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  • Espagne / Portugal : Des centaines de milliers ‘d’Indignados’ ont occupé les rues le ‘15-O’

    Construisons la résistance de masse contre l’austérité!

    Les “Indignad@s”, les “Wall Street occupiers” et des centaines de milliers d’autres manifestants, partout à travers le globe, ont occupé les rues ce samedi 15 octobre. Ils contestaient le pouvoir des grandes banques et du Grand Capital dans le cadre d’une protestation internationale (‘15-O’). Voici ci-dessous un rapport d’Espagne et du Portugal, où se sont déroulées certaines des plus grosses mobilisations.

    Par des correspondants de Socialismo Revolucionario (CIO-Espagne) et de Socialismo Revolucionario (CIO-Portugal)

    Espagne

    Puerta del Sol, à Madrid, le berceau du mouvement des indignados, a connu une puissante manifestation ce 15 octobre : cinq cents mille personnes ont envahi les rues ce jour-là ! À Barcelone, les organisateurs ont compté 400.000 participants, et 60.000 à Seville. Des dizaines de milliers d’autres ont défilé dans les rue de Valence, de Bilbao et ailleurs dans le pays. Les Indignés étaient de retour, avec une colère inchangée. L’aggravation de la crise économique du capitalisme espagnol ainsi que l’avalanche de coupes budgétaires et d’attaques contre le niveau de vie continuent à attiser les flammes de la protestation et de la radicalisation. Les élections auront lieu le 20 novembre prochain mais les manifestations massives de ce samedi ont constitué un vibrant rappel du fait que cette multitude de travailleurs, de jeunes et de chômeurs affirment qu’ils ne sont pas représentés par les partis de l’establishment.

    Après l’explosion du mouvement après les manifestations ‘Democracia Real Ya !’ le 15 mai dernier, le mouvement 15-M, comme il s’est par la suite fait connaître, a réussi à s’enraciner dans la société espagnole. Bien qu’à une échelle plus limitées, les assemblées populaire que le mouvement a lancées dans les grandes villes d’Espagne ont continué à fonctionner tout au long de l’été. A partir des protestations massives de mai et de juin, le mouvement s’est orienté vers des campagnes locales, en organisant par exemple la résistance contre des centaines d’expulsions de logements ou avec des blocages de masse pour aider ceux qui étaient menacés d’être mis à la porte de chez eux. Samedi dernier, le mouvement a pu démontrer qu’il était encore capable de mobiliser des centaines de milliers de personnes, la participation rivalisant avec celle du 19 juin dernier, quand plus d’un million de personnes avaient manifesté. Mais cette fois, ils ont été rejoints par des centaines de milliers d’autres sur les 5 continents.

    La puissante réaction des travailleurs face aux coupes brutales mises en œuvre par le PSOE et le PP dans les gouvernements fédéraux et régionaux au cours de ces derniers mois – y compris la lutte des enseignants en défense de leurs emplois et de leurs conditions de travail à Madrid et dans d’autres régions – a également eu un impact sur le mouvement. Les masses de jeunes ont été rejoints par de nombreux travailleurs plus âgés et des militants anti-austérités, avec des slogans soulignant l’opposition du Mouvement contre le massacre des budgets publics et revendiquant des soins de santé et une éducation gratuits et de qualité. Ces revendications sont essentielles pour que le mouvement soit capable de se développer plus loin, en tant que force de masse capable de fédérer l’opposition qui existe dans la société en une lutte de masse pour une alternative à l’austérité et le chômage de masse.

    Socialismo Revolucionario (CIO-Espagne) a participé à des manifestations de plusieurs villes du pays, en plaidant pour que le mouvement avance à partir du 15 octobre en direction d’actions encore plus efficaces, comme en construisant de la base une grève générale. Le 15-M peut constituer un puissant outil pour aider les travailleurs à pousser les dirigeants syndicaux à entrer en action en défense de la majorité de la population. Les assemblées doivent dorénavant être à nouveau ‘remplies’, et s’implanter également sur les lieux de travail afin de commencer à construire le blocage de l’économie. De cette façon, on pourrait réellement faire sentir le pouvoir de la majorité. Armé d’un programme politique alternatif appelant à la propriété publique et démocratique des banques et des principaux piliers de l’économie, ce mouvement pourrait soulever la possibilité d’une lutte capable de mettre fin à ce système pourri et d’instaurer une véritable démocratie.

    Portugal: 100.000 personnes à Lisbonne

    Environ 100.000 manifestants ont défilé à travers Lisbonne samedi dernier, 20.000 autres à Porto et des milliers encore dans diverses autres villes et villages portugais. La campagne de mobilisation pour le ’15-O ‘, dans laquelle les militants de Socialismo Revolucionario (CIO-Portugal) étaient profondément impliqués, avait duré plusieurs semaines. Des dizaines de milliers de personnes ont pris d’assaut la police anti-émeute pour occuper les marches du Parlement à Lisbonne, et on a pu voir des scènes jamais vues depuis la Révolution portugaise de 1974.

    Les manifestations ont fortement été inspirées par le mouvement des indignés espagnols qui, avec des protestations de masse, des occupations et des assemblées populaires, a paralysé les centres ville et su capter un large soutien dans la population. Nombreux sont ceux qui veulent voir se développer un tel mouvement au Portugal. Plus de 10.000 personnes ont assisté à une assemblée de masse après la manifestation de Lisbonne, où les décisions de camper la nuit dans le centre-ville et d’organiser une nouvelle manifestation de masse le 26 novembre ont été prises. Des syndicalistes de la base, y compris des membres de SR, se sont également adressés à l’Assemblée, où un énorme soutien a été exprimé pour l’appel à l’organisation démocratique d’une grève générale dans le cadre d’un mouvement de masse destiné à lutter contre le gouvernement et l’austérité de la troïka (Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI). Reflétant la pression de la jeunesse en révolte, les dirigeants syndicaux du CGTP ont annoncé, la veille de la manifestation, que leur plan d’action comprendrait l’organisation d’une grève générale. D’autre part, une déclaration a fait état du fait que le personnel militaire avait informé le gouvernement qu’il prenait le côté du peuple dans leur lutte contre l’austérité, tout en avertissant d’une ‘‘révolution’’.

    Les manifestants, principalement jeunes, ont utilisés leurs slogans et pancartes pour dénoncer le massacre des conditions de vie actuellement mené par le gouvernement, suivant les diktats de la “Troika”. Le gouvernement a annoncé de nouvelles et brutales mesures d’austérité au fur-et-à-mesure que la journée du 15 octobre arrivait. Ce mouvement, qui doit maintenant aller de l’avant et construire des assemblées et des occupations en gagnant le soutien actif des travailleurs, peut constituer une partie cruciale de la riposte contre la destruction de l’économie, de nos niveaux de vie et de l’avenir des Portugais.

