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USA : Les électeurs rejettent le programme de la droite
Il faut se préparer à lutter contre la politique des deux partis de Wall Street
Des dizaines de millions de personnes ont soupiré de soulagement en entendant que Mitt Romney et Paul Ryan n’entreraient pas à la Maison Blanche. Les syndicalistes, les femmes, les afro-américains, les latinos et les LGBT ont considéré avec raison le programme des Républicains comme une véritable menace.
Bryan Koulouris et Ty Moore, Socialist Alternative (Partisans du CIO aux USA)
- USA : Socialist Alternative remporte un score historique de 27% contre le Président de la Chambre des Représentants de l’Etat de Washington
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La droite a essayé de voler ces élections en intimidant les électeurs, en prenant une posture économique faussement populiste dans les dernières semaines, en injectant environ un milliard de dollars dans la campagne,… afin de tenter de convaincre les pauvres, les jeunes et les personnes de couleur de renoncer à leurs droits. Mais le soutien électoral d’Obama n’était en rien semblable à celui qui avait couronné la campagne énergique et enthousiaste de 2008. Cette année, la participation a baissé de 12 millions d’électeurs comparé à 2008. La plupart des gens ont voté Obama en le voyant comme le ”moindre mal” plutôt que comme le sauveur qui apporterait ”l’espoir et le changement” d’il y a 4 ans.
Le mouvement Occupy Wall Street a eu un impact sur l’élection en mettant en avant une discussion sur les inégalités économiques entre ”les 99% et les 1%”. Des millions de gens ont été indignés de voir que 6 milliards de dollars ont été dépensés dans les élections fédérales. Le message d’Occupy contre la domination des grandes entreprises a aussi alimenté une saine haine contre Mitt ”Milliards” Romney.
Obama a remporté cette élection malgré son bilan politique favorable aux grandes entreprises. Les banques ont reçu des milliers de milliards de subventions alors que les services sociaux ont subi des coupes budgétaires et que des millions de familles ont perdu leurs maisons. Beaucoup d’électeurs anti-guerre ont soutenu Obama, malgré les bombardements continuels de civils dans plusieurs pays, malgré la continuité du modèle de Bush d’une présidence impérialiste qui n’a de comptes à rendre à personne, malgré la guerre en Libye, malgré le fait que les attaques de drones, partout dans le monde, ne fassent l’objet d’aucune discussion au Congrès.
Beaucoup d’électeurs d’Obama ont été profondément déçus de sa performance pendant ces quatre dernières années, le voyant – très justement – comme une marionnette de Wall Street et des 1% de super-riches. L’administration Obama a commencé son deuxième terme sans réel mandat. La ”base” du Parti Démocrate parmi les syndicalistes, les personnes de couleur, les femmes et les LGBT a ravalé sa colère contre Obama pendant l’élection et a voté pour le ”moindre mal”. Maintenant, après les élections, toute la colère refoulée est prête à bouillir.
La demande d’emplois, d’investissements dans l’énergie, de fonds pour l’éducation, du droit au logement, et de solutions à une liste sans fin d’injustices va revenir à la surface. Et Obama va recommencer à faire passer les intérêts de Wall Street et du grand capital en premier, provocant à nouveau l’indignation et l’opposition. Le temps est mûr pour construire de nouveaux mouvements des travailleurs et des opprimés, politiquement indépendants des deux partis des grandes entreprises.
Une situation en changement
Pour la première fois au niveau national, les électeurs de Washington, du Minnesota, du Maine et du Maryland ont voté en faveur du droit au mariage entre personnes de même sexe, un tournant historique dans la lutte pour l’égalité pour les LGBT. Beaucoup d’autres questions progressistes ont gagné dans le pays, depuis des augmentations du salaire minimum à la défense des droits syndicaux et des mesures contre la très raciste ”guerre contre la drogue”. Les électeurs du Minnesota ont rejeté une tentative d’inscrire dans leur constitution des restrictions électorales parmi les plus dures du pays. Cela montre un changement dans la démographie et un changement dans les attitudes parmi les travailleurs et les jeunes. Si on ajoute à cela la colère massive de la classe ouvrière, tout cela constitue une base pour des mouvements explosifs dans les prochaines années.
Romney a largement basé sa stratégie sur le vote des hommes blancs (surtout dans le Sud) et l’espoir qu’il y aurait une forte abstention (quitte à truquer le scrutin pour que ce soit le cas). Depuis les années 1960, la tactique des Républicains a toujours été de gagner les élections en attisant la peur et la haine chez les électeurs blancs. Cette stratégie va être de plus en plus difficile à appliquer dans les élections nationales, ce qui va devenir encore plus clair dans les prochaines élections avec la nouvelle génération qui atteint l’âge de voter. Cette défaite électorale va approfondir cette crise qui fermente dans le Parti Républicain, qui va être forcé de redéfinir son identité ou risquer d’être réduit à un parti minoritaire permanent.
Même s’il n’y a pas eu de grand changement dans la composition du Congrès selon les lignes des partis, les changements de législateurs Républicains valent le coup d’être remarqués. Les Républicains ”modérés” du Maine et le ”centriste” Dick Lugar ont perdu leurs sièges, tout comme plusieurs des plus fous du Tea Party. Malgré plusieurs défaites du Tea Party, l’équilibre des forces dans la délégation Républicaine au Congrès s’est déplacé encore plus vers la droite, préparant le terrain pour une nouvelle impasse du bipartisme.
Mais dans le discours de victoire d’Obama, il a répété son engagement de ”franchir l’allée” vers les Républicains. En fait, le bipartisme d’Obama est élaboré cyniquement pour donner une couverture à ses politiques ouvertement en faveur des grandes entreprises, qui vont bientôt être exhibées. Les deux partis préparent des coupes historiques dans la Sécurité Sociale, Medicare et dans d’autres programmes vitaux, avant la fin de l’année 2012. Cela pourrait provoquer une radicalisation, des manifestations et davantage de luttes. Dans ce contexte, il y a des opportunités de construire une résistance unifiée de la classe ouvrière, des campagnes électorales contre le monde des affaires, et un parti politique des 99%.
