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Tag: Mariano Rajoy
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Manifestation : ‘‘Mon corps, mon choix, ma liberté’’
En décembre dernier, les droits des femmes ont subi une énorme attaque en Espagne, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy (Parti Populaire) réclamant une réforme de la loi relative à l’avortement qui représente concrètement un retour en arrière de 30 ans. C’est dans ce cadre que plus de 2.000 personnes ont manifesté hier à Bruxelles, de l’ambassade espagnole jusqu’au Parlement européen. Au cours des discussions que nous avons pu avoir avec les manifestants, il était frappant de voir à quel point le sentiment que les droits des femmes sont partout menacés était partagé parmi les manifestants.
Photo ci-contre : Navid, photos ci-dessous : MediActivista
Pour beaucoup, le choc et l’effroi ont dominé lorsqu’ils ont pris connaissance de ce projet de loi. Dans les faits, il s’agit d’une suppression de l’avortement en Espagne, à l’exception d’un danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme ou en cas de viol, pour autant qu’une plainte ait été déposée. Cette proposition du gouvernement doit encore passer au Parlement, mais le Parti populaire y détient la majorité absolue. Un tel retour en arrière était considéré comme impossible par de nombreuses personnes, mais cette conquête sociale n’a pas échappé à la lame de fond antisociale qui frappe l’Espagne de plein fouet.
Hier, parmi les rangs des manifestants, on pouvait trouver de nombreux membres du PSOE (parti social-démocrate espagnol) et d’autres partis traditionnels belges. Mais si ces partis clament défendre les droits des femmes dans les micros des médias dominants, ils n’en restent pas moins responsables de l’application de mesures d’austérité qui ont fait des ravages parmi la population, et parmi les femmes tout particulièrement. Comme le titrait le tract distribué par le PSL à l’occasion de cette manifestation : la position des femmes dans la société est menacée par la crise et l’austérité. ‘‘Aucun des partis établis n’est innocent du déclin subit par la majorité des travailleurs – femmes et hommes – au cours du dernier quart de siècle. Le système capitaliste qu’ils défendent n’est pas seulement responsable de cette crise qui dure depuis cinq ans déjà, mais aussi de la position inférieure systématiquement imposée aux femmes et encore de toutes les autres discriminations et inégalités qui hantent cette société !’’ Considérer ces partis en alliés équivaut à laisser entrer le loup dans la bergerie du mouvement social.
Face à ce recul et face à l’offensive généralisée que subissent nos conquêtes sociales, la seule arme que nous avons à notre disposition est celle de la mobilisation de masse et de la construction d’un rapport de forces. C’est ainsi que nous avons pu par le passé arracher de nombreux droits, mais nous voyons aujourd’hui combien ces conquêtes sont éphémères dans le système actuel. C’est pourquoi il est selon nous crucial de lier nos luttes à la défense d’un autre projet de société. Le système dans lequel nous vivons aujourd’hui est un système où 85 personnes à peine possèdent une richesse équivalente à celle des 3,5 milliards de personnes les plus pauvres ! Pas moins de 7 personnes sur 10 vivent dans des pays où l’inégalité a augmenté au cours de ces trente dernières années. Impossible d’imaginer parvenir à une égalité réelle dans un système pareil.
Une autre date de mobilisation est déjà prévue relative au droit des femmes à décider de leurs, le 30 mars prochain, à Bruxelles également. Depuis plusieurs années déjà se développe à travers l’Europe un mouvement anti-avortement prétendument ‘‘pro-life’’ ou ‘‘pro-vie’’. Comme l’exprimait une pancarte brandie hier : ‘‘Pro-life is a lie, you don’t care if women die’’ (Pro-vie, c’est un mensonge, ça ne vous fait rien si des femmes meurent). Une manifestation de la plateforme pro-choix aura lieu contre cette prétendue ‘‘Marche pour la Vie’’. Mobilisons-nous donc déjà pour ce 30 mars 2014, rendez-vous à 13h Place d’Espagne à Bruxelles. Défendons le droit à l’avortement ! Luttons contre la politique d’austérité qui limite notre choix !