  • [VIDEO] Paul Murphy s’en prend à Barroso, qui prétend “soutenir” l’Irlande

    La Commission européenne veut instaurer une législation qui assurerait que la population soit forcée de renflouer les banques et les spéculateurs. L’eurodéputé du CIO Paul Murphy, du Socialist Party (CIO-Irlande), a interpellé le président de la Commission européenne à ce sujet, sans toutefois que se dernier ne daigne répondre aux critiques…

    Paul Murphy, député européen

    Mon baptême du feu, mon tout premier discours au Parlement européen, s’est déroulé ce 5 avril. J’ai décidé d’utiliser l’opportunité de remettre en question la déclaration de Jose Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, selon laquelle ‘‘L’Europe cherche à “soutenir” l’Irlande.’’ En dépit de cette affirmation, la Commission désire mettre en vigueur une législation qui assurerait que la population européenne soit forcée de soutenir et de renflouer les banques et les spéculateurs. Ces propositions signifieraient concrètement un état d’austérité permanent.

    La Commission espère introduire ce mécanisme d’austérité permanente via des modifications portées aux Traités européens, et espère que ces modifications pourront être effectuées sans qu’un référendum ne soit organisé. C’est une honte, et cela contredit totalement les affirmations du camp du ‘‘Oui’’ lors du débat autour du Traité de Lisbonne. Il est absolument impératif que la Gauche se batte pour un référendum autour de cet enjeu.

    Voici la vidéo de mon discours ; je posterai ces vidéos sur mon blog à l’avenir, de même que toute réponse que j’obtiendrai. Malheureusement, M. Barroso n’a pas daigné répondre à mon intervention.

    La traduction de cette prise de parole se trouve sous la vidéo


    Merci M. le Président.

    M. Barroso, le 19 janvier, en réponse à Joe Higgins, vous avez déclaré ici dans cette chambre que l’Europe essaie de soutenir l’Irlande. Avec l’abjecte capitulation du Fine Gael, du nouveau gouvernement Fine Gael-Labour face aux intérêts des spéculateurs, il est clair que ce n’est ni le Conseil ni la Commission qui accorde ce soutien, mais c’est la classe ouvrière en Irlande et en Europe qui se voit contrainte de soutenir les banques et spéculateurs européens en payant pour leurs pertes.

    Les propositions de gouvernance économique représentent une tentative de légaliser les coupes budgétaires et salariales. L’agenda d’austérité, les propositions d’amendes de centaines de milliers d’euros, sont conçues afin d’assurer que quelle que soit l’ampleur de l’opposition, les travailleurs payent pour la crise.

    Cette doctrine de choc à l’européenne sera facilitée par les modifications des traités, ce sur quoi l’establishment en Europe et en Irlande est déterminé à éviter un référendum. Le Socialist Party et la Gauche en Irlande vont exiger un référendum sur cette proposition d’austérité permanente.

    Merci.


  • Manifestation contre le sommet européen : NON à l’Europe du capital !

    Ces 24 et 25 mars se déroule un sommet européen où les dirigeants des Etats européens vont discuter de la façon de faire payer la crise aux travailleurs en partant à l’offensive contre les salaires, les allocations sociales, l’âge de départ en pension, la sécurité sociale, les services publics,… Tout cela est en ligne de mire et ces discussions visent à renforcer la pression des divers gouvernements avec des dispositifs européens. Aujourd’hui, ce sommet a été accompagné d’une grande manifestation de la FGTB.

    De quatre lieux différents, 20.000 manifestants sont partis en cortèges vers un rassemblement rue de la Loi (où se trouvent le siège du Premier Ministre ou encore celui de la Commission Européenne). La CSC avait hélas décidé de ne pas participer à cette action mais d’en tenir une autre, plus modeste, ailleurs dans la capitale. Les deux grands syndicats voulaient ainsi marquer leur opposition aux projets de Sarkozy et Merkel, qui veulent imposer un bain de sang social européen.

    Avec ce fameux ‘‘Pacte de compétitivité’’ européen – partie intégrante de la stratégie ‘‘Europe 2010’’, successeur de la stratégie de Lisbonne – l’attaque est lancée contre l’indexation, les salaires, les retraites,… Tous les gouvernements nationaux d’Europe sont déjà occupé à appliquer une telle politique, mais l’objectif est d’amplifier cela, de nous faire encore plus payer pour la crise.

    A l’occasion de cette journée d’action, la FGTB avait déclaré qu’elle ne voulait pas d’une promenade traditionnelle, mais d’un véritable blocage de la rue de la Loi, au départ de quatre endroits différents pour mettre complètement Bruxelles à l’arrêt. Cet appel est arrivé après qu’aucune action n’ait été prévue pour poursuivre la lutte contre l’Accord Interprofessionnel (AIP) que le gouvernement veut imposer, malgré la grande volonté de combattre de la base.

    Il est certain que nous avons besoin d’un plan d’action contre le rouleau compresseur d’austérité européen, mais cela ne doit aucunement remplacer les actions contre les projets antisociaux des gouvernements des différents pays. La norme salariale proprement scandaleuse de l’AIP (0,3% en 2011 et rien en 2010 !) ainsi que les projets de l’Union Européenne ne doivent pas être dissociés. A la fin de manifestation d’aujourd’hui, le silence était encore complet concernant toute prochaine étape à franchir ou au sujet d’un quelconque plan d’action. Malgré la combativité que l’on a pu voir à la manifestation, celle-ci ressemblait bel et bien à une promenade, avec un parcours toutefois moins traditionnel.

    L’absence de soutien politique et la couverture médiatique biaisée (l’attention a plus porté sur la circulation et autres petits tracas que sur les revendications des manifestants) rend la nécessité d’une large compagne d’information et de sensibilisation d’autant plus importante. Sur cette base – et avec un plan d’action démocratiquement élaboré – il est possible de construire un rapport de forces capable de stopper l’offensive patronale et d’arracher la satisfaction de nos revendications.

  • Nous ne voulons pas payer leur crise: Pour un plan d’action vers une grève générale

    Partout en Europe, les gouvernements lancent un assaut frontal contre le niveau de vie des travailleurs et de leurs familles. En Belgique, nous sommes encore en retrait de ce processus, surtout parce que notre pays a pu profiter d’une croissance limitée dans le sillage de l’Allemagne. Mais cela aura une fin, la crise frappera à nouveau impitoyablement, et le prochain gouvernement procèdera à l’élaboration d’un programme d’austérité.

    Par Geert Cool

    Pour les capitalistes et les grands banquiers, la crise est déjà passée, ils renouent à nouveau avec les profits en faisant supporter le poids de la crise par la collectivité. Cette logique est faite d’attaques contre les acquis du mouvement ouvrier. En bref, nos conditions de vie, de travail, nos salaires, nos services publics,… sont sous pression alors que les riches n’ont jamais été aussi riches !

    Dans les différents pays européens, il est nécessaire de résister aux plans d’austérité et de renforcer la lutte. Ces derniers mois, plusieurs grandes mobilisations se sont déroulées (voir cadres). Mais ces protestations ne suffisent pas encore à faire émerger une autre politique que celle des patrons. Il est important que le mouvement ouvrier prenne sa lutte en mains, tant sur le plan syndical que politique. Nous avons besoin de syndicats combatifs et démocratiques, de même que de notre propre instrument politique afin de briser l’omniprésence de partis qui sont tous favorables aux plans d’austérité.

    L’establishment tout entier s’accorde à vouloir nous faire payer la crise. Cela, nous ne l’acceptons pas et nous voulons construire un rapport de forces pour non seulement contester la logique actuelle des partis traditionnels, mais aussi la stopper. La journée d’action européenne du 29 septembre dernier était un bon premier pas en ce sens, mais hélas sans une suite de la même ampleur. La mobilisation pour la nouvelle journée d’action de la Confédération Européenne des Syndicats du 15 décembre était considérablement plus limitée.

