Tag: Jean Gol

  • AUCUN soutien pour les responsables de la crise économique et politique

    Lors de la dernière réunion du Comité National du Parti Socialiste de Lutte, Anja Deschoemacker (premier candidate effective pour la liste bilingue du Front des Gauches à la Chambre pour Bruxelles-Hal-Vilvorde) a abordé la crise politique. De son intervention, il ressort que lorsque Luc Cortebeeck (le président de la CSC) demande de voter en Flandre pour des «partis responsables» qui ne sont pas impliqués dans la surenchère communautaire, nous devons donc conclure qu’il n’existe aucun «parti responsable» au Parlement. Voici quelques éléments de son intervention.

    Par Anja Deschoemacker

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    Le point de vue du PSL-LSP

    Toute cette discussion sur les ‘‘partis responsables’’ n’est qu’un rideau de fumée. Pour les médias bourgeois, les partis responsables sont ceux qui ont ‘‘le courage’’ d’imposer le programme de la bourgeoisie – une opération d’austérité brutale et structurelle sur le dos des travailleurs et de leurs familles – même au risque de perdre des voix. C’est aussi la raison pour laquelle le consensus concernant des élections simultanées est sans cesse plus large, les différents partis ayant alors l’opportunité de jeter quelques miettes la dernière année de la législature pour faire un peu oublier le reste.

    La prochaine réforme d’Etat concerne surtout la manière de nous faire avaler l’opération d’austérité: assainir aux différents niveaux, chacun à son propre rythme, en donnant par exemple plus de compétences et des responsabilités fiscales aux gouvernements régionaux rend plus difficile l’organisation d’une lutte généralisée du mouvement des travailleurs.

    Nous voulons un parti qui prenne ses responsabilités dans la lutte contre l’appauvrissement des travailleurs et des pauvres qui ne vise qu’à augmenter la richesse d’ores et déjà répugnante d’une infime élite de grands actionnaires ainsi que dans la lutte contre les harcèlements et les discriminations auxquelles sont confrontées toutes les minorités de Belgique.

    C’est l’un des éléments clés de notre appel pour un nouveau parti des travailleurs. Certains disent que le durcissement sur le plan communautaire provient de l’électeur lui-même, mais il faut tout de même admettre qu’il est extrêmement difficile de voter pour un parti qui n’a pas adopté ce profil, d’un côté ou de l’autre de la frontière linguistique.

    Le PSL rejette les harcèlements communautaires, les provocations et les attaques contre les droits des minorités, comme le droit des francophones d’Hal-Vilvorde (120.000 personnes tout de même…) de voter pour les partis francophones bruxellois. Nous pensons que les diverses conditions linguistiques pour obtenir un logement sont discriminatoires et n’offrent aucune solution. Faire baisser les prix du logement ne peut s’obtenir que par une augmentation de l’offre de logements à prix abordables. Ce ne sont pas ‘‘les francophones’’ qui sont responsables des prix du logement en périphérie, mais le caractère privé du marché immobilier. Plus de logements sociaux sans aucune condition linguistique, voilà notre réponse.

    Le caractère institutionnel de la circonscription électorale importe bien moins que la garantie de la défense des droits fondamentaux de la classe ouvrière néerlandophone, francophone et germanophone (tels que le droit à un emploi décent, à un logement abordable, à un enseignement et un accueil d’enfants de qualité, à une bonne pension,… pour tous, qu’importe la langue, l’origine nationale, le sexe ou l’orientation sexuelle). Partout en Belgique, les minorités (néerlandophones en Wallonie et à Bruxelles, germanophones en Wallonie, francophones en Flandre, sans encore parler des nombreuses et diverses communautés immigrées) doivent pouvoir compter sur le respect de leurs droits démocratiques. La classe ouvrière peut vivre harmonieusement dans toute sa diversité, mais uniquement à condition de ne pas accepter que les moyens pour ce faire volent vers l’élite nantie au sommet de la société!

    Vous pouvez trouvez la position détaillée du PSL concernant la question nationale en Belgique sur www.marxisme.be: “La question nationale en Belgique – une réponse des travailleurs est nécessaire.” En contactant la rédaction, vous pouvez également commander ce texte en brochure.

