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Tag: Jeunes-FGTB
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Rassemblement anti-austérité devant la Bourse

Photo : Union Syndicale Etudiante (USE) A l’appel des Jeunes FGTB, environ 250 personnes essentiellement membres de diverses organisations de jeunesse de gauche se sont réunies hier après-midi devant la Bourse, à Bruxelles, afin de dénoncer l’accord du gouvernement Michel. Des représentants de ces organisations ont pu prendre la parole dans le cadre de cet appel unitaire de résistance contre les attaques des gouvernements.
Tract des Etudiants de Gauche Actifs (EGA) distribué lors de ce rassemblement.
LUTTONS AUX CÔTÉS DES TRAVAILLEURS CONTRE LE GOUVERNEMENT MICHEL IER,
MAIS AUSSI CONTRE TOUTE L’AUSTÉRITÉ !
Cela fait 6 ans que nous sommes dans une crise mondiale du système capitaliste. Et nous ne sommes pas près d’en sortir ! La gestion de la crise profite à une poignée de super riches, pendant que les autres trinquent. L’État a sauvé les banques à coût de milliards et fait des cadeaux, toujours plus gros, au grand patronat, puis nous demande de payer la note.
Désormais, et pour la première fois depuis les années 80’, nous avons au fédéral un gouvernement de droite dure pareil à celui de Thatcher, dans les années 80’ en Grande-Bretagne. Il veut prendre aux pauvres pour donner aux riches. Il veut nous faire croire qu’il n’y a pas d’alternative.
SI ON VEUT UN AVENIR DÉCENT, ON VA DEVOIR LUTTER !

Emily, EGA On a rarement vu un gouvernement aller à la confrontation comme celui-ci. Il décide d’investir des sommes considérables dans des F35 et dans des guerres impérialistes. Et en même temps, il coupe dans les budgets des soins de santé.
Il nous assure que sa priorité c’est l’emploi et que bon nombre de mesures vont en ce sens. Sa principale idée pour y arriver, c’est d’offrir plus de cadeaux au patronat. C’est la même idée depuis 30 ans avec pour résultat le chômage qui continue d’augmenter. Et pour ce qui est des services publics, bon nombre de fonctionnaires ne seront pas remplacés, ce qui est une attaque directe contre la jeunesse qui perd des milliers d’opportunités d’emplois.
Aujourd’hui, nous subissons un chômage de masse : 600.000 demandeurs d’emploi pour seulement 40.000 emplois vacants. Malgré cette situation, on attaque encore les travailleurs sans emplois. Ils sont déjà soumis à une rapide dégressivité des allocations de chômage depuis le gouvernement Di Rupo. Maintenant, le nouveau gouvernement va imposer deux demi-journées de travail non rémunéré par semaine. Il sanctionne les victimes du système.
Pour ceux qui trouvent du boulot, c’est souvent des emplois précaires, intérims, CDD et compagnie. Les CDI sont devenus l’exception. Et même quand on a un boulot, on tombe parfois en-dessous du seuil de pauvreté. Malgré ça, ce gouvernement va appliquer un saut d’index et nous faire perdre jusqu’à 25.000 € sur l’ensemble de notre carrière.
Alors que le chômage des jeunes explose à plus de 25%, on veut faire travailler les aînés jusqu’à 67 ans. On nous dit que c’est logique puisqu’on vit plus longtemps. Mais n’oublions pas que l’espérance de vie sans incapacité n’est que de 65,6 ans. Et s’il est vrai que nous vivons plus vieux, nous sommes surtout beaucoup plus productifs. Nous n’avons jamais produit autant de richesses qu’actuellement. Allons chercher l’argent là où il se trouve, dans les poches du patronat.
Ne tombons pas non plus dans le piège du PS qui joue à l’opposition, alors que Di Rupo lui-même a déclaré que 70% des mesures actuelles ont été initiées par son gouvernement. On ne veut pas de l’austérité de la kamikaze, mais on ne veut pas non plus de 70% de ses mesures par le PS.
LA RÉSISTANCE DE LA JEUNESSE DOIT S’ORGANISER !