    Manifester de temps à autre ne suffira pas. Nous avons besoin d’un plan d’action démocratiquement élaboré pour aller en direction d’une grève générale de 24 heures organisée à l’échelle européenne. Cela toucherait les capitalistes là où cela leur fait mal: au portefeuille ! Faire grève partout en Europe renforcerait la résistance au niveau national et pourrait compter sur une grande solidarité. Qu’attendent encore les syndicats pour lancer un tel mot d’ordre lors de la journée d’action du 15 décembre ?

    La politique d’austérité va à l’encontre des intérêts de la majorité de la population. Cette majorité doit commencer à prendre les choses en main. Lorsqu’une telle chose se produit, les possibilités d’obtenir de véritables changements deviennent réelles. En organisant notre lutte et en l’orientant vers le renversement de ce système capitalisme en faillite totale, nous pourrons construire cette alternative socialiste qui nous est tellement nécessaire !


    Grande-Bretagne. Plus de 50.000 étudiants dans les rues le 9 novembre dernier contre le triplement des frais d’inscription à 9.000 £ (10.500 euros).

    Irlande. Début novembre, plus de 30.000 étudiants ont manifesté à Dublin contre le doublement des frais d’inscription (dorénavant jusqu’à 3.000 euros par an).

    France. Deuxième partie de 2010, 8 journées d’actions se sont déjà déroulées, avec de très grandes manifestations contre la réforme des pensions du gouvernement de Sarkozy. 70% des Français se sont dit solidaires du mouvement. A suivre…

    Portugal. 50.000 manifestants à Lisbonne et 20.000 à Porto le 29 septembre. Grève générale le 24 novembre.

    Allemagne. Quatre mobilisations en 10 jours à Stuttgart, en réaction à un projet de prestige local. La manifestation du 9 octobre comptait 150.000 participants, dans une ville de 600.000 habitants.

    Belgique. 100.000 manifestants lors de la journée d’action européenne du 29 septembre, avec de grandes délégations issues de France et d’Allemagne.

    Grèce. Six grèves générales en moins d’un an, suivies de mobilisations dans presque tous les secteurs. Une nouvelle grève générale se prépare pour le 15 décembre.

    Italie. Plus de 500.000 manifestants le 16 octobre à Rome, suite à un appel de la FIOM, le syndicat combatif des métallos.

    Espagne. Dix millions de grévistes et 1,4 millions de manifestants le 29 septembre.

  • [PHOTOS] Grève générale au Portugal

    Selon le secrétaire général de la centrale générale UGT, la grève générale contre l’austérité qui a frappé le Portugal mercredi dernier a été "la plus grande grève jamais réalisée" dans l’histoire du pays. Très clairement, la résistance européenne se développe contre l’austérité, et les travaillerus et les jeunes s’engagent de plus en plus sur le chemin de la lutte des classes. Nous reviendrons très prochainement sur cette grève générale, mais voici en attendant quelques photos de Lisbonne.

    Par Karim

    Action des pensionnés le 23 novembre destinée à mobiliser pour la grève du lendemain.

    Premier piquet, à laéroport, dès 20h le 24 novembre

    Piquet de grève au centre de tri postal principal de Lisbonne

    La direction avait fait appel à une compagnie privée pour assurer le transport. Le piquet a refusé de laisser passer ces camions. La police est intervenue, mais le piquet a tenu bon pendant plusieurs heures.

    Les camarades du CIO au Portugal lisent les nouvelles entre deux interventions

    Manifestation dans les rues de Lisbonne

    Cette manifestation était organisée par diverses organisations, dont celles de travailleurs précaires. De nombreux travailleurs ont rejoint le cortège puisque les syndicats n’appellaient pas à manifester.

    Action militante des intermittents du spectacle tout au long de la soirée

  • Une semaine de ‘Protestation et de solidarité’ tenue à travers l’Europe

    Faisons de la manifestation de la Confédération Européenne des Syndicats du 29 Septembre une "journée d’action" décisive pour la mobilisation des travailleurs

    A la suite de l’appel lancé par 16 députés européens de la Gauche Unitaire Européenne / Gauche Verte Nordique (GUE/NGL), et initié par Joe Higgins et le Socialist Party (CIO-Irlande), des protestations et des activités ont pris place dans plusieurs pays européens la semaine dernière. Même si ces actions étaient de taille restreinte, elles ont activement pointé la direction dont nous avons besoin : des actions de protestation de masse au niveau européen pour résister aux attaques des gouvernements et des patrons du continent.

    Par Paul Murphy, CIO

    A l’initiative du Socialist Party, 500 personnes ont défilé dans les rues de Dublin ce samedi 26 juin, mobilisées autour des slogans "Stop au renflouage des banques – Opposons-nous aux coupes d’austérité du Fonds Monétaire International et de l’Union Européenne – Pour la fin de la dictature des marchés." Plutôt cette semaine, une protestation à Belfast, devant les locaux de la Commission Européenne, avait reçu le soutien officiel du syndicat des pompiers, d’un syndicat des enseignants (INTO – région du nord), du syndicat de la fonction publique (PCS) et de l’association des enseignants et lecteurs (ATL). Environ 150 personnes étaient présentes à cette action.

    En Grèce, des protestations ont été organisées par Syriza, avec également un meeting qui a réuni des centaines de personnes le vendredi soir à Athènes. En Angleterre, le réseau national des délégués syndicaux (National Shop Stewards Network) a organisé un meeting le samedi 26 juin au soir, sur le thème de la solidarité internationale. En Suède, des militants de 4 organisations socialistes et syndicats (de l’Alliance de Septembre), se sont réunis devant les bureaux de la Commission Européenne à Stockholm. Ils avaient une bannière déclarant "Non à l’Europe du grand capital" et ont donné une lettre de protestation à la Commission Européenne.

    A Lisbonne, l’après-midi du 26 juin, des militants du Bloc de Gauche ont distribué 200.000 tracts concernant la crise économique. Un peu plus de 80 personnes ont protesté à Bruxelles lors d’une manifestation organisée par le Front des Gauches, avec le soutien de Synaspismos (Grèce) et de la Federazione Comunista del Belgio (Italie). Cette protestation s’est déroulée dans un quartier habité par plusieurs communautés du Sud de l’Europe et a reçu les applaudissements et le soutien de plusieurs habitants. Les membres du CIO en Autriche (Sozialistische Linkspartei) ont organise une protestation devant la Chambre de Commerce de Salzburg le mercredi 23 juin et avaient une banderole longue de 35 mètre clamant "Protestation et solidarité internationales" utilisée lors d’une manifestation le vendredi.

    Au Danemark, le meeting annuel de l’Alliance Rouge-Verte s’est déroulé à Copenhague le mercredi 23 juin, avec la participation de centaines de personnes. Finn Sørensen, le vice-président d’un syndicat de Copenhague, a attaqué les déclarations selon lesquelles la crise grecque est conséquente au fait que les travailleurs grecs vivent au-dessus de leurs moyens. Il a insisté sur la responsabilité de l’Union Européenne, du gouvernement grec et des spéculateurs. Un puissant message de solidarité a été envoyé aux travailleurs grecs du Danemark. En Italie, la semaine de protestation a été relayée par les camarades de Controcorrente, qui sont intervenus dans la grève générale du 25 juin.

