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  • Le 19 juin 2020 et la révolte contre l’oppression raciste aux USA

    “Le pouvoir ne concède rien sans que cela lui soit exigé. Il ne l’a jamais fait, et ne le fera jamais.” – Frederick Douglass

    Le 19 juin 2020 marque le 155ème anniversaire de l’entrée des troupes de l’Union à Galveston, Texas, pour annoncer que l’esclavage était terminé. Même si Abraham Lincoln a signé la Proclamation d’émancipation près de trois ans plus tôt, le 22 septembre 1862, le Texas était la partie la plus éloignée de la Confédération.

    Par Eljeer Hawkins

    Historiquement, le 19 juin, ou Jour de l’émancipation, est célébré pour les travailleurs et les jeunes noirs dans 47 États où il s’agit d’un jour férié d’État, mais pas d’un jour férié fédéral. Le 19 juin permet aux gens de se souvenir de l’histoire torturée de l’esclavage et de l’oppression systématique qui ont posé les bases du capitalisme américain.

    Cette année, la journée du 19 juin prend plus de profondeur et de signification car elle se déroule au milieu de la révolte ouverte contre l’oppression raciste et la terreur policière. Cette révolte a commencé le 25 mai, après l’assassinat de George Floyd à Minneapolis, le dernier en date des innombrables jeunes et travailleurs noirs et bruns assassinés par des racistes.

    Pendant ce temps, le président Trump, le raciste en chef, a choisi Tulsa, dans l’Oklahoma, pour relancer sa campagne électorale. En 1921, cette ville a été le lieu d’un horrible massacre commis contre la communauté noire, un massacre connu sous le nom de Black Wall Street, par une foule de racistes blancs en maraude, l’un des nombreux actes de violence des « justiciers blancs » dans tout le pays. Cette provocation ouverte de Trump vise à attiser les flammes de la haine et du racisme en encourageant encore plus le nationalisme blanc et en cherchant à diviser la classe ouvrière et les pauvres pour assurer le règne des riches. La réaction à cette initiative brutale de Trump l’a toutefois obligé à reporter le rassemblement.

    Ce 19 juin sera commémoré dans tout le pays avec une nouvelle vigueur et une nouvelle détermination à démolir l’édifice de l’oppression raciste. La dévastation des communautés ouvrières, en particulier des communautés de couleur, pendant la pandémie de Covid-19 et le début d’une nouvelle grande dépression économique ont révélé la crise profonde dans laquelle est plongé le capitalisme. Il ne peut plus prétendre, à quelque niveau que ce soit, offrir la démocratie, la justice et la liberté à la majorité des travailleurs, des pauvres et des opprimés.

    Le caractère multiracial dominant de la révolte contre la terreur policière est impressionnant, tant au niveau de la classe ouvrière que parmi la jeunesse. Nous avons vu un petit mais important segment du mouvement ouvrier, comprenant des travailleurs du transport, des facteurs, des travailleurs immigrés, des infirmières et des enseignants, exprimer leur rage face à l’oppression raciste et la terreur policière. Sur la côte ouest, l’International Longshore and Warehouse Union (ILWU) a annoncé qu’elle bloquerait 29 ports en signe de solidarité le 19 juin. La construction de l’unité du mouvement ouvrier est essentielle pour développer une lutte décisive contre le pouvoir des entreprises, le nationalisme blanc et Trump.

    Le 19 juin, Socialist Alternative participera à diverses manifestations dans tout le pays. Nous exhortons les travailleurs et les jeunes à se solidariser avec la révolte par des arrêts de travail bien coordonnés. Nous demandons que ces actions sur le lieu de travail durent 8 minutes et 46 secondes, soit la durée pendant laquelle Derek Chauvin, qui a assassiné George Floyd, s’est agenouillé sur son cou et son corps au point de le tuer alors qu’il disait : “Je ne peux pas respirer”. Déclarons que le 19 juin 2020 soit le début d’une lutte sans compromis contre ce système de racisme, de violence étatique, d’oppression et de cupidité. Comme Malcolm X l’a déclaré il y a plus de cinquante ans, “Je crois qu’il y aura finalement un affrontement entre les opprimés et ceux qui oppriment. Je crois qu’il y aura un affrontement entre ceux qui veulent la liberté, la justice et l’égalité pour tous et ceux qui veulent continuer les systèmes d’exploitation”. Un monde socialiste est possible !

  • Etats-Unis. Les marxistes et l’Etat : Comment en finir avec le maintien de l’ordre raciste ?

    Le rôle de la police et comment un réel changement peut être obtenu

    La nature du maintien de l’ordre aux États-Unis est indissociable de l’histoire violente et raciste du capitalisme dans ce pays. Un fil conducteur existe des patrouilles d’esclaves aux lynchages policiers dans les communautés noires d’aujourd’hui, en passant par les chiens et les lances d’incendie de Bull Connor contre les manifestants noirs à Montgomery pendant le mouvement des droits civiques.

    Par Tom Crean, Socialist Alternative, USA

    Historiquement, la répression policière et étatique a également été déclenchée contre les travailleurs qui essayaient de s’organiser en syndicats, contre des organisateurs radicaux et contre toute lutte sérieuse qui menaçait les intérêts de la classe dirigeante. En 1932, le président Hoover a envoyé l’infanterie et des chars pour détruire le campement des vétérans blancs et noirs à Washington D.C., des anciens soldats qui réclamaient leurs primes de la Première Guerre mondiale promises depuis longtemps. Le 30 mai 1937, la police de Chicago a abattu 40 métallurgistes non armés qui étaient en grève devant les portes de l’entreprise Republic Steel. Dix personnes ont été tuées ce jour-là. En 2006, l’ICE (United States Immigration and Customs Enforcement, une agence de police douanière et de contrôle des frontières du département de la Sécurité intérieure des États-Unis) a organisé des rafles massives faisant penser à la Gestapo dans les usines de viande du Midwest, ce à quoi ont suivi des déportations massives de travailleurs immigrés. Cela visait à écraser le mouvement qui se développait alors en faveur des droits des immigrés, il s’agissait d’une réaction face à des travailleurs qui s’organisaient.
    Le rôle de la police

    Comme l’expliquait Frederick Engels il y a plus de cent ans, l’émergence de l’appareil répressif de l’État, comprenant les armées, la police, les prisons, etc. reflète historiquement la division de la société en classes sociales ayant des intérêts antagonistes. L’État est constitué, selon les termes d’Engels, de “corps d’hommes armés”, qui maintient l’antagonisme de classe “dans les limites de l’ordre” mais défend en fin de compte les intérêts de la classe dominante. Dans notre société, il s’agit des capitalistes. La répression et la menace du recourt à la violence font partie intégrante de la protection des richesses et de la domination de la classe dominante dans une société aussi inégalitaire que la nôtre.

    De l’esclavage à la ségrégation institutionnalisés d’aujourd’hui en passant par Jim Crow, le maintien de la division raciste est fondement du régime capitaliste aux États-Unis. Afin de former de puissants syndicats industriels comme les Travailleurs Unis de l’Automobile dans les années ’30 et ’40, les organisateurs syndicaux radicaux ont dû repousser le poison du racisme qui était encouragé par des patrons comme Ford. Sans adopter une position antiraciste sans équivoque, ils n’auraient jamais réussi à convaincre les travailleurs blancs et noirs de se battre ensemble et de remporter des victoires historiques profitant à l’ensemble de la classe ouvrière. Ce mouvement était si puissant qu’il aurait pu être le début d’une remise en cause du pouvoir capitaliste lui-même.

    L’attitude agressive de la police dans les quartiers pauvres noirs et latinos aujourd’hui est destinée à maintenir les gens littéralement enfermés dans des logements et des écoles inférieurs aux normes et à les maintenir dans la ségrégation. Mais les politiciens racistes ont également cherché à présenter les personnes de couleur pauvres comme une menace pour la classe ouvrière blanche plus aisée et les communautés de la classe moyenne afin de disposer d’un plus large soutien pour ces politiques répressives.