Pour un enseignement gratuit et de qualité
Face à l’absence de perspective pour la jeunesse, les étudiants flamands du secondaire et du supérieur sont entrés en lutte contre l’austérité dans l’enseignement et en particulier contre l’augmentation de 42% du minerval. Ils ont mené diverses actions : un premier rassemblement début septembre, plusieurs manifestations, des sit-in et une grève écolière ce mercredi, à Gand. Celle-ci a réuni pas moins de 800 élèves dans les rues. Ces actions de résistances sont organisées par des comités d’action qui se développent dans différentes écoles et les décisions sont prises lors d’Assemblées Générales qui permettent à chacun de s’impliquer et de participer aux décisions. A la dernière AG, les jeunes ont massivement décidé de poursuivre la lutte aux côtés des travailleurs en participant à la manifestation syndicale du 6 novembre.
Pour des emplois décents pour tous
Nous pouvons également prendre exemple sur les marches des jeunes pour l’emploi et les remettre au goût du jour. Dans les années 80’, lors du dernier gouvernement de droite dure, ces marches étaient massives. En 1984, elles ont réuni jusqu’à 40.000 jeunes face au gouvernement. Elles mettaient en avant la nécessité d’une réduction collective du temps de travail : 32h semaine, sans perte de salaire, avec des embauches compensatoires et réduction des cadences pour résorber le chômage de masse. Déjà, les jeunes en avaient ras-le-bol des emplois précaires et temporaires. Si nous voulons de nouveaux conquêtes sociales, nous devons nous organiser dans des comités locaux de jeunes en lutte contre l’austérité, comme dans les années 80’ et comme aujourd’hui dans certaines écoles en Flandre.
ÉTUDIANTS ET TRAVAILLEURS, FAISONS DU PLAN D’ACTION SYNDICAL UNE RÉUSSITE
L’unité des étudiants et des travailleurs est indispensable, les étudiants à Gand l’ont compris en votant leur participation au plan d’action syndical. Renverser Michel Ier est un défi d’ampleur, mais cela ne suffira pas. Nous devons faire dégager toutes les politiques d’austérité par la grève. Pour y parvenir, la jeunesse doit jouer son rôle.
Une action comme aujourd’hui est une excellente occasion de discuter ensemble de comment s’organiser pour atteindre nos objectifs. Il nous faudra informer et sensibiliser nos amis, nos collègues, nos camarades de classe, etc. Pour cela, organisons ensemble des assemblées partout où c’est possible : dans les écoles, les universités et sur les lieux de travail. Discutons-y du plan et soumettons-le au vote, comme cela a été le cas à l’AG écolière à Gand.
Participons et mobilisons pour la manifestation syndicale du 6 novembre et formons-y un bloc jeune pour lutter ensemble pour notre avenir. Pour les grèves provinciales et la grève générale du 15 décembre, organisons-nous avec les travailleurs et leurs délégations syndicales pour fermer nos écoles et universités en réalisant un piquet de grève efficace. Notre force, c’est notre organisation et notre nombre.Les politiques d’austérités créent un terrain favorable aux idées d’extrême droite. Soyons claire, si nous ne parvenons pas à faire barrage à l’austérité et à proposer des alternative crédibles, beaucoup irons chercher une « alternative » à l’extrême-droite. Or, elle propose la haine et la division, ingrédients qui garantissent l’échec des luttes. Soyons nombreux le 9 novembre pour une journée européenne de lutte contre l’extrême droite à l’initiative des comités anti-fascistes grecs et luttons contre toutes les formes de division.
Avec les Étudiants de Gauche Actifs, nous revendiquons une société basée sur les besoins de la majorité, plutôt que sur les profits des super riches. Ensemble, faisons de ce plan d’action une réussite, ensemble renversons ce gouvernement des riches. Nous n’avons pas besoin d’un gouvernement anti-travailleur, mais d’un gouvernement des travailleurs. Cela signifie qu’il faudra aller plus loin et totalement rompre avec toutes les politiques d’austérité. Mobilisons-nous pour une société basée sur les besoins des 99%, plutôt que sur les profits des super riches, c’est ce que nous appelons une société socialiste.
6 novembre : Manif syndicale contre le gouvernement Michel – 11h Gare du Nord à Bxl
9 novembre : Manif antifasciste à l’initiative des comités antifascistes grecs – 15h gare du Midi à Bxl
15 décembre : Grève générale – partout dans le paysReportage-photos : René Andersen
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Appel des Jeunes FGTB contre les attaques des gouvernements
Les Jeunes-FGTB lancent un appel unitaire de résistance contre les attaques des gouvernements, avec un rendez-vous concret le 24 octobre à 16h devant la Bourse de Bruxelles. Le PSL et son organisation de jeunesse, les Étudiants de Gauche Actifs (EGA), soutiennent cet appel et vous invitent à mobiliser et à être présents ce 24 octobre.
