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Tag: Inge Vervotte
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Pour un plan d’action unifié afin de bloquer la libéralisation et la privatisation ! Pour le maintien de l’emploi statutaire et des services publics !
Pour la troisième fois cet automne, les cheminots partent en grève. Le 15 et le 16 septembre, il y a eu des grèves spontanées dans le transport de marchandises. Le 11 octobre, il s’agissait d’une grève annoncée à l’avance, avec des actions de solidarité dans le reste du groupe SNCB. Aujourd’hui, la grève est générale. Bien que seules la CGSP et le SIC appellent à la grève, les membres et militants des autres syndicats participent eux-aussi à l’action.
Tract du PSL pour la journée de grève du 18 octobre
Le personnel riposte ainsi à l’accélération de la politique de libéralisation et de privatisation. Après le cargo, le marché du transport international de voyageurs a lui aussi été ouvert à la libéralisation. Eurostar a ainsi récemment été privatisé. Maintenant, la SCNB n’est plus qu’un ‘‘actionnaire’’ d’Eurostar.
La direction vise à privatiser le transport de marchandises en créant une filiale privée avec la S.A.-Logistics. L’emploi statutaire disparaîtra au cours d’une période de quelques années. Plus tard, les gares de triage vont, elles aussi, être mises en vente.
Le trafic national de voyageurs peut suivre cette même voie en 2011. Les guichets et les chefs de gare seront délogés de la SNCB, qui ne sera qu’un des opérateurs du marché. Ce que le gouvernement va encore décrire comme service public et qui obtiendra (en partie ?) les contrats pour ces services reste encore très flou.
Le secteur privé fait également des profits grâce aux contrats de consultation externe dans lesquels le groupe SNCB gaspille 70 millions d’euros chaque année. Ces contrats sont un véritable fléau dans les services informatiques (ICT). En plus, le nombre d’employés contractuels continue d’augmenter.
La dégradation du statut met en danger de nombreux acquis sociaux. Cela ouvre la porte à des prestations de 11 heures, à plus de flexibilité (d’un régime de 3×8 vers une heure de début et de fin variables, avec des prestations variables), à l’augmentation du temps de travail (avec la fin de la semaine des 36 heures pour laquelle nous avions subi une perte de salaire en échange de 2 fois 13 jours de compensation).
Les droits des retraités ne sont plus garantis non plus. Qu’en est-il de la péréquation des pensions ? Nous sommes le dernier secteur où les pensions suivent les rares augmentations salariales en plus de l’indexation. Qu’en est-il de l’assurance d’hospitalisation? Et des possibilités de transports gratuits ou bon marché ?
Conséquences pour les voyageurs
Dans le transport international de voyageurs, il n’a pas fallu longtemps avant que les conséquences ne se fassent sentir. Ce transport est uniquement considéré comme une activité purement commerciale qui n’est plus subsidiée par le gouvernement. La vente de tickets au guichet s’accompagne d’une redevance, qui va également être instaurée pour le transport national de voyageurs. En outre, il y a une réduction des services et 200 emplois sont menacés. Les guichets vont fermer dans 45 gares et, dans d’autres, il n’y aura plus de guichets ouverts l’après-midi. Avec le changement des horaires de trains en décembre, des dizaines de trains seront supprimés à cause des assainissements.
La sécurité est elle aussi affectée par la pression de la concurrence. Dans l’entreprise privée Captrain, le conducteur est ainsi également responsable du triage et du contrôle des wagons tandis que la période de formation est encore plus courte que celle qui prévaut aujourd’hui pour un conducteur de la SNCB.
Les travailleurs et le personnel ont des intérêts identiques. Le tract distribué par la CGSP Cheminots à Bruxelles et ailleurs est une très bonne chose.
Comment continuer après le 18 octobre ?
La CGSP suggère un plan d’action constitué de grèves par district en novembre. Il nous faut un plan d’action unifié, discuté et porté par la base, afin de repousser les attaques.
Il est encourageant de constater que la SLFP va accorder une compensation de grève. La CSC-Transcom avait déclaré qu’elle allait décider de sa stratégie le 7 octobre. La direction a reporté cette prise de décision au 28 octobre, après les deux journées de grève d’octobre. Il est possible que les raisons de cette manœuvre soient à rechercher dans les liens entretenus avec le CD&V (le parti de la ministre responsable, Inge Vervotte). La CGSP a les mêmes problèmes avec ses liens avec le PS/SP.a. Quand est-ce que ces liens entretenus avec des partis néolibéraux vont être rompus ?
