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Tag: Michael Moore
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En Bref…
Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations, vidéos ou petites nouvelles particulièrement frappantes. Cette semaine, les raisons fiscale de l’amour de Bernard Tapie pour la Belgique, le nouvel emploi de Tony Blair auprès de la dictature kazakhe ou encore les conséquences du coût des soins de santé en Belgique.
La Belgique, plus sûre que la Suisse pour les riches
Notre pays est la ‘‘terre d’accueil rêvée pour ceux qui refusent de payer l’ISF, beaucoup plus sûre que la Suisse" selon Charlie Hebdo, qui commentait la création en Belgique du Holding Groupe Bernard Tapie. Le magazine français explique que cette société a reçu en décembre près de 61.000 titres de son groupe français, équivalent à une somme d’environ 215 millions d’euros. C’est une somme similaire à celle que tapie a reçue de l’Etat français dans le cadre du dossier du Crédit Lyonnais. Selon Charlie Hebdo, cette décision s’explique par la volonté de Tapie d’échapper à l’impôt sur la fortune, qui n’existe pas dans notre pays, ainsi qu’à l’impôt sur la revente des titres de société, une opération exonérée d’impôt en Belgique. Comme quoi, Mittal n’est pas le seul à profiter des largesses de l’Etat belge…
Un belge sur cinq ne se soigne pas, surtout à cause du coût
Ce jeudi, Le Soir a rapporté qu’un Belge sur cinq refuse de se rendre chez le médecin quand il est malade et que, dans quatre cas sur dix, c’est à cause du prix. Plus de six patients belges sur dix limiteraient aussi leurs dépenses de base (logement, carburant, alimentation, éducation) pour leurs factures de santé. Ces données sont issues d’une étude internationale menée par l’auditeur Deloitte. Le seul pays où les gens s’abstiennent plus qu’en Belgique d’aller chez les médecins sont les Etats-Unis. A quand un nouveau documentaire de Michael Moore sur les soins de santé ? Mais cette fois-ci, en Belgique…
Des milliards de profits dans la pétrochimie
Un certain nombre d’entreprises également actives dans notre pays ont fait connaître leurs résultats pour le troisième trimestre de 2011. A nouveau, ce sont de profits gigantesques dont il est question. Exxon a réalisé un bénéfice de 7,3 milliards d’euros au troisième trimestre, soit 41% de plus que pour le même trimestre l’an dernier. La multinationale est suivie par Shell, avec 4,9 milliards d’euros. Mais si les recettes de Shell ont augmenté de 36%, la production a diminué de 2%. BASF a réalisé un bénéfice net de 1.192 milliard d’euros, quand même 50 millions de moins qu’au même trimestre l’année dernière. Bayer, de son côté, a obtenu un bénéfice trimestriel de 642 millions d’euros (contre 285 millions l’an dernier). Et ce serait à nous de payer pour la crise?
Les conservateurs catholiques contre le mouvement Occupy
A Anvers, le KVHV (cercle des étudiants catholiques conservateurs) a répondu par un communiqué de presse au mouvement Occupy Anvers. Nos pieux étudiants de droite estiment qu’il n’existe aucune raison de s’indigner. Mais, très vite, le cœur du problème a été dévoilé : ‘‘Le mouvement Occupy n’est pas un mouvement neuf. C’est un nouveau déguisement pour le communisme révolutionnaire. Les organisateurs ne le savent que trop bien, mais gardent le silence envers les participants." Contre la menace rouge, choisissez le camp du KVHV ! Cette organisation réactionnaire a aussi déclaré que ‘‘relever le gant de la défense du marché libre et du capitalisme. Nous faisons cela parce que le capitalisme est le seul système au monde qui favorise le bénévolat et la promotion de l’Homme." Qui garde au chaud un siège au Conseil d’administration de Dexia pour le KVHV ?
Tony Blair conseiller de la dictature kazakhe
Tony Blair ose encore se considérer comme un homme de gauche. C’est particulièrement drôle au regard de la politique qui a été appliquée par son gouvernement… A la fin de ce mandat de Premier ministre britannique, Blair est resté actif dans la politique. Mais, depuis cette semaine, il est également devenu conseiller du dictateur Nazarbayev au Kazakhstan ! À cette fin, un contrat affirme que Tony Blair recevra 9,2 millions par an ! Blair a également été conseiller auprès de la banque américaine Morgan JP (2,3 millions d’euros de salaire par an). Jusqu’au début de cette année, Blair aidait également le dictateur libyen Kadhafi pour ses contrats lucratifs en Libye. Blair s’est fait connaître comme le petit caniche de Bush pendant la guerre en Irak. Il reste à ce niveau maintenant, mais pour Nazarbayev.
Un soutien croissant pour le mouvement Occupy
L’agence de presse IPS a diffusé cette semaine les données d’une étude demandée par le New York Times et CBS News qui disent que ‘‘43% des Américains soutiennent les idées d’Occupy Wall Street. A la mi-octobre, l’agence Gallup avait publié un sondage qui montrait que seuls 22 % de la population étaient derrière les objectifs du mouvement. Les manifestants peuvent recevoir de meilleurs chiffres avec leurs revendications pour une plus grande égalité. Ce mardi, une étude du Bureau du budget du Congrès (CBO) a montré que le revenu moyen après déductions fiscales pour le 1% le plus riche a connu une croissance de 275% entre 1979 et 2007. C’est sept fois plus que la croissance des revenus du reste des 99% de la population sur cette même période."