Bruxelles le 9 octobre 2014 – Communiqué de presse des Jeunes FGTB
Les Jeunes FGTB appellent à un mouvement large et fort de la jeunesse de gauche pour faire face à un gouvernement de droite dure!C’est le gong d’un combat de titans qui vient de sonner. Un gouvernement des riches et des patrons contre les travailleurs, les étudiants et les allocataires sociaux.
Mais ce n’est pas tout : dans les régions et les communautés aussi, nous serons sur un ring. En effet, nous devons nous battre pour préserver la solidarité fédérale de notre pays – dont la Sécurité sociale est le symbole majeur – mais nous devons aussi lutter contre la confiscation de la démocratie par des politiques qui n’ont d’yeux et d’oreilles que pour ceux de leur classe. Ceux-là sèment la zizanie parmi les travailleurs pour mieux nous enlever ce que nous avons conquis de longue lutte.
Nous devons nous unir car lorsque l’on touche aux pensions, il s’agit de nos pensions, quand on écorche nos salaires, il s’agit de nos salaires, quand on s’attaque au travail, il s’agit de notre travail, notre fierté, nos journées privées de notre famille, à trimer pour des actionnaires et à ramasser les miettes pour pouvoir payer le loyer. Dans nos régions, nous ne pouvons accepter que les attaques aillent jusqu’à toucher les enfants dans l’enseignement ou l’aide à la jeunesse. Les coups viennent de tous les côtés et particulièrement pour les jeunes : moins d’argent pour les services publics, c’est moins d’encadrement dans l’enseignement, davantage de mainmise du privé, c’est moins de personnel dans les administrations ouvertes au public,… Pour les organisations de jeunesse l’avenir se profile avec moins de moyens, alors que la précarisation grandissante des jeunes crée un besoin toujours plus important. Les jeunes ont déjà suffisamment payé le prix d’une crise dont ils ne sont pas responsables: allongement du stage d’insertion, limitation des allocations d’insertion dans le temps, contrôle renforcé, démultiplication des emplois précaires,… Ce gouvernement assène maintenant le coup de grâce avec des mesures injustes et absurdes dont les effets s’ajouteront aux coupes budgétaires qui feront saigner les régions.
Nous ne pouvons plus attendre que les différents gouvernements prennent conscience que l’austérité ne mène à rien. Allonger les carrières alors qu’il n’y a pas d’emplois pour les jeunes va faire monter le chômage, grimper les frais de soins de santé pour les travailleurs âgés et imprimer une pression à la baisse sur les salaires des autres travailleurs. En plus de leur inefficacité criante, ces mesures n’ont rien d’original : le travail forcé existait déjà par les stages non rémunérés dans lesquels on contraint les jeunes à s’inscrire sous prétexte de formation et sous peine de sanction au niveau des allocations ; la dégressivité salariale, une discrimination abominable basée sur l’âge existe déjà ; le saut d’index, nous payons toujours celui du passé…
Bref, il est temps que les jeunes amènent un vent de changement et imposent des solutions radicalement opposées : la réduction collective du temps de travail avec embauche compensatoire et maintien des salaires, le renforcement des services publics, la taxation des revenus du capital, un impôt juste et vraiment progressif, la fin des réductions de cotisations patronales et des cadeaux aux entreprises du privé, la création d’emplois durables et de qualité et surtout la fin de l’exploitation que vivent les jeunes au travers de sous-statuts.
Aujourd’hui, les Jeunes FGTB lancent un appel fort à tous les jeunes, étudiants, et organisations de jeunesse de gauche pour un rejet commun de toutes les mesures intolérables qui seront prises par les gouvernements fédéral, communautaires et régionaux.
Nous appelons tous les jeunes qui pensent que la semaine de 32h de travail est la solution pour remédier au chômage des jeunes.
Nous vous donnons rendez-vous le 24 octobre à 16h devant la Bourse de Bruxelles.
