Tag: Kaboul

  • États-Unis : Après la tragédie de Boston : non au racisme et à la répression !

    A Boston (1), un horrible attentat a été perpétré lundi contre le Marathon. Ce genre d’acte ne devrait jamais se produire où que ce soit dans le monde. On a vu d’innombrables actions de solidarité, comme lorsque les gens ont accouru vers le lieu de l’explosion afin de secourir les centaines de personnes qui ont été prises dans le souffle de destruction. Les participants au Marathon ont dû courir trois kilomètres de plus pour aller faire des dons de sang, et de très nombreux Bostoniens ont ouvert leur porte aux personnes sinistrées.

    Article par Bryan Koulouris, membre à Boston de Socialist Alternative, section américaine du CIO

    Des messages de solidarité ont été envoyés à Boston par les habitants de Kaboul en Afghanistan et de Bagdad en Iraq et même de l’équipe de base-ball de New York, le Yankee Stadium. Mais au même moment, les compagnies de soins de santé demandent d’énormes sommes d’argent pour effectuer les opérations chirurgicales nécessaires et les victimes se voient contraintes de demander des dons à d’autres citoyens, tandis que les milliardaires tirent d’immenses bénéfices de ce drame.

    Une des trois personnes tuées par l’explosion était un enfant de huit ans, Martin Richard, qui résidait dans le quartier populaire de Dorchester. La photo du petit Martin, portant un dessin qu’il avait fait pour réclamer la paix dans le monde après le meurtre raciste de Trayvon Martin, a fait le tour du monde et est devenu une des principales images associées à cette tragédie. Malheureusement, la mort de Martin Richard a été immédiatement suivie d’actes racistes.

    Dès le lundi, un étudiant originaire d’Arabie saoudite a été attaqué dans le quartier près de la ligne d’arrivée du Marathon pour son “comportement suspect” et pour son “odeur d’explosif” alors qu’elle s’enfuyait du lieu de l’explosion. Toute la première journée d’enquête a été perdue à cause de l’attention excessive qui a été accordée à cette fausse piste, du fait des préjugés racistes des enquêteurs.

    Les médias, et en particulier la chaine d’informations CNN, ont tout fait pour provoquer un sentiment islamophobe et anti-immigrant, en publiant la photo du Saoudien et en diffusant en continu de faux rapports de suspects et d’arrestations. Un de ces rapports faisait par exemple état d’un suspect “au teint basané”. Le même jour, la police de Boston était en train d’arrêter et de fouiller des jeunes latinos et afro-américains, dans une ambiance très militaire.

    Guerre, violence, terrorisme

    En tant que socialistes, nous condamnons absolument cette attaque terroriste. Quel que soit la motivation de ceux qui en sont à l’origine, de tels actes sont totalement réactionnaires. Les premières victimes en sont les simples travailleurs. Les méthodes des terroristes, telles que ce que nous avons vu à Boston, donnent un prétexte tout trouvé aux forces de droite pour renforcer le sentiment raciste et nationaliste dans la société. Cela a pour seul résultat un affaiblissement de la classe ouvrière, et dessert uniquement les intérêts des capitalistes.

    Les médias ont beaucoup fait état de ce que les auteurs de l’attaque étaient sans doute motivés par une idéologie terroriste islamiste de droite, en particulier vu les doléances du peuple tchétchène à majorité musulmane envers l’oppression brutale de leur pays par la Russie.

    Quand bien même de telles allégations seraient fondées, les attaques perpétrées à Boston ne parviendront pas le moins du monde à affaiblir l’impérialisme américain ou l’oppression des peuples tchétchène, irakiens, afghan, palestinien ou arabe par les puissances impérialistes. En fait, la véritable conséquence de tout cela est l’effet inverse, c’est-à-dire l’affaiblissement de la lutte du peuple tchétchène et de l’ensemble des peuples opprimés et le renforcement du pouvoir de l’État américain, en donnant un prétexte à la classe dirigeante américaine et internationale pour piétiner les droits de l’homme.

