Tag: Laurette Onkelinx

  • Le gouvernement Papillon fête ces 6 mois : de la chrysalide est sorti un monstre social

    Le gouvernement Di Rupo a tiré le bilan de ses 6 premiers mois. Avec un sens de la modestie incomparable, le ministre des finances Steven Vanackere a déclaré que la Belgique est un ‘‘Top Performer’’. Le Premier Ministre a quant à lui présenté son gouvernement comme étant ‘‘un gouvernement de la confiance et de l’espoir’’. La seule ombre au tableau qui vient ternir ce magnifique bilan, c’est l’opposition croissante à la politique d’austérité partout en Europe. En Belgique, le PS est descendu de 6% dans les sondages, mais c’est en fait la majorité des partis traditionnels qui sont à la peine dans les sondages d’opinions. Cela explique peut-être la colère de Di Rupo contre les syndicats et le mouvement social !

    Par Alain (Namur), article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    Selon Di Rupo ‘‘le gouvernement a réalisé un travail titanesque… Démiurgique…’’ Il a beau citer tout les chiffres qu’il veut pour tenter de faire croire aux Belges que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, cela n’empêche pas 66 % des Belges de penser que le système socio-économique ne les rassure pas (baromètre Le Soir).

    Le gouvernement Papillon a de fait réalisé un travail démiurgique : attaque contre la fonction publique, contre les pensions, contre les chômeurs, contre les soins de santé,… Tout cela en 6 mois de temps et en affrontant une grève générale et des manifestations et grèves sectorielles. Il a réalisé un travail démiurgique au service du patronat et de l’oligarchie financière.

    Malgré tout cela, la crise politique en Belgique n’est pas réglée. La N-VA, malgré un léger tassement, reste à un niveau extrêmement élevé dans les sondages (38 %) alors que les partis traditionnels en Flandre ne réussissent pas à restaurer leurs positions. En Wallonie et à Bruxelles, les sondages indiquent que les partis traditionnels soit reculent, soit stagnent. Les seuls partis à engranger des opinions favorables sont les partis plus radicaux. La méthode Coué qu’applique le gouvernement ne convainc personne, même pas lui-même. Johan Vandelanote veut reporter la remise du budget à l’Europe afin de ne pas présenter un budget d’austérité avant les élections communales. Pour un ‘‘Top Performer’’, ça sent franchement la panique !

    On le voit partout en Europe, les peuples sont à la recherche d’une alternative politique. En Belgique, une partie de la base syndicale a ouvertement entamé ce processus. Comme Syriza en Grèce et le Front de Gauche en France, nous avons besoin de notre propre relais politique. Avec l’acceptation de tous les mécanismes d’austérité européens (traité de Maastricht, traité de Lisbonne, MES…) par la social-démocratie et les verts, il est clair que l’on doit construire une force de gauche basée sur la lutte des travailleurs et des jeunes.

    Le PS, après 6 mois de gouvernement, révèle son vrai visage, celui d’un parti qui a accepté la logique de gestion du capitalisme et qui a intégré les contraintes liées à cette gestion comme l’austérité et l’attaque contre les travailleurs en période de crise économique. Il sera impossible de conquérir ou même de défendre nos acquis si l’on doit satisfaire l’appétit du monde financier. On a augmenté les garanties pour Dexia de 10 milliards d’euros. Mais malgré cela, la ministre de la santé nous dit qu’il n’y a pas assez d’argent dans le secteur des soins de santé pour rembourser les consultations psychologiques. Alors qu’en 10 ans la consommation d’anxiolytique a augmenté de 58 %, Laurette Onkelinx nous dit en souriant qu’il faut être ‘‘réaliste’’ et qu’on n’a pas d’argent pour les soins de santé.

    On le voit, cette logique est criminelle au sens propre du terme. Cette logique criminelle défendue aujourd’hui par le PS doit être combattue en imposant une politique qui est basée sur les besoins sociaux de la majorité sociale.

  • Une austérité qui nous appauvrit tous ? IL EXISTE UNE ALTERNATIVE !

    Les politiciens sont-ils devenus hypnotiseurs ? “Austérité, austérité, encore austérité”, des mots répétés tels une complainte, avec comme une senteur de parfum capiteux. Cette lamentation fait le tour du globe, le public doit partout être convaincu qu’il FAUT rembourser les dettes réalisées pour sauver les banques, ces joueurs pathologiques accros à la logique de casino. Ceux-là, ils peuvent bien compter sur la compassion de l’Union Européenne. Sous peine d’amendes, les pays membres de l’UE seront contraints et forcés de ne plus présenter de budgets comprenant des déficits ! Accepter une telle Europe, c’est forcer des millions de familles de travailleurs à ne plus compter que sur la charité.

    Par Els Deschoemacker

    Sous prétexte de le protéger, notre modèle social européen flanche de plus en plus sous les coups de boutoir des mesures d’austérité. C’est un (mauvais) tour de passe-passe vieux comme le monde ! Di Rupo n’est en cela pas fort différent de ses collègues néolibéraux de Belgique ou d’ailleurs. Chaque baisse de la notation du pays, chaque envolée du taux d’intérêt, chaque révision à la baisse des perspectives de croissance économique,… sont autant d’occasions d’aller encore plus loin dans la casse sociale. Nous devrons nous plier à ce qu’exige l’Europe! Les partis traditionnels ont tous intégré cette pensée unique néolibérale. Quelques voix disent comprendre la colère des travailleurs, comme Laurette Onkelinx (PS), ‘‘parce qu’il n’y a pas eu de véritable concertation.’’ Mais le problème, ce n’est pas le ‘‘déficit de dialogue’’, c’est le projet lui-même ! C’est comme s’il n’était pas possible de faire autrement que de faire payer aux travailleurs et à leurs familles la facture de la crise avec une pauvreté, une crise sociale et un taux de chômage grandissants.

    Aucune alternative ?

    Depuis début décembre, les syndicats mobilisent – à juste titre – pour se faire entendre. Leurs revendications : un plan de relance économique pour des emplois de qualité ; une annulation de toutes les mesures antisociales sur la fin de carrière ; le maintien du pouvoir d’achat ; une réforme de la fiscalité qui cible les revenus des fortunes, des capitaux et des profits ; la fin des attaques contre les services publics et des engagements concrets pour une Europe sociale.

    Ne nous laissons pas faire ! Un ouragan d’austérité aveugle à tous niveaux nous menace. Opposons-lui un ouragan de protestations afin de briser toute attaque et de réaliser ces revendications syndicales dont on parle si peu dans la presse. Une grève générale de 24 heures bien organisée et massive doit constituer le tremplin vers une organisation conséquente de toute la classe des travailleurs à travers un bon plan d’actions et de nouvelles grèves, jusqu’à ce que le gouvernement fasse marche arrière ou qu’il tombe !

