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Tag: Michel Daerden
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Pas touche à nos fins de carrière!
Le démantèlement de notre système de pensions est inscrit dans l’agenda politique depuis longtemps déjà. Politiciens, médias et représentants du patronat nous ont enfoncé dans le crâne que nos pensions sont impayables. Il est question de donner suite au Pacte des Générations de 2005, qui n’était selon eux pas assez fort. Entretemps, l’environnement économique a radicalement été modifié par la crise.
Tract du PSL
Pour les patrons, c’était l’occasion de claironner plus fort qu’il faudrait travailler plus longtemps. Cela ne les empêche pourtant pas de mettre à la porte des dizaines de milliers de personnes, dont bon nombre de plus de 50 ans.
Un quart des pensionnés sous le seuil de pauvreté
Notre système de pension doit être revu, c’est vrai. En octobre 2007, Le Soir écrivait déjà que l’allocation moyenne de pensions après impôts ne représentait plus que 64,4% du salaire moyen en Belgique. Un salarié pensionné reçoit en moyenne 976,13 euros par mois et, pour un indépendant, il s’agit de 767,91 euros, selon la FGTB. D’après l’enquête EU-Silc 2007 (portant sur les revenus 2006), 23 % des Belges de plus de 65 ans vivent sous le seuil de pauvreté, et disposent donc d’un revenu inférieur à 893€ par mois. Soit pas moins d’un pensionné sur quatre…
L’argument selon lequel ces retraites extrêmement basses sont impayables est un pur mensonge. La vérité, c’est que la multiplication des baisses de ‘‘charges patronales’’, a creusé des trous profonds dans les caisses de la sécurité sociale. Sans parler de la fraude fiscale, estimée à plus de 20 milliards d’euros au bas mot.
Nos fins de carrière sont en danger. Dans la note du formateur Di Rupo figure la déstructuration du système des pensions. Les périodes assimilées (chômage, prépension, maladie) risquent d’être remises en cause pour le calcul des pensions et l’âge de la pension est augmenté dans les faits par l’attribution de bonus par année de travail supplémentaire. Cette note comprenait aussi la proposition de diminuer l’enveloppe destinée à la liaison des allocations sociales au bien-être (de 400 millions d’euros à 240 millions).
Pour une riposte syndicale et politique
Récemment, lors d’une action de la FGTB wallonne devant le Parlement wallon, une lettre de protestation a été remise au secrétaire d’État à la lutte contre la pauvreté Jean-Marc Delizée et à la ministre wallonne de l’Action Sociale Eliane Tillieux. Tous deux sont membres du PS et ont affirmé qu’ils défendraient les pensionnés et les prépensionnés. Pourtant, le PS était lui aussi derrière le tristement célèbre ”Pacte de solidarité entre les générations”. D’autre part, le ministre des pensions Michel Daerden a prévenu dans son ”livre vert” sur les pensions qu’il était ”nécessaire” de s’en prendre aux fins de carrière. Il parlait de ”reporter l’âge effectif de la retraite de trois ans” en ”décourageant les mécanismes de départ anticipé à la retraite”.
La FGTB redoute l’austérité, et elle a bien raison. Il faut espérer que les actions de sensibilisation et de protestation qui ont pris place ces derniers temps ne soient que les premiers pas vers un plan d’action offensif destiné à repousser toute attaque contre notre niveau de vie et toute tentative de nous faire payer la crise. Mais ce ne sera pas suffisant. Tout comme la discussion avait été largement lancée en 2005, il faudra aussi sérieusement réfléchir au prolongement politique des revendications syndicales. Peut-on encore sérieusement croire que le PS se placera du côté des travailleurs ? Nous ne le pensons pas, et trouvons qu’il est dangereux d’entretenir la moindre illusion à ce sujet. Ce sentiment est d’ailleurs largement partagé. Mais, en l’absence d’une alternative de gauche combative, le PS pourra toujours jouer la carte du ”moindre mal”. La meilleure manière de riposter contre cet ‘argument’ est d’aborder la question de la construction d’un nouveau parti des travailleurs, d’une nouvelle force politique large et démocratique qui sera l’instrument politique de la base syndicale.
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Opération ”caddies vides” des pensionnés à Namur
A l’appel de la FGTB, une centaine de pensionnés ont manifesté hier matin aux portes du gouvernement wallon, à Namur, afin d’y protester contre les pensions extrêmement basses qui ont cours en Belgique et contre les menaces qui pèsent sur les fins de carrière. En moyenne, un salarié pensionné reçoit en Belgique 976,13 euros par mois et, pour un indépendant, il s’agit de 767,91 euros, dénonce la FGTB. Comment remplir son caddie avec des pensions pareilles ?
Photo ci-contre: manifestation du 15 septembre 2010 pour la défense des fins de carrière à l’occasion du sommet européen des ministres des Affaires sociales
Une centaine de militants environ se sont donc rassemblés ce mercredi. Parmi eux, des pensionnés, des pré-pensionnés, mais aussi des militants Jeunes-FGTB venus exprimer leur solidarité et leur inquiétude, partagée avec celle de leurs aînés, concernant l’avenir des fins de carrière. La situation des pensions en Belgique n’est déjà pas fort glorieuse – on le sait – et les choses risquent d’être pires encore dans un futur très proche. Tous ensemble, ils demandaient donc une revalorisation des pensions dans le cadre des négociations concernant le volet socio-économique, car la FGTB craint – à juste titre – que la situation des pensionnés n’empire encore. D’après l’enquête EU-Silc 2007 (portant sur les revenus 2006), 23 % des Belges de plus de 65 ans vivent sous le seuil de pauvreté, et disposent donc d’un revenu inférieur à 893€ par mois.