Espérons que la pression de la base de la CSC-Transcom va convaincre la direction de rejoindre les actions en novembre.
Ce tract est une initiative du Parti Socialiste de Lutte. Pour plus d’infos et d’analyses n’hésitez pas à aller consulter www.socialisme.be et, pour des articles spécifiques sur le transport public, libreparcoursfr.blogspot.com
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Le mouvement ouvrier chrétien à la recherche d’un nouveau parti
"A la recherche d’un nouveau partenaire". C’est le titre de l’article du président de la CSC, Luc Cortebeek, dans Visie (hebdomadaire de la CSC en néerlandais) du 8 avril 2005. Il cite les différents conflits sociaux où les organisations de travailleurs sont diamétralement opposés au patronat et au gouvernement : les négociations pour l’accord interprofessionnel, la représentation syndicale dans les entreprises de moins de 50 travailleurs, et dans le dossier qui n’est pas le moindre : les pensions. Sa conclusion est qu’il n’y a pas de partenaires “avec qui nous pouvons lancer une discussion sur ces thèmes de manière sérieuse”.
Bart Vandersteene
Dans chacun de ces dossiers la CSC et la FGTB doivent mener la lutte contre un patronat agressif qui lance ses attaques sur nos salaires et nos conditions de travail et contre un gouvernement au sein duquel le SP.a et le CD&V jouent ouvertement du côté du patronat. Les ministres Vandenbroucke, Van den Bossche, Leterme, Vervotte,… se trouvent dans tous les dossiers de l’autre côté des barricades. Il est pénible de constater qu’Yves Leterme et Inge Vervotte sont prétendument des représentants de l’ACW (l’ACW est le mouvement ouvrier chrétien en Flandre) au sein du CD&V. Le grand écart de ces ministres pour, d’un côté prendre des responsabilités politiques au sein du gouvernement flamand, et de l’autre se donner l’image de mandataires de l’ACW devient de plus en plus délicat à assumer. A l’intérieur de l’ACW, il y a de plus en plus de voix qui s’expriment pour cesser de collaborer exclusivement avec le CD&V. La direction doit donc également manoeuvrer pour obtenir le soutien d’une résolution dans laquelle la préférence est de travailler ensemble avec le CD&V. Une formulation qui laisse certainement une large place à d’autres initiatives.
Ce n’est pas un hasard si cette discussion, déjà vieille d’une décennie, remonte à la surface. Après une cure d’opposition de 5 ans, le CD&V prend à nouveau des responsabilités dans le gouvernement flamand. Dans l’opposition, l’aile ouvrière peut encore essayer de faire illusion avec un langage progressiste. Mais depuis le travail en commun structurel avec le NVA (fort à droite), la participation gouvernementale,… l’ACW se pose de plus en plus la question de la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs. En Wallonie, le PS domine et est conscient que de nombreux travailleurs chrétiens cherchent un parti qui les défende. C’est la raison pour laquelle Di Rupo crée une ouverture vis-à-vis du monde chrétien, place dans ses cabinets des représentants du MOC,… afin de donner une « alternative » aux déçus du CDh et de récupérer de précieuses voix aux élections. Cela ne peut faire illusion qu’un temps car de nombreux travailleurs sont conscients que le PS ne défend plus leurs intérêts.
Le groupe autour du journal Beweging (Mouvement) dans l’ACW a formulé ce besoin d’un parti pour les travailleurs chrétiens dans un tract diffusé en octobre 2004 après le congrès de l’ACW: «Les travailleurs, les allocataires et leur famille, ont besoin d’un véritable parti social qui défende radicalement les intérêts et la solidarité parmi les travailleurs et ceux qui ont droits à des allocations, jusqu’à amener sur le terrain politique la défense de ses positions. La constitution de l’ACW en tant qu’organisation sociale autonome avec un programme socialprogressiste peut constituer un pas important.» C’est l’exigence de rupture avec le CD&V et la création d’un parti des travailleurs distinct. Cette dynamique changerait la politique dans le pays et pèserait sur la FGTB qui reste dominée par une social-démocratie embourgeoisée.
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Non Marchand. Nos revendications ne sont pas égoïstes, mais utiles à la société
Après une année 2004 agitée le non-marchand se prépare à faire de nouvelles actions cette année. Le 27 janvier de nouveau des milliers de travailleurs sociaux, d’infirmières, d’éducateurs iront à Bruxelles pour faire entendre leur voix et pour imposer des négociations.
