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  • Liège. Il nous faut un réseau de villes et communes rebelles !

    Liège vue de la Citadelle. Photo : Wikimedia

    Que l’on parle de logements sociaux, de services publics, d’emplois locaux, d’assistance aux démunis, de crèches, d’enseignement, etc., le constat est identique : Liège, tout comme les autres villes et communes du pays, est victime de la tyrannie néolibérale. Les listes d’attente s’allongent partout. Comme ailleurs, la priorité a été donnée aux coûteux projets de prestige. A Liège, les choses ont encore été empirées par la disparition de l’industrie traditionnelle. Le taux de chômage y figure parmi les plus élevés de Wallonie.

    Tract du PSL // Plus d’infos sur l’approche du PSL en relation avec les prochaines élections communales

    Le tissu économique et social a été sans cesse plus désintégré pour faire place à la jungle capitaliste, jusque dans les intercommunales. Le petit monde bien tranquille des politiciens établis est aujourd’hui visible pour ce qu’il est : un microcosme qui repose sur la cupidité et la soif de pouvoir.

    Le scandale Publifin éclate après des années où la population a dû se serrer la ceinture et avaler les mesures d’austérité les plus ignobles sous le prétexte que les caisses de la collectivité sont vides. Quand un travailleur commet une faute qualifiée de ‘‘grave’’, il peut être licencié et perdre ses droits aux allocations de chômage. Et tous ceux-là qui se sont servis sur notre dos ? Pour beaucoup d’électeurs, le mois d’octobre offrira une occasion de sanctionner ce système où l’avidité caractéristique des grandes entreprises privées a envahi la gestion des biens et services publics.

    Un programme audacieux

    Cette campagne est l’occasion de défendre un programme de claire rupture avec le néolibéralisme. Ce que le PSL défend, c’est un programme comprenant la nomination des travailleurs communaux, l’application immédiate de la réduction collective du temps de travail à 30 heures/semaine avec embauches compensatoires et sans perte de salaire, un plan radical d’investissements publics pour les crèches, les logements sociaux, les écoles,… Un programme qui s’en prenne sérieusement à la pénurie de logements sociaux, non seulement par la rénovation et la construction, mais aussi en recourant à la Loi Onkelinx qui permet la réquisition de logements vides pour y loger des sans-abris.

    Il faut saisir la colère qui gronde parmi la population pour la mobiliser en défense de nos services publics, de même que pour imposer une véritable transparence via l’implication centrale des travailleurs et de leurs organisations dans la gestion et le contrôle des services publics. Qui mieux que ces derniers peuvent mettre un terme au gaspillage et à la gestion toxique importés du privé tout en assurant la primauté des intérêts des usagers et du personnel ?

    Pour satisfaire un tel programme, il est notamment nécessaire de remettre en question le remboursement de la dette historique de la Ville et de refuser de la payer, sauf sur base de besoins prouvés. C’est le pillage néolibéral qui en est responsable ! Une camisole de force financière a été érigée pour les autorités locales, à l’image de l’attitude de l’Union européenne sur les États membres. Pour que les intérêts de la population soient prioritaires, une administration locale doit briser le carcan budgétaire. Il nous faut des élus qui soient prêts à casser le dogme de l’austérité et à déclarer Liège « ville rebelle » en créant un front de communes rebelles refusant de sabrer dans les budgets sociaux, où les représentants élus agiraient en tant que représentants loyaux de la population. Tout serait possible, notamment mener campagne à l’échelle nationale pour arracher la nationalisation du secteur financier et jeter aux orties la dette des communes en la déclarant illégitime.

    Cela signifierait-il d’en revenir à la mise sous tutelle de la ville ?

    A Liège comme ailleurs, la dette publique et la réduction des déficits budgétaires sont utilisés pour justifier la mise en œuvre de mesures qui détériorent les conditions de vie de la population. Mais ce n’est pas une fatalité !