Comment faire pour trouver l’argent ? A cette question, la FGTB-wallonne propose d’aller chercher l’argent dans les poches des riches. Le président de la FGTB-wallonne Thierry Bodson expliquait ainsi au micro de la RTBF: ”En réinstaurant une fiscalité un peu plus progressive, par exemple une tranche de 55% pour les salaires supérieurs à 8.000 euros, on va rechercher 250 à 300 millions d’euros.”
Il a aussi expliqué à la presse "Lundi, le socio-économique devrait être abordé à la table des négociations gouvernementales. Et la note du formateur fait plusieurs attaques frontales aux pensions qu’on ne peut pas accepter. Tout d’abord, il y a la déstructuration du système des pensions. Ensuite, les périodes assimilées (chômage, prépension, maladie) risquent d’être remises en cause pendant le calcul des pensions. Enfin, on repousse l’âge de la pension de façon pernicieuse, en attribuant des bonus par année supplémentaire (…) Dans la note, il est aussi question de raboter l’enveloppe permettant la liaison ‘allocations sociales – bien-être’ et donc, de passer d’une enveloppe de 400 millions d’euros à 240 millions. Avec cette somme, nous ne pouvons atteindre nos objectifs."
Voilà, dans les grandes lignes, la teneur d’une lettre de protestation remise au secrétaire d’État à la lutte contre la pauvreté Jean-Marc Delizée et à la ministre wallonne de l’Action Sociale Eliane Tillieux, tous deux membres du PS. Ces derniers ont affirmé en cœur qu’ils défendraient les pensionnés et les pré-pensionnés lors des futures négociations sur le socio-économique. On se rappelle pourtant que le PS était lui aussi derrière le tristement célèbre ”Pacte de solidarité entre les générations” qui avait attaqué les fins de carrière en 2005 et avait déclenché les deux premières journées de grève générale en Belgique depuis 1993 et les luttes contre le Plan Global. D’autre part, le ministre des pensions Michel Daerden, lui aussi membre du PS, avait prévenu qu’il était ”nécessaire” de s’en prendre aux fins de carrière dans son ”livre vert” sur les pensions. Dans celui-ci, le ministre parlait de ”reporter l’âge effectif de la retraite de trois ans” en ”décourageant les mécanismes de départ anticipé à la retraite”. Il est dès lors bien difficile d’accorder le moindre crédit aux déclarations de Jean-Marc Delizée et d’Elianne Tillieux…
La FGTB redoute l’austérité, et elle a bien raison. Il faut espérer que cette action des pensionnés n’est que le premier pas vers un plan d’action offensif destiné à repousser toute attaque contre notre niveau de vie et toute tentative de nous faire payer la crise. Ce ne sera toutefois pas suffisant.
Tout comme la discussion avait été largement lancée en 2005, il faudra aussi sérieusement réfléchir au prolongement politique des revendications syndicales. Peut-on encore sérieusement croire que le PS se placera du côté des travailleurs ? Nous ne le pensons pas, et trouvons qu’il est dangereux d’entretenir la moindre illusion à ce sujet. Ce sentiment est d’ailleurs largement partagé. Mais, en l’absence d’une alternative de gauche combative, le PS pourra toujours jouer la carte du ”moindre mal”. La meilleure manière de riposter contre cet ‘argument’ est d’aborder la question de la construction d’un nouveau parti des travailleurs, d’une nouvelle force politique large et démocratique qui sera l’instrument politique de la base syndicale.
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Elections – Une bien belle harmonie néolibérale
Tous les partis traditionnels clament aujourd’hui haut et fort qu’il faut sortir du communautaire pour s’attaquer aux conséquences de la crise économique et aux ‘‘vrais problèmes’’. Traduisez: s’attaquer aux travailleurs et à leurs familles. Pour reprendre les mots de David Coppi dans les pages du Soir: ‘‘En substance : vos difficultés ne sont rien, ce sera pire demain, avec du sang et des larmes!’’(1). Voilà l’avenir tel qu’il se présente à nous si aucune riposte n’est organisée face à Elio, Didier, Joëlle, Jean-Michel et leurs complices.
Par Nicolas Croes
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Ce 13 juin, votez Front des gauches!
==> Rubrique "Elections 2010"
Vous avez dit démocratie ?
Pour pouvoir déposer des listes aux élections, il faut récolter plusieurs milliers de signatures de parrainage de citoyens (de 500 par liste pour la Chambre à 5.000 pour le Sénat). Cet effort, qui est déjà un début de campagne, le PSL l’a systématiquement fait par le passé mais, avec ces élections anticipées, cela nous était impossible.
Pour pouvoir déposer des listes, les partenaires du Front des Gauches ont littéralement dû harceler les partis traditionnels et multiplier les pressions, comme avec une action et une conférence de presse devant un débat en présence d’Elio Di Rupo et de Paul Magnette à Charleroi. Finalement, nous avons eu la certitude de pouvoir nous présenter un mercredi vers 18h… alors que nous devions déposer les listes complètes de candidats le jeudi à 14h!