    Il n’est pas possible de créer une police totalement “non raciste” tant que le racisme et la ségrégation institutionnels restent intacts dans la société. La police ne peut pas non plus être “abolie” dans le cadre d’une société capitaliste. Tant que les capitalistes seront au pouvoir, ils devront trouver un moyen de protéger leurs intérêts et leurs biens. Mais cela ne signifie pas que nous ne pouvons rien faire avant de nous débarrasser du capitalisme lui-même.

    Un réel changement

    Les changements obtenus lors de la première phase du mouvement Black Lives Matter après 2013, notamment un entraînement plus poussé des agents de police et le port de caméras corporelles, se sont révélés totalement insuffisants. Le maintien de l’ordre peut toutefois être changé de manière significative et les incarcérations de masse peuvent être réduites. De tels gains ne peuvent cependant être obtenus que par un mouvement de masse du type de celui qui a éclaté après l’horrible meurtre de George Floyd. Pour obtenir de réelles conquêtes durables, le mouvement doit être se poursuivre, se concentrer sur la mobilisation du pouvoir social des travailleurs et défendre un programme social plus large.

    Le mouvement actuel a démontré que la masse de la population rejette le racisme odieux et réactionnaire qui sévit dans les forces de police. Ce rejet du racisme est extrêmement positif. Ce qui est également exposé, c’est la protection dont bénéficie la police. Celle-ci dispose d’une immunité légale virtuelle pour presque tous les crimes. Il s’agit d’une caste qui n’est soumise à aucun contrôle démocratique. La classe dirigeante l’a envoyée en mission pour maintenir la population dans le rang, surtout la communauté noire, il est donc maintenant difficile pour l’establishment lui-même de les diriger.

    Le mouvement de masse a mis en évidence de réelles divisions au sein de l’establishment politique quant à la manière de traiter le maintien de l’ordre. La position de Trump et des éléments les plus réactionnaires est d’accroître la répression de façon massive, mais cette approche s’est retrouvée isolée. Une autre aile de l’establishment – représentée par les maires Durkan à Seattle et de Blasio à New York – cherche à maintenir le statu quo mais se trouve actuellement en retrait sous la pression du mouvement. Une troisième aile cherche à contrôler le mouvement en reprenant la revendication de la diminution du budget de la police pour ensuite affaiblir la portée du mouvement. A Minneapolis, la majorité du conseil de ville est allée jusqu’à s’engager à “dissoudre” le service de police. Mais presque immédiatement, ses membres ont commencé à revenir sur cette position, en expliquant qu’ils ouvrent une période d’un an pour examiner des manières alternatives d’assurer le maintien de l’ordre. L’exercice vise à faire gagner du temps à l’establishment. C’est maintenant que nous avons besoin de changement !

    Nous devons rendre plus concrète la revendication de diminution du budget de la police. Kshama Sawant, élue socialiste au Conseil de ville de Seattle, a appelé à réduire le budget de la police de 50 % et mène la lutte pour taxer Amazon (dont le siège social se situe à Seattle) afin de financer en permanence des logements sociaux, des services sociaux et de bons emplois. Nous devons exiger une fois pour toutes que la politique policière, y compris l’embauche et le licenciement, soit placée sous le contrôle de conseils civils démocratiquement élus. La police doit être immédiatement purgée de tous les flics ayant commis des actes racistes ou violents dans les quartiers. Comme dans de nombreux autres pays, la police ne doit pas être armée lors des patrouilles. Une force de police placée sous contrôle démocratique, même dans une certaine mesure, réduirait l’oppression de la classe ouvrière noire en particulier, mais elle profiterait en fait à la classe ouvrière dans son ensemble.

    Les divisions dans la police

    Nous devons également reconnaître que la police ne constitue pas une masse homogène. L’aile réactionnaire est très forte et domine la plupart des forces de police locales dans tout le pays. Mais s’il y a eu des actes de mise en scène concernant le “genou à terre” de la part de flics qui ont ensuite violemment attaqué des manifestants, il y a également eu des signes de sympathie véritable de la part de certains policiers ordinaires. Une lettre récente de 14 officiers de Minneapolis prétend parler au nom de centaines d’autres policiers en dénonçant Derek Chauvin et en soutenant le mouvement. Il s’agit d’une mesure limitée et positive, mais elle aurait été totalement inconcevable sans la pression du mouvement de masse.

    Si des policiers ordinaires veulent véritablement d’une réforme et d’une relation différente avec les communautés dans lesquelles ils travaillent, alors il est temps pour eux de se soulever et de s’efforcer de repousser des gens comme Bob Kroll – le chef d’extrême droite du syndicat de la police de Minneapolis, un partisan déclaré de Trump. Nous croyons au droit de la police à constituer des syndicats afin qu’elle puisse résister à l’utilisation que la classe dominante veut en faire contre les travailleurs. Mais ce n’est clairement pas le rôle que ces syndicats jouent aujourd’hui.

    La vérité est que les forces de police de nombreuses villes ont utilisé leur participation au mouvement syndical général pour se couvrir. Le mouvement ouvrier ne peut pas rester silencieux. Il doit défendre la classe ouvrière noire et les communautés d’immigrés maltraitées par la police. Il doit exiger que les syndicats de police rejettent les politiques racistes de maintien de l’ordre et acceptent de soutenir une purge des services de police afin d’expulser les personnes ayant des antécédents de violence et de racisme pour qu’elles restent ou rejoignent les structures syndicales.

    Une société juste et sûre

    Vivre dans une société où les gens n’auront pas à craindre la répression de l’État et le racisme, cela implique de se débarrasser du capitalisme. Comme cela a été souligné dans un précédent article concernant la rébellion de Minneapolis :

    “Une des tâches centrales d’un gouvernement des travailleurs, où les grandes entreprises seront aux mains du public et où les travailleurs disposeront du contrôle démocratique de l’économie, est de combattre l’héritage raciste de l’esclavage, de l’impérialisme et des inégalités de toutes sortes pour créer les conditions d’une société réellement débarrassée du maintien de l’ordre raciste, de l’exploitation et de l’oppression. Cela implique que les communautés ouvriers organisent leur propre sécurité et leur propre protection.

    “Le processus de démantèlement de la police, des prisons et de la répression étatique en général est entrelacé avec le processus de dépassement du capitalisme et d’établissement d’une société socialiste véritablement égalitaire et sans classes. Cela ne sera pas fait par le conseil de ville de Minneapolis, mais par l’organisation consciente de la classe ouvrière en un mouvement révolutionnaire”.

    Socialist Alternative défend :

    • Licenciement et poursuite en justice immédiate de tous les policiers qui ont commis des actes violents ou racistes.
    • Retrait de la garde nationale de Minneapolis et d’ailleurs et abrogation des couvre-feux. La garde nationale n’a rien fait pour la justice sociale et a plutôt été utilisée pour attaquer les manifestations, terroriser les communautés ouvrières, blesser les journalistes qui couvrent les manifestations non violentes et protéger les banques et les commissariats de police.
    • Arrêt de la militarisation de la police. Il doit être interdit à la police d’utiliser des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et du matériel militaire. Désarmement des policiers en patrouille.
    • Placement de la police sous contrôle de commissions civiles démocratiquement élues. Celles-ci devraient avoir un réel pouvoir, notamment sur les politiques d’embauche et de licenciement, la révision des priorités budgétaires et le pouvoir d’assignation à comparaître. Tout cela devrait être fait ouvertement et publiquement.
    • Diminution radicale des budgets de la police et réinvestissement de ces fonds dans des écoles et des logements abordables. Imposition massive des riches pour investir dans des emplois verts, des programmes sociaux, l’enseignement public et des logements sociaux abordables en permanence.
    • Les syndicats de police sont dominés par des réactionnaires qui défendent les abus, ils ne devraient pas être défendus par le mouvement ouvrier. Les syndicats doivent se ranger résolument du côté des manifestants et s’opposer au racisme et à la violence policière. Ils doivent exiger que les syndicats de police rejettent les politiques racistes de maintien de l’ordre et acceptent de soutenir une purge de la police afin de rester dans les structures syndicales ou d’y adhérer.
    • Les deux principaux partis politiques, les démocrates et les républicains, ont démontré leur loyauté envers le système capitaliste raciste et oppressif. Les maires et les conseils de ville et municipaux démocrates n’ont pas fait grand-chose pour arrêter les flics tueurs. Nous ne devons pas croire que l’un ou l’autre des grands partis puisse nous représenter. Nous devons construire un nouveau parti politique de la classe ouvrière, un parti multiracial, indépendant des grandes entreprises, construit à partir de nos luttes.
    • L’ensemble du système est coupable ! Comme l’a déclaré Malcolm X : “Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme.” Pour obtenir un changement durable, la lutte contre le racisme de la police et l’establishment politique des entreprises doit être étendue à une lutte contre le système capitaliste lui-même et pour une alternative socialiste.
  • #ICantBreath Combattons le racisme par la solidarité ! (Namur)