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Crise de la zone euro. Le capitalisme espagnol chancelle
L’Espagne a maintenant rejoint la Grèce dans le club des pays à grands problèmes. L’approfondissement de la crise européenne est proprement effrayant. L’Espagne est la quatrième économie de l’Union européenne : quasiment deux fois la taille des économies de celles de Grèce, d’Irlande et du Portugal réunies ! Le pays était déjà victime des conséquences de sa bulle immobilière et d’un marché de l’emploi avec un taux de chômage supérieur à 25% (et de plus de 50% parmi la jeunesse). Le pays est maintenant frappé de plein fouet par la crise internationale et le rôle destructeur du capital financier.
Par Peter Delsing, article issu de l’édition d’été de Lutte Socialiste
De l’indignation à la grève des mineurs
Les illusions entretenues par les capitalistes espagnols envers les capacités de la droite de reprendre la situation en main de manière décisive furent bien éphémères. Le chef du gouvernement, Mariano Rajoy (Parti Populaire), s’est retrouvé face à une furieuse opposition de la part de la classe ouvrière espagnole. La grève générale du 29 mars contre les réformes du travail a mobilisé des millions de travailleurs. Le premier mai, plus d’un million de personnes étaient dans les rues. Le 12 mai, le premier anniversaire du mouvement des Indignés, un million de personnes ont manifesté dans des dizaines de villes. Le 22 mai la grève de l’enseignement a connu un taux de participation de 80%. Ces actions, surtout en l’absence de réelle stratégie de la part des directions syndicales, illustrent la volonté des jeunes et des travailleurs de mener une bataille acharnée contre les tentatives du capitalisme de décimer leur niveau de vie.
Dans les Asturies, la résistance massive des mineurs, de leurs familles et même des commerces locaux est indicative du type de confrontations que nous allons voir de plus en plus se développer. Le gouvernement veut supprimer plus de 60% des subventions à l’industrie, 8.000 emplois sont directement en jeu, des dizaines de milliers indirectement. La tradition de résistance des mineurs a ses racines dans la dictature de Franco et même avant, dans les années ’30. Ils ont érigé des barricades afin de protéger leurs communautés et leurs emplois et sont parvenus à bloquer la police à plusieurs reprises, parfois lors de scènes semblant issues de la guerre civile. Avec leurs méthodes militantes et l’organisation d’une résistance de masse, les mineurs ont également reçu le soutien des petits commerçants. En Belgique, les dirigeants syndicaux regardent ces commerçants plutôt comme des adversaires.
Si les dirigeants des grands syndicats et du parti de gauche Izquierda Unida étaient aussi combatifs et déterminés que leur base, le gouvernement ne tiendrait pas jusqu’à la fin de l’année. D’ici là, le gouvernement veut encore assainir 27 milliards d’euros dans les dépenses publiques. La section espagnole du Comité pour une Inter nationale Ouvrière, Socialismo Revolucionario, appelle à une grève générale de 48 heures afin de continuer sur la lancée du succès de la grève générale du 29 mars et pour que le mouvement des Indignés se saisisse de cette occasion pour en faire son angle d’attaque.
Le gouvernement espagnol n’a-t-il pas besoin d’un renflouement ?
Le bluff de Rajoy et du Partido Popular n’a pas marché. Ils ont tout d’abord clamé que l’Espagne n’avait pas besoin d’un plan de sauvetage, qu’il s’agissait seulement d’une aide pour les banques. Les dettes de l’Etat semblaient limitées au début de cette crise, à environ 60% du Produit Intérieur Brut. Mais elle a très vite augmenté. La nationalisation et le sauvetage de Bankia – un conglomérat de différentes banques – va pousser la dette espagnole à 80% ou 90% du PIB.
Actuellement, l’Espagne a une dette nationale de 595 milliards d’euros, ce à quoi il faut maintenant ajouter l’aide européenne pour le secteur bancaire. Ce dernier montant peut atteindre les 100 milliards d’euros, une somme trouvée en quelques heures parce que l’Espagne est ‘‘too big to fail’’ (trop grande pour foirer). Les audits privés sur lesquelles se base le gouvernement parlent dans ‘‘le pire des cas’’ de 62 milliards d’euros pour ces banques. Mais ce n’est là que le sommet de l’iceberg. Au premier trimestre de 2012, les prix de l’immobilier ont baissé de 13%, la plus forte baisse sur base annuelle depuis le début de la crise. La crise du secteur de la construction s’approfondit. D’autres études indiquent que les banques Espagnoles auront besoin de 134 à 180 milliards d’euros pour se recapitaliser dans les années à venir.