    Ce 13 juin, votez Front des gauches!

    ==> Rubrique "Elections 2010"

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    En Flandre

    Le ‘‘parti responsable’’ cité en premier lieu par Luc Cortebeeck, le CD&V, est très précisément le parti qui a mis le feu aux poudres, en se présentant en 2004 en cartel avec la N-VA, alors que le nationalisme flamand avait presque totalement disparu en tant que force politique!

    La Volksunie n’existait alors plus et ses figures publiques avaient été absorbées par les partis traditionnels. Il ne restait plus que le Vlaams Belang (au soutien électoral construit bien plus sur son populisme et son racisme que sur le nationalisme flamand) et la minuscule N-VA, aux chances de survie fortement limitées.

    Le parti gouvernemental par excellence, le CD&V, était dans l’opposition depuis 1999. Pour se renforcer, il aurait par exemple pu soutenir les revendications du personnel du secteur social. Mais pour prétendre participer au gouvernement, il ne faut pas seulement obtenir des voix, il faut également être prêt à imposer le programme de la bourgeoisie. Le SP.a fait face à la même situation aujourd’hui: il pourrait se renforcer en défendant réellement les droits des travailleurs, mais cela signifierait devenir persona non grata au gouvernement.

    Au lieu de développer une rhétorique sociale, le CD&V s’est donc basé sur son côté flamingant (ce n’était d’ailleurs pas la première fois) et s’est moqué de l’opposition de la CSC et du Mouvement Ouvrier Chrétien contre le cartel. Que ce parti crie aujourd’hui que l’Open VLD se comporte de façon ‘‘irresponsable’’ n’est que pure hypocrisie.

    Chacun à leur mesure, tous les partis flamands ont coopéré à cette surenchère. La circulaire de Leo Peeters (SP.a) impose ainsi aux francophones des communes à facilités de systématiquement devoir demander à recevoir leurs documents en français. Lorsque quelques bourgmestres ont refusé d’appliquer cette circulaire, le ministre Marino Keulen (Open VLD) et, ensuite, le ministre Geert Bourgeois (N-VA) ont refusé de les nommer pour ne pas avoir appliqué la loi (aucun bourgmestre flamand n’a toutefois été sanctionné pour leur boycott illégal des élections). Même Groen, dans plusieurs communes, a voté avec les autres partis pour réserver certains terrains à bâtir pour des néerlandophones !

    Ces mêmes partis ont également collaboré à la stratégie du gouvernement flamand autour de la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde et des relations entretenues avec le gouvernement fédéral.

    En Wallonie et Bruxelles

    Aujourd’hui, c’est surtout le MR qui est pointé du doigt. Là aussi, on trouve essentiellement des appels au «sens des responsabilités» et, là aussi, on est en droit de se demander où trouver ces ‘‘partis responsables’’

    Il est certain que le FDF se base sur le communautaire et qu’Olivier Maingain est un provocateur professionnel au même titre que Bart De Wever. Mais quand le PS reproche au MR d’être ‘‘irresponsable’’ et de se laisser entraîner par le FDF ‘‘extrémiste’’, c’est l’hôpital qui se moque de la charité! La dernière fois que nous avons connu une telle crise politique autour de la question nationale, c’était à l’époque des Fourons, cette commune flamande où le régionaliste wallon José Happart avait été élu bourgmestre, sans être nommé faute d’avoir accepté de passer le test de néerlandais. La réaction du PS a été de faire entrer Happart et ses copains ultra-régionalistes pour stopper la perte de voix du PS vers des listes régionalistes!

    Le FDF joue lui aussi à nouveau un rôle politique important, mais son apogée est cependant loin derrière lui. C’est surtout un parti anti-flamingant qui s’oppose aux concessions de l’Etat belge au mouvement flamand. Sa base se trouve dans le refus des accords linguistiques du début des années ’60, qui n’étaient pas au goût des Bruxellois francophones. Dans les années ’70, le FDF est devenu le plus grand parti de Bruxelles. Repris au gouvernement Tindemans II en 1977, il a coopéré avec la Volksunie au Pacte d’Egmont, jamais appliqué.

