

    Des barricades installées aux ronds-points

    Le premier arrêt est au zoning des Hauts-Sarts. Aux divers ronds-points, des barrages sont installés, faits de palettes, de pneus et de caisses, précédés par des planches cloutées renversées et accompagnés de braseros. Dans l’obscurité de la nuit, sous la neige qui tombe et recouvre le sol d’une pellicule encore fine, l’effet est saisissant. Derrière ces barrages de fortune se tiennent à chaque fois de bons groupes de syndicalistes rouges et verts, bravant fièrement les camions et voitures qui commencent à arriver. Les discussions sont courtes, mais il faut avouer que les groupes de syndicalistes aux ronds-points sont bien nombreux, particulièrement aux environs de Techspace Aéro (où d’ailleurs le piquet devant l’entreprise reste malgré tout très imposant). Dans ces conditions, personne n’a envie de défier les grévistes, littéralement maîtres des environs.

    Nous passons d’un endroit à l’autre, et pouvons voir ça et là, près des entreprises aux portes closes, des groupes militants affairés à rassembler du matériel destiné à renforcer les barrages. Partout, les discussions sont à la fois amicales et combatives. C’est aussi l’occasion de revoir des camarades rencontrés lors de diverses luttes et manifestations. On prend des nouvelles les uns des autres, avant bien entendu de vite rentrer dans le vif du sujet : comment repousser l’austérité et la faire rentrer dans la gorge des patrons et des politiciens.

    Notre tract suscite l’intérêt et, quand nous en avons l’occasion, nous discutons de la nature du plan d’action qu’il faudrait selon nous pour les prochaines étapes du mouvement. Cette question du plan d’action est véritablement au coeur de toutes nos rencontre. Les piquets réunissent principalement des métallos, qui tous connaissent la proposition de Nico Cué, le président des métallos FGTB Wallonie-Bruxelles, d’un plan de grèves générales allant crescendo jusqu’à une grève générale de 72 heures. De quelles manière organiser ce plan d’action ? Comment intégrer les couches de la population qui n’ont pas une délégation combative à portée de main ? Comment renforcer le soutien à la grève et à la lutte ? Nous ne savons pas encore à quel point ces questions préfigurent le caractère général qu’aura notre intervention tout au long de cette journée. Un autre élément restera également central tout au long de la journée ; celui de la nécessité de rompre avec le PS et les partis de l’austérité.

    A l’un des barrages, nous rencontrons un jeune ouvrier d’un peu plus d’une vingtaine d’années. Le regard qu’il porte sur le gouvernement, l’austérité et la grève générale est un peu particulier. Etant d’origine grecque, il est familier de nombreuses choses que découvrent ses jeunes collègues: un parti soi-disant socialiste à la tête d’un gouvernement d’austérité (le PS fait vite penser au PASOK grec…), les belles promesses concernant une ”rigueur temporaire”, la propagande patronale des médias,… Il est convaincu – comme de très nombreux autres du reste – que l’austérité appelle l’austérité, et que cette lutte ne fait que commencer. Assez bien d’ailleurs, au regard de la formidable mobilisation sur les piquets. De fait, il n’est pas encore 6 heures que les ronds-points ressemblent à de véritables forteresses ouvrières contre lesquelles viennent buter, de temps à autres, diverses voitures rapidement éconduites. La seule manière de passer les piquets, c’est de les rejoindre !

    Un centre-ville aux mains des grévistes

    Nous poursuivons notre interventions en nous rendant au centre-ville de Liège, que parcourent des groupes de militants. Devant la FNAC ou Planète Parfum, à la Province comme devant les locaux de l’Union des Classes Moyennes (UCM), les piquets sont installés, les militants fièrement à leur poste. Ils battent bien du pied pour se réchauffer, mais le froid n’a pas brisé leur ardeur pour se battre. A un moment, nous rencontrons un camarade du SETCa qui nous indique qu’il faut vite aller renforcer le piquet devant AXA. Nous nous dépêchons donc et arrivons au Boulevard d’Avroy. En passant le coin, alors que nous nous attendions à ne voir que quelques grévistes, nous constatons que l’appel à l’aide a été entendu, et pas qu’un peu… Ce sont en effet des dizaines et des dizaines de militants qui sont présents, constituant ainsi une marrée rouge qui force le bâtiment à être vidé ! C’est là aussi l’occasion de discuter, et l’on est parfois surpris de rencontrer de vieux amis que l’on avait du mal à imaginer sur un piquet… C’est que les temps ont changé, et ces idées de lutte, de solidarité qui hier encore paraissaient bien utopiques sont devenues de criantes nécessités.