Construire le mouvement socialiste dans un nouvel environnement
Le résultat historique obtenu par la candidate de Socialist Alternative (les partisans du CIO aux USA), Kshama Sawant, dans l’état de Washington, illustre le potentiel présent pour construire un mouvement contre le capitalisme. Se présentant ouvertement comme socialiste, Sawant a obtenu plus de voix que n’importe quel Républicain n’en a jamais obtenu contre Frank Chopp durant les 18 ans de carrière de ce puissant politicien Démocrate.
En faisant campagne contre les coupes budgétaires et les évasions fiscales et en appelant à la propriété publique de Boeing, Microsoft et Amazon, le défi électoral de Socialist Alternative a permis de populariser les idées du socialisme démocratique, de gagner plus de 11 906 voix de la classe ouvrière qui pourraient atteindre les 20 000 une fois le décompte terminé. Ce résultat est le plus élevé au niveau local pour les candidats indépendants de gauche sur cette année 2012, dans tout le pays, et quelque chose doit être construit à parti de là.
Pour tirer profit de cette situation, nous avons besoin d’appeler audacieusement à une résistance organisée contre les coupes budgétaires en impliquant les centaines de milliers de membres des syndicats, les militants du mouvement Occupy, les militants des collectivités locales et les jeunes. Ces coalitions auront besoin de préparer des grèves et des actions directes massives pour défendre le niveau de vie contre les attaques du capital. A partir de ces luttes, nous pouvons créer la base pour ce dont nous avons besoin – un parti massif de la classe ouvrière avec un programme socialiste démocratique.
Parmi d’autres nouvelles, il y a la menace du populisme de droite. Gary Johnson, le candidat du Parti Libertaire à la Présidentielle, a reçu plus d’un million de voix, trois fois plus que la plus importante candidate de gauche, Jill Stein du Parti Vert. Comme les victoires du Tea Party en 2010, cela donne un aperçu du potentiel de croissance pour les idées populistes de droite si la gauche et le mouvement ouvrier échouent à construire une alternative politique massive à l’establishment capitaliste détesté.
Ces élections, qui ont lieu lors de la cinquième année de la crise économique, ont montré l’approfondissement de la polarisation de la société américaine. Cette polarisation politique et sociale découle de l’affûtage des divisions de classe et de la montée du désespoir de dizaines de millions de travailleurs. Le manque d’une voie politique clairement pour la classe ouvrière dans les élections et la concurrence entre les politiciens capitalistes donnent une expression déformée à la colère de classe. Dans cette situation, les idées de droite pourraient récolter du soutien, et ces quatre dernières années nous avons vu une montée rapide des groupes haineux.
D’un autre côté, là où une initiative audacieuse de la gauche est menée, la polarisation de classe peut aussi conduire les gens à considérer des solutions plus radicales. Il y a de plus en plus de recherche d’idées qui ouvrent une porte de sortie de la misère capitaliste supervisée par les deux partis du grand capital. Comme le montre la campagne de Socialist Alternative pour Kshama Sawant, la société américaine devient de plus en plus fertile pour les idées socialistes.
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USA : Socialist Alternative remporte un score historique de 27% contre le Président de la Chambre des Représentants de l’Etat de Washington
Kshama Sawant, candidate de Socialist Alternative (les partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière aux USA) inspirée par le mouvement Occupy, a réalisé le score de 27% contre le Président de la Chambre sortant, le démocrate Frank Chopp. Ce résultat est le plus important score pour un candidat ouvertement socialiste dans l’Etat de Washington depuis des décennies, et représente la plus forte contestation de la place de Frank Chopp en 18 ans de carrière! Cela n’a pas été sans peine, il a fallu un procès pour forcer le Secrétaire d’Etat de Washington, le procureur général et le comté de King à imprimer le nom de ”Socialist Alternative” sur les bulletins de vote !
Communiqué de presse de Socialist Alternative (Partisans du CIO aux USA)
- USA : Les électeurs rejettent le programme de la droite
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”Nous avons obtenu ce score électoral par une campagne ouvertement socialiste qui a été largement ignorée par les médias capitalistes, qui n’a reçu aucun don d’entreprise, qui a été financé avec des bouts de ficelles”, a expliqué Kshama Sawant. ”Occupy a donné une voix à la rage de la classe ouvrière contre Wall Street, et notre campagne a donné une voix à la colère massive contre les politiciens capitalistes. Cela montre le potentiel qui existe pour la construction d’un puissant défi électoral de gauche aux deux partis capitalistes”.
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"Sawant a quasiment réussi à elle seule à dépasser tous les votes combinés des candidats socialistes au niveau national, dans un seul district! Aucune couche de l’électorat américain n’a jamais autant soutenu un socialiste clairement anti-austérité et clairement révolutionnaire contre un Démocrate aussi puissant pour un résultat proche de ces 27%. Ne nous trompons pas, Sawant and Socialist Alternative ont fait l’Histoire à Seattle."
The North Star
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”Ce vote envoie un message clair à Frank Chopp et à l’establishment politique : nous arrivons! Nous tendons la main à d’autres forces progressistes pour former une liste de candidats de la classe ouvrière indépendants pour mener une campagne vigoureuse aux élections municipales en 2013”, a déclaré Kshama Sawant. ”Wall Street a deux partis – les travailleurs ont besoin du leur”.
Les Démocrates qui contrôlent le gouvernement de l’état vont probablement appliquer davantage de coupes budgétaires dans les services publics au cours des prochaines années alors qu’ils permettent aux grandes entreprises comme Boeing et Microsoft de s’en tirer sans payer quasiment aucune taxe. Kshama Sawant, professeur d’économie à Seattle Central Community College et syndicaliste, a commenté : ”A côté du défi électoral de la gauche, les syndicats des services publics comme le mien ont besoin de préparer une grève contre les coupes budgétaires. Les gens doivent être prêts à occuper l’Hôtel de Ville et le capitole d’état à Olympia contre les attaques contre nos conditions de vie.”