    COMBATTONS LE RACISME PAR LA SOLIDARITÉ ! ORGANISONS-NOUS !

    Dimanche 21 juin, 16h, Place d’Armes à Namur

    ☑️ Viens avec ta pancarte ! 📄

    ☑️ Distanciation physique organisée, port du masque obligatoire 😷

    ☑️ Chaque personne qui le souhaite pourra prendre la parole 🎤

    #JusticeForGeorgeFloyd. Inspirée par la jeunesse noire aux USA, une explosion de colère parcourt le globe. Des milliers de personnes sortent dans les rues pour faire entendre “Black Lives Matter”. Un mouvement historique contre le racisme se développe dénonçant les violences policières mais également la misère sociale, le manque d’accès aux services publics, la pauvreté grandissante, … et plus généralement les nombreuses injustices créées par le système dans lequel nous vivons. Solidarité avec le mouvement #BlackLivesMatter aux Etats-Unis ! 📣

    En disant : “Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme”, Malcolm X dénonçait un système qui repose sur l’exploitation et la discrimination de la majorité de la population par une minorité. Un système qui se protège grâce au “diviser pour mieux régner”. Un système qui a peur de notre unité dans les luttes pour combattre les inégalités, les injustices, les violences car il sait qu’ensemble nous pouvons gagner ‼️

    Le racisme est une réalité quotidienne en Belgique également. Discriminations sur le marché de l’emploi, le lieu de travail, le marché locatif, dans l’enseignement, … Contrôles au faciès, intimidations, harcèlement et violences policières racistes, qui conduisent également au meurtre. Justice doit être rendue à George Floyd, Mawda, Adil, Mehdi, Adama, Semira, Lamine, Breonna Taylor et à toutes les autres victimes du racisme et de la répression. Le racisme ne doit pas être seulement dénoncé mais également combattu ! Les actions actuelles à travers le monde sont sources d’inspiration : organisons-nous et construisons un mouvement contre le racisme aussi en Belgique 🌎

    Fight racism with Solidarity ! Solidarité entre toutes les groupes opprimés. Solidarité entre tous les travailleurs, travailleuses et jeunes pour défendre des salaires décents, des logements abordables, un enseignement accessible, de qualité et qui aborde les questions des discriminations, du racisme, de la colonisation, etc. La solidarité est nécessaire pour construire un mouvement capable d’éradiquer le système capitaliste qui – au final – ne sert les intérêts que d’une minorité de la population !

  • [DOSSIER] Un mouvement de masse inédit contre le racisme balaie les États-Unis

    Le 25 mai à 20h25, George Floyd a cessé de respirer. Quelques instants plus tard, son pouls s’est arrêté. Deux minutes plus tard, l’officier de police de Minneapolis Derek Chauvin a retiré son genou du cou de Floyd. Moins d’une heure plus tard, il a été déclaré mort.

    Par Keely Mullen, Socialist Alternative

    Le jour de la mort de George Floyd, nous étions en confinement depuis plus de deux mois et demi. Des millions d’Américains ont perdu des êtres chers à cause du COVID-19, et ont été obligés dans de nombreux cas de faire leur deuil dans un isolement complet. Des dizaines de millions de personnes ont perdu leur emploi et beaucoup d’autres ont perdu des heures de travail ou une partie de leur salaire. Le loyer de juin approchait à grands pas et, une fois de plus, de nombreuses familles se demandaient si elles pouvaient payer leur loyer et acheter suffisamment de provisions.

    Tout cela a affecté de manière disproportionnée la classe ouvrière noire. Les Noirs ont trois fois plus de chances d’attraper le COVID-19 que les Blancs. Des millions de travailleurs noirs ont été mis à pied ou licenciés et le taux de chômage des Noirs est le plus élevé de tous les groupes démographiques.

    C’est dans ce contexte, celui d’un effondrement du système, que la mort de George Floyd a déclenché le plus vaste mouvement de protestation aux États-Unis depuis 50 ans.

    #Justice4GeorgeFloyd

    À partir de Minneapolis, la nuit où George Floyd a été assassiné, les manifestations de masse et les occupations ont déferlé sur les États-Unis. Cela marque une nouvelle phase, bien plus développée, du mouvement Black Lives Matter.

    Il y a eu des manifestations dans tous les États du pays, avec plus de manifestations que lors des Women’s Marches de janvier 2017 qui en avaient totalisé plus de 650. Les manifestations ne se sont pas limitées aux grandes villes ni aux États du Nord, il y a ainsi eu plus de 100 manifestations dans tout le Sud des États-Unis. Le point culminant a été les manifestations de masse de ce samedi 6 juin, avec des centaines de milliers de personnes dans les rues de Washington DC et des centaines de milliers dans les villes du pays.

    Ces protestations bourdonnent d’une rage énergique. Elles ont été menées principalement par des jeunes noirs, mais la foule est multiraciale. Des jeunes de toutes les couleurs de peau considèrent ce combat comme le leur. Des dizaines de milliers de jeunes, pour la plupart, sont sortis dans les villes avec une revendication simple et générale : la fin des meurtres de Noirs innocents par la police et la fin des brutalités policières racistes en général !

    Contrairement au mouvement Black Lives Matter de 2014-2015, ce mouvement a pris le caractère d’une rébellion totale avec occupation dans une série de villes. A Minneapolis, les manifestants ont fait du lieu de la mort de George Floyd le siège du mouvement. Il y a maintenant un campement permanent de tout le quartier entourant le site du meurtre de George Floyd.

    De même, à Brooklyn, les quartiers entourant le Barclay’s Center sont le lieu de résidence quasi permanent des manifestants. Presque comme lors d’un changement d’équipe en usine, les enfants et les familles défilent pendant la journée tandis que les adolescents et les jeunes adultes les remplacent la nuit.

    Trump et “la Loi et l’Ordre”

    La transformation de ces protestations en une rébellion plus large dans certaines villes peut être en partie attribuée à la réaction brutale de la police face aux premières manifestations. Celle-ci a utilisé à plusieurs reprises des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc, des matraques et – dans quelques cas – elle a carrément foncé dans la foule contre des manifestants pacifiques.

    Kshama Sawant, élue au Conseil de la ville Seattle et membre de Socialist Alternative, a introduit une loi au sein du conseil pour interdire l’utilisation d’armes chimiques (gaz lacrymogène, gaz au poivre), de balles en caoutchouc, de canons à eau et d’armes soniques à la police. Cette revendication est depuis devenue semi-virale et elle montre le rôle important que peuvent jouer les élus socialistes.