Les ‘‘communistes’’ grecs contre les Indignés
Le KKE (le parti ‘‘communiste’’ grec) n’ont pas compris les Indignés. Ces jeunes gens ne feraient que détourner l’attention de la lutte organisée par le syndicat communiste PAME. C’est en tout cas ce qu’ont affirmé deux membres du Comité Central du KKE dans un entretien qui a été très rapidement supprimé du site du PTB belge. Voici toutefois un extrait de ce que Kostas Ziogas disait au sujet des Indignés: ‘‘"Sur le fond, il s’agissait d’un mouvement constitué par la bourgeoisie pour calmer la tension, pour détourner les travailleurs du PAME et du KKE. Ce type de protestation a été présenté en opposition avec le mouvement de la classe ouvrière ; l’action se déroulait loin des lieux de travail. La bourgeoisie ne parvient pas à endiguer la protestation populaire alors elle a tenté de la miner de l’intérieur en avançant des revendications diverses, qui ne la menace pas." C’est un peu rapide comme analyse…
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Quel avenir pour le secteur automobile américain ?
Aux Etats-Unis, un plan de sauvetage d’un montant de 15 milliards de dollars a été approuvé pour le secteur de l’automobile. Des entreprises telles que General Motors, Chrysler et Ford menacent de tomber en faillite. La vente d’automobiles a fortement chuté aux USA ; des entreprises comme GM vendent moitié-moins que l’année dernière. En outre, les conséquences de la crise du crédit se font aussi fortement ressentir. Les démocrates songent à couronner un néolibéral pur et dur en tant que tsar de l’automobile.
Contrôle néolibéral ?
Nancy Pelosi (présidente de la fraction démocrate au parlement américain) a affirmé que le banquier Paul Volcker, âgé de 81 ans, serait le candidat idéal pour prendre la responsabilité du plan de sauvetage du secteur automobile. Actuellement, Volcker est le conseiller économique du président nouvellement élu, Obama. Entre 1979 et 1987, Volcker a été président de la Federal Reserve (la Fed); la banque centrale américaine.
En tant que président de la Fed, Volcker était partisan de la ligne néolibérale dure. Il a expliqué par après que la défaite de la grève des aiguilleurs du ciel en 1981 a constitué «l’acte individuel le plus important du gouvernement dans sa lutte contre l’inflation». En 1981, le personnel du trafic aérien américain est entré en grève pour se battre pour de meilleures conditions de travail et pour une semaine de 32 heures. De ce fait, l’interdiction de grève dans le secteur public avait été enfreinte. Le président Ronald Reagan savait que des remplaçants étaient formés en secret et il a donné l’ordre aux grévistes de reprendre le travail. 11.345 grévistes (sur les 15.000) ont été licenciés sur-le-champ. Le syndicat perdit sa reconnaissance. Cette grève symbolique a ensuite été utilisée pour justifier une politique néolibérale plus dure.
A présent, Volcker devrait s’occuper du secteur automobile. Il devrait surveiller toutes les transactions importantes et pourrait fermer les robinets si les restructurations n’étaient pas suffisantes. En d’autres termes, si l’on ne licencie pas suffisamment de travailleurs, alors, les cadeaux de la collectivité aux entreprises prendront fin.
Nationalisation…
Une autre piste dans la discussion au sujet de l’avenir du secteur automobile est venue du réalisateur Michael Moore. Moore est originaire de la ville de Flint et, ces dernières années, il a vu disparaître le secteur automobile dans cette ville. Il a publié quelques diatribes sur le plan de sauvetage et a aussi formulé certaines alternatives.
Le secteur automobile demande des milliards de dollars au gouvernement pour «assainir» la production. Michael Moore affirme avec raison que les moyens de la collectivité ne doivent pas être utilisés pour mettre des milliers d’américains à la rue. Moore : «s’ils reçoivent les milliards, ils promettent d’assainir 20.000 jobs. Vous lisez bien : on leur donne des milliards pour jeter des milliers d’américains à la rue. Ces idiots ne méritent pas un cent. Virez-les et reprenez cette industrie pour le bien des travailleurs, du pays et de la planète».
Nous sommes tout à fait d’accord avec cela et pensons, tout comme Michael Moore, qu’il faut investir beaucoup plus dans la recherche pour des sources d’énergie alternatives et des voitures qui consomment moins d’énergie. Un plan public de travaux d’infrastructure et le développement de transports publics accessibles à tous ; voilà qui nous semble un emploi plus efficace des milliards qui seraient utilisés pour licencier des travailleurs.
… sous le contrôle des travailleurs
Seulement, Michael Moore reste assez superficiel lorsqu’il s’agit de la reprise des entreprises automobiles par la collectivité. Il suggère qu’il suffirait que le gouvernement rachète des parts dans les sociétés. Ensuite, il veut qu’un certain nombre d’experts en transport soient engagés pour diriger les entreprises. Nous ne sommes pas d’accord ; nous pensons que c’est une nationalisation sous le contrôle des travailleurs qui est nécessaire. Pourquoi chercher des experts extérieurs alors que les gens qui y travaillent quotidiennement ont une très grande expérience ?