    Au début des années ’80, des fissures sont apparues au FDF. Roger Nols a fait sa propre liste à Schaarbeek (fortement basée sur le racisme) et, en 1985, l’aile gauche du FDF (avec entre autres Serge Moureaux) est partie au PS. Le sauvetage du FDF n’est arrivé qu’en 1993, avec l’alliance politique conclue avec le PRL de Jean Gol, une question de vie ou de mort puisque se posait la question d’avoir encore un sénateur élu pour maintenir le financement du parti. En 2000, les élections communales ont été catastrophiques pour le FDF.

    Il a fallu attendre que le gouvernement flamand de Leterme jette de l’huile sur le feu pour que le FDF connaisse une nouvelle percée et, en 2006, Olivier Maingain a remporté le siège de bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert tandis que Bernard Clerfayt a tenu le coup contre Laurette Onkelinx à Schaarbeek. Aujourd’hui, même s’il n’est plus que l’ombre de son pouvoir passé, le FDF pèse lourd dans la position électorale du MR à Bruxelles car, sans lui, le MR rétrécit jusqu’à la taille du CDH (12 à 15%).

    Joëlle Milquet a gagné sa notoriété comme Madame Non. Le CDH aussi se profile sur cette question, comme l’illustre d’ailleurs son slogan principal pour ces élections ‘‘L’union fait la force’’. Ecolo, tout comme Groen, accuse du retard sur ces questions, mais ce parti n’a encore jamais refusé d’invitation du ‘‘front francophone’’.

  • La droite se remaquille avant les élections

    Lors de ce premier mai, on a pu entendre l’ensemble des formations politiques traditionnelles. Élection obligent, les politiciens se sont drapé de leur plus beaux costumes pour vendre leur programme… avec une constante : « l’effet Obama ».

    Par Alain (Namur)

    Il s’agit de changer le système «socialiste» en Wallonie ou, variante, sortir la Wallonie du système «soviétique», pour les ténors du Mouvement Réformateurs. Le CDH est plus clair encore : nous avons besoin d’une révolution humaniste, parce que, soi- disant, le socialisme et le libéralisme sont des idéologies matérialistes du 19e siècle. Le président Obama a durant toute sa campagne axé son message sur le changement. Face à une administration Bush en pleine décrépitude, sa campagne a fait écho au niveau des USA mais, de manière plus large, aussi partout dans le monde. Pour l’instant, le bilan en termes de changement est assez décevant de la part d’Obama. Mis à part les effets d’annonces et le style (Bo Obama est certes très mignon), Obama reste un défenseur de l’impérialisme Américain.

    Il est assez affligeant de constater que des personnalités politique de premier plan s’illustrent par leur ignorance. Madame Milquet devrait peut-être ouvrir son dictionnaire et aller chercher la définition de matérialisme dans son sens philosophique. Et enfin, quand Louis Michel parle «d’enfant honteux du marxisme en parlant du PS», il devrait lui aussi peut être se renseigner sur ce qu’est le marxisme exactement (voir aussi : Le MR peut se rassurer, le PS n’est pas marxiste…). De plus, il devrait savoir que sa formation politique à gouverner depuis 1999 avec ses enfants honteux alors lorsqu’il aura bu le calice jusqu’à la lie…

    La situation économique se dégrade de jour en jour. Face à ce constat, tous les politiciens veulent nous faire oublier que ce sont eux-mêmes, ou leurs prédécesseurs, qui nous ont amené là où nous en sommes. Madame Milquet dont la famille politique est la démocratie chrétienne a déclarer que son parti n’avait que 6 ans… C’est tenter de nous faire oublier que l’ancien PSC est responsable de plusieurs attaques contre nos emplois et nos conditions de vie.