    Aussi brutale qu’ait été la répression policière, elle n’atteint pas celle que Trump voudrait faire pleuvoir sur les manifestants. Il a exhorté les gouverneurs des Etats à “dominer” les manifestants et a déclaré : “quand les pillages commencent, les tirs commencent”. Il a envoyé l’armée américaine à Washington DC et a menacé de déployer les troupes dans d’autres villes pour réprimer le mouvement. Il a donné l’ordre à la police et à la Garde nationale de gazer une manifestation pacifique devant la Maison Blanche afin de dégager un chemin pour sa séance de photos en tenant une bible à l’église St John.

    Trump n’a pas trouvé de large soutien pour ses menaces autoritaires parmi le public américain ou même au sein de sa propre administration, les hauts responsables militaires s’opposant à l’utilisation de l’armée. Actuellement, 62% des Américains considèrent les protestations comme légitimes. Plus surprenant encore pour l’establishment, 54% des Américains estiment que l’incendie du poste de police du 3ème arrondissement de Minneapolis était légitime.

    L’approche de Trump, ainsi que la réponse violente de la police aux manifestations, n’ont fait qu’enflammer la situation. Trump tente de se faire passer pour le “président de la loi et de l’ordre” avec sa réaction musclée. Il semble vouloir suivre les pas de Richard Nixon, qui a remporté ainsi les élections de 1968 et s’est présenté sur une plateforme similaire de “loi et d’ordre”. Mais le contexte est complètement différent. En 1968, Nixon était le challenger alors que Lyndon Johnson et les démocrates présidaient la débâcle au Vietnam et alors que des troubles massifs avaient lieu aux USA. Politiquement, l’approche de Trump a profité à Biden qui est maintenant fermement en tête des sondages nationaux.

    Les Démocrates exposés

    Au niveau national, le Parti démocrate a publié des déclarations de soutien au mouvement. Cependant, parallèlement, les maires et les gouverneurs démocrates de tout le pays imposent des couvre-feux et ont approuvé l’augmentation massive des budgets de la police alors qu’ils réduisaient ceux des services sociaux. Ils nient carrément la violence de leurs propres forces de police.

    De manière scandaleuse, de nombreux maires et gouverneurs démocrates se sont fait l’écho du récit de Trump et du procureur général Barr selon lequel les confrontations avec la police et les pillages étaient le fait d’”agitateurs extérieurs”. Trump s’en est pris à des anarchistes, aux « Antifa », en disant même à un moment donné qu’il les déclarerait “organisation terroriste”. Les démocrates, en particulier à Minneapolis, ont répandu la peur et la désinformation à propos d’une vague de suprémacistes blancs venus perturber les manifestations. Presque aucun fait n’a été avancé pour étayer ces récits qui visaient à dévier l’attention de la violence policière et à justifier la répression.

    Le New York Times a publié vendredi 5 juin un article cinglant détaillant l’échec dramatique du maire de New York Bill DeBlasio, élu en 2014 notamment sur base de la promesse de réformer la police, et du gouverneur de l’Etat Andrew Cuomo pour répondre aux besoins du moment. Ils ont écrit : “Quelles responsabilités urgentes ont tellement occupé ces deux fonctionnaires qu’ils n’ont pas le temps de s’assurer que la sécurité des New-Yorkais est protégée et que les droits des New-Yorkais sont respectés ? Comment est-il possible qu’après tant de rapports sur les fautes de la police, ils ne puissent toujours pas se donner la peine de la superviser ?”

    Cela illustre les divisions en cours au sein même de l’establishment. Une partie d’entre elle commence à exercer des pressions en faveur de réformes plus sérieuses de la police. A New York, les autorités de Manhattan et de Brooklyn ont déclaré qu’elles ne poursuivraient pas les centaines de personnes arrêtées pour “rassemblement illégal” et “trouble de l’ordre public”.

    À Seattle, l’ambiance est à l’apogée pour chasser du pouvoir la maire démocrate Jenny Durkan, qui n’a pas su gérer les policiers qui terrorisaient les manifestants. Kshama Sawant s’est joint à cet appel et a officiellement demandé la démission de Durkan.

    Certains membres du conseil de Minneapolis ont fait des propositions audacieuses pour abolir la police. Il ne fait aucun doute qu’il y aura des réformes de la police en réaction à la pression du mouvement. Pourtant, dans un monde où huit milliardaires possèdent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale et où 40 millions d’Américains sont actuellement au chômage, l’État s’appuiera toujours sur une forme de force répressive pour maintenir l’ordre. Les marxistes soutiennent qu’un monde sans police ne peut être construit que sur la base de la garantie d’emplois, de logements, de soins de santé, d’écoles et d’un contrôle démocratique des ressources de la société.

    Malheureusement, tout au long de cette rébellion, Bernie Sanders a été largement absent. Ceci n’est qu’une confirmation supplémentaire des terribles conséquences de sa capitulation totale devant l’establishment du Parti démocrate. S’il était resté dans la course, il aurait pu contribuer à utiliser sa campagne pour faire pression en faveur d’un changement décisif.

    Ce mouvement a sans aucun doute affaibli l’autorité du Parti démocrate, car on a vu des responsables clés attiser la peur et excuser une nouvelle escalade de violences policières. Mais une autre section du parti s’efforce de s’associer au mouvement.

    Le renforcement de la campagne de Biden constitue une exception à la règle générale chez les démocrates. Mais cela est principalement dû à la répulsion générale à l’égard de l’autoritarisme dangereux de Trump. Biden n’est sorti quelque peu de son bunker il y a deux semaines pour s’attaquer à Trump.

    Organiser la lutte

    Ce mouvement a déjà obtenu le licenciement, l’arrestation et l’inculpation des quatre officiers impliqués dans le meurtre de George Floyd. C’est le fruit de la résistance des manifestants dans tout le pays, mais surtout à Minneapolis.
    Nous devons poursuivre sur cette lancée et construire le mouvement avec un certain sentiment d’urgence. Voici les prochaines étapes que Socialist Alternative propose.

    Revendications : Nous avons besoin de revendications concrètes, tant au niveau national que local. Les appels à la diminution des budgets et à la restructuration des services de police dans tout le pays ont pris de l’ampleur, certaines villes comme Los Angeles ayant même adopté des mesures pour réduire le financement de la police. Les villes de tout le pays dépensent des sommes démesurées pour la police. Kshama Sawant, à Seattle, a demandé que le budget de la police de Seattle soit réduit de moitié. Socialist Alternative soutient la réorientation d’une part importante du budget de la police vers le logement, l’éducation et les soins de santé.

    Nous avons également besoin que les forces de police soient purgées dans tout le pays. Tout agent ayant des antécédents de racisme, de sexisme ou de violence devrait être immédiatement licencié. Cette mesure devrait être mise en œuvre par des conseils de surveillance communautaires démocratiquement élus.

    Nos revendications doivent refléter l’ampleur de la crise à laquelle les travailleurs sont confrontés. Si le point de départ de celles-ci est certainement spécifique à la lutte contre la brutalité policière raciste, nous ne devons pas nous y limiter. Le coût croissant des loyers, les salaires de misère et notre système de soin de santé totalement inadéquat ont tous un impact disproportionné sur les Noirs américains. Nous sommes en beau milieu d’une pandémie et au début d’une dépression économique mondiale et il faut y répondre.

    Le mouvement syndical doit s’impliquer : La lutte contre le racisme exige la participation de toute la classe ouvrière. La devise du mouvement ouvrier est : “Une attaque contre l’un est une attaque contre nous tous”. Les syndicats doivent organiser de toute urgence leur participation aux manifestations. Cela peut prendre la forme de grèves de solidarité de neuf minutes pour marquer les neuf minutes durant lesquelles Derek Chauvin a eu son genou sur le cou de George Floyd. Cela peut aussi consister à organiser la défense des manifestations contre les violences policières, à transformer les locaux syndicaux en dépôts pour que les manifestants puissent s’y ravitailler (notamment en équipement de protection tels que des masques), et à former des contingents pour se joindre aux manifestations et aux actions quotidiennes. À Minneapolis, Socialist Alternative a appelé à la préparation d’une journée de grève générale locale en solidarité avec le mouvement ainsi que pour exiger la fin de l’occupation de la ville par la Garde nationale.