Chacun des mouvements de jeunes qui aura rejoint notre appel s’exprimera sur la scène. Cela doit être un premier rendez-vous qui donnera le départ à une réaction collective forte et organisée des jeunes contre les attaques des gouvernements.
Contact :
SCIACCHITANO Angela, Coordinatrice Jeunes FGTB
02/506 83 90 – 0474/45 82 56 -
Grève des cheminots : interviews de Charleroi
Ce 29 juin à 22h, les cheminots ont commencé une grève de 24 heures après des discussions non-concluantes avec la direction.
Plusieurs raisons sont évoquées par les travailleurs. En premier lieu, les travailleurs partant à la pension sont plus nombreux que ceux engagés ce qui crée une charge de travail plus élevée, la suppression de certains postes et des jours de congés en suspend. Plus d’un million de jours de congés de retard ont été accumulés au niveau national. Pour illustrer concrètement, 5000 personnes devraient être en congé pendant 1 an afin de résoudre cette accumulation !
Deuxièmement, de nombreuses sociétés privées s’immiscent à la SNCB ce qui affaiblit les services publics et pose problème en termes de conditions de travail. Une manœuvre supplémentaire pour la direction de se débarrasser des travailleurs statutaires et ainsi faire des économies !
Interview de Giovani Itri, secrétaire permanent à la CGSP cheminot Charleroi, et d’Olivier Mortelette, délégué à la CGSP cheminot Charleroi.
Par Morgane (Charleroi)
Giovani Itri, secrétaire permanent à la CGSP cheminot Charleroi.
Jeunes FGTB : Que répondez-vous à la direction de la SNCB qui qualifie cette grève d’absurde ?
Giovani Itri : cette grève est loin d’être absurde. Même si la CSC n’a pas suivi ce mouvement, elle a informé ses affiliés que cette journée serait couverte.
Nos arguments sont valables. Un million de jours de congés en retard , ce n’est pas un million d’euros que l’on gagne au Lotto ! Cela fait 20 ans qu’on attire l’attention sur la pyramide des âges mais nous ne sommes pas écoutés.
Les recrutements posent problème. La presse annonce 500 recrues supplémentaires ces prochains mois mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’au moins 250 travailleurs partiront en pension. Les travailleurs seront toujours en sous-effectifs !
JFGTB : Que répondez-vous quand on vous dit que vous prenez les navetteurs en otage ?
G.I : Le préavis de grève a été déposé il y a dix jours et nous avons demandé aux médias de diffuser cette information au maximum. C’est un peu facile comme argument, c’est plutôt la direction qui prend en otage les navetteurs.
Avec le plan de transport, les premiers trains du matin et les derniers trains du soir vont être supprimés. Ceux qui partent tôt ou qui rentrent tard vont devoir prendre leurs véhicules.
Cette grève, ce n’est pas seulement pour nous mais aussi pour tous les usagers des trains !
JFGTB : Que pensez-vous de rendre les trains gratuits les jours d’action ?
G.I : Nous avons déjà tenté cette alternative mais la direction a mis à pied sept accompagnateurs de train ! Nous avons dû faire pression pour qu’ils ne soient pas renvoyés.
Il y une réglementation et il faut la respecter… . La grève est la dernière solution à nos revendications.
Olivier Mortelette, délégué à la CGSP cheminot Charleroi.
Jeunes FGTB : Comment se sont passées les discussions avec la direction au préalable de la grève ?
Olivier Mortelette : La direction est restée sur ses positions et réfute tous nos arguments.
Nous n’avons pas eu l’impression d’avoir été entendu et compris dans nos inquiétudes.
JFGTB : Quelles seraient les solutions pour résoudre les problèmes ?
O.M : Au niveau des conducteurs, il faudrait intensifier la fréquence des formations.
En ce qui concerne les métiers demandant peu de qualification, un recrutement intensif pourrait régler le manque d’effectif.
La direction ne le fait pas car ils savent que des sociétés privées peuvent faire le travail. Des agents statutaires ne vont pas être engagés.
JFGTB : Pensez-vous que la grève a bien été suivie ?
O.M : Oui, il y a pas mal de monde présent aujourd’hui et ça fait plaisir !
Malgré que l’action n’a été suivie que par la CGSP, le réseau est bien paralysé même chez les néerlandophones.
Je pense que cette grève aura un impact sur les discussions et si pas, il faudra penser à durcir les actions !