Lors de la soirée électorale, des célébrations de masse ont éclaté dans les rues de Seattle après la victoire du ”oui” au Referendum 74 qui permet le mariage entre couples du même sexe. Du haut d’un camion-sono de fortune, Sawant s’est adressée à une foule de plus de 2000 personnes : ”si vous pensez que les politiciens du Parti Démocrate ont fait cela pour vous, laissez-moi vous dire que c’est nous qui avons gagné ça ! La lutte pour les droits des LGBT vient seulement de commencer, nous avons encore besoin de lutter contre la pauvreté, le problème des sans-abris et la discrimination au travail.”
Vidéos de la soirée électorale à Seattle
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USA : Un candidat marxiste défie la politique pro-capital dans l’Etat de Washington
”Dans cette élection dominée par les politiciens de carrière, loyaux aux grandes entreprises, je me présente en tant que candidat de Socialist Alternative pour assurer qu’il y ait au moins un candidat indépendant de gauche qui défende les travailleurs dans l’Etat de Washington, et pour lequel cela vaux la peine de voter.”
Kshama Sawant, Socialist Alternative (partisans du CIO aux Etats-Unis)
Je me présente contre le Président de la Chambre, Frank Chopp, du parti Démocrate, pour la Chambre des députés dans le 43eme district de Seattle, afin de construire un mouvement qui lutte pour les besoins des travailleurs et des pauvres. Les Partis Républicain et Démocrate représentent les intérêts des 1%, et je pense qu’il est essentiel que nous, les 99%, soyons représentés.
Depuis que la crise a éclaté en 2008, le corps législatif de l’Etat de Washington a effectue 10,5 milliards de dollars de coupes dans des services essentiels tels que l’éducation, la santé, et les services a la personne, ainsi que dans les allocations et les emplois de fonctionnaires.
Le programme de santé de l’Etat, Basic Health, a été décimé par une réduction de ses fonds de 1,7 milliard et la suppression de 60.000 postes. Les autres coupes incluent 2,7 milliards de dollars dans l’éducation, 1,7 milliards dans les indemnités des fonctionnaires et des employés de l’éducation primaire et secondaire, 1,3 milliards dans l’éducation supérieure, 551 millions dans les soins aux handicapés, aux malades chroniques et aux malades mentaux et 730 millions dans les autres services. A propos du budget de 2011, Adam Glickman, vice-président du service de soins de santé a Seattle, a déclaré a la presse que les politiciens ”devraient avoir honte”.
Ces coupes brutales ont été appliquées dans une période de crise économique historique, alors que les travailleurs et les pauvres ont plus que jamais besoin de ces services.
En tant que professeur d’économie au Seattle Central Community College et militant dans la American Federation of Teachers Local 1789, je ne sais que trop bien que l’éducation publique a été saccagée. Les initiatives pour financer des classes de peu d’effectif et augmenter le pouvoir d’achat des profs ont été annulées et les frais de scolarité ont énormément augmente. Depuis que le corps législatif a voté des coupes dévastatrices dans les aides financières et d’autres programmes, il est chaque année plus difficile d’aller a l’université.
Ces coupes ont été effectuées alors que les grandes entreprises soutenues par Washington faisaient d’énormes profits, grâce aux renflouements et subventions payées par les contribuables de la classe ouvrière et de la classe moyenne.
L’Etat de Washington est le berceau de plusieurs des entreprises les plus riches du pays, comme Boeing, Microsoft, Amazon et Starbucks. Dans les 30 dernières années, elles ont obtenu plus de 500 exonérations fiscales pour les grandes entreprises de la part du corps législatif. Cela représente un total incroyable de 6,5 milliards de dollars par an en argent public perdu – assez pour revenir sur toutes les coupes et améliorer les services publics de l’Etat.
Ces mêmes partis politiques qui nous disent qu’il n’y a pas d’argent pour des services sociaux vitaux ont garanti à Boeing 3,2 milliards de subvention au cours de la dernière récession, en même temps qu’ils rendaient plus difficile pour les travailleurs saisonniers de toucher des indemnités chômage. En 2011, le corps législatif de l’Etat a complètement ignoré la volonté des travailleurs qui rejetaient le vote 1082 et a continué a réduire la somme que les entreprises doivent verser aux travailleurs blessés au travail.
Mon adversaire, le démocrate Frank Chopp, va tenter de blâmer les républicains pour leur programme de subventions aux riches entreprises et de coupes pour nous autres. Mais cet argument ne tient pas la route. Le Parti Démocrate a détenu la gouvernance de l’Etat et la majorité dans les deux chambres pendant toute cette période.
En fait, en tant que Président de la Chambre depuis 2002, Chopp est le plus puissant membre de la Chambre de l’Etat de Washington. Mais il a constamment utilisé sa position pour une législation au bénéfice des 1% les plus riches au détriment des 99%.
Chopp, comme les politiciens du Parti Démocrate de tout le pays, a adopté le point-de-vue que les intérêts des grandes entreprises doivent être préservés et que les coupes dans les services publics sont la seule réponse réaliste au déficit budgétaire. Je pense qu’il est absolument nécessaire que nous contrions cette idée fasse et combattions les plans des grandes entreprises cupides que cette idée représente.
Si je suis élu, j’exposerai publiquement et sans relâche les politiques corrompues du gouvernement d’État et proposerai a la place une voix politique pour les travailleurs, les jeunes, les pauvres et tous ceux opprimés par le capitalisme comme les femmes, les personnes de couleur et les LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transsexuels).
En tant que militant du mouvement Occupy Wall Street, j’ai vu à quel point les gens sont prêts à combattre la domination de Corporate America sur notre société et a affronter les deux partis politiques de Wall Street.
Les luttes d’Occupy ont réussi à changer l’agenda politique national en quelques mois. Cela illustre le pouvoir potentiel des jeunes et des travailleurs lorsqu’ils commencent à s’organiser et a lutter ensemble pour nos intérêts communs. L’Histoire montre que nous avons le pouvoir de changer la société en construisant des mouvements massifs prépares a s’engager dans une lutte déterminée.