    Structuration du mouvement : Le mouvement a besoin de structures démocratiques dans chaque ville afin d’y discuter des prochaines étapes de la lutte. Il devrait y avoir, pour commencer, des réunions quotidiennes en plein air où se rencontrer pour discuter des projets de la journée et aborder les divers problèmes qui se posent. Si le mouvement devait se poursuivre à ce rythme, ces réunions devraient être transformées en organes d’organisation officiels avec notamment des représentants des organisations participantes. Nous avons également besoin de forums en ligne sécurisés pour communiquer rapidement.

    La défense du mouvement : Nous avons besoin d’une équipe de défense multiraciale désignée à chaque manifestation, capable de se protéger contre les éléments antisociaux et criminels qui cherchent à tirer profit de la situation. Il ne s’agit pas d’un souci moral de protéger la propriété privée, mais d’empêcher les gens d’employer des tactiques susceptibles de saper le soutien plus large dont bénéficie le mouvement.

    “Une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre nous tous”

    Une partie importante du mouvement ouvrier a déjà marqué cette rébellion de son empreinte. Le syndicat des chauffeurs de bus de Minneapolis, dirigé par des marxistes, en est un brillant exemple : dès la première nuit de manifestation, il a refusé de transporter les manifestants arrêtés en prison. Cette rébellion s’est rapidement étendue à New York et à Washington D.C. (entre autres villes) où les travailleurs des transports en commun ont adopté une position similaire.

    Le 11e jour des manifestations, les infirmières de tout le pays se sont agenouillées sur les pelouses de leurs hôpitaux en solidarité avec le mouvement Black Lives Matter. Les priorités rétrogrades de notre système ont été mises en avant par ces infirmières qui ont été forcées de travailler pendant une pandémie en portant des sacs poubelles comme vêtements de protection alors que, devant leur fenêtre, la police défilait dans les rues en coûteuses tenues anti-émeute.

    À la fin de la première semaine de manifestations, les travailleurs des épiceries de Minneapolis ont commencé à organiser des débrayages et des arrêts de travail pour soutenir le mouvement. Le 5 juin, une employée de la distribution de Minneapolis et membre de Socialist Alternative a organisé toute son équipe pour qu’ils quittent leur poste. Ils se sont rendus aux portes de leur supermarché pour crier des slogans avec des pancartes pendant 8 minutes et 45 secondes avant de retourner au travail. De plus, des membres de Socialist Alternative qui travaillent au bureau de poste de Minneapolis ont organisé un rassemblement de solidarité avec 60 travailleurs postaux. Ils ont manifesté du bureau de poste brûlé jusqu’à l’occupation, en déclarant avec audace qu’un bâtiment peut toujours être reconstruit, mais qu’on ne peut pas reconstruire la vie d’une personne assassinée par la police.

    Alors que les manifestations empruntent les principales rues et autoroutes du pays, certaines des plus fortes éruptions de joie des manifestants sont déclenchées par un simple acte de solidarité de la part d’autres travailleurs ordinaires. À New York, chaque fois qu’un chauffeur de bus, de taxi ou de livraison klaxonne pour soutenir les protestations, la foule hurle de joie.

    Le potentiel de solidarité organisée de la part du mouvement ouvrier au sens large est immense. Cependant, les dirigeants actuels de la plupart des grands syndicats se sont avérés – une fois de plus – complètement défaillants. Lors d’une conférence de presse organisée par la fédération syndicale AFL-CIO, les dirigeants de certains des plus grands syndicats du pays n’avaient guère plus à dire que “le racisme est mauvais, veuillez voter comme il faut”. C’est tout à fait insatisfaisant. Les besoins du mouvement ne peuvent pas attendre jusqu’en novembre. Si les dirigeants syndicaux existants ne sont pas préparés à mobiliser pleinement leurs membres dans la lutte contre le racisme, alors nous avons besoin d’une nouvelle direction. Nous avons besoin que les éléments les plus combatifs et les plus déterminés du mouvement syndical s’organisent pour que les syndicats redeviennent de véritables organisations de lutte.

    La nécessité d’une tactique efficace

    Les manifestations dans certaines villes ont temporairement éclaté en émeutes, avec des voitures de police (et des commissariats entiers dans le cas de Minneapolis) incendiées. Une très petite minorité de manifestants ont adopté un comportement antisocial, comme le pillage. Dans certains cas, ces pillages sont plus clairement motivés par la pauvreté, avec des rapports faisant état de parents emportant avec eux de la nourriture et des couches. Mais dans d’autres cas, ce sont des personnes qui profitent de manière opportuniste du chaos.

    La rage qui se cache derrière les émeutes n’est pas seulement compréhensible, elle est positive. Nous avons le droit d’être en colère. Il y a beaucoup de raisons pour l’être. Cependant, nous devons réfléchir de façon stratégique à la manière dont cette rage est canalisée. En l’absence de structures démocratiques permettant au mouvement de débattre de la voie à suivre, les gens emploieront toute une série de tactiques – certaines efficaces et d’autres non.

    “C’est tout le système qui est coupable”

    Dans tout le pays, les gens se précipitent actuellement dans les rues, enragés par le racisme rampant de notre société. Cependant, il est clair que la rage est bien plus profonde à des kilomètres à la ronde. Elle plane comme un nuage au-dessus des manifestations. Pour de nombreux manifestants qui demandent justice pour George Floyd, il est évident que tout notre système économique et politique est brisé.

    Si les manifestations de Black Lives Matter en 2014-2015 ont donné le sentiment, notamment chez les jeunes Noirs, que tout le système leur était défavorable, ce sentiment n’a fait que s’amplifier à mesure que des millions de personnes s’enfonçaient davantage dans la pauvreté.

    Le désir croissant d’un changement sérieux sur tous les fronts nécessaires ne peut être séparé des conditions plus générales auxquelles nous sommes confrontés. Les jeunes et les travailleurs de toutes couleurs de peau perdent des personnes qu’ils aiment à cause d’un virus qui aurait pu être contenu et voient leur dette augmenter, leurs salaires diminuer, leurs emplois disparaître. Ils se demandent : comment aller de l’avant ?

    Il y a moyen d’y parvenir, mais nous devons nous battre pour cela. Nous devons nous battre ici et maintenant pour une refonte complète des services de police, pour des logements accessibles et de bons soins de santé, pour des programmes d’emploi, pour une éducation et des services sociaux entièrement financés.

    Cependant, nous ne pouvons pas non plus considérer ces réformes comme un objectif final. Notre projet doit être de créer un mouvement multiracial de la classe ouvrière pour mettre fin au système capitaliste – le système qui constitue la base de notre société.

    Nos institutions politiques – y compris la police – existent pour défendre les intérêts de la classe dominante capitaliste, et non ceux des travailleurs. Si nous voulons vraiment surmonter des siècles de racisme et toutes les autres formes d’oppression, nous avons besoin d’un système entièrement nouveau. Un système qui ne récompense pas la division, la concurrence féroce et la privatisation des ressources, mais qui récompense la solidarité authentique, la collaboration et la redistribution des richesses de la société, une société socialiste.

  • “Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme.” Qui était Malcolm X ?

    Malcolm X était l’un des représentants les plus connus et les plus militants du mouvement des droits civiques qui a secoué la société américaine dans les années 1960. Il est aujourd’hui un symbole de résistance, non seulement pour les jeunes Noirs, mais pour toutes les couches opprimées de la population. Malcolm X reste une figure imposante dans le panthéon des révolutionnaires du 20ème siècle, examinons les 11 derniers mois de sa vie et l’héritage qu’il a laissé derrière lui.