    Le mouvement des travailleurs ne peut toutefois pas faire l’économie d’une discussion sur sa représentation politique, contre tous ces politiciens qui se retrouvent dans l’autre camp à la table de négociation. Un nouveau parti de masse est nécessaire – pour et par la classe des travailleurs – tant pour la lutte que pour défendre une alternative à ce système capitaliste qui nous réserve un avenir de crise et de pauvreté.


    Abonnez-vous à Lutte Socialiste! Cet article est tiré de l’édition de février de notre journal, Lutte Socialiste. Si vous désirez recevoir Lutte Socialiste dans votre boîte aux lettres, prennez vite un abonnement. Vous pouvez verser 20 euros (pour 12 n°) ou 30 euros (abonnement de soutien) au n° 001-3907596-27 de "socialist press" avec la mention "abonnement". Pour plus d’infos, des remarques, propositions d’articles,… : prennez contact avec nous via redaction@socialisme.be

  • Rassemblement de la FGTB contre l’austérité

    Quelques centaines de syndicalistes de la FGTB s’étaient rassemblés hier matin devant la tour des finances afin d’y dénoncer les mesures d’austérité du gouvernement Di Rupo. Il était aussi question de défendre leur proposition d’assainissement alternatif pour trouver 8 milliards d’euros : suppression des intérêts notionnels, taxation de revenus de plus de 8000€ par mois à 55% et lutte contre la fraude fiscale.

    L’attaque de Vincent Van Quickenborne (Open Vld) contre les pensions s’est évidement invitée au débat… Sa volonté de directement traduire en texte de loi l’accord gouvernemental sans la moindre réunion avec les partenaires sociaux pour les faire passer avant la fin du mois de décembre énerve au plus haut point, surtout quand il rajoute que ce n’est là qu’un début. Les exemples de Grèce, d’Irlande, du Portugal et d’Espagne ont pourtant largement illustré que les avalanches d’austérité plongent l’économie dans la récession et les travailleurs, les allocataires et les jeunes dans la pauvreté.

    Au PS, on est sur la même longueur d’onde que l’Open Vld: "Dans la situation économique que l’on vit, on ne saurait pas faire autrement. Il faut absolument avancer vite", a ainsi expliqué dans la presse Laurette Onkelinx à propos de cette réforme des pensions. La FGTB peut-elle encore maintenir ses liens avec le PS ? Nous pensons que non et qu’un nouveau parti large pour et par les travailleurs est nécessaire afin d’offrir une expression politique rassemblant ceux qui résistent contre l’austérité.

    Dans son speech, Thierry Bodson, le président de la FGTB wallonne, a annoncé qu’il y aurait des actions prochainement contre la réforme des pensions de Van Quickenborne et il a levé un voile du doute laissé jusqu’ici par les syndicats en disant qu’il y aurait bel et bien une grève générale à préparer pour le 30 janvier prochain. Le soir même, on apprenait également qu’une grève générale était prévue pour ce jeudi dans le secteur public.

    Le PSL était présent à l’action et a avancé l’idée de préparer une grève générale de 24h dès maintenant dans son tract: “avec une campagne d’information dans les entreprises afin de discuter des conséquences des mesures gouvernementales pendant des arrêts de travail et où on peut démocratiquement préparer les actions. Avec des journées d’actions, des grèves et des manifestations régionales et sectorielles, en préparation d’une série de grèves générales allant crescendo”n suivant le modèle proposé par les métalos Wallonie-Bruxelles de la FGTB.

  • Estivage avec le formateur Elio Di Rupo

    La seule chose certaine, c’est que chaque gouvernement nous fera payer pour la crise d’une façon ou l’autre !

    Après ‘‘explorateur royal’’ et ‘‘clarificateur’’, nous pouvons ajouter “estivage’’ à notre dictionnaire politique. Ce n’est pas que beaucoup de monde ait confiance en cette nouvelle phase pour trouver une solution mais, au moins, il ne faudra pas se casser la tête cet été ! Le PSL appelle toutefois à rester vigilant : qu’importe la mesure dans laquelle partis flamands et francophones peuvent être sur des planètes différentes, ils semblent être bien d’accord sur ceux à qui présenter la facture de la crise. A nouveau, il ne s’agira pas des grandes entreprises et des détenteurs de capitaux.

    Par Anja Deschoemacker

    En Flandre, on sonne le tocsin concernant le manque de personnel pour les soins aux personnes handicapées, l’aide à la jeunesse ou les maisons de repos (où, malgré des prix bien plus élevés qu’une pension moyenne, on utilise massivement des antidépresseurs et des calmants pour faire face à la surcharge de travail). Mais les militants syndicaux reçoivent du ministre-président Kris Peeters une réponse identique à celle que les enseignants francophones ont reçue du ministre-président Rudy Demotte : il n’y a pas de moyens, priorité au dés-endettement.

    La réforme d’Etat sert aussi d’excuse pour expliquer pourquoi il est impossible de renforcer la politique sociale et les services publics. Les fonctionnaires bruxellois (qui attendent leur nomination en masse) entendent du ministre-président Charles Picqué qu’il faut un refinancement de la Région Bruxelles-Capitale.

    L’histoire du gouvernement en affaires courantes n’est pas différente. Le gouvernement a par exemple postposé l’adaptation au bien-être de nombre de pensions. Sur ce sujet, le gouvernement est capable de prendre une décision, y compris en étant affaires courantes. Mais prendre position pour dire que les grandes entreprises et les riches doivent stopper leur évasion fiscale légale, semi-légale et illégale, là, ce n’est ‘‘évidemment’’ pas possible en affaires courantes : interdiction de toucher aux intérêts notionnels. Aucun parti ne propose d’ailleurs d’abolir cette mesure, ni même de la réduire fondamentalement une fois qu’un vrai gouvernement installé.

    Elio Di Rupo n’a pas dit grand-chose dans son discours annonçant sa fonction de formateur, mais il a de suite clarifié qu’il accepte totalement de trouver les 17 à 20 milliards d’euros d’assainissement pour obtenir un budget équilibré en 2015. Le PS affirme s’opposer à une politique d’austérité dure, mais cette somme dans un délai aussi court représente la plus grande opération d’austérité de l’histoire de Belgique.