    L’Europe regarde en direction de la Grèce

    Les niveaux différents de protestations dans les divers pays reflètent les différents niveaux de lutte et les situations qui existent dans les divers pays européens. Cependant, avec les mesures budgétaires draconiennes du gouvernement Tory/Libéral en grande Bretagne et avec l’annonce des attaques vicieuses d’Angela Merkel en Allemagne, ainsi que les mesures d’austérité annoncées en France, il est maintenant très clair que c’est toute l’Europe qui se dirige vers la Grèce. Au cours de ces derniers jours seulement, il y a également eu des grèves générales ou des grèves générales partielles en France, en Italie et au Pays Basque en Espagne.

    Cette semaine d’action initiée par le Comité pour une Internationale Ouvrière a mis en avant le chemin à suivre pour les travailleurs partout à travers l’Europe: celui de la nécessité d’actions communes à l’échelle européenne pour vaincre les attaques antisociales qu’on cherche à nous imposer.

    Maintenant, les regards se tournent vers la "Journée d’action" annoncée par la Confédération Européenne des Syndicats pour ce 29 septembre. Les syndicats espagnols ont annoncés qu’ils partiraient en grève générale ce même jour. Le CIO plaide pour que cette journée d’action devienne une réelle journée de mobilisation des travailleurs à travers l’Europe. Là où cela est approprié, comme en Espagne, des grèves générales pourraient être organisées ce jour-là, avec des manifestations régionales et une manifestation majeure à Bruxelles.

    Dublin

    Joe Higgins, eurodéputé du Comité pour une Internationale Ouvrière (Socialist Party, CIO-Irlande)

    Clare Daily (Socialist Party, CIO-Irlande)

    Joe Higgins, eurodéputé du Comité pour une Internationale Ouvrière (Socialist Party, CIO-Irlande)

    Autriche

    Angleterre – Coventry

    Suède

    Danemark

    Belgique

  • Une “Semaine de Protestations et de Solidarité” du 21 au 26 juin

    Afin de soutenir la Semaine de Protestation et de Solidarité, la fraction de la Gauche Unitaire Européenne / Gauche Verte Nordique (GUE/NGL) au Parlement Européen va coopérer avec des partis politiques, des mouvements sociaux et des activistes pour protester partout en Europe contre les attaques sur les salaires, les pensions, le standard de vie et les services publics. En Belgique aussi, une manifestation se déroulera ce samedi 26 juin.

    Une réponse collective et une démonstration de solidarité face aux attaques qui défèrlent sur l’Europe est nécessaire afin de réagir contre les tentatives visant à diviser les travailleurs ainsi que pour donner aux travailleurs la confiance de riposter contre les politiques destinées à leur faire payer la crise.

    Ces protestations et actions sont organisées autour des revendications suivantes :

    • Les travailleurs, pensionnés, chômeurs, étudiants, jeunes et ceux qui sont socialement exclus ne doivent pas payer pour la crise – il faut la faire payer aux super riches et aux banquiers ;
    • Solidarité avec les travailleurs en Grèce, pour l’unité des travailleurs en Europe;
    • Pas d’assainissements, de baisses de salaires, de chômage ni d’augmentation de l’âge d’accès à la retraite;
    • Pas de privatisation des services publics;
    • Stop au sauvetage des banques – nationalisation des banques et des institutions financières dans les intérêts des travailleurs.

    Actions planifiés par les partis de la GUE/NGL pour la Semaine de Protestation et de Solidarité

    Irlande

    Ce samedi 26 juin, une manifestation aura lieu à Dublin, à 13h. Le cortège partira de la Central Bank pour aller vers les bureaux de l’Union Européenne et pour ensuite finir à l’Anglo-Irish Bank.

    Ce jeudi 24 juin, au soir, une manifestation se déroulera à Belfast au bureau de la Commission européenne.

    Grèce

    Ce mardi 22 juin, une journée d’action aura lieu partout en Grèce, pour la sécurité sociale et pour défendre le système de pension. Des protestations prendront place partout dans le pays, aux bureaux de la sécurité sociale de chaque ville et avec de grandes manifestations à Athènes et à Thessalonique.

    Ce vendredi 25 juin, un Festival international aura lieu, avec de la musique et des speechs d’orateurs internationaux et de syndicalistes.

    Ce dimanche 27 juin sera une journée de protestation partout en Grèce contre la privatisation des chemins de fer. De nouveau, des protestations prendront place dans toutes les villes, surtout à Athènes et à Thessalonique.

    Portugal

    Ce samedi 26 juin, dans l’après-midi, une action est prévue à Lisbonne, où 200.000 tracts sur la crise sont distribués avec une contribution de Francisco Louçã et des membres du parlement.

    Suède

    Le Parti de Gauche organise cette semaine un concert et un festival pour attirer l’attention sur la Semaine de Protestation.

    Danemark

    L’eurodéputé Søren Søndergaard organise un meeting public concernant l’appel à la solidarité européenne.

    Autres événements:

    Angleterre & Pays de Galles

    La réunion du Réseau National de Déléguées se déroulera dans le cadre de la solidarité internationale et en solidarité avec les autres actions européennes.

    Belgique

    Le Front des Gauches planifie une action à Bruxelles, ce samedi 26 juin à 13h30, Place Van Meenen, à Saint Gilles (Bruxelles) – Près de la Gare du midi, arrêt Horta

  • DOSSIER: Le Portugal au bord de l’incendie

    Préparons-nous à une lutte de masse

    ‘‘Vladimir Lénine a dit un jour qu’une révolution se développe lorsque ceux d’en haut ne peuvent plus gérer les choses comme avant et que ceux d’en bas ne peuvent plus subir les choses comme avant.’’ Ces paroles n’ont pas été prononcées par un membre du Parti Communiste, mais par Pedro Aguiar-Branco, député du PSD (Partido Social Democrata, le principal parti d’opposition de droite au Portugal), lors de la session commémorative de l’Assemblée Nationale du 36ème anniversaire de la Révolution d’Avril 1974. Il a également, entre autres, cité la dirigeante révolutionnaire allemande Rosa Luxemburg, terminant son discours par ‘‘Donnons au peuple le pouvoir de produire, de choisir et de décider.’’

    Cédric Gérome, Comité pour une Internationale Ouvrière

    Le fait qu’un membre dirigeant d’un des partis les plus réactionnaires du Portugal ait déclamé un discours aussi populiste donne une idée de la vague de déroute qui affecte l’establishment au pouvoir, avec pour toile de fond la crise organique à laquelle est confrontée le pays. Le militantisme croissant des travailleurs portugais lors de la période récente, et l’impact toujours influent de la révolution de 1974-75 dans leurs esprits, sont des facteurs importants dans les calculs cyniques de tels politiciens de droite. Mais par-dessus tout, ce discours illustre le fait que l’élite politique a perdu toute boussole idéologique pour justifier de manière populaire sa poursuite d’un brutal agenda anti-travailleurs.