Selon la RBS (Royal Bank of Scotland) le gouvernement Rajoy devra refinancer ses obligations d’Etats pour un montant de 155 milliards d’euros d’ici 2014. Dans cette même période, 121 milliards doivent être trouvés pour financer le déficit budgétaire. Le fait que 40% des dépenses publiques soient effectuées par les régions et les autorités locales, avec toutes les tensions nationales présentes en Espagne, ne rend pas la question plus aisée à résoudre. Le gouvernement espagnol sera forcé de tirer la sonnette d’alarme à un moment donné. La résistance de la population contre la barbarie et le déclin de la civilisation sera un élément crucial dans ce développement.
Les banques espagnoles sont propriétaires d’un tiers des obligations d’Etat espagnoles. Les banques et le gouvernement se tiennent mutuellement dans un étau. Si le gouvernement ne peut plus payer ses dettes, le secteur bancaire sera décimé. Si les banques s’effondrent, la dette publique sera insoutenable à cause des garanties sur l’aide européenne.
Le parti de gauche Izquierda Unida remonte dans les sondages mais, malheureusement, le parti est beaucoup moins résolu que Syriza, en Grèce, à s’opposer à l’austérité. La direction du parti s’est fait rappeler à l’ordre par sa base concernant une coalition régionale avec le PSOE, le parti social-démocrate tout entier acquis au néolibéralisme. La constitution d’une véritable gauche socialiste et combative au sein des syndicats et d’Izquierda Unida est de la plus haute importance pour développer la résistance de masse contre le capitalisme et pour une société socialiste démocratique.
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Défendons le droit à l’avortement ! Défendons le droit d’avoir des enfants ! Stop à l’austérité !
24 mars – Manifestation Pro choix – 14h à la Place Poelaert à Bruxelles
“Mon corps, mon choix” – L’avortement a été dépénalisé il y a plus de 20 ans et nous ne pouvons qu’applaudir une telle victoire. Fin mars, nous devrons pourtant faire face à la troisième Marche pour la Vie. Ses organisateurs revendiquent l’abolition du droit à l’avortement et ils tiennent déjà régulièrement des piquets devant plusieurs centres qui pratiquent des avortements pour culpabiliser et intimider les femmes.
Tract du PSL
‘Pro life’ ou ‘pro choix’ ?
Le mouvement «Pro Life» tente depuis un certain temps déjà de s’implanter en Belgique. Et ce n’est pas toujours de la manière la plus amicale. Ainsi, le groupe “Sinterklaas” monte des actions depuis plusieurs années devant des centres de planning familial. Ils ne sont pas seulement présents avec des photos de foetus aux portes des centres, ils vont jusqu’à interpeller les femmes qui s’y rendent. Quand ça ne leur est pas interdit, ils jettent même de l’eau bénite sur les patientes de ces centres ! Il est inacceptable que les femmes soient attaquées de cette façon dans un moment aussi vulnérable ! Nous ne pouvons l’accepter !
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Avortement illégal = Avortement dangereux
Dans de nombreux pays, l’avortement est interdit. Cela ne signifie pas qu’il n’y en a pas. De nombreuses organisations de femmes font un lien très clair entre l’interdiction de l’avortement et des interventions dangereuses. Chaque année 19 millions de femmes risquent leur vie lors d’un avortement non médicalisé. Des recherches récentes de l’Organisation mondiale de la Santé montrent que 49% des avortements en 2008 ont été pratiqués dans des conditions dangereuses. Il montre aussi que 1 femme sur 8 meurt après un avortement fait dans de mauvaises conditions! Défendre le droit à l’avortement et un financement public adéquat, c’est également défendre le droit des femmes de ne pas mourir au cours des avortements à risque!
