Tag: Luc Vermeulen

  • Denderleeuw : le cadeau du CD&V et de la N-VA au Vlaams Belang

    La formation de la coalition qui dirigera la commune de Denderleeuw a dominé les actualités nationales. Pour prendre possession des rennes de la commune, la coalition du CD&V et de la N-VA, qui n’était pas majoritaire, a dû faire appel au soutien extérieur du parti d’extrême-droite. Le Vlaams Belang a donc apporté son soutien à des partis dont il dénonce la politique, mais cela a été peu commenté. Le CD&V et la N-VA affirment qu’ils sont toujours en désaccord avec le VB et que le parti d’extrême-droite reste écarté du pouvoir. Mais le Vlaams Belang a bel et bien reçu un cadeau de la part du CD&V et de la N-VA : la possibilité de rompre le cordon sanitaire est maintenant posée sur la table.

    Parmi les membres du VB, l’euphorie domine. A Alost, leur chef de file, Van Overmeire, a dû changer de parti pour devenir échevin (des ‘‘affaires flamandes’’ !) et passer à la N-VA. Mais là, à Denderleeuw, le Vlaams Belang a pu dominer l’actualité avec son soutien extérieur pour la N-VA et le CD&V. Visiblement, au VB, les critiques contre la ‘‘politique politicienne’’ peuvent être balayées dès lors qu’il est possible de redevenir un thème central dans les médias.

    Hier soir, aux portes de l’Hôtel de Ville de Denderleeuw, les conséquences de cette situation ont été clairement visibles. Une centaine de syndicalistes et de militants de gauche protestaient contre cette collaboration tacite avec l’extrême-droite, face à une police massivement présente, avec robocops et canons à eau. Des militants d’extrême-droite étaient également présents à une certaine distance, environ 15 skinheads dirigé par Luc Vermeulen, un membre du Voorpost qui est traditionnellement chef du service d’ordre du Vlaams Belang.

    Les syndicalistes et les militants de gauche ne pouvaient ni crier de slogans, ni avoir de prise de parole au cours de leur action. Pourquoi ? ‘‘Les prises de parole politiques provoqueraient trop l’extrême droite.’’ Par contre, l’extrême-droite a pu scander ses propres slogans contre la gauche (qualifiée d’être une bande de rats…) sans aucun problème. C’est cela que signifie concrètement d’obtenir le soutien extérieur de l’extrême-droite ? En échange de trois voix au conseil communal, l’extrême-droite a-t-elle réussi à imposer que l’on bâillonne l’opposition de la rue ? Les luttes sociales pourront-elles encore être organisées à l’avenir à Denderleeuw ?

    Les mégaphones des syndicalistes et des militants de gauche ont été saisis par la police. Le secrétaire du SETCa, la centrale des employés de la FGTB, qui appelait au calme à l’aide de son mégaphone à la suite de provocations de quelques skinheads a lui-même été arrêté. Une délégation du Vlaams Belang de Blankenberge qui a scandé des slogans racistes n’a pas fait face aux mêmes difficultés. Un syndicaliste qui insistait sur le caractère criminel de ces slogans a été réduit au silence par la police.

    La manière dont les choses se sont déroulées illustre très clairement que le Vlaams Belang va utiliser son cadeau de la N-VA et du CD&V pour imposer sa présence dans les rues, avec l’aide de skinheads et autres hooligans comme ce fut le cas hier. Tandis que leurs dirigeants iront voter aux côtés du CD&V et de la N-VA, les gros bras du Vlaams Belang se sentiront bien plus à l’aise pour mener leurs actions. Le Vlaams Belang ne pèsera peut-être pas beaucoup dans la prise de décisions au conseil communal mais, pour les néofascistes, dominer la rue est plus important.

    Quant aux partis établis, cette triste histoire a une fois de plus illustré que leur vision de la politique se limite à une guerre pour obtenir des postes. Selon cette approche, collaborer avec l’extrême-droite peut constituer une option. Mais cette collaboration assure que les points de vue racistes deviennent plus acceptables. La seule force qui en profitera, c’est l’extrême-droite elle-même.

    La lutte contre l’extrême droite doit se poursuivre. À Alost, Denderleeuw et ailleurs, nous continueront à être aux côtés de ceux qui veulent lutter contre l’extrême-droite tout autant que contre les politiques antisociales qui sont le terreau sur lequel elle se développe.