    Cela a été illustré en 1982 quand la ville de Liège, comme celle d’Anvers, s’est retrouvée au bord de la faillite en raison d’une crise liée à sa dette et s’est déclarée un temps en cessation de payement. Les salaires des travailleurs communaux n’étaient versés que partiellement ou avec retard. La ville fut alors contrainte par le gouvernement à appliquer un plan d’austérité drastique comprenant un gel des salaires et des promotions, la suppression de primes et indemnités ainsi que le non-remplacement des travailleurs partants a la pension.

    Au lieu de mener la lutte pour arracher les moyens nécessaires aux autorités régionales et nationales, la majorité communale d’alors – PS-Ecolo – s’est docilement couchée après des protestations de pure forme. Pourtant, l’énergie et la volonté de combattre ne manquait pas ! De nombreuses grèves des travailleurs communaux ont eu lieu d’avril 1982 à juillet 1983, les pompiers ont initié une grève de la faim et ont été rejoints par d’autres services, des actions de blocage ont entravé les principales entrées de la ville, l’Hôtel de Ville a été encerclé par des immondices, des groupes de femmes allaient se présenter de manière organisée avec leurs courses aux grands magasins en déclarant ne pas pouvoir ni ne vouloir payer,…

    Malheureusement les directions syndicales ont privilégié une forme de front commun avec les autorités communales et ont refusé de lier leur lutte avec les travailleurs communaux anversois ! La crise venait à peine de commencer, nombreux étaient ceux qui estimaient qu’elle n’était que temporaire et qu’il suffisait suffit de tenir le coup jusqu’à l’arrivée de jours meilleurs. Le résultat est visible aujourd’hui : des services publics communaux asphyxiés, aux travailleurs surchargés et qui comblent bien mal les besoins sociaux de la population. Mais la situation politique est également différente à l’heure actuelle et la chape de plomb que pouvait encore imposer la direction du PS sur le mouvement social n’est plus qu’une fine couche de glace.

    Un séisme politique à Liège ?

    En octobre 2017, la presse titrait ‘‘séisme à Liège’’ : un sondage plaçait le PTB à 28,3%, comme première formation politique de la Cité Ardente. Mouillés jusqu’au cou dans l’affaire Publifin, le PS, le MR et le CDH buvaient la tasse. Imaginons ce qu’il en aurait été si le PTB avait saisi l’occasion pour partir à l’offensive sous un slogan du type de celui de Mélenchon en 2012 : ‘‘Prenez le pouvoir !’’ Hélas, Raoul Hedebouw a commenté à l’époque ‘‘Ce n’est pas mon ambition d’être bourgmestre de Liège’’.

    L’occasion était pourtant belle de démontrer dans la pratique ce que pourrait faire une ville ou une commune rebelle en refusant de rembourser sa dette sauf sur base de besoins prouvés, en investissant massivement dans les secteurs publics, en réduisant le temps de travail du personnel sans diminuer son salaire, etc. Liège aurait pu être la première d’un futur réseau de villes et communes à se soulever contre la camisole de force néolibérale qui étouffe nos villes ! A Seraing, d’ailleurs, certains sondages beaucoup plus récents placent le PTB devant le PS, qui perdrait ainsi sa majorité absolue historique.

    Nombreux sont ceux qui ressentent l’urgence de mettre fin à la casse sociale et aspirent à un changement fondamental de politique. C’est ce que Thierry Bodson (secrétaire régional de la FGTB) a exprimé en appelant à la constitution de futures majorités de gauche. Le PTB pourrait prendre la tête de ce processus et, en reposant sur la mobilisation active des travailleurs, imposer un programme réellement socialiste.

    Nous espérons que le PTB remportera des dizaines de conseillers communaux, mais aussi qu’il saisira cette opportunité pour construire un véritable front de la résistance sociale, en invitant toutes les personnes désireuses de lutter contre l’austérité à le rejoindre.

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    L’exemple de Liverpool : mieux vaut briser la loi que s’en prendre aux pauvres

    Entre 1983 et 1987, la ville de Liverpool a été gouvernée par les travaillistes, sous une direction de gauche. En 1983, 47% des électeurs ont voté pour le Labour et 57% en 1987. Liverpool est un exemple vivant de ce qui est permis par la lutte de classe dès lors qu’elle est sérieusement menée. A cette époque déjà, les autorités locales étouffaient dans une camisole de force budgétaire imposée par les autorités supérieures, économies budgétaires et privatisations à la clé. Le néolibéralisme avant l’heure.