Au même moment, le Conseil d’Administration de la RTBF (composé de représentants du PS, du MR, du CDH et d’Ecolo) décidait de ne pas accorder de débat aux petites listes… Finalemant, un petit débat a tout de même eu lieu. A côté de cela, il reste encore la barre des 5% pour avoir un élu et un financement accordé uniquement aux parti représentés au parlement et d’autres mesures destinées à lutter contre les petites listes. Il faut croire que les partis traditionnels n’ont eux-mêmes pas trop confiance en leurs programmes et leurs actions pour acccepter le ‘jeu’ démocratique.
[/box]De bons copains habitués à travailler ensemble
L’an dernier, le débat fracassant entre Di Rupo et Reynders avait fortement marqué les esprits, Di Rupo déclarant qu’un gouvernement régional avec le MR serait sans le PS et, donc, synonyme de bain de sang social. La confrontation avait littéralement redistribué les cartes peu de temps avant la tenue du scrutin. Cette année aussi, nous avons eu droit au ‘‘choc des titans’’ de la politique francophone, mais ‘‘Un duo plutôt qu’un duel’’, comme l’a titré La Libre(2). Sur la même page, sous la photo des deux compères, on pouvait lire: ‘‘Fini les phrases assassines : les deux hommes ont préféré le respect, voire la très grande proximité.’’
Soyons honnêtes et reconnaissons que même quand les échanges sont plus animés entre PS et MR, cela ne les empêche pas de mener une politique similaire. Ainsi, quand on évoque la Déduction des Intérêts Notionnels, le PS doit surtout espérer que personne ne rappelle trop fort que cette mesure ne serait jamais passée uniquement avec les parlementaires du MR. Cette fois-là, comme à bien d’autres moments, les élus PS ont voté pour favoriser les intérêts des grandes entreprises.
D’ailleurs, cette idée commune que l’on trouve dorénavant tant au PS qu’au MR – les patrons créent les richesses, pas les travailleurs – ressort tout naturellement lorsque l’on parle de la Grèce, par exemple. Lors de ce fameux débat, Reynders a accusé l’actuel gouvernement social-démocrate du PASOK d’être responsable du déclenchement de la crise, à l’opposé de Di Rupo qui a fustigé les gouvernements précédents, de la droite officielle. Mais le plus intéressant était le silence pesant autour du véritable fond de l’affaire, c’est-à-dire à propos du paquet d’attaques extrêmement sauvages destiné à faire payer la crise aux travailleurs grecs. C’est que, pour les deux compères, il n’y a pas d’autre alternative.
Cette approbation de la politique brutale du gouvernement grec n’est certainement pas de bon augure au vu des très sombres perspectives notamment dressées par le Bureau du Plan. Selon ce dernier, le prochain gouvernement aura à trouver comment assainir au moins 22 milliards d’euros d’ici 2015… ‘‘Heureusement’’, avec les prochaines élections en 2014 seulement (à l’exception des communales de 2012), le gouvernement peut ‘‘enfin’’ se mettre au boulot délivré de la crainte d’échéances électorales.
A gauche, pas mal de gens espéraient qu’avec l’approfondissement de la crise économique, avec la faillite du néolibéralisme et avec ses conséquences désastreuses sur un pays comme la Grèce, le PS aurait retrouvé des accents plus combatifs et plus agressifs contre la politique du tout-aux-patrons. Mais lors de ce débat révélateur à plus d’un titre, Di Rupo n’a mentionné ni les intérêts notionnels, ni osé être trop critique sur la gestion du ministère des finances, thèmes pourtant chers au PS. Cela a beau figurer dans le programme du PS, il faut visiblement ne pas trop en parler.
Pour d’autres, ECOLO représentait une alternative. On peut être séduit par un Jacky Morael déclarant à propos des mesures d’austérité: ‘‘Tout dépend de savoir pour qui ce sera difficile. Est-ce que ça va être difficile pour ceux qui ont déjà payé tout au long des années 80 et qui vont devoir repayer aujourd’hui alors que l’Etat s’est endetté pour sauver les banques ? Ou au contraire pour ceux qui se sont enrichis sur le dos de la crise ?’’(3). En fait, tout comme au PS, on trouve des dénonciations musclées chez certains verts (à mettre toutefois en parallèle avec les déclarations du type ‘‘Ecolo n’est ni de gauche ni de droite’’ ou avec la profession de foi monarchiste et catholique de Jean-Michel Javeau). Mais tout comme au PS aussi, on trouve un programme loin d’être à la hauteur de la dénonciation. Ecolo déclare qu’il faut ‘‘libérer l’économie de la dictature de la finance’’, mais les mesures concrètes telles que mieux encadrer l’activité des banques, interdire les parachutes dorés, réorienter l’économie vers l’énergie renouvelable et le développement durable,… sont tout à fait acceptables par le patronat. Pour un nouveau parti des travailleurs !
Un autre chiffre a fait une apparition remarquée dans cette campagne, celui de l’estimation de l’ampleur de la fraude fiscale en Belgique. Il s’agirait de pas moins de 45 milliards d’euros, soit une vingtaine de milliards de manque à gagner en termes de perception de l’impôt(4). De temps à autre, le PS se permet encore de critiquer le laxisme du ministère des finances. Mais jamais le PS n’a revendiqué ce poste comme condition pour participer à un gouvernement et jamais il n’a menacé de quitter le gouvernement face à l’incurie de la lutte contre la grande fraude fiscale. Pourtant, cela aurait été fort bien compris et accepté par la majorité de la population, très certainement du million et demi de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté en Belgique. La même chose vaut pour tous les autres partis, y compris Ecolo.