La collectivité doit prendre le contrôle sur les secteurs-clés de l’économie. Cela est vraiment une meilleure option que de laisser piller les biens de la collectivité pour mettre en sécurité les profits d’un petit groupe de super riches.
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Etats-Unis. Qui succédera à Bush? Obama/Clinton changeront-ils de politique ?
Depuis un an, les Démocrates détiennent la majorité au Congrès. Ils sont parvenus à rendre le Congrès plus impopulaire que le Président lui-même. Selon des sondages, 22% se disent satisfaits du travail du Congrès contre 31% pour celui de Bush. Le mécontentement envers les politiciens traditionnels est très grand. Le changement promis n’est pas venu, il n’y a même pas eu d’agenda pour le retrait des troupes et les Démocrates continuent de voter les crédits ‘provisoires’ à la guerre en Irak.
Dans les élections primaires, chacun parle de ‘changement’. Les candidats démocrates favoris, Obama et Clinton, prétendent tous les deux incarner ce changement. Clinton y ajoute son expérience d’ex-‘First Lady’.
Les élections primaires sont un cirque ambulant où l’on discute surtout de l’aspect des candidats et de leurs déclarations vides de contenu. C’est une opération publicitaire qui vise à influencer l’opinion publique et à faire élire le candidat qui a le soutien de la majorité de l’establishment (et qui a donc le plus de moyens). Ils appellent ça “démocratie”.
Les défis n’en sont pas moins grands. Après la crise hypothécaire de l’été passé, il semble que les USA soient entrés en récession économique (lire ci-contre). Les salariés et leurs familles le ressentent directement, entre autres à cause des prix qui s’envolent dans une période de hausse du chômage et d’atteintes aux salaires, à la sécurité sociale, etc. Tous les candidats traditionnels à la présidence ont la même recette pour s’attaquer à la crise: les baisses d’impôts pour les riches.
Nous pensons qu’il faut rompre avec le système bipartisan aux USA. Les Démocrates ne sont pas ‘un moindre mal’. Comme Michael Moore l’avait affirmé lors des élections présidentielles précédentes : « Y a-t-il une différence entre les Démocrates et les Républicains? Oui certes. Les Démocrates disent une chose et en font une autre – en coulisse ils s’entendent comme cochons avec les salauds qui rendent ce monde plus vil et plus abject. Les Républicains le font ouvertement et accordent aux salauds une officine dans l’aile ouest de la Maison Blanche. C’est ça la différence. » (Stupid, White Men, p239 traduction libre)
La seule façon de faire entendre une autre voix dans le débat, c’est d’engager la lutte pour la mise sur pied d’une force politique indépendante du big business. Même si celle-ci ne devait pas faire de scores spectaculaires lors de ces élections, elle pourrait jeter les bases pour interpeller un public plus large dans le futur. On suivra de près des figures telles que Ralph Nader (qui en 2000 et en 2004 a mené une campagne anti-néolibérale), Cindy Sheehan (une militante antiguerre qui se présentera contre la présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi) ou Cynthia McKinney (une ancienne parlementaire démocrate qui s’est aussi fortement exprimée contre la guerre).
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Il faut agir contre cette politique antisociale !
Les syndicats ont raison d’entrer en action contre la politique asociale que mènera le prochain gouvernement et contre la dégradation de notre pouvoir d’achat. Quand la FGTB a organisé une concentration de militants le 16 novembre dernier, 2.500 personnes sont arrivées alors que l’objectif était fixé à 1.000. La CSC s’est sentie obligée de lancer sa propre campagne contre les attaques sur le pouvoir d’achat, entre autres avec de petites manifestations locales à Charleroi, Liège et Namur.
Le président de la FGTB Rudy De Leeuw a, lors de la concentration du 16 novembre, insisté sur le fait que l’index ne suffit plus. Il a mis l’accent sur le fait que, pour la FTGB, il est hors de question de toucher à l’index, mais qu’il faut prendre des mesures pour combattre les hausses de prix de l’énergie ou des produits alimentaires, en particulier pour les plus pauvres. Le patronat a obtenu l’année dernière 2,6 milliards d’euros de diminution de charges alors que beaucoup de gens ont des difficultés pour payer leur mazout. Ces diminutions de charges correspondent à 1.000 litres de mazout par famille belge. C’est une question de priorités…
La manifestation du 15 décembre est un pas en avant dans le prolongement de cette concentration et des actions de la CSC, un pas qui est fait directement sous la pression de la base. Il s’agit d’une bonne occasion pour lancer une campagne de mobilisation et d’information dans les entreprises, ce qui permettrait d’avancer plus facilement des revendications concrètes lors des prochaines actions contre les mesures du futur gouvernement. Parmi ces revendications devraient figurer comme axes centraux le rétablissement de l’index, un gel des prix de l’énergie et la préservation ainsi que le renforcement de la sécurité sociale.
Pour le rétablissement de l’index !
Le patronat et les politiciens s’opposent aux augmentations salariales. Même l’adaptation automatique des salaires à l’index (déterminé par un ensemble donné de produits) est remise en question.
