Tag: Mametlwe Sebei

  • Afrique du Sud : le Workers & Socialist Party lancé à Pretoria

    Un départ qui a dépassé les attentes

    Hier, plus de 500 travailleurs de Tshwane (l’agglomération qui englobe la ville de Pretoria, 2 millions d’habitants), délégués de mineurs, militants syndicaux et des communautés se sont rassemblés dans le Lucas Van Den Bergh Community Hall à Pretoria pour le lancement du Workers & Socialist Party. La salle ne pouvait pas contenir le nombre de participants, beaucoup d’entre eux ont investi le champ voisin.

    Par des correspondants du CIO

    Le lancement du nouveau parti a dépassé toutes les attentes. Le WASP fait vibrer une corde parmi les masses de la classe ouvrière, cela ne fait aucun doute. Dans l’autre camp, l’establishment (l’ANC, ses partenaires au sein du gouvernement, les dirigeants de droite de la fédération syndicale Cosatu et le patronat) s’est fortement inquiété de ce lancement. Une nouvelle force est en plein développement. La classe ouvrière s’organise et se prépare à relever les immenses défis qui lui font face, les idées du socialisme sont à nouveau largement embrassées.

    La réunion a été présidée par Weizmann Hamilton, secrétaire général du Democratic Socialist Movement (DSM, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Afrique du Sud). Parmi les orateurs se trouvaient Mametlwe Sebei (porte-parole du WASP et membre de l’exécutif du DSM), Elias Juba (président du comité national des mineurs), Ephraim Mphahlela (président du Mouvement national des transports NATAWU), Elmond Magedi (Mouvement des jeunes socialistes), Liv Shange (DSM) et Joe Higgins (député irlandais du Socialist Party, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en république irlandaise).

    Les orateurs des organisations de supportrices du nouveau parti incluaient des délégués des travailleurs des mines d’uranium de Klerksdorp, des mines de fer de Kumba Iron Ore à Cap-Nord, des mines de platines de Bokoni, de Gold Fields KDC, des mines d’or Harmony, des mines de charbon Mpumalanga, des mines d’or de l’Anglo Gold Ashanti, etc.

    Manifeste du WASP

    • Nationalisation des mines, des fermes, des banques et des grandes entreprises. L’industrie nationalisée doit être placée sous le contrôle démocratique des travailleurs et des communautés de la classe ouvrière. L’économie doit être démocratiquement planifiée afin de satisfaire les nécessités sociales et non le profit.
    • Pour la fin du chômage et la création d’emplois socialement utiles pour tous ceux qui recherchent du travail. Luttons pour un salaire décent de 12.500 rands sud-africains par mois (environ 1000 euros).
    • Non aux expulsions et aux coupes dans les budgets – pour un investissement massif dans le logement, l’électricité, l’eau, les infrastructures sanitaires, les routes, les transports publics et les services sociaux.
    • Pour un enseignement public gratuit, de la maternelle à l’université.
    • Pour un service national de soins de santé gratuits accessible à tous.

    Principes du WASP

    • Nous rejetons catégoriquement la corruption des politiciens et partis pro-capitalistes.
    • Tous les candidats du WASP à des positions élues – que ce soit en tant que conseiller ou de député – sont soumis au droit de révocation immédiat.
    • Pour des représentants des travailleurs au salaire des travailleurs. Tous les représentants élus sur base du manifeste du WASP ne recevront que le salaire moyen d’un travailleur qualifié. Le reste sera reversé au WASP.

    Le WASP va maintenant se concentrer sur sa prochaine phase de développement. Le WASP va bientôt annoncer une nouvelle date pour la convocation d’une conférence destinée à établir des structures démocratiques, élire une direction et développer son manifeste.

    Il existe de nombreux combats dans lesquels le WASP compte s’investir : une campagne pour la révocation des conseillers corrompus, une campagne pour les droits au travail, la collecte d’un million de signatures de soutien du WASP (afin de pouvoir se présenter aux élections) et préparer le terrain pour une grève générale si les patrons et le gouvernement osent frapper l’industrie minière de licenciements.