    Par Eljeer Hawkins, Socialist Alternative

    1964 – L’évolution d’un révolutionnaire

    Le 8 mars 1964, Malcolm X décida d’annoncer qu’il quittait la Nation de l’Islam et prenait ses distances de son leader spirituel Elijah Muhamad afin de s’engager complètement dans la lutte pour les droits civiques et humains aux USA et à l’étranger. Malcolm fonda Muslim Mosque Inc. (Mosquée Musulmane S.A.) pour regrouper les membres de la Nation de l’Islam qui l’avaient suivi. En juin, il en développa le bras politique : l’Organisation de l’Unité Afro-Américaine (OUAA) basée est sur le modèle de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA – précédant l’Union africaine) née après les victoires des luttes anti-coloniales de libérations, dans le monde néocolonial.

    La Nation de l’Islam dénonçait l’hypocrisie de la ‘‘démocratie’’ américaine, le capitalisme, la suprématie blanche et les conditions de vie épouvantables de la population noire depuis l’esclavage. Recrutant ses membres parmi la classe ouvrière, les pauvres, les détenus et les travailleurs précaires noirs, la Nation de l’Islam prêchait et pratiquait une combinaison de nationalisme culturel noir et d’idéaux pro-capitalistes comme le mouvement de Marcus Garvey (UNIA, d’où étaient issus beaucoup de ses membres), le plus large mouvement dirigé par des Noirs et auquel les parents de Malcolm X appartenaient. La Nation de l’Islam était une organisation pyramidale, aux décisions prisent à la direction et imposées à la base, qui comprenait également une branche paramilitaire (Les fruits de l’Islam). L’organisation prêchait que le peuple noir était le ‘peuple élu’ destiné à être libéré du malin, de la suprématie blanche et des lois ségrégationnistes. Elle mettait en avant qu’il existe une connexion mondiale entre les peuples basanés d’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique-Latine.

    La forme spécifique d’Islam afro-américain de la nation de l’Islam n’était pas reconnue par l’Islam sunnite. Sa politique vis-à-vis du mouvement des droits civiques était basée sur le non-engagement alors qu’il s’agissait du mouvement social le plus important de l’époque. Elijah Muhammad craignait que le gouvernement s’attaque à son organisation. Alors que des évènements bouleversants se produisaient partout dans le monde avec des révolutions, des contre-révolutions, des rébellions et le Mouvement des droits civiques aux USA, l’embrasement politique et spirituel de Malcolm pour un engagement plus complet dans la lutte était de plus en plus palpable. En tant que porte-parole national de la Nation de l’Islam, Malcolm politisait la théologie d’Elijah Muhammad au grand désarroi de ce dernier, ce qui provoqua la colère de la direction de l’organisation.

    Après avoir quitté la Nation de l’Islam, Malcolm entreprit dès avril 1964 deux voyages internationaux qui se sont étendus à l’Afrique, à l’Europe et au Moyen-Orient. Ce voyage avait des objectifs à la fois politiques et religieux, Malcolm voulant compléter son pèlerinage à La Mecque et accepter formellement les enseignements de l’Islam sunnite. Il souhaitait devenir un point de référence aux USA pour l’Islam, théologiquement et d’un point de vue organisationnel. Les voyages de Malcolm à travers l’Afrique et le Moyen Orient ont eu un énorme impact sur sa manière de penser l’Islam et la révolution.

    Lier la lutte de libération des noirs à l’anticolonialisme

    Politiquement, Malcolm souhaitait amener sur le devant de la scène internationale la cause des 22 millions d’Afro-Américains qui subissaient la pauvreté, les violences policières, l’exclusion politique, etc. de la ségrégation américaine.

    Malcolm a dû naviguer à travers un monde d’après-guerre qui connaissait révolutions et contre-révolutions. Les révolutions dans le monde colonial comme en Chine, en Algérie, au Vietnam ou à Cuba et le mouvement des pays non-alignés qui donna naissance à la conférence de Bandung en 1955 ont eu un puissant impact sur sa vision politique du monde. Les révolutions anticoloniales ponctuaient le déclin de la puissance coloniale européenne, l’émergence des USA comme superpuissance capitaliste prééminente et le renforcement de la social-démocratie ainsi que du Stalinisme en Europe de l’Est. Voilà la toile de fond de l’évolution des idées de Malcolm sur une période de 11 mois. Aux USA, le mouvement de libération des Noirs – avec la naissance en 1955 du Mouvement des droits civiques suite à la mort brutale d’Emmett Till et au refus de Rosa Parks de se lever d’un siège dans un bus de Montgomery – déclencha un puissant mouvement social contre cet esclavage d’un autre nom qu’était le système Jim Crow (un ensemble de lois ségrégationnistes).

    La doctrine anti-communiste de 1947 du président Harry Truman, la chasse aux sorcières du sénateur McCarthy et le libéralisme de la guerre froide à travers le bloc de l’Ouest ont eu un effet dévastateur sur le mouvement de libération noir radical, ses activistes de gauche et ses dirigeants radicaux. ‘‘Le soutien de beaucoup de libéraux afro-américains à la politique étrangère américaine pendant la guerre froide et à sa position sur le racisme et le colonialisme à l’étranger a nuit à la lutte anticoloniale et à la lutte des Noirs américains pour les droits civiques’’, comme le dit l’historienne américaine Penny Von Eschen.

    Le mouvement des droits civiques

    La montée d’un leadership réformiste, libéral et s’appuyant sur l’Église dans des organisations comme le NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) et le SCLC (Southern Christian Leadership Conference) ont conduit le Mouvement des droits civiques à devenir la force dominante dans la lutte pour la liberté, par sa tactique de désobéissance civile non violente et sa lutte pour des réformes politiques et sociales accordées par l’establishment politico-économique pendant la période de croissance d’après-guerre. Une certaine élite libérale et politique pensait que le capitalisme pouvait endiguer la pauvreté, le racisme et l’oppression endémiques. Mais ce sont les militants du Mouvement qui forcèrent l’administration du président Johnson à implémenter des programmes sociaux clés sous le nom de programme de la guerre contre la pauvreté ainsi qu’à signer le Civil Right Act (1964, qui déclare la ségrégation et les discriminations illégales) et le Voting Rights Act (1965, qui octroie de facto le droit de vote aux Noirs sans tests ni taxes).

    Durant cette période, Malcolm a souligné les limites du libéralisme sous Johnson. Elles sont devenues évidentes après l’implication complète (économique et militaire) de l’impérialisme américain au Vietnam, et le rôle joué par le système bipartisan républicains/démocrates. La récupération des mouvements sociaux par le Parti Démocrate devenait flagrante. Malcom a dénoncé la suprématie blanche, l’hypocrisie de la démocratie américaine face aux explosions sociales qui secouaient de nombreuses villes du pays, la répression violente des militants (lynchages, intimidations et meurtres) et le cadre trop étroit du Mouvement des droits civiques.

    Malcolm cherchait à placer la lutte américaine pour les droits civiques dans le cadre de la lutte internationale anticapitaliste et anti-impérialiste. Il souhaitait unir les plus opprimés et les jeunes du Tiers Monde et des USA dans le combat pour une libération totale de l’oppression et de l’exploitation quotidiennes. Sa campagne consistait à vouloir confondre les USA devant les Nations Unies en portant plainte pour crimes contre l’humanité à l’encontre des Afro-Américains. Les élites dirigeantes internationales, les forces gouvernementales américaines et les membres de la Nation de l’Islam voulaient la mort de Malcolm X à cause de sa capacité d’organisation (nationalement et internationalement) et de sa capacité à inspirer les masses en offrant une alternative au racisme et au capitalisme.