Cette campagne électorale sera une plate-forme pour construire un soutien à tous les mouvements de la base des 99% et pour appeler les travailleurs et les jeunes a rejoindre ces campagnes. Mais nous ne pouvons pas atteindre nos buts uniquement par les luttes dans la rue. Nous devons aussi exposer l’agenda des entreprises et le défier dans toutes les arènes possibles, dont les élections.
Par exemple, les luttes Occupy ont rencontré une réponse brutale par les polices municipales et d’état et les forces de sécurité. Cela a été ordonné par les politiciens élus qui devraient assurer la sécurité des citoyens plutôt que de faire le sale boulot des 1%. Je demanderai une investigation complète sur la façon dont l’Etat et le gouvernement local ont ordonné ces actions, et soumettrai au vote que les forces de sécurité ne puissent plus attaquer les luttes sociales, qu’elles soient organisées par les militants d’Occupy, du mouvement ouvrier, des communautés, ou par ceux qui défendent leurs maisons contre la fermeture.
Nous avons aussi besoin de ne pas seulement nous opposer aux inégalités mais de dire ce pour quoi nous sommes, en mettant en avant une alternative claire aux politiques dominées par les grandes entreprises et le système économique. Le capitalisme a échoué pour les 99%. Les intérêts des travailleurs et des jeunes ne peuvent par être servis dans le cadre de ce système économique pourri.
En tant que socialistes, nous pensons qu’un autre monde est possible – et nécessaire –un monde basé sur les besoins de l’humanité et de l’environnement. Soutenez notre campagne et rejoignez la lutte pour un socialisme démocratique !
Ce pour quoi nous nous battons
Nous avons besoin de programmes de créations d’emplois massives aux niveaux étatique et fédéral pour fournir des emplois avec des salaires décents pour tous ceux qui cherchent un travail, reconstruire notre économie avec les technologies vertes et étendre l’éducation, la sante et le logement publics. Créer une banque publique d’Etat pour investir dans les emplois en Washington.
- Non aux coupes dans les services sociaux ! Non aux licenciements et aux attaques contre les travailleurs des services publics ! Revenir sur toutes les coupes budgétaires dans l’éducation, la santé et l’aide aux handicapés. Construisons un puissant mouvement contre les coupes pour obliger les législateurs a écouter nos besoins, et non ceux des grandes entreprises.
- Taxons les riches et le grand capital ! Annulation des centaines d’exonérations d’impôts pour les grands capitalistes et établissons une taxe sur la richesse pour les super-riches. Utilisons ces revenus pour étendre les services publics pour les 99%.
- Extension des fonds pour les écoles publiques et établissement d’une éducation supérieure publique et gratuite. Réduction de l’effectif par classe. Arrêt des attaques contre les professeurs et les syndicats. Non aux propositions des capitalistes pour l’école qui affaiblissent encore notre éducation.
- Arrêt de toutes les coupes dans le Basic Health et extension de ce programme vers un système de sante complet a l’échelle de l’Etat.
- Non a la brutalité de la police et au racisme institutionnel de la justice pénale. Investissement dans la réhabilitation, la formation professionnelle et dans des salaires décents, pas dans les prisons et les centres de détention ! Abolissement de la peine de mort.
- Légalisation complète et droits égaux pour tous les sans-papiers. Non à l’E-verify.
- Pour le droit des femmes à choisir quand et si elles veulent un enfant. Défense du droit a l’avortement. Droits complets a la reproduction, dont le contrôle des naissances gratuit, l’éducation sexuelle, congés maternel et paternel payés, et des crèches abordables de qualité.
- Droits égaux pour les Lesbiennes, Gay, Bisexuels et Transgenres, dont le mariage entre personnes de même sexe.
- Fin de la guerre en Afghanistan. Retrait de toutes les troupes maintenant !
- Rompons avec les deux partis du grand business ! Pour un parti de masse des travailleurs qui rassemble les travailleurs, les jeunes et les militants du mouvement Occupy, des lieux de travail, des droits civil, des campagnes pour l’environnement et anti-guerre, pour fournir un programme politique combattif alternatif a celui des deux partis du grand business.
- Les syndicats, Occupy et les autres organisations du mouvement social ne doivent pas soutenir ou financer les Partis Démocrates et Républicains mais présenter des candidats de gauche indépendants contre le capital.
- Reprise des entreprises en faillite sous propriété publique sous la gestion démocratique de représentants élus des travailleurs et de la population. Compensation aux petits investisseurs, pas aux millionnaires, sur base des besoins prouvés.
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Qui croit encore ces gens-là ?
Les politiciens traditionnels embourbés de crise en crise
L’inflation atteint un niveau record en Belgique : 5,1% en mai alors que la moyenne de l’Union Européenne est de 3.6%. Le coût du logement a doublé depuis 2000, aussi rapidement que dans les pays voisins. La Belgique est un paradis pour gros fraudeurs ; les riches volent chaque année 30 milliards d’euros à la collectivité. Nos retraites sont parmi les plus faibles d’Europe et 40% des pensionnés seront sous le seuil officiel de pauvreté d’ici 2016. Mais nos politiciens ne s’occupent que de BHV, des corridors, des bourgmestres francophones de la périphérie, des droits d’inscription,…
Stoppez ce cirque!
Ce genre de titre a été utilisé même dans les journaux flamands après la tentative des partis flamands de scinder unilatéralement BHV au parlement début novembre. Plus de neuf mois plus tard, le cirque continue. Les mécanismes qui empêchent un groupe linguistique d’imposer une décision à un autre sont entrés en vigueur et on est passé aux négociations après avoir roulé des mécaniques. Au cours des neuf derniers mois, l’attitude de la majorité de la population est passée de la contrariété à l’indignation. La colère et l’incompréhension grandissent aujourd’hui. Le fossé entre ce que les gens souhaitent et ce que racontent les politiciens n’a presque jamais été aussi grand. Le petit monde qui gravite dans et autour de la rue de la Loi se trouve à des lieues des préoccupations réelles des familles ordinaires.