  • Aujourd’hui comme hier : L’extrême-droite contre les travailleurs

    Nous avons assisté ces derniers temps à une montée des violences racistes en Europe. Quels enseignements peut-on retenir de la lutte contre le fascisme classique dans les années ‘20 et ’30 ?

    Emiel Nachtegael

    Le fascisme englobe bien plus que la violence ou des opinions racistes. Le racisme n’est d’ailleurs pas le monopole de forces néofascistes comme le Vlaams Blok/Belang, le Front National ou Nation. Un important dirigeant local du PS français, Georges Frêche, vient d’être exclu de son parti pour avoir déclaré que les Harkis algériens étaient des « sous-hommes » et que l’équipe de France comptait trop de Noirs…

    Le fascisme dans les années 1920 – 1940

    Les organisations fascistes sont arrivées au pouvoir dans des périodes de crise politique et économique extrême.

    En Italie, le Parti Socialiste Italien n’a pas saisi les occasions créées par une situation révolutionnaire unique en 1919 et 1920 lorsque des milliers d’occupations d’usine ont eu lieu et Mussolini a pu arriver au pouvoir en 1922 après l ‘échec de ce mouvement et la retombée de l’espoir parmi les travailleurs.

    L’Allemagne a connu elle aussi une période révolutionnaire (de 1918 à 1923) durant laquelle les travailleurs ont tenté d’édifier une démocratie ouvrière selon le modèle des travailleurs russes. Mais le jeune Parti Communiste a commis quelques erreurs aventuristes et, surtout, la direction de la social-démocratie allemande a préféré sauver le capitalisme en participant au gouvernement et en couvrant même l’exécution de dirigeants ouvriers.

    Par la suite, l’économie s’est complètement effondrée : au début des années ’30, 97% de la population ne disposait plus d’épargne et 25% de la population active se retrouvait sans emploi et sans allocations.

    La crise économique et l’absence d’une réponse du mouvement ouvrier ont créé un vide politique, plus particulièrement parmi les couches sans lien avec le mouvement ouvrier organisé – classes moyennes (artisans, professions libérales, petits paysans,…) , vétérans de guerre, chômeurs,… – qui étaient les principales victimes de l’inflation galopante. Elles ont commencé à chercher une force qui serait capable de rétablir l’ordre et la stabilité. C’est parmi ces couches-là que les partis fascistes ont trouvé leur base sociale.

    Comme l’a dit Trotsky, dirigeant de la Révolution Russe avec Lénine, « la menace fasciste est l’expression du désespoir contre-révolutionnaire après l’échec de l’espoir révolutionnaire ». Ce qu’a bien compris aussi la communiste allemande Clara Zetkin qui a déclaré en 1923 que le fascisme serait à l’ordre du jour si la Révolution Russe ne connaissait pas de prolongement dans le reste de l’Europe.

    Avec l’appui d’une partie de la grande bourgeoisie (principalement celle issue de l’industrie lourde) et une structure militaire, les milices fascistes sont parties à l’attaque contre le mouvement ouvrier. Elles ont souvent utilisé une rhétorique anticapitaliste mais en la déviant vers le racisme et le nationalisme. Ce n’est que de cette cette façon-là qu’ils ont pu faire une distinction entre le banquier Rotschild, d’orgine juive, et le patron de l’acier Krupp, invité régulier des congrès nazis.

    Les nazis ont puisé dans les diverses couches ruinées par la crise leurs briseurs de grève. Lorsque les nazis sont arrivés au pouvoir en 1933, ils ont dissous le parlement et interdit toutes les organisations ouvrières (partis, syndicats, mutuelles,…). L’atomisation du mouvement ouvrier a ouvert une période dorée de bas salaires et de travail d’esclave pour le grand capital allemand. De grands travaux d’infrastructure et la préparation à la guerre devaient sauver l’économie. Les conséquences en sont connues…

    Le VB et le FN : entre rêve et passage à l’acte

    Le Vlaams Blok/Belang, le Front National ou Nation possèdent un programme similaire aux fascistes des années ‘20 et ‘30. Les musulmans ont juste pris la place des Juifs comme boucs émissaires principaux.