D’autre part, les quatre partis traditionnels ne remettent aucunement en cause les propositions de Michel Daerden (PS) destinées à faire travailler nos aînés plus longtemps. Il y a bien entendu des nuances entre partis, tout comme avec le reste, mais le point de départ fondamental reste inchangé : alors que le chômage parmi les jeunes devient sans cesse plus préoccupant (1/3 des jeunes de moins de 25 ans seraient au chômage en Belgique à l’horizon 2010), il faudrait que nos aînés restent plus longtemps au boulot!
Nous n’avons que des partis irresponsables au Parlement, des partis qui sont incapables de tirer les conclusions logiques de l’effondrement du système financier et de la faillite du système capitaliste. Les travailleurs et leurs familles sont aujourd’hui en quelque sorte orphelins de tout prolongement politique qui leur soit propre.
Nous ne voulons pas nous contenter de dénoncer cette situation, et c’est pourquoi nous participons au Front des Gauches. Avec cette liste unitaire, nous voulons diffuser l’idée de la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs, qui regroupe non seulement des organisations de gauche, mais aussi et surtout tous ceux qui aujourd’hui veulent lutter contre la politique fondamentalement de droite de tous les partis traditionnels.
(1) Le corps électoral fait la tête, Le Soir, édition du 18 mai 2010. (2) La Libre, édition du 20 mai 2010. (3) Jacky Morael trace le cap d’Ecolo, RTBF.be, 21 mai 2010. (4) Estimation de la fraude fiscale en Belgique, département d’économie appliquée de l’Université Libre de Bruxelles, étude commandée par la FGTB (www.dulbea.org).
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Festival de Cannes: Les contribuables belges payent 400.000 euros
Les contribuables belges payent 400.000 euros
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Tout le potentiel du cinéma belge n’était pas à Cannes…
[/box]Le festival de Cannes fait parler de lui. A nouveau, cette rencontre internationale a suscité beaucoup d’intérêt… y compris parmi les politiciens belges ! Vous serez certainement intéressés de savoir, si vous n’y étiez pas, votre argent y était! Les contribuables belges (vous et moi, donc) ont ainsi déboursé au moins 400.000 euros (!) pour assurer la présence des politiciens et de stand de promotion de la Belgique.
Cinq ministres sont, entre autres, partis à Cannes, dont Didier Reynders, Bert Anciaux, Jean-Claude Marcourt et Michel Daerden (qui a déjà une certaine expérience en tant qu’artiste après ses passages sur You Tube…). Michel Daerden, qui s’est rendu à Cannes à titre privé, a logé dans sa propre villa (d’une valeur d’environ 750.000 euros). Une soirée belge à la « Plage des Goélands » a coûté entre 50.000 et 65.000 euros et le pavillon belge est revenu à presque 150.000 euros. Sans les frais de Reynders et d’Anciaux, qui ne sont pas connus, on arrive à un total de 400.000 euros minimum. Vous vous demandez où se trouve l’argent dont le secteur culturel a besoin ?
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La social-démocratie est en pleine effervescence : la chasse aux voix a commencé !
Marie Arena : en pleine campagne électorale !
Un invité inhabituel est apparu à la Faculté des Sciences Universitaires de Gembloux mercredi passé (14/02/07) : Marie Arena, Ministre-Présidente en charge de l’Enseignement obligatoire et de promotion sociale pour la Région Wallonne, devait donner le coup d’envoi de la série de conférences "Relations sociales en entreprise", à destination des étudiants bio-ingénieurs de 4ème année.
On commence par présenter la dame : cinq minutes de titres, de diplômes, de responsabilités présentes et passées, etc. pendant que Marie hoche la tête. Marie Arena, quelqu’un d’important!
Puis, le cours. Le thème de la première conférence est "La négociation sociale" ; l’égérie du PS va nous parler de l’AIP, des commissions paritaires, etc. après un bref survol de l’histoire du syndicalisme.
Après 10 minutes, une équipe télé arrive. Stupeur. "Bonjour, que faites-vous là ? Je n’ai pas été prévenue ?" "Ah madame on nous a demandé de venir filmer ici." "Mais, bon, évidemment ça ne me dérange pas, je suis habituée aux caméras -huhu- mais il faudrait demander l’avis de l’audience, n’est-ce pas ?" "Ah mais madame on a reçu l’autorisation." "Ah bon, si vous le dites, enfin, ça m’attriste un peu qu’on ne demande pas l’avis de l’auditoire, mais bon, soit ; ça ne dérange personne ?" Murmures dans l’auditoire, mais personne ne se manifeste. Les étudiants se retrouvent ainsi piégés par la campagne électorale PS.
L’exposé est clair et concis, bien expliqué : madame la Ministre-Présidente sait parler et connaît son sujet à fond : pas besoin de feuilles de notes, le débit est fluide et rapide.
Il apparaît qu’au cours de l’histoire, le gouvernement a su "prendre ses responsabilités" pour éviter une crise quand les négociations ont bloqué, comme, par exemple, l’an dernier avec le "Pacte de Solidarité entre les Générations", ou l’année précédente avec l’AIP.
"Ces blocages ont eu pour conséquence de remettre en question notre modèle social, et beaucoup demandaient la fin de la négociation sociale. Mais heureusement, tout s’est bien passé pour le nouvel AIP de cette année, et j’en sui très contente car cela me permet de terminer cet exposé sur une note positive : la négociation sociale a encore de beaux jours devant elle !" Marie Arena répète au moins trois fois qu’elle est "très attachée" à notre modèle de négociations.