Les sondages d’opinion démontrent pourtant que plusieurs années de campagne et de propagande communautaires n’ont pas provoqué de changement fondamental dans l’opinion publique. Selon le dernier sondage d’opinion, seuls 9 % des Flamands sont partisans du séparatisme, environ le même chiffre qu’au cours des précédentes décennies. Nous ne pensons pas que ce soit spécialement l’expression d’un lien émotionnel fort vis-à-vis de la Belgique et tous ses symboles (Etat, drapeau, maison royale,…). C’est surtout l’expression du sentiment général que la division du pays ne se passerait pas sans grosse casse, que l’autre groupe linguistique n’est pas le problème fondamental dans cette société mais que lors d’une scission, quelque soit le côté, c’est l’homme de la rue qui sera le dupe.
Une réforme d’Etat pour qui ?
A défaut de crédibilité dans le domaine social, les partis traditionnels essayent de donner un emballage social à leurs positions sur la réforme d’Etat. On nous dit que tout cela a pour but de défendre les générations futures – alors que, pour eux, seules comptent les marges bénéficiaires du trimestre suivant !
Il est frappant de remarquer qu’aucun parti francophone ou néerlandophone ne veut mettre un terme aux milliards d’euros de cadeaux que reçoit le patronat (sans pour cela devoir satisfaire à des conditions contraignantes), au fait que la sécurité sociale est sapée par les transferts de financement vers le capital ou aux innombrables autres mesures antisociales. On parle au Nord comme au Sud de la question communautaire comme d’une question d’importance cruciale pour l’avenir de nos enfants, mais leur avenir est en fait vendu aux sociétés comme Suez, Microsoft, Ford,… Les politiciens belges s’arrachent ensuite les cheveux pour savoir comment utiliser les maigres moyens restants.
Les partis flamands veulent aller plus loin que les francophones avec leurs réformes. Cela n’a rien à voir avec un caractère plus social des partis francophones, mais bien avec un autre contexte, d’autres rapports de forces et donc d’autres sensibilités.
Fondamentalement, les partis bourgeois francophones réclament juste le droit de décider comment et à quel rythme organiser leurs attaques sociales, comme autour de la chasse aux chômeurs par exemple, alors que les partis flamands veulent imposer leur vision.
Pas d’espace pour des mesures favorables au pouvoir d’achat ?
Entre 80 et 100.000 manifestants. Des actions, des grèves et des manifestations partout. Les agriculteurs eux aussi en action. Le gouvernement ne veut cependant pas offrir plus que ce qui est déjà prévu avec l’indexation automatique des salaires pour le pouvoir d’achat. Et si on parle encore d’indexation, c’est parce que les syndicats ont clairement fait savoir qu’il était absolument hors de question d’y toucher. Pourtant, l’indexation a été déjà bien minée, entre autres pour plus de 300.000 employés soumis à la commission paritaire 218 qui n’ont plus droit qu’à une seule indexation par an et qui doivent attendre maintenant encore une demi-année avant que leurs salaires puissent faire un peu plus face aux augmentations des prix de ces derniers mois.
Le budget du gouvernement se trouve déjà depuis longtemps dans le rouge. Les gouvernements Verhofstadt ont pu maintenir un certain équilibre au cours de ces cinq dernières durant une période de croissance économique, mais uniquement en reportant beaucoup de factures sur les générations suivantes. Le gouvernement actuel doit prendre des mesures dans une conjoncture beaucoup plus défavorable. La question est alors : d’où viendra l’argent ? Electrabel a clairement fait comprendre que les 250 millions d’euros que lui réclame le gouvernement seront répercutés sur la clientèle. De cette manière, chaque mesure sera payée par nous-mêmes.
Quoi après le 15 juillet ?
Les élections suivantes (en 2009) sont bien trop proches pour que la rhétorique électorale s’arrête. Aucun parti ne veut apparaître comme le perdant et la discussion contre l’autre groupe linguistique est la seule manière avec laquelle les différents partis peuvent se distinguer. Autrefois des moyens étaient libérés pour faire digérer un accord avec un peu de sucre. Aujourd’hui il n’y a plus de marge financière pour payer un accord, et pas uniquement parce que le cartel flamand ne veut pas libérer un euro pour payer la scission de BHV.
En ce sens, il n’y a rien d’extraordinaire à ce que les négociations traînent maintenant depuis plus d’un an. Il n’y a quasiment plus d’espace pour un compromis à la belge. Les élections continuent à se rapprocher et personne ne va faire de concessions à l’autre. Il est donc difficile de prédire ce qui se passera le 15 juillet ou après. Ce qui est certain, c’est que nous aurons la même instabilité politique et que les politiciens seront toujours aussi éloignés des problèmes auxquels sont confrontés les gens ordinaires.
Le mouvement ouvrier a urgemment besoin de faire entendre sa propre voix politique au sein du débat. Quand donc se développera un courant au sein du mouvement ouvrier chrétien CSC et du mouvement ouvrier socialiste FTGB pour remettre en cause la politique antisociale des CDH, CD&V, PS et SPa et pour lancer un appel pour un nouveau parti des travailleurs?
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Hong Kong: 19 ans après Tiananmen
Rassemblement de 48.000 personnes pour commémorer massacre de Pékin du 4 juin 1989
Dans le contexte du tremblement de terre du Sichuan s’est déroulée la commémoration du 19ème anniversaire du massacre de Tiananmen. Il y a eu à cette occasion un grand intérêt pour l’intervention du Comité pour une Internationale Ouvrière et pour le journal China Worker.
Par nos correspondants de chinaworker.info à Hong Kong, article publié le 6 juin
Près de 50.000 habitants de Hong-Kong se sont réunis en mémoire de la répression brutale de 1989 à Pékin. Mais il ne s’agissait pas simplement de commémorer l’évènement et des revendications comme la fin du régime du parti unique en Chine et à Hong Kong ainsi que l’obtention de droits démocratiques étaient également portées par les participants. De nombreux jeunes ont pris part à la manifestation, avec des vétérans de ces évènements. Beaucoup de jeunes n’étaient d’ailleurs manifestement pas encore nés en 1989, quand la jeunesse et les travailleurs de Pékin ont retenu l’attention du monde entier.