    Concernant le refinancement nécessaire pour la sécurité sociale (non pas à cause du vieillissement de la population, mais à cause de la diminution systématique des contributions patronales), Laurette Onkelinx a elle aussi été très claire. Même si la Banque Nationale et le Bureau du Plan évoquent l’augmentation des impôts des entreprises (en diminuant l’impact de la déduction des intérêts notionnels), elle propose de son côté une Cotisation Sociale Généralisée, procédé par lequel ce que les patrons ne payent plus pour les salaires globaux sera payé… par tout le monde, avec son salaire net !

    Que nous ayons après l’été un nouveau gouvernement, toujours un gouvernement en affaires courantes avec compétences élargies ou des élections, cela ne changera finalement que peu de choses. La seule chose sur laquelle nous pouvons compter, c’est notre propre force et notre mobilisation. Six Belges sur dix s’inquiètent de la crise politique, et ils ont évidemment raison.

    Mais si nous ne gardons pas les yeux ouverts sur l’unité des partis traditionnels concernant la sauvegarde des intérêts de la minorité super riche et leur volonté de refiler la facture de la crise à la grande majorité de la population, nous allons droit dans le mur. Ils ne sont peut-être pas d’accord sur la manière de nous faire payer la crise, mais aucun de ces partis n’a comme priorité de défendre bec et ongle nos conditions de vie et celles de nos enfants.

  • AUCUN soutien pour les responsables de la crise économique et politique

    Lors de la dernière réunion du Comité National du Parti Socialiste de Lutte, Anja Deschoemacker (premier candidate effective pour la liste bilingue du Front des Gauches à la Chambre pour Bruxelles-Hal-Vilvorde) a abordé la crise politique. De son intervention, il ressort que lorsque Luc Cortebeeck (le président de la CSC) demande de voter en Flandre pour des «partis responsables» qui ne sont pas impliqués dans la surenchère communautaire, nous devons donc conclure qu’il n’existe aucun «parti responsable» au Parlement. Voici quelques éléments de son intervention.

    Par Anja Deschoemacker

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    Le point de vue du PSL-LSP

    Toute cette discussion sur les ‘‘partis responsables’’ n’est qu’un rideau de fumée. Pour les médias bourgeois, les partis responsables sont ceux qui ont ‘‘le courage’’ d’imposer le programme de la bourgeoisie – une opération d’austérité brutale et structurelle sur le dos des travailleurs et de leurs familles – même au risque de perdre des voix. C’est aussi la raison pour laquelle le consensus concernant des élections simultanées est sans cesse plus large, les différents partis ayant alors l’opportunité de jeter quelques miettes la dernière année de la législature pour faire un peu oublier le reste.

    La prochaine réforme d’Etat concerne surtout la manière de nous faire avaler l’opération d’austérité: assainir aux différents niveaux, chacun à son propre rythme, en donnant par exemple plus de compétences et des responsabilités fiscales aux gouvernements régionaux rend plus difficile l’organisation d’une lutte généralisée du mouvement des travailleurs.

    Nous voulons un parti qui prenne ses responsabilités dans la lutte contre l’appauvrissement des travailleurs et des pauvres qui ne vise qu’à augmenter la richesse d’ores et déjà répugnante d’une infime élite de grands actionnaires ainsi que dans la lutte contre les harcèlements et les discriminations auxquelles sont confrontées toutes les minorités de Belgique.

    C’est l’un des éléments clés de notre appel pour un nouveau parti des travailleurs. Certains disent que le durcissement sur le plan communautaire provient de l’électeur lui-même, mais il faut tout de même admettre qu’il est extrêmement difficile de voter pour un parti qui n’a pas adopté ce profil, d’un côté ou de l’autre de la frontière linguistique.

    Le PSL rejette les harcèlements communautaires, les provocations et les attaques contre les droits des minorités, comme le droit des francophones d’Hal-Vilvorde (120.000 personnes tout de même…) de voter pour les partis francophones bruxellois. Nous pensons que les diverses conditions linguistiques pour obtenir un logement sont discriminatoires et n’offrent aucune solution. Faire baisser les prix du logement ne peut s’obtenir que par une augmentation de l’offre de logements à prix abordables. Ce ne sont pas ‘‘les francophones’’ qui sont responsables des prix du logement en périphérie, mais le caractère privé du marché immobilier. Plus de logements sociaux sans aucune condition linguistique, voilà notre réponse.

    Le caractère institutionnel de la circonscription électorale importe bien moins que la garantie de la défense des droits fondamentaux de la classe ouvrière néerlandophone, francophone et germanophone (tels que le droit à un emploi décent, à un logement abordable, à un enseignement et un accueil d’enfants de qualité, à une bonne pension,… pour tous, qu’importe la langue, l’origine nationale, le sexe ou l’orientation sexuelle). Partout en Belgique, les minorités (néerlandophones en Wallonie et à Bruxelles, germanophones en Wallonie, francophones en Flandre, sans encore parler des nombreuses et diverses communautés immigrées) doivent pouvoir compter sur le respect de leurs droits démocratiques. La classe ouvrière peut vivre harmonieusement dans toute sa diversité, mais uniquement à condition de ne pas accepter que les moyens pour ce faire volent vers l’élite nantie au sommet de la société!

    Vous pouvez trouvez la position détaillée du PSL concernant la question nationale en Belgique sur www.marxisme.be: “La question nationale en Belgique – une réponse des travailleurs est nécessaire.” En contactant la rédaction, vous pouvez également commander ce texte en brochure.

    Ce 13 juin, votez Front des gauches!

    ==> Rubrique "Elections 2010"

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    En Flandre

    Le ‘‘parti responsable’’ cité en premier lieu par Luc Cortebeeck, le CD&V, est très précisément le parti qui a mis le feu aux poudres, en se présentant en 2004 en cartel avec la N-VA, alors que le nationalisme flamand avait presque totalement disparu en tant que force politique!

    La Volksunie n’existait alors plus et ses figures publiques avaient été absorbées par les partis traditionnels. Il ne restait plus que le Vlaams Belang (au soutien électoral construit bien plus sur son populisme et son racisme que sur le nationalisme flamand) et la minuscule N-VA, aux chances de survie fortement limitées.

    Le parti gouvernemental par excellence, le CD&V, était dans l’opposition depuis 1999. Pour se renforcer, il aurait par exemple pu soutenir les revendications du personnel du secteur social. Mais pour prétendre participer au gouvernement, il ne faut pas seulement obtenir des voix, il faut également être prêt à imposer le programme de la bourgeoisie. Le SP.a fait face à la même situation aujourd’hui: il pourrait se renforcer en défendant réellement les droits des travailleurs, mais cela signifierait devenir persona non grata au gouvernement.