    Bien que nous nous opposons entièrement au terrorisme et à l’islam politique de droite, les travailleurs et les socialistes ne peuvent en aucun cas soutenir les méthodes racistes de l’appareil policier du capitalisme américain ni sa politique impérialiste à l’étranger perpétrée au nom de la “lutte contre le terrorisme”. L’élite au pouvoir tente en effet d’exploiter de manière cynique la juste colère de la population contre le terrorisme.

    Plutôt qu’une chasse aux sorcières racistes, nous devons forger l’unité de tous les peuples opprimés, de tous les travailleurs et de tous les jeunes du monde entier, afin de pouvoir nous attaquer à la racine du problème. Dans la même semaine au cours de laquelle s’est produite la tragédie de Boston, quatorze personnes ont perdu la vie et des centaines de personnes ont été grièvement blessées dans une usine d’engrais au Texas. Les conditions de travail dans cette usine violaient quotidiennement les normes de sécurité. Au même moment, vingt-deux vétérans de l’armée américaine se suicident tous les jours.

    Les travailleurs doivent s’unir contre la domination capitaliste afin d’obtenir dans les faits la sécurité au travail, le suivi psychologique des personnes en détresse et des soins de santé gratuits et de qualité. Cette lutte est capable de tous nous unir au-delà des frontières raciales, ethniques ou religieuses. Une telle approche d’unité des travailleurs peut former un puissant contre-poids à la violence religieuse et ethnique non seulement aux États-Unis, mais dans le monde entier.

    Les héros du Marathon

    Tout le monde connait à présent Carlos Arredondo, via d’innombrables images et récits médiatiques sur cet “homme au chapeau de cow-boy”. Carlos a accouru vers le site de l’explosion pour aider à évacuer les blessés vers les ambulances et le personnel médical. Son action a sans aucun doute permis de sauver des dizaines de vie. Une des personnes secourues par Carlos a été le premier témoin à donner à la police une description du “suspect n°” qui a été abattu lors d’une fusillade jeudi.

    Carlos est un immigré et un militant citoyen affligé par la perte de son fils Scott, tué en Iraq où il s’était engagé en tant que soldat. Lorsque le mouvement anti-guerre a connu son apogée, Carlos était présent à chaque manifestation. Carlos et sa compagne, Melida, étaient aussi présents sur le site de l’incident du Marathon.

    Parmi les héros oubliés de l’incident de Boston, figurent le personnel de l’Association des infirmier(e)s du Massachusetts (Massachusetts’ Nurses Association, MNA), un syndicat qui se bat tous les jours pour garantir les effectifs du personnel afin d’accorder des soins de qualité aux patients, face aux entreprises hospitalières privées dont le but est de “réduire les couts”. Les infirmier(e)s de la MNA ont soigné les victimes de l’attentat et poursuivront leur campagne de maintien des effectifs.

    Seamus Whelan, militant de la MNA et membre de Socialist Alternative, par ailleurs candidat aux élections pour la mairie de Boston, a déclaré que : « Après cette horrible attentat qui n’a causé que terreur et tragédie, nous voyons clairement la nécessité de soins de santé gratuits, garantis et de qualité. Le personnel médical, afin d’accorder un meilleur traitement aux patients, se trouveront à l’avant-garde de la lutte contre le plan d’Obama de coupes dans le budget de la sécurité sociale, de Medicare et de Medicaid ».

    Le débat sur l’immigration

    Les politiciens capitalistes qui se trouvent dans l’antichambre du pouvoir ont prévu d’entamer un débat sur l’immigration plus tard cette année. La récente tragédie est maintenant instrumentalisée par les médias de droite afin de renforcer le sentiment anti-immigration. Cela pourrait gâter le débat et le pousser vers la droite.

    Les jeunes qui ont été accusés d’avoir commis cet acte horrible sont des immigrés qui ont passé la plupart de leur vie aux États-Unis. Il est insensé d’attaquer l’ensemble des immigrés ou des musulmans pour cette unique raison. Depuis, on a déjà vu une femme musulmane se faire attaquer dans le quartier populaire de Malden. Contrairement à la propagande médiatique, la vérité est que la plupart des attentats et meurtres de masse qui ont été perpétrés et qui continuent à être perpétrés aux États-Unis l’ont en fait été par des hommes blancs non-musulmans.

