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Tag: Moyen-Orient
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8 mars 2008 : la Journée internationale des Femmes a cent ans
La Journée Internationale des Femmes trouve son origine dans une grève de travailleuses de lâindustrie de textile et de vêtements à New York, le 8 mars 1908, menée pour une journée de travail de 8 heures, pour de meilleures conditions de travail et pour le droit de vote des femmes. Lâannée suivante, un appel du Socialist Party américain a débouché sur une lutte de plusieurs semaines pour de meilleurs salaires et conditions de travail, dans laquelle 30.000 travailleuses ont été impliquées,. Cette journée est restée longtemps un jour de fête et de lutte pour les organisations de femmes du mouvement ouvrier, même si la mobilisation sâaffaiblissait dâannée en année. La nouvelle vague dâactivités féministes après Maiâ68 a repris cette vielle tradition et, cette année encore, il y aura des activités partout dans le monde, bien que celles-ci ne mobilisent plus les masses.
Anja Deschoemacker
Lâhistoire de lâorigine de la Journée Internationale des Femmes ressemble beaucoup à celle du 1er Mai. Tout comme celle-ci, elle célèbre des actions qui ont eu lieu aux Etats-Unis et qui ont été ensuite reprises internationalement par le mouvement ouvrier organisé. La première célébration internationale, celle qui a été en ce sens la première véritable Journée Internationale des Femmes, date de 1911. La Journée des Femmes la plus tumultueuse et la mieux connue, celle aussi qui a eu le plus de conséquences, a été celle du 8 mars 1917 (23 février en Russie), qui annonçait le début de la Révolution de Février dans ce pays. Ce nâest quâen 1922, à lâappel de lâInternationale Communiste, que la journée a été fixée à une date qui sâest imposée partout : le 8 mars.
Les femmes ouvrières ont lutté pour lâacceptation de leurs revendications dans le mouvement ouvrier
Lâacceptation de la revendication du droit de vote des femmes nâétait pas évidente dans lâInternationale Socialiste (aussi connue comme la Deuxième Internationale), tout comme ne lâétait dâailleurs pas lâensemble de la lutte pour les droits des femmes. Lâorganisation en 1907, par Clara Zetkin et les femmes socialistes allemandes, dâune Conférence internationale des femmes, qui sâest réunie la veille de la Conférence de la Deuxième Internationale, a donc marqué la préhistoire du mouvement. Une motion y a été votée par laquelle les partis adhérents sâengageaient à lutter pour le droit de vote des hommes et des femmes.
Clara Zetkin était une figure importante dans le parti socialiste allemand, une socialiste convaincue et une championne des droits des femmes, mais aussi une opposante déterminée au féminisme bourgeois. Lors de la réunion où a été décidée la mise sur pied de la Deuxième Internationale (1889), elle avait déjà argumenté que le socialisme ne pouvait pas exister sans les femmes, que les hommes devaient lutter ensemble avec les femmes pour les droits des femmes, que cette lutte faisait partie aussi de la lutte des classes. La réponse peu encourageante quâelle avait reçue lâavait conduite à prendre lâinitiative dâun mouvement socialiste des femmes, ayant pour but dâinfluencer les partis socialistes. Elle avait essayé dâacquérir et dâélargir cette influence avec le journal femme socialiste Die Gleichheit, dont elle était rédactrice en chef.
Mais, malgré lâacceptation de la résolution, lâenthousiasme pour le droit de vote des femmes était tiède dans la plupart des partis socialistes. Pour changer cela et pour impliquer davantage les femmes dans la lutte, la deuxième Conférence Internationale des Femmes Socialistes a décidé de tenir chaque année une journée internationale des femmes, une journée pendant laquelle on manifesterait, on ferait de la propagande,⊠En 1911, la Journée Internationale des Femmes a été célébrée en Allemagne, en Autriche, au Danemark, en Suisse et aux Etats-Unis. La liste des pays sâest élargie jusquâà la Première Guerre Mondiale.
Cette guerre nâa pas signifié seulement un massacre massif, mais aussi la désintégration de la Deuxième Internationale. Le soutien à la guerre, venu dâabord de la social-démocratie allemande mais adopté ensuite par tous les partis de la Deuxième Internationale, a montré que, dans chacun de ces partis, le soutien à sa propre bourgeoisie dans le cadre dâun socialisme réformiste avait pris le dessus sur lâinternationalisme, sur le refus de laisser les travailleurs de « son » pays tirer sur ceux dâautres pays, au seul bénéfice de leur propre bourgeoisie belliqueuse. Le seul parti qui est resté fidèle aux principes internationalistes du socialisme a été le parti russe, et en particulier son aile gauche majoritaire (les bolcheviks) sous la direction de Lénine, suivi dans cette voie par une partie de lâaile gauche de lâInternationale Socialiste.
Lâorganisation internationale des femmes a continué dâexister et sâest rangée dans le camp anti-guerre. Les Femmes Socialistes allemandes, au contraire de la direction du Parti Social-Démocrate allemand, ont aussi continué à mobiliser contre la guerre et contre la répression de lâEtat, notamment en 1914 contre la guerre qui approchait à grands pas et contre lâarrestation de Rosa Luxembourg, qui participait avec Clara Zetkin à la direction des groupes de gauche dans le SPD.
Les protestations à lâoccasion de la Journée Internationale des Femmes ouvrent la voie à la Révolution de Février en Russie
Pendant la guerre, les femmes socialistes ont poursuivi les actions de protestation à lâoccasion de la Journée Internationale des Femmes, dont la date varie alors entre le 23 février et le 18 mars. Ces protestations étaient fortement centrées sur le manque de vivres et les prix élevés de la nourriture provoqués par la guerre, ainsi que sur lâopposition à la guerre elle-même.
Câest ainsi les femmes socialistes italiennes de Turin ont diffusé une affiche, adressée aux femmes des quartiers ouvriers. Lâarrière-plan de leur propagande, câest alors lâaugmentation générale des prix de la nourriture de base, comme la farine (dont le prix a grimpé de 88% entre janvier 1910 et 1917) et les pommes de terre (+ 134%). Ces affiches disaient : « Nâavons-nous pas assez souffert à cause de cette guerre ? Maintenant la nourriture quâil faut pour nos enfants commence à disparaître aussi. (âŠ) Nous crions : à bas les armes ! Nous faisons tous partie de la même famille. Nous voulons la paix. Nous devons montrer que les femmes peuvent protéger ceux qui dépendent dâelles. »
Mais les protestations les plus spectaculaires ont eu lieu lors de la célébration de la Journée Internationale des Femmes en 1917 en Russie. Sous la direction dâAlexandra Kollontaï, les femmes russes sont descendues dans les rues. Au centre de leurs préoccupations se trouvaient les conditions de vie qui continuaient à empirer. Le loyer dâun logement à Saint-Pétersbourg avait doublé entre 1905 et 1915. Les prix des produits alimentaires, surtout ceux de la farine et du pain, avaient augmenté de 80 et 120%. Le prix dâune livre de pain de seigle, qui était la base de la nourriture des familles ouvrières de Saint-Pétersbourg, était monté de 3 kopecks en 1913 à 18 kopecks en 1916. Même le prix du savon avait augmenté de 245%. Une spéculation énorme et un marché noir de la nourriture et de lâénergie se développaient à toute allure alors que les entreprises fermaient leurs portes lâune après lâautre faute dâénergie. Les femmes et les hommes qui étaient licenciés partaient souvent en grève. En janvier et février 1917, plus dâun demi-million de travailleurs russes ont ainsi fait grève, surtout à Saint-Pétersbourg. Comme dans les autres pays impliqués dans la guerre, les femmes formaient une grande partie de ces travailleurs, vu que beaucoup dâhommes avaient été envoyés au front.
A lâoccasion de la Journée Internationale des Femmes (le 23 février du calendrier russe correspond au 8 mars) les femmes ouvrières ont organisé une manifestation passant le long des usines de Saint-Petersbourg. Beaucoup de travailleurs des usines métallurgiques ont rejoint lâaction. Le 25 février, deux jours après le début de lâinsurrection des femmes, le Tsar a commandé à lâarmée de tirer sur les masses pour arrêter le mouvement. Ainsi a commencé la Révolution de Février, qui a forcé le tsar à abdiquer le 12 mars.