Un militant de la LBC (syndicat CSC des employés en Flandre)
Sur le “communisme” de Stevaert
Les spécialistes avec de hauts salaires doivent collaborer pour sauvegarder l’équilibre budgétaire. C’est la proposition du président du SP.a Steve Stevaert. Cela a provoqué une critique violente de l’ABSYM (Association belge des Syndicats de Médecins). Selon son porte-parole Marc Moens cette proposition sentait “le communisme”.
Cette réaction ridicule montre que les spécialistes concernés ne veulent pas renoncer à leurs privilèges qui s’appuient sur le système de médecine à l’acte. Si les responsables l’ABSYM pense qu’écrémer les salaires les plus hauts sent déjà « le communisme », ils risqueraient de tomber dans les lits de leurs propres hôpitaux s’ils entendaient les proposition du MAS. Nous sommes pour l’installation d’un service national et public des soins de santé sous contrôle des travailleurs et des consommateurs. Nous luttons résolument contre la médecine à l’acte et pour la nationalisation de l’industrie pharmaceutique afin que les produits soient vendus au prix le plus bas possible.
Les travailleurs en ont assez de travailler dans les pires conditions de travail et de salaire. Une étude récente de l’Institut supérieur pour le Travail montre que les travailleurs du non-marchand gagnent en moyenne 10,5% de moins que leurs collègues des autres secteurs avec le même diplôme et la même ancienneté. C’est donc à juste titre qu’ils revendiquent une harmonisation des salaires et un réel treizième mois. À coté d’un manque de places d’accueil pour les personnes handicapées, les patients et les autres utilisateurs du secteur, il y a aussi un déficit énorme de personnel accompagnant, soignant et infirmier. Pour faire baisser le stress au travail, le secteur du non-marchand revendique une augmentation du personnel de 5% soit 25.000 emplois supplémentaires. Il revendique aussi la semaine de 36 heures sans perte de salaire avec embauche compensatoire, plus de moyens pour la formation, l’assouplissement du règlement de fin de carrière pour tous les secteurs du non-marchand et la mise sur pied d’un fonds de pension extra-légal (actuellement les pensions du non-marchand sont parmi les plus basses).
Tout cela doit éviter que le sec-teur ne se vide, ce qui engendre un coût énorme pour la société. Pensons seulement aux Pays-Bas, où le déficit de personnel entraîne la fermeture de nombreux départements d’hôpitaux, ce qui fait que les patients doivent attendre des mois pour une opération ou une hospitalisation et que des mil-liers de personnes handicapées sont inscrites sur de longues listes d’attentes,…
La situation objective dans laquelle le secteur se trouve semble d’ailleurs avoir fortement changé. Au cours des 10 dernières années les actions de lutte ont toujours mené à des concessions du gouvernement. Aujourd’hui cette époque semble révolue. En Flandre il n’y pas encore un début de négociations, bien que les cahiers de revendications aient été déposés dans les cabinets concer-nés fin 2003. Sur le plan fédéral il y a eu entretemps quelques discussions. Récemment le ministre Rudy Demotte a annoncé vouloir créer 7.500 emplois en 5 ans. Pas un mot sur les hausses de salaire ni sur les autres revendications.
Et c’est encore pis: les gouvernements passent à la contre-attaque. Le ministre du Travail et de l’Enseignement pour la Région flamande, Frank Vanden-broucke (SP.a), a annoncé en octobre 2004 un gel salarial pour deux ans. La ministre du Bien-être, des Soins de la Santé et de Famille, Inge Vervotte (CD&V,) affirme que le gouvernement flamand “a constaté qu’il n’y a en fait pas de marge pour une augmentation salariale supplémentaire”.
Il semble que les gouvernements vont essayer de concéder le moins possible. Il n’est même pas irréaliste de penser qu’ils tenteront de décrire les travailleurs du non-marchand comme des égoïstes. C’est pour cela qu’il est important que les syndicats élargissent leurs actions et ne les limitent pas à des manifestations et des grèves d’un jour. Ils pouvaient entre autres expliquer aux étudiants du secteur que les 25.000 emplois supplémentaires ne sont pas seulement revendiqués pour faire baisser les cadences de travail, mais aussi pour contrecarrer le chômage chez les jeunes. Aux organisations de consommateurs et des patients on peut montrer que plus de personnel, plus de moyens et plus d’éducation vont garantir de meilleurs soins. Les revendications du non-marchand ne sont pas égoïstes. Au contraire, elles vont dans l’intérêt commun de la société.