    La palme de la mauvaise foi revient cependant au MR. Face aux socialistes qui hurlent, mais pas trop, contre la crise libérale (ce qui soi en passant leur permet de ne pas parler de crise généralisée du capitalisme), le MR dit ne jamais avoir défendu le capitalisme débridé et propose le libéralisme comme modèle de sortie de crise pour l’Europe. C’est à mourir de rire ! Sans entrer dans des considérations philosophiques sur le lien entre libéralisme et capitalisme, je vous invite à faire un tour sur le site du MR (qui l’eu cru, un marxiste consulte le site du MR…). Sur ce site, on peut trouver un lien vers l’institut Jean Gol. Voilà la présentation des mots même des concepteurs du site : «vous pénétrez ici dans l’antre du libéralisme francophone belge…ce centre est pour ainsi dire l’âme du mouvement réformateur…»

    En mordant sur sa chique on entre dans le site et que peut on trouver à la rubrique galerie des textes libéraux, on trouve des penseurs tels que John Stuart Mill, Frederich August Von Hayek, Milton Friedman,…

    Peut être ces noms ne vous disent rien. Je vous le donne en mille pour les deux derniers, ce sont les pères de ce qu’on a appelé le néolibéralisme ou l’ultralibéralisme. Ce sont les concepteurs théoriques du «capitalisme débridé». Rien de moins, ils n’ont pas hésité à soutenir Pinochet qui s’est fait connaître comme un grand défenseur du libre marché au détriment de la démocratie tant chérie par nos libéraux. Il n’y a rien de social dans leur libéralisme, juste les liens froids et durs de la surexploitation pour de dégager le maximum de profits.

    La période qui suit les élections risque fort bien d’être douloureuse pour la classe ouvrière. En effet, la dette publique passerait, selon les prévisions de l’Union Européenne, au dessus des 100% du PNB. Il va sans dire que en dignes héritiers les partis de droites (MR et CDH) accompagné par les sociaux libéraux de la gauche officielle (Ecolo et PS) iront rétablir leur budget au bénéfice des patrons sur le dos de notre classe. Et oui madame Milquet, la lutte des classes, ça existe encore au 21e siècle, tout comme la misère, la guerre et l’exploitation…

    Si vous aussi voulez lutter pour ne pas payer la crise de ce système, rejoignez les rangs du Parti Socialiste de Lutte.

  • Les partis traditionnels : faire du neuf avec du vieux

    Les partis traditionnels mènent campagne pour les élections du 10 juin. Ils nous font miroiter une vie meilleure avec toutes sortes de promesses. Les agences de marketing ont identifié les groupes-cibles, les slogans qui leur conviennent et l’image à laquelle ils renvoient. On se rendra mieux compte de la nécessité d’une autre politique en se penchant plus attentivement sur ce que les partis traditionnels nous préparent.

    Thierry Pierret

    PS : à gauche toute ?

    Elio di Rupo n’était pas peu fier de présenter la liste PS pour le Sénat. Y figurent notamment l’ex-président de la CGSP Cheminot José Damilot et l’ex-président du Mouvement ouvrier chrétien (MOC) François Martou.

    Le ralliement de Damilot et de Martou doit permettre au PS de se refaire une virginité de gauche après 19 années de politique néolibérale qui ont vu le taux de pauvreté grimper jusqu’à 15% de la population. Dans le même laps de temps, des milliers d’emplois ont été perdus dans les services publics comme La Poste, Belgacom ou la SNCB.

    Lorsque di Rupo était ministre des entreprises publiques, il disait pourtant pis que pendre de José Damilot. Lors des grèves à la SNCB, il prenait le parti de la direction de la SNCB et traitait Damilot d’irresponsable. C’est aussi l’époque où di Rupo donnait le coup d’envoi de la privatisation de l’ancienne RTT (devenue Belgacom). Maintenant que Damilot est à la retraite, di Rupo s’en sert pour profiler le PS comme le défenseur des services publics…

    Pour ces élections-ci, le programme du PS fait de l’amélioration du pouvoir d’achat la priorité n°1. Le problème, c’est qu’ils sont au pouvoir depuis 19 ans. Pourquoi feraient-ils demain ce qu’ils ne font pas aujourd’hui et qu’ils ne faisaient pas hier ? Il n’y a a pas si longtemps, le PS faisait campagne sous le slogan « le progrès partagé ». Mais nous avons eu la régression sociale en partage !