    A Liverpool, les choses étaient différentes. Le programme, la stratégie et les tactiques qui ont prévalu au cours de la lutte avaient été largement déterminées par la position du groupe Militant (le précurseur de notre parti-frère) au conseil municipal et plus généralement à l’intérieur du labour, dont il constituait l’aile marxiste.

    Les 2.000 licenciements de personnel municipal de l’ancienne administration libérale ont été annulés. Un plan ambitieux a été élaboré pour construire 5.000 logements sociaux en quatre ans. Plus de logements sociaux ont été construits à Liverpool à cette époque que dans toutes les autres municipalités du pays réunies. Il y a eu six nouvelles crèches, cinq nouveaux centres sportifs et 17 nouvelles écoles primaires. Cela a créé 12.000 emplois dans le secteur de la construction, développement bienvenu face à un taux de chômage de 25% chez les hommes. Les loyers ont été gelés durant cinq ans. Le salaire minimum du personnel municipal a été augmenté, ce qui a touché 4.000 travailleurs. Le temps de travail a été réduit de 39 à 35 heures, sans perte de salaire.

    Depuis 1979, les économies imposées par Thatcher avaient coûté 34 millions de livres sterling à la ville. Les dirigeants syndicaux nationaux s’y étaient opposés en paroles, sans rien faire. A Liverpool, ce fut différent. Le conseil municipal a fait l’objet d’une campagne rageuse, le gouvernement a même menacé d’envoyer l’armée. Le soutien de la classe ouvrière de Liverpool était solide.

    La bataille s’est aussi déroulée dans la rue, sur les lieux de travail et dans les quartiers. Ce n’est qu’en mobilisant la classe ouvrière que Thatcher a pu être contrainte à faire des concessions. Une grève générale locale de 24 heures a eu lieu le 29 mars 1984, le jour du vote du budget, l’une des plus imposantes à l’échelle d’une ville. 50.000 manifestants ont soutenu le conseil communal. Le 9 juin, Thatcher a cédé : 16 millions de livres supplémentaires ont été libérés pour Liverpool !

    Photo : Philip Gordon
  • 1984 : quand Liverpool a tenu tête à Thatcher

    Dès le printemps 1984, le conseil communal de la ville de Liverpool a entamé une bataille contre le gouvernement conservateur de Margaret Thatcher. Un mouvement de masse est apparu dans la cinquième plus grande ville du Royaume-Uni contre le plan d’austérité et de privatisation. Cette lutte était menée par les membres de notre parti-frère anglais, qui étaient alors organisés au sein de l’ancien Labour Party autour du journal “Militant”. À Liverpool, leur tendance était même la force dirigeante au sein du parti travailliste.

    Par Bart Vandersteene

    Cette lutte historique montre ce qui est possible lorsqu’un parti est prêt à donner une direction qui place en son centre les intérêts des travailleurs. À ce moment-là, les administrations locales se voyaient contraintes par le gouvernement central d’exécuter d’importantes coupes budgétaires impliquant entre autres des privatisations, la hausse des taxes locales, etc.

    Mais il n’en a pas été ainsi à Liverpool. Il y avait là un conseil communal dont la direction, le programme et surtout les tactiques avaient été élaborées au cours de la lutte par la puissante organisation Militant. Le groupe Labour dans le conseil communal de Liverpool était également composé d’autres membres Labour de gauche, et même de quelques éléments de la droite du parti. Les membres de Militant étaient en minorité, mais dans la plupart des cas, ce sont leurs propositions d’actions et idées qui étaient acceptées.

    Aujourd’hui, les partis de soi-disant “gauche” sont des fondamentalistes budgétaires. Ils insistent sur le fait que le budget doit être en équilibre. Mais dans le contexte d’une administration locale, Liverpool a défendu la nécessité d’un budget basé sur des pertes, dont les rentrées seraient insuffisantes pour les dépenses prévues. Sur cette base, une campagne massive a été menée afin de contraindre le gouvernement à accorder plus de ressources aux communes.