Le Gouvernement Provisoire qui a pris le pouvoir en main est le premier gouvernement dâune grande puissance à accorder le droit de vote aux femmes. Mais, pour le reste, ce gouvernement nâétait pas du tout prêt à augmenter le niveau de vie des masses. Le Tsar était parti mais les grands propriétaires fonciers et les capitalistes continuaient dâexploiter les masses et dâaccaparer les richesses. A coté de ce Gouvernement Provisoire, une autre force sâest construite, les Conseils (soviets) de délégués élus des travailleurs, paysans et soldats. Ces Soviets sont entrés en concurrence avec le Gouvernement Provisoire sur la question centrale : qui va diriger le pays. En outre, le gouvernement refusait également de mettre fin à la guerre, une revendication qui gagnait toujours plus de soutien parmi les masses, en raison aussi de la campagne menée sans répit par les bolcheviks.
Ce double pouvoir – dâun coté le Gouvernement Provisoire et de lâautre les soviets – ne pouvait pas durer longtemps. Lors de la Révolution dâOctobre, les Soviets, réunissant les représentants élus des masses laborieuses, ont répondu à lâappel des bolcheviks et ont pris le pouvoir en main. Ces événements ont fixé la date de la Journée Internationale des Femmes en Russie et en Europe au 8 mars. LâInternationale Communiste (ou Troisième Internationale), mise sur pied à lâinitiative de Lénine et Trotsky, les principaux dirigeants de la Révolution Russe, a fait en 1922 de cette journée un jour férié communiste.
La dégénérescence du mouvement communiste révolutionnaire coïncide avec celle de la Journée Internationale des Femmes
LâEtat ouvrier, arrivé au pouvoir par la Révolution dâOctobre, a donné aux femmes travailleuses des acquis dont les femmes en Occident ne pouvaient alors que rêver. A coté de lâégalité devant la loi, non seulement il leur a offert le droit au travail et des régimes de travail spéciaux (diminution du temps de travail, interdiction du travail de nuit, congé de maternité,âŠ) qui tenaient compte de la fonction sociale des mères en plus du travail hors de la maison, mais il a aussi été le premier à prendre réellement ses responsabilités envers les masses populaires sur le plan du logement et des services de base. Les richesses produites par la population laborieuse ont été pour la première fois réellement utilisées pour servir les intérêts des masses, par le biais dâune économie planifiée qui avait au cĆur de ses préoccupations les besoins des masses et qui, dans une première période, était aussi élaborée de manière démocratique à travers les soviets, les conseils des travailleurs, paysans et soldats.
Mais le jeune Etat ouvrier a fait beaucoup plus encore. Lâoppression des femmes est en effet un problème plus profond quâune simple question de revenu et de salaire. Le droit à lâavortement, la possibilité de divorcer plus facilement, lâabolition des « droits » que les hommes avaient sur les femmes dans le mariage,⊠tout cela a fait partie des acquis des femmes travailleuses russes â des acquis que les femmes occidentales ont du attendre longtemps encore. Afin de stimuler et dâaider les femmes à sortir de leur foyer et à sâengager dans la société, un travail de formation sur une grande échelle a aussi été entamé, au moyen de campagnes dâalphabétisation dans la campagne et du travail de formation pour élever le niveau culturel. Des femmes socialistes ont parcouru cet immense pays pour expliquer aux femmes les droits dont elles disposaient.
Mais la Révolution Russe ne pouvait pas rester debout et évoluer vers une société socialiste dans lâisolement total dans lequel se trouvait le pays après la défaite des mouvements révolutionnaires en Europe, et tout particulièrement en Allemagne, des défaites qui se sont succédées surtout à cause de la trahison des partis socialistes de la Deuxième Internationale. La société russe se heurtait à un manque de développement technique, à une arriération culturelle dans les vastes régions rurales,⊠et était en plus entraînée dans une guerre sans fin, les puissances capitalistes de lâextérieur faisant tout pour aider lâancienne élite dirigeante russe à reprendre le pouvoir, en bloquant les relations commerciales mais aussi en envoyant des troupes (les armées de 21 pays ont ainsi foncé à travers le territoire de la Russie). La continuation dâune situation de guerre imposée à la société russe a conduit à des famines dans différentes parties du pays.
Le soutien â ouvert et concret â donné par tous les partis russes, excepté les bolcheviks, à la contre-révolution a conduit à une situation dans laquelle de plus en plus de partis ont été mis hors-la-loi. Cette période de « communisme de guerre » reste toujours vue, même aujourdâhui, par une série de partis communistes comme un « modèle » alors quâelle nâétait quâune adaptation concrète et nécessaire à la guerre qui était imposé au jeune Etat ouvrier. Beaucoup de penseurs bourgeois mettent cela en avant pour montrer combien le « communisme » est « antidémocratique » – bien que dans les pays capitalistes la démocratie ait été également suspendue en temps de guerre et parfois dâune manière encore plus profonde quâen Russie.
Mais lâéchec des révolutions en Europe occidentale et les difficultés économiques internes dans un pays détruit par la guerre ont fait quâen Russie, une bureaucratie a pu concentrer dans ses mains toujours plus de pouvoir. Cette bureaucratie, sous la direction de Staline, a progressivement étranglé toute opposition et a remplacé le fonctionnement démocratique de lâéconomie planifiée par son propre pouvoir tout-puissant. Cette prise de pouvoir sâest marquée aussi à travers lâadaptation graduelle du programme du Parti Communiste russe envers les femmes, qui a glissé de plus en plus vers la glorification de la maternité et de la famille nucléaire dans laquelle la mère préoccupée du bien-être de la famille occupait la place centrale.
Parallèlement, lâInternationale Communiste est devenue partout dans le monde un instrument de cette bureaucratie russe, donnant chaque jour davantage la priorité aux intérêts de la politique extérieure de lâURSS sur les intérêts de la classe ouvrière dans le reste du monde. Câest ainsi quâa commencé une longue chaîne de trahisons, débutant avec la première Révolution Chinoise dans les années â20 (au cours de laquelle le Parti Communiste a été forcé à aider le Kouo-Min-Tang, le parti bourgeois nationaliste au pouvoir), se poursuivant avec la guerre civile espagnole en 1936-39 (au cours de laquelle le Parti Communiste a notamment utilisé son influence pour retirer leurs armes aux femmes ouvrières et les cantonner au rôle de cuisinières et dâinfirmières dans lâarmée), dans laquelle les intérêts des travailleurs et paysans espagnols ont reçu une importance bien moindre que les accords que Staline avait conclus avec des différents pays capitalistes, ce qui a mené à la victoire de Franco ou encore avec la Révolution Iranienne de 1979, au cours de laquelle le Parti Communiste a refusé de jouer un rôle indépendant et de diriger lui-même la lutte, a apporté son soutien à Khomeiny et a abandonné les femmes iraniennes totalement à leur sort. Dans ce cadre, la Journée Internationale des Femmes a changé de nature dans les pays staliniens pour devenir une sorte de fête des mères ou de Saint-Valentin, un jour où les femmes reçoivent des fleurs.
Relance de la lutte des femmes dans les années â60
Dans le reste du monde, la Journée Internationale des Femmes a été de plus en plus oubliée pour nâêtre reprise quâà la fin des années â60 par le nouveau mouvement féministe, ce quâon a appelé la « deuxième vague » (après une « première vague » pour le droit de vote). Câest également la période dans laquelle dâautres mouvements dâémancipation, comme le mouvement des homosexuels, a connu une forte poussée.
Les années â60 ont vu un grand afflux de femmes sur le marché de travail. Vu le chômage très bas, les femmes ont été stimulées à aller revendiquer leur place au travail. La nouvelle vague féministe sâest donc développée sur la base de ces conditions économiques favorables. En Belgique, la montée de ce mouvement a été annoncée par la grève des ouvrières de la FN dâHerstal sur la revendication « à travail égal, salaire égal » qui a duré 12 semaines.