    La pertinence de Malcolm X aujourd’hui

    À la fin de sa vie, Malcolm a tiré une analyse plus profonde du capitalisme et de la suprématie blanche, en fournissant une marche à suivre pour les jeunes générations d’activistes et d’organisations des mouvements de libération noirs. Les conditions matérielles derrière l’émergence d’une figure telles que Malcolm X existent toujours aujourd’hui. La pauvreté abjecte, le racisme, le taux de chômage élevé, l’incarcération de masse, la violence policière, les licenciements, l’austérité, etc. sont les sous-produits d’un système capitaliste malade basé sur la soif de profits d’une poignée de dirigeants faisant partie de l’élite.

  • Le mouvement antiraciste historique touche également la Belgique

    Bruxelles

    Combattons le racisme et la division par la solidarité !

    Ce week-end a été marqué par plusieurs mobilisations contre le racisme. Après les États-Unis et d’autres pays, ce fut au tour de la Belgique. Plusieurs actions ont eu lieu samedi et dimanche, avec comme point d’orgue un grand rassemblement à Bruxelles où plus de 10.000 personnes étaient présentes.

    Anvers

    La violence policière raciste aux États-Unis provoque la colère, mais le mouvement qui lui fait face est source d’inspiration. Cela pouvait notamment se voir sur les centaines de pancarte artisanales. La mobilisation est bien entendu alimentée par le racisme qui existe dans notre pays. Les références à la violence policière mortelle en Belgique n’ont pas manqué. Mais cela au-delà. Notre pays obtient des résultats particulièrement mauvais pour toutes les statistiques concernant les inégalités reposant sur l’origine. Enseignement, logement, emploi,… dans tous ces domaines, la discrimination est monnaie courante et, au fil du temps, les inégalités existantes sont exacerbées plutôt que comblées. La politique d’austérité menée ces dernières années n’a fait qu’aggraver la situation.

    Il était important que le mécontentement à ce sujet se manifeste dans la rue. L’action collective est essentielle pour exprimer ce qui vit parmi la population et faire passer un message. Cela peut construire un élan pour de nouvelles actions et même pour la naissance d’un mouvement durable. Le racisme – comme le sexisme – ne doit pas seulement être dénoncé, il doit être activement combattu ! Les actions en cours dans le monde entier constituent une source d’inspiration pour nous organiser et pour construire un mouvement antiraciste puissant en Belgique également.

    Il était prévisible que des critiques seraient formulées au sujet des difficultés de respecter les règles de distanciation sociale. Cela détourne l’attention des raisons de la colère. En même temps, bien sûr, nous devons tenir compte des mesures sanitaires : la recherche de profits inhérente au capitalisme a rendu les autorités très tardives et inadéquates dans leur réponse à la crise sanitaire, ce qui en a aggravé les conséquences. La plupart participants étaient au courant des mesures sanitaires et portaient un masque. Les règles de distanciation, en revanche, étaient plus difficiles à respecter en raison du taux de participation particulièrement élevé, ce qui n’a toutefois pas été une surprise.

    Emmanuel André, ancien porte-parole de la lutte contre le coronavirus, a déclaré sur twitter : “Si le #racisme n’existait pas, 10.000 personnes n’auraient pas du rappeler à #Bruxelles que nous sommes tous égaux. A ces personnes, je demande de respecter strictement les gestes barrières pendant 15 jours et de continuer leur combat toute leur vie.” Le conseil est excellent, tant au sujet de la lutte contre le coronavirus que concernant le combat antiraciste.

    Comment poursuivre ce combat et l’intensifier après les mobilisations de ce week-end ? Il s’agit d’un mouvement de masse historique contre le racisme structurel et la violence policière, mais aussi contre la misère sociale, le chômage, la pauvreté ; bref, contre le désespoir du capitalisme. Malcolm X disait : “Il ne peut y pas avoir de capitalisme sans racisme”. Il a expliqué que le système capitaliste repose sur l’exploitation et la discrimination. Les capitalistes et leurs politiciens ont peur que nous nous unissions pour lutter contre l’inégalité. C’est pourquoi ils nous divisent et nous montent les uns contre les autres, en fonction de notre couleur de peau, de notre origine, de notre genre,…

    Le racisme est une réalité quotidienne en Belgique également. Discrimination sur le marché de l’emploi, sur le lieu de travail, sur le marché locatif, etc. Contrôle au faciès, intimidation, harcèlement et violence raciste policière. Cette brutalité policière conduit également au meurtre. Nous exigeons que justice soit rendue à Semira, Mawda, Mehdi, Adil et à bien d’autres victimes du racisme et de la répression. Il faut des réponses sociales aux problèmes sociaux : pas de répression policière mais un plan d’investissements massif dans l’enseignement, les soins de santé et pour des emplois décents. Faisons payer la crise aux riches !

    Organisons-nous pour combattre le racisme par la solidarité ! Solidarité entre toutes les communautés opprimées de cette société capitaliste. Solidarité entre tous les travailleurs, avec ou sans emploi, quelle que soit leur origine, dans une lutte menée en commun pour de vrais emplois et des salaires décents. L’unité dans la lutte nous permet de combattre efficacement ce système d’exploitation capitaliste et l’impérialisme, éliminant ainsi les racines du racisme.

    • Pas d’impunité pour les assassins de George Floyd.
    • Stop au racisme et à la brutalité policière.
    • Refusons la stratégie de “diviser pour régner” du gouvernement et des partis capitalistes.
    • Combattons pour des emplois décents, un salaire minimum de 14 € / h & un logement abordable pour toutes et tous.
    • Solidarité entre tous les travailleurs et travailleuses, avec ou sans emploi, avec ou sans papiers.
    • “Il n’y a pas de capitalisme sans racisme.” Nous devons lutter contre le système d’exploitation économique capitaliste.
    • Pour une société socialiste, débarrassée de l’avidité des riches, reposant sur la collectivité des richesses. Une société qui n’a pas besoin de diviser pour régner. Une société sans exploitation ni discrimination.
    Liège

    Foto’s van de actie in Brussel:
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    Foto’s van de actie in Antwerpen (door Liesbeth):
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  • [#BlackLivesMatter] Combattons le racisme par la solidarité. Organisons-nous !

    Ce week-end, des rassemblements contre le racisme et la violence policière ont eu lieu à Liège, Ostende, Gand, Anvers et Bruxelles, où plus de 10.000 personnes étaient présentes ! Le PSL était présent à chacun de ces rassemblements et y a distribué le tract ci-dessous.

    #JusticeForGeorgeFloyd. Inspirée par la jeunesse noire, une explosion massive de colère parcourt le globe. Des centaines de milliers de personnes occupent les rues aux quatre coins des Etats-Unis suite à ce nouveau meurtre raciste. La solidarité s’exprime largement dans la société : des chauffeurs de bus qui refusent de conduire les manifestants arrêtés au personnel soignant. Des manifestations de masse ont aussi eu lieu à Paris, Viennes, Amsterdam, Rotterdam, Berlin, au Brésil,…

    Il s’agit d’un mouvement de masse historique contre le racisme et les violences policières, mais aussi contre la misère sociale, le chômage, la pauvreté ; bref contre l’absence de perspective d’avenir sous le capitalisme. Malcolm X disait : “Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme“. Il soulignait que le système capitaliste repose sur l’exploitation et la discrimination. Les capitalistes et leurs politiciens craignent notre unité pour combattre les inégalités. Ils veulent nous diviser et nous opposer en fonction de notre couleur, de notre origine, de notre genre, …

    Le racisme est une réalité quotidienne en Belgique également. Discrimination sur le marché de l’emploi, sur le lieu de travail, sur le marché locatif, etc. Contrôle au faciès, intimidation, harcèlement et violence raciste policière. Cette brutalité policière conduit également au meurtre. Nous exigeons que justice soit rendue à Semira, Mawda, Mehdi, Adil et à bien d’autres victimes du racisme et de la répression. Il faut des réponses sociales aux problèmes sociaux : pas de répression policière mais un plan d’investissements massif dans l’enseignement, les soins de santé et pour des emplois décents. Faisons payer la crise aux riches !