    Le Labour a gagné les élections communales à Liverpool en mai 1983 à l’encontre de la tendance nationale et ce, grâce à un programme complètement différent de celui que présentait le Labour dans le reste du pays. La majorité Labour à Liverpool a cependant tenu ses promesses électorales. Elle avait promis de revenir sur les licenciements des 2000 membres du personnel communal qui avaient été effectués par la précédente administration Labour. Les libéraux avaient géré la ville pendant dix ans et avaient gelé tous les projets de construction de logement sociaux. Le nouveau conseil communal a au contraire décidé de lancer un plan ambitieux de 5000 nouveaux logements à construire en quatre ans. En quatre ans, plus de nouveaux logements sociaux ont été construits à Liverpool que dans toutes les autres communes du pays prises ensemble. 12 000 emplois ont été créés dans le secteur du bâtiment à un moment où le taux de chômage de la ville se tenait à plus de 25 %, voire 90 % parmi la jeunesse dans certains quartiers de la ville !

    Le salaire minimum des employés communaux a été relevé de 100 livres par semaine, et le temps de travail est passé de 39 à 35 heures par semaine, sans perte de salaire. Le conseil communal employait 30 000 personnes, faisant de lui le plus grand employeur de la région.

    Militant a démontré dans la pratique que les révolutionnaires étaient en réalité les seuls capables d’accomplir des “réformes”, sur base de la lutte.

    Si Liverpool s’était abaissé à la logique d’austérité dure que voulait lui imposer le gouvernement, alors le budget de la ville pour 1984 aurait dû être de 11 % inférieur à celui de 1980-81. 6000 emplois auraient dû être perdus afin de faire passer le budget à l’équilibre.

    Les administrations locales pouvaient être condamnées à payer une amende ou être congédiées au cas où elles établissaient un budget dans lequel ils dépensaient plus que ce qu’ils recevaient. Les conseillers communaux de Liverpool ont cependant proclamé que ce n’étaient pas eux qui enfreignaient la loi, vu qu’il vaut mieux aller à l’encontre d’une mauvaise loi que d’appauvrir la population de toute une ville. Selon un sondage d’opinion dans le Daily Post (24 septembre 1985), 60 % de la population – dans une ville de 500.000 habitants – était d’accord avec l’idée d’exiger plus d’argent de la part du gouvernement national. Seuls 24 % étaient contre. 74 % de la population disaient qu’en cas d’une grève des employés communaux, ils accepteraient l’interruption des services comme les écoles, la collecte des déchets, etc. afin de soutenir le conseil communal.

    Le gouvernement a lancé une campagne complètement folle dans les médias à l’encontre de Liverpool – campagne qui serait poursuivie plus tard par la direction nationale du Labour. Plus d’une fois, Thatcher a menacé d’envoyer l’armée pour expulser les élus locaux ! Dans un courrier, un lecteur d’un journal local avait répondu : ‘‘Je ne sais pas qui était Léon Trotski, mais à en juger par le nombre de maisons qui ont été construites à Liverpool, il doit avoir été un fameux maçon !’’

    La lutte n’a pas été limitée à la salle de réunion du conseil communal, elle s’est aussi déroulée dans les rues, sur les entreprises et dans les quartiers. Face à la mobilisation de la population, Thatcher a été contrainte de lâcher des concessions. Le 29 mars 1984, jour où devait être voté le budget d’austérité du gouvernement, une grève générale locale de 24 heures a été déclarée. Celle-ci a été une des plus grandes grèves jamais vues à l’échelle d’une ville. 50.000 personnes ont manifesté en direction de l’hôtel de ville pour exprimer leur soutien au conseil communal.

    Le 9 juin 1984, le gouvernement a fait toute une série de concessions d’une valeur totale de 16 millions de livres, entre autres parce que les mineurs étaient eux aussi partis en grève. Thatcher savait qu’elle ne pouvait obtenir aucune victoire en se battant sur deux fronts à la fois, et a décidé de tout d’abord se concentrer sur les mineurs.