    Le VB dispose aussi de troupes qu’il peut engager si nécessaire dans des confrontations physiques. Quelqu’un est même payé pour diriger ces troupes de choc : Luc Vermeulen, à la tête du groupe d’action Voorpost. Ce sont ces troupes-là qui ont été envoyées contre les organisateurs du pèlerinage de l’Yser en ’96 et contre la manifestation anti-NSV en décembre 2004.

    Le danger émanant des groupes néo-fascistes ne peut donc pas être négligé. Dans les années ’20 et ‘30, nous avons vu à quoi une telle attitude peut mener. Le Parti Socialiste Italien a longtemps jugé que le danger de Mussolini était insignifiant tandis que, quelques années plus tard, le Parti Communiste Allemand (passé entièrement sous le contrôle de Staline) déclarait que le parti social-démocrate était un parti « social-fasciste » et qu’aucune alliance n’était donc possible avec lui contre les nazis !

    La situation aujourd’hui n’est évidemment pas la même que dans ces années-là. Des forces comme le Vlaams Belang ou le Front National en France (et encore plus en Belgique !) ne disposent pas d’une base active importante prête à utiliser la violence et le mouvement ouvrier est en outre aujourd’hui beaucoup plus fort que dans les années ‘30. Des petits groupes ouvertement nazis sont certainement prêts à tout mais ils ne jouissent pas du soutien des couches plus larges de la population (ni même de l’ensemble des électeurs d’extrême-droite). Cela ne signifie pas pour autant que nous pouvons rester tranquilles.

    La leçon principale que nous devons tirer des luttes antifascistes des années ‘20 ou ‘30 est la nécessité d’une réaction immédiate face au danger fasciste et le rôle primordial du mouvement ouvrier.

    En s’opposant systématiquement à chaque montée de groupes néofascistes, nous pouvons éviter qu’augmente la confiance qu’ils ont en eux pour passer à l’action et à la violence. C’est pourquoi nous mobilisons contre la marche du NSV (les étudiants du VB) à Anvers le 8 mars.

    Nous pensons également qu’une montée des luttes des travailleurs peut aboutir à une situation où l’extrême-droite se retrouve en position défensive. Cela a encore pu se vérifier récemment en France lors du mouvement contre le CPE et, chez nous, lors du mouvement contre le Pacte de Solidarité. Le VB avait alors déclaré que les mesures gouvernementales n’allaient pas assez loin et sa fraction au conseil communal à Gand avait réclamé une répression policière plus féroce contre les piquets de grève, tandis que la majorité des électeurs du VB soutenaient les actions syndicales.

    L’absence d’alternative politique pour le mouvement ouvrier permet à des partis comme le VB ou le FN de mettre en avant pendant un temps des opinions contradictoires afin de séduire différents publics.

    La meilleure manière d’infliger une défaite permanente aux partis néofascistes est de lutter pour un programme anticapitaliste et de construire une formation politique qui défende réellement les intérêts des travailleurs. No Pasaran!

  • Extrême-droite. Quelles solutions peuvent bien apporter des criminels?

    Le Vlaams Belang prétend défendre les intérêts des gens simples en Flandre, mais s’apprête à adopter un programme économique néo-libéral: contre les chômeurs et les travailleurs. Ce parti prétend aussi lutter ardemment contre la criminalité, mais il s’avère que cette politique ne compte qu’à l’extérieur de la formation d’extrême-droite.

    Geert Cool

    Pyromane hollandais avec carte de membre du VB

    Le 15 juin, à Rotterdam aux Pays-Bas, une mosquée a été incendiée. Le pyromane a été rapidement arrêté. Il s’agissait de Ben Van der Kooi, un militant d’extrême-droite qui avait déclaré sur Internet qu’il était membre du VB depuis 4 ans. Le président des jeunes du VB avait déclaré que Van Der Kooi n’avais jamais été membre.

    En 2001, Van der Kooi avait participé à une université d’été des Jeunes du Vlaams Belang et en 2004 il avait entre autre participé à une manifestation du NSV (l’organisation des étudiants fascistes, étroitement liés au VB), au Ijzerwake (l’alternative organisée par le VB et cie au Pélerinage de l’Yser officiel, qui commémore les victimes – flamandes – de la première Guerre Mondiale), ou à une manifestation des néonazis marginaux de Groen Rechts (la Droite Verte). Des anciens du VB témoignent que la direction du VB était au courant des points de vue de Van Der Kooi, mais qu’aucune action n’était entreprise contre lui.