    Toute attaque sur les droits civiques des travailleurs immigrés serait en fait une attaque sur l’ensemble de nos droits, puisque cela renforcerait le bras de la réaction contre les travailleurs et contre les jeunes. Toute loi soi-disant “anti-terroriste” qui prétend viser les “terroristes” ou les immigrés est en fait une attaque anti-démocratique déguisée qui sera ensuite utilisée contre les militants qui se battent contre le pouvoir des multinationales, comme on l’a vu ces dernières années, quand le FBI et la police ont étendu le champ des compétences anti-terroristes qui leur ont été octroyées après le 11 septembre 2001 pour pouvoir réprimer tous les militants du mouvement Occupy, les militants anti-guerre et les militants syndicaux.

    Socialist Alternative est en faveur de la naturalisation immédiate et complète de l’ensemble des travailleurs sans-papiers. Cela est bien loin de la pseudo-“réforme de l’immigration” proposée par Obama, dont le but n’est que de fournir aux grands patrons une main-d’œuvre bon marché et constamment menacée de déportation, tout en créant un processus long, cher et humiliant que les sans-papiers doivent accomplir afin de se faire naturaliser, tout en niant tout statut légal à la minorité de ceux qui sont aujourd’hui sans-papiers.

    La naturalisation des travailleurs immigrés renforcerait leur confiance dans leur capacité à lutter pour de meilleurs salaires et de meilleures allocations sociales. Cela renforcerait l’ensemble des travailleurs à la table des négociations et dans les luttes contre les coupes budgétaires. Les immigrés ont toujours contribué à construire les syndicats aux États-Unis, et ils continueront à le faire.

    Arrestation à domicile de masse, réjouissances

    Vendredi, près d’un million de résidents du Grand Boston ont reçu l’ordre de rester chez eux et de ne pas quitter leur domicile. On nous a dit que cela aiderait les enquêteurs à localiser le suspect, un jeune homme âgé de 19 ans, alors en fuite. Les rues étaient complètement abandonnées, Boston a été transformée en un tableau de film d’apocalypse.

    Le suspect a été attrapé peu après que cet ordre ait été levé, parce qu’un résident de Watertown, le faubourg où s’est déroulée la fusillade, a découvert le suspect sur son bateau en sortant de chez lui.

    Il y a alors eu une grande explosion de joie, tout le monde était réconforté en se disant que le cauchemar était terminé. Cependant, les effets de ces événements vont se faire sentir encore longtemps. La classe dirigeante a maintenant une occasion de faire passer de nouvelles lois “anti-terroristes” qui accroitront le pouvoir répressif de l’État et de continuer à diffuser une propagande de droite raciste, anti-islam et anti-immigration.

    Toutefois, la conscience de la population n’est pas la même que celle qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001, où on avait vu naitre un soutien massif à la guerre et aux attaques sur les droits démocratiques. Lorsque Socialist Alternative a dressé son stand dans la rue à Boston samedi, c-à-d un jour après l’ordre de rester à la maison, nous n’avons pas été confrontés à la moindre hostilité. Sur nos pancartes, il était écrit : « Défendons les droits démocratiques », « Non aux attaques contre les immigrés ».

    La plupart des gens sont épuisés par toutes ces émotions et cherchent des réponses. À la base de tout se trouve le système capitaliste qui crée l’aliénation, la guerre, la pauvreté, et le sentiment d’impuissance qui mène à de tels actes détestables. Seule la puissance de la solidarité des travailleurs peut surmonter ces calamités et le système qui les engendre.


    (1) Pour bien comprendre : située au nord-est des États-Unis, Boston est une ville de 5 millions d’habitants, la dixième plus grande ville des États-Unis. Capitale de l’état de Massachusetts, elle est aussi une des plus vieilles villes du pays, fondée par la première vague de colons britanniques en 1630. Aujourd’hui, elle est un important centre historique, économique et culturel. Le Marathon de Boston est quant à lui une véritable institution : il se déroule chaque année depuis 1897, avec en moyenne 20 000 participants et 500 000 spectateurs.