Officiellement, grâce à l’index, nos salaires augmentent parallèlement au coût de la vie. Mais, en pratique, c’est autre chose. L’index actuel pose de nombreux problèmes. L’index-santé est une création du gouvernement Dehaene qui a retiré de l’ancien index le tabac, l’alcool mais aussi le mazout et les combustibles. Comme par hasard, ces produits sont parmi ceux qui ont le plus fortement augmenté ces dernières années. De plus, le « panier » de biens de consommation repris dans l’index est bien déséquilibré : des produits de luxe et de nouvelles technologies occupent une place bien plus grande dans l’index que dans la consommation d’une famille populaire. Ainsi, l’index n’augmente pas au rythme du véritable « panier » composé des produits de base des ménages normaux. Les loyers ne comptent pas exemple que pour 6.2 % des dépenses du « panier ». Qui a la chance d’avoir un loyer aussi bas ? Résultat : alors que l’ancien index a augmenté entre 1996 et 2006 de 18,93%, l’index-santé n’a augmenté que de 16,98%.
Il faut “réparer” l’index, c’est-à-dire supprimer l’index-santé et adapter le panier de produits à la base du calcul de l’index. Cette mesure doit s’accompagner d’une augmentation salariale capable de rattrapper la dégradation du pouvoir d’achat subie ces dernières années.
Gel immédiat des prix de l’énergie !
Les hausses des prix de l’énergie sont notamment le résultat de la soif de profit de multinationales comme Suez/Electrabel. Ce qui s’est passé dans ce secteur a montré qu’une libéralisation ne mène pas à une réduction des prix pour les consommateurs mais bien à des profits plus hauts pour une petite minorité d’actionnaires.
Pour rendre la facture supportable, il faut un gel immédiat et général des prix de l’énergie, ce qui pose la question du contrôle du marché de l’énergie. Aussi longtemps que le profit restera central, il n’y aura d’attention que pour ceux qui peuvent se permettre de payer et la recherche d’alternatives ecologiques ne s’améliorera pas. Le MAS exige pour ces raisons la renationalisation du marché de l’énergie sous le contrôle democratique et l’administration des travailleurs et de la collectivité.
Pour un renforcement de la sécurité sociale !
La FGTB et la CSC veulent une sécurité sociale renforcée et qui reste fédérale. Toute scission se traduirait par des coupes dans les allocations. Mais ce ne sont pas ceux qui vivent d’une allocation qui doivent être visés : « Il ne faut pas combattre les chômeurs, mais le chômage », comme le précise la déclaration de la FGTB et de la CSC.
Les allocations doivent être augmentées, le Pacte des Générations annulé et, en réponse au chômage, le temps de travail doit être réparti sur l’ensemble des travailleurs et chômeurs disponibles (avec une réduction de temps de travail sans perte de salaire). De plus, la commercialisation du secteur des soins de santé doit être stoppée, sinon l’image donnée par Michael Moore du système de santé américain dans son film “Sicko” deviendra ici aussi une réalité.
Nous exigeons une sécurite sociale accessible à tous avec des investissements publics massifs. Les profits records des entreprises démontrent que les moyens existent, il est grand temps de les utiliser pour satisfaire les besoins de la majorité de la population.
Nous avons besoin d’une alternative politique
Le 15 décembre 2005, le Parlement a approuvé le Pacte des Générations avec les voix de tous les parlementaires “socialistes”. La voix des 100 000 travailleurs qui ont manifesté le 28 octobre 2005 n’a pas été entendue.
C’est devant la constatation que les travailleurs et leur familles ne disposent plus d’une formation politique qui les représente et les défende, que le Comité pour une Autre Politique (CAP) a été lancé par Jef Sleeckx, George Debunne et des dizaines de syndicalistes et de militants. Si l’enthousiasme autour de cette initiative était grand, d’innombrables problèmes se sont posés: comment organiser le CAP, avec quel programme et quelle orientation, avec ou sans participation électorale,… Mais, malgré les problèmes qu’il a rencontrés, le CAP constitue un important pas en avant, en affirmant la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs. Deux ans après le Pacte des Génerations, ce constat est plus que jamais actuel.
Il semble toujours possible que le prochain gouvernement puisse se faire sans les « socialistes ». L’opposition à laquelle nous avons assisté jusqu’ici de leur part se borne à des positions communautaires. Le SP.a a exigé un vote le plus rapide possible de la scission de Brussel-Hal-Vilvoorde tandis que le PS se positionne comme « défenseur des francophones ». De son côté, ECOLO se déclare « autonome et se rend aux élections les mains libres en terme de coalitions ». Quoi de plus normal quand on dirige plusieurs communes en partenariat avec les libéraux… L’absence de réponse politique au néolibéralisme de la part de la gauche « officielle » offre un grand espace aux forces de droite, nationalistes et populistes, alors qu’elles ne représentent en rien une réelle alternative pour défendre les intérêts que les travailleurs et leurs familles estiment essentiels.
Un nouveau parti des travailleurs est nécessaire tant pour développer la solidarité dans les mouvements de lutte que pour traduire politiquement les exigences du monde du travail. Le Comité pour une Autre Politique (CAP) veut diffuser plus largement cette idée et contribuer à la création d’un tel parti.