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[INTERVIEW] Antoine Thioux, Jeunes-FGTB Charleroi
Celui qui lutte peut perdre, mais celui qui ne lutte pas a déjà perdu !
Un bon groupe de jeunes était présent lors de la manifestation du 10 mars dernier contre les dernières attaques anti-chômeurs. Peux tu nous expliquer comment cette dynamique s’est mise en place ?
“Dans notre stratégie de construction des jeunes FGTB de Charleroi, on essaie d’être présent le plus possible dans les écoles, notamment à travers des interventions dans les classes sur des sujets sociaux où on essaie toujours de mettre en perspective politique ce qui se passe maintenant. On fait toujours le lien entre le travail qui les attend et les conditions économiques et sociales, le capitalisme et ses conséquences sur leur vie.
“Dans ce groupe qui s’est créé, il y a certains étudiants qu’on avait déjà rencontrés lorsqu’ils étaient en première, puis en deuxième et maintenant en troisième année. Ce travail sur le long terme, je pense, a permis une prise de conscience politique. Puis, surtout, il y a eu la ‘‘réforme’’ des allocations d’insertion – une destruction de la protection sociale pour les jeunes – qui a joué un rôle déclencheur. Quand les jeunes s’engagent en politique, il y a souvent à la base une actualité spécifique qui les révolte, qui les incite à agir et qui débouche après sur une implication militante plus large.”
Comment fonctionnez-vous aux Jeunes FGTB ?
“Au niveau des Jeunes FGTB Charleroi, nous travaillons avec une assemblée générale des militants, ouverte à tous les membres. Elle fonctionne sur le principe d’un membre – une voix, ce qui assure une prise de décision collective concernant les positionnements politiques, les articles, les communiqués de presse, les actions à mettre en place, mais aussi en partie les tâches quotidiennes du permanent. Le permanent jeunes doit être au service du mouvement et pas l’inverse. C’est important que les militants puissent voir ce que fait le permanent et comment il travaille, puissent lui faire des recommandations, etc. Cela façonne une dynamique de groupe où c’est la base qui décide, ce qui est un de nos principes fondamentaux pour avoir un fonctionnement réellement démocratique.
“Au début on n’était pas beaucoup, on fonctionnait autour d’une participation tournante de 5-6 militants sur une grosse dizaine, comme certains ne savaient pas systématiquement venir. Mais ici, justement grâce aux mobilisations que nous avons mises en place pour l’action du 10 mars, on commence à avoir de nouveaux militants. Des gens viennent nous trouver en disant qu’ils sont intéressés par la dynamique, qu’ils veulent être tenus au courant de ce que l’on fait et voir comment on fonctionne.”
Quelle sera la suite de votre travail de construction dans la jeunesse ? Quelle sont vos perspectives ?
“Le travail continue parce que l’action du 10 mars n’est pas suffisante. Ça a été une démonstration de force relative, c’est certain. Les mobilisations ont relativement bien marché mais si on veut empêcher l’application de la loi au 1er janvier 2015, il faut une continuité dans les actions. Donc, au niveau des Jeunes FGTB Charleroi, nous avons fait une réunion immédiatement après la manifestation avec notamment tous les étudiants qui avaient participé à la manif et le collectif qu’ils ont créé dans leur école et qui s’est rapidement déclaré solidaire des Jeunes FGTB, pour voir ce qu’on peut faire comme action pour la suite.
“L’objectif que nous nous sommes fixé, c’est de mobiliser le plus de monde possible pour la manif européenne du 4 avril en faisant le lien entre le capitalisme, l’austérité en Europe et les mesures antisociales nationales, comme avec l’attaque contre les allocations d’insertion. Il est question de tractage dans les écoles, d’organiser un débat sur la jeunesse et la précarité avec comme objectif suivant la journée du 1er Mai et notre volonté d’y avoir le plus de jeunes présents pour démontrer aux centrales syndicales qu’il est nécessaire de continuer le combat et la lutte par rapport à cette mesure.”
http://jeunesfgtbcharleroi.com/
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[INTERVIEW] ‘‘Je veux me battre et ne pas subir les mesures !’’