    Organisons-nous pour combattre le racisme par la solidarité ! Solidarité entre toutes les communautés opprimées de cette société capitaliste. Solidarité entre tous les travailleurs, avec ou sans emploi, quelle que soit leur origine, dans une lutte menée en commun pour de vrais emplois et des salaires décents. L’unité dans la lutte nous permet de combattre efficacement ce système d’exploitation capitaliste et l’impérialisme, éliminant ainsi les racines du racisme.

    • Pas d’impunité pour les assassins de George Floyd.
    • Stop au racisme et à la brutalité policière.
    • Refusons la stratégie de “diviser pour régner” du gouvernement et des partis capitalistes.
    • Combattons pour des emplois décents, un salaire minimum de 14 € / h & un logement abordable pour toutes et tous.
    • Solidarité entre tous les travailleurs et travailleuses, avec ou sans emploi, avec ou sans papiers.
    • “Il n’y a pas de capitalisme sans racisme.” Nous devons lutter contre le système d’exploitation économique capitaliste.
    • Pour une société socialiste, débarrassée de l’avidité des riches, reposant sur la collectivité des richesses. Une société qui n’a pas besoin de diviser pour régner. Une société sans exploitation ni discrimination.

  • #JusticeForGeorgeFloyd. La solidarité s’exprime aussi dans la rue en Belgique

    Cela fait plusieurs jours maintenant que des manifestations de masse ont lieu aux Etats-Unis suite à un nouveau meurtre raciste commis par la police à Minneapolis. George Floyd, un Afro-Américain, a été tué après avoir été étouffé 9 minutes durant par la pression d’un genou sur son cou.

    Des actions de solidarité ont eu lieu à l’étranger, notamment à Berlin et à Londres mais aussi à Gand, où l’initiative avait été prise par la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité), la campagne antifasciste Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs. Un rassemblement a donc eu lieu hier 1er juin sur la Sint-Pietersplein. Des arrangements avaient été conclus avec la police, même s’il n’avait pas été possible d’obtenir une autorisation formelle.

    Les manifestants se sont tenus à un mètre et demi de distance les uns des autres pour respecter les mesures sanitaires. Des masques ont été distribués et du gel de désinfection était présent pour tout le monde. L’action a rencontré le succès puisque 500 personnes étaient présentes. La place Sint-Pieters était pleine et les slogans ont fortement résonné.

    Les violences policières suscitent la colère. Le problème n’est pas limité aux États-Unis, c’est aussi le cas en Belgique où les morts des jeunes Adil et Mawda sont encore frais dans nos mémoires. La lutte n’est pas finie et les actions de solidarité comme celle-ci constituent une bonne manière de la poursuivre. Contre la violence policière, contre le racisme et contre le système sur lequel cela repose : le capitalisme.

    • Arrestation immédiate et procès des assassins de George Floyd. Stop à la persécution des activistes.
    • Des solutions sociales pour les problèmes sociaux ! Plus de moyens publics pour l’enseignement, les soins de santé et les salaires, pas pour la répression policière. Il faut taxer les riches au lieu de tirer sur les pauvres !
    • Malcolm X a dit : “Il n’y a pas de capitalisme sans racisme”. Nous devons combattre le système capitaliste, un système d’exploitation économique pour la majorité au profits d’une infime élite.

    Réaction de Bart Vandersteene, porte-parole national du PSL

    “Quelle belle action solidaire hier. En moins de 24 h, une équipe d’organisation expérimentée a lancé cette action. Malgré les circonstances, et la police qui appelait à ne pas participer, 500 personnes se sont réunies pour une “action illégale” aussi disciplinée que déterminée. Ce qui se passe de l’autre côté de l’océan nous concerne aussi. Il y a du racisme partout dans la société capitaliste et le racisme sert à monter les couches de la population les unes contre les autres. C’est pourquoi nous sommes solidaires des manifestations de masse aux États-Unis et c’est pourquoi il y a eu une si grande volonté d’agir hier à Gand. No Justice, No Peace ! #blacklivesmatter

    Notre préoccupation principale était que les participants ne risquent pas d’amende et qu’ils puissent participer à l’action dans les conditions les plus sûres. Comme tout le monde a pu le constater, il était plus sûr de se tenir hier sur la place Saint Pierre à Gand que dans les supermarchés. Nous savions qu’en tant qu’organisateurs, nous courrions le risque d’une amende SAC (Sanction administrative communale). C’est ce qui et arrivé, nous en avons deux, qui peuvent atteindre les 350 euros. Ce n’est pas rien pour une organisation qui fonctionne sans subsides et donc avec des moyens limités. Nous lancerons aujourd’hui un appel à la solidarité financière à cette fin. Nous pourrons ainsi assurer de pouvoir prendre d’autres initiatives par la suite !

    Entrer en action devrait être possible, y compris en temps de coronavirus. Le personnel infirmier de l’Hôpital Saint Pierre à Bruxelles nous a l’a démontré il y a quelques semaines encore, en tournant le dos à la Première ministre Wilmès. Bien sûr, l’élite dirigeante veut utiliser les mesures sanitaires pour rendre toute contestation sociale impossible. Nous ne pouvons accepter cela. L’action d’hier a montré qu’une action résolue où les participants gardent leurs distances et portent un masque est absolument possible !

    Merci à tous les participants, pour leurs témoignages, leur discipline et leur détermination ! Cela donne espoir en l’avenir.”

  • #JusticeforGeorgeFloyd. Action de solidarité à Gand ce 1er juin !

    Action ce 1er juin à 16 heures à Gand (Sint-Pietersplein), en solidarité avec les mobilisations aux États-Unis.

    • Fabriquez vos propres pancartes
    • Respectons 1,5m de distance entre chacun
    • Portez un masque bien entendu !

    George Floyd a été assassiné, une énième victime de la brutalité policière raciste aux États-Unis. Les Noirs ont 2,5 fois plus de chances d’être assassinés par la police américaine que les Blancs. Bien que 12 % de la population américaine soit noire, ils représentent 26% des personnes tuées par la police et 33 % des personnes emprisonnées.

    Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues à travers les États-Unis pour exprimer leur colère face à ce meurtre. Elles ont fait face à une sévère répression policière. Trump parle de tirer sur les manifestants à balles réelles ! Samedi, à Seattle, une fillette de 9 ans a été aspergée de gaz lacrymogène au visage. Dans de nombreuses villes et Etats, un couvre-feu a été instauré. Pourtant, la résistance se poursuit.

    C’est un avant-goût de la façon dont le gouvernement américain va réagir à la résistance sociale après la pandémie de COVID-19. Aux États-Unis, près de 50 millions de personnes ont perdu leur emploi. Le racisme institutionnel a toujours été un moyen de créer un bouc émissaire pour les problèmes sociaux. Il est plus facile de stigmatiser une partie de la population que de chercher de véritables solutions à la pauvreté et à la misère tandis que la répression coûte moins cher que d’assurer des soins de santé, des salaires et des services publics décents pour toutes et tous ! Il faut taxer les riches au lieu de tirer sur les pauvres !

    Les choses ne sont pas différentes en Belgique, pays où Mawda, Mehdi, Adil et bien d’autres ont été victimes de la répression d’Etat. Francken et ses collaborateurs préfèrent augmenter les tensions sociales dans les quartiers les plus pauvres du pays plutôt que de proposer des solutions sociales.

    La Campagne ROSA, la campagne antifasciste Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs sont solidaires des protestations aux États-Unis et exigent :

    • L’arrestation immédiate et le procès des tueurs de Georges Floyd.
    • La fin de la persécution des militants.
    • Des solutions sociales pour les problèmes sociaux : il faut des investissements dans l’enseignement, les soins de santé et les salaires plutôt que dans la répression policière. Taxons les riches au lieu de tirer sur les pauvres !
    • Malcolm X a dit : “il n’y a pas de capitalisme sans racisme” : nous devons combattre le système capitaliste, un système d’exploitation économique pour la majorité de la population aux profits d’une infime élite.
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