Durant la nuit du 3 au 4 juin 1989, les dirigeants chinois, sous l’autorité du maître des "réformes" capitalistes Deng Xiaoping, ont envoyé les tanks de l’Armée Populaire de Libération écraser les protestations des jeunes et des travailleurs de la capitale. Les principales exigences du mouvement de 1989 concernaient l’instauration de plus grandes libertés démocratiques et la fin de la corruption gouvernementale. Le régime avait pris la décision de réprimer brutalement les protestations après que les rassemblements de masse de la Place Tiananmen à Pékin se soient étendus à 130 villes chinoises et que les travailleurs aient commencé à rejoindre les protestations en construisant les premiers syndicats indépendants et en mettant en avant leurs propres revendications au sein du mouvement. Aucune évaluation précise du nombre de morts n’a jamais été donnée, mais les victimes tuées ont certainement été plusieurs centaines. Quelques sources parlent même de 3.000 décès.
L’écrasement de ce mouvement, qui a coïncidé avec l’effondrement des régimes staliniens à parti unique en Russie et en Europe de l’Est, constitue un point crucial de l’histoire de la Chine. Cela a accéléré le développement de la politique capitaliste néolibérale en Chine, où toute mention de ces événements est aujourd’hui strictement interdite. Une génération de jeunes a grandi dans l’ignorance complète de ce mouvement. Les sites Internet sont contrôlés par 100.000 censeurs qui travaillent à plein temps pour le régime avec l’aide d’équipement spécialement développé pour cet usage par des compagnies américaines de haute technologie comme Cisco et Microsoft, afin d’empêcher toute mention du 4 juin. Cependant, des dizaines de messages cryptés ont été publiés – certains se référant à "notre 19e anniversaire" – mais rapidement enlevés par les autorités.
Le tremblement de terre du Sichuan
Cette année, l’atmosphère autour de la commémoration a été largement influencée par le tremblement de terre de Wenchuan, qui a entraîné jusqu’ici 70.000 décès confirmés et a laissé plus de cinq millions de personnes sans-abri. Les habitants de Hong Kong, comme du reste de la Chine et de beaucoup d’autres pays à travers le monde, ont généreusement contribué aux fonds d’aide. Plus de 43 milliards de yuan ont jusqu’ici été rassemblés en Chine et dans le monde entier. Mais cette atmosphère de solidarité avec les millions de victimes du tremblement de terre coïncide également en Chine avec un raz-de-marée nationaliste à la suite de la révolte de mars au Tibet (dont certaines régions sont dans la zone immédiate du tremblement de terre) ainsi que des polémiques qui entourent les Jeux Olympiques. Le Parti soi-disant "Communiste" au pouvoir a sauté sur l’occasion pour renforcer sa propre position et pour lancer un appel à l’unité nationale sous sa direction. On a pu voir un processus assez similaire dans les pays qui ont été touchés par le tsunami il y a trois ans. En Thaïlande par exemple, Thaksin Shinawatra a été réélu en 2005 avec une majorité écrasante, sous la forte influence de la manipulation réussie par laquelle le gouvernement en place a pu être présenté comme un bon gestionnaire de crise après le tsunami.
En Chine, la vague actuelle d’unité nationale a surtout affecté les couches moyennes de la société chinoise, c.-à-d. ceux qui retirent la plupart des bénéfices de la politique pro-riches du gouvernement. Beaucoup parmi ceux qui se qualifient aujourd’hui eux-mêmes de "démocrates" en Chine et à Hong Kong affirment que le régime chinois "se dirige dans la bonne direction" – même s’il est difficile de trouver n’importe quel soutien effectif venant illustrer cette idée – et déclarent donc que la critique du régime est "décisive". Un commentaire typique à propos du 19e anniversaire de Tienanmen a été publié dans un éditorial du principal quotidien de langue anglaise de Hong Kong, le journal "démocratique" bourgeois South China Morning Post, sous le titre "Il est temps de guérir les blessures de la répression du 4 juin:
"Cependant, il est indéniable que Pékin a gagné depuis une légitimité politique – sérieusement érodée après la répression – pour les réformes économiques qu’il a accompli et pour l’amélioration consécutive du niveau de vie des gens ordinaires… On se rappellera toujours des événements du 4 juin 1989. Mais si nous envisageons l’avenir, il est à espérer qu’ils ne continueront pas à être une source de douleur et de division."
Ce que ce journal et d’autres partisans du capitalisme disent, c’est que tant que les dictateurs "communistes" de Chine continuent d’offrir des profits gigantesques aux capitalistes, ils ne devraient pas être trop fortement critiqués pour le recours à des méthodes dictatoriales. Le président nouvellement élu de Taiwan, Ma Ying-Jeou, a porté la démonstration d’amitié envers le régime de Pékin à de nouveaux niveaux quand il a dit, en référence aux événements de 1989, que le régime chinois devrait "continuer à favoriser la liberté et la démocratie". Le Koumintang, parti de Ma Ying-Jeou (les dirigeants de la Chine avant 1949) a ensuite repris ses négociations ouvertes avec Pékin, négociations par lesquelles il espère renforcer les liens économiques et obtenir une aide non négligeable pour les capitalistes taïwanais.
"Partout, les gouvernements utilisent le tremblement de terre pour faire des excuses et offrir des dédommagements au régime chinois avant les Jeux Olympiques" a expliqué à chinaworker.info l’élu socialiste Leung-“Cheveux longs”-Kwok-hung (il a expliqué qu’il ne couperait ses cheveux que lorsque Pékin aura présenté ses excuses pour le massacre du 4 juin, NDT). "Ils ont besoin de réserves de dollars et du marché de la Chine en raison de la crise dans les banques et l’économie des USA, ils ne peuvent donc pas se permettre de déranger le régime".