    Le gouvernement du PS intensifie l’austérité

    Après l’adoption du PEC (Plan de Stabilité et de Croissance), un plan déjà gigantesque de bain de sang social, très justement renommé par les travailleurs portugais ‘‘Plan d’Exploitation Capitaliste’’, l’ensemble de l’establishment européen a clairement affirmé que ce plan était ‘‘insuffisant’’.

    Après la nouvelle dévalorisation des bons d’Etat portugais par l’agence de cotation Standard and Poor, le gouvernement du PS (Partido Socialista) est confronté à une intense pression pour accélérer les mesures d’austérité. Malgré leurs lamentations quant aux ‘‘attaques spéculatives injustifiées contre notre pays’’, le Premier Ministre José Sócrates et le Ministre des Finances Teixeira de Santos ont promptement révélé leurs véritables intentions en annonçant leur disponibilité pour faire ‘‘tout ce qui est nécessaire’’ afin d’apaiser les marchés, présentant avec entrain avec un nouveau plan destiné à couper les allocations de chômage.

    La base de ce plan, adopté dans un contexte de taux de chômage officiel record, à son niveau le plus élevé depuis le début des statistiques, est de restreindre les conditions par lesquelles les chômeurs seraient forcés d’accepter un travail. A partir du 13ème mois de chômage, un travailleur sans emploi doit accepter n’importe quel travail, même s’il est sous le salaire minimum officiel (475€), ou risquer de perdre ses allocations.

    Mais, évidemment, ce n’était pas assez. Moody’s, une autre agence de cotation, a annoncé qu’elle allait probablement procéder à une dévalorisation de la cote des bons d’Etat portugais. Jouant le rôle de pantins entre les mains des spéculateurs et des banques, Socrates et le dirigeant du PSD, Pedro Passos Coelho, ont arrangé une réunion en commun afin de mettre sur pied un nouveau tour de mesures d’austérité. Ces nouvelles mesures incluent une hausse de 1% la TVA, à 21% au lieu de 20%, y compris sur les produits de base, une hausse de 1,5% de l’impôt sur le revenu, une coupe de 5% des salaires du personnel senior du service public et des politiciens, et le gel des grands travaux publics, tel que le nouvel aéroport de Lisbonne qui avait été projeté.

    Tout comme son prédécesseur, ce ‘‘PEC 2’’ ne résoudra aucun des problèmes auxquels est confrontée l’économie capitaliste du Portugal. En attaquant la demande domestique, le gouvernement ne fait qu’appliquer exactement les mêmes recettes que celles qui ont plongé le pays dans l’abysse pour commencer. Un dirigeant conservateur a correctement caractérisé la nouvelle version du PEC comme un ‘‘bombardement de l’économie’’.

    Qui plus est, alors que les mesures précédentes ont essentiellement ciblé le secteur public, ces nouvelles hausses de taxes ont un caractère général, attaquant l’ensemble de la classe ouvrière sans distinction. Ceci jette les bases d’un autre type de ‘‘bombardement’’ : un bombardement social.

    Crise politique

    Malgré ses gesticulations populistes, le PSD est tout à fait d’accord avec le PS sur l’idée fondamentale que la crise actuelle doit être ‘‘résolue’’ par le massacre des acquis et du niveau de vie des travailleurs et des pauvres. En fait, le PSD aimerait même aller plus loin et plus vite dans cette direction : la principale direction du parti ces derniers mois a été de plaider pour un changement de la Constitution ouvrant la porte à un démantèlement encore plus poussé et à la privatisation de la sécurité sociale, de l’éducation et des soins de santé.

    Lors de la dernière période, divers pactes nationaux ont été conclus entre Sócrates et Pedro Passos afin de s’assurer que le programme d’attaques du gouvernement PS minoritaire ne serait pas bloqué au Parlement par l’opposition de droite. Des parties importantes de la bourgeoisie aimeraient voir une coalition formelle impliquant ces deux partis, une sorte de gouvernement d’urgence nationale, afin d’assurer un exécutif plus stable, afin de resserrer les rangs pour les féroces batailles de classe à venir, auxquelles la thérapie de choc imposée au pays va immanquablement mener.

    Mais la faisabilité d’un tel scénario est incertaine. Plutôt que d’adoucir la crise politique, les accords entre les deux partis ne font qu’aiguiser les tensions entre leurs propres rangs. La révolte sociale émergente ne va que contribuer à affûter ces traits, et à ouvrir de nouvelles divisions entre et à l’intérieur des partis dominants, quant à la route à suivre.

    Militantisme en hausse

    ‘‘Le Portugal n’est pas la Grèce’’, voilà une phrase qui, au cours de cette dernière période, est devenue un véritable leitmotiv pour l’establishment portugais. Au-delà du risque d’un défaut sur sa dette, ce qui est en jeu ici est la peur de la classe dominante portugaise que, sous la pression d’une intensification ininterrompue des mesures d’austérité contre leurs conditions de vie, le militantisme des travailleurs portugais se développe de la même manière que celui des travailleurs grecs.

    ‘‘Malgré quelques actions dans le secteur public, l’opposition aux coupes budgétaires est moins bruyante qu’en Grèce’’, écrivait The Economist du 22 avril. Mais cela a bien plus l’air d’être un commentaire auto-satisfaisant qu’une perspective réaliste. Tout dans la situation indique que le peuple portugais ne va plus rester calme très longtemps. Et en fait, il ne l’est déjà plus.

    Nous avons déjà publié plus tôt sur le site du Comité pour une Internationale Ouvrière un article sur la manifestation qui a été organisée à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution des Œillets. ‘‘On ne s’est pas battu il y a 36 ans pour en arriver là’’ était un sentiment très vivant lors de la manifestation. Un grand nombre de personnes considéraient cette manifestation comme partie intégrale de la riposte contre l’offensive du gouvernement et des patrons.

    La semaine suivante a été accompagnée par des grèves quasi chaque jour. Les facteurs ont organisé un arrêt de travail du 27 avril au 7 mai. La compagnie nationale des chemins de fer est partie en grève le 27, anticipant sur la grève générale des transports du lendemain, avec la participation massive – 95% nationalement – des travailleurs du rail, des chauffeurs de bus, des équipages des ferries et des bateaux, etc.

    Le jour suivant, la session parlementaire n’a pas pu se tenir, à cause de la grève des travailleurs du Parlement ! Le 1er Mai, 130.000 manifestants se sont rassemblés dans les rues de Lisbonne, sous la bannière de la lutte contre le PEC. Les travailleurs de la compagnie pétrolière Galp ont déjà, à deux reprises, bloqué les deux raffineries et autres installations de la compagnie en avril et en mai, autour d’un conflit salarial.

    Le nombre de conflits locaux est en augmentation lui aussi. A Lisbonne, plus de 3.000 nettoyeurs ont organisé une grève de deux jours, et 90% des égoutiers, des éboueurs, des chasseurs de vermines et même des jardiniers de cimetières se sont unis pour une hausse des subsides de sécurité, qui n’ont pas été ajustés à la l’inflation et aux salaires en hausse depuis 2003. ‘‘C’est pas parce qu’on ramasse les déchets qu’on doit se faire traiter comme tels !’’ a déclaré un des travailleurs qui menait la lutte et qui est également actif avec deux autres collègues dans Socialismo Revolutionario, la section portugaise du CIO. Les travailleurs ont obtenu une importante victoire, avec l’obtention d’une hausse des subsides de sécurité pour cinq ans, et une hausse des salaires pour 2010.