    Ecolo : fini l’alternative, vive l’alternance!

    Ecolo semble quelque peu remis de sa raclée électorale de 2003. Ils se préparent même à l’éventualité d’un retour au gouvernement. Si Ecolo dans l’opposition a voté contre le Pacte des Générations, il veut imposer au prochain gouvernement la mise en oeuvre d’un « Plan national pour le climat ».

    Ils promettaient le même genre de chose avant leur première participation gouvernementale. Ils ont imposé des taxes qui nous empoisonnent l’existence sans que les gaz à effet de serre ne cessent d’empoisonner l’atmosphère. La politique néolibérale n’a pas été infléchie d’un iota.

    Ecolo a fait son deuil des « convergences de gauche » avec le PS. Ils sont prêts à retourner au gouvernement avec n’importe quel partenaire pourvu qu’on leur laisse suffisamment de postes ministériels. Le président du MR, Didier Reynders, ne s’y est pas trompé : il souhaite la victoire d’Ecolo qui incarne à ses yeux une « gauche responsable ». Qu’importe si ce positionnement de plus en plus droitier jette le trouble parmi les membres et même parmi les élus. Il est décidément bien loin le temps où un Jacky Morael plaidait pour l’alternative plutôt que pour l’alternance…

    CDH : la régression sociale à visage humain ?

    Le CDH a achevé sa mutation de parti principal de la bourgeoisie (le PSC à l’époque) en parti-aiguillon de la politique néolibérale. Sa présidente, Joëlle Milquet, se targue d’avoir fait du parti un pôle d’attraction pour toute une couche de jeunes. Lors des dernières élections, le CDH a en effet attiré des électeurs qui n’auraient jamais voté pour l’ancien PSC. C’est surtout Ecolo qui en a fait les frais.

    Pourtant, le CDH a autant de mal que les autres partis traditionnels à renouveler ses cadres. En témoigne le débauchage de personnalités de la « société civile » comme le constitutionnaliste Jean-Marc Delpérée, la présentatrice de la RTBF Anne Delvaux ou le patron du Festival de Dour Carlo di Antonio.

    Le CDH se targue de vouloir remettre l’humain au centre de la politique. Mais le genre humain semble avoir des limites assez étroites pour le CDH. Les chauffeurs de bus des TEC n’en font manifestement pas partie, eux qui sont systématiquement pris pour cible par leur ministre de tutelle, le CDH André Antoine, à chaque fois qu’ils font grève pour défendre leurs conditions de travail ou leurs collègues licenciés. Les étudiants étrangers non plus, que le Décret « non-résidents » de la Ministre CDH de l’enseignement supérieur Marie-Dominique Simonet a chassés en grand nombre des Hautes Ecoles francophones. Les travailleurs âgés pas davantage puisque le CDH n’a pas voté contre le Pacte des Générations qui allonge la durée de la carrière.

    MR : le libéralisme social a fait long feu

    Le MR se targue de concilier le libéralisme et le progrès social. Il aurait rompu avec le néolibéralisme pur et dur des années quatre-vingt. Dans une interview à La Libre Belgique, le député wallon Richard Miller oppose les vertus du libéralisme social au socialisme. Ce qui ne l’empêche pas de défendre l’action de Margareth Thatcher et de Jean Gol… Après quoi, il ajoute « Mais je mets quiconque au défi de me prouver qu’une mesure proposée par un ministre libéral dans les gouvernements Verhofstadt a été antisociale ». Ah bon, les baisses d’impôts pour les plus riches et les entreprises, l’amnistie fiscale pour les fraudeurs, l’allongement de la durée du travail, la suspension de milliers de chômeurs, tout ça n’est pas antisocial pour Richard Miller !