    Van der Kooi a « justifié » son action terroriste: incendier les mosquées est un bon mode d’action, car alors les assurances n’accorderont plus de contrats avec les maisons de prière. Van Der Kooi et d’autres membres du VB ne visent pas uniquement les mosquées comme objectif potentiel. Il est aussi l’auteur d’un article écrit à l’occasion d’une action organisée par Blokbuster, dans lequel il expliquait qu’il est maintenant grand temps de s’en prendre à la gauche: «la racaille de gauche sur la croix », formulait-il de façon subtile.

    Les membres du VB soutiennent les négationnistes

    Le révisionniste notoire Siegfried Verbeke a été arrêté le 4 août aux Pays-Bas alors qu’il était sur le point de prendre l’avion. Avec son épouse, qui en est originaire, il était en route vers les Philipines.

    Il est possible que Verbeke soit livré à l’Allemagne, où il risque une peine de prison de plusieurs années. Auparavant, Verbeke avait gagné l’attention des médias avec ses problèmes judiciaires suite à son négationnisme et à sa minimalisation des crimes nazis.

    De plus, Verbeke pouvait compter sur le soutien financier de Voorpost, une organisation dirigée depuis le VB. Voorpost a assumé à plus d’une occasion le service d’ordre aux activités du parti. Leur chef en titre, Luc Vermeulen, responsable pour le service d’ordre est rémunéré par le VB. Il apparaît d’ailleurs régulièrement aux activités du VB et de ses satellites.

    Voorpost est soutenu par différents parlementaires et d’autres figures de la direction du VB, tel que Roeland Raes, ancien vice-président, toujours rédacteur en chef de Voorpost. Mais des parlementaires comme Francis Van den Eynde ou Rob Verreycken (dans le passé encore l’avocat de Verbeke) sont également des invités réguliers des activités de Voorpost. Maintenant il s’avère que Voorpost a soutenu financièrement (avec limites) Siegfried Verbeke, ou au moins les fonds de solidarité de Verbeke. Le verdict contre Verbeke a déjà provoqué un tollé de protestations dans le magazine d’extrême-droite ‘t Pallieterke où Koen Dillen (VB) écrivait que la loi sur le négationnisme doit être abolie.

    Quels intérêts?

    Ce type de parti, refuge pour, entre autre, pyromanes et négationnistes, n’est en rien réservé à la Flandre. Pour bloquer le développement du VB ou du FN, il nous faut une véritable alternative qui s’occupe de la défense efficace des intérêts de la majorité de la population. Nous voulons construire cette alternative socialiste, aidez-nous à la réaliser!

  • Forte mobilisation antifasciste à Gand

    CONTRE LE NSV

    LE 2 DÉCEMBRE, 1.500 antifascistes ont participé à la manifestation annuelle anti-NSV à Gand (le NSV est l’organisation étudiante du VB). Cette manifestation était la plus grosse depuis longtemps et portait comme slogan principal «pour une opposition de gauche contre la politique de droite».

    Boris Van Acker

    Blokbuster, la campagne antifasciste du LSP/MAS et l’organisation étudiante ALS/ EGA ont assumé presque seuls la mobilisation. Alors que l’ensemble de la gauche et des intellectuels soi-disant de gauche végètent en philosophant sur la manière de faire reculer l’extrême droite, nous allons vers ces quartiers populaires où le VB obtient d’énormes scores. Nous y construisons des campagnes politiques, indépendamment des partis traditionnels bourgeois qui sont responsables de la montée du Vlaams Blok. Nous avons su non seulement rassembler 1500 manifestants pour une opposition de gauche, mais nous avons également su obtenir le soutien des travailleurs et de leurs familles dans les quartiers traversés par la manifestation.

    Nous y avons vendu plus de 100 journaux et divers riverains ont prit part à la manifestation. De par son manque de soutien parmi les étudiants, le NSV a dû mobiliser toute la crapule néo-nazie de Flandre pour sa manifestation annuelle. Il est inacceptable que des dizaines de néo-nazis puissent terroriser le quartier étudiant.