Cette nouvelle vague féministe, qui a coïncidé avec le développement dâautres mouvements dâémancipation comme celui des homosexuels, avait comme objectifs dâobtenir lâindépendance économique, de rompre avec la répartition classique des rôles entre hommes et femmes, dâarracher la libération sexuelle, de casser le « plafond de verre » qui tenait les femmes loin des hautes fonctions, y compris dans la politique. Dans beaucoup de pays, cette lutte a obtenu des acquis importants, entre autres sur les questions de la contraception et de lâavortement, de lâassouplissement des lois sur le divorce,⊠illustrés par des slogans comme le très connu « maître de mon ventre » ou « le personnel est politique ».
En termes légaux, la revendication âà travail égal, salaire égalâ a été obtenue, tout comme lâinterdiction des discriminations professionnelles, mais sur ce plan on doit aujourdâhui bien constater que les salaires réels des femmes sont toujours en moyenne 25% plus bas que ceux des hommes.
La Journée Internationale des Femmes doit être remise à lâordre du jour
Malgré les énormes acquis â accès à lâenseignement et au marché du travail, légalisation de lâavortement, facilitation des procédures de divorce, égalité devant la loi,⊠– obtenus par les femmes dans les pays capitalistes développés, les problèmes ne sont pas fondamentalement résolus. Au contraire, au cours des 20 à 30 dernières années de politique antisociale et néolibérale, un grand nombre dâacquis ont été rabotés. Les femmes sont touchées de façon très dure : les chômeurs qui ont perdu leur allocation de chômage à cause du fameux article 143 (devenu 80) limitant la durée des allocations pour les chômeurs cohabitants sont en grande majorité des femmes, les allocations de chômage partiel des travailleurs à temps partiel non-volontaire ont été graduellement abolies, le démantèlement de services comme ceux des hôpitaux (notamment avec la réduction du temps de séjour) a pesé surtout sur elle,âŠ
Beaucoup de femmes travaillent en dehors de la maison aujourdâhui et très peu de filles et de jeunes femmes se voient comme futures femmes au foyer. Mais la société ne voit toujours pas les tâches ménagères et de soins â que ce soit pour les enfants, pour le mari et, à cause du coût élevé des maisons de repos combiné au faible montant des pensions, toujours plus aussi pour les parents âgés – comme des tâches sociales pour lesquelles il faut créer des services publics. Dès lors, tout le poids repose dès lors sur le dos des femmes qui subissent une double journée de travail. Cette double journée, dans la situation dâun marché de travail de plus en plus flexible, fait que beaucoup de femmes ne gagnent pas assez pour être indépendantes sur le plan financier. De bas salaires, le temps partiel, des périodes de non-présence sur le marché de travail,⊠font quâarrivées à un certain âge, les femmes sont aussi en moyenne bien plus pauvres parce que leurs pensions sont plus faibles, et parfois beaucoup plus faibles.
Ce manque dâindépendance financière fait que les femmes sont vulnérables face à la violence. Même si elles veulent échapper à une relation violente, elles rencontrent plein dâobstacles sur leur route. Comment, avec les bas salaires que beaucoup de femmes subissent à cause du temps partiel, avec les titres-services et autres « petits boulots », avec lâinsécurité dâun contrat temporaire ou intérim,⊠trouver un nouveau logement et des revenus suffisants pour vivre, en particulier sâil y a des enfants ?
La violence contre les femmes est inhérente au capitalisme : elle fleurit sur la division et les préjugés entretenus envers les groupes spécifiques afin de diviser et de paralyser la majorité de la population qui est exploitée et opprimée par la bourgeoisie. Les femmes sont souvent confrontées au harcèlement sexuel dans lâespace public, dans les écoles et les lieux de travail, mais aussi avec la violence physique et sexuelle dans leurs familles. Les préjugés envers les femmes font aussi quâelles doivent souvent travailler bien plus dur pour être vues comme égales aux hommes. Le sexisme installe des limitations très réelles dans la vie des femmes. Malgré les énormes pas en avant qui ont été faits et la plus grande liberté que les femmes ont aujourdâhui pour déterminer leur vie, cette violence dure toujours : la principale cause de mort et de handicap permanent pour les femmes entre 16 et 44 ans en Europe est la violence du partenaire.
De nouvelles formes dâoppression sont aussi apparues, ou plus exactement de vieilles formes sous une nouvelle apparence. La croissance de lâinternet a été utilisé par la mafia du sexe pour assurer un élargissement jamais vu de lâindustrie de sexe â le porno est un des plus grands secteurs sur internet. On voit aussi un glissement vers du porno de plus en plus dur, vers la pornographie enfantine. Le porno est présent partout aujourdâhui et diverses études ont montré que cela impose une pression sérieuse sur les jeunes femmes, en particulier sur le plan de leurs « prestations » sexuelles. Elles ont montré que, dans 97% du matériel pornographique, les relations entre les sexes reposent sur lâobéissance et la soumission des femmes. La plus grande partie du matériel porno déborde de clichés du genre « si les femmes disent non, elles veulent dire oui.
Pour beaucoup de jeunes femmes qui sont attirées dans cette industrie du porno â faire des photos est quand même une façon « innocente » et facile de se faire un peu dâargent â ces premiers pas sâavèrent être un marchepied pour la prostitution. Bien quâon entende aujourdâhui dire de plus en plus souvent que câest un « choix » que les femmes font, il est quand même remarquable que même ces femmes qui pensent que câétait leur « choix » doivent à terme utiliser des drogues pour pouvoir continuer à faire ce « travail ». Toutes les prostituées sont confrontées régulièrement à la violence. Bien que différentes organisations, y compris des organisations soi-disant progressistes, veulent présenter aujourdâhui la prostitution comme « un boulot comme un autre », ce nâest pas du tout le cas. Pour la grande majorité des prostituées, il ne sâagit pas dâun « choix », mais dâune pure nécessité économique. Une grande partie du marché de la prostitution est en outre occupée par ce quâon ne peut pas appeler autrement que des esclaves sexuelles, importées par des réseaux de traite dâêtres humains. Ce nâest pas étonnant que cette industrie du sexe ait profité à fond de la désintégration des Etats staliniens en Europe de lâEst et en Russie et quâun grand nombre de femmes submergent le marché de prostitution, forcées de façon directe ou indirecte par les trafiquants de chair humaine.
Malgré le fait quâune plus grande proportion de femmes que dâhommes se trouvent dans une situation de pauvreté, leur surconcentration dans les emplois mal payés, temporaires et à temps partiel, la violence, le harcèlement et les préjugés,⊠une grande partie des politiciens et politiciennes prétendent pourtant que les femmes ne sont plus opprimées ni discriminées. En réalité, la situation sâest détériorée au cours des dernières décennies pour les femmes qui travaillent ou qui dépendent dâune allocation. La dépendance économique fait que toute une série de droits dont les femmes disposent légalement ne peuvent pas être appliqués dans la réalité.
Câest pour cela que le MAS mène campagne en mars. Une campagne sur le thème du pouvoir dâachat et son impact sur de larges couches de femmes qui disposent de revenus moyens plus bas que ceux des hommes. Une campagne qui met aussi en lumière la solidarité internationale avec une manifestation en solidarité avec le mouvement des femmes iraniennes, contre le régime en Iran mais aussi contre lâintervention impérialiste des Etats-Unis au Moyen-Orient.
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Contre lâoppression des femmes, contre la guerre : rĂ©sistance !
Après les attentats du 11 septembre, lâimpérialisme des Etats-Unis a décidé de se venger en déclenchant une guerre contre lâAfghanistan. Les partisans de la guerre avaient annoncé entre autre que la chute des Talibans mettrait fin à lâoppression de la femme en Afghanistan.