  • La stratégie occidentale en Afghanistan est un échec – La Belgique est complice

    La plus grande et plus forte puissance militaire au monde n’a pas réussi à battre les milices faiblement équipées des talibans, dans un des pays les pauvres au monde. Les quelques 120.000 militaires présents sous la direction des USA ne suffisent pas pour infliger une défaite aux talibans, estimés à 28.000. En neuf ans, cette guerre a déjà coûté 345 milliards de dollars aux contribuables américains. Avec la guerre en Irak, les Etats-Unis ont donc déjà dépensé plus de mille milliards de dollars, soit plus de 3.000 dollars par citoyen américain ou 20.000 dollars par citoyen afghan ou irakien. Le gouvernement belge est lui aussi complice, et soutient les efforts de guerre américains avec troupes et armes de notre pays.

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    Des moyens pour des emplois, l’enseignement et la sécurité sociale pas pour la guerre !

    Pas un cent pour la politique de guerre !

    Du 22 au 24 septembre se tiend à Gand un Sommet Européen de la Défense. Ce sommet est présidé par le ministre belge de la guerre, Pieter De Crem, qui soutient ce conflit sans issue.

    Le 18 septembre, EGA a organisé une manifestation à Aalter, au domicile du ministre De Crem (voir le reportage-photos). Ce 23 septembre, à Gand, il y aura une manifestation contre le Sommet de la Défense lui-même. Cette manifestation est organisée par différentes groupes, dont le PSL. RDV: 19h à la gare de Gand-Zuid.

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    Ces énormes efforts financiers et militaires ne semblent toutefois même pas suffisants pour arrêter les membres d’Al-Qaeda (à ne pas confondre avec les talibans), même si ce groupe ne dispose que d’une centaine de militants actifs en Afghanistan selon les spécialistes américains de la Défense. Au lieu de retirer ses troupes du bourbier afghan, Barack Obama a décidé d’en envoyer 30.000 en plus, avec l’idée de gagner le contrôle de certaines provinces (Helmand et Kandahar) pour ensuite laisser les troupes afghanes reprendre les opérations et retirer les troupes américaines en 2011.

    Mais le gouvernement afghan d’Hamid Karzaï est faible, son influence se limite largement à la capitale, Kaboul et les conditions de vie de la population sont fort loin d’être améliorées. Aujourd’hui, les attaques contre les écoles pour filles ou les lapidations de couples ‘‘adultères’’ augmentent et rien n’a changé. Pire encore, la guerre entraîne plus d’instabilité, notamment au Pakistan voisin.

    Dans les années ’80, la CIA et les services secrets pakistanais (ISI) avaient entraîné des troupes de guérilla islamistes afin de lutter contre l’Union Soviétique en Afghanistan. C’est de là que proviennent les talibans, formés dans des écoles religieuses au Pakistan grâce au soutien financier saoudien. Maintenant que l’impérialisme américain est en guerre avec les talibans, par la force des choses, le régime pakistanais a été obligé de changer de camp. Par contre, bien que ce soit de manière masquée, une partie de l’armée et des services secrets n’a pas suivi cette nouvelle orientation.

    Pour la classe dirigeante américaine, retirer les troupes n’est pas possible sans nuire à son prestige et à ses intérêts dans la région. Depuis longtemps déjà, l’Afghanistan est d’un important intérêt stratégique pour les puissances impérialistes ; il s’agit de la jonction entre différents blocs de pays. Sans parler des nombreuses richesses naturelles présentes dans son sol. Faute de mouvement des travailleurs et paysans afghans pour s’opposer aux occupants ainsi qu’aux Talibans, les fondamentalistes vont probablement regagner le contrôle d’une grande partie du pays. Cela va conduire droit à un pays divisé où différents chefs de clan et seigneurs de guerre se battent pour plus de pouvoir. Les talibans n’ont pas d’alternative, leur régime est répressif et réactionnaire. Un choix entre les talibans réactionnaires et d’autres seigneurs de guerre d’un côté ou les troupes d’occupation conduites par les USA de l’autre n’est pas un véritable choix pour la majorité de la population.