    Au lieu de développer une rhétorique sociale, le CD&V s’est donc basé sur son côté flamingant (ce n’était d’ailleurs pas la première fois) et s’est moqué de l’opposition de la CSC et du Mouvement Ouvrier Chrétien contre le cartel. Que ce parti crie aujourd’hui que l’Open VLD se comporte de façon ‘‘irresponsable’’ n’est que pure hypocrisie.

    Chacun à leur mesure, tous les partis flamands ont coopéré à cette surenchère. La circulaire de Leo Peeters (SP.a) impose ainsi aux francophones des communes à facilités de systématiquement devoir demander à recevoir leurs documents en français. Lorsque quelques bourgmestres ont refusé d’appliquer cette circulaire, le ministre Marino Keulen (Open VLD) et, ensuite, le ministre Geert Bourgeois (N-VA) ont refusé de les nommer pour ne pas avoir appliqué la loi (aucun bourgmestre flamand n’a toutefois été sanctionné pour leur boycott illégal des élections). Même Groen, dans plusieurs communes, a voté avec les autres partis pour réserver certains terrains à bâtir pour des néerlandophones !

    Ces mêmes partis ont également collaboré à la stratégie du gouvernement flamand autour de la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde et des relations entretenues avec le gouvernement fédéral.

    En Wallonie et Bruxelles

    Aujourd’hui, c’est surtout le MR qui est pointé du doigt. Là aussi, on trouve essentiellement des appels au «sens des responsabilités» et, là aussi, on est en droit de se demander où trouver ces ‘‘partis responsables’’

    Il est certain que le FDF se base sur le communautaire et qu’Olivier Maingain est un provocateur professionnel au même titre que Bart De Wever. Mais quand le PS reproche au MR d’être ‘‘irresponsable’’ et de se laisser entraîner par le FDF ‘‘extrémiste’’, c’est l’hôpital qui se moque de la charité! La dernière fois que nous avons connu une telle crise politique autour de la question nationale, c’était à l’époque des Fourons, cette commune flamande où le régionaliste wallon José Happart avait été élu bourgmestre, sans être nommé faute d’avoir accepté de passer le test de néerlandais. La réaction du PS a été de faire entrer Happart et ses copains ultra-régionalistes pour stopper la perte de voix du PS vers des listes régionalistes!

    Le FDF joue lui aussi à nouveau un rôle politique important, mais son apogée est cependant loin derrière lui. C’est surtout un parti anti-flamingant qui s’oppose aux concessions de l’Etat belge au mouvement flamand. Sa base se trouve dans le refus des accords linguistiques du début des années ’60, qui n’étaient pas au goût des Bruxellois francophones. Dans les années ’70, le FDF est devenu le plus grand parti de Bruxelles. Repris au gouvernement Tindemans II en 1977, il a coopéré avec la Volksunie au Pacte d’Egmont, jamais appliqué.

    Au début des années ’80, des fissures sont apparues au FDF. Roger Nols a fait sa propre liste à Schaarbeek (fortement basée sur le racisme) et, en 1985, l’aile gauche du FDF (avec entre autres Serge Moureaux) est partie au PS. Le sauvetage du FDF n’est arrivé qu’en 1993, avec l’alliance politique conclue avec le PRL de Jean Gol, une question de vie ou de mort puisque se posait la question d’avoir encore un sénateur élu pour maintenir le financement du parti. En 2000, les élections communales ont été catastrophiques pour le FDF.

    Il a fallu attendre que le gouvernement flamand de Leterme jette de l’huile sur le feu pour que le FDF connaisse une nouvelle percée et, en 2006, Olivier Maingain a remporté le siège de bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert tandis que Bernard Clerfayt a tenu le coup contre Laurette Onkelinx à Schaarbeek. Aujourd’hui, même s’il n’est plus que l’ombre de son pouvoir passé, le FDF pèse lourd dans la position électorale du MR à Bruxelles car, sans lui, le MR rétrécit jusqu’à la taille du CDH (12 à 15%).

    Joëlle Milquet a gagné sa notoriété comme Madame Non. Le CDH aussi se profile sur cette question, comme l’illustre d’ailleurs son slogan principal pour ces élections ‘‘L’union fait la force’’. Ecolo, tout comme Groen, accuse du retard sur ces questions, mais ce parti n’a encore jamais refusé d’invitation du ‘‘front francophone’’.

  • Le MOC soumet son cahier de revendications au PS, au CDH, au MR, à Ecolo et au Front des Gauches

    J’ai rarement vu un débat aussi professionnel que celui organisé par le Mouvement Ouvrier Chrétien mardi soir dernier à l’Aéropolis, le quartier général du MOC. Des politiciens des quatre partis traditionnels francophones et du Front des Gauches ont été soumis aux questions de toutes les organisations qui composent le Mouvement Ouvrier Chrétien. Le PSL-LSP a enregistré ce débat qui a duré deux heures. Voici un rapport de cette soirée.

    Par Eric Byl

    Anja Deschoemacker en débat avec les partis établis

    La manière dont ce débat a été pris au sérieux s’est reflétée dans les représentants envoyés par les différents partis. Ainsi, pour le PS, Laurette Onkelinx en personne s’était déplacée, de même que Joëlle Milquet pour le CDH, Sarah Turine pour ECOLO, Serge de Patoul pour le MR et Anja Deschoemacker pour le Front des Gauches. Chaque organisation du MOC avait 8 minutes pour exposer une problématique et poser 2 questions concrètes en découlant, après quoi les représentants politiques avaient 4 minutes pour commenter leur façon de voir les choses et répondre aux deux questions.

    Jean Hermesse, le secrétaire général de la Mutualité Chrétienne, a expliqué chiffres à l’appui à quel point l’inégalité sociale a un effet négatif sur la santé. Il a lancé un appel à la solidarité et à la réduction des frais supportés par le patient. La première question de la Mutualité Chrétienne était: êtes-vous prêts à intervenir pour limiter les frais hospitaliers du patient, et de quelle façon concrète ? La deuxième : quelle mesure trouvez-vous prioritaire pour créer à terme une offre de soins de santé adaptée au vieillissement de notre population ?

    Je n’étais certainement pas le seul dans la salle à me rendre compte que les politiciens avaient adapté leur rhétorique face aux auditeurs. Nous avons donc pu entendre des politiciens traditionnels qui ont pourtant, tous sans exception, participé à la politique néolibérale de ces 30 dernières années, défendre à l’unisson l’universalité des soins de santé publics. Pas ‘‘d’économies sauvages’’ et une franchise maximale de 200 €, a répondu Joëlle Milquet. De même que Laurette Onkelinx et Sarah Turine, elle a défendu de conserver le taux de croissance de 4,5% du budget de la santé publique. Laurette Onkelinx a ajouté qu’une partie pouvait être mise de côté, pour le fonds de vieillissement par exemple. Elle a également souligné que le récent accord dans le non-marchand ouvrait la voie à la création de 10.000 emplois, mais elle a oublié de mentionner que ce développement reste très loin derrière l’ampleur des tâches qui incombent à la santé publique.