    C’est la raison pour laquelle, après la dissolution officielle de notre manifestation pacifique, des centaines d’antifascistes se sont dirigés vers le quartier étudiant. La police n’a nullement voulu empêcher les fascistes, après la dissolution de la manifestation NSV, de s’acheminer vers le quartier étudiant où ils comptaient trouver des victimes faciles. Des groupes de 10-20 fascistes entraînés militairement ont chargé la majorité d’antifascistes qui n’étaient pas préparés à un assaut d’une telle envergure et ils ont dispersé la foule. La police a voulu en remettre une couche, cette fois-ci avec des matraques. Dans diverses régions, nous avons déjà porté plainte collectivement contre la violence physique des fascistes et auprès du Comité-P contre les brutalités policières.

    Celui qui connaît l’Histoire, sait ce que signifient les méthodes fascistes. Mais pour beaucoup, cette confrontation directe a choqué. Parmi les combattants de rue, nous avons pu distinguer plusieurs mandataires du VB, dont Stefaan Sintobin, parlementaire d’Izegem ainsi que Luc Vermeulen actuellement dirigeant du service d’ordre du VB, et leader de la milice privée VMO, interdite dans les années 80. Pendant que les mandataires VB peuvent se lancer comme seule opposition au parlement avec leur langage populiste, dans le même temps ils envoient des troupes entraînées militairement pour casser chaque tentative de riposte antifasciste. Pour ceux qui avaient encore des doutes sur les liens entre les milices comme Voorpost, le NSV et le Vlaams Belang, ils pouvaient les vérifier en direct ce deux décembre.

    «Gand envoie les autopompes une deuxième fois en deux jours», De Gentenaar (3/12)

    Comme toujours les médias traditionnels bourgeois ont fourni des rapports plutôt légers sur la manifestation anti-NSV…

    Pour eux, il s’agissait d’émeutes entre des jeunes d’extrême droite et d’extrême gauche. Les errances de la gauche ont renforcé cette fausse image. Le jour avant la manifestation anti-NSV, une autre bataille de rue a eu lieu dans le quartier populaire de Brugse Poort. Dans ce quartier populaire, la politique de “mixité sociale” du conseil de ville a abouti à la destruction de 89 maisons ouvrières. Ce drame a été baptisé “Oxygène pour le Brugse Poort”. A travers la mise sur pied d’un comité d’action contre la démolition, le MAS a voulu organiser les riverains concernés et l’ensemble du quartier.

    On s’attendrait à ce que le Centre Anarchiste dans le Brugse Poort soutienne cette initiative, même si ce n’était que pour donner plus d’ampleur à leur travail de quartier. Mais une vision sur la manière de construire un rapport de force contre le conseil de ville et sa politique antisociale semble totalement absente chez les “autonomes”.

    Après une lutte difficile de plus d’un an, les maisons ont été expropriées, mais pas sans résistance. Face à l’agressivité du conseil de ville, les riverains concernés se sont organisés, ont répondu à la propagande du conseil de ville et ont défendu leurs droits au travers de la construction de la solidarité.

    Lorsque finalement la plupart des habitants originaux sont partis, les squatters ont occupé les maisons vidées. Il n’est pas étonnant que cette forme de protestation n’ait pas reçu le soutien des habitants du quartier: où étaient nos courageux squatters lorsque les habitants originaux du quartier ont mené leur lutte?

    Le premier décembre, la veille de la manifestation anti- NSV, les squatters ont dit que les maisons allaient être dégagées. Diverses sources ont réfuté cette information. De gigantesques barricades étaient mises sur pied avec des amoncellements de déchets pillés dans les maisons abandonnées ou volées dans les maisons encore occupées! Quelques squatters masqués se sont retranchés sur le toit d’une maison située à un coin de rue et ont jeté des caddies et des vieux vélos vers le bas. Les médias se sont jetés sur les images. Leur action héroïque a été dispersée sans beaucoup d’efforts, une éviction n’a pas été prévue… Cette action était une véritable gifle pour les habitants de quartier expropriés et nos efforts au Brugse Poort.

    Il était prévisible que le conseil de ville se serve des rapports spectaculaires dans la presse pour criminaliser toute la résistance contre le projet de prestige au Brugse Poort. Le lendemain on pouvait lire à la une des journaux: «Belfast sur Escaut» (De Morgen) et «Les squatters construisent leur interprétation a eux du Mur de Berlin» (De Gentenaar). A ce moment, Beke (bourgmestre de Gand) avait l’initiative. Avec un regard un peu compatissant, il déclarait devant les caméras qu’ «il ne comprenait pas les squatters. Des maisons délabrées sont démolies pour y construire des logements sociaux. Je ne vois pas le mal.» L’image consécutive nous montre un vélo tombant du toit. Les autopompes sont utilisées. Un habitant du quartier crie à Beke qu’ «il ne peut pas tolérer cela! Ces squatters doivent partir! « Beke n’aurait pas pu imaginer mieux.