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Sicko: Commercialiser les soins de santé ?
L’horrible situation des soins de santé privatisés américains révélée par le dernier film de Michaël Moore “Sicko” est une menace qui se concrétise de plus en plus en Belgique. Tandis que le débat sur la privatisation des soins de santé suit son cours, on met de plus en plus de pression sur les patients.
Un correspondant
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Action de la CNE à l’avant-première de Sicko à Gand
A l’occasion de l’avant-première du film “Sicko” lors du festival du film de Gand, la Centrale Nationale des Employés (CSC) a organisé une action devant le cinéma Kinépolis. Depuis un moment déjà, le syndicat mène une campagne sur le thème de la “commercialisation des soins de santé”. Ils ont pris la parole dans la salle et un sosie de Michael Moore a mis en garde le public contre la commercialisation des soins de santé.
[/box]Le gouvernement intervient de moins en moins
La Belgique dépense pour l’instant 10,1% de son PIB dans les soins de santé, un peu plus que lors des années précédentes. Raison supplémentaire pour laisser plus d’opportunités aux initiatives commerciales et tant pis si cela menace les plus nécessiteux, cela va de soi. Guy Peeters, président des Mutualités Socialistes, affirme ainsi : “75% des dépenses dans l’assurance-maladie sont allouées à seulement 10% de la population. On sait que, sur un marché privatisé, les profits exigeront une sélection plus poussée des risques. En conséquence, les personnes à risques – les malades chroniques et les personnes agées – seront les premières victimes”.
Nous avons à payer plus à mesure que le privé s’impose dans les soins de santé. Cette tendance est incontestable. En 1995, le gouvernement prenait encore 78,5% des dépenses des soins de santé à sa charge pour 71,1% en 2003. Mais, en 2005, le gouvernement ne finançait plus que 68% des frais. En d’autres termes : la part des dépenses que nous devons nous-mêmes assurer, via une assurance privée ou non, a augmenté de 20 à 30% (en France, cela s’élève à 24 %, en Allemagne à 22 % et en Suède à 15 %). Nous avons à nous occuper de près d’un tiers des dépenses, le principe de solidarité est miné d’autant.
Les soins de santé privés en marche
On remarque aujourd’hui une croissance du nombre de consultations privées de spécialistes au sein même des hôpitaux. C’est un élément révélateur du sous-financement des hôpitaux : des médecins et des spécialistes pallient à l’absence de moyens avec des cabinets privés dans les hôpitaux.
Seulement, c’est au patient de payer la note. L’hebdomadaire flamand “Knack” a mentionné dans un article dédié aux “soins de santé de classe” l’exemple d’une femme qui a demandé un rendez-vous chez un endocrinologue à l’hôpital (UZ) de Jette. Il lui a été répondu que la liste d’attente était telle qu’il n’était pas possible d’avoir un rendez-vous avant cinq semaines, à moins d’une consultation personnalisée qui lui aurait coûté entre cinquante et soixante euros, sans remboursement intégral (dans certains hôpitaux on passe régulièrement la barre des cent euros).
Finalement, les soins de santé dépendront du revenu. Déjà actuellement, la santé ou même l’espérance de vie diverge selon les moyens et les possibilités du patient. Un salarié peu qualifié décède en moyenne trois ou cinq années plus tôt qu’un qualifié, un bébé dont les parents sont au chômage a environ deux fois plus de risques d’être mort né qu’un bébé issu d’un couple qui travaille. La commercialisation et la privatisation n’auront pour effet que de renforcer le clivage entre les riches et les pauvres. Il est grand temps de se mettre en action contre la commercialisation !
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Il faut passer à l’action … pour défendre la Sécurité Sociale !
Les négociateurs du gouvernement de l’Orange bleue veulent s’en prendre à plusieurs pans de la sécurité sociale. Alors que les recettes de l’Etat diminuent suite aux nombreux cadeaux faits aux patrons, les chefs de la droite cherchent à combler le manque à gagner en puisant dans les poches des travailleurs et de leurs familles. Ils veulent ainsi poursuivre et renforcer les transferts des pauvres vers les riches. Sous la menace d’un déficit budgétaire grandissant, la droite prépare une attaque de grande ampleur.
Geert Cool
Le débat communautaire qui permet de « diviser pour mieux régner » est utilisé afin de pouvoir mener une politique néolibérale de plus en plus dure. Ceux qui exigent une régionalisation de la sécurité sociale ne le font pas pour étendre les acquis sociaux mais pour les réduire plus rapidement. Car le patronat veut économiser sur les pensions, augmenter la flexibilité des travailleurs, limiter les allocations de chômage dans le temps et poursuivre les privatisations dans le secteur des soins de santé,…
C’est par la lutte que les travailleurs ont obtenu la sécurité sociale. Aujourd’hui, celle-ci a déjà fortement été entamée. Le secteur privé a investi le domaine des soins de santé, avec pour conséquence que l’accent est mis non sur les soins mais sur le profit. « Sicko », le film de Michael Moore, devient de plus en plus une réalité chez nous aussi.