    Sarah Turine a plaidé pour la prévention, par une alimentation plus saine et un meilleur environnement entre autres. Elle pense peut-être que ceux qui font leurs courses à l’Aldi ou au Lidl y vont tout simplement par choix ? Que la santé est moins bonne dans les quartiers surpeuplés de Bruxelles, par exemple, nous le savons, mais où trouver de l’argent pour avoir une petite maison avec jardin ? Elle a également parlé de revoir le rôle du médecin généraliste et d’interdiction tout supplément sur les honoraires.

    Même le représentant du MR a déclaré que tout le monde devait être assuré. Mais, selon lui, le secteur privé a un rôle à jouer, dans l’aide aux personnes âgées par exemple. Aucun mot au sujet du fait que le gouvernement a décidé de garder le taux de croissance du budget des soins de santé, mais seulement à condition que cela puisse également être utilisé pour combler les déficits d’autres secteurs de la sécurité sociale. Anja Deschoemacker s’est déclarée contre la commercialisation des soins de santé, comme quelques autres. Elle a parlé des conditions de travail dans ce secteur et a aussi plaidé pour l’intégration de l’assurance de santé et de l’assurance hospitalisation dans l’assurance de maladie ordinaire, et cela pour tout le monde, pas seulement en Flandre

    Au nom de la CSC, le secrétaire général Claude Rolin a accentué la nécessité de donner une priorité absolue au premier pilier de retraite (géré par l’Etat) et de lutter contre le chômage, pas contre les chômeurs. Ses questions étaient : comment pensez-vous préserver et développer la retraite légale ? Que proposez-vous pour promouvoir l’emploi, à côté de la formation, de l’accompagnement et de l’activation des chômeurs et des plans de création d’emplois?

    De Patoul a surtout constaté que beaucoup de postes vacants n’ont pas trouvé de travailleur. Bref, il y a des lacunes en termes de formation. Lui-même il ne doit pas postuler pour ce genre d’emplois, sinon il aurait pu constater que les patrons ne sont pas très chauds pour engager des jeunes et qu’ils préfèrent attendre jusqu’au moment où ces jeunes veulent faire ce boulot presque gratuitement. Joëlle Milquet a bien entendu défendu son plan win-win. Selon elle, cela a aidé 12.000 jeunes peu scolarisés à trouver un emploi. Elle n’a pas précisé combien de ces jobs sont de véritables emplois qui ne tiennent pas simplement à l’argent mis sur la table par la collectivité. Laurette Onkelinx veut revoir le principe de la Déduction des Intérêts Notionnels pour lier cela à la création d’emplois et pour sanctionner les sociétés qui ne consacrent pas 2% de leur chiffre d’affaires à la formation. Sarah Turine, de son côté, défend les emplois verts. Pris globalement, tous les partis traditionnels veulent plus de formation et, avec quelques nuances, veulent créer des emplois en diminuant les charges patronales.

    Anja Deschoemacker a souligné que, depuis déjà 30 années d’une telle politique, nous avons pu constater que les diminutions de charges ne créent pas d’emploi. Ces partis traditionnels qui se plaignent maintenant de notre manque de formation sont les mêmes que ceux qui, depuis des années, entretiennent le sous-financement de l’enseignement. Anja a aussi défendu l’élargissement des services publics avec des emplois statutaires au lieu d’inventer de nouveaux plans de création d’emplois. Suffisamment d’études démontrent que ces plans de création d’emplois coûtent plus aux caisses de la collectivité que l’engagement de fonctionnaires.

    Tous les partis ont plaidé d’accorder la priorité au premier pilier de retraite. Sarah Turine veut faire dépendre la déductibilité des caisses de retraite de l’éthique et la durabilité des investissements. Milquet et Onkelinx trouvent que le deuxième pilier doit être généralisé vers une sorte de capitalisation collective, une sorte de premier pilier bis. Seul De Patoul trouvait que les deux piliers doivent être équivalents. Anja a reconnu le besoin de renforcer le premier pilier, mais a plaidé contre les charges sur le deuxième et troisième pilier, après que les millions de personnes y aient été poussés parce que les allocations du premier pilier ont été vidées.

    Finalement Thierry Jacques, le président du MOC, a formulé 3 questions pour la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, les Equipes Populaires et pour Vie féminine. Pour les Equipes Populaires: que vous pensent de la proposition d’une base de données centralisée qui comprenne tous les comptes des contribuables pour que l’information se trouve à disposition plus rapide comme l’exemple de la base de données FICOBA en France ? Pour le JOC : quelles alternatives et adaptations proposez vous concernant le système de travail d’intérim ? Et finalement pour Vie féminine : quels sont vos plans concernant l’inégalité entre hommes et femmes et comment agir concrètement?

    Evidement, tout le monde a plaidé de s’attaquer à la fraude fiscale, y compris le MR. Le CDH a indiqué qu’aux USA, la fraude fiscale est considérée comme un crime, alors qu’il s’agit plutôt d’un sport en Europe. Pour le PS, la création d’une base de données ne va pas assez loin. Avec Ecolo, le PS plaide pour une forme d’impôt sur les bénéfices des fortunes. Le MR a continué à souligner que la fraude sociale doit aussi être combattue. Mais nous n’avons pas à attendre beaucoup si la lutte contre la fraude fiscale connaît à l’avenir la même intensité que lors des législatures précédentes. Anja a répété les propositions du Front des Gauches concernant un impôt sur les grandes fortunes et une plus grande progressivité de l’impôt.

    En réponse à la question de la JOC, la plupart des politiciens se sont limités à dénoncer les abus du travail intérim. Même le représentant du MR a admis que l’intérim ne devrait servir que d’emploi temporaire, comme si le MR ne sait pas que d’innombrables travailleurs sont gardés très longtemps dans l’intérim. L’abus massif de travail d’intérim par La Poste, par exemple, n’a été touché par aucun politicien traditionnel. Anja a plaidé pour des contrats convenables et à durée indéterminée et pour des contrats statutaires dans les services publics. Elle a également défendu une drastique réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire.