En effet, les femmes étaient extrêmement opprimés et par exemple ne pouvaient pas aller à lâécole et des règlements vestimentaires sévères étaient imposés par la loi islamique. Avec la guerre, le régime taliban a été remplacé par un gouvernement « démocratique » à la botte des USA. Mais les Talibans contrôlent toujours une grande partie du pays et la situation des femmes ne sâest jamais réellement améliorée dans les autres régions du pays. En effet, par exemple, beaucoup de filles se marient avant quâelles aient 16 ans et 60 à 80% de ces mariages sont forcés. Loin de libérer les femmes, lâimpérialisme américain et ses alliés sur place, dont la Belgique qui vient de renforcer son contingent au sein des forces de lâOtan, ont complètement accepté la Sharia qui reste toujours dâapplication. La lapidation, la pendaison de femme en place publique,⊠sont toujours monnaie courante en Afghanistan. La guerre, qui aurait dû arrêter lâoppression de la femme, nâa fait que des victimes qui sont principalement des femmes et des enfants et a conduit tout un pays dans une instabilité totale qui renforce lâinfluence des Talibans.
En Irak, nous voyons aussi que la guerre touche surtout les femmes. Plusieurs politiciennes et militantes des droits de la femme ont été assassinées depuis lâinvasion américaine du 20 mars 2003. A cause de lâinsécurité qui règne dans les rues, les femmes peuvent à peine participer à la vie publique et leurs droits sont limités). Le viol est souvent utilisé comme arme de guerre. De plus en plus, les citoyens ordinaires sont victimes des guerres : il y a les dommages collatéraux toujours aussi mortels et après cela il y a les dommages très importants causés sur les infrastructures civiles qui privent les populations dâeau ou dâélectricité. Dans toutes les régions, les gens sont en contact avec des armes à uranium enrichi, qui ont pour effet de provoquer des cancers et des leucémies.
Dâune part nous voyons que la puissance US a voulu montrer sa force militaire (ce qui nâa clairement pas réussi en Irak). Dâautre part, il est clair que les guerres au nom de la liberté et de la démocratie servent uniquement les intérêts des multinationales (principalement celles des secteurs pétroliers et de lâarmement). Participe à la manifestation du 8 mars pour les droits des femmes, le retrait des troupes du Moyen-Orient et la sortie de la Belgique de lâOtan !
Une action de masse est nécessaire !
Le 16 mars la plate-forme pour la paix organise une journée internationale contre la guerre sous le mot dâordre â1000 marcheurs pour la paixâ. Ce 20 mars cela fera exactement 5 ans que les USA ont envahi lâIrak. Entre temps, les excuses utilisées pour justifier la guerre ont été démasquées. Maintenant la guerre est pour ainsi dire passée, mais le pays est toujours occupé et gît sous les décombres. Le régime fantoche actuellement au pouvoir nâest pas du tout démocratique, et les troupes américaines nâont toujours pas commencé leur désengagement. Câest pour cette raison que le 16 mars des manifestations vont se tenir partout dans le monde pour accuser cette situation intolérable. Mais malheureusement, la plate-forme officielle pour la paix ne va pas organiser de manifestation en Belgique contrairement aux dernières années, mais va organiser une promenade entre Louvain et Bruxelles sous le slogan : â1000 marcheurs pour la paixâ. Selon nous, Il est impossible que cette promenade égale lâimpact dâune manifestation. De plus, cela ne permet pas aux gens dâorganiser et de mener ensemble la lutte contre la guerre. La même chose vaut aussi pour lâénième action de Bomspotting le 22 mars : âNato : Game Over â. Le but est ici dâaccuser lâOTAN de garder les armes nucléaires sur Kleine Brogel en essayant dâentrer par petits groupes dans la base. Bien entendu, lâaccusation est justifiée, mais la forme dâaction présentée par Bomspotting, est selon nous inefficace.
Seule une grande manifestation dans laquelle les étudiants et les travailleurs imposent ensemble leurs revendications peut avoir un effet conséquent. Pour cette raison nous considérons la manifestation des femmes du 8 mars comme une manifestation contre la guerre et lâoccupation.
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LâimpĂ©rialisme amĂ©ricain : affaibli et impopulaire, mais quelle est lâalternative ?
Lâimpérialisme américain sâembourbe dans les problèmes. La guerre contre le terrorisme en Afghanistan et en Irak a provoqué plus dâinstabilité et de terrorisme. Dâautres alliés, comme le Pakistan, sont également touchés par ces convulsions. Aux USA, le moteur économique commence à capoter et on parle de récession. Ce dossier se propose de brosser lâétat des lieux de lâimpérialisme américain.
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Vers une récession dure? Quelques citations
âSi, en plus, le protectionnisme freine lâarrivage de marchandises bon marché venant dâAsie, nous entrerons bientôt dans une situation de récession économique combinée à une inflation galopante de 5 à 8 % (voire plus), bref à une stagflation. Une telle situation est à lâordre du jour, mais le calendrier exact est difficile a estimer. Cela peut se produire à tout moment comme cela peut également être reporté. Mais plus ce sera postposé, plus la crise frappera durement, tout comme la désintoxication est plus dure si lâintoxication a été longue. Lâeffet sur la lutte de classe est difficile à juger. La période précédente de stagflation a provoqué une vague révolutionnaire qui a menacé lâexistence du système. Les réserves construites pendant la période dâaprès- guerre et lâautorité quâavaient les partis sociaux-démocrates et « communistes » (là où ils avaient une base de masse) ont finalement pu freiner ce mouvement. Mais il suffit de se rappeler les acquis de Mai â68 â le mouvement de démocratisation de lâenseignement qui nâest toujours pas entièrement détruit â ou la Révolution des Oeillets au Portugal et les diverses révolutions dans les anciennes colonies pour en mesurer lâimpact.â (âStagflation: syndrôme dâune maladie chroniqueâ Alternative Socialiste no 126, novembre 2007, à relire sur les sites socialisme.be ou marxisme.org)
âLes USA nâont connu que deux récessions ces 25 dernières années qui étaient lâune et lâautre une récession brève et douce. Il y a lieu de penser que la prochaine crise, lorsquâelle viendra, sera plus grave.â (Wall Street Journal)
âLe marché immobilier américain a connu la crise la plus grave depuis les années septante, avec des baisses de prix de 8% en moyenne depuis le pic de 2005, mais de 40% dans les régions les plus touchées. Le marché part de lâidée que la baisse pourrait continuer jusquâà 30%. Cela augure de la direction que lâéconomie américaine pourrait prendre. Avec un taux de chômage record depuis deux ans (5% en décembre) et qui pourrait atteindre les 7% selon certaines estimations, le consommateur américain (qui a longtemps été considéré comme le moteur de la croissance mondiale) pourrait jeter le gant. La consommation des ménages a chuté de 0,4% en décembre. Les âexpertsâ en discutent encore, mais six Américains sur dix jugent que le pays est déjà en récession.â (The Economist du 12 janvier 2008)
[/box]La guerre contre le terrorisme nâest pas une grande réussite. Dès le début de la guerre en Irak en 2003, nous avons publié une brochure écrite par Peter Delsing qui expliquait les tenants et les aboutissants de cette âguerre pour le pétroleâ. Cinq ans après, nous avons interrogé Peter sur la situation actuelle de la guerre.
Trente mille soldats supplémentaires ont été envoyés sur place, lâimpérialisme américain a-t-il réussi à stabiliser lâIrak après cette augmentation des troupes? Quelle est la situation en Irak même?
âLâinvasion en 2003 faisait partie des projets de lâaile néoconservatrice des Républicains. Ces projets existaient depuis longtemps et visaient au remodelage du Moyen-Orient. Les attentats du 11/09 ont fourni le prétexte rêvé à leur mise en oeuvre. Cette guerre devait permettre à Bush et Cie de rétablir leur emprise sur cette région vitale et pétrolifère et aussi de soutenir leur allié local : Israël. Les régimes en Irak et en Iran étaient une cause permanente dâexaspération pour les Etats-Unis. Bush nâaurait jamais envahi lâIrak sâil nây avait pas eu de pétrole sous son sol. Mais Bush sâest fourvoyé sur la possibilité dây établir un régime à sa botte.â
âLe gouvernement de Maliki en Irak est assis sur un cimetière social. Chaque jour, des centaines dâadultes et dâenfants meurent des conséquences de lâoccupation : le terrorisme, la violence, la misère, le grand banditisme, etc. En réalité, une guerre civile intercommunautaire y fait rage, entre chiites et sunnites ou entre Arabes et Kurdes. Lâeau potable, lâélectricité et même lâessence font défaut. Lâaugmentation des troupes a eu pour effet de militariser quasi complètement la ville de Bagdad et nâa fait que déplacer la violence ailleurs. Par exemple, les attentats terroristes se sont récemment multipliés au Kurdistan.