    Les infirmières, qui ont déjà organisé plusieurs jours de grève depuis le début de l’année, se préparent à de nouvelles actions dans leur lutte pour une hausse des salaires. Les enseignants ont menacé de partir ‘‘en guerre’’ contre le gouvernement. Et ils savent de quoi ils parlent, comme l’a clairement démontré leur long et massif conflit de 2008.

    ‘‘Em April, aguas mil’’ est un proverbe portugais qui signifie ‘‘En avril, mille pluies’’. Un journal portugais l’a transformé en ‘‘Em april, greves mil’’! En effet, le mois d’avril de cette année a connu le plus grand nombre de grèves dans le pays depuis seize ans. La classe capitaliste est de plus en plus effrayée par la possibilité de troubles sociaux. Le 27 avril, le plus grand journal d’affaires, Diario Economico, écrivait cet avertissement dans son éditorial: ‘‘Les actions de grève sont en hausse après 15 ans de calme. Si les syndicats poursuivent leur stratégie, nous allons droit vers un suicide collectif’’. Toutefois, du point de vue des travailleurs, le problème de la stratégie des syndicats… est plutôt le fait qu’il n’y en a pas.

    La CGTP-IN doit utiliser ses forces de manière efficace – construisons la grève générale !

    Après les nouvelles mesures d’austérité annoncées par le gouvernement, Carvalho da Silva, secrétaire général de la plus grande centrale syndicale, la CGTP-IN, a déclaré que ‘‘Soit nous organisons une très forte riposte, soit nous serons tous au pain sec et à l’eau’’, ajoutant que ‘‘probablement, on adoptera des décisions en vue d’une mobilisation exceptionnelle des travailleurs.’’ Malheureusement, il n’a pas spécifié en quels termes cette ‘‘mobilisation exceptionnelle’’ serait organisée, à part le fait d’appeler à la manifestation nationale déjà prévue, le 29 mai.

    Ceci, malgré le fait qu’un grand nombre de travailleurs ont montré qu’ils sont prêts à se battre et attendent désespérément un plan d’action sérieux. Quiconque ne reconnaît pas cette réalité basique, est soit aveugle, soit criminel. Lors du meeting national des délégués des syndicats de la CGTP, qui s’est tenu le 15 mai, 500 délégués de différents syndicats étaient présents. La direction syndicale a été forcée de convoquer ce meeting à cause des nouvelles attaques de la classe dominante portugaise, mais aussi à cause de la pression croissante de la base des syndicats. La majorité des personnes présentes désiraient utiliser le 29 mai en tant que première étape vers la mobilisation pour une grève générale. Mais la direction syndicale a tenté d’employer une attitude prudente et, malgré un discours militant, a décidé d’attendre jusqu’à après le 29 mai avant de prendre ou d’annoncer de nouvelles actions.

    Da Silva est en train de dire que ‘‘Il y a beaucoup de choses à faire avant la manifestation nationale prévue pour le 29 mai’’. Ceci est tout à fait vrai, mais lorsqu’on arrive à la question de que faut-il faire, rien de concret n’a été proposé. La direction syndicale devrait appeler immédiatement à une grève générale de 24 heures, et utiliser les prochaines semaines pour préparer sérieusement la mobilisation dans toutes les entreprises et toutes les usines. La manif du 29 mai doit être utilisée en tant que tremplin pour ce blocage, avec des meetings et manifestations de masse dans toutes les régions et toutes les villes, en invitant les travailleurs, les jeunes, les étudiants, les chômeurs, les pensionnés, etc. à se rassembler dans cette réponse massive contre l’agenda de misère concocté par le gouvernement capitaliste. Il ne fait aucun doute qu’un tel appel recevrait une réponse enthousiaste de la part des centaines de milliers de personnes partout dans le pays.

    La Gauche et la nouvelle période

    Un nombre important de travailleurs et de jeunes sont en train de se diriger vers les deux grands partis de gauche, le Bloc de Gauche (Bloco de Esquerda – BE) et le Parti Communiste Portugais (PCP), cherchant une réponse à l’impasse capitaliste actuelle. Avec leur influence dans les mouvements sociaux et au Parlement, ces partis ont des occasions uniques pour soulever à une échelle de masse la nécessité d’une perspective et d’un programme socialistes.

    Le grand soutien dont le PCP dispose toujours dans la classe ouvrière et, dans une certaine mesure, parmi la jeunesse, est d’une grande importance. Il montre que le langage du marxisme est en train de trouver plus de quelques oreilles ouvertes dans le pays. Mais le fait de fournir un programme et une approche marxistes corrects en direction de ces couches est encore plus important.

    Dans son dernier communiqué, le PCP a parlé de la nécessité de promouvoir l’investissement, ‘‘surtout l’investissement public’’. Il s’y disait en faveur de la création d’emplois, de hausses des salaires et des pensions, et d’une extension des allocations sociales. Nous soutiendrons toutes ces revendications. Mais ce parti n’explique pas comment ces mesures pourraient être mises en œuvre, à part par la proposition d’une taxe sur les banques à hauteur ‘‘d’au moins 25% de leurs profits’’, de même que d’une taxe sur les transactions boursières.

    Ces mesures, bien que constituant des pas en avant, restent totalement insuffisantes et, en outre, très théoriques. Tant que le pouvoir politique et économique reste entre les mains des banques, des grandes corporations, et de leurs laquais au gouvernement, de telles mesures ne seront jamais mises en œuvre. La classe ouvrière doit de manière indépendante élaborer son propre agenda de luttes, avec pour but de placer ces banques, de même que les secteurs-clés de l’économie, sous contrôle public. Une économie planifiée, démocratiquement contrôlée et gérée à tous les niveaux par les travailleurs, créerait la base matérielle pour l’accomplissement de toutes les revendications précitées. Malheureusement, malgré les discours sur le ‘communisme’, le PCP ne tente quasi pas d’élaborer un programme concret de revendications transitoires afin de réaliser un tel objectif.

    Le PCP dénonce tout à fait justement l’hypocrisie de la phraséologie PS et PSD, tous deux prônant l’‘‘intérêt national’’ afin d’attaquer les travailleurs et leurs familles. Mais pourquoi, ayant dit cela, le même PCP parle-t-il d’‘‘accroître la production nationale’’, de défense de la ‘‘souveraineté nationale’’, de l’affirmation d’une ‘‘gauche patriotique’’, etc. ? Les socialistes s’opposent aux dictats du marché, du FM, de l’UE, etc., mais, dans une société capitaliste, la ‘‘défense de l’économie nationale’’ ne signifie rien d’autre que la défense des intérêts et des profits des capitalistes et patrons nationaux. Nous savons que ce n’est pas pour cela que se battent les militants du PCP. Mais le PCP devrait clarifier ce point : il devrait se positionner en faveur de la nationalisation des secteurs-clés de l’économie et pour un monopole d’Etat sur le commerce extérieur afin de briser l’emprise du marché, mais aussi pour une réponse internationaliste face à la crise.

    Comme l’a clairement démontré l’exemple de l’Union Soviétique, même une économie où la production a été nationalisée ne peut pas être durable si elle reste limitée à des frontières nationales et sans démocratie ouvrière.