En matière de pensions, on constate que la tranche des 20 % les plus hautes sont en moyenne 16 fois plus élevées que celle des 20 % les plus basses. C’est une des conséquences de la privatisation partielle provoquée par le recours à l’épargne-pension individuelle ou au niveau de l’entreprise. Le résultat de cette privatisation est qu’en 1980, 12 % des pensionnés vivaint sous le seuil de pauvreté et qu’ils sont 23 % actuellement.
Les nouvelles attaques contre la sécurité sociale vont continuer à faire grimper le nombre de pauvres. Aujourd’hui déjà , 15 % des Belges sont pauvres. Selon des chiffres récents, il y a 3 % de pauvres parmi les travailleurs. En Allemagne, un des effets des attaques successives contre les salaires et la sécurité sociale est que 10 % de travailleurs se retrouvent sous le seuil de pauvreté. Est-ce que le même sort nous attend en Belgique ?
Pour éviter cela, il va être indispensable de répondre aux attaques. Les travailleurs vont devoir résister. L’appel à une concentration nationale des militants, comme celui qui a été lancé par le président de la FGTB De Leeuw lors d’un rassemblement à Anvers le 24 octobre, est une bonne initiative. Mais, pour arriver à une véritable mobilisation, il va être nécessaire d’expliquer ce que signifient concrètement les attaques planifiées contre la sécurité sociale et de mettre en avant un programme clair. Et d’expliquer que cette concentration de militants doit être vue comme un premier pas dans la construction d’un rapport de forces pour aller à la confrontation.
Au cours de ces mobilisations, la discussion sur la nécessité d’un prolongement politique aux luttes syndicales ne disparaîtra pas, bien au contraire. Pratiquement tous les partis traditionnels ont soutenu le Pacte des Générations il y a deux ans et se laissent à présent entraîner dans la surenchère communautaire. Si nous voulons un parti qui défende activement les intérêts des travailleurs et de leurs familles, nous devrons participer nous-mêmes à la construction d’un tel parti. Le Comité pour une Autre Politique (CAP) peut être l’outil qui nous permettra de le faire.
Signez la pétition “Sauvons la solidarité”
> www.sauvonslasolidarite.be
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Soins de santé de qualité contre marché « libre »
Le film ‘Sicko’ de Michael Moore nous offre une belle occasion de discuter plus profondément des soins de santé aux Etats-Unis. Comment fonctionne ce système? Et y a-t-il des alternatives?
Le choc des chiffres
Une enquête, réalisée dans treize pays industrialisés a comparé 16 indicateurs médicaux. Les Etats-Unis y ont reçu une cote très basse : l’avant-dernière position du classement. Ainsi, les USA ont-ils obtenu le pire résultat en ce qui concerne l’insuffisance pondérale à la naissance et la mortalité infantile pendant le premier mois suivant la naissance. La durée moyenne du séjour en maternité y est très basse : seulement deux jours. En Belgique, en 2000, la moyenne était de plus de cinq jours ; dans les pays de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique), quatre jours.
Selon une enquête de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), sur un total de 25 pays, les Etats-Unis se classent 15e au niveau de la qualité des soins de santé. Cette enquête de l’OMS a tenu compte de l’état de santé général de la population. La caricature du mauvais style de vie du «gros Américain» n’a donc pas d’impact sur le classement. Divers paramètres ont été utilisés pour mener l’étude: le pourcentage de la population qui fume, la consommation d’alcool, l’utilisation de graisses animales saturées, le taux de cholestérol,…
Si l’on jugeait selon le ‘mauvais’ style de vie, les Japonais emporteraient la première position! Le Japon connaît notamment un pourcentage élevé de fumeurs : 61% des hommes et 14% des femmes. Mais malgré cela, le Japon est en première position en ce qui concerne les soins de santé. Un autre chiffre alarmant: les Etats-Unis sont en 27e position en ce qui concerne la longévité.
Les “listes d’horreur” des soins de santé américains
Le Journal of the American Medical Association du 26 juillet 2006 a donné un exemple saisissant de la mauvaise qualité des soins de santé aux Etats-Unis. Dans ce pays, les erreurs médicales constituent la troisième cause de mortalité. Chaque année, 225.000 Américains meurent d’erreurs médicales dont 12.000 pour cause de chirurgie superflue, 80.000 suite aux infections dans les hôpitaux, 106.000 à cause des effets secondaires des médicaments, etc.
4 à 18% des patients qui subissent un traitement polyclinique en subissent des effets négatifs qui nécessitent à leur tour un traitement supplémentaire chez un autre médecin. En chiffres bruts, cela signifie:
- 116 millions de consultations supplémentaires chez un autre médecin
- 77 millions de prescriptions supplémentaires
- 17 millions d’interventions supplémentaires de premiers secours
- 8 millions d’hospitalisations supplémentaires
- 3 millions de traitement supplémentaires de longue durée
- 199.000 décès suite à un traitement supplémentaire (donc une succession d’erreurs)
- un total de 77 milliards de dollars de frais médicaux supplémentaires
D’après les chiffres de l’OCDE, en 2001, la Belgique a dépensé 9% de son produit intérieur brut (PIB) en soins de santé. Les USA étaient en première position de ce classement avec 13,9% du PIB. Etrange lorsque l’on sait que les Américains doivent payer eux-mêmes la majorité de leurs frais médicaux. Seulement un quart de la population jouit d’une assurance garantie par des programmes d’aide publics et près de 47 millions d’Américains ne disposent d’aucune forme d’assurance maladie. La part des dépenses publiques dans le total des dépenses de soins de santé s’élève en moyenne à 72% dans les pays de l’OCDE, mais à seulement 44% aux Etats-Unis. Et ce sont pourtant les USA qui dépensent le plus en soins de santé (4.900$ par habitant), malgré leur inefficacité et leur coût élevé.