âCes divisions communautaires que les Américains ont institutionnalisées ne peuvent mener quâà des conflits de plus en plus aïgus pour la répartition des maigres ressources encore disponibles. La seule alternative viable serait une lutte commune des masses laborieuses et pauvres pour assurer leur propre sécurité et la défense des besoins de base. Cette lutte devrait être liée au respect du droit à lâautodétermination des différentes composantes de lâIrak et enfin à la lutte pour la transformation socialiste de la société.â
Quels sont les effets de cette politique impérialiste sur le reste du Moyen-Orient?
âParlons dâabord de lâautre aventure impérialiste, celle dâAfghanistan. Un politicien britannique a récemment déclaré quâon sous-estimait la position délicate du gouvernement de Karzaï. Fin janvier, les USA ont déplacé 2.200 marines vers lâAfghanistan, car la menace dâune offensive des Talibans se précisait dans le sud du pays. Lors du Forum Economique Mondial à Davos, Karzaï a même mis en garde contre âun embrasement du terrorismeâ dans la région. Une telle instabilité – que renforcerait encore un possible effondrement de la société au Pakistan – montre bien lâimpossibilité de développer ces pays dans le cadre du capitalisme et de lâimpérialisme. Les conditions sociales y sont déjà telles quâune récession mondiale pourrait donner le coup de grâce à plusieurs régimes instables.â
âAu Moyen-Orient, comme dans les pays du Golfe, il existe une élite riche qui nage littéralement dans les profits pétroliers. De lâautre côté, il y a une population souvent jeune, mais désorientée par la décadence capitaliste. La politique de Bush et de ses marionnettes locales a joué en faveur du fondamentalisme islamique, au Liban avec lâascension du Hezbollah, à Gaza avec celle du Hamas. La soi-disant initiative de paix de Bush à Annapolis, en novembre de lâannée passée, a donné plus de moyens au Fatah en Cisjordanie. Mais Israël continue à y construire des logements pour les colons.â
âEn janvier, Bush a aussi fait une tournée dans sept pays arabes. Pour contrecarrer lâinfluence de lâIran, il a vendu à lâArabie Saoudite des bombes à guidage pour une valeur de 123 millions de dollars. Il en a aussi livré gratuitement 10.000 à Israël. Dâautres contrats sont prévus pour une valeur totale de 20 milliards de dollars. La région devient une poudrière et lâexemple pakistanais nâa pas servi de leçon.â
Quels seront les effets dâune récession aux USA sur la position de lâimpérialisme?
âLe prix du baril de pétrole a chuté légèrement depuis son pic de 10 dollars, mais il oscille toujours à un niveau élevé, entre 85 et 90 dollars. La crise financière actuelle – qui se traduira bientôt par des licenciements de masse, par des fermetures dâentreprises et par de nouvelles attaques sur les salaires et la sécurité sociale â se caractérise par lâéclatement des bulles artificielles qui maintenaient à flot le capitalisme en crise.
âDans les années 80, dans le sillage de Reagan et de Thatcher, les gouvernements ont relancer les profits en sapant le pouvoir dâachat des salariés et des allocataires sociaux. Ils ont cependant préféré recourir provisoirement à lâemprunt public plutôt que de lancer une offensive encore plus dure contre la classe ouvrière. Dans le cas de Reagan, il sâagissait dâinvestir dans lâappareil militaire.â
âAu cours des dix dernières années, et surtout depuis la récession en 2001 aux USA, les dirigeants capitalistes ont essayé de différer une crise encore plus profonde en laissant enfler une bulle de crédits à bon marché. Câétait le seul moyen pour que la population continue à consommer malgré des revenus qui ne progressaient plus ou même baissaient. Câest ainsi que les salariés se sont mis à dépenser leurs revenus futurs.â
âLa bulle du marché immobilier est en train dâéclater aux USA. A lâheure actuelle, les prix nây ont diminué âqueâ de 8%. Mais avec quelles conséquences ! Cela a cependant suffi pour que la Bourse américaine recule sérieusement, entraînant derrière elle toutes les Bourses à travers le monde. En Inde, la bourse a chuté de 11% en une journée. Les analystes nâen estiment pas moins que la chute des prix pourrait atteindre les 30%. La bulle dâautres formes de crédits aux USA pourrait produire des effets comparables.
âLa bulle du âdollar fortâ est déjà en train dâéclater depuis un moment. Si elle devait éclater pour de bon, les exportations européennes auraient du mal à se maintenir et lâéconomie mondiale pourrait encaisser des chocs plus importants encore. âEn outre, on ignore encore lâampleur de la diffusion des âcréances douteusesâ qui ont été converties en paquets dâactions. Un géant bancaire américain comme Citigroup a fait ses plus grosses pertes depuis 196 ans ! Un sentiment dâinquiétude, et même de panique, commence à sâinstaller parmi les dirigeants capitalistes. Il suffit de voir lâintervention énergique de la Federal Reserve (Banque Centrale Américaine) qui a réduit dâun coup ses taux de 0,75%. Les Américains sont endettés jusquâau cou, mais Bernanke (le président de la FED) les incite à continuer dans cette voie.
âLes remèdes des rebouteux néolibéraux fonctionnent de moins en moins. La classe ouvrière américaine sera appelée à jouer un rôle important dans la construction de nouveaux partis pour les pauvres, les salariés et leurs familles, dans le feu de la lutte pour une autre société, une société socialiste.â
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Mettons Ă nouveau le socialisme Ă lâordre du jour !
5-6 avril: âSocialisme 2008â
Lâannée 2007 a connu la crise politique la plus longue de lâhistoire belge. Faute de pouvoir enthousiasmer la majorité de la population sur base de leur projet politique, les partis traditionnels se servent du nationalisme pour lâappliquer. Mais sur le fond, la politique néolibérale, tout le monde est dâaccord. Seules les méthodes divergent. Lâannée 2008, elle, commence sur fond dâaugmentation des prix. Face à lâincapacité de lâindexation à suivre le rythme, des actions et des grèves pour des augmentations salariales débutent .
Partout ferment des bureaux de postes, comme pour mieux illustrer le démantèlement général des services publics et la catastrophe de la privatisation : enseignement, transports en commun, etc. rien nâéchappe à la soif du secteur privé. Et câest à la collectivité de payer les frais. Aux riches les cadeaux du gouvernement, aux autres la miniaturisation du pouvoir dâachat.
Comment douter dans un tel contexte de la nécessité de débattre de lâalternative apte à nous sortie de cette situation ? Les sources dâinspirations importantes regorgent tant sur le plan de lâactualité quâhistorique.
SOCIALISME 2008 veut discuter et promouvoir les traditions de lutte, de solidarité et de socialisme à travers un large éventail de discussions, dâateliers, de débats ou dâanimations.
En guise dâexpériences historiques, nous aborderons particulièrement âMai â68â (en présence dâune camarade française qui a participé à ces actions), la révolte de Cronstadt en 1921 en Russie et les circonstances qui ont mené à la répression par les bolcheviks, le combat, dans les années â80, de la ville de Liverpool et de son conseil communal dirigé par de vrais socialistes (avec comme invité lâancien président de la section locale du parti travailliste).
Lâactualité internationale sera abordée sous les angles de lâAmérique Latine et du Moyen Orient, tandis que se tiendront des discussions plus théoriques, comme sur la Chine (avec le spécialiste Vincent Kolo, du site web chinaworker) ou encore sur lâattitude des socialistes vis-à-vis de la religion (avec la participation dâune socialiste iranienne). Mais le point fort de ce weekend sera le thème de la résistance aux politiques néolibérales. Une série de syndicalistes ont été invités pour venir partager leur expérience tirée des luttes contre les restructurations dans des multinationales ou des mouvements pour augmenter le pouvoir dâachat. Dâautres personnes encore témoigneront des répercussions du néolibéralisme sur la vie de famille.