« Non au régime du parti unique ! »
Pourtant, en dépit des événements de ces derniers mois, il n’y avait aucune humeur tendant vers le pardon et l’oubli lors de la commémoration de Hong Kong – loin de là. La signification de la manifestation de Hong Kong est que c’est la seule ville en Chine, en raison de son statut juridique spécial qui provient de son histoire coloniale, où de telles démonstrations publiques sont possibles. Les revendications portant sur la fin du règne du parti unique, entendues à de nombreuses reprises à la manifestation, seraient impensables n’importe où ailleurs en Chine. Un récent sondage d’opinion a montré un petit décalage dans l’attitude de la population de Hong Kong par rapport à il y a une année. Le nombre de personnes exigeant de revenir sur la version officielle du mouvement de Tiananmen, qualifié de "criminel" et de "contre-révolutionnaire", est tombé cette année à 49%, contre 55% il y a par an. Mais, toujours selon ce sondage effectué par l’université de Hong Kong, 58% des personnes sondées pensent que le régime de Pékin "a mal agi" le 4 juin.
Certains ont craint que le rassemblement de cette année ne soit affecté par ces facteurs, et particulièrement par la tragédie du tremblement de terre qui domine l’attention des gens. Les organisateurs du rassemblement ont lié les deux thèmes, en transformant la commémoration en nuit de souvenir pour les victimes des deux événements.
L’excellente mobilisation a été extrêmement significative dans ce contexte. Elle illustre à quel point le 4 juin est présent dans les esprits. Les aspirations pour des droits démocratiques et pour la fin de la dictature n’ont pas été atteintes par les catastrophes naturelles ou par le nationalisme pro-régime qui accompagne le projet olympique, qui coûte des milliards de dollars. L’anniversaire de l’année prochaine, symbolique puisqu’il s’agira du 20e, sera une journée de crainte pour le régime chinois.
Lutte pour la démocratie – contre le capitalisme
De plus en plus, même de la zone de tremblement de terre en Chine, des voix critiques s’élèvent au sujet de la corruption des officiels et de la manipulation de la crise par le gouvernement. Les protestations des parents qui ont perdu leurs enfants dans plus de 2.000 écoles effondrées deviennent un sujet particulièrement explosif. Des protestations se sont produites ces derniers jours à ce sujet et le régime – félicité par la presse capitaliste pour son "ouverture" – vient juste de publier des ordres pour interdire tous les rassemblements près des bâtiments scolaires détruits. De nouvelles restrictions pour la presse ont également été imposées et le régime craint que "l’ouverture" ne soit allée trop loin. C’est une chose d’avoir des journaux étrangers et chinois qui montrent des photos des ruines et de la visite de Wen Jiabao; mais c’en est une autre de voir des photos de parents éperdus tenant des photographies de leurs enfants morts ou qui sont traînés per les soldats hors des bureaux du gouvernement local lors d’une protestation. C’est tout autre chose en fait ! Ces voix critiques vont se multiplier dans les prochaines semaines, au fur et à mesure que l’énorme tâche de la reconstruction se précisera. On estime que la reconstruction des maisons effondrées et de l’infrastructure dans la province du Sichuan prendront huit ans. Sans injection de fonds du gouvernement central dans des proportions "Olympiques" – sujet sur lequel règne le silence – des défauts de construction et les retards pour reloger les sans-abris seront inévitables.
Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO/CWI) et chinaworker.info ont eu une intervention réussie dans la manifestation du 4 juin. C’était la plus grande manifestation de l’Est asiatique à laquelle le CIO a participé. Notre matériel abordait les luttes des travailleurs, la répression d’Etat de Tiananmen au Tibet et la nécessité de syndicats démocratiques et indépendants. En mettant en avant dans nos publications que la lutte pour les droits démocratiques aujourd’hui est aussi une lutte contre le capitalisme en Chine et internationalement, nous avons pu jouer un rôle unique dans cette commémoration du 4 juin.
Pour en savoir plus
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Pendant ce temps, en Chine…
On parle beaucoup de la Chine ces derniers temps. La presse relate régulièrement les voyages de nos « représentants » qui ont pris l’habitude d’aller y « vendre » notre pays dans l’espoir de conclure investissements et contrats juteux.
Gilles
Il est aussi fort souvent question ces dernières années de l’émergence d’une « classe moyenne » de cadres et de salariés du secteur privé dans la capitale et les grandes villes côtières et de l’opulence des nouveaux riches qui ont fait fortune grâce à « l’ouverture du pays » (la Chine compte aujourd’hui environ 250.000 millionnaires en $). L’exemple chinois est également fréquemment employé pour justifier les nombreux chantages à la délocalisation que nous devons subir, avec l’argument que les travailleurs chinois se contentent d’un salaire beaucoup plus bas, travaillent beaucoup plus longtemps et dans des conditions bien pires. Enfin, il reste ceux, de moins en moins nombreux il est vrai, qui pensent que la Chine reste un « modèle à suivre » et la preuve vivante du « triomphe socialiste ».
Mais dans tous les cas, ce que la société et les médias actuels tendent à occulter, est le fait qu’un grand nombre de Chinois ne sont pas heureux de leur situation. Et qu’ils luttent, eux aussi, pour une vie meilleure, et depuis longtemps.
Un pays d’injustices
La petite récession du début de cette année a touché beaucoup de Chinois : plus de 100 millions de personnes possèdent actuellement des actions, nombre qui croit actuellement en moyenne de 1 million par semaine, puisque les gens espèrent ainsi faire fructifier leurs économies (la banque n’étant pas jugée assez fiable) alors que les prix continuent à monter (le prix du porc a par exemple augmenté de 30% l’an dernier).
Dans les campagnes, le gouvernement vend des terres (d’Etat) à des entreprises étrangères, sans se soucier du fait que ces terres sont occupées par des villages établis là depuis des siècles. Les populations sont donc déplacées à coups d’opérations militaires. De telles «expropriations» ont également été employées pour « faire de la place » pour la construction du nouveau stade olympique à Pékin.
Dans la foulée, le gouvernement a interdit la culture du riz dans la province de Pékin, sous prétexte qu’il fallait éviter toute coupure d’eau pendant les JO de 2008. Des chantiers préparant les JO ont été bloqués pendant plusieurs semaines par une occupation d’autoroute qui a eu lieu près d’une ville de la taille de Paris, avant que l’armée soit finalement appelée pour disperser les barrages.