Caisses de soins de santé: D’abord les actionnaires, puis les patients
Aux Etats-Unis, les soins de santé sont en principe régulés par le soi-disant « marché libre ». Résultat: chaos total. Il existe d’innombrables formes d’organisation, chacune ayant sa propre dynamique économique, ses frais, son lot d’assurances, sa qualité et son accessibilité. Les clients concluent des contrats avec des clauses de soins auprès de prestataires bon marché répartis sur de vastes territoires. Les gens sont orientés vers le centre A pour les soins de première ligne, vers l’hôpital B pour l’aide médicale d’urgence, vers le bâtiment C pour les hospitalisations, vers la polyclinique D pour les diabètes, vers la maison de repos E, etc.
Les sociétés d’assurance et les prestataires de soins (hôpitaux, médecins de famille, maisons de repos,…) sont organisés dans les Health Maintenance Organisations (HMO). Ces industries concluent aussi des contrats avec les employeurs pour leurs salariés. Certaines font partie du secteur non-marchand, d’autres sont commerciales, cotées en Bourse et emploient les managers les plus cher du pays.
L’unique but des soins de santé aux Etats-Unis est la réalisation de profits. Plus on dépense pour soigner les patients, moins il y a de dividendes à distribuer aux actionnaires. Dans le film de Michael Moore, ce mécanisme est mis à nu. Les assurances-maladie privées font tout pour éviter de rembourser un assuré. On va jusqu’à recruter des détectives qui enquêtent sur le passé médical du patient afin de pouvoir lui réclamer de l’argent en cas de « rétorsion d’informations » lors de la conclusion du contrat. Ainsi, un cancéreux peut se voir refuser le remboursement de ses frais médicaux pour avoir omis de signaler une infection bactérienne.
D’un point de vue médico-technique, l’offre de soins professionnels est satisfaisante. Du moins pour ceux qui y ont accès. En pratique, les soins de santé de bonne qualité aux Etats-Unis sont un privilège des riches. Ceux qui n’y ont pas droit doivent en appeler à la charité et aux soi-disant ‘dispensaires collectifs’ (‘community health centers’).
Aux Etats-Unis, la médecine préventive est quasi-inexistante et se limite à la diffusion de dépliants informatifs, des vaccinations et des enquêtes auprès de la population. Les soins de santé sont entièrement centrés sur les individus et se limitent en fait à des soins curatifs. Si on veut vendre la maladie et la santé sur un marché économique, les soins de santé doivent être regroupés en paniers de ‘produits’ négociables à un certain prix. La prévention n’y trouve pas sa place.
L’approche commerciale a pour effet de déresponsabiliser les individus et les collectivités. L’impossibilité d’investir dans la santé et dans l’usage rationnel des possibilités génère le consumérisme, la surconsommation et l’usage inapproprié. Tout ceci contribue à gonfler la facture qui se répercute finalement dans la médecine curative, d’où les coûts élevés aux Etats-Unis.Aux Etat-Unis, mais également en Europe, l’idée de “liberté de choix” n’est qu’un alibi pour le marché des soins de santé. Mais la plupart des gens n’ont pas la possibilité d’y faire leur marché. Tout y est régulé par l’offre et la demande de soins.
La santé publique en Europe : Terre promise ?
Ces dernières années, en Europe également, la tendance est à la commercialisation des soins de santé. Les avocats du système américain affirment que le ‘libre’ marché dans les produits de soins aboutira à l’efficacité, à la maîtrise des coûts, au libre choix et à la qualité.
Plusieurs tentatives ont été faites pour donner les soins de santé en pâture aux vautours du privé par le biais des institutions internationales (entre autres l’OMC et l’UE). Par exemple, seule la pression syndicale a permis d’éviter (provisoirement ?) que le secteur de la santé (et ses dérivés) tombe dans le champ d’application de la directive “Bolkestein”.
Bien loin de la vision idyllique qu’en donne “Sicko”, les soins de santé en Europe souffrent de graves carences. A l’instar d’autres secteurs, la politique néo-libérale y a laissé des traces profondes. Les mesures d’économie n’épargnent pas ce secteur et les problèmes sont donc le plus souvent dus à un manque de moyens qui met sous pression les systèmes de soins de santé universels comme le NHS (National Health Service) en Grande-Bretagne.
Et en Belgique ?