    A 9h00, nous nous rendons place du Marché, devant l’Hôtel de ville. Là, ce sont les verts qui sont présents, rassemblés pour une action intitulée ”ne nous laissons pas tondre”. Quelques deux ou trois cents militants de la CSC sont présents pour dénoncer l’austérité ”papillon” sur cette place symbolique où trône le fameux Perron de Liège, symbole des libertés liégeoise (symbole qui aurait bien besoin qu’on s’en occupe, au sens ”propre” comme au figuré). Après un bon café, nous repartons, en deux équipes cette fois, et nous continuons notre intervention, en passant notamment par la gare des Guillemins rejoindre les cheminots, pour ensuite nous diriger vers le cinéma Kinépolis de Rocourt. Ce gigantesque complexe cinématographique est bloqué par un piquet réunissant des rouges et des verts, des travailleurs de Tectéo et des métallos,… et notre petite équipe de militants du PSL. Des clients arrivent. Si certains repartent sans discuter, parfois compréhensifs, d’autres impressionnent par leur volonté de rompre la ligne du piquet… pour aller voir un film! L’un deux clarifie – avec une grande arrogance – le pourquoi de cette attitude : c’est petit patron, qui a visiblement bien peu apprécié de voir son entreprise bloquée le matin…

    Notre journée se terminera sur ce piquet, avant tout de même de se prendre un verre au café, histoire de tirer le bilan de cette journée de grève générale. Au final, nous aurons vendu plus d’une trentaine d’exemplaires de notre mensuel Lutte Socialiste, et aurons eu d’innombrables discussions très intéressantes concernant la nécessité pour les travailleurs de se forger leur instrument politique afin de défendre les revendications syndicales, mais aussi les méthodes syndicales (piquets, blocages, manifestations de masse, arrêts de travail d’information,..).

    Ce n’est qu’un début, continuons le combat!

  • INFORMER, SENSIBILISER, MOBILISER… POUR ORGANISER LA LUTTE !

    Les syndicats tentent d’expliquer à nos politiciens depuis des mois que leur politique ne fait qu’aggraver la crise. La manifestation du 2 décembre comptait 80.000 participants, bien plus que prévu, et la participation était très diversifiée, comme cela a été écrit dans la presse traditionnelle. La grève du secteur public du 22 décembre a à nouveau illustré l’ampleur du mécontentement actuel. Et l’avalanche d’augmentations de prix de ces dernières semaines n’a pas adouci la colère.

    Nos syndicats proposent des mesures alternatives. Ils veulent s’attaquer plus durement à la fraude fiscale, abolir la déduction des intérêts notionnels et les cadeaux fiscaux qui rapportent annuellement près de 10 milliards d’euros aux patrons, cadeaux qui minent les revenus de la sécurité sociale avec en conséquence l’exclusion de chômeurs et le vol de leurs allocations. C’est pour cela qu’on veut démolir le seul système de pension qui protège encore nos retraités de la pauvreté, celui des services publics. C’est pour cela qu’on veut commercialiser nos soins de santé et les livrer aux vautours du privé.

    Avant le 2 décembre, les métallos FGTB Wallonie-Bruxelles avaient communiqué un plan d’action capable de stopper l’avalanche d’assainissements. Par la voix de leur président Nico Cué, cette proposition comprenait une grève générale de 24 heures en janvier et, une de 48 heures en avril et si nécessaire une de 72 heures en juin. C’était encore avant que Van Quickenborne ait ouvert les hostilités avec les pensions. Il faudra probablement revoir le calendrier, mais le principe reste valable et il sera bien sûr nécessaire de connaître les dates d’avance pour qu’on ne doive pas toujours mobiliser au dernier moment sur base d’informations retransmises par les médias traditionnels.

    Les syndicats doivent négocier, mais pas sans une bonne campagne d’information dans les entreprises afin de discuter des conséquences des mesures gouvernementales, pendant des arrêts de travail, où il est aussi possible de démocratiquement préparer des journées d’actions, des grèves et des manifestations régionales et sectorielles, en préparation d’une série de grèves générales allant crescendo. Nous pensons que le message central à faire passer devrait être : nous n’avons pas provoqué la crise, nous ne la payerons donc pas !

    Pourquoi tant de Flamands votent-ils pour la N-VA, ce parti qui considère même la lutte contre la fraude fiscale comme une augmentation des impôts ? Parce que les partis soi-disant amis, y compris Groen, nous imposent depuis des années des plans d’assainissements les uns après les autres. Beaucoup de travailleurs en ont assez et votent pour ceux qui semblent être l’opposition la plus visible contre l’establishment. En Tunisie et en Egypte, ce sont les partis islamistes conservateurs, en Flandre c’est la N-VA conservatrice.