  • Afrique du Sud : La lutte des mineurs continue

    Après le massacre de la mine de Marikana (de l’entreprise Lonmin) en août dernier, le monde a été choqué et dégoûtés en apprenant que les mineurs étaient poursuivis en justice et que les grévistes étaient cibles d’attaques diverses. Le 30 octobre, la police avait encore attaqué les mineurs de la mine de Thembelani (appartenant à l’Anglo American Platinum – Amplats), à coups de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc.

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    MEETING : Après le massacre de Marikana : Solidarité avec la lutte des mineurs !

    UN DIRIGEANT OUVRIER PREND LA PAROLE – TÉMOIGNAGE DE SEBEI MAMET, PRÉSIDENT DE LA COORDINATION NATIONALE DES COMITÉS DE GRÈVE

    Jeudi 13/12 BRUXELLES 19H30 RANDSTAD (45 RUE DU JARDINIER, MOLENBEEK)

    Evènement Facebook

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    Amplats avait tenté d’amadouer les grévistes avec une prime de 2000 rands (178 euros) pour qu’ils retournent au travail, en vain. Les mineurs avaient également refusé l’accord conclu entre la multinationale et la direction des syndicats, dont le syndicat national des mineurs (NUM). Face à cet échec, Amplats a alors recouru à la manière forte.

    L’entreprise a licencié 12.000 travailleurs. Lorsque les mineurs, organisés et déterminés, ont refusé de partir, les patrons des mines ont cherché un autre moyen de continuer à les exploiter. Hoshoko Letshoba, un des dirigeants des mineurs, a été interviewé par nos camarades britanniques du Socialist Party. Il leur a expliqué que les mineurs sont déterminés à continuer à se battre pour rester travailler, au salaire de 12.500 rands par mois. Il a aussi fait part de certaines techniques d’intimidations employées contre les mineurs, comme l’arrestation de près de 500 d’entre eux sous des motifs fallacieux. Hoshoko est un membre du Democratic Socialist Movement (DSM), le parti frère PSL en Afrique du Sud.

    La direction du NUM

    Les travailleurs et les syndicats du monde entier ont été horrifiés par le rôle joué par le syndicat des mineurs, le NUM, dans la grève de Marikana. Ce dernier a à nouveau tenté de saboter le mouvement et d’imposer sa volonté, en essayant notamment d’organiser un rassemblement provocateur dans la zone minière de Rustenberg. Deux travailleurs se sont fait tirer dessus lors des conflits ayant opposé les mineurs et les responsables du syndicat.

    Comme l’explique le DSM, "la direction du NUM se tient de l’autre côté de la barrière de classe, elle est en collusion avec les patrons des mines, elle dénonce les revendications de ses membres, elle a appelé l’ANC à mettre fin à la grève, et a demandé à la police de l’écraser."

    L’agence Reuters a commenté : "Les grèves ont mis en lumière les profondes inégalités salariales en Afrique du Sud et la non-concrétisation de la promesse du Congrès National d’Afrique du Sud (ANC) de Nelson Mandela de ‘‘garantir une meilleure vie à tous’’ après la fin de la domination de la minorité blanche’’. Il en va de même pour la confédération syndicale Cosatu.

    Mais l’idée de la construction d’un nouveau parti de masse des travailleurs fait son chemin. De son côté, le DSM, outre le fait qu’il souligne cette nécessité d’un nouveau parti large pour et par les travailleurs, défend pour la nationalisation des mines, des banques et des terres. Mametlwe Sebei, un membre de la direction du DSM, a été cité dans la presse sud-africaine après avoir déclaré lors d’un meeting de masse des travailleurs d’AngloGold Ashanti: ‘‘Nous avons tracé une ligne dans le sable. Nous construisons une alternative socialiste.’’ Interrogé par South Africa’s City Press, un autre membre du DSM, Thamsanqa Dumezweni, a déclaré: "Les travailleurs ne disposent que de leur force de travail. Il leur faut l’utiliser pour une révolution contre la capitalisme.’’