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Les acquis ne sont pas éternels s’ils ne sont pas défendus avec acharnement. Dans plusieurs pays, le droit à l’avortement est déjà fortement mis sous pression. Les assainissements successifs ont mis pression sur son financement. Dans certains états des USA, cela a conduit au pouvoir des gouverneurs populistes qui ont limité légalement le droit à l’avortement. En Espagne aussi, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a annoncé un durcissement de la législation : une interruption de grossesse ne sera acceptée que sous certaines conditions. Les développements de la crise, et les bouleversements sociaux qui en découlent, vont permettre à certains, également en Europe et en Belgique, de faire accepter leurs idées réactionnaires. Nous ne devons pas leur laisser d’espace.
Le PSL se bat pour un choix libre et réel
Ce choix n’est aujourd’hui pas aussi libre qu’il n’y paraît. La politique de casse sociale de ces dernières années, renforcée par l’austérité à venir, ne laisse aucune chance au «libre choix». Pour beaucoup de femmes, le choix de l’avortement est entaché de nombreuses préoccupations. Les difficultés financières, le manque d’institutions de soins, le manque de crèches, les prix élevés du logement ne sont que quelques éléments qui rendent difficile de faire un choix véritablement libre.
La défense du droit à l’avortement doit aller de pair avec la lutte pour une société qui peut garantir un choix libre. Nous avons besoin d’un NON clair face à l’austérité !
Contre l’austérité !
D’un côté le droit à l’avortement doit être défendu et nous devons être vigilants pour que le financement public ne soit pas mis sous pression à cause des prochains assainissements. Le gouvernement Di Rupo prévoit pas moins de 2,3 milliards d’euros d’économie dans les soins de santé. Et pourtant, aujourd’hui déjà, beaucoup de besoins médicaux restent sans réponse. Pour permettre une véritable prévention des grossesses non désirées, la contraception devrait être gratuite et accessible à tous. Aujourd’hui, la contraception coûte plus cher qu’un avortement.
L’éducation sexuelle dans les écoles est devenu une blague suite aux économies successives dans l’éducation et dans les soins pour les jeunes. L’éducation sexuelle est alors laissée dans les mains de la télévision et d’internet. Nous avons besoin de plus de moyens pour l’enseignement, davantage d’enseignants, des classes plus petites, où l’éducation sexuelle peut être donnée d’une manière sérieuse.
D’autre part, nous devons défendre le droit d’avoir des enfants sans que cela ne nous rende plus pauvre ou ne nous mange tout notre temps et notre énergie. Nous n’avons pas besoin d’économies dans les services publics mais plutôt un élargissement de différents types de soins et de services qui permettent aux femmes de combiner famille, travail et loisirs.
Il faut également en finir avec les salaires et les contrats précaires auxquels beaucoup de femmes font face. Le marché du travail ultra-flexible, qui n’existe que pour la maximisation des profits, doit être combattu. La lutte pour des emplois décents avec des salaires décents et des horaires fixes et raisonables. Aujourd’hui, il y a encore des milliers de chômeurs, alors que les travailleurs subissent une charge de travail excessive. Nous exigeons la mise en place des32 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires.
Les coûts élevés du logement, de l’électricité et du chauffage limitent aussi le libre choix des personnes. Le fait que des milliers de personnes soient sur les listes d’attente pour des logements sociaux, que des milliers de personnes qui paient un loyer trop élevé pour un logement de mauvaise qualité… cela démontre qu’un plan massif de construction de logements sociaux est absolument nécessaire.
Organisons-nous !
Seule une lutte collective des travailleuses et des travailleurs peut obtenir ces acquis et mener la lutte pour un réel choix. C’est la seule manière efficace pour lutter contre ces organisations opportunistes qui exploitent les problèmes sociaux pour imposer leurs idées réactionnaires. Aucun parti politique traditionnel ne représente les intérêts de la grande majorité de la population. Ils défendent les profits des patrons et des grands actionnaires en attaquant nos conditions de vie. Nous avons besoins de représentants politiques qui défendent les intérêts des 99% de la population contre les 1% de grands capitalistes. Ces derniers ne cèderont jamais volontairement un euro pour satisfaire les besoins des 99%. Nous avons besoin d’un système qui répond, non pas aux profits d’une minorité mais aux besoins de la majorité, un système socialiste.
Participez à la campagne pro-choix ! Aidez-nous à mobiliser pour les différentes actions ! Contactez-nous si vous êtes intéressé pour construire la campagne contre les actions des pro-vie devant les centres de planning familial: femmes@socialisme.be