    Les troupes étrangères doivent partir de suite, retrait qui doit être accompagné d’une lutte contre le capitalisme en Afghanistan et dans le reste de la région. Des pays voisins comme le Pakistan disposent d’une classe ouvrière numériquement et potentiellement très forte. En Inde aussi, la classe dirigeante doit être combattue par un mouvement ouvrier organisé à la base. La construction d’un mouvement ouvrier puissant dans les pays de la région et l’armement de ce mouvement avec des idées socialistes pourrait rapidement conduire au développement de mouvements similaires dans des pays voisins. La seule façon d’obtenir la sécurité et des conditions de vie décentes en Afghanistan est de construire des organisations de masse démocratiques des travailleurs et pauvres, en lutte pour une alternative socialiste.

    • Pour un mouvement anti-guerre qui revendique le retrait des troupes ! Pas d’argent pour la guerre, mais pour des emplois et des services publics !
    • La population afghane doit décider elle-même de son avenir. Pour les droits démocratiques en Afghanistan et pour la construction d’organisations indépendantes des travailleurs et des pauvres !
    • Pour un monde socialiste sans terreur, ni exploitation, ni guerre !

  • De Crem engage une aventure militaire

    Les aventures de Crembo en Afghanistan

    Le gouvernement a beau être paralysé par la guéguerre communautaire que se mènent les partis traditionnels, il a quand même réussi à se mettre rapidement d’accord pour augmenter l’implication militaire de notre pays dans l’occupation de l’Afghanistan. La logique guerrière de De Crem a été suivie par ses collègues qui ont ainsi confirmé De Crem dans son rôle de nouveau bichon de Bush.

    Le conseil des ministres a approuvé la proposition de De Crem d’envoyer quatre avions F16 et cent militaires pour six mois dans le sud de l’Afghanistan. Ils vont participer là-bas à des situations de combat et entreprendre des actions à risque. Jusqu’à maintenant les troupes belges intervenaient surtout dans la garde de l’aéroport de Kaboul, ce qui était bien moins dangereux que la nouvelle mission à Kandahar.

    Sur la base de Kandahar, ils coopéreront avec les Français et les Néerlandais et pourront aussi participer à l’opération « Enduring Freedom » (Liberté Durable), une décision qui doit surtout plaire à Bush. Dans des situations d’urgence, les F16 pourront aussi voler au dessus du Pakistan. Enfin l’opération de va pas durer quatre mois comme prévu au départ, mais au moins six.

    Cet élargissement de la participation belge à la guerre et à l’occupation de l’Afghanistan vient à un moment étonnant. D’une part, parce qu’au même moment le Ministère de la Défense a du reconnaître qu’il avait encore dans ses tiroirs pas mal de factures non payées et que le budget de la Défense allait être largement dépassé cette année. Et d’autre part, parce que la guerre en Afghanistan (comme celle en Irak) est sans issue pour Bush et ses copains.

    Avec sa politique actuelle, De Crem, le Rambo du plat pays, marche gaillardement derrière les conservateurs va-t-en-guerre regroupés autour de Bush. Au moment où des centaines de millions de gens attendent impatiemment la fin de l’ère Bush, De Crem rejoint le club en déclin des bichons de Bush. Un autre membre de ce club, Sarkozy, est actuellement sur le grill à l’occasion de la mort de 10 soldats français en Afghanistan fin août. Avant cela, il avait déjà fait transférer des troupes supplémentaires dans ce pays malgré les sondages qui montraient que deux-tiers des Français y étaient opposés.

    En approuvant les propositions de De Crem, tous les partis du gouvernement – les libéraux, les chrétiens mais aussi le PS – prennent la responsabilité de la politique de guerre que De Crem veut mener. Les critiques de l’ancien Ministre de la Défense André Flahaut (PS) n’ont pas empêché ses camarades de parti dans le gouvernement se suivre De Crem.

    Un premier détachement est parti le 3 août avec le but de commencer réellement la mission en septembre. L’intervention militaire en Afghanistan va coûter cette année 5,2 millions d’euros. Alors qu’il n’y a soi-disant pas de moyens pour améliorer le pouvoir d’achat, on en a trouvé sans problème pour participer à la politique de guerre de Bush. De Crem espérait limiter l’opposition à cette mesure en la faisant passer en urgence au conseil des ministres en plein été. Vu que ce sont des actions militaires risquées que les soldats belges vont entreprendre en Afghanistan, ce ne sera sans doute qu’une question de temps avant le retour du premier cercueil qui revient. Entendra-t-on encore beaucoup l’arrogant De Crem à ce moment ?