Dans le cadre de la journée d’actions contre les mesures anti-chômeurs du 10 mars dernier, un groupe de jeunes s’est particulièrement fait remarquer par son dynamisme et sa combattivité lors de la manifestation organisée par la Régionale de la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut. Nous avons discuté avec des étudiantes qui avaient à cette occasion mobilisé un bon groupe de jeunes de leur école (l’IPSMA, Institut Provincial Supérieur des Sciences Sociales et Pédagogiques de Marcinelle).
Par Ben (Charleroi)
=> Site des Jeunes FGTB de Charleroi
Morgane : ‘‘Les mesures contre les chômeurs nous concernent directement en tant qu’assistantes sociales parce qu’on n’a pas envie de faire du contrôle. Au CPAS, ils ont mis en place un service contrôle, c’est vraiment aberrant, on n’est pas là pour ça : je pense qu’on a une formation sociale et pas une formation de policier. Ensuite, ce qui nous a le plus révolté, c’est qu’après 3 mois de chômage, on doit chercher un emploi dans un autre domaine que le nôtre, dans n’importe quel secteur. On n’a pas trimé pendant 3 ans pour être obligées à changer de secteur ! Et puis cette réforme aura des répercussions sur notre travail. Dans nos stages, chacun a, d’une manière ou d’une autre, déjà rencontré des difficultés par rapport à ces exclusions.’’
Laura : ‘‘Ne rien faire, ça voudrait dire d’accepter de travailler comme ça, d’accepter de mal travailler. En tant que travailleur social, travailler là-dedans, c’est du stress permanent, c’est avoir à traiter plus de 50 dossiers au CPAS, c’est illogique. On nous explique à l’école comment devenir de bons travailleurs sociaux et, finalement, c’est complètement l’inverse qui se passe dans notre société.’’
Aurélie : ‘‘Pour compléter, on a vraiment l’impression que ces mesures vont à l’encontre de nos valeurs et de celles apprises pendant notre formation de 3 ans. Moi, j’ai fait mon stage au CPAS et je trouve qu’il y a déjà trop peu de travailleurs pour s’occuper des bénéficiaires. Avec la nouvelle vague qui va arriver, je ne vois pas comment les travailleurs des CPAS vont pouvoir gérer ça.’’
Socialisme.be : Comment la mobilisation s’est-elle passée ?
Laura : ‘‘Tout a commencé par une discussion en classe. Un intervenant est venu pour discuter des mesures d’austérité qui allaient nous mettre en difficulté en tant que futurs travailleurs sociaux. Nous sommes en dernière année, on va donc être directement confrontés à cela.
‘‘On en a reparlé après sur le groupe facebook de la classe et une étudiante a pris l’initiative. Elle faisait justement son stage au CPAS, au service d’insertion professionnelle. Elle s’est dit qu’il fallait mettre quelque chose en place et la première idée a été d’organiser une marche blanche. Suite à ça, on s’est mises à trois à travailler là-dessus en parlant à notre directrice pour voir si c’était possible.
‘‘Nous avons envoyé un mail à notre professeur qui a été agréablement surpris et qui a fait venir un intervenant, Antoine Thioux, qui travaille aux Jeunes FGTB. Il nous a un peu plus expliqué la problématique et ce qu’on pouvait éventuellement faire.
‘‘On en a rediscuté entre nous, toujours à trois, et nous avons soumis à notre classe l’idée d’organiser la mobilisation pour la manifestation du 10 mars avec les Jeunes FGTB, mais en gardant notre indépendance. C’est comme ça qu’on a décidé de créer notre collectif : CRACS. Au début, on a organisé une séance d’information pour voir qui dans notre classe était motivé. Et vu que tout le monde l’était, on a fondé le collectif et on a décidé de faire nos propres tracts.’’
Aurélie : ‘‘Après, on a revu plusieurs fois Antoine. Il nous a expliqué comment mettre en place la manifestation, vu qu’on ne savait pas trop comment nous y prendre. Nous avons réalisé un fascicule qui expliquait pourquoi on participait à la manifestation, dans quel but et quelles étaient nos revendications.’’
Morgane : ‘‘Nos revendications, on les a faites tous ensemble. Mais après, on s’est divisé le travail. On s’est organisés par petits groupes de trois étudiants, on s’est divisés les classes et on en a fait le tour.’’