    Pour regagner les votes du VB, nous devons aller vers les quartiers où le VB récolte des voix. Si nous voulons les convaincre, alors il est de notre responsabilité de construire une opposition de gauche contre la politique de droite qui forme le substrat à la moisissure de l’extrême-droite. Le fait de monter des barricades et d’aller à des confrontations directes cagoulé avec la police fait le jeu de nos opposants. Ils dissimulent avec des méthodes «radicales » leurs incompétences et/ou leurs réticences ainsi que leur incompréhension totale des problèmes de société pour changer réellement quelque chose.

    Sans approche transitoire les radicaux peuvent continuer à faire du sur place détaché du soutien de la population. Sans ce soutien, leur « lutte » est par définition une cause perdue. Ils se constituent eux-mêmes en oiseaux pour le chat devant la répression policière et le vilipendage des médias.

    Les antifascistes doivent mener leur lutte non pas dans leur milieu radical, mais via la construction d’une opposition de gauche combative dans les entreprises, les écoles et les quartiers. Rejoins la seule opposition utile! Rejoins le MAS!

  • NSV: Les étudiants du Vlaams Blok sont des racistes violents

    UN MEMBRE DU NSV écrivait récemment un forum de discussion à l’unif de Gand à propos d’une manifestation précédente du NSV à Anvers: «Un gugusse de gauche n’avait rien trouvé de mieux que de mettre du reggae et d’ouvrir la fenêtre. Et hop, voilà qu’un pétardpirate atterrit à l’intérieur. Boum, la musique nègre s’arrête net, les volets se ferment et la lumière s’éteint…»

    Geert Cool

    Ou encore à propos d’une action du NSV à Gand: «Je me souviens encore d’une greluche de gauche avec un djembé dans les bras qui s’est mise à insulter 2 militants du NSV dans la Van Hulthemstraat à Gand. 2 minutes plus tard, on jouait au football avec un djembé dans la Van Hulthemstraat». Voilà comment on forme les futurs cadres du Vlaams Blok: racisme primaire, violence contre les adversaires,…

    Il ne s’agit pas de faits isolés. Lors de la mobilisation pour la manif anti-NSV de 1998 à Gand, nous avions déjà rendu public un document interne du NSV d’un racisme primaire qui évoquait «la boîte crânienne des Nègres» qui serait «plus petite» que celle des Blancs… Ils se sont empressés d’en nier l’existence. Cette controverse a en tout cas fait en sorte que, pour la première fois, plusieurs bonzes du Vlaams Blok ont préféré éviter cette annéelà d’apparaître publiquement à la manif du NSV.

    Non pas qu’il n’y aurait plus de liens entre le Vlaams Blok et le NSV. Encore en février, la section anversoise du NSV organisait un meeting du Blok dans les locaux de l’unif d’Anvers. Des figures connues du parti étaient présentes dans le cortège du NSV en 2003 à Louvain. La liste des membres d’honneur du NSV de Gand de septembre 2002 comprend, entre autres, le dirigeant local Francis Van den Eynde. Lors des activités du NSV, le service d’ordre est dirigé par Luc Vermeulen, un vétéran du VMO.

    Le NSV sert de vivier pour les futurs cadres du Blok. Par exemple, le groupe autour de Dewinter est issu du NSV, tout comme bon nombre d’autres parlementaires du Blok. Le président du NSV gantois, Dieter Van Parijs, qui porte la responsabilité du document cité cidessus, travaille pour le Vlaams Blok dont il préside d’ailleurs la section locale d’Oostkamp-Beernem.

    Les étudiants du Vlaams Blok ont plus de latitude pour se livrer à des propos racistes et à des actes de violence. Le NSV n’a en effet pas une large base électorale à préserver. S’ils vont sans aucun doute attirer de plus en plus de carriéristes dans leurs rangs, le NSV n’en reste pas moins un outil important entre les mains de la direction du Blok pour la formation d’un noyau de cadres fascistes.

    Manifestation anti-NSV

    le 11 mars 2004

    19u > Gare de Berchem Antwerpen

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