    En Wallonie et à Bruxelles, on n’en est pas encore là. Jusqu’à ce jour, le PS a pu se cacher à chaque fois, d’abord derrière ‘’l’état CVP’’, puis derrière la majorité de droite en Flandre. Mais cette formule s’use et, finalement, un populiste arrivera tôt ou tard en Wallonie et à Bruxelles pour instrumentaliser ce vide politique.

    Tant que les syndicats renverront leur base vers le PS, le CDh ou Ecolo, le populisme menacera. Les syndicats doivent rompre leurs liens avec les partis ‘’amis’’ et construire un vrai parti des travailleurs avec des hommes politiques qui bossent au salaire d’un collègue, pas à celui d’un manager. Ils n’existent pas ? Prenons-les hors des dizaines de milliers de militants syndicaux qui s’engagent quotidiennement sans aucun intérêt personnel !

    Un tel parti des travailleurs doit être pluraliste et ouvert à tous ceux qui veulent lutter contre cette politique qui rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. En Flandre, Rood !, le mouvement d’Erik de Bruyn (ancien candidat à la présidence du SP.a, qui vient de quitter ce parti) est un essai en cette direction. A Bruxelles et en Wallonie, ce potentiel existe aussi.

  • Pourquoi faire grève est indispensable

    Rarement une grève n’a été autant décriée dans les médias. On qualifie cette grève ‘‘d’irresponsable’’, comme s’il était normal de nous faire payer cette crise provoquée par les entreprises et les banques malades. Assommés par toute la propagande patronale, même certains travailleurs estiment préférable de payer. ‘‘Pour en être tranquille’’. Mais ce sera tout le contraire. Une fois que l’on cède au chantage, cela ne s’arrête plus. Si nous ne résistons pas avec énergie, on nous dira à nouveau de payer ces prochaines années et les attaques se suivront. C’est, en substance, pourquoi faire grève est aussi crucial et nécessaire.

    Tract du PSL

    Tract en version PDF

    Un retour au 19e siècle, aux saucisses et aux matraques

    A entendre toutes ces pleurnicheries contre notre grève, on se croirait revenu à l’ère du prêtre Daens et des délires de Woeste, fin du 19e siècle. Woeste et sa classe trouvaient eux aussi que les revendications du mouvement syndical étaient irresponsables. Eux aussi détenaient entre leurs mains la quasi-totalité des médias. Daens était selon eux un démagogue, une menace pour l’avenir, bon pour l’excommunication. Bref, un criminel de droit commun. Les politiciens de droite et les patrons actuels ne sont pas bien différents avec leur plaidoyer pour limiter le droit de grève avec le service minimum, pour l’octroi de primes à ceux qui veulent travailler – avec Woeste c’était des saucisses – et pour que le gouvernement fasse respecter l’état de droit pendant la journée de grève. A la place de s’en prendre aux diamantaires et banquiers frauduleux, ils se tournent contre les grévistes, qu’ils veulent frapper d’amendes avec l’aide d’huissiers.

    D’où vient cette virulence ?

    Parce que le gouvernement et les patrons n’ont pas le moindre argument. Que deviendrions-nous sans indexation des salaires et sans protection sociale ? Ces mesures sont destinées à nous protéger de la crise. Mais au moment même de la crise, le gouvernement et les patrons veulent s’y attaquer pour aider à payer leurs dettes de jeu. Un saut d’index donnerait 1 milliard d’euros, mais sur une carrière de 40 ans, cela signifie une perte cumulée de 25.000 euros pour un travailleur ! Il n’y a donc qu’une seule chose à faire: isoler les syndicats et les grévistes, les intimider et les criminaliser comme de vulgaires bandits. C’est le type de lutte de classe que nous réservent les patrons et les politiciens.

    Un plan d’action adapté à la tempête qui vient

    Pour leur résister, nous avons besoin d’un plan d’action adapté pour la tempête qui arrive à notre rencontre. Cela implique des arrêts de travail pour informer les collègues et voter la grève collectivement. Cela implique des réunions publiques pour préparer le grand public à la confrontation et les impliquer dans la lutte. Cela implique de lier nos journées de grève à des manifestations régionales et nationales pour rassembler les militants et s’adresser à l’opinion publique. Cela implique également que nos collègues des PME, sur qui s’exerce plus librement la terreur des patrons, reçoivent un coup de main d’ailleurs pour pouvoir partir en action. A Liège, par exemple, des militants syndicaux bloqueront des ronds-points proches des entreprises. Le plan proposé par Nico Cué, le président des Métallos FGTB Wallonie-Bruxelles, d’une grève générale de 48 heures si celle de 24 heures échoue, puis d’une autre de 72 heures encore si nécessaire doit être sérieusement envisagé.