Ces luttes tendent à se développer avec les années. Le vent de réformes et de privatisations qui a soufflé sur la Chine au cours du dernier quart de siècle n’a pas été accompagné par une hausse significative du niveau de vie pour l’ensemble dela population. Une minorité s’est fortement enrichie, le niveau de vie des salariés des grandes villes a un peu progressé, celui des centaines de millions de paysans et des dizaines de millions de travailleurs migrants (qui ont quitté les campagnes dans l’espoir de trouver du travail dans les villes et qui s’entassent dans des bidonvilles en subsistant par le travail au noir) a stagné voire baissé.
La répression policière est toujours aussi forte et il n’existe toujours aucune liberté démocratique. Les syndicats sont obligatoires dans toutes les entreprises, (y compris la multinationale américaine Walmart, qui n’a jamais autorisé de syndicats dans aucune de ses autres filiales !) mais ce sont des appareils de contrôle de l’Etat sur les travailleurs bien plus que de vrais syndicats.
Au début de ce mois de juin 2007, 2.000 étudiants ont combattu la police dans les rues de Zhengzhou après que des policiers aient été observés en train de battre une étudiante qui se voyait contrainte de vendre des marchandises dans la rue (sans licence, évidemment) afin de financer ses études (en Chine, le minerval universitaire coûte plus de 1.000 dollars par an – bien plus que le salaire annuel d’un travailleur – conséquence de dix ans de « libéralisation » de l’enseignement). Qu’un « fait divers » de ce genre soit capable de mobiliser spontanément une telle foule révèle bien l’ampleur de la crise sociale qui se déroule en ce moment en Chine. Et ce n’est pas un cas isolé : il y a un an, dans la même ville, 10.000 étudiants s’étaient déjà révoltés et avaient dans la foulée détruit certains bureaux de l’université.
En mai 2007, ce sont plus de 20.000 personnes qui ont manifesté à Xiamen contre le plan de construction d’une usine hautement polluante près de leur ville (les normes de sécurité demandent que les usines de ce type soient établi à 100 km de toute habitation !). Le pouvoir a tout fait pour empêcher la manifestation : les directeurs d’école ont menacé de virer les étudiants qui s’y rendraient, le Parti Communiste a déclaré qu’il punirait tous les participants et les rayerait de sa liste de membres, etc. La manif’ a quand même été un énorme succès, et ceci grâce à l’essor des nouvelles technologies de communication : plus d’un million de SMS de mobilisation ont été envoyés dans les deux mois précédant la manif !
Pour empêcher de nouvelles manifestations, cette ville de 1,5 million d’habitants a été transformée en un véritable camp militaire. Cependant, le gouvernement a dû déclarer qu’il était « prêt à reconsidérer le projet ».
Des mouvements de masse dans tout le pays
Le régime chinois est en fait terrifié à l’idée que de tels mouvements, rendus publics notamment grâce à internet, se répandent dans tout le pays. Il a récemment avoué que, durant les 9 premiers mois de 2006, le pays a connu un nombre de 17.900 « incidents de masse », ce qui représente, il est vrai, une baisse de 22% par rapport à 2005. Au moment même où avait lieu la manifestation de Xiamen, les émeutes contre la loi de l’enfant unique ont repris dans la province rurale de Guangxi. Dans cette province, ce sont 50.000 personnes, dans plusieurs villages, qui ont attaqué les bureaux de police, allant jusqu’à démolir le QG d’un gouvernement régional. La même semaine, à Yentai – une ville industrielle de la province de Shandong – 2.000 pensionnés de l’Etat et de l’armée ont protesté contre le non-paiement de leur pension.
Pour juguler le mécontentement, le gouvernement emploie 40.000 « policiers du web » pour bannir tous les sites jugés « illégaux» à l’aide des logiciels et accords passés avec Microsoft et Cisco (pour un budget de plusieurs milliards de dollars chaque année).
La solution passe par une nouvelle révolution
Aux demandes de rompre avec la loi du parti unique et les mesures totalitaires, le gouvernement chinois a toujours tenté de justifier son monopole par de grandes phrases du style « les valeurs de la démocratie occidentale sont contraires à la culture chinoise ».
En réalité, le gouvernement chinois veut restaurer le capitalisme en Chine, avec une nouvelle classe capitaliste directement issue des bureaucrates qui dirigent aujourd’hui le pays – exactement comme c’est le cas aujourd’hui en Russie. Mais ils veulent éviter un éclatement du pays – à cause des disparités énormes entre les villes côtières en plein développement et les campgnes de l’intérieur du pays, du mécontentement existant dans les minorités nationales, des risques de crise économique importante qui pourraient suivre des changements trop brusques,… C’est pourquoi "l’ouverture" ne se fait que de manière graduelle et les dirigeants veulent maintenir à tout prix le contrôle du pays par le biais du Parti Communiste.
De plus, le gouvernement sait que la moindre ouverture démocratique dans son système mènerait inévitablement à une crise sociale de plus en plus grande – avec encore plus d’émeutes, de manifestations et d’organisations populaires autonomes. La porte doit donc à tout prix rester fermée aux revendications démocratiques, le temps de contenir la pression qui monte. Mais au plus le verrou tient, au plus la pression monte et au plus l’éruption risque d’être violente.
La Chine est donc un pays en pleine transition où le secteur privé se développe rapidement, où des investissements étrangers arrivent en masse tandis que des groupes capitalistes chinois pénètrent sur le marché mondial mais où de larges pans de l’économie appartiennent (encore) à l’Etat, le tout encadré par un Etat et un Parti fortement bureaucratisés.
Quoi qu’il en soit, les travailleurs et les nations opprimées de Chine n’ont rien à attendre ni du capitalisme, ni de la vieille bureaucratie « communiste » de l’Etat, ni des notables des anciennes structures traditionnelles (clergé bouddhiste, imams des zones musulmanes, Dalaï Lama et autres partisans du retour à un Etat féodal). L’ économie planifiée doit être maintenue et renforcée, mais surtout mise sous le contrôle réel de la population à travers ses propres organes de gestion. Les luttes qui se développent un peu partout à travers tout le pays renforcent ces possibilités d’organisation à la base.
La Chine tremble. Elle pourrait fort bien être le foyer de nouveaux soubresauts dont les répercussions se feront inévitablement sentir au niveau mondial.