    Alors que, pour certains, l’égalité entre hommes et femmes augmente, pour la grande majorité elle recule, a reconnu le CDH. Cela a un rapport avec le recul social global. Onkelinx a déclaré que dans le gouvernement, il avait été convenu de d’abord tester l’effet de chaque mesure sur l’inégalité, avant de les voter. Ecolo a plaidé pour l’obligation du congé parental. Anja a confirmé ce dernier à condition que les allocations soient alors fortement augmentées. Elle a tout de suite mis l’accent qu’aussi longtemps que les déficits sociaux existent, il va toujours y avoir des discriminations, parce qu’une discussion surgira inévitablement sur la distribution de ces pénuries. Avec cette position, elle a provoqué le premier et unique applaudissement.

    La soirée a été clôturée par Thierry Jacques. Le MOC rédigera un rapport du débat, probablement à titre d’information pour ses membres. Il a semblé accorder sa préférence pour un Olivier, CDH, Ecolo est le PS. Néanmoins, le Front des Gauches a été félicité par différents spectateurs pour la contribution très forte de sa représentante, Anja Deschoemacker.

  • Grippe A H1/N1: Bilan gouvernemental non autorisé…

    L’avantage que les élections anticipées offrent aux partis traditionnels, c’est que ces élections n’offrent que peu de temps pour effectuer un réel bilan de l’action gouvernementale. Ainsi, la campagne électorale passera sous silence certaines mesures tel que : l’évaluation des éco-chèques, les mesures de crise, l’activation des chômeurs, les intérêts notionnels, le plan dit ‘Win-Win’, la prolongation des centrales,… dans la même catégorie on peut ajouter, la gestion de la grippe A H1/N1 par le gouvernement et représenté ici par la ‘socialiste’ Laurette Onkelinx.

    Par Alain (Namur)

    La grippe, une affection qui tue… et qui rapporte beaucoup

    La grippe A H1/N1 a été désignée par l’organisation mondiale de la santé comme une pandémie. A ce titre, des mesures énergiques et couteuses ont été mises en place par les pouvoirs publics pour protéger la population.

    Un des secteurs économique qui a le plus profité de cette agitation est très certainement l’industrie pharmaceutique. En 2009, 1 euro sur 11 dans le secteur a été généré par la grippe A ! C’est tout d’abord les vaccins, mais aussi pour les savons mis en vente afin de prémunir les gens de la contagion. Il faut ajouter à cela le coût non chiffré pour la collectivité. Dans différentes entreprises privées ou publiques, des plans de continuité ont été mis en place afin de se préparer aux absences supplémentaire.

    Actuellement, de plus en plus de demandes d’enquêtes sont en cours pour voir si certains experts ‘‘qui font autorité’’ n’ont pas exagéré la menace du fait de leur lien avec l’industrie Pharmaceutique…

    Onkelinx s’écrase devant le grand capital au détriment de la santé publique

    La ministre de la santé, Laurette Onkelinx a eu à gérer la crise de la Grippe A. On aurait pu penser que ce qui aurait guidé l’action de la ‘socialiste’ aurait été la santé publique. Il n’en fut rien. En réalité, les leaders du PS sont tellement habitués à ramper devant les patrons que s’en est devenu un mode de fonctionnement ‘‘normal’’.

    La ministre a signé un contrat pour 12.6 millions de doses de pandemrix pour un total de 110,2 million ramener à une septantaine de millions (Le Soir du 6 mai 2010) avec la firme GSK. Pour la firme, ce fut un contrat très juteux, sans aucune contrepartie puisque selon les termes même du contrat :

    ‘‘GSK n’octroie aucune garantie quelconque concernant la fourniture du vaccin pandémique, et toute obligation de garantie qui pourrait résulter de la loi ou de toute autre norme juridique, que ce soit en relation avec le maintient de la qualité après livraison, l’efficacité ou la sécurité du vaccin pandémique(…) est, de la manière la plus largement permise par la loi, exclue de la présente convention…’’ D’autres parties du contrat stipulaient qu’en cas de décès, l’Etat était responsable de l’indemnisation et de la prise en charge des frais judiciaire… La firme justifie ces clauses par le fait que le vaccin n’avait pas passé toutes les étapes de validation normale et dans l’urgence il ne pouvait pas garantir de la sécurité du vaccin !

    Un gouffre financier pour l’état, le jackpot pour les actionnaires de GSK

    Sur 12.6 millions de doses achetées, à peine 2 millions ont été prescrites. Selon le professeur Remiche (droit des affaires, KUL), le coût de production du vaccin est de 3 à 4 euros alors que l’Etat a acheté la dose à 9 euros (Le Soir du 7 mai 2010). Il n’y a eu aucun appel d’offre alors qu’en cas de menace pour la santé publique, le législateur peut faire tomber le brevet afin d’ouvrir le marché et faire ainsi diminuer les coûts. Ceci n’est même pas une mesure révolutionnaire puisque c’est un professeur de droit des affaires qui rappel que c’est mis tel quel dans la législation…

    Les leçons de la grippe A H1/N1

    Au regard de toute cette affaire, on peut en tirer quelques conclusions. Tout d’abord il est nécessaire que les personnes qui font autorité dans le secteur de la santé publique soient indépendantes de l’intérêt des lobbys. Pour cela il faut un secteur public fort de recherche scientifique et d’évaluation du risque, il faut des investissements massifs et publics dans la recherche.

    Il faut nationaliser le secteur de l’industrie pharmaceutique et mettre celui-ci sous contrôle des travailleurs et de la population. Nombre de maladies orphelines ne trouvent pas de traitement faute de rentabilité ! Aussi, les mesures de sécurités attenantes à la production d’un vaccin sont bradées dans le but d’arriver premier sur le marché.

    Dans l’économie actuelle, la production de vaccin équivaut pour l’actionnaire à la production de chips, c’est une valeur d’échange qui est produite à dessein de dégager un profit. Seule une économie planifiée peut dépasser cette contradiction inhérente au mode de production capitaliste.

    Une économie démocratiquement planifié basé sur les besoins sociaux, dans le cas du secteur pharmaceutique : la santé des personnes au delà de la rentabilité, nous permettra de d’assurer au mieux la santé de tout un chacun. .

  • Concentration réussie pour défendre le statut des employés

    Ce mercredi matin, 3.000 militants des centrales pour employés CNE-LBC et SETCa-BBTK se sont rassemblés à Bruxelles dans le cadre de la campagne «votre contrat en danger» (votrecontratendanger.be). L’objectif final de 2.000 manifestants a donc largement été dépassé.

    Rapport et photos de Bart Van der Biest, délégué BBTK

    Cette concentration de militant a pris place au bon moment. Les négociations du groupe des 10 sur le chômage économique sont passées au niveau supérieur, et c’est maintenant au gouvernement de trancher. Les syndicats considèrent que la revendication patronale d’appliquer le chômage économique aux employés est avant tout un moyen de niveller vers le bas le statut des employés et celui des ouvriers. Mais il était clair au meeting que la position des syndicats est passée rejet pur et simple au «oui, mais…». Selon les dirigeants syndicaux, cette mesure pourrait être parfois appliquée, mais sous un encadrement sévère.