Laura : ‘‘Mais avant, il a fallu demander l’autorisation à notre directrice et ça n’a pas toujours été facile. On n’a pas vraiment eu le soutien de l’école, mais on a quand même pu diffuser l’information, mettre des affiches, etc. du moment qu’il n’y avait pas de connotation politique. Au départ, on voulait aussi envoyer un mail à l’ensemble des étudiants à travers le conseil étudiant, mais ce dernier a refusé parce que ça avait une connotation politique. Si on s’est rabattu sur les classes, comme l’a dit Morgane, c’est aussi parce qu’on n’a pas pu envoyer de mail à tous les étudiants.’’
Morgane : ‘‘La directrice ne voulait pas qu’on organise cette marche blanche. Elle disait qu’on avait notre TFE (travail de fin d’études) et beaucoup à faire pour réussir notre troisième année. Elle disait ; ‘‘pensez d’abord à votre troisième.’’ Mais nous, notre argument c’était ; ‘‘pourquoi terminer nos études si on n’a pas d’emploi après ? Ce n’est pas cohérent !’’
‘‘Donc, au début, on voulait organiser une marche blanche, mais on s’est vite rendu compte qu’on manquerait de temps pour l’organiser correctement. C’est pour ça qu’on a apprécié qu’Antoine nous dise que si la marche blanche n’était pas possible pour nous, on pouvait peut-être rejoindre la manifestation que la FGTB organisait le 10 mars, en tant qu’organisation indépendante. Et je pense que c’était notre plus grand souhait, de partir de ce qu’on savait, de ce qu’on voulait et de faire notre propre expérience. Au départ, c’est aussi un désir de collaboration avec les Jeunes FGTB parce qu’on n’avait aucun moyen financier. Quand Antoine nous a dit : ‘‘moi je peux vous aider, j’ai une expérience à partager mais vous pouvez rester indépendantes tout en faisant une collaboration’’, on a directement été partantes.’’
Socialisme.be : Vous connaissiez déjà les Jeunes FGTB avant ça?
Morgane : ‘‘Déjà en première année, parce qu’Antoine vient souvent en classe pour donner des informations au niveau du chômage. Puis en troisième, quand on a envoyé le mail à notre professeur, car il travaille au Mouvement Ouvrier Chrétien. C’est lui qui a fait venir Antoine. Il avait également fait la proposition aux Jeunes CSC, mais ils ne sont pas venus. Donc ça été Antoine notre personne de référence et la collaboration s’est très bien passée, je pense qu’il nous a été d’une grande aide.’’
Socialisme.be : Quel bilan faites-vous de tout ça ? Comment voyez-vous la suite ?
Morgane : ‘‘Moi la suite, je la vois avec les jeunes FGTB ! La première manifestation, ça a provoqué un déclic. Depuis le début, en première année, et je pense que mes copines vous le diront, je me suis politisée très à gauche, quitte à me disputer avec elles. J’étais un peu toute seule dans mon coin avec mes idées. Et ici, ça été le déclic, c’est vraiment ça que je veux faire, je veux me battre, je veux pouvoir agir dans mon environnement et ne pas subir les mesures. J’envisage donc positivement la suite aux Jeunes FGTB.’’
Laura : ‘‘Moi c’est pareil, j’ai été très satisfaite de la manifestation organisée par la FGTB. Même si on était indépendants au début, c’est vrai que j’ai vite rejoint les Jeunes FGTB parce que c’étaient les mêmes valeurs que celles qu’on prônait. Ce sont des valeurs de gauche et quand j’ai vu comment les choses se sont déroulées, le nombre de personnes présentes à la manifestation, etc., je me suis dit que c’était important de continuer sur cette ligne et de travailler avec les Jeunes FGTB pour d’autres manifestations, d’autres actions et, par la suite peut-être, de parvenir à une victoire. Même si la manifestation du 10 mars n’a pas été une réussite totale, j’espère que ce n’est que le début d’une plus grande lutte pour renforcer la gauche véritable.’’
Aurélie : ‘‘Moi je trouvais que la manifestation du 10 mars était vraiment très cohérente. Et on verra pour la suite, mais en tout cas, la philosophie des Jeunes FGTB me semble très proche de la mienne. Donc je vais m’affilier prochainement.’’
Morgane : ‘‘Et pour finir, on appelle tout le monde à participer avec nous à la manifestation du 4 avril !’’