  • Quelle pacification?

    Irak et Afghanistan

    D’après le rapport annuel de l’Institut international de recherche pour la paix à Stockholm, les dépenses militaires mondiales ont atteint le record de 1.118 milliards de dollars en 2005, soit une hausse de 3,4% par rapport à 2004. Les Etats-Unis s’y taillent la part du lion avec 48% du total, loin devant la Grande-Bretagne, la France, le Japon et la Chine. Les cyclones Katrina et Rita et, surtout, les guerres en Irak et en Afghanistan sont à l’origine de cette hausse substantielle. Vu la dégradation de la situation dans ces deux pays, on peut prévoir sans crainte de se tromper que l’année 2006 surpassera l’année passée…

    Thierry Pierret

    Afghanistan: fuite en avant de la Coalition

    Jusqu’à très récemment, l’Afghanistan pouvait donner l’illusion d’une pacification réussie à côté du chaos irakien. En réalité, les Américains et leurs alliés ne contrôlaient que Kaboul et ses environs.

    De larges portions du territoire afghan échappaient à leur contrôle et les médias n’y allaient pas. Les Talibans ont mis à profit cette situation pour se réorganiser dans le Sud du pays. Ils ont lancé une série d’attaques meurtrières contre les troupes et les villes afghanes. Quelque 400 personnes, civils et militaires, ont été tuées depuis le début du printemps.

    Les Talibans ont reçu le renfort d’éléments qui étaient partis se battre en Irak et qui utilisent maintenant les techniques de guérilla qu’ils ont apprises dans ce pays.

    La coalition internationale s’apprête à lancer une offensive de grande ampleur dans le Sud afghan. « Mountain Thrust » mobilisera des milliers de soldats occidentaux et afghans et durera tout l’été. Elle ne sera que la première d’une longue série…

    Cette opération militaire est censée s’accompagner de projets de reconstruction pour obtenir l’adhésion de la population.. Mais il y a fort à parier que les dépenses militaires mangeront les marges budgétaires pour la reconstruction.

    De plus, les destructions que cette opération entraînera dépasseront de loin les maigres efforts de reconstruction. Rien qu’au cours des derniers mois, les frappes aériennes américaines étaient déjà deux fois plus nombreuses qu’en Irak…

    Irak : retrait en bon ordre ou débandade ?

    L’Administration Bush a eu le triomphe modeste après l’annonce en juin de la mort d’Abou Moussab Al Zarkaoui, le chef d’Al Qaeda en Irak. Il faut dire que le cap symbolique des 2.500 soldats américains tués en Irak a été franchi le même mois. Bush a d’ailleurs prévenu qu’il ne fallait pas s’attendre à une diminution de la violence.

    Les attentats et les opérations militaires de grande ampleur sont le lot quasi quotidien de la population.

    Si les attentats sectaires du groupe de Zarkaoui contre la population chiite y ont une large part, les massacres et autres exactions commis par les troupes d’occupation ont tout autant contribué au climat de violence actuel.

    Plusieurs cas de massacres et d’exécutions sommaires de civils ou de prisonniers ont été révélés, plongeant la Maison-Blanche dans l’embarras.

    Pour ne rien arranger, l’Italie et le Japon ont décidé de retirer leurs troupes. S’ils s’opposent à tout calendrier de retrait contraignant, Bush et les Républicains savent que la situation est intenable.

    Ils ont décidé de retirer les troupes d’une première province et d’y confier le maintien de l’ordre aux forces irakiennes. Si le test s’avère concluant, ils l’étendront progressivement à d’autres provinces.

    Mais ce début de retrait pourrait être interprété comme un lâchage du régime par la population.

    Les opposants à l’occupation redoubleraient alors d’ardeur tandis que les hésitants et même une partie des alliés irakiens des Etats-Unis, sentant le vent tourner, basculeraient dans la résistance. Le retrait en bon ordre voulu par Bush risquerait alors de se transformer en débandade…

    Les Etats-Unis et autres puissances impérialistes sont incapables de restaurer un semblant d’ordre en Afghanistan comme en Irak.