    Si on veut réussir, on doit être à 100%

    Mais il semble bien qu’une partie des directions syndicales soit intimidée. L’annonce selon laquelle tous les zonings industriels ne seront pas bloqués laisse des travailleurs qui n’ont pas de délégation syndicale à la merci de petits patrons. La grève ne pourra donc pas être véritablement générale. Cette journée de grève est annoncée depuis plus d’un mois mais, jusqu’il y a quelques semaines encore, les dirigeants syndicaux semblaient hésitants. Dans de nombreuses entreprises, aucun tract n’a été disponible jusqu’à ces derniers jours. Si le sommet hésite, il n’est guère surprenant que des doutes émergent également à la base.

    Déjà 20% pour la grève

    Tant les ‘‘représentants politiques’’ que l’ensemble des médias se prononcent contre la grève, mais une récente ‘‘enquête’’ a dévoilé que 20% de la population la soutient, et que 55% sont contre. 11% ont déclaré qu’ils allaient faire grève. Entretemps, notre sentiment est que la campagne de dénigrement des patrons, des politiciens et des médias a fait changé de camp plus d’un opposant à la grève ou ‘‘sans-avis’’. C’est nécessaire, on n’en restera pas à 11,3 milliards d’euros d’économies. Avec le contrôle budgétaire s’ajoute 3 milliards d’euros supplémentaires et, pour l’an prochain, il est question d’économiser 13 milliards. Les attaques viendront de partout, du gouvernement fédéral mais aussi des communautés, des régions et des communes après octobre. Après cela, le gouvernement et les patrons aborderont le problème du "vieillissement" et il faudra trouver 25 milliards d’euros pour les deux années suivantes. Celui qui est encore plus ou moins épargné aujourd’hui est attendu au tournant. Si avant même l’application de toutes les mesures 20% de la population est en faveur de la grève et 23% se disent neutres, combien seront-ils quand ce que l’on veut nous imposer sera clair aux yeux de tous ?

    Notre pays en danger ?

    Selon Di Rupo, les syndicats conduisent les ‘‘citoyens à l’abîme’’. Tobback a déclaré dans Le Soir qu’une grève générale est telle une bombe atomique, sans le moindre effet toutefois si le gouvernement ne tombe pas. Il avertit aussi qu’un gouvernement de droite prendrait des mesures vraiment de droite. La date de péremption de cette vieille histoire du ‘‘moindre mal’’ est pourtant dépassée depuis bien longtemps. Rik Van Cauwelaert, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire flamand Knack, a réagit aux critiques de Paul Magnette contre la politique ultralibérale de la Commission européenne en soulignant que les ‘‘socialistes’’ ont collaboré à la construction européenne, y compris au Pacte de stabilité européen et au ‘‘six pack’’. La même stratégie a sapé la base sociale des premiers ministres "socialistes" de Grèce, d’Espagne et du Portugal, où la droite est parvenue au pouvoir.

    Avec de tels amis, pas besoin d’ennemis

    Les soi-disant partenaires politiques des syndicats, les sociaux-démocrates et les sociaux-chrétiens, appliquent les politiques néolibérales depuis déjà des décennies. Ils nous disent qu’ils n’ont pas le choix, ce qui signifie en fait qu’ils ne veulent pas rompre les règles qu’ils ont eux-mêmes instaurées. C’est leur choix. Mais changer des points et des virgules n’est pas suffisant, il nous faut une politique fondamentalement différente. Les syndicats en ont développé les bases, mais les sociaux-chrétiens et démocrates n’en veulent pas. Ils nous menacent et disent que si ce gouvernement tombe, il y en aura un de droite. Ce chantage doit cesser. À un certain moment, on se doit de crier : faisons les tomber ! Et si on peut faire tomber Di Rupo, on peut faire de même avec De Wever. Mais nous ne pouvons évidemment pas continuellement renverser les gouvernements. Il existe des dizaines de milliers de militants syndicaux qui se dévouent à leurs collègues, quotidiennement, à leurs propres risques, et de façon désintéressée. Il existe de solides militants politiques, dont certains ont depuis des années abandonné les sociaux-démocrates et les sociaux-chrétiens tandis que d’autres ne leur ont jamais fait confiance. Les syndicats ont la capacité et les moyens de les rassembler en un même parti politique, pour assurer que les 20% et 23% dont nous avons parlé plus haut disposent, enfin, d’une expression politique.

    Lier les luttes d’aujourd’hui au combat pour une société meilleure

    Le Parti Socialiste de Lutte a dans ses rangs des délégués et militants syndicaux, des jeunes et des étudiants qui sont respectés pour leur engagement et leur persévérance. Nous défendons les besoins concrets d’aujourd’hui, en écoutant et en formulant nos propres propositions, mais en plaçant notre action actuelle dans le cadre de la lutte pour une autre et meilleure société. Nous luttons pour une société socialiste démocratique où la production sera destinée à satisfaire les besoins de tous et non à étancher la soif de profits d’une infime élite.

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