    Richard Miller objecterait sans doute que le Pacte des Générations et la chasse aux chômeurs sont des initiatives d’un ministre du SP.a. Mais il se fait justement que le MR voit dans le SP.a un modèle à suivre. Une délégation d’élus MR s’est rendue récemment à Ostende pour voir comment les autorités locales (SP.a) luttaient contre le chômage. Là-bas, les chômeurs sont convoqués systématiquement tous les quinze jours par le VDAB (l’équivalent de l’ORBEm et du FOREm en Flandre). Ils ne peuvent refuser deux fois de suite une offre d’emploi sous peine d’exclusion. Mais il s’agit le plus souvent d’emplois à temps partiel, d’intérims ou d’autres formes d’emploi précaire. On y gagne parfois à peine plus qu’au chômage. Cette politique ne crée pas d’emplois, elle ne fait qu’augmenter la concurrence entre salariés pour les mêmes emplois.

    La délégation MR est revenue enchantée d’Ostende. L’un de ses membres a même dit des élus SP.a qu’ils pourraient être membres du MR ! Mais pour Miller, « Il n’est pas exact que tous les partis sont pareils, que les programmes se ressemblent, que tout est chou vert et vert chou ». Dans ces conditions, la proposition du MR que le versement des allocations de chômage reste illimité dans le temps n’est que de la poudre aux yeux.

    Il est grand temps pour une autre politique

    Face aux campagnes des agences de marketing et à la poudre aux yeux des partis traditionnels, il nous faut une autre politique. Une politique qui s’oppose aux atteintes à nos acquis sociaux, qui ne tombe pas dans le piège des bisbrouilles communautaires, qui ne cède pas au tout répressif, qui ne se laisse pas acheter par des postes et qui ne se contente pas de défendre en paroles les intérêts des travailleurs et de leurs familles.

    Lors des grands mouvements sociaux des 10 dernières années, nous n’avons pu compter sur aucune formation politique pour relayer nos revendications au Parlement ou pour utiliser ses positions parlementaires à l’appui de nos mouvements de luttes. Le 28 octobre 2005 a vu 100.000 travailleurs manifester contre les atteintes à nos (pré)pensions. Seuls les 4 députés d’Ecolo ont voté contre le Pacte des Générations.

    Si nous voulons nous faire entendre politiquement, il faut rompre avec la politique antisociale des partis traditionnels. Nous devrons le faire nous-mêmes et le Comité pour une Autre Politique peut y donner la première impulsion en participant aux élections. Une voix pour le CAP n’est pas une voix perdue, c’est au contraire un signal important. Et, comme le socialiste américain Eugène Debs le disait déjà il y a près de 100 ans, mieux vaut voter pour ce que vous voulez sans l’obtenir que voter pour ce que vous ne voulez pas mais que vous aurez.

  • Le désarroi du MR

    Son éviction des gouvernements francophone, wallon et bruxellois a plongé le MR dans le désarroi. Louis Michel avait su ramener le PRL au pouvoir en 1999 en gommant le profil très droitier hérité de l’époque de feu Jean Gol. Il a fédéré le PRL, le FDF et le MCC (issu de l’ex-PSC) au sein du Mouvement réformateur afin d’en faire une grande formation de droite capable de disputer le leadership à un PS encore trop «travailliste» à ses yeux. Il dirigeait le MR d’une poigne de fer en faisant taire toute voix discordante. Les cadres du parti le supportaient tant qu’il était capable de maintenir le MR au pouvoir. Maintenant que ce n’est plus le cas, il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que Michel soit envoyé en exil doré à la Commission européenne. Sa succession a failli tourner au pugilat entre son fils, Charles, et l’ancien ministre wallon Serge Kubla. Pour conjurer ce scénario, les pontes du parti ont convaincu Michel Junior et Kubla de se retirer au profit de Didier Reynders qui restera vice-premier ministre et ministre des finances dans le gouvernement fédéral. Le fait qu’on n’ait trouvé personne capable de l’y remplacer illustre la gravité de la crise qui couve au MR. Le FDF a déjà fait savoir qu’il n’accepterait pas un changement de ligne politique, à savoir l’abandon du soi-disant «libéralisme social». C’est donc que certains au sein du PRL songent sérieusement à reprofiler le parti à droite, ce qui ne pourra que provoquer une collision frontale avec le PS dans le gouvernement fédéral dont le MR est désormais le maillon faible. Et ce n’est pas le retour controversé de Daniel Ducarme – Monsieur amnésie fiscale – qui va redorer le blason du parti.

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