Des débats contradictoires seront aussi organisé, lâun sur la question nationale, lâautre sur lâattitude adoptée par la gauche dans le cadre de la discussion sur une alternative politique avec des invités issus dâun mouvement de gauche à lâintérieur du parti socialiste flamand, du mouvement syndical « du 15 décembre » et du PTB (mais nous attendons confirmation).
En bref, ce sera à nouveau un weekend à ne pas rater ! Plus dâinformations seront bientôt disponibles sur le site. Mais nous vous invitons déjà à libérer ce week-end dans vos agendas.
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Accuser lâimpĂ©rialisme. “La Grande Guerre pour la Civilisation : La ConquĂȘte du Moyen-Orient”
Qui donc porte la responsabilité de la catastrophe au Moyen-Orient ? Dans ce livre, le journaliste Robert Fisk tente de retracer tous les événements qui se sont déroulés dans cette région au cours des 30 dernières années.
Revue par Per-Ake Westerlund.
Fisk a connu plus dâaventures que la plupart des héros de films. Parmi les gens quâil a interviewés en tant que reporter figurent lâAyatollah Khomeini et Oussama ben Laden, lâun pour le Times, lâautre pour The Independant. Il se trouvait en Iran pendant et après la révolution de 1979. Il a visité plusieurs fois la ligne de front des deux côtés pendant la guerre entre lâIran et lâIraq, en 1980-88. Il a accompagné les troupes russes dans les années 80âs jusquâen Afghanistan, et y a été battu par une foule en colère après les bombardements américains de 2001. Il est arrivé à Bagdad par le dernier avion juste avant que Bush ne lance ses premiers missiles en mars 2003.
Fisk est toujours volontaire pour prendre des risques afin de se faire sa propre opinion sur ce qui se passe réellement. Il a de plus en plus défié la majorité des médias, par sa critique de la guerre dâIraq et de lâoppression des Palestiniens par lâEtat dâIsraël. Par conséquent, ce quâil écrit vaut toujours la peine dâêtre lu, et câest encore plus le cas pour ce livre, qui comprend plus de 1000 pages sur lâhistoire récente du Moyen-Orient. Si le point de départ est la propre expérience de lâauteur, le thème nâen est pas moins la responsabilité des puissances occidentales dans la guerre, la souffrance et la dictature dans cette partie du monde. Une de ses conclusions est que « historiquement, il nây a jamais eu dâimplication de lâOccident dans le monde arabe sans que sâensuive une trahison ».
Fisk écrit que le 11 septembre nâest pas la raison de ce livre, mais plutôt une tentative dâexpliquer lâenchaînement des événements qui a mené aux fameux attentats. Comment Oussama ben Laden a-t-il pu remporter tous les sondages de popularité ? Dâoù vient-il ? La réponse se trouve dans lâhistoire. Tout au long du 20ème siècle, les puissances occidentales ont démarré des guerres, occupé des pays, et renversé des régimes au Moyen-Orient, encore et encore. Selon Fisk, tout Arabe raisonnable serait dâaccord de dire que les attentats du 11 septembre sont un crime, mais demanderait aussi pourquoi le même mot nâest pas employé lorsquâon parle des 17 500 civils tués par lâinvasion du Liban par Israël en 1982. Alors que les régimes du Moyen-Orient â lâEgypte, lâArabie Saoudite, la Jordanie, la Palestine actuelle de Mahmoud Abbas â sont en excellents termes avec les Etats-Unis, ben Laden et dâautres islamistes ont rappelé aux masses toutes les guerres contre les musulmans dirigées par les USA et Israël. Avec lâéchec sur le plan international des partis communistes staliniens et du mouvement social-démocrate à montrer la voie à suivre pour la lutte, câest la religion qui est apparue comme un facteur politique. Câest le même facteur qui a également été utilisé par des régimes qui se prétendaient comme étant des musulmans authentiques â parmi lesquels le régime de Saddam Hussein des dernières années nâétait pas des moindres.
A la suite du 11 septembre, George Walker Bush, avec le soutien des « dirigeants mondiaux », a décidé de bombarder ce pays déjà dévasté quâétait lâAfghanistan. Lorsque ce pays a été envahi par lâUnion Soviétique en 1980, cela était le début dâune guerre qui allait durer 16 ans, avec plus dâun million de morts et six millions de réfugiés. Le régime stalinien déclinant de Moscou fut forcé à une retraite en 1988, après une longue guerre contre les « saints guerriers » moudjahiddines, que le président Reagan saluait en tant que « combattants de la liberté ». Parmi eux se trouvait un contingent saoudite, mené par le milliardaire ben Laden, financé et encadré par la CIA, la monarchie saoudite, et le Pakistan. A partir de 1988, le pays sombra dans la guerre civile entre différentes troupes de moudjahiddines, avant la prise du pouvoir par les Talibans en 1966. Les Talibans étaient des enfants de réfugiés afghans vivant dans la misère, élevés dans des écoles islamistes de droite au Pakistan, et armés par les services secrets pakistanais. Les Talibans prirent rapidement le contrôle du pays et établirent un régime islamiste fortement réactionnaire, notoire pour sa répression des femmes, son interdiction de la musique, etc. Oussama ben Laden, en conflit avec les Saoudites et les Américains après la première guerre dâIraq en 1991, fut accueilli par les Talibans avec tous les honneurs.
Malgré le caractère du régime taliban, Fisk avait prévenu à quoi allaient mener les bombardements de Bush Jr. LâAlliance du Nord, les troupes au sol alliées de Bush, était elle aussi constituée dâassassins islamistes de droite â bien quâopposés aux Talibans. Le nouveau président, Hamid Karzai, est un ancien employé dâUnocal, une compagnie pétrolière américaine qui essayait dâobtenir un contrat avec les Talibans au sujet dâun pipeline reliant lâAsie Centrale au Pakistan. Les avertissements de Fisk sâavérèrent rapidement fondés, de sorte quâaujourdâhui la population locale se retrouve de nouveau piégée dans une guerre entre les troupes menées par les Etats-Unis dâune part, et les nouvelles forces des Talibans de lâautre.
Fisk nous fournit également un important récit des développements en Iran depuis1953, lorsque le Premier Ministre élu, Mohammad Mossadegh, fut renversé après quâil ait nationalisé les installations de la Compagnie Pétrolière Anglo-iranienne (aujourdâhui devenue British Petroleum â BP). Dans les années 1980âs, Fisk a interviewé un des agents britanniques qui, avec la CIA, avait dirigé le coup dâEtat et installé le régime du Shah et de sa répugnante police secrète, la SAVAK. Le Shah devint un allié de confiance pour lâimpérialisme américain en tant que fournisseur de pétrole et soutien militaire. A la base, cependant, le nationalisme iranien et la haine des Etats-Unis nâen furent que renforcés.
La situation finit par exploser lors de la révolution de 1979. Fisk cite Edward Mortimer, un de ses amis reporters, qui avait décrit ce mouvement en tant que « révolution la plus authentique de lâhistoire mondiale depuis 1917 ». La principale faiblesse de Fisk est quâil ne comprend pas le rôle de la classe salariée, bien quâil insiste sur le fait que « les pauvres des villes » furent la principale force de la révolution. Les slogans et les espoirs des travailleurs et des organisations de gauche pour une « démocratie populaire » entrèrent bientôt en conflit avec les intentions des islamistes et des mollahs. La classe salariée dans le nord de lâIran avait confisqué la propriété capitaliste, tandis que le régime de Khomeini, basé sur des couches urbaines plus riches, était contre toute forme dâexpropriation. Pendant une longue période, la gauche pouvait se rallier un large soutien. Fisk décrit la manière dont un demi-million dâétudiants manifestèrent avec le Fedayin, alors illégal, en novembre 1979. Khomeini dut agir petit à petit pour écraser la gauche et les organisations de la classe salariée. Il exploita au maximum le conflit avec lâimpérialisme américain, conduisant les partis communistes pro-Moscou, comme le Tudeh, à soutenir Khomeini jusquâà ce quâils soient démantelés de force en 1983. Même alors, le régime au pouvoir en Russie ne voyait aucun problème à fournir des armes à Téhéran. Des purges massives furent menées pendant la guerre contre lâIraq, parfois sur base dâinformations « anti-communistes » fournies par lâOccident. Au cours de lâannée 1983, 60 personnes par jour ont été exécutées, parmi eux de nombreux jeunes.