Il apparaît également au cours de l’exposé que les troubles des dernières années sont uniquement le fait de Verhofdstadt : le PS ne semble avoir rien à faire là-dedans, ouf, et dire qu’on pensait qu’ils nous avaient trahis !
Mais le meilleur est à la fin : "Mais bon, s’il y a une chose que je regrette, c’est que dans tous ces accords, on ne laisse jamais rien à l’environnement ! … Bon, eh bien on peut commencer le débat !" Des doigts se lèvent "Beh, madame, puisque vous en parlez, qu’est-ce que vous pensez faire au niveau de l’écologie ?" "Haha, ah oui c’est vrai qu’on est dans une Faculté d’agronomes et d’environnementalistes, donc évidemment ça doit vous intéresser, huhu ! Eh bien, avec mes amis du PS…" Bien joué Marie !
L’histoire pourrait s’arrêter ici, mais je devais dire que j’ai encore revu Marie Arena hier, toute de rouge vêtue (et avec un horrible chapeau, mais soit) au carnaval de Binche : à l’entrée d’une salle du PS qui offrait des drinks gratuits (avec Michel Daerden en guest-star !). Elle y accueillait tout le monde avec un grand sourire, et posait devant les photographes avec chaque enfant qui passait : "Et tu t’appelles comment ?" Il ne lui manque plus que la barbe, et elle est bonne pour la St-Nicolas !
Plus de plaisir sur www.mariearena.be (il y a les photos du carnaval)
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Les partis traditionnels se mettent en ordre de bataille pour faire encore un peu plus de la même politique
La campagne pour les élections fédérales de cette année est désormais lancée. Les préparatifs des partis traditionnels vont de pair avec une série de propositions antisociales, le tout nappé d’une sauce communautaire. Le Premier ministre Verhofstadt (VLD) a pondu un “nouveau” Manifeste du Citoyen. Son possible successeur Yves Leterme (CD&V) y est allé d’une petite phrase sur la nécessité d’une politique d’austérité pure et dure comme aux Pays-Bas.
Geert Cool
Le Manifeste du Citoyen de Verhofstadt est moins innovateur que son auteur voudrait nous le faire croire. Verhofstadt y propose de calculer davantage le temps de travail plutôt en termes d’heures de carrière. Des horaires individuels permettent d’augmenter la flexibilité, bien entendu parce que les travailleurs demanderaient « des horaires de travail souples », et aussi de remettre en cause l’âge de la pension.
Sauce hollandaise…
Pour les chômeurs, Verhofstadt a repris une idée de son collègue de parti Rik Daems. Il s’agit d’imposer aux chômeurs des “emplois de proximité” à temps partiel en échange de leur allocation de chômage. Les fossoyeurs néolibéraux du service public ne précisent évidemment pas que cela se fera au détriment d’emplois qui étaient auparavant prestés par du personnel statutaire.
Le candidat le plus souvent cité à la succession de Verhofstadt, Yves Leterme (CD&V), est politiquement proche des propositions de Verhofstadt. Leterme se prononce aussi pour accentuer… la même politique. Au début du mois de décembre, lors d’un déjeuner-débat avec de petits entrepreneurs à Gand, il a dit qu’il voulait mener une politique similaire à celle de son homologue hollandais Balkenende: une politique néolibérale pure et dure avec de graves atteintes à la sécurité sociale et aux salaires. Balkenende et son parti chrétien-démocrate sont même allés aux élections avec la « promesse » d’allonger la durée du travail hebdomadaire de 38 heures à 40 heures sans augmentation de salaire.
Leterme ne semble pas se soucier de la résistance que vont susciter de telles atteintes aux conditions de travail et de salaire ainsi qu’aux droits des chômeurs. « Mieux vaut une adaptation en profondeur que laisser les choses suivre leur cours » (…) Même si ça doit susciter quelques remous en septembre et octobre. »
De son côté, Frank Vandenbroucke (SP.a), ministre de l’enseignement flamand et promoteur de la chasse aux chômeurs, trouve lui aussi qu’il faut régionaliser l’emploi. Cela aboutira immanquablement à des différences dans les conditions d’accès au chômage, les critères d’ “emploi convenable”,…
Tout cela doit remplir d’aise Karel Van Eetvelt, porte-parole de l’Union des Classes Moyennes flamandes (UNIZO) qui s’indigne qu’ “actuellement seuls 10% des milliers de chômeurs qui n’ont pas suffisamment cherché d’emploi ont été sanctionnés. Il y a obstruction au niveau national.”
Régionaliser l’emploi servira donc à exclure plus de chômeurs en Flandre d’abord, en Wallonie ensuite.
… et goût de l’effort
Un autre candidat Premier ministre, c’est Elio Di Rupo. Il a surtout insisté sur le fait qu’il était peut-être temps qu’un francophone devienne Premier ministre. Malgré toutes les chamailleries et les problèmes internes, il ne ménage pas ses efforts pour former un front de tous les partis francophones.
Le profil très flamand du CD&V lui facilite la tâche à tel point que la présidente du CDH Joëlle Milquet a déclaré : « sur le plan institutionnel, le CD&V n’est absolument pas notre parti frère, (…) les partis francophones sont ma famille politique. » En même temps, elle propose un “contrat collectif” qui obligerait chaque chômeur inscrit à suivre une formation.
Le ministre wallon de l’emploi et de l’économie, Jean-Claude Marcourt, lui emboîte le pas avec son nouveau contrat de gestion pour le FOREm. Il y prône une « culture de l’effort » et une individualisation accrue de l’accompagnement des chômeurs, un doux euphémisme qui dissimule une pression accrue à accepter n’importe quel emploi.