    Dans une situation où, partout en Europe, les travailleurs sont confrontés à une avalanche de propagande nationaliste, et où l’establishment politique tout entier ne parle plus que d’‘‘unité nationale’’ afin de lier les intérêts des travailleurs à ceux de leurs maîtres capitalistes, une réponse puissante et unie de la part de la classe ouvrière internationale afin de couper court aux tentatives de division n’a jamais été aussi nécessaire.

    Récemment, un nombre important de membres du Parlement Européen du groupe GUE/NGL a pris une initiative en commun pour soutenir des actions paneuropéennes contre les programmes d’austérité, sous la forme d’une Semaine d’Actions et de Solidarité du 21 au 26 juin, en tant que première étape. La participation active du PCP à une telle initiative aurait un impact immense au Portugal.

    D’un autre côté, alors que le CIO salue le fait que les parlementaires du Bloc de Gauche soutiennent une telle initiative, ce même parti doit rester consistant dans ce qu’il prône et s’assurer que ce soutien ne reste pas cantonné à de belles phrases sur papier. On ne peut pas parler de solidarité avec les travailleurs grecs tout en votant en même temps au Parlement National en faveur du plan de sauvetage de la Grèce de l’UE et du FMI, conditionné par l’imposition d’un programme d’austérité massif contre la population grecque, comme l’a honteusement fait l’ensemble du groupe parlementaire du Bloc de Gauche il y a à peine quelques jours.

    Un autre exemple de ce genre de ‘‘schizophrénie politique’’ a été mis en évidence par le soutien officiel que la direction nationale du Bloc de Gauche a décidé de donner à la candidature de Manuel Alegre pour les élections présidentielles de 2011.

    Manuel Alegre est une figure dirigeante historique du PS, qui est en train de se présenter comme candidat ‘indépendant’ pour ces élections. Le CIO pense que ce positionnement de la part du Bloc de Gauche est un dangereux précédent. A part le fait que cette décision n’a pas été prise sur base d’un débat démocratique à l’intérieur du parti, Manuel Alegre, malgré ses soi-disant différences avec la direction du PS, insiste toujours sur le fait que le PS reste sa ‘‘famille politique’’. Pire que ça, le même Alegre a accordé le 15 mai une interview au journal Expresso, dans laquelle il s’est explicitement dit d’accord avec le fait que les mesures d’austérité sont ‘‘dures, peu agréables et douloureuses, mais inévitables’’, avant d’ajouter qu’il ‘‘aimerait un accord politique autour de ces mesures, qui impliquerait les autres partis et les partenaires sociaux, y compris les syndicats’’.

    Les résultats que le BE a obtenus lors des dernières élections ont représenté un signal positif de la part d’un certain nombre de gens qui recherchent une formation en tant qu’outil pour le changement. Mais, comme le CIO l’a commenté à ce moment-là, plutôt que de lorgner sur sa droite, le Bloc de Gauche devrait plus regarder à gauche et avoir plus de dialogue avec la seule force capable de changer la société et de réaliser un programme socialiste – la classe ouvrière.

    Le Bloc de Gauche, malgré ses discours occasionnels sur un ‘‘socialisme populaire’’, se contente en général de critiques très vagues sur la politique du gouvernement, et n’utilise pas sa position pour formuler un agenda clairement anticapitaliste. Il ne fait rien ou pas grand-chose dans les syndicats et dans la classe ouvrière industrielle, et concentre de plus en plus l’ensemble de ses activités sur le terrain parlementaire.

    Juste après que les bons d’Etat portugais se soient faits dévaloriser par Standard & Poor, Francisco Louça, le principal porte-parole du Bloc de Gauche, a donné une conférence de presse devant les caméras de la télévision nationale. Il n’a pas parlé de la nationalisation des banques et du système financier, ni même de la mobilisation des travailleurs. Il a parlé d’une ‘‘économie plus décente’’, sans spécifier comment et par qui ceci pourrait être réalisé, et la seule revendication concrète et discernable qu’il a mise en avant était ‘‘une agence de cotations publique européenne.’’

    Pour un gouvernement ouvrier, basé sur un socialisme authentique et démocratique

    Il est regrettable que ni le PCP, ni le Bloc de Gauche ne donnent une indication claire sur ce qu’il faut pour construire la mobilisation, ni n’offrent un programme qui lie la lutte actuelle à la nécessité d’une société socialiste de manière détaillée. Cependant, la Gauche devrait être préparée pour les batailles sociales qui sont en train de se développer. Il est inévitable que les traditions révolutionnaires du prolétariat portugais vont ressurgir, plutôt tôt que tard. ‘‘Jamais depuis 1974 le pays n’a été si proche de l’explosion sociale’’, disait une dame qui travaille dans une association d’aide sociale à Lisbonne, dans une intervew au Monde du 28 avril.

    Malgré leurs limites, le BG et le PCP sont considérés par toute une couche de travailleurs radicalisés et de jeunes comme étant une alternative aux partis capitalistes actuels. Le CIO est en faveur d’une alliance entre ces deux partis, avec le mouvement syndical, qui puisse forger ensemble un programme de lutte capable de servir comme un point de ralliement, et donner la confiance et des perspectives à la masse du peuple qui montre en ce moment sa volonté de se battre, dans chaque coin du pays. Un appel clair pour une grève générale de 24 heures serait un premier pas important dans une telle direction.

    Nous sommes en faveur de la mise sur pied de comités d’action démocratiques dans les entreprises et dans les quartiers afin de construire ce qui sera une bataille prolongée, afin de préparer la base pour l’établissement d’un gouvernement ouvrier, basé sur des représentants démocratiquement élus et révocables par les travailleurs, les syndicats et les organisations sociales, dans les entreprises et dans les quartiers. Un tel gouvernement placerait les secteurs bancaire et financier dans le domaine public, de même que dans les autres secteurs-clés de l’économie, et rédigerait un plan rationnel de production basé sur la satisfaction des besoins sociaux de la majorité. Les points de départ pour la construction d’une nouvelle société, libre de l’avidité, de l’exploitation et de la spéculation, serait alors possible et représenteraient un exemple immensément inspirant pour tous les travailleurs d’Europe.

    • Renflouer les pauvres, pas les spéculateurs et les requins de la finance ! Nous ne payerons pas pour la crise, nous ne payerons pas la dette !
    • Non au gel des salaires dans le public comme dans le privé !
    • Non aux hausses d’impôts, à part pour les grosses entreprises et pour les banques ! Abolition de la TVA sur les produits de base !
    • Combattre le chômage, pas les chômeurs ! Nationalisation sous le contrôle des travailleurs et de leurs organisations des industries et des compagnies qui menacent de licencier des travailleurs ou de fermer ; pour la semaine de 35 heures, sans perte de salaire, afin de partager le travail !
    • Halte aux privatisations et aux partenariats public-privé ! Pour le financement d’un Service de Santé National, de l’éducation publique et de la sécurité sociale !
    • Nationalisation des services bancaire et financier sous le contrôle des travailleurs et de leurs organisations, afin d’utiliser la richesse pour satisfaire les besoins de la population, et non les profits privés d’une minorité !
    • Nationalisation des secteurs-clés de l’économie, sous contrôle et gestion démocratiques, avec compensation payée pour les actionnaires uniquement sur base de besoins prouvés !
    • Halte à la dictature des marchés boursiers, des banques et des riches ! Pour une société socialiste authentique et démocratique, avec une économie planifiée afin de satisfaire les besoins de tous, et pas les profits des riches !
    • Solidarité avec les travailleurs du reste de l’Europe et du monde entier, dans une lutte commune contre le capitalisme qui ruine nos vies et détruit la planète !
  • COMMUNIQUE DE PRESSE: Au pays du trèfle et de la Guiness, la gauche radicale pourrait faire une percée inattendue

    Longtemps désignée comme le Tigre celtique pour sa croissance économique record, l’Irlande a été frappée de plein fouet par la crise économique. Le chômage y explose et le mécontentement social grandit rapidement. Les Irlandais semblent vouloir retourner la note au gouvernement en place à l’occasion des élections européennes. Selon les derniers sondages, les deux partis au pouvoir ne recueilleraient que 23%. Par contre, le Socialist Party est crédité de 9% dans la circonscription de Dublin.