Lorsque la machine militaire de Saddam attaqua lâIran en 1980, le sentiment dans les médias et chez les « experts » était que lâIraq remporterait une victoire rapide. Mais les troupes se retrouvèrent rapidement bloquées sitôt passée la frontière, et lâarmée iraqienne commença à envoyer des missiles sur les villes iraniennes, y compris des armes chimiques. Fisk donne des rapports détaillés et émouvants en provenance du front, décrivant les horreurs qui sây passent et interviewant des enfants soldats, enrôlés pour devenir des martyrs.
Les puissances occidentales ne remirent à aucun moment en cause leur confiance en Saddam â câest en 1983 que Donald Rumsfeld, alors secrétaire à la défense aux Etats-Unis, comme en 2003, rendit sa fameuse visite à Saddam â même si certains dâentre eux vendirent des armes à chacun des deux camps tout au long du conflit qui dura huit ans et coûta plus dâun million de vies. Plus de 60 officiers américains opéraient en tant que « conseillers militaires » auprès de Saddam, lequel bénéficiait également des données satellites de Washington. LâArabie Saoudite paya plus de 25 milliards de dollars pour financer les frais de guerre de Bagdad. Le Koweït et lâEgypte furent eux aussi des mécènes enthousiastes. Même lors de lâAnfal, la terrible guerre que Saddam mena contre les Kurdes en Iraq du Nord, personne en Occident ne protesta. Rien quâà Halabja, 5000 Kurdes furent tués par des armes chimiques les 17 et 18 mars 1988.
La marine américaine était mobilisée dans le Golfe Persique, afin de menacer lâIran. Un missile américain fut tiré sur un avion civil iranien qui transportait des passagers civils. Lâhypocrisie américaine, cependant, fut révélée à tous lors de lâaffaire Iran-Contra, en 1986. Les USA avaient vendu 200 missiles en secret à lâIran dans lâespoir de pouvoir récupérer des otages américains qui avaient été capturés au Liban par des groupes liés à lâIran. Lâargent obtenu par la vente des armes fut ensuite envoyé aux troupes réactionnaires des Contra, au Nicaragua.
Lorsque Saddam Hussein envahit le Koweït en 1990, il avait rendu visite à lâambassadeur américain à Bagdad qui lui avait donné lâimpression que Washington nâallait pas réagir. Il était toujours lâagent de lâOccident. En juin 1990, le gouvernement britannique avait encore approuvé la vente de nouvel équipement chimique à lâIraq. Le Koweït avait fait partie de la même province de lâEmpire Ottoman que lâIraq jusquâen 1889, et avait failli être à nouveau rattaché à lâIraq en 1958, ce qui avait été empêché par les troupes britanniques.
Mais lâenjeu ici était le pétrole, et les intérêts des autres alliés des Américains. Le régime saoudite invita les troupes américaines dans le plus important des pays islamiques, ce qui eut plus tard dâimportantes répercussions. Lâescalade qui mena à la guerre se forma sous lâillusion dâune alliance avec le drapeau des Nations-Unies, mais dans la pratique ce fut la plus grosse intervention américaine depuis la retraite humiliante du Vietnam. Mais cette fois-ci, la guerre démarra par un bombardement massif, qui dura 40 jours et 40 nuits, avec 80 000 tonnes dâexplosifs, plus que pendant toute la seconde guerre mondiale. Parmi les cibles se trouvaient des ponts, des centrales électriques, et des hôpitaux. Les troupes de Saddam devaient se contenter de rations de survie, et fuirent de panique au moment où lâoffensive au sol fut lancée. Entre 100 000 et 200 000 iraqiens furent massacrés par les attaques des avions, tanks et troupes américains.
George Bush père appela alors à une grande insurrection contre Saddam, mais laissa les rébellions kurdes et chiites se faire réprimer ddans le sang. Fisk cite un officier américian disant "mieux vaut le Saddam que nous connaissons" que n’importe quel autre régime dont on serait moins certain. Plus de gens moururent lors de l’étouffement des émeutes qu’au cours de la guerre en elle-même, et deux millions de Kurdes devinrent des réfugiés.
Les mêmes Etats arabes qui, quelques années plus tôt, avaient financé la guerre de Saddam en Iran, payèrent également la nouvelle facture, de 84 milliards de dollars. Et dans les deux années qui suivirent, les Etats-Unis vendirent des armes d’une valeur de 28 milliards de dollars à tous les pays de la région.
Contre cet Iraq à l’infrastructure détruite et à la population appauvrie, les Nations Unies décidèrent d’appliquer toutes sortes de sanctions, qui conduisirent à ce que « 4500 enfants meurent chaque jour », selon Dannis Halliday, représsentant de l’Unicef en octobre 1996. Robert Fisk raconte la manière dont les enfants, victimes de munitions à l’uranium appauvri, souffrent de cancers â un mal dont souffrent également beaucoup de soldats américains. En plein milieu de la crise humanitaire, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne poursuivirent leurs raids de bombardements aériens, notamment le jour du Nouvel An 1999.
Après le 11 septembre et les attaques sur l’Afghanistan, il était clair que Bush, Rumsfeld et leurs conseillers néoconservateurs visaient l’Iraq. Fisk énumère chacun des arguments qu’ils inventèrent pour se justifier, des « armes de destruction massive » aux « connections » avec al-Qaïda. De plus, George W Bush promettait « la démocratie pour tout le monde musulman », un objectif pour lequel il ne consulta que très peu ses amis d’Arabie Saoudite, d’Egypte et du Pakistan. L’appareil de propagande exigea alors que le soutien de l’Occident à Saddam soit oublié. La « guerre contre la terreur », à ce stade, signifiait aussi le soutien à Israël et à la guerre que la Russie menait en Tchétchénie. Les critiques de Fisk firent en sorte qu’il fut montré du doigt en tant que partisan du régime de Saddam.
Cette guerre, que Fisk suivit à partir de Bagdad, signifiait encore plus de bombardements que 12 ans plus tôt. Fisk contraste les missiles dirigés par ordinateur aux hôpitaux sans ordinateurs qu’il visita. Les Etats-Unis lâchaient également des bombes à fragmentation contre les civils, ce qu’Israël a aussi fait par deux fois au Liban.
Fisk demeura à Bagdad après sa « libération », le 9 avril 2003, lorsque le pillage de masse fut entamé. Les troupes américains ne protégeaient que le pétrole et les bâtiments du Ministère de l’Intérieur. A Bagdad, des documents vieux de plusieurs millénaires furent détruits lorsque les généraux américains pénétrèrent dans les palais de Saddam. Les Américains agirent comme le font tous les occupants, écrit Fisk. Les manifestants furent abattus ; Bremer, le consul américain pendant la première année, interdit le journal du dirigeant chiite Moqtada al-Sadr ; des soldats américains paniqués fouillèrent des maisons. Avec les prisons d’Abu Ghraïb et de Guantánamo, les Etats-Unis ont également copié les méthodes de torture chères à Saddam, allant jusqu’à réemployer le même médecin-en-chef. Les USA « quitteront le pays. Mais ils ne peuvent pas quitter le pays… », est le résumé que Fisk nous donne de la crise de l’impérialisme en Iraq, une description qui est toujours exacte aujourd’hui.