    Leur situation y serait encore pire si le caractère extrêmement réactionnaire d’une partie de la résistance ne dissuadait des couches plus larges de la population d’entrer en action.

    D’où la nécessité, là-bas aussi, de reconstruire des organisations du mouvement ouvrier capables d’organiser les larges masses contre l’occupation impérialiste et la politique antisociale de leurs alliés locaux.

  • Solidarité avec les étudiants iraniens

    Comme le montrent les dernières déclarations de Dewael, la Belgique (ou plutôt son gouvernement) s’intéresse bien plus à ses relations économiques avec l’Iran qu’aux victimes du régime religieux iranien !! Quand la Belgique déclare que l’Iran est un pays où il n’y a pas de risque pour l’intégrité physique des candidats réfugiés s’ils rentrent dans leur pays, il nous semble important de rappeler que l’Iran lapide les femmes qui ne se plient pas aux moeurs imposés par le régime islamique, arrête de manière arbitraire des étudiants et des travailleurs, condamne à mort ceux qui osent critiquer le regime des Mollahs et les pend sur la voie publique, …

    Jean

    En ce qui concerne les étudiants iraniens, voici un compte-rendu non exhaustif des actes commis à leurs encontres depuis 1999. En juillet 1999, des milliers d’étudiants manifestaient pour soutenir les réformes démocratiques du président Khatami élu triomphalement deux ans plus tôt. Mais Khatami, qui ne voulait pas rompre avec la classe dominante dont il est issu, avait alors soutenu la répression féroce contre les étudiants. Bilan : 5 morts, de nombreux blessés. Septembre de la même année : arrestation et condamnation à mort de 4 des leaders étudiants pour avoir participé aux manifestations.

    En novembre 2002, Hachem Aghajar, professeur à l’université de Téhéran est condamné à mort pour avoir déclaré pendant un de ces cours qu’il ne fallait pas suivre aveuglément un chef religieux . Suite à cette condamnation un mouvement spontané d’étudiants se déclenche sur l’université. Face aux milliers d’étudiants, auxquels se sont joint des travailleurs, défilant dans les rues de Téhéran pendant plusieurs jours, le chef religieux d’Iran est obligé de céder et d’annuler ladite condamnation.

    Les manifestants étaient moins nombreux qu’en 1999, mais plus déterminés. Ils scandaient: “les chars et les fusils n’ont plus aucun pouvoir!”.

    Ils n’avaient plus aucune confiance en Khatami. Bien que réélu en 2001, il n’a résolu aucun des problèmes qui accablent la population et plus particulièrement la jeunesse (2/3 de la population). Néanmoins, fin novembre, 5 dirigeants étudiants sont arrêtés pour avoir «organisé» les manifestations de soutien et pour avoir scandé : «Mort aux Talibans, à Kaboul comme à Téhéran !!»

    Le chômage réel touche 30% de la population, les loyers montent en flèche, l’inflation est très élevée. Les contraintes du régime en matière de moeurs continuent de peser sur la jeunesse comme une chape de plomb. Les mouvements des étudiants iraniens annoncent des mouvements de protestation plus large. La jeunesse ne craint pas d’affronter le régime; elle n’a pas connu la défaite sanglante de 1979-80 face à la contre-révolution islamique. Les travailleurs et les paysans iraniens observent à présent le mouvement étudiant avant d’entrer en lutte à leur tour. A ce moment-là, le régime des mollahs tremblera sur ses bases comme jadis celui du Shah.

    C’est pourquoi EGA met en avant la nécessité d’avoir des mouvements étudiants forts qui se tournent vers les travailleurs, à savoir la classe qui produit les richesses et qui seule a la force économique de renverser ce système et de faire tomber les états dictatoriaux qu’il génère.

    La seule solution pour l’Iran est la création d’un état socialiste, et cela ne pourra se faire que de par une collaboration étroite entre les jeunes (le plus souvent les premiers à réagir) et les travailleurs. « Qui a la jeunesse a le futur », disait Lénine…

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