L’une et l’autre présentent leurs propositions, qui augmentent la concurrence entre salariés sur le marché du travail sans créer d’emplois, comme des alternatives aux revendications flamandes de régionalisation accrue de la politique de l’emploi. Di Rupo était satisfait du Manifeste du Citoyen de Verhofstadt parce qu’il y évitait toute surenchère communautaire. Verhofstadt y parle d’emploi, d’économie et du climat. « Nous sommes donc sur la même longueur d’onde », a déclaré di Rupo.
Que Verhofstadt se succède à lui-même ou qu’il soit remplacé par Leterme ou di Rupo, il est déjà certains que les prochaines années seront encore marquées du sceau de la politique néolibérale qui consiste à économiser sur le dos des travailleurs et de leurs familles pour augmenter les profits des entreprises.
Tests de popularité
Vu que les partis traditionnels convergent sur l’essentiel, ils vont de nouveau mettre l’accent sur la forme. Les publicistes dominaient déjà la campagne pour les élections communales. Patrick Janssens a donné l’exemple. Le publiciste Noël Slangen lui a emboîté le pas en rejoignant le bureau du VLD. Mais les autres partis n’accordent pas moins d’importance à la perception.
Michel Daerden (PS) a accédé à la renommée mondiale avec sa fameuse interview où il n’était manifestement pas en possession de tous ses moyens. Il a suffit de cette prestation comique à la télévision pour faire grimper en flèche la cote de popularité de Daerden. D’après un sondage de La Libre Belgique, il est maintenant le sixième politicien le plus populaire du côté francophone. Daerden s’appuie maintenant là-dessus pour revendiquer la tête de liste à Liège.
C’est ainsi qu’on fait de la politique actuellement. L’image prime tout sans qu’elle ait besoin de la politique pour être façonnée. La popularité ne repose pas sur une politique, mais sur une image.
Besoin d’une autre politique
Face aux partis traditionnels et à l’extrême droite, nous avons besoin d’une autre politique. D’une politique qui rompe avec le néoliberalisme et qui soit du côté des travailleurs et de leurs familles. Après le mouvement contre le Pacte des Générations, c’est la conclusion qu’a tirée un groupe de militants syndicaux et politiques, de travailleurs, … Le Comité pour une Autre Politique (CAP) a été créé sur cette base.
Le CAP présentera ses propres listes aux élections. Des pourparlers avec le PTB sur la possibilité d’un cartel dans la province d’Anvers ont buté sur la condition du PTB que Jef Sleeckx y soit lui-même candidat malgré ses 70 ans. Le PTB n’était intéressé que par le nom de Sleeckx. Nous pensons pourtant qu’on a besoin d’une autre politique qui parte de la base.
Quand Jef Sleeckx a dit dans une interview qu’il y avait eu des discussions avec des militants de Groen !, certains médias ont aussitôt annoncé que le CAP négociait avec Groen !. Il n’y a pas de discussions prévues avec Groen !. La motion qui a été votée le 28 octobre dit clairement que le CAP ne collaborera pas avec des forces politiques qui participent ou ont participé à la politique néolibérale ou qui ont approuvé la Constitution européenne. Dans un cas comme dans l’autre, Groen ! peut se sentir visé à juste titre selon nous. Cela n’empêche pas que beaucoup de membres de Groen ! montrent de l’intérêt pour le projet du CAP.
Ce type de réaction médiatique fait partie intégrante de la politique actuelle : beaucoup d’attention aux personnalités et aux petits jeux politiciens à visée électoraliste. Il ne manque plus que les demandes de participation à toutes sortes de programmes de divertissement à la télévision.
Le CAP rompt avec cette politique avec un programme et une campagne où la solidarité occupe la place centrale. Solidarité avec toutes les victimes du système néolibéral: les ouvriers de VW qui doivent travailler plus dur ou pour moins cher, les usagers des bureaux de poste qui vont disparaître, les chômeurs qui se font radier, les travailleurs déjà financièrement exsangues à cause des prix élevés du logement et qui doivent payer plus cher leur électricité suite à la libéralisation,…
Le MAS/LSP apportera sa pierre à la campagne électorale. Nous voulons nous atteler avec le CAP à la construction d’un large réseau de solidarité qui puisse renforcer la résistance à la politique néolibérale. Nous livrons en pages 6 et 7 des interviews sur l’état des lieux de la campagne du CAP : le programme, la campagne électorale, la construction d’une organisation nationale, …
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La mobilisation a commencé contre le Plan Arena
Ce jeudi 4 mai 2006, dans les rues de Liège, s’est déroulée une manifestation étudiante de 500 personnes contre le plan Arena. Cette manifestation fut précédée de plusieurs blocages d’écoles secondaires. Le secrétaire de la fédération liégeoise du PS a reçu une délégation qui a exprimés ses revendications.
C’est à l’appel du CEL (Comité Etudiant Liégeois) se sont mobilisés des lycéens de 6 écoles secondaires liégeoises (Athénées de Waha, Liège 1, Herstal, Flémalle, Don Bosco, Saint-Luc) contre le plan Arena.