La pression financière accrue sur les soins de santé qui deviendrait intenable pour les pouvoirs publics sert d’argument massue pour justifier l’ouverture du secteur au privé. Ainsi, les longues listes d’attente dans le secteur des maisons de repos constituent l’alibi parfait pour des initiatives privées. Dans ce secteur, les maisons de repos commerciales sont en train de gagner du terrain : il y a déjà 7 grandes sociétés d’investissement qui sont actives sur le terrain. Elles y font évidemment des bénéfices, ce qui implique des économies sur le personnel, les bâtiments, l’infrastructure,… L’engagement de ces sociétés d’investissement n’est évidemment pas dicté par l’amour des personnes âgées…
Dans les hôpitaux, on sous-traite les tâches secondaires (comme les services de nettoyage) et on privatise les activités les plus lucratives. Dans certains hôpitaux (publics), il y a plusieurs catégories de personnel qui coexistent : à côté du personnel nommé en voie d’extinction, il y a les contractuels qui sont engagés dans des entités juridiquement distinctes où les salaires et les conditions de travail sont nettement inférieures…
Une commercialisation accrue ne peut qu’aboutir à terme à un système de soins de santé à deux vitesses : une offre de base accessible à tous et des soins de luxe pour ceux qui peuvent se le permettre.
David et Goliath…
Les soins de santé à Cuba et aux USA
Le cauchemar des soins de santé aux Etats-Unis contraste avec la situation à Cuba. Malgré les critiques que l’on peut faire au régime cubain, il est frappant de constater que la santé publique y est meilleure qu’aux Etats-Unis. A Cuba, les soins de santé sont gratuits et universels. Il y a un système de soins intégrés qui met l’accent sur la prévention. Les médecins soignent leurs patients mais agissent aussi sur les causes. Ils appliquent un politique médicale au niveau des quartiers. Dans les laboratoires cubains, la recherche sur les vaccinations est très poussée.
Des milliers de médecins cubains travaillent dans 68 pays différents. Rien qu’au Venezuela, il y a près de 20.000 travailleurs de la santé cubains. Pas mauvais pour un pays du Tiers-Monde avec autant d’habitants que la Belgique. Les médecins compétents ne deviennent donc pas forcément des vampires assoiffés d’argent…
Ce que nous proposons
Notre remède à la soif de profit de l’industrie pharmaceutique, à la commercialisation rampante et au cancer de la médecine de presta-tion: la création d’un service de santé public et national qui coiffe, organise et coordonne les différents services de santé dans l’intérêt de la santé publique et pas du profit ou du prestige de quelques individus et institutions.
La mise en oeuvre d’un tel système se heurte au fonctionnement du capitalisme. Une autre santé publique n’est possible que dans un autre monde : un monde socialiste.
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Le néoliberalisme: un système malade !
“Sicko” ou l’industrie de la santé américaine mise à nu
Dès le 10 octobre, nous pourrons voir dans les cinémas belges le documentaire « Sicko » du réalisateur Michael Moore. Après « Bowling for Columbine » et « Fahrenheit 9/11 », il dévoile une autre catastrophe nationale au Etats-Unis : les soins de santé.
Moore s’est construit une réputation de critique acerbe des puissants du monde auprès d’un large public. Quand les entreprises américaines des soins de santé ont appris qu’elles seraient le sujet du prochain film de Michael Moore, un véritable état de siège a commencé. Cela a manifestement eu pour effet que nulle part dans le film, on ne voit une confrontation physique entre Michael Moore et des membres de conseils d’administration ou des porte-paroles de l’industrie de la santé, ce qui est pourtant le cachet du critique américain. Mais pas de panique : le film a d’autres tours de force.
A travers le film, en comparant les soins de santé américains avec ceux des autres pays industrialisés, il montre le véritable désastre sanitaire aux Etats-Unis. Ce film montre le rôle évident de « Tricky Dick » alias le président Nixon dans cette catastrophe.
Il est cependant regrettable que le film n’aborde le problème que pour ceux qui ont une assurance maladie, ce qui laisse un gros point aveugle de 47 millions d’Américains qui en sont dépourvus. Obtenir une assurance n’est pas une panacée, mais ceci n’est que le début du calvaire. Les assurances maladie étant privées, la soif de profits conduit ici aussi à des situations absurdes et surréalistes que Michael Moore met en scène. La manière badine avec laquelle Michael Moore cadre les histoires adoucit les faits, mais on en a pas moins envie de crier vengeance : quelques témoins y ont littéralement perdu la vie.
Sur l’air connu de Star Wars, défile à l’écran la liste (35 pages!) des maladies pour lesquelles il est impossible de prendre une assurance maladie privée. Une visite à Guantanamo Bay montre jusqu’où cette absurdité peut aller. La prison/forteresse américaine sur le sol cubain est le seul lieu aux Etats-Unis où existent des soins de santé universels et gratuits,… alors que de nombreux sauveteurs du 11/9 sont abandonnés à leur triste sort.
Ce documentaire de Michael Moore a, comme d’habitude, le mérite de dénoncer des injustices. Cependant, on peut regretter le ton quelque peu moralisateur (typiquement américain) de la critique et de son approche des soins de santé européens qui est tout sauf nuancée. L’Europe est présentée comme le pays de cocagne où la politique néolibérale de ces dernières années n’a été apparemment qu’un mauvais rêve. Mais c’est oublier le démantèlement de la sécurité sociale en Europe. Le Service National des Soins de Santé (NHS) en Grande-Bretagne est mis sur un piédestal, alors qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait d’actions contre la fermetures de cliniques.
“Sicko” est cependant vivement recommandé à tous ceux qui veulent savoir quel avenir nos politiciens néolibéraux et les patrons nous préparent.