    Communqué de presse du PSL

    Le Socialist Party irlandais n’a rien à voir avec le PS francophone. Il s’agit d’un parti de la gauche radicale, emmené par Joe Higgins, ancien député et porte-parole du Non au Traité de Lisbonne lors du referendum de 2007. Le SP irlandais est lié en Belgique au Parti Socialiste de Lutte / Linkse Socialistische Partij (PSL/LSP) qui se présente lui aussi aux élections européennes ainsi qu’aux élections régionales.

    Cette percée attendue du SP – à côté de celle du Nouveau parti Anticapitaliste d’Olivier Besancenot en France, de Die Linke en Allemagne, du Bloc de Gauche au Portugal,… – est un des indices du développement d’une nouvelle gauche anticapitaliste et de la montée de la résistance contre l’Europe des patrons et des banquiers, cette Europe qui met en œuvre les privatisations et le démantèlement des services publics et qui encourage la flexibilité à outrance et la précarité pour les travailleurs.

    Voir aussi: L’establishment politique s’attend à une punition – les marxistes à 9% dans les sondages à Dublin


    Le Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO

    Le Socialist Party est la section irlandaise du CIO.

    Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

  • Madrid – Berlin – Prague – Bruxelles

    Madrid – Berlin – Prague – Bruxelles

    De partout en Europe, des dizaines de milliers de travailleurs répondent aujourd’hui à l’appel de la Confédération Européennes des Syndicats (CES). Ils protestent contre le chômage massif – temporaire ou complet – contre les pertes de salaire et contre un patronat de plus en plus arrogant. Ils ont été témoins des rémunérations royales que les managers ont reçus pour avoir pillé nos entreprises. Ils ont constaté que les actionnaires ne connaissent pas de «crise», seulement des «opportunités». Qu’importe le profit, on ne touche jamais aux dividendes! Jusqu’à aujourd’hui, tout cela ne se remarquait pas dans les médias, mais bien sur les lieux de travail, dans les quartiers, à la caisse et à la maison : nous ne voulons pas payer pour leur crise. Pourtant, c’est ce que nous sommes déjà en train de faire.

    Tract du PSL

    Tract en format PDF

    De plus, la grande majorité des gouvernements planifient – pour après les élections – des assainissements drastiques à nos frais afin de payer les cadeaux accordés aux banquiers ainsi qu’aux autres spéculateurs. Il est donc plus que temps que les syndicats européens réagissent. "Put people first" clame la CES. Mais pour cela, nous craignons que la "plate-forme" de cette manif’ ne suffise pas. Les revendications de la CES ne sont hélas guère plus qu’une copie des propositions des partis traditionnels : une condamnation du protectionnisme et un appel à "investir afin de relancer l’industrie en donnant un avenir aux secteurs lourdement touchés comme l’automobile et le textile". Nous savons ainsi qui va bientôt encaisser l’argent de nos impôts… L’Europe doit aussi "construire les droits sociaux au lieu de les démanteler", mettre l’accent sur "une croissance verte et des emplois verts", "cesser de restreindre le rôle des pouvoirs publics, du non-marchand et de l’économie sociale, au profit du commerce" et lutter contre la fraude fiscale. Où avons-nous déjà entendu cela?

    Espérons que cette manifestation ne soit pas un acte unique pour soutenir les "partenaires politiques privilégiés" à l’approche du scrutin de juin, mais au contraire le début d’un véritable plan d’action pour l’emploi avec une grève générale européenne en point culminant. Cela exige une plate-forme qui offre de vraies solutions : une réduction du temps de travail généralisée sans perte de salaire et avec embauches compensatoires pour réellement combattre le chômage ; interdire la participation au casino des bourses aux entreprises des secteurs clés de l’économie tels que l’énergie, le transport public, la poste, les télécoms et la finance ainsi que leur nationalisation sous le contrôle démocratique des travailleurs et des usagers; la renationalisation des anciens services publics et la mise sous contrôle public de la recherche scientifique pour une production propre. La plate-forme de la CES en est malheureusement très éloignée. Il n’apparaît même pas de condamnation du plan de libéralisation et de privatisation de l’Europe, le traité de Lisbonne. La CES ne sait-elle pas que cette Europe n’est rien d’autre qu’une machine de guerre contre les acquis des travailleurs, avec pour objectif de faire de l’Europe la région la plus compétitive du monde ?

    Les syndicats belges ont ajoutés quelques modestes revendications. "Non aux économies sur les allocations sociales." Pourquoi pas leur augmentation? "Non au démantèlement des services publics collectifs". A nouveau : pourquoi pas leur extension? "Oui à des impôts justes, payés en fonction de la capacité contributive" et "Non à un nouveau Pacte des générations" disent-ils encore. Si nous voulons que cela ne reste pas lettre morte, la FGTB devra ravaler son appel à voter pour le PS lancé ce 1er mai et la CSC aussi ne pourra pas appeler à voter pour le PS, Ecolo ou le CDH. Tous ces partis ne laissent pas subsister de doute : après ces élections, des Pactes des générations nous attendent pour chaque année durant au moins quatre ans. Les syndicats belges ont donc suffisamment de raisons de se mettre en tête de la résistance sur le plan européen. A quand notre première journée d’action nationale? Comment pensons nous sinon pouvoir arrêter tout "nouveau Pacte"?

    Le Parti Socialiste de Lutte (PSL) est membre d’une organisation socialiste internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO). Partout, nous plaidons pour de nouveaux partis des travailleurs qui, contrairement à "la gauche officielle", traduit les revendications syndicales sur le plan politique. Nos organisations-soeurs, la Gauche Révolutionnaire en France, Socialistische Alternative en Allemagne et Offensief aux Pays-Bas aident activement à construire respectivement le NPA, Die Linke et le SP. Le PSL voudrait qu’un tel parti existe également en Belgique. Dans cet esprit, en Belgique francophone, nous participons à des listes unitaires, LCR-PSL pour les Européennes et PCPSL- LCR-PH pour la région de Bruxelles. En Flandre, nous n’avons malheureusement pas réussi à convaincre les deux autres organisations de la gauche radicale, la fraction «Rood» du SPa et le PvdA (le PTB en Flandre). Nos sommes pourtant convaincus qu’une initiative commune aurait pu aider des couches importantes des syndicats à franchir le cap en direction d’un nouveau parti large et démocratique des travailleurs.


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