Pour rappel, ce plan est un « refinancement de l’école » prévu par la ministre PS de l’enseignement francophone. Il faut noter que l’état ne peut plus refinancer l’enseignement lui-même depuis le traité de Bologne en 1999. Ce projet consiste donc en un PPP (Partenariat Public Privé) c’est-à-dire que l’Etat demande aux banques d’investir de l’argent (ici 1 milliard d’euro) remboursé au taux le plus élevé (9%) sur une durée variable (ici 27 ans, ce qui nous fait un total de 2,5 milliards d’euro à rembourser…) Mais ce n’est pas tout. Seules 10 à 15% des écoles seront « refinancées »… et choisies selon le nombre d’élèves par rapport à la surface disponible. Ce ne sont donc pas nécessairement les écoles les plus défavorisées qui seront les plus rapidement refinancées !
Enfin, il y a un vrai risque de privatisation des écoles… Les entreprises auront des droits sur les écoles rénovées tant que l’Etat ne les aura pas remboursés…
De plus, selon Michel Daerden, ministre PS du budget wallon, « les écoles ne pourront pas rembourser elles-mêmes la dette. Il faudra donc qu’elles trouvent d’autres sources de revenus » Peut-être pensait-il a un prix d’entrée ou encore à diverses taxes sur le prêt des livres?
L’initiative a débuté avec une pétition, qui a réuni 2.000 signatures (et qui a fini sur le bureau d’Arena, et probablement ensuite dans sa corbeille à papier) pour une véritable aide financière dans les écoles (constatant de réels problèmes de chauffage suite à l’augmentation du prix du pétrole notamment).
Cette grève a été appliquée sur Herstal, Don Bosco et Waha, même si la dernière des trois fut la seule réelle réussite. Après un départ difficile du Jardin Botanique, réunissant les élèves de Don Bosco et Waha, nous nous sommes rendus à Liège 1, une première fois, afin de rallier davantage d’étudiants à notre cause, mais en vain, le proviseur ayant bloqué toutes les portes.
Après un rassemblement place Saint-Lambert pour se réunir avec les élèves de Flémalle et Herstal déjà présents, nos sommes retournés à Liège 1, et cette fois, nous avons réussi à ramener une centaine de personne. Enfin, direction le siège du PS à Liège, afin de faire entendre nos revendications.
Le CEL se repose un peu, examens obligent, mais les négociations, elles, vont bientôt commencer. Nous demandons le retrait pur et simple du plan Arena, et que l’enseignement soit refinancé réellement par l’argent public.
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SNCB. La scission comme prélude à la libéralisation
Les dernières semaines ont vu les problèmes persistants à la SNCB attirer de nouveau l’attention des médias. Cette fois ce sont les divergences entre les trois administrateurs-délégués à propos du plan d’entreprise 2006-2007 qui sont apparues au grand jour.
Un correspondant
Scission de la SNCB
Depuis le 1er janvier 2005, la SNCB est scindée en trois entreprises distinctes: l’entreprise de transport SNCB, le gestionnaire d’infrastructure Infrabel et un holding avec des compétences opérationnelles comme la politique de personnel, les affaires juridiques, les finances et la coordination.
Le holding est également le propriétaire de toutes les gares et de tous les parkings. A la tête du holding se trouve Jannie Haeck, l’ancien chef de cabinet de Johan Vande Lanotte. Infrabel est dirigée par Luc Lallemand qui, en tant qu’ancien collaborateur du cabinet de Michel Daerden, fut co-responsable de la disparition de la RTM (la Malle Douvre-Ostende). A la tête de la SNCB on trouve Marc Descheemaeker, ancien PDG dans une multinationale de nettoyage danoise ISS.
Il n’y a pas de rapport hiérarchique entre les trois entreprises. L’année passée a été émaillée de conflits à répétition entre les trois directions qui voulaient sauvegarder leurs propres intérêts. Entretemps, c’est le personnel qui paie la note.
Productivité accrue
Les économies et les hausses de productivité consécutives au plan d’entreprise 2004-2005 sont dues à des coupes drastiques dans le personnel. Depuis 2004 les effectifs ont été réduits de 42.000 à 38.000. En 2005 il y a eu à peine 300 recrutements. Mais le trafic ferroviaire continue d’augmenter chaque année. Entre 1997 et 2004 le nombre de passagers a crû de 24%. La productivité des cheminots n’a jamais été aussi élevée.
Le nouveau plan d’entreprise gèle les effectifs à 38.000. Pour y arriver, 2500 recrutements sont prévus pour les deux années à venir. La question est de savoir si cette promesse sera tenue.
Privatisations
Les dernières années ont vu de plus en plus de tâches passer en sous-traitance. A côté de cela, il y a la concurrence accrue des filiales, des sociétés privées dans lesquelles la SNCB participe et qui reprennent un tas de tâches, ce qui signifie en pratique la privatisation des services.
C’est ainsi que la commercialisation du réseau en fibre de verre de la SNCB a récemment été transférée à la filiale Syntigo. Cette entreprise fournit des services et du matériel informatique aux entreprises du groupe SNCB et aux chemins de fer néerlandais. En outre, Infrabel conclut des contrats privé-public pour la pose et l’entretien de nouvelles voies ferrées, comme le désenclavement de l’aéroport de Zaventem.
Enfin, les trois entreprises publiques veulent avoir atteint l’équilibre financier d’ici 2008. D’après le directeur financier, cela doit se faire par une hausse encore plus importante de la productivité et un accroissement des recettes.
La situation chez B-Cargo, la filiale de la SNCB qui est chargée du transport des marchandises, illustre bien ce que cela signifie en réalité. Il y a quatre ans, B-Cargo représentait 8000 équivalents temps plein. En décembre de l’année passée il y en avait encore 5500 et la direction s’est fixé un objectif de 4500. Les volumes de marchandises ne diminuent évidemment pas, que du contraire. La formule magique est la multifonctionnalité. Le travail de quatre ou cinq salariés est maintenant réalisé par un ou deux salariés, avec ce que cela implique en termes de pression du travail et de risques pour la sécurité.