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Charleroi. Mobilisation contre les exclusions du chômage
Exclusions des allocations d’insertion : vers une obsolescence programmée des droits sociaux ?
Par les Jeunes FGTB Charleroi – Sud Hainaut. Photos : PSL-Charleroi
En ce 10 mars, des milliers de militants battent les pavés du pays pour exiger le retrait de la mesure limitant les allocations d’insertion à 3 ans. Pour rappel, le 1er janvier 2015, 50.000 jeunes (et moins jeunes) sans emplois seront exclus des allocations d’insertion. Ces allocations de chômage, basées sur les études et non sur le travail, permettent à de très nombreux foyers de subsister, sans plus.
Si cette mesure est non seulement purement revancharde et totalement injustifiée au niveau budgétaire, elle représente également, et surtout, la brèche la plus inquiétante qui se soit ouverte dans notre système d’assurances sociales.
En limitant les allocations d’insertion, c’est également toute une série d’autres droits que l’on vise et on ne mesure pas encore assez les dégâts collatéraux que la limitation des allocations d’insertion à 3 ans pourra engendrer
La FGTB a parlé des répercussions sur les familles, notamment les femmes et les enfants, qui souffrent déjà d’une pauvreté grandissante (près de 17% de risque de pauvreté jusqu’à 24 ans selon le SPF économie). Il s’agit ici des effets immédiats que nous pourrons constater dès les premiers mois de l’année 2015. Qu’en sera-t-il lors des mois, des années qui suivront ?
C’est simple, les emplois précaires, sous cotisations patronales réduites (plans en tout genre) vont continuer de se développer, réduisant encore les rentrées pour la Sécurité Sociale. Le droit au chômage sera inévitablement limité dans le temps faute de moyens injectés dans la Sécurité Sociale. La paupérisation des enfants et des jeunes les amènera à quitter l’école de plus en plus tôt ou à choisir des filières d’apprentissage en alternance dans l’espoir de trouver un job (sous-payé) pour aider la famille à subsister, ce qui aura comme conséquence de baisser le niveau de qualification des travailleurs. Les fédérations patronales pleureront encore après les subsides publics pour financer leurs emplois et formations professionnelles. Les périodes d’exclusion et de fin de droit ne compteront plus pour la pension et il sera bien difficile de se reconstituer un semblant de carrière ! C’est le serpent qui se mord la queue : la paupérisation pousse à l’emploi précaire qui lui-même pousse à l’assèchement de la Sécurité Sociale et donc à la fin d’un certain nombre de droits.
Tout comme pour les biens de consommation, nos droits – déjà conditionnés – auront dès lors une date de péremption.
A qui profite cette obsolescence programmée ? Certainement aux grosses entreprises, aux multinationales, mais également aux assurances privées, celles-là même qui proposeront aux jeunes une assurance complémentaire pour faire face aux soins de santé, une autre pour faire face à la perte d’emploi et une troisième pour compléter une pension légale toujours plus maigre. Des produits attractifs, à contracter individuellement, mais qui ne solutionneront pas le problème de la pauvreté induite par le manque d’emploi et la fin des droits collectifs.
Ne nous y trompons pas, tout cela est le résultat de choix, tout comme un fabricant de GSM peut décider que son produit vivra trois ans, ce sont des choix politiques qui sont à l’œuvre dans la limitation des allocations d’insertion.
Ainsi, il y a fort à parier que, lors des négociations post-électorales, les partis de droite reviendront avec l’exigence d’une date de péremption pour un autre acquis.
Nous sommes à la croisée des chemins, c’est un modèle de civilisation contre un autre. Celui du profit et du chacun pour soi, contre celui de la solidarité et de la lutte pour la justice sociale. Ceux qui ne se battent pas corps et âme pour interdire toute régression dans notre Sécurité Sociale iront rejoindre, à reculons, ceux qui veulent accélérer son démantèlement.
Céder sur la limitation dans le temps des allocations d’insertion, c’est céder, plus ou moins consciemment, sur tout ce qui détricotera notre Sécurité Sociale par la suite.
Les Jeunes FGTB exigent des politiques de revenir sur leur choix et de retirer cette mesure inepte, injuste et irresponsable.
Une fois que cette funeste décision aura été abrogée, il sera utile de mettre en œuvre LA solution au chômage de masse : la réduction collective du temps de travail, avec embauche compensatoire et maintien des salaires.