Le livre de Robert Fisk contient beaucoup d’action, mais aussi de nombreux sujets d”analyse intéressants. Il écrit au sujet du génocide arménien de 1915 ; de la guerre de libération et de la guerre civile des années 90’s en Algérie ; de la crise de Suez en 1956. Il suit à la trace les producteurs du missile Hellfire utilisé par un hélicoptère Apache israélien qui tua des civils dans une ambulance au Liban. Il dit que le coût d’une année de recherche sur la maladie de Parkinson (qui emporta sa mère) est équivalent à cinq minutes de la dépense mondiale d’armes dans le monde. Il analyse la Jordanie et la Syrie ; il écrit au sujet de son père, qui était un soldat dans la première Guerre Mondiale. Ses critiques massives et bien fondées, toutefois, ne deviennent jamais des critiques du système, du capitalisme ni de l’impérialisme. A chaque fois qu’il parle des attaques militaires britanniques ou américaines, il dit « nous ».
Les travailleurs et les socialistes eu Moyen-Orient et partout dans le monde doivent tirer les conclusions nécessaires de l’histoire de la région et des événements qui s’y déroulent actuellement. La classe salariée, alliée aux pauvres des villes et aux paysans, a besoin d’un parti révolutionnaire et socialiste, capable d’unifier la classe dans la lutte contre le capitalisme, l’impérialisme et la dictature, au-delà des différences religieuses et ethniques.
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Les prix explosent !
Les prix de lâénergie et de lâalimentation explosent au niveau mondial. En cause, les énormes hausses de prix de beaucoup de matières premières (cuivre, coton, blé, charbon,…) que les multinationales traduisent dans le prix de vente de leurs produits.
La demande de matières premières, surtout le pétrole, augmente. Les pays producteurs de pétrole ne semblent pas capables de produire plus de pétrole ou ne le veulent pas. LâIrak, par exemple, produit aujourdâhui moins de pétrole quâavant la deuxième Guerre du Golfe.
Depuis que les capitaux se sont retirés du secteur informatique, suite à lâéclatement de la bulle spéculative en 2001, ils se sont systématiquement reportés dans le secteur des matières premières. Ce phénomène est renforcé par la crise actuelle des crédits et par la chute du dollar qui a eu pour conséquence que les prix des matières premières ont battu tous les records en octobre. Avec les tensions croissantes au Moyen-Orient et la spéculation, le prix du baril de pétrole sâélève de plus en plus haut.
La croissance de la demande, lâenvolée des prix de lâénergie et la spéculation face à lâaugmentation de la production de « bio »-carburants (au détriment de la production alimentaire) ont de leur côté provoqué la montée des prix des matières alimentaires.
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Le CAP est crucial pour les jeunes aussi…
Le CAP a laissé une grande place aux jeunes sur ses listes. Sur la liste du CAP dans le Hainaut, Amin Brikci est le plus jeune candidat des élections du 10 juin. A 21 ans, Farid Rasoolzadeh, président dâEGA-Anvers (Etudiants de Gauche Actifs), est le plus jeune candidat de toutes les listes pour la Chambre dans sa province. Aïsha Paulis, étudiante infirmière à Bruxelles, est deuxième sur la liste du CAP pour le Sénat francophone. Elle a 24 ans et représente, avec dâautres encore sur les listes du CAP, la génération des jeunes travailleurs actifs ou en passe dâaccéder au marché du travail. Pourquoi cet engagement ?
Boris Malarme
Notre génération nâa pas connu « lâ Etat providence » au contraire de la couche de travailleurs et de syndicalistes plus âgés. A lâépoque, avoir un emploi stable, acheter assez vite une maison ou un appartement et construire sa vie était la norme. Depuis lors, les choses ont bien changé.
Aujourdâhui, nous sommes confrontés à un marché du travail saturé. A Bruxelles, un jeune sur quatre de lââge dâAïsha est laissé pour compte et est dépendant dâune allocation de chômage ou du CPAS. Pour accéder à un emploi, les patrons exigent de nous une flexibilité extrême pour de bas salaires. Pour en arriver là, ils ont pu compter sur leurs politiciens pour introduire toute une gamme de statuts précaires et instables.
Le travail intérimaire sâest répandu comme la gangrène tant dans les entreprises que dans les services publics. Le patronat a recours au travail intérimaire pour adapter la production aux besoins momentanés du marché. Ces contrats à la semaine, voire au jour le jour, nâoffrent aucune sécurité dâemploi et obligent les jeunes à se taire face aux exigences de la direction. Cela met les conditions de travail et les salaires de lâensemble des travailleurs sous pression. Les agences dâintérim cherchent à créer lâillusion que celui-ci est un tremplin pour les jeunes en vue de décrocher un emploi stable, mais la réalité est toute autre. Seule une minorité accède finalement à un CDI. Cette absence de sécurité de revenu plonge la nouvelle génération dans une situation dramatique.
Sans CDI, pas moyen dâacquérir un logement. De nombreux jeunes sont condamnés à vivre comme locataires ou à rester toujours plus longtemps chez leurs parents. Les diminutions de charges et autres cadeaux au patronat pillent les caisses destinées aux soins de santé, à lâenseignement, aux pensions,⊠Avec le plan Vandenbrouck, les droits dâinscription pour les master-après-masters (troisième cycle dans les universités) en Flandre sâélèvent maintenant à des milliers dâeuros. Les partis traditionnels se préparent à étendre ces tarifs dès la première année dâétude. La grande majorité des enfants dâaujourdâhui auront financièrement de plus en plus dur à accéder à lâenseignement supérieur. Après le Pacte des Générations, lâidée de repousser lââge de la pension flotte déjà dans lâair. Les patrons et leurs politiciens veulent faire de nous une génération qui meurt au travail.
Le CAP doit organiser toutes les générations afin de lutter efficacement contre les politiques néo-libérales. Dans les entreprises, les nouvelles générations devront prendre la relève pour construire les syndicats. Les jeunes sont la couche de la société la plus dynamique, la moins marquée par les défaites du passé et par conséquent la plus ouverte aux idées socialistes. Le CAP a besoin dâune aile jeune et active. Par son dynamisme, elle permettra de renforcer énormément la présence et la visibilité du CAP aux piquets de grève, dans les campagnes menées dans les quartiers, dans les élections, âŠ.
Le capitalisme et sa course aux profits records pour les gros actionnaires offre comme avenir à notre génération et celles qui suivent les conditions de vie du monde néo-colonial. Ce système ne peut être adouci. Toi aussi, comme Aïsha et Farid, construis avec nous le CAP comme parti large de lutte⊠et rejoins aussi le MAS afin dâêtre ensemble capables dâenvoyer le capitalisme dans les poubelles de lâHistoire et de bâtir une société débarrassée de lâexploitation pour les générations futures, une société réellement socialiste.
4-8 juillet : viens au camp jeunes de résistance internationale !
Après une année bien chargée en activités politiques du MAS, de Résistance Internationale ou du CAP, ce camp sera-t-il un lieu de repos ? Un peu, car un camp dans un cadre convivial avec barbecue, fiesta, détente, sport et cantus rouge, câest tout de même un peu moins fatigant que de participer à la campagne du CAP tout en étudiant pour ses examens…
Mais lâobjectif est de profiter de ce camp pour discuter des actions que nos jeunes militants ont menées durant lâannée écoulée et de préparer politiquement lâannée à venir.
Au programme, il y aura, entre autres, des discussions sur lâAmérique Latine, lâimpérialisme au Moyen-Orient et ailleurs, lâécologie, la révolution cubaine, la montée du fascisme dans les années â20 et â30, lâanarchisme, la théorie de la décroissance, la prostitution, lâhomophobie, lâexploitation capitaliste (avec lâexemple de VW-Forest),… Le seul regret est quâil sera impossible dâassister à toutes les discussions ! Mais répartir les participants en petits groupes permettra dâaboutir à une discussion plus fouillée et laissera aussi plus dâespace aux plus timides pour intervenir.
Camp Jeunes de Résistance Internationale et dâEtudiants de Gauche Actifs : 25 EUR pour les 4 jours (ce prix comprend le logement, lâinfrastructure et les repas). Infos : 02/345.61.81 ou 0472/29.91.92