    Entre-temps, la vicepremier Laurette Onkelinx a annoncé ce mercredi à l’issue d’une réunion du Kern qu’un accord arrive, où le chômage économique pour les employés serait remplacé par un «crédit de temps de crise». Le ministre Milquet (CDH) soumet un projet de loi ce jeudi au gouvernement.

    Vous pouvez trouver ici la position du PSL sur cette question.

  • Campagne Européenne du PS, rions un peu…

    Avec un peu de chance avez-vous déjà eu l’occasion de lire le tract de la tête de liste du PS pour les européennes, Jean-Claude Marcourt. Sous le joli titre "Nos valeurs ne sont pas côtées en Bourse… Nos actions profitent à tous !", ce tract illustre que le PS est bien plus fort pour les slogans que pour les revendications. De belles paroles pour masquer un contenu extrêmement flou qui, c’est marrant, aurait presque pu être écrit par l’un des disciples de Reynders… On fait le test ?

    Passé la brève présentation de l’actuel Ministre régional wallon de l’emploi, de l’économie, du commerce extérieur et du patrimoine, par ailleurs également conseiller communal à Liège, le tract commence vraiment : "Je suis de gauche et socialiste." Remplaçons cela par "réformateur et libéral", et voyons si ça marche…

    "Parce que revendiquer clairement cette double conviction, c’est s’opposer à tout modèle politique terne." Pas besoin de changer, tout le monde s’y retrouve. Qui irait se réclamer d’un modèle politique terne?

    "Contrairement à ce que dit et fait la droite, être de gauche c’est vouloir le progrès humain d’abord par rapport à toutes les autres valeurs !" Là, c’est simple, il suffit d’intervertir gauche et droite (comme c’est souvent d’usage au PS…) et Didier ou un autre peut le dire. Aucun parti ne dira qu’il est contre le progrès humain… Pour l’instant, ce tract ressemble plus à un texte-type à adapter légèrement en fonction du parti qu’à un véritable tract. On continue?

    "Etre socialiste, c’est affirmer qu’il existe au moins une autre manière de percevoir, de penser et de construire la réalité sociale. C’est croire en un idéal sans cesse renouvelé." Bon, hop, on met libéral ou réformateur à la place de socialiste et c’est tout bon.

    "Il est grand temps que les politiques, de tous bords soient, animés par des ambitions plus nobles et plus vastes que leurs ambitions personnelles!". Là, rien à changer.

    Dernier paragraphe : "Si l’on veut construire durablement une société solidaire digne de ce nom, il faut revenir à une gauche socialiste capable d’imaginer le monde autrement en se basant sur des actions concrètes" Plutôt que de revenir à une gauche socialiste capable d’imaginer quelque chose, le libéral en mal d’inspiration copiera en disant "revenir à un libéralisme social" s’il est partisan de Louis Michel et que Reynders l’énerve, "renforcer un libéralisme capable (etc.)" dans le cas inverse. Ceci dit, en affirmant qu’il faut revenir à une gauche socialiste, monsieur Marcourt admet qu’on en est parti depuis un bout de temps.

    Viennent ensuite quelques thèmes : "(salaires, pensions, sécurité sociale, santé, protection face à la globalisation, services publics, régulation de l’économie, changement climatique, éducation, culture,…)." Il faut admettre qu’un libéral aurait tourné les choses autrement, mais très sensiblement seulement. Cette énumération ne nous donne rien de précis à se mettre sous la dent, il ne nous reste que nous souvenirs pour imaginer ce que cela pourrait donner… avec les pensions par exemple.

    La dernière fois que le PS s’en est occupé, c’était mémorable ! Mais si, souvenez-vous, 2005, le Pacte des Générations et ces deux journées de grève générale (et même une troisième dans la ville de Jean-Claude Marcourt)… mais la mobilisation des travailleurs n’avait en rien empêché le PS de voter en faveur de cette attaque. Son camp, le PS l’a choisi.

    Cherchons du concret…

    … et pour cela, il faut autre chose que ce tract. Sur le site du PS, on peut lire que le leitmotiv de Marcourt pour les européennes sera "Une économie plus juste, une Europe plus humaine". Encore une fois, quel parti dirait le contraire? Des phrases creuses, encore ?

    Le PS affirme "non au capitalisme débridé et oui à l’économie de marché régulée". C’est devenu le terme à la mode, "régulation". Après la "Obama night", le PS organisera probablement une "Regulation night", soirée où les alcools seront à coup sûr plus forts que les mesures du PS pour "proposer un nouveau projet de société, à l’échelon européen." (à lire encore sur le site du PS, comme ce qui suit).

    Le PS admet déjà qu’il y a un problème dans l’économie et c’est déjà ça parce que le PS s’était fait assez avare de critiques ces dernières années. Pour les critiques, les choses ont changé, mais l’avarice se fait encore sentir au niveau des mesures concrètes. A croire que les déclarations du PS sur la "crise libérale", loin d’être révélatrices d’une franche indignation, sont juste des petits mots bouffis d’électoralisme et d’opportunisme.

    Le PS veut "revenir à une économie réelle, créatrice d’investissements et d’emplois". Il n’y a pas si longtemps, on pouvait encore entendre Laurette Onkelinx, par exemple, affirmer haut et fort que les diminutions de taxes pour les entreprises créaient de l’emploi… On ne l’y reprendra plus maintenant (face aux caméras en tout cas), mais l’esprit derrière de telles déclarations pro-patronales est resté. Explications.

    Pour le PS, la régulation c’est : la création d’une autorité de surveillance européenne, d’une agence publique de notation des crédits, d’une agence de certification des produits financiers diffusés en Europe, d’un cadre communautaire pour l’enregistrement et l’agrément d’entités qui contrôlent les investissements des fonds alternatifs ou des fonds de capital-investissement (reprenez votre souffle), etc. En bref, tout un tas d’agences et de cadre de surveillance. De la poudre aux yeux. Rien de plus.

    Il faut arrêter de rire. On parle de la crise économique la plus importante depuis les années ’30, et nous n’en sommes encore qu’au début. Et comment le PS veut-il s’en prendre aux responsables et éviter pareille catastrophe à l’avenir (on ne parle même pas encore ici de réparer les dégats)? Simplement en créant des agences de surveillance. Comment les journalistes peuvent-ils laisser passer un truc pareil?