Libéralisation du trafic ferroviaire
La concurrence accrue qui va de pair avec la libéralisation du trafic ferroviaire en Europe est utilisée comme prétexte pour augmenter encore plus la pression. Il y a ainsi le projet d’imposer aux conducteurs de train des prestations de onze heures avec une interruption de deux heures maximum qui ne seraient pas considérées comme des heures de service.
En septembre le Parlement européen a voté la libéralisation du trafic international des voyageurs d’ici 2008 et de tout le trafic des voyageurs d’ici 2012. La libéralisation du transport international des marchandises est déjà un fait et, le 1 janvier, 2007 ce sera le tour du transport national de marchandises. A côté de B-Cargo il y a déjà six entreprises qui sont actives en Belgique ou sur le point de l’être. On y trouve notamment la SNCF et Rail4chem, une filiale de BASF.
Entretemps, le mécontentement et la volonté d’action croissent de jour en jour parmi les cheminots. Ils ne se laissent pas tromper par la bisbrouille au sommet et par les vagues promesses. Le personnel a ainsi arrêté le travail le 20 février à Charleroi. La grève portait sur le manque de personnel, et sur l’impossibilité pour les conducteurs de prendre leurs jours de congé et sur les formations.
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Plan Marshall. Un plan néo-libéral a t-il des chances de redresser la Wallonie?
Le “plan Marshall” annoncé avec fracas par le PS peut-il vraiment répondre aux attentes de la population? On se rend compte, quand Elio Di Rupo parle de promouvoir “l’initiative individuelle, la prise de risques,… “, qu’il s’agit d’un plan néo-libéral avec son lot de précarité pour les travailleurs. Avec ce plan, le PS se dévoile: exit le langage de gauche pour cacher les reculs sociaux. Les louanges vis-à-vis du plan se font plutôt entendre du côté des libéraux et du patronat,…et pour cause.
Vincent Devaux
Plus d’un milliard d’euros vont être nécessaire pour ce plan étalé sur 4 ans (2006-2009), ce qui ne représente qu’une augmentation annuelle du budget de 5%. Et l’argent n’est pas encore sur la table. Une part provient de la vente d’un tiers des actions d’Arcelor que la Région wallonne possédait encore. Le PS n’a pas de complexe à vendre les richesses de la collectivité ; par ailleurs Van Cau a dernièrement déclaré au nom du désormais sacrosaint ‘pragmatisme’ qu’il n’aurait aucun complexe à vendre au privé la F.N. ou la SONACA, deux entreprises qui appartiennent de la Région wallonne. 180 autres millions vont provenir d’économies faites dans les divers départements de la Région wallonne. Selon Michel Daerden, “il faut mieux utiliser l’argent”, les fonctionnaires vont donc apprendre à se serrer la ceinture. Pour promouvoir le privé, on étrangle le public.
Les financements seront destinés à promouvoir des « pôles de compétitivités », sous forme d’aides à l’investissement, de formations pour ces différents secteurs, d’aides à l’exportation,… Ce qui réjouit des patrons de l’industrie pharmaceutique comme Pfitzer. Mais ce qui laisse quand même les travailleurs de la SONACA (faisant partie d’un de ces pôles de compétitivité, l’aéronautique) dans l’expectative.
Le plan parle de la création de 2.000 emplois dans les secteurs de la petite enfance et de l’accompagnement des personnes âgées, ce qui ne ferait que combler partiellement un retard immense, mais prévoit d’autre part de réduire également le coût du travail et d’exonérer fiscalement les aides à l’investissement et cela dans le cadre de la création de ‘zones franches’. Toujours dans la même veine, il est question de supprimer les taxes communales et provinciales sur la force motrice, sur la superficie,… Bref encore et toujours des cadeaux au patronat.
Entre 150 et 270 millions seraient affectés à la recherche, mais mis à part 5 millions pour la recherche fondamentale, le reste serait alloué à la recherche appliquée (orientée vers les intérêts des entreprises). Si le plan met l’accent sur la formation (200 millions), dans le même temps Marie-Christine Simonet (CDh) veut remettre dans les mains du privé la rénovation et l’entretien des bâtiments scolaires.
Pour Di Rupo, ce train de contre-réformes est une manière commode pour se présenter comme ‘fréquentable’ et ‘responsable’ auprès de la bourgeoisie et des partis traditionnels néerlandophones, indispensable si il veut s’assurer un avenir au niveau fédéral. Mais s’il fait tout pour convaincre le Nord du pays que la Wallonie va se redresser, il n’est pas seul et doit compter avec les récents dérapages; circuit de Francorchamps, vignette automobile pour la Wallonie et scandale de corruption dans les logements sociaux. Il est difficile d’accorder tous les violons au sein de son parti ; non pas qu’il y ait beaucoup de résistances au sein de celui-ci pour une politique néo-libérale, mais plutôt car ce plan touche également aux intérêts particuliers des différentes baronnies, tenants de mandats,…au dépend d’ailleurs de la classe ouvrière.
En augmentant encore plus les inégalités sociales, le PS trahit le rôle émancipateur pour les travailleurs qui devrait être le sien et utilise les méthodes de la bourgeoisie pour prolonger la vie d’un système capitaliste atteint depuis longtemps de sénilité.