  • Massacre en Afrique du Sud : l’ANC révèle sa véritable nature

    Il est très loin le temps où les anciens prisonniers de Robben Island scandaient avec le peuple en lutte ‘‘Amamdla… ngawethu’’ (le pouvoir… nous appartient). Aujourd’hui, alors que l’ANC est au pouvoir depuis la fin de l’Apartheid, la situation des masses laborieuses est toujours catastrophique. La désillusion est immense envers l’ANC qui perpétue l’exploitation capitaliste faisant des ravages en Afrique du Sud. Le massacre des mineurs est une illustration du combat à mort mené par la bourgeoisie locale et internationale pour préserver ses intérêts au détriment de la majorité sociale.

    Par Alain (Namur), article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    Alors que l’Apartheid est tombé il y a 21 ans, l’Afrique du Sud reste l’un des pays les plus inégalitaires. La population noire représente 80% de la population mais ne possède que 5% des richesses. La question agraire est loin d’avoir été résolue, seuls 3 à 4% des terres arables ont été redistribuées. Les fermiers blancs possèdent encore 80% des terres cultivables.

    La société sud-africaine est touchée à tous les niveaux par les maux qu’engendre la société capitaliste. Un Sud-africain sur dix est atteint par le SIDA, ce qui fait de l’Afrique du Sud l’un des pays les plus touchés par cette épidémie. Les violences envers les femmes atteignent également des sommets, près d’un million de femmes sont violées chaque année, principalement dans le cadre du cercle familial. En 2008, des Zimbabwéens ont été brulés vif par des habitants d’un bidonville de Johannesburg sur fond de crise de l’emploi et de concurrence entre travailleurs. La violence du système capitaliste est très dure dans ce pays pourtant érigé en modèle pour l’ensemble de l’Afrique noire.

    Le 16 août dernier, la violence de la classe capitaliste s’est encore sauvagement déchainée. La police a mené un assaut meurtrier contre les mineurs de Lonmin à Marikana alors que ces derniers luttaient pour des augmentations salariales. La grève a éclaté le 10 août dans cette région, troisième productrice de platine au monde. Des milliers de travailleurs ont suivi le mouvement initié par l’AMCU (scission du syndicat majoritaire le NUM). Dès le début, la lutte a pris des aspects insurrectionnels avec des collisions entre policiers et grévistes. Le 15 août, les dirigeants de la mine ont cessé les négociations en remettant la situation dans les mains des forces armées. Le lendemain, un assaut a été lancé. Bilan : une quarantaine de morts. Les images de grévistes abattus presque de sang-froid ont choqué le monde entier.

    Les méthodes brutales et meurtrières utilisées pour briser la grève n’ont pas réussi à entamer la détermination des travailleurs. Cela a au contraire entrainé un immense sentiment de colère parmi l’ensemble des travailleurs de la mine et même du secteur minier à travers le pays. L’élite dirigeante craint maintenant une contagion de cette colère à tous les secteurs de la société.

    Le Democratic Socialist Movement, DSM (parti-frère du PSL en Afrique du Sud), est activement intervenu dans la lutte. Tout d’abord en jouant un rôle dans l’organisation des travailleurs et dans l’élaboration d’une stratégie capable d’unifier toutes les couches de la société derrière les mineurs, ensuite en organisant la solidarité internationale (lettres de protestations, manifestations de soutien aux mineurs, intervention au Parlement Européen,…). Finalement, la direction de Lonmin a accepté une augmentation de salaire de 11 à 22%. Mametlwe Sebei, membre du DSM et porte-parole du comité de grève, a déclaré à l’agence Reuters : “C’est une victoire.” Mais depuis lors, le mouvement s’est étendu aux autres mines du pays…

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