    Un nouveau parti des travailleurs est nécessaire !

    Pour les travailleurs, le PS n’est pas moins pire que les autres partis. Son rôle de frein sur les directions syndicales en fait un pilier crucial pour chaque attaques pro-patronale d’ampleur.

    Ajourd’hui, une des tâches du mouvement des travailleurs est de construire son propre parti, un parti qui puisse être le prolongement politique des luttes et non pas la cible de celles-ci comme l’est souvent le PS. Cette nécessité redeviendra un grand point de discussion dès quele gouvernement sortira son plan d’austérité budgétaire les élections et les vacances passées.

    En attendant, le Parti Socialiste de Lutte veut populariser cette idée, et c’est la raison pour laquelle nous avons proposé à plusieurs formations de déposer une liste commune. Si le PTB a refusé, nous sommes arrivé à un accord avec la LCR pour les européennes (liste LCR-PSL) et encore avec le Parti Communiste et le Parti Humaniste pour une liste aux régionales à Bruxelles (liste PC-PSL-LCR-PH).

    Soutenir ces initiatives, de même que les listes du PSL aux régionales à Mons, Nivelles et Liège, c’est renforcer cette idée d’une nouvelle force politique large véritablement du côté des travailleurs.


  • Intérêt notionnels : PS/SP.a : A gauche toute ?

    La guerre semble déclarée entre «socialistes» et libéraux. Principale pomme de discorde : les intérêts notionnels qui, selon Laurette Onkelinx, sont d’un « machiavélisme fiscal inouï ». Et Di Rupo de continuer: « la droite a vidé les caisses ». Et quoi les gars ? Vous n’avez pas été au pouvoir avec les libéraux ces 8 dernières années ?

    Nicolas Croes

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    Une fiscalité pour les riches !

    En 1996, l’impôt moyen sur les sociétés était encore de 45%. Aujourd’hui, il est (officiellement) de 33,99%. Encore de trop ? Selon l’institut canadien C.D. Howe Institute, la Belgique se positionne en tête d’une liste de 36 pays industrialisés et de 45 en voie de développement comme la destination la plus intéressante en matière d’investissements. Les calculs d’un professeur de l’Université de Toronto – relayés par le VLD et le quotidien l’Echo, en octobre 2006 (déjà) – illustrent que les intérêts notionnels auraient fait chuter d’un seul coup l’impôt réel moyen sur le capital étranger investi de 23,5% en 2005 à -4,4% en 2006 !

    Il faut encore ajouter que tous les bénéfices des entreprises ne sont pas taxés. Loin, très loin, de là. Pour l’exercice d’imposition 2003, par exemple, les bénéfices des entreprises étaient de 46,212 milliards d’euros. Après les nombreuses déductions, la base soumise à l’impôt n’était plus que de 20,277 milliards d’euros. De fait, les impôts des entreprises représentent aujourd’hui moins de 12% des recettes fiscales de l’Etat.

    Qui paye le reste? Nos salaires et allocations soi-disant trop élevés…
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    Car à l’époque de la mise en place de ces fameux intérêts notionnels, les « socialistes » ont été beaucoup moins critiques… Annemie Roppe (SP.a-/Spirit) l’avait à l’époque qualifié de « projet révolutionnaire » dont employeurs, salariés et syndicats «peuvent être fiers». Eric Massin (PS) déclarait, lui, que l’opération était «indolore du point de vue budgétaire» et que rien ne permettait de «remettre en cause les chiffres présentés», c’est-à-dire 566 millions d’euros. Et pourtant…

    Derrière ces intérêts « conceptuels »…

    …il y a une manœuvre magnifique. Un coup en or pour les patrons. Quant aux po(n)tes « socialistes », ils ont été, au mieux, des dupes incapables de la déceler ou, plus probablement, des complices enthousiastes de ce véritable hold-up légal.

    A la base de tout cela, il y a la polémique sur l’existence en Belgique des Centres de Coordination qui appartiennent à des multinationales et qui jouent pour elles le rôle de banquier. En encourageant la création de ces Centres, le gouvernement visait officiellement à attirer les quartiers-généraux des multinationales pour créer de l’emploi (même si les conditions en termes d’emplois sont de 10 équivalents temps-plein engagés par chaque centre !).

    Que payent-ils comme impôts ? Quasiment rien. En 2002, les 207 centres de coordination fonctionnant en Belgique ont payé 73 millions d’euros d’impôts pour un bénéfice de… 5,36 milliards d’euros! Un taux d’imposition de 1,36%! Par rapport à celui des sociétés encore en vigueur à l’époque, le manque à gagner pour l’Etat était de 2,08 milliards d’euros.

    Mais l’Union Européenne a jugé que ces Centres de Coordination relevaient de la concurrence déloyale vis-à-vis des autres pays. Alors, au lieu de supprimer cette pratique, Didier Reynders l’a appliquée à tout le monde (enfin, aux entreprises…) sous la forme des désormais fameux « intérêts notionnels ».

    Il s’agit d’un mécanisme permettant aux entreprises ayant fait des investissements sans passer par des emprunts bancaires (et donc sans payer d’intérêts) de déduire des intérêts « fictifs » équivalents de leur déclaration d’impôts. Reynders avait fait la promesse totalement ridicule que cela allait coûter beaucoup moins que les Centres de Coordination. Et cette fois, sans l’argument de la création d’emplois, mais avec celui de la suppression d’une inégalité (on croirait rêver).

    Aujourd’hui, le même Reynders avoue que la mesure coûte (au bas mot) 2,4 milliards d’euros au lieu des 566 millions de départ. Et ce n’est certainement pas dans son intérêt de surévaluer ce chiffre, bien au contraire…

    Les « socialistes » aveugles ?

    Ce n’est qu’en janvier de cette année que le PS a commencé à formuler des critiques. Pour Laurette Onkelinx : « On ne peut faire un budget 2008 sans réformer les intérêts notionnels ». Car, que cela soit bien clair, aucun parti traditionnel ne réclame, malgré leurs hauts cris, l’annulation de ces cadeaux « offerts » aux patrons par les contribuables. C’est juste que, sous la pression de l’arrivée de la crise économique, les patrons vont vouloir en faire payer les dégâts aux travailleurs. Le PS et SP.a, en voulant amender quelque peu ces intérêts notionnels scandaleux, affirment simplement haut et fort que sans un minimum de poudre aux yeux, cela ne passera pas… Qui en sera dupe ?


    Beaucoup d’informations fiscales de cet article et du cadre ci-contre sont tirées de l’ouvrage de Marco Van Hees «Didier Reynders, l’homme qui parle à l’oreille des riches».

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