    Thatcher n’a pas pu vaincre Liverpool sur une base démocratique. Le Labour a gagné quelques voix dans cette période. Lors des élections nationales de 1983, 47% de la ville (128 467 voix) a voté pour le Labour. Cela s’est accru à 57 % des 155 083 voix de la ville lors des élections de 1987. Les “47” de Liverpool (les 47 conseillers communaux Labour qui ont mené la lutte jusqu’au bout) ont été démis de leurs fonctions par un tour de passe-passe juridique à la chambre des Lords, un organe non-élu hérité du féodalisme! Cela n’a été possible qu’après qu’une alliance ait été conclue entre Thatcher et la direction nationale du Labour. Une somme de plus d’un-demi million de livres a été dépensée en frais judiciaires dans le cadre du procès des “47”, une somme qui aurait tout aussi bien pu être dépensée pour satisfaire aux besoins des travailleurs.

    La section du parti à Liverpool a été dissoute puis placée sous un contrôle très strict d’en-haut. Les membres de Militant ont été exclus du parti et n’ont plus pu se présenter sous le nom de “Labour”. Il en a été de même avec la grande campagne de diffamation qui a suivi. Les actions contre Militant à Liverpool n’étaient que le début d’une sorte de contre-révolution politique au sein du Labour Party, qui est arrivée à sa conclusion logique sous Tony Blair, avec la reformation complète du parti en tant que parti entièrement bourgeois.

  • Liverpool 1983-1987. La ville qui a défié Thatcher

    En 1983, la ville de Liverpool a élu un conseil communal travailliste à une époque où le pays était dirigé par Margaret Thatcher, surnomée «la dame de fer» en référence à sa politique ultra libérale. La section travailliste de Liverpool était dirigée par les membres marxistes de la tendance Militant (qui ont créé par la suite le Socialist Party, notre section soeur en Anglerre et Pays de Galles).

    Virginy Pregny

    Les dirigeants travaillistes s’opposaient à Thatcher dans les mots mais disaient à ses élus de rester dans le cadre de la loi. Au lieu d’effectuer les coupes budgétaires, décidées par Tatcher ils augmentaient les impôts locaux, qui touchaient gravement les familles populaires. Nos camarades ont donc refusé d’appliquer la politique décidée par le Labour Party. D’autant plus que la municipalité était soutenue par 60% de la population qui était en faveur d’une augmentation des budgets nationaux et 74% qui étaient prêts à se mobiliser pour faire plier Thatcher.

    Une fois élus, nos camarades ont tenu leurs promesses. Réembauche des 2000 agents municipaux licenciés par la précédente municipalité, lancement d’un programme de construction de 5000 logements sociaux (ce qui a créé 12000 emplois!), augmentation du salaire minimum des agents municipaux (ce qui touchait 4000 travailleurs), diminution du temps de travail de 39 à 35 heures sans perte de salaire.

    La lutte fut difficile car les 47 élus municipaux avaient à faire face aux menaces de Thatcher d’envoyer l’armée et de démettre le conseil municipal, mais aussi à la gauche traditionnelle qui refusait de soutenir clairement la mairie et lui mettait même des batons dans les roues (refusant par exemple de soutenir l’appel à la grève générale contre le gouvernement !). Pourtant le 29 Mars 1984, jour du vote du budget, 50 000 travailleurs ont défilé dans la rue pour soutenir le conseil communal de Liverpool.

    Parallèlement nos camarades ont aussi développé une campagne de soutien nationale et internationale, avec en particulier la grande grève des mineurs, ce qui permit d’obtenir certaines concessions car Thatcher préférait se concentrer sur les mineurs et ne pouvait se permettre de faire face à deux fronts à la fois.

    Le tournant décisif de la lutte a été le refus des staliniens à la tête de certains syndicats de mobiliser pour une grève générale en faveur de la mairie en 1985. A la même période les mineurs étaient trahis par les directions syndicales. Nos camarades se sont donc retrouvés seuls à faire face au gouvernement. La direction du Labour profita de cette position de faiblesse pour assener le coup de grâce et exclure les 47 conseillers municipaux ainsi que des sympathisants de la tendance Militant.

    Cette expérience montre que les travailleurs peuvent défier et faire reculer les classes dirigeantes, avec des